![]() Author has written 2 stories for Misc. Plays/Musicals, and Hobbit. Il est tard. Vous montez dans le métro, vous asseyez sur un siège et posez votre tête sur la vitre derrière vous. Vous êtes fatigué(e). La journée a été longue, et vous n'aspirez plus qu'à une chose: dormir. Le wagon est presque vide. A votre gauche, un asiatique au visage peu aimable vous regarde. Vous plissez les yeux en voyant ses vêtements chiffonnés, mais détournez bien vite le regard: il continu de vous fixer avec son air affamé, et vous n'aimez pas ça. Face à vous, une petit mamie parle tout bas. Ses cheveux blancs et bouclés sont retenus dans un sac que seules les mamies mettent sur leur têtes. Elle a l'air gaie et douce, pas encore rattrapée par le poids des années, sa peau est encore élastique et ses dents sont toutes là (même si vous soupçonnez ses belles dents blanches d'être en fait un dentier). Vous vous dîtes que vous voudriez bien finir comme elle quand vous serez vieille. Elle parle à un grand papi. Il porte un chapeau sur son crâne chauve, n'a plus de dents et se ratatine de plus en plus à chaque mouvement du wagon. Lorsqu'il répond à une question de sa (supposée) femme, vous vous rendez compte qu'il n'a plus de dents. Vous vous dîtes que vous ne voulez pas finir comme ça plus tard. Un peu plus loin sur votre droite, deux ados parlent fort en jouant sur leur portables. L'un a la peau blanche, porte un jogging et des Nike. Il a l'air bien éveillé pour cette heure avancée. Il doit avoir seize ans, dix-sept peut-être. Il lui manque une dent sur le côté, et il mâche un gros chewing-gum vert. L'autre garçon est noir. Il a retiré sa veste de costume noire et a ouvert les premiers boutons de sa chemise bordeaux. Des couleurs étranges. Il est plus vieux que son ami, doit avoir attaqué la vingtaine et semble rentrer du travail. Ses cheveux sont courts mais bien coiffés. S'il ne criait pas des obscénités en tapant furieusement sur son téléphone, vous le dragueriez bien. Vois abandonnez les deux garçons pour observer la dernière personne. Une fille se tient à une rampe et bouge la tête en rythme avec la musique qui passe dans ses écouteurs. Elle a les cheveux bruns, est moyennement grande et porte des Rangers. Elle semble sortir du lit, vu l'état de ses vêtements froissés. Le wagon s'arrête, personne ne bouge. Le voyage continu comme ça, entre les regards étranges de l'asiatique, le couple de petits vieux, les cris des deux garçons, la fille debout et vous. Un bruit vous dérange pourtant. Trop occupé(e) à penser à votre repas qui vous attend à la maison, vous ne l'aviez d'abord pas entendu. Ce n'est ni les froissement de vêtements du dingue à votre gauche, ni les chuchotements des vieux. Ce n'est pas non plus les gros-mots du beau-gosse en chemise et de son pote. Non. Ca vient de plus loin. Vous regardez la fille, ses mains. Le bruit qui vous dérange, c'est le son de ses multiples bagues sur la barre où elle se tient. C'est agaçant, mais vous avez la flemme de le lui dire. Vous retournez à la contemplation du plafond du wagon. La fille se met alors à chanter. Comme les cinq autres passagers, vous la regardez. Elle a les yeux fermés, et sourit en chantant en anglais. Vous reconnaissez la chanson. Ou du moins, vous en reconnaissez des bribes. Lorsque la fille se balance et chante "I thought I heard them say", le garçon blanc chante avec elle ce que vous savez être le refrain: "Welcome to the Hotel California". Son ami en costume rit, mais la fille se balance toujours et continu de chanter les yeux fermés. Les deux garçons chantent avec elle, massacrant les paroles anglaises pour en faire une sorte de fredonnement étrange mais bien harmonisé. Vous sortez votre portable et regardez l'heure. Il est vraiment tard à présent. La fille et les garçons chantent toujours, et vous vous surprenez à fredonnez doucement aux moment où vous pensez vous rappeler de l'air. Le wagon s'arrête: vous descendez ici. Vous sortez de la rame, marchez dans la rue, et ouvrez votre porte en continuant de fredonner. Par habitude, vous balancez un "Je suis rentré(e)!" et retenez un petit "Y a quoi à manger maman?". Vous allumez votre télé, votre ordinateur, et faîtes une razzia dans la cuisine. Vous zappez en mordant dans un bout de pain, et suivez une rediffusion de Cauchemar en cuisine jusqu'à ce que les cafards ne vous dégoutent. Tout en finissant votre yaourt, vous surveillez votre page FaceBook, répondez à quelques messages sur des forums, et regardez si vos histoire préférées sur ont enfin une suite. Vous vous lavez les dents, vous mettez en pyjama, puis revenez à votre ordi. C'est là que vous le voyez. Ce seul petit mot, ce seul petit nom: Eagles. Pourquoi cela vous dit-il quelque chose? Sans vraiment y croire, vous tapez ce mot sur Google. Ca vous saute aux yeux: la chanson du métro. En cliquant sur le lien de la première vidéo trouvée, vous vous rappelez la fille debout, les deux jeunes, le couple et l'asiat'. Un sourire nait sur votre visage. Pourquoi? vous n'en savez rien. Par impulsion, vous revenez sur , cliquez sur le profil de Eagles, et lisez ses fics. Le tout en fredonnant une chanson de métro. Un jour, je ferai une présentation plus correcte, moins longue et moins bizarre, promis |