9 mois.

Est ce que j'ai une excuse valable, au moins?

Oui et non.

Roger, mon pc, est en pleine crise d'adolescence et refuse que j'aille sur certains sites. (ça, c'est ma soit disant excuse valable)

J'aurai pu aller sur le pc de ma soeur, ou sur celui de mon frère, ou même sur celui de mon père. Mais non.

Pourquoi?

Parce qu'il faisait beau.

On était en été, je voulais profiter du soleil et tout et tout.

Ensuite il a fait moins beau, mais une vieille copine est venu me tenir compagnie pendant pas mal de temps.

Qui? Ha, mais tout le monde la connaît!

C'est la flemme.

Elle s' est pointé une nuit, et elle est restée squatter vachement longtemps.

Quand elle est partie, j'ai écrit.

Puis un Connard (oui, avec un grand C) est arrivé et, avec lui, les emmerdes.

Crises de larmes, ultimatum, encore des pleurs. Halàlà, ce fut tellement nul!

Ensuite j'ai continué à écrire.

Et le Hobbit3 est sorti.

Fili…...est ce que j'ai besoin de vous dire ce que j'ai ressenti? J'ai sombré. Très profond.

J'ai pleuré à chaque fois que j'ai pensé à lui. Parfois je me disais "allez, Misha va le voir, elle. Écris et tu le verras aussi!" mais impossible.

Je m'en suis remise (enfin, autant qu'on puisse se remettre d'un truc pareil), et j'ai écris de nouveau.

Mais Roger était encore en pleine crise…

Hélèna (aimons cette femme! Vouons lui un culte comme Helga Pataki, et son mono-sourcil traumatisant, le fait dans Hé Arnold!) en a eu marre, et elle a réglé le problème.

Et juste au moment où elle vient me prêter son pc, le mien est guéri!

Merci de m'avoir attendu. D'avoir prit le temps de me lire et de laisser des reviews.

J'apprécie vraiment beaucoup!

Merci aussi à ceux qui m'ont mis en favoris, ça fait plaisier^^

Speciale dedicace à La plume d'Elena pour avoir corrigé mes chapitres, et à Aliena Wyvern pour l'aide avec le vocabulaire Khuzdûl.

Big up les filles! XD


Petit rappel: les phrases en italique sont en Russe (il n'y en a pas dans ce chapitre, lol)

J'ai décidé que 80 ans était un âge acceptable pour être majeur chez les nains. Voilà.

Fili a 82 ans, Kili en a 77 et Ori….heu...il est plus jeune que Kili, mais pas de beaucoup.

Ha! Et y a du Khuzdûl dans ce chapitre! Juste un mot, pas plus. Ne cherchez pas la traduction, elle vous sera dévoilée plus tard. Enfin vous faites ce que vous voulez hein, mais c'est plus marrant de pas chercher. (Elena et Aliena, vous savez déjà, mais ne dîtes rien aux autres! XD)


Mes genoux rencontrent douloureusement le sol humide de la forêt. A côté de moi, Fili atterrit souplement avec un petit bruit de chaussure.

Je me lève et observe les alentours. C'est un bois tout ce qu'il y a de plus banal. Les arbres ont l'air plus hauts, les feuilles plus grosses, mais tout est normal.

Normal.

Je me tourne vers Fili.

-T'es sûr qu'on est au bon …

Je suis stupéfaite. Fili a l'air pareil et différent à la fois. Il est toujours beau, musclé et moustachu, mais il paraît plus trapu, plus carré et plus petit. En quatre mois de cohabitation, je m'étais habituée à lui et à son physique. Là, c'est perturbant. Lorsqu'il me regarde à son tour, le même air surpris s'inscrit sur son visage.

-Laisses-moi deviner: j'ai l'air changée tout en restant la même?

-Tu es...une naine.

-QUOI?

-Si, je te le dis. Bon, il te manque la barbe et les armes, mais tu as tout d'une naine. Ta peau est plus épaisse, ton visage est plus carré, ton corps est plus…

-Si tu dis "gros", "large" ou "épais", je te tue.

-Tu es belle Misha, très très belle.

Il me regarde dans les yeux et nous rougissons tous les deux. J'ai soudain la folle envie de me jeter sur lui et de faire...je ne sais pas encore trop quoi, mais j'en ai très envie. Il rompt pourtant notre échange en regardant tout autour de nous.

