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~ Sunset – The XX ~

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Bien que l'échange visuel n'ait duré que dix secondes, les deux adolescents eurent l'impression de se fixer pendant une éternité. Daenerys ne pouvait masquer l'expression de surprise absolue teintant ses traits et dévisageait d'en haut Jon. L'adolescent avait quant à lui la langue totalement liée, ne sachant pas par où commencer. Par le début sans doute, lui conseilla sa voix intérieure. Et c'est pourquoi il rompit le silence au bout de la onzième seconde en déclarant, tête baissée :

« Désolé. »

Le même laps de temps s'écoula avant que le brun ne relève prudemment la tête vers sa voisine de cours. Cette-dernière affichait à présent une figure se voulant impassible. Il n'était cependant pas très difficile de voir qu'elle était encore vexée, ce que Jon comprenait parfaitement – il ne l'avait pas envoyer paître avec beaucoup de tendresse tout à l'heure. Il ressentit alors le besoin de s'expliquer.

« J'ai passé une vraie journée de merde hier et, hum... » Il passa sa main dans ses cheveux, les ébouriffant. « C'est... » Il sembla un peu hésiter puis se jeta à l'eau : « Mon père – que je vois très rarement – est revenu cette semaine et était censé rester au moins quinze jours sur Red Lake mais, hum, il est parti avant-hier sans me prévenir. Et...on avait...disons qu'on avait des projets ensemble...on devait se rendre quelque part mais...enfin bref, son départ m'a foutu le moral à zéro. Donc...voilà. Et je sais que ça n'excuse pas mon comportement de tout à l'heure mais c'est...enfin...dans tous les cas... » Il se balança d'avant en arrière, cherchant apparemment ses mots, ne regardant pas Daenerys directement. « Bref, ce que je veux te dire c'est que je regrette de t'avoir mal parlé. Et que, hum, enfin, si ça tient toujours, je peux te donner des cours. »

Et ce n'est qu'une fois la bouche fermée qu'il réalisa une chose : il avait rarement fait preuve d'une telle honnêteté envers quelqu'un. Au même titre qu'il n'avait jamais ressenti à ce point le besoin de justifier son comportement. D'habitude, il posait un acte et se fichait des conséquences que cela pouvait engendrer. Surtout s'il agissait sous le coup de la fureur. Mais là, Dieu seul savait pourquoi, la donne était différente. La culpabilité s'était invitée dans sa tête et l'avait poussé à traverser la ville à pieds pour atteindre l'impasse de Daenerys. Et s'excuser. Depuis quand s'excusait-il ? La donne avait définitivement changé.

Son interlocutrice restant silencieuse, Jon redressa à nouveau la tête vers elle. Et ses yeux entrèrent en contact direct avec ceux émeraudes de Daenerys. La jeune fille avait gardé un visage imperturbable mais ses traits semblaient beaucoup moins crispés que précédemment.

« Demain ? » finit-elle par suggérer, prenant cependant soin de garder un ton de voix distant.

« Ok. » acquiesça immédiatement Jon. « Au lycée ? »

La blonde s'apprêta à répondre à l'affirmative lorsque son esprit anticipa la réaction de Doreah quant la blonde aurait à lui expliquer qu'elle prenait des cours au moment du déjeuner. Et surtout avec qui elle les prenait. Non pas que Daenerys ait honte d'être vue en la présence de Jon mais elle préférait que cela se fasse à l'abris des regards afin d'éviter beaucoup de bruits pour rien. Oui mais dans ce cas où ? Ce n'était pas comme s'il y avait trente-six mille cachettes à Red Lake où se rejoindre sans être surpris par une connaissance. La bibliothèque était donc une possibilité à bannir. De même pour l'appartement de la jeune fille ou encore celui de Jon – si Viserys apprenait qu'elle était allée travailler chez un garçon...

« Ou autre part, si tu veux. » ajouta le brun qui avait bien senti qu'elle cogitait.

« L'Observatoire ? » suggéra alors Daenerys – l'idée lui était venue comme ça, soudainement, et elle lui paraissait être la meilleure.

« Celui qui est au bord du Lac ? » demanda Jon puis, après qu'elle lui ait répondu d'un hochement de tête affirmatif : « Ok. Ca marche. »

Il plongea ses mains dans ses poches et recula d'un pas.

« Bon ben...à demain ? »

« A demain. » répéta la lycéenne.

Elle le regarda rabattre sa capuche sur sa tête puis sortir de l'impasse de cette démarche bien à lui. Une minute après qu'il eut disparut à l'angle, ses yeux fixaient toujours le chemin dallé que le jeune homme avait emprunté. Soudain, son portable vibra dans sa poche, la faisant sortir de ses pensées. Vaisselle, la rappellait à l'ordre son frère par texto.

De son côté, Jon longeait déjà la fin de l'Avenue et s'apprêtait à changer de trottoir pour emprunter la rue qui le mènerait jusque chez lui. Le feu étant rouge, il attendit que son tour passe en ressortant son baladeur de sa poche pour dérouler les écouteurs un à un.

« Jon Snow sourire ? Doit-on appeler les urgences ? » fit une voix féminine tout près de son oreille.

L'adolescent sursauta de peur puis secoua la tête en fermant les yeux.

« Bordel Ygritte, un jour tu vas me provoquer une crise cardiaque et tu auras ma mort sur la conscience. » siffla-t-il, se remettant de ses émotions.

La rousse éclata de rire. Elle avait attaché ses cheveux en une demi-queue de cheval, ce qui dégageait son visage parsemé de tâches de rousseur et mettait en valeur ses yeux gris. Ygritte ne se maquillait jamais.

« Alors ? Il sourit pour quoi, le Snow ? »

« Je ne souris pas. » nia Jon mais ses lèvres vinrent le trahir.