-Ne perdons pas de temps, qui sait où peuvent être les nains de la Compagnie. Viens!

Fili m'attrape par le poignet et me tire à travers les arbres en courant.

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-Kili!

Un peu plus loin sur la route, Kili le nain, qui ressemble traits pour traits à Aidan Turner, se tourne vers nous. Il prend le temps de poser les deux gros sacs qu'il trimbale, ainsi que deux violons et une paire de bottes juste avant que Fili ne se remette à crier.

-Kili!

Comme un fou, Fili saute sur son frère et je les regarde rouler sur le sol comme des enfants. Kili se laisse faire, apparemment heureux de recevoir tant d'amour de la part de son grand frère, pendant que Fili lui pleure presque dessus en le serrant fort dans ses bras.

-Fili, lâche moi un peu, je t'aime aussi mais nous nous sommes quittés i peine quinze minutes. Quel est ce tissu que tu portes sur toi à la place de ton manteau? Ho, qui est cette naine?

Sans ménagement, Kili repousse mon ami et se redresse en souriant dans le but évident de me draguer. Presque aussitôt, Fili est debout a mon côté.

-C'est Misha, fille de ...heu... c'est Misha. Elle m'a aidé à retrouver mon chemin jusqu'ici. Mais raconte moi: comment va ta jambe? elle ne te fait plus mal?

-Ma jambe? mais elle va très bien, que me racontes tu là mon frère?

Houlà, quelque chose ne va pas. Si Kili est encore dans les bois et qu'il dit avoir vu son frère il y a un quart d'heure, c'est qu'il n'a même pas encore toqué à la porte de Bilbo Baggins. Si Fili fait une gaffe et crache le morceau, on est cuit. Je dois prendre le relais, et vite!

-On a cru entendre crier, tout à l'heure, et Fili a pensé que tu t'étais fais mal a la jambe.

-Ha. Mais dis moi, jolie demoiselle, d'où viens tu?

Mais ce mec est taré! Beau mais taré! Il passe du coq à l'âne sans aucune transition, ça fait peur.

Fili coupe la parole à son frère, la mine légèrement tendue.

-Ho, ça me fais penser! Misha, viens par ici, nous allons nous changer et te créer une barbe.

-Quoi? Mais j'en veux pas de ta barbe! Je suis une fille!

-Justement, il t'en faut une. Les naines ont des barbes, Misha. KIli, donnes nous nos sacs, s'il te plaît.

Kili nous regarde, les yeux ronds. Il nous apporte néanmoins les sacs qu'on a pris avec nous, et Fili en ouvre un puis en sort une petite tunique brune et un pantalon de la même couleur.

-Tiens, enfile ça.

Je trouve un arbre assez gros pour me cacher et enlève ma robe de soirée, complètement crade sur le bas. Le pantalon traîne au sol et me serre les cuisses, la tunique est large et flotte quand je bouge, mais je ne vais pas m'en plaindre: c'est ça ou la robe verte en mousseline.

Quand je retourne vers les deux frères, Fili est torse nu et fouette son frère avec la chemise blanche du costume qu'il a porté à Noël. Kili riposte en lui balançant une lourde botte à la figure, puis ils éclatent de rire comme des gamins.

Je tousse pour attirer leur attention. Le nain brun, bien moins princier que le blond, me regarde de haut en bas sans se gêner. Ses yeux se stoppent sur ma poitrine et son sourire se crispe.

-Mon frère, vraiment! Thorïn va te tuer.

Je lève un sourcil interrogatif. Kili est vraiment un type bizarre. Il sort des phrases un peu au hasard…

Fili s'approche et me passe une grosse ceinture autour de la taille. Puis, discrètement, il cache mon pendentif sous ma tunique.

-Dans la mesure du possible, cache le cadeau que je t'ai fais sous tes vêtements, d'accord?

-Pourquoi?

-Contente-toi de le faire, s'il te plaît.

Il s'éloigne ensuite et me tend une paire de chaussettes très épaisses avec une paire de bottes.

Tristement, j'enfile le tout en regardant mes Louboutins disparaître dans le grand sac où Fili a glissé ma robe et mon châle.

-Les bottes sont trop grandes.

-Les chaussettes les empêcheront de glisser de tes pieds.

Fili entreprend ensuite le fastidieux travail de tressage. Il attrape une mèche de chaque côté de mon visage, au niveau des oreilles, et les tresse. Il les rejoint ensuite ensemble le long de ma mâchoire, ce qui me fait une sorte de...et bien…

-C'est immonde.

-Je ne peux pas faire mieux. Tes cheveux sont trop courts sur le devant pour que je fasse quelque chose de plus fourni, alors tu vas devoir te balader avec une barbe de jeune naine.

-Humpf, je déteste ça. Et ça gratte!

-Ne fais pas l'enfant, Misha, il te faut une barbe. Nous allons croiser toute sorte de gens, et la dernière chose que tu souhaites, crois-moi, c'est de te faire attaquer en premier parce que tu es une femme.

Derrière son frère, Kili acquiesce d'un air concerné. Je les déteste tous les deux, voilà.

-Bien, mettons-nous en marche! Kili, à partir de maintenant Misha est avec nous.

-Je te le répète mon frère, Thorïn va être furieux.

-Quand tu sauras tout, quand tout le monde saura tout, vous l'accepterez sans broncher, crois-moi.

Fili me sourit, puis nous marchons tous les trois vers Hobbiton, nos quatre sacs sur le dos et les violons en mains.

Ꮺ Ꮺ Ꮺ

-Et c'est comme ça que Dwalin m'a trouvé: les fesses prises dans un piège à warg. Ce fut la pire journée de ma vie. Entre ma couardise, ma chute, mes fesses et ma honte, je ne saurais dire ce qui a été le plus difficile à oublier…

J'éclate de rire. Kili est un adolescent complètement débile et beaucoup trop mignon pour son bien. En une heure, je viens d'entendre plus d'histoires ridicules que je n'en ai entendus dans toute ma vie.

-A ton tour maintenant. Raconte-moi comment était Fili dans ton monde! Je paries qu'il était d'un ennui mortel. Il est comme ça mon frère: Chiant à souh...

Il n'a pas le temps de finir sa phrase que le frère en question lui donne un gros coup de poing sur le crâne.

-Tais-toi, imbécile! J'ai été un parfait gentilhomme, contrairement à toi qui lui parle comme si vous aviez élevé les cochons ensemble!

-C'est pas grave Fili, ton frère est gentil et ça me gène pas qu'il me parle comme ça. Mais tu devrais pas dire "gentilnain" plutôt?

-Pardon?

-Bin tu sais...nain…

C'est au tour de Kili d'éclater de rire. Okay j'ai l'air conne.

-Oubliez ça les gars. Dîtes, on arrive bientôt? J'en ai marre de marcher…

-Patience Misha, nous entrons tout juste dans Hobbiton, regarde!

Les garçons marchent d'un bon pas au milieu de la rue pavée et je dois me presser pour les rattraper et entendre leur conversation.

-Rappelle-moi pourquoi on a fait un si long détour? On aurait simplement pu quitter Ered Luin et arriver par Rushock Bog.

-C'est justement pour ça qu'on a fait un détour, Kili. On voulait éviter les marais et passer par Bree, pour voir si on y trouvait Thorïn.

-Mouais. Ça nous aurait quand même fait économiser plusieurs semaines hein…

-Les garçons.

-Ça t'aurait plu, à toi, de patauger dans la gadoue plusieurs jours d'affilée tout ça pour arriver plus vite?

-Les garçons!

-Non, mais je dis juste qu'on aurait pu prendre par là, ou par Binobole Wood.

-Mais c'est bloqué par une chaîne de montagnes, triple buse!

-LES GARÇONS!

Ils stoppent leur petite bagarre et se tournent vers moi.

-Au cas où vous sauriez pas, on est au milieu d'un village. Les gens vous regardent.

Rouges de honte, les deux frères ont un petit sourire contrit et s'excusent à mi-voix.

-On pourrait peut-être demander notre chemin? Excusez-moi monsieur!

Parfois, je me collerais bien des baffes. Comment je vais lui demander où habite le cambrioleur qui doit participer à la reconquête d'Erebor?

Kili se jette sur le pauvre hobbit, qui a tout d'un fermier si on en croit son chapeau de paille et sa brouette, que je viens d'interpeller et lui lance un sourire à dix mille volt.

-Bonjour mon cher monsieur, puisse la fourrure de vos pieds ne jamais tomber! Nous cherchons la maison...heu...le terrier? bref, nous cherchons où vit monsieur Boggins. Sauriez-vous nous renseigner?

-M'sieur Bogg...Ha, vous d'vez parler de c'bon et gentil m'sieur Baggins! Il habite sous l'Colline, par là-bas. V'pouvez pas louper son smial, c'est l'plus grand, avec une bien belle porte verte.

-Merci mon brave, passez une bonne journée!

Et sur ces paroles, nous suivons les indications du fermier.

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-Vous êtes sûrs que c'est là?

-Bien sûr. On s'est trompé quatre fois de chemin, mais on a finit par trouver! Allez Fili, frappe.

Comme demandé par son frère, Fili toque à la porte ronde. Après un petit temps, celle-ci s'ouvre.

Les garçons ne perdent pas de temps.

-Fili.

-Kili.

Après une pause, je comprend que c'est à moi.

-Et Misha.

Je me courbe au même rythme que les garçons et nous poursuivons ensemble le "pour vous servir".

En relevant la tête, je vois le petit visage contrarié de Martin Freeman se brouiller encore plus lorsqu'il entend Kili écorcher son nom, et le petit bonhomme tente de nous claquer la porte au nez. Kili réagit immédiatement et pousse la porte avec sa main.

-Quoi? Est-ce que c'est annulé?

-Personne ne nous a prévenu…

-Annu...non non rien n'a été annulé!

-Haa je suis soulagé!

Sur ces bonnes paroles, Kili pousse la porte en grand et les deux frères entre chez le héros de mon enfance. Avec une grimace d'excuse, je les suis dans le vestibule.

Pendant que Fili, en bon prince capricieux qu'il a l'air d'être redevenu, demande à Bilbo de prendre soin de ses armes, je tourne sur moi-même dans l'entrée. Bordel ce que c'est beau! Toute en bois et en courbe, la jolie maison du hobbit est chaude, accueillante et a le charme tout particulier des chalets montagnards.

Souriant comme une enfant qui découvre une maison de pain d'épice, je me heurte soudain à un mur. Un grand et gros mur. Qui parle.

-Et ça?

-Ho, c'est une amie de Fili. Il a dit qu'il racontera leur histoire quand nous serons tous présents.

-Mouais. Fili, Kili, allez. Aidez nous.

C'est moi ou je suis totalement ignorée par Dwalin? Le pire, c'est que Fili ne me présente même pas. Où sont passées ses si bonnes manières?

Je reste plantée là, à regarder les garçons saluer Balin, quand on tousse derrière moi.

-Désolé si je me répète, mais que faites vous tous dans mon chez-moi?

-Heu...Je suis Misha, enchantée. Je suis ici avec mes deux camarades donc je ne sais pas vraiment ce qui se passe, je suis navrée.

-Ha. Mais peut-être pourriez...hein? Tout le monde? Combien y en a t-il encore?

La clochette retentit et le pauvre Bilbo se rue vers la porte en m'abandonnant de nouveau.

Bien bien bien…

Mais qu'est ce que je fais ici, sérieusement? Fili m'a littéralement oubliée dans l'entrée et je ne connais personne! J'ai l'air d'une godiche, à rester plantée au milieu du couloir pendant qu'une moitié de la Compagnie chamboule la salle à manger de Bilbo, et que ce dernier ouvre sa porte et laisse tomber le reste des nains qui se fracassent sur le sol.

En parlant d'eux, je les regarde bêtement se relever un par un et se présenter tour à tour à Bilbo. Sans même s'arrêter, ils passent devant moi et vont saluer les premiers arrivés.

C'est là que je le vois.

Immense. C'est le premier mot qui me vient à l'esprit quand il passe la petite porte ronde. Chapeau, barbe, robe, bâton.

Tout est immense chez Gandalf le Gris.

Il salue poliment Bilbo en s'excusant pour le désordre futur, retire son couvre-chef, et plante ses yeux bleus dans les miens.

J'en reste pétrifiée.

-Hé bien, voici une damoiselle dont le nom m'est inconnu. Je suis Gandalf.

Il plisse les yeux, s'approche et...me renifle.

-D'où êtes-vous donc? Vous n'êtes pas une naine née, de ça j'en suis sûr. J'ai déjà croisé des gens comme vous, mais c'est toujours intéressant de connaître l'histoire qui découle de vos aventures. Allez-y, dîtes moi tout, mon enfant.

-Heu...oui. Je m'appelle Misha. Fili a trouvé un portail magique vers mon monde et je l'ai accompagné jusqu'ici.

-Très bien très bien! Le portail était-il près d'ici? Bien sûr qu'il était près d'ici. Celui après la Grenouillère, je suppose...Mon cher Bilbo! Et si vous alliez enfiler quelque chose de plus présentable que votre robe de chambre? Ce soir, vous recevez une dame!

Et hop, je suis de nouveau laissée pour compte.

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-Allez gamine, mets la main à la pâte et aides Bifur avec le vin. Empêche-le de tout boire avant que la bouteille n'ait touchée la table.

Bifur? La hache plantée dans son crâne me fiche la trouille, hors de question que je m'approche de ce gars. A la place, je me faufile dans la salle à manger et me glisse entre Kili et Ori, qui sont déjà assis et qui me font de grands signes des bras. Enfin, Kili en fait. Ori, lui, me sourit en rougissant.

-Misha! Viens, tu veux de la bière? Y a aussi du vin, mais je ne sais pas si Bifur va lâcher la bouteille. Ha, sers toi, vas y prends tout ce que tu veux. Si ton bras n'est pas assez long pour atteindre ce que tu veux sur la table, grimpe dessus!

Genre je vais monter sur la table et écrabouiller tout sur mon passage pour attraper du pain…

Le repas se passe dans la joie, la bonne humeur et la bouche pleine. On connaît mon nom, Kili y a veillé. Kili, que je ne connais pas.

De là où je suis, je peux voir les cheveux de Fili. Il fait des aller retours, les mains toujours pleines, sans jamais vraiment se poser. Quand il croise mon regard, il se contente d'un "Misha?" pour me proposer des plats, mais nos échanges s'arrêtent là.

Est ce que j'ai loupé quelque chose? Est ce que j'ai fait quelque chose?

Ma micro dépression est coupée net quand les nains lèvent leurs bières et crient "cul-sec!". Argh, ils sont atrocement dégoûtants!

Mon regard horrifié croise celui, blasé, de Gandalf, puis celui tout aussi débecté de Bilbo. Au moins, je ne suis pas la seule à penser que pour des gens "de la haute'", ils sont un peu…

Apogée de la soirée: le concours de rot. Si, en regardant le film, cette petite partie m'a fait rire aux larmes, ce n'est pas du tout le cas en vrai.

Sous les rires des nains attablés, je me lève et quitte la pièce. Avant de franchir le pas de la porte pour aller je ne sais où, j'entends l'un d'entre eux dire en riant "elle est un peu coincée, la gamine!".

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-Bon. Allez, dis nous comment vous vous êtes rencontrés.

Nori, qui lorgne sur un porte bouteille doré, demande à Fili de parler de nous. Bien que je sois revenue depuis plus d'une demi-heure, je suis encore ignorée.

-Et bien, tout a commencé par une partie de cache-cache avec Kili. Je me suis perdu en forêt, j'ai glissé et lorsque je me suis relevé, bam! j'étais couvert de neige!

-Un portail?

-Oui Gandalf, un portail. Droit sur la Russie, un pays de neige et de vent. J'ai erré quelques jours, seul et affamé. Ayant enfin trouvé une ville, je m'y suis engouffré mais n'ai rien reconnu. Tout est différent là-bas. Tout. Du sol au ciel. Tout en marchant sur cette route étrange, grise et dure, j'ai entendu un hurlement. Misha se faisait agresser par deux hommes et je l'ai défendue. Mais dans l'opération, on m'a tiré dessus et j'ai été blessé. Misha m'a ramené chez elle et m'a soigné. Son père m'a engagé pour être son garde du corps, et de fil en aiguille nous sommes devenus amis. Regardez ma blessure!

Fili se lève, retire son manteau puis sa blouse, et dévoile la cicatrice qu'a laissé la balle.

Les hommes présents -Gandalf et Bilbo compris- s'attroupent autour de l'épaule de Fili et admirent sa blessure de guerre. La seule chose que je vois, moi, c'est le pendentif que je lui ai offert i peine quelques heures, pour Noël.

-D'accord, d'accord. Et donc toi, gamine, tu es importante?

Toutes les têtes tournent vers moi d'un seul mouvement aux paroles de Bombur.

-Heu…

-Elle est la fille d'un marchand d'armes. Son nom est connu dans le milieu.

Nouveau mouvement dans ma direction. Merci Fili...

-Et on peut le connaître, ton nom?

-Je m'appelle Mikhaila Vasilievna Dimayeva.

Un ange passe, suivi d'une garnison de ses confrères.

-Mirahiila Vassiquoi?

-Heu...Mikhaila, fille de Vasiliy, de la famille Dimayev?

-c'est une question?

-Non. Non, c'est mon nom.

Je lance un regarde à Fili qui pourrait vouloir dire "aide moi!". Il vient à ma rescousse en ouvrant de nouveau la bouche.

-Appelle la Misha, Bombur. Juste Misha.

Bombur hausse les épaules, pose sa chope sur la table et continue de manger.

Peu à peu, les nains sortent de table et s'éparpillent dans le trou du hobbit bougon. Ils parlent fort, se chamaillent, rient, mais jamais avec moi.

Ça commence à devenir vexant. Je me tourne vers mon voisin de table, qui sourit comme un benêt en mangeant de la compote directement dans le pot.

-Dis Kili, pourquoi les autres m'ignorent?

-Bin parce que t'es une fille.

Et il a le culot de dire ça en haussant les épaules, comme si ça coulait de source.

-Je suis une fille, okay. Mais toi, tu me parles. Et Ori aussi. Pourquoi vous, vous les faites, mais pas les autres? Bon d'accord, Bombur et Gloïn m'ont adressé la parole aussi, mais…

-Ces deux là sont mariés. Et Ori et moi, on est pas encore majeurs. Ecoute, il y a des règles quand on est avec des filles. Une sorte de code d'honneur, si tu veux. En gros, y a que les enfants et les hommes mariés qui peuvent te parler directement. Pour les autres, tu dois leur adresser la parole en premier, et là ils te répondront. En très très gros, hein.

Ori s'incruste dans la conversation, les sourcils froncés.

-Tu dis n'importe quoi, Kili. Maman m'a pas dit ça du tout!

-Ta mère, elle est dingue. Et elle aussi c'est une fille.

-Parles pas de ma mère comme ça!

Je les laisse à leur petite bagarre et quitte la table dans le but de visiter et, surtout, de réfléchir.

Est-ce que j'ai parlé à Fili la première? Ou y avait-il prescription, compte tenu de son changement de monde? Est ce que c'est pour ça qu'il ne m'adresse plus la parole? Parce qu'il est adulte? En slalomant entre Dori et Oïn, mon esprit se perd dans ce qui aurait pu arriver si Fili avait été un ado. Il aurait continué de me parler, il m'aurait présenté ses amis, sa famille. M'aurait entraîné avec lui dans une aventure…

A la place de quoi, j'ai un inconnu et sa bande de potes qui m'ignorent presque tous.

Un rire sans joie m'échappe. La colère monte en moi, et je shoote dans la première chose que je vois: une armoire.

En bois massif, l'armoire.

Marlgé la lourde botte et la chaussette molletonnées, mes orteils rencontrent douloureusement le coin traître de l'imposante armoire et les larmes me montent aux yeux.

Ça a le mérite de me calmer et de me sortir de mes pensées sombres et défaitistes.

Je regarde alors autour de moi.

Je suis dans une chambre! C'est dingue, je n'ai pourtant passé aucune porte! La chambre est petite mais bien rangée, avec une cheminée et un grand lit.

Je regarde vite fait vers le couloir.

Si je me vautre dans ce lit qui m'a l'air extrêmement accueillant, personne ne m'en voudra, n'est ce pas?

Tout en chantonnant avec les nains, que j'entends crier "v'là c'que Bilbo Baggins deteste!", je retire mes bottes trop grandes. Je tente ensuite d'enlever mon pantalon, mais me ravise: si un homme passe par là, il me verra cul-nu. Hors de question. "NO WAY!" comme dirait ma mère.

Mais au moment où je m'apprête à sauter sur le matelas, la sonnette retenti et le silence se fait.

Bordel, Thorïn arrive!

Ni une, ni deux, je renfile mes chaussures et fonce dans l'entrée. Je m'écrase presque sur le dos de Fili, mais personne ne le remarque: Le Roi sous la montagne est entré.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Thorïn Oakenshield en impose. Sa simple présence emplit la pièce d'une sorte de majesté tangible, une espèce de charisme qu'on pourrait presque toucher. Il donne sa cape à Kili, parle à Bilbo, fait une blague.

Sa voix est grave, chaude et profonde. Elle m'enveloppe et fait vibrer mon âme, comme si je lui appartenais et qu'il pouvait faire de moi ce qu'il voudrait.

C'est encore pire quand ses yeux rencontrent les miens.

Ils me capturent, m'enchaînent à eux et lisent en moi comme dans un livre.

Il se détourne pourtant et, comme les autres lors de notre rencontre, se contente de passer devant moi et de m'ignorer.

Quand il passe le seuil de la salle à manger, Fili relâche le souffle qu'il retenait depuis l'arrivée de son oncle.

-Misha, nous devrons parler de quelques petites choses, quand nous en aurons le temps.

-On peut pas là? T'as mieux à faire?

-Plus tard, plus tard.

Ravalant ma rancoeur, je le suis jusqu'à la pièce où toutes les autres personnes de la maison sont réunies.

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- Et pouf! Vous n'êtes plus qu'un tas de cendres.

-...Non.

-Vous êtes d'un grand secours, Bofur.

-Ouch, sa tête!

-Ramassez le, bon sang!

-Que quelqu'un lui soulève les pieds.

-Moi, je touche pas à ses pieds. Vous avez vu les poils qui poussent dessus?

En paniquant, Ori fonce chercher un petit coussin et le glisse sous la tête de Bilbo, que Oïn et son frère ont délicatement posé sur un fauteuil. Le pauvre hobbit a tourné de l'oeil après être devenu blanc comme neige. Je pose ma main sur son front, pour faire genre je m'inquiète pour lui, mais je sais parfaitement qu'il va bien.

-J'espère que la demoiselle ne va pas s'évanouir aussi.

Thorïn, que je n'ai pas entendu approcher, est si proche de moi que je sens la chaleur qui se dégage de son corps.

-Non, je…

-Je te présente Misha, mon oncle. Elle est...elle est ma…melhekhinh.

Un concert d'halètements retentit dans la pièce. Tous les mouvements ont cessé. Les nains se regardent les un les autres avec un air ahuris

Qu'est ce qu'a bien pu dire Fili pour les mettre dans cet état de choc?

Thorïn tourne la tête vers moi, le regard sombre et pensif.

-Elle? Fili, comment as-tu pu?

-Ce n'était pas prévu, vraiment mon oncle, crois moi. Je ne suis même pas certain que ça ait la même signification de là où elle vient. Je n'ai fait qu'accepter et rendre, rien de plus.

-Rien de plus? Tu savais pertinemment ce que tu faisait, Fili. Et tu as quand même accepté!

Houlà, la situation s'envenime. Si j'interviens, je suis presque sûre de me faire envoyer chier. Je me tais donc, mais recule calmement et le plus doucement possible vers le couloir, où je sais qu'une chambre me cacherait aux yeux des nains et de Gandalf, qui me regarde la tête penchée.

-Mon oncle, s'il te plait…

-Il ne me plait pas du tout. Tu vas annuler ceci, et sur le champs!

-Thorïn, calmes toi. regarde ton neveux, tu lui fait peur. Allons mon gars, respire un bon coup et parlons en demain, veux-tu?

Balin pose sa main sur l'épaule du Roi, ce qui a l'air de désamorcer la bombe. Je ne sais même pas pourquoi, mais je crois qu'on vient d'échapper à la fin du monde.

C'est ce moment précis que choisit Bilbo pour ouvrir les yeux et commencer à hyperventiler.

L'attention de tous se reconcentre sur le hobbit, et Fili me lance un regard que je qualifierais de meurtri.

Gé-nial.

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-Ho putain quelle soirée…

Comme je l'avais prévu, la petite chambre m'accueille à bras ouverts. Mes bottes jetées à la va vite près de l'armoire tueuse d'orteils, je m'assieds au bord du matelas en défaisant ma coiffure et en retirant mes lentilles bleues..

Les tresses que Fili a fait le long de ma mâchoire tiennent encore très bien, mais mon chignon spécial Noël s'est fait la malle. Je suis certaine de ressembler à mon moi de quinze ans, quand je rentrais de boîte, complètement déchirée.

Je suis donc magnifique à regarder, et TOUTE la compagnie m'a vue comme ça.

Au fur et à mesure que les epingles à cheveux tombent au sol, la pression se relâche et mes yeux s'embuent.

Résumons la soirée. Mon fiancé me trompe avec ma mère. Mon père n'est pas mon père. J'ai changé de monde. L'homme que j'ai suivi jusqu'ici m'ignore. Sa famille a l'air de me détester. Je suis maquillée comme un panda.

-Mais qu'est ce que je fais là?...

J'éclate en sanglots incontrôlables, et temps pis si on m'entend. J'estime avoir le droit de pleurer, merde.

Au bout de ce qui me parait être des heures, des bras m'enserrent et je me calme peu à peu.

Fili a, depuis pas mal de temps, cet effet apaisant sur moi. J'ouvre les yeux, rougis et bouffis, et le regarde.

Il a lui aussi retiré ses bottes, et son manteau est posé sur la chaise près de l'armoire. Il respire calmement, mais je vois à ses yeux dilatés qu'il n'est pas bien non plus. Il ne pleure pourtant pas et, grâce à ça, je stoppe courageusement mes larmes.

-Tu m'a abandonnée.

-Pardon.

-Tu m'a ignorée.

-Excuses-moi.

-Tu m'a blessée.

-Je m'en veux terriblement Misha. Vraiment, je m'en veux.

Il me serre plus fort, et je me blottis plus étroitement contre lui.

-Tu dors avec moi?

-Bien sûr.

Un gros toussotement très peu discret nous interrompt.

Gloïn, le père de Gimli, se tient dans l'embrasure de la chambre, une pile d'oreillers dans les bras.

-On s'écarte, les jeunes.

Il bazarde son fardeau entre Fili et moi, se dirige vers la chaise où mon ami a posé son manteau, la tire bruyamment dans un coin de la pièce, et s'assoie.

Je renifle.

Il nous fixe.

Fili tousse.

Gloïn nous fixe encore.

Je me penche vers Fili.

-Il fait quoi, là?

C'est Gloïn qui répond.

-On s'écarte, j'ai dis! Pas de contact physique.

-Mais je me suis juste penchée!

-Ne me cherche pas, jeune fille. Ce n'est pas dans ton intérêt.

Fili, rouge brique, me pousse pour que je me lève du lit et entreprend de disposer les oreillers comme la première fois où on a dormi ensemble, il y a de cela une éternité.

Une fois fait, il retire sa chemise, mais la remet illico sous le grognement du nain assis dans l'ombre.

-Attendez...Vous êtes sérieux, tous les deux? Monsieur Gloïn, vous allez rester là? Mais vous allez avoir mal au dos!

-C'est ça ou rien, jeune fille. Soit je reste, soit je pars. Mais si je quitte cette chambre, Fili me suit.

-Arrêtez de m'appeler "jeune fille". Je suis Misha, et j'ai vingt-quatre ans.

Le nain roux ouvre de grands yeux épouvantés. Fili se met à crier.

-En âge de son monde, Gloïn! Je te jure qu'elle est adulte!

Je tourne la tête vers lui, et réalise que ce que je viens de dire.

Zut.

Ho et puis merde, qu'il pense ce qu'il veut, je m'en fous! Je suis fatiguée. Mine de rien, on a passé la journée entière à Saint-Petersbourg à préparer la soirée de Noël, soirée qui fût riche en émotion, puis on a passé l'après-midi dans la comté à marcher pour arriver chez Bilbo. J'en ai plein les pattes, moi.

En soupirant, j'ouvre les draps - en faisant attention à ne pas démolir la montagne infranchissable d'oreillers - et me glisse toute habillée dans le lit. Fili fait de même de son côté, et Gloïn souffle que la bougie qui éclaire la pièce.

Me voilà dans le noir, et sans Fili, je me sens seule face à mes pensées.

-Mon père n'est pas celui que je croyais, Fili.

-C'est ce que j'ai cru comprendre, là bas. Écoute Misha, ton père est l'homme qui t'as élevé