« C'est ça, prends-moi pour une truite. »

« Pourquoi se donner se mal ? Tu en es déjà une. »

Son sourire devînt un vrai rire lorsque son amie riposta par un coup au bras. Et ce n'était pas un coup de fillette, ah ça non. Jon n'aurait pas eu du muscle pour amortir ses poings de guerrière, l'assaut lui aurait laissé un joli bleu sur le biceps.

« Je paris que celle qui te fait sourire comme le dernier des attardés est une truite. »

« Une belle truite, alors. » précisa le boxeur.

Ygritte s'immobilisa en plein milieu de la chaussée, une expression incrédule au visage.

« Donc c'est vraiment une nana qui te rend aussi joyeux ? » s'exclama-t-elle et ce fut l'une des premières fois que Jon ne perçut pas cet habituel ton sarcastique dans sa voix.

« Je ne suis pas joyeux non plus. » se défendit-il avant de tirer son amie précipitamment par le bras, lui faisant éviter une moto de justesse. « Et reste pas là, tu vas te faire écraser. Pas que ta mort me rende triste non plus mais... »

« Qu'est-ce qu'elle a de bien particulier pour que tu sois dans cet état ? » continua avec une certaine véhémence Ygritte, ne relevant même pas la petite provocation de son compagnon.

Jon fronça des sourcils, ne comprenant pas pourquoi elle prenait cela autant à coeur.

« Mais rien du tout..! »

« Tu viens de dire qu'elle était belle. » insista-t-elle encore.

Le lycéen dodelina de la tête.

« Ouais, bon, elle est pas mal, mais... »

« Elle est comment ? »

« Blonde, yeux verts, petite – mais pourquoi ça te travaille autant ? »

Ygritte haussa des épaules, dans une vaine tentative de paraître nonchalante.

« Ca ne me travaille pas. » marmonna-t-elle.

« Tu veux rire ? Tu t'es arrêtée en plein passage piéton pour me faire une crise ! T'es jalouse ou quoi ? »

« Non. » répondit d'une voix ferme et glaciale la rousse – Jon ne l'avait définitivement jamais entendue parler ou réagir de cette façon. « Il faut que j'y aille. »

« ...attends, où tu vas ? Eh ! Ygritte ! » l'appella le brun mais elle marcha d'un pas pressé le long de l'Avenue pour disparaître à l'angle.

Jon était dans le brouillard le plus absolu. Qu'est-ce qui venait de se passer..? Avait-il dit quelque chose de mal ? Il venait de régler un cas de conscience pas plus tard qu'il y avait un quart d'heure, ce n'était pas pour en récolter un autre juste après ! Sans regarder derrière lui, l'adolescent fit quelques pas à reculons et rentra de plein fouet dans un piéton.

« Fais gaffe où tu marches, le Bâtard. » gronda l'adolescent de Terminale scolarisé dans son lycée que Jon venait de bousculer par inadvertance. « Et ta mère ne t'a pas appris à t'excuser entre deux passes ? »

« Non. » siffla ledit "Bâtard". « Par contre j'ai appris à la tienne à avaler. »

C'était sorti tout seul, sans qu'il ne puisse le retenir. Sans doute le raz-le-bol de se ramasser insultes gratuites sur insultes gratuites à longueur de journée et de chaque fois se forcer à prendre sur soi. Sans doute l'énervement et la l'incompréhension dus au départ inexpliqué d'Ygritte un peu plus tôt. Jon ignorait la raison exacte de sa réaction mais tout ce qu'il savait, c'était que pour une fois, il ne s'était pas laissé marcher sur les pieds. Et voilà que son camarade se retournait maintenant vers lui, yeux plissés et mâchoire serrée.

« Qu'est-ce que tu viens de dire ? » rugit-il.

« Quoi, t'es sourd ? En plus d'être con ? Ça fait beaucoup, là. » ricana Jon qui, une fois lancé, n'arrivait décidément pas à s'arrêter.

Son interlocuteur vit rouge la seconde suivante.

« Espèce de petit merdeux, je vais t'apprendre à rester à ta place, moi ! » tonna-t-il en lançant son poing en direction de la figure du jeune homme.

Réflexe de boxeur oblige, Jon para expertement son coup et en esquiva un autre en se baissant furtivement. Il ne voulait pas le frapper. Ca le démangeait, Dieu seul savait que ça le démangeait, mais il se retenait de toutes ses forces pour ne pas répliquer physiquement. Parce que si Jon répliquait, cet imbécile de Terminale serait au sol, la gueule en sang et presqu'infirme. Et la liste de conséquences que suivrait cet acte serait si longue que le jeune Snow en avait déjà mal à la tête. Alors il prit sur lui et essaya de battre en retraite chaque fois que le garçon revenait à la charge. De garder son sang froid. De maîtriser. De se maîtriser.

Mais il craqua. Et son poing partit, visa juste, déboita presque la mâchoire de son agresseur.

« Merde. » grimaça-t-il en regardant ses jointures de doigts rouges puis la figure quasi terrifiée du petit lycéen dont la bouche était à présent ensanglantée. « Merde. » répéta-t-il.

Un peu dans un état second, le rejeton des Stark regarda le blessé repartir en tirubant, ses yeux écarquillés, sa paume de main plaquée contre sa bouche barbouillée de rouge, son index pointé vers lui. Peut-être proférait-il des menaces ou des menaces. Peut-être s'apprêtait-il le dénoncer à la police. Peut-être allait-il faire en sorte que Jon passe la nuit en cellule. Peut-être allait-il répendre des rumeurs encore plus haineuses à son sujet dans toute la ville – bof, une de plus, une de moins...

De toutes les manières, Jon était fatigué. De tout. Alors, à peine un pied posé dans sa chambre, il s'effondra dans son lit, se réfugia sous sa couette et pria pour ne plus jamais en ressortir. Que tout le monde l'oublie.

Mais son réveil ne l'oublia pas, lui.

A sept heures tapantes le boîtier électronique se mit à vibrer au rythme d'une alarme stridente que Jon réussit à faire taire en abattant une main lourde de sommeil dessus. Il se redressa ensuite tant bien que mal, frotta ses yeux et posa un pied à terre. Un coup d'oeil vers la fenêtre dont il avait oublié de fermer les volets la veille lui donna l'occasion d'admirer la teinte grise morne dont s'étaient revêtus les nuages ce matin. Jon soupira. A peine sorti du lit qu'il avait déjà envie de capituler.

Impression que partagea pleinement Daenerys en remontant ses stores. Plus le rideau métallique blanc lui révélait l'étendue céleste orageuse, plus son humeur – qui n'était déjà pas à son beau fixe le matin – devenait morose. Et dire qu'à cette heure ci, une journée plus tôt, le soleil brillait de mille feux. Où était-il passé aujourd'hui ? La blonde colla presque son nez à la vitre et scruta le ciel à la recherche de l'astre. Mais le mauvais temps était si omniprésent qu'on aurait dit qu'il n'avait jamais fait beau à Red Lake. Au bout d'une minute, la jeune fille se résigna à quitter la fenêtre et, tout en frottant ses paupières lourdes, se dirigea d'un pas traînant vers la salle de bain.

Jon y était déjà, pour sa part, et terminait de prendre sa douche seulement cinq minutes après être entré dans la cabine d'eau. Coulissant la porte vitrée, il attrapa à l'aveuglette sa serviette et entama la routine séchage, rasage, brossage de dents et habillement. Regagnant sa chambre avec les cheveux encore humides, l'adolescent glissa ses pieds dans ses Converses et attrapa son sac par la lanière pour le poser sur son lit. Il troqua les affaires des matières de la veille contre celles dont il aurait besoin dans la journée puis remit le rabat en place pour percher le sac sur son épaule. Mais deux secondes avant de poser sa main sur la poignée de sa chambre, le jeune homme fit volte-face, les sourcils froncés et aperçut son agenda posé sur son lit. Il se disait bien qu'il avait oublié quelque chose.

De son côté, Daenerys n'avait absolument rien oublié. Elle avait même vérifié ses affaires trois fois pour en être sûre. Sa trousse était là, ses cahiers de sciences et de philosophie aussi, de même pour son agenda ainsi que le nécessaire pour les cours que son voisin lui donnerait cet après-midi. En espérant que le voisin en question n'ait pas – encore – oublié leur rendez-vous scolaire. Après s'être assurée pour la énième fois que tout était bien dans à sa place, Daenerys attrapa son manteau et descendit à la cuisine.

Ce que ne fit pas tout de suite Jon. Comme à son habitude, après être sorti de sa chambre il fit une halte dans celle de Bran pour le réveiller. Le petit dormait encore profondément et son grand-frère dut s'y reprendre à plusieurs fois pour qu'il ouvre définitivement les yeux.

« Des cauchemars, cette nuit ? » lui demanda-t-il tout en l'aidant à ôter son haut de pyjama.

Bran, encore dans les vapes, hocha mollement la tête. Jon fronça instantanément des sourcils.

« Qu'est-ce que c'était, cette fois-ci ? »

Le pré-adolescent infirme haussa des épaules.

« Toujours le même. »

Depuis sa chute en escalade l'ayant rendu paralytique des jambes, Bran faisait cauchemars sur cauchemars. Et parmi ces mauvais rêves, un était particulièrement récurrent : le brun marchait dans l'arrière-cour de la maison comme s'il cherchait quelque chose en particulier et se retrouvait happé par une force étrange qui le conduisait dans un passage en pierre. Là, perché sur meuble en bois, le garçon apercevait un corbeau noir à trois yeux. Immédiatement après, il se réveillait en sursaut, le corps en sueur. Catelyn avait fait appel à une bonne série de psy pour mettre un terme à cette terreur nocturne et le dernier en date semblait bien faire son boulot car depuis plusieurs semaines, Bran recommençait à faire des nuits de sommeil normales.

« Tu sais » lui dit-il tandis que Jon l'escortait dans ses bras jusqu'à la douche « quelques fois, je me dis qu'il veut simplement m'aider. »

« Qui ça ? »

« L'oiseau. » répondit Bran. « Peut-être qu'il ne me veut pas de mal. »

« Y'a plutôt intérêt. » marmonna Jon. « Sinon je le plume puis je lui coupe la tête. »

Bran eut son premier rire de la journée. Ca avait du bon d'avoir un grand frère protecteur.

..Oui mais pas non plus à l'extrême, ce qu'avait tendance à être Viserys. Depuis le temps, Daenerys avait fini par s'habituer au petit rituel ''je te dévisage des pieds à la tête pour m'assurer que tu es aussi impeccable qu'une nonne'' mais il n'empêchait qu'elle trouvait cela un peu pesant. S'installant en face de lui à table, elle se servit toute seule son petit-déjeuner et l'avala rapidement pour pouvoir sortir encore plus rapidement.

« Bonne journée. » salua-t-elle son frère.

Le blond ne lui répondit que d'un mouvement de tête, reportant son attention sur le journal qui était ouvert sous ses yeux. Daenerys se glissa quant à elle dehors et baissa la tête en grimaçant lorsque de grosses gouttes de pluie la baptisèrent.

Problème que n'eut pas Jon pour la simple et bonne raison qu'il avait rabattu fidèlement sa capuche sur sa tête depuis le hall d'entrée de sa maison. Mains dans les poches, écouteurs dans les oreilles, Slipknot à fond. Un matin scolaire comme un autre. Avec en supplément un soleil en grève et un bus passant à proximité de vous et roulant par la même occasion dans une énorme flaque, éclaboussant au passage votre jean. Alors rectification : un matin scolaire déprimant comme un autre.

« Ben alors ? Il a oublié de mettre sa couche ce matin le Snow ? » ricana quelqu'un lorsqu'il passa la grille de l'école.

Jon regretta d'avoir rangé son baladeur un peu trop tôt. Sa musique l'aurait au moins empêché d'entendre ces futilités.

« A moins qu'un chien t'ait pissé dessus, te prenant pour un arbre ou un coin de trottoir. Remarque, vu ta gueule, je comprends qu'ils aient eu un doute... »

Et ça rigole. Et ça se donne des accolades. Et ça se félicite. Jon se contenta pour sa part de marcher sans s'arrêter, s'intimant comme toujours de rester calme. Que ça ne parte pas dans tous les sens comme la veille. Balayant la cour du regard pour y repérer Sam, ses yeux accrochèrent soudain ceux de Daenerys. Elle était assise sur un des bancs du milieu de la cour avec ses amies et une d'elle – une grande brune à l'air assez pimbêche que Jon avait très souvent eu sur le dos – parlait avec de grands gestes de diva, faisant visiblement son intéressante pour que la population lycéenne entière la regarde. Lorsque leurs yeux se croisèrent, la blonde adressa à son voisin de cours un discret sourire auquel Jon ne répondit pas, ne sachant pas vraiment s'il lui était adressé ou non. Il finit éventuellement par reporter son attention sur le reste des écoliers, scrutant toujours tout autour de lui à la recherche de son meilleur ami.

Daenerys le regarda rejoindre Samwell d'un pas pressé puis se tourna vers ses amies. Doreah avait apparemment couché la veille avec un des garçons inscrit sur sa liste de cavaliers potentiels pour le Bal de Noël. Et, mouais, non, valait mieux le rayer de la feuille. Par contre, grand seigneur, elle consentait à le laisser aux trois autres filles, s'il les intéressait. Danny ne savait pas comment la remercier pour cet élan de générosité sans pareille.

« Au fait. » les prévînt-elle tandis qu'elles rejoignaient leurs classes respectives, la cloche ayant sonné. « Je ne pourrais pas déjeuner avec vous ce midi. »

Doreah haussa ses sourcils soigneusement épilés.

« Et pourquoi donc ? »

« Mon frère m'a demandé de venir l'aider pour le service. » mentit la blonde.

« Faudrait qu'il arrête de te prendre pour son esclave un peu. »

Daenerys savait que Doreah ne disait pas ça pour la défendre mais parce qu'elle aurait un admirateur pendant qu'elle mangerait et que cela l'énervait. Mais la jeune restauratrice était tout de même assez d'accord avec sa phrase.

Les filles se séparèrent sur ces mots et l'adolescente rejoignit sa salle quelques secondes plus tard. Jon était déjà assis à sa place et sortait sa trousse de son sac. Daenerys tira son tabouret pour s'y asseoir.

« Salut. »

Jon leva la tête et lui adressa un regard furtif.

« Salut. » répondit-il avant de se baisser à nouveau pour fermer sa sacoche.

Sa voisine attendit qu'il se redresse à nouveau pour lui demander :

« C'est toujours bon pour les cours de midi ? »

Jon hocha la tête tout en abaissant sa capuche. Ses cheveux furent légèrement ébouriffés et il passa sa main dedans pour les discipliner. Daenerys le trouvait mieux la chevelure décoiffée, enfin bon, c'était juste un avis.

« Ouais. » répondit-il. « A l'Observatoire, c'est ça ? »

La jeune fille hocha la tête, Jon en fit de même et le professeur commença son cours, marquant ainsi la fin de leur discussion.

Les cours de la matinée s'enchaînèrent, les sonneries aussi, et la coupure de midi trente arriva plus vite que prévu. Comme d'habitude, Jorah Mormont retarda la sortie des élèves en ajoutant un commentaire sur l'extrait des Pensées de Pascal qu'ils étaient en train d'étudier puis, voyant qu'il abusait de la patience des étudiants affamés, il finit par capituler.

« Bon, allez-y parce que je sens que vous allez me rôtir à la broche si je vous retiens une minute de plus... » soupira-t-il, provoquant quelques rires.

Dans un brouhaha soudain, les lycéens se levèrent en bavardant et attrapèrent leurs affaires pour filer vers la sortie. Daenerys percha la lanière de son sac à main sur son épaule puis se leva à son tour.

« Quelle heure te conviendrait ? » demanda-t-elle à Jon.

Le brun haussa des épaules.

« Toutes. »

L'adolescente hocha la tête.

« Pourquoi pas 13h, dans ce cas ? » proposa-t-elle. « Ca nous donne le temps de manger et au moins quarante minutes de travail par la suite. »

« Ok. » acquiesça Jon.

« Parfait ! »

Daenerys resta trois secondes sans trop savoir comment prendre congé puis finit par bredouiller un peu maladroitement :

« Bon, hum, alors à tout à l'heure. »

« Ca marche. » répéta Jon.

La blonde regagna la sortie en vitesse et fut presqu'aussitôt accostée par Doreah. Assez agressivement, d'ailleurs.

« Qu'est-ce que tu disais au Bâtard ? » lui demanda-t-elle en plissant des yeux.

Daenerys manqua de grimacer. Ne pouvaient-ils pas l'appeller par son prénom ou au moins par son nom au lieu de se borner à l'affubler de ce surnom ? Cet acharnement tournait au ridicule.

« J'ai... » commença-t-elle, cherchant activement une bonne excuse. « Je voulais savoir si on était en semaine A ou en semaine B. »

« Et tu demandes ça à lui ? »

« Oui, je demande ça à lui. Ca pose un problème ? » répliqua la blonde.

Doreah haussa des sourcils, surprise de voir cette petite fleur inoffensive et docile qu'était Daenerys Targaryen lui répondre pour la première fois. Daenerys elle-même ne savait pas d'où elle avait puisé le courage nécessaire pour tenir tête à la chef de bande. Une réaction comme celle-ci était assez inédite.

« Aucun. » répondit sèchement la grande brune plantureuse, les lèvres pincées. « Enfin bref, je ne sais même pas pourquoi je suis venue te chercher étant donné que tu ne restes pas manger ici. Astique bien le sol de ton petit restau' surtout, Cendrillon. » ricana-t-elle avant de tourner des talons pour aller chercher Irri et Jhiqui.

Quelques fois, Daenerys se demandait réellement pourquoi elles étaient amies, toutes les deux. Puis elle se disait que, malgré tout, Doreah avait ses bons côtés, quelques fois. Quelques rares fois.

« Les quelques rares fois où j'ai mangé de la salade, j'ai vomi. »

Jon s'arrêta de mâcher et grimaça, partagé entre dégoût et rire.

« Sam, bon sang, on mange ! »

« Non, MOI je mange. » précisa-t-il en montrant les deux hamburgers qu'il s'était pris pour lui tout seul avant de désigner la salade de saison de son ami. « Mais toi, je sais pas ce que tu fais. Tu...t'affames ? »

« Ce n'est pas parce que ce que je mange ne contient pas 4500 calories minimum que ça ne va pas me nourrir, ne t'inquiète pas. » pouffa le brun en piquant une tomate pour la porter à sa bouche. « Puis il ne restait que ça de mangeable dans le rayon, alors bon.. »

« T'aurais pu prendre un bon petit menu frite/cheeseburger/Coca comme moi. La salade, c'est pour les gonzesses anorexiques. » critiqua-t-il avant de mordre dans sa friandise salée pleine de sauce et dotée de deux steak. « 'Parlant de gonzesses, comment va notre rousse nationale ? »

« Ygritte ? On s'est ''disputé''. » expliqua Jon en mimant les guillemets avec ses doigts.

« Non, vraiment..? ! »

Le boxeur lui exposa en résumé ce qu'il s'était passé, entre deux bouchées de crudités et Sam roula des yeux à la fin de son récit.

« T'es bête, toi, alors... »

« Hein ? ! » suffoqua Jon. « C'est elle qui pique des crises sans raisons et c'est moi qui suis l'idiot dans l'histoire ? Le monde à l'envers. »

« Non, mec. En tout Don Juan séducteur que je suis, je sais reconnaître lorsqu'une fille en pince pour quelqu'un. Et Ygritte, c'est limite si elle ne tâchait pas tes vêtements tellement elle bavait sur toi. »

« N'importe quoi... » nia Jon.

Mais dans son esprit, un doute naquit. Car, dans l'hypothèse où Ygritte éprouvait réellement quelque chose pour lui, la scène de la veille prenait alors tout son sens. Mais...elle ne pouvait pas être amoureuse de lui. Ce n'était pas possible. Pas concevable. Ils étaient potes. Pire : ils étaient comme des frères et soeurs ! Ce n'était pas...dans l'ordre des choses qu'Ygritte éprouve plus que de l'amour fraternel pour lui.

« Ahlala, les femmes hein... » soupira de lassitude Sam.

« Qu'est-ce que t'y connais aux femmes, toi ? » ne put s'empêcher de railler Jon. « Les seules que tu aies vu en sous-vêtements se trouvent entre la page 130 et 145 de La Redoute. »

« C'est ça, moque-toi va, le jour où je sortirai avec une bombe atomique, tu seras le premier étonné. »

Les deux amis terminèrent de déjeuner sur le banc du hall du centre commercial dans lequel ils avaient fait leurs divers achats culinaires et assistèrent en direct au changement de météo radical qui s'opéra sous leurs yeux en l'espace de trente petites minutes. La pluie sévissant depuis le matin avait lavé le ciel de son voile grisâtre pour faire pleine place à un soleil radieux qui brillait à présent de mille feu. La bipolarité du temps à Red Lake aurait été un passionnant de thèse sujet.

Daenerys, qui marchait en direction du point de rendez-vous, était toute aussi étonnée par ce retournement de situation climatique. C'était comme si le soleil avait eu une panne de réveil et, pour s'excuser auprès des terriens qui subissaient la pluie depuis le matin, envoyait ses rayons les plus chauds. Il y avait de quoi être déboussolé au début mais la blonde ne s'en plaignait pas, au contraire. Cela allait être un peu plus pratique de travailler dehors maintenant qu'il faisait beau temps.

Elle arriva à l'Observatoire la première et s'installa à la table située au milieu du petit abris. L'endroit était en hauteur, offrant une vue imprenable sur le Lac Rouge et la foret qui l'environnait. Ce panorama combiné au magnifique soleil du midi aurait presque pu dissuader la blonde de préparer ses affaires. Pourquoi travailler alors que la tentation de flâner sur l'herbe verte bordant le Lac lui tendait les bras ? ...mais elle devait bosser. Ses lacunes étaient bien trop nombreuses et s'accumulaient au fil des jours. Puis n'était-ce pas la silhouette de Jon qu'elle voyait arriver ?

C'était bien lui. Ses mains dans ses poches, ses écouteurs vissés à ses oreilles, seule la capuche baissée venait faire défaut à son uniforme habituel. Il traversa la chaussée sans regarder si une voiture arrivait – de toutes les façons, le coin était tellement désert qu'il y avait très peu de chances pour qu'il se fasse écraser – puis rejoignit le trottoir d'en face et se glissa sous le petit chapiteau en bois dans lequel se trouvait déjà Daenerys.

« Ca va ? » lui demanda-t-elle plus pour entamer un début de conversation qu'autre chose.

Jon hocha la tête mais resta debout un peu gauchement.

« Hum, tu peux t'asseoir. Si tu veux. » l'invita Daenerys en désignant le banc fixé au sol qui lui faisait face.

Le brun s'exécuta, posa son sac au sol mais resta silencieux. Ses yeux firent le tour de la petite citadelle dans laquelle ils se trouvaient et rencontrèrent ceux de Daenerys en fin de course. Voir dans ses iris émeraude briller la même nervosité qui l'habitait n'arrangea pas vraiment les choses. Daenerys finit par se racler timidement la gorge, s'insufflant ainsi un peu de courage pour reprendre la parole.

« Alors, j'ai, hum, j'ai apporté ma pochette avec les cours que tu m'as donné. » lui dit-elle en désignant l'objet en question.

Jon ne put s'empêcher de hausser des sourcils en voyant le gros dossier rempli à craquer de feuilles que lui avait confié son professeur principal quelques jours plus tôt.

« Tous ? » s'exclama-t-il.

« Oui. Mais on n'est pas forcé de tout faire ! » le rassura immédiatement la jeune fille. « J'ai juste, hum, en fait je ne savais pas vraiment avec quoi tu voulais commencer donc je... »

« C'est à toi de décider. »

Daenerys leva la tête vers lui, faisant croiser leurs regards pour la seconde fois. Et une pensée totalement hors-sujet lui traversa alors l'esprit : avait-il réellement les yeux noir encre ou étaient-ils simplement d'un marron très foncé ?

« ...donc ? »

La blonde sortit de ses pensées en un petit sursaut et piqua un léger fard.

« Euh, oui, je, pourquoi pas les maths ? » hasarda-t-elle.

« Ok. » agréa Jon.

Daenerys ouvrit alors le premier intercalaire pour en ressortir le petit lot de feuilles consacrés à la matière en question. Jon se pencha légèrement en avant sur la table afin de mieux voir. Il lui demanda la permission du regard pour pouvoir feuilleter l'ensemble de documents et la blonde poussa la pochette entière vers lui, l'autorisant à lire ce qu'il voulait.

Elle observa ensuite son visage revêtir une expression concentrée tandis que ses yeux parcouraient en diagonale les diverses photocopies. Quelques fois, son front se plissait légèrement, comme s'il ne comprenait pas quelque chose dans sa lecture mais la seconde suivante sa figure se détendait, signe que tout était rentré dans l'ordre. Lorsqu'il releva les yeux vers elle, ce fut à l'improviste et Daenerys n'eut pas le temps de feindre de regarder ailleurs. Elle se prit son regard en plein fouet.

Et lui aussi, d'ailleurs. Ayant déjà remarqué qu'elle le fixait souvent lorsqu'ils étaient en cours, Jon savait que sa façon de dévisager pouvait être plutôt intense au point de lui donner l'impression que la Terre entière le zyeutait. Mais il y avait une différence entre le supposer et l'expérimenter. Là, ses pupilles bordées de vert fichées profondément dans ses yeux, il y avait de quoi être paralysé sur le coup. Jon prit le prétexte des feuilles qu'il tenait pour reporter d'urgence son attention sur autre chose.

« Alors, qu'est-ce qui te pose problème ? » lui demanda-t-il.

« ...tout ? » répondit Daenerys, un petit rire dépité suivant sa déclaration.

Jon eut l'ombre d'un sourire amusé mais ce fut furtif. Il prit le premier papier du lot et le posa entre lui et elle.

« Autant commencer par le début, dans ce cas. »

Daenerys hocha la tête. Et ainsi le cours commença.

L'atmosphère des dix premières minutes fut plutôt...tendue. L'un comme l'autre n'arrivaient pas à se décrisper et Jon s'embrouillait quelques fois dans ses explications. Surtout lorsqu'il croisait par inadvertance les yeux de Daenerys. Là, ça devenait le gros bordel dans son cerveau et il lui fallait bien une bonne trentaine de secondes pour que tout se remette en place.

De son côté, la soeur de Vyseris avait ses propres soucis. Jon l'impressionnait, dans tous les sens du terme. Il l'impressionnait par sa taille ; même s'ils étaient tous les deux assis et lui penché dans sa direction, le brun la dépassait d'une bonne tête. Il l'impressionnait aussi par sa façon d'être – mais ça ne datait pas d'aujourd'hui. Même lorsqu'il lui parlait de fonctions linéaires, le brun gardait cette aura assez mystérieuse mêlant froideur et réserve. Son savoir l'impressionnait aussi. Alors, bien sûr, il suffisait d'avoir appris régulièrement pour assimiler toutes ces connaissances mais Daenerys connaissait des Terminales qui, même en ayant appris, éprouvaient encore des difficultés à mettre le tout en pratique. Pour Jon, cela semblait couler de source. Et comme cela coulait de source pour lui, ses explications étaient limpides. Et comme ses explications étaient limpides, Daenerys comprenait. Mais étant donné qu'elle était nerveuse, elle se trompait une fois sur deux.

« Non. » lui disait alors Jon sur un ton qui n'était ni agacé, ni dégoulinant d'optimisme. « Regarde. »

Et il lui réexpliquait, illustrant quelques fois ses propos au dos d'une feuille prise au hasard dans le tas. L'énoncé dit ceci, or, selon la leçon, tu ne peux pas accomplir cela sans effectuer ce calcul-ci et, en soi, ton cheminement n'est pas faux mais tu t'es trompée en route, ce qui rend ton résultat faux...tu vois ou pas ? Et Daenerys hochait la tête. Oui, elle voyait. Elle reprenait alors son crayon et refaisait l'exercice en question jusqu'à y arriver.

Lentement mais sûrement, les rayons de soleil faisaient fondre le stress qui les habitaient. Leurs postures étaient un peu moins rigides, Jon arrivait à trouver les mots justes pour se faire comprendre et Daenerys se concentrait à présent entièrement sur ce que disait son voisin pour le reproduire à l'identique la seconde suivante.

« Eh ben voilà. » dit Jon lorsqu'elle effectua une série d'exercices à la perfection.

Daenerys leva le nez et le vit pour la première fois de sa vie sourire. Ce n'était pas un grand rictus, c'était même quelque chose d'infime, mais il était là, présent sur ses lèvres. Et c'était stupide à dire mais la blonde n'aurait jamais imaginé que ce visage constamment fermé puisse être capable d'exprimer autre chose qu'une agressivité sourde. Là, rien que ce petit changement parvenait à illuminer sa figure. Pourquoi ne s'essayait-il pas à l'exercice plus souvent ?

Treize heures quarante arriva plus rapidement que prévu, ne laissant aux deux lycéen que dix minutes pour regagner le lycée. Daenerys rangea rapidement ses affaires mais ne fut pas la première à se lever. En effet, lorsqu'elle se redressa, elle vit que son voisin de cours était déjà en train de gravir les petites marches séparant l'Observatoire de la terre ferme.

« Je pars devant. » lui dit-il.

Daenerys hocha la tête. Elle comprenait pourquoi il prenait cette précaution. Et elle trouvait ça tellement, tellement bête...mais on ne pouvait pas empêcher les gens du lycée d'être stupides.

« D'accord. » consentit-elle. « En tout cas...merci beaucoup. Rien que le peu qu'on a fait m'aide énormément. »

« Pas de quoi. » répondit Jon qui, intérieurement, se sentait étrange d'avoir pu être un jour utile à quelqu'un.

« Donc demain, ici, même heure ? »

Snow opina, ce à quoi la blonde répondit par un micro-sourire. Le brun descendit une marche, s'arrêta, glissa un main dans sa poche, puis la deuxième.

« Bon bah... » commença-t-il.

« A tout à l'heure. » finit pour lui sa voisine de cours.

« Ouais. A tout à l'heure. » reprit Jon avant de partir pour de bon.

Daenerys le regarda s'éloigner par le même trajet qu'il avait emprunté pour venir et compta deux minutes d'intervalle avant de se lever à son tour pour s'éclipser.


Catelyn jeta un énième coup d'oeil à l'horloge de la cuisine. 02h34 du matin. Elle fit rouler ses ongles contre la table et soupira. Pas d'inquiétude, non. D'agacement, plutôt. Et de frustration. Deux heures qu'elle attendait ici, sur cette chaise, à cette table, les yeux rivés sur la pendule. Elle se massa le front puis l'arrête du nez et appuya son menton contre sa main. Ses yeux commençaient déjà à fatiguer...

Un bruit provenant de l'extérieur la réveilla de sa torpeur. Elle tendit l'oreille, écouta attentivement. Et lorsqu'un aboiement brisa le silence nocturne, Catelyn eut la confirmation qu'elle attendait. Alors elle se redressa sur sa chaise, se composa une figure impassible et croisa sévèrement des mains devant elle. Et c'est ainsi que Jon la trouva lorsque, passant dans le couloir pour rejoindre l'escalier, il jeta un coup d'oeil dans la pièce.

« Bonsoir. » la salua-t-il avant de continuer sa route.

« Une seconde. » l'arrêta Catelyn.

Elle observa le fils de Ned s'immobiliser sur le champs. Tourner lentement des talons. Lui lancer un regard assez prudent.

« Assieds-toi. » ajouta alors la belle-mère en désignant du menton la chaise qui lui faisait face.

Jon s'y dirigea d'un pas lent et ce fut à peine si Catelyn n'entendait pas les rouages de ses pensées s'actionner jusqu'à implosion. Lorsqu'il fut installé, son regard n'était même plus au stade de la prudence mais totalement sur la défensive.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? » lui demanda-t-il alors calmement.

« C'est à toi de me le dire. » lui renvoya la question Catelyn.

Jon haussa des sourcils. C'était à lui de lui dire quoi ?

« Tu n'as rien à m'avouer ? » insista-t-elle.

« Je devrais ? » répliqua Jon.

Catelyn le fixa un instant, comme pour s'assurer de sa bonne foi. Puis elle plissa des yeux.

« ''Tom Gleen'', ce nom ne te dit rien ? »

Jon afficha une expression d'incompréhension complète. Bon sang mais de quoi parlait-elle ? Ne pouvait-elle pas éviter de tourner autour du pot ?

« Pourrais-tu, s'il te plaît, aller droit au but ? » craqua-t-il.

Catelyn pinça des lèvres et le considéra avec plus de froideur qu'auparavant.

« Le lycéen que tu as agressé en pleine rue pas plus tard qu'hier. » lui rafraîchit-elle la mémoire « Sache que j'ai eu sa mère au téléphone il y a quelques heures. Et elle veut porter plainte contre toi pour coups et blessures. »


J'PORTE PLAINTE POUR COUPS ET BLESSÛÛÛÛRE – BB Brunes, sortez de ce corps immédiatement.

Oui alors mille trois cent plates excuses pour ce silence radio, mais l'inspiration a fait grève et comme c'est elle qui tient toutes les ficelles, eh bien je n'ai rien put faire pour y remédier :( Enfin, là, je crois que ça commence à revenir donc croisons les doigts pour qu'il en soit toujours ainsi ! Vous avez l'air de bien vous attacher à cette fanfic ainsi qu'à ses persos donc ça me fait assez plaisir, merci pour vos gentils mots. J'espère que vous avez apprécié ce chapitre, hâte de lire vos réactions ! Oh et au fait : j'ai répondu à toutes les reviews du chapitres précédents, anonymes comme enregistrées, dans les Rar du dessous car c'est plus facile pour moi de tout faire d'un coup. Voilà !

Xoxo,

IACB.

PS : Ayant mes partiels et compagnie à bosser, attendez au moins trois semaines avant de commencer à m'harceler pour un nouveau chapitre. Merci :)

PS2 : ¡ Bientôt la saison 4 de GoT !

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Rar :

Fan : Meuuuh non, je ne vous abandonne point ;) Je suis contente que tu aimes l'atmosphère et les personnages de cette fic ! Merci pour ta review :)

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La Plume D'Elena : Chère Elena, je suis très heureuse que tu te sois laissée tenter ! Et je susi extrêmement flattée qu'on t'ait recommandé de me lire ! Que serais-je sais le bouche à oreilles, haha.. J'espère que cette histoire continue de te plaire en tout cas ! :)

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Sisous : Mais non, mais non !

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Snox05 : Ah, je suis contente que tu ne trouves pas cette fic niaise car je déteste la niaiserie, argh. J'espère que cette suite te plaît, en tout cas !

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Diana Diamond : Merci beaucoup, très heureuse que tu te sois attachée aux personnages :)

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AydenQuileutte : Comme on se retrouve, hinhin (je dis ça parce que je viens d'écrire les reviews de Trash Po, haha). En tout cas, ça me fait plaisir que tu trouves ton compte dans plusieurs de mes textes et que tu estimes que les persos de GoT sont respectés. Les personnages et l'univers de ce bouquin sont juste super complexes, cent fois plus que dans Harry Potter, donc j'ai toujours la hantise de faire un faux pas.. J'espère que cette suite te plaît en tout cas ! & merci pour ta review :)

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Fan : Haha, je ne cherche pas à avoir du succès mais à écrire quelque chose que j'aime de façon à vous le faire aimer aussi. Ce qui a l'air d'être le cas !

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Moimoimoimoi : Oui, je vais la continuer ! Je suis contente qu'elle te plaise, en tout cas. :)

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Hinata-Chan 142464 : Merci beaucoup, j'ai toujours l'impression de merder niveau descriptions des sentiments parce que c'est le truc le plus complexe qu'il soit sur cette Terre (après arrêter de fumer, paraît-il) donc si tu estimes que je me débrouille bien, eh bien je suis rassurée ! Merci pour tes compliments et j'espère que la suite t'a plu :)

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Valrya : Oh, c'est très, très gentil d'avoir parlé de Lonely Souls à tes amies ! Et je suis flattée que l'histoire leur plaise également :) Non, je n'ai pas abandonné cette fic et oui, bien sûr que oui ta review m'a fait plaisir ! Merci encore, en tout cas.

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Jonarys : Merci beaucoup, ça me fait plaisir de trouver d'autres adeptes du couple Jon/Danny, haha, je me sens moins seule. J'espère que cette histoire te plaît toujours en tout cas !

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Calamity Miss Myo : Haha c'est vrai qu'un Viserys alcoolique passe assez bien !

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DirewolvesNight : Merci ! ;)

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Shadows1399 : Tout d'suite, tout d'suite patron !

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Kimninou : Oh, ça me fait super plaisir de le savoir, merci beaucoup ! J'espère que cette suite te plaît !

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Anonyme : Ah, je suis très contente d'avoir pu te convaincre ;)

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Triskel : Je ne sais pas du tout combien de chapitres comportera cette histoire. Une quinzaine, peut-être, à vue de nez. Franchement, je pourrais pas te dire. Je ne sais même pas vraiment comment elle va se terminer, haha, je marche un peu à l'aveuglette mais c'est généralement lorsque j'y vais en freestyle que je réussis le mieux !

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Yuya Selena : Merci beaucoup ! Je suis contente que cette histoire dans tout son ensemble te plaise, en tout cas. J'espère qu'il en sera toujours ainsi !

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Lilo : Mais non, je n'abandonne rien du tout ! Promis (bon pas juré parce qu'on n'est jamais sûr de rien). Oui, les fanfics GoT se font rares sur FF donc je contribue à ouvrir la voie, haha ! Dans tous les cas, je suis contente que cette fiction te plaise. :)

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Djat : Hello my dearrrr. Haha, il mériterait des baffes le Jon quelques fois, hein ? Mais je crois qu'il a bien réussi à se rattraper pendant ce chapitre. Et oui, yé souis sadique (au cas où vous ne l'auriez toujours pas remarqué) mais je me soigne, je me soigne. J'espère que ce chapitre t'a plu en tout cas, xo ;)

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Eagles : Ah oui, le chapitre précédent était un peu court mais j'espère que je me suis rattrapée niveau longueur avec celui-ci ! Et niveau péripétie aussi. Pour la faute à « Rickon », ne t'inquiète pas, je ne l'avais même pas remarqué, haha. J'espère que la suite t'a plu, en tout cas !

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LR6 : Ohhh, c'est très gentil ce que tu me dis là. Et tentant aussi. Tiens, et si j'écrivais l'histoire la plus gore ou la plus ennuyeuse qu'il soit juste pour voir si, même là, tu accrocherai...mmh, idée à exploiter. ;)

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Marina Ka-Fai : Ah, oui, j'ai du faire quelques fautes, j'en suis désolée. Comme je n'ai pas de bêta et que mon correcteur OpenOffice ne marche plus...eh ben je me débrouille comme je peux, haha. Dans tous les cas, j'espère que cette suite t'a plu !

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Bonne fin de week-end, bejitos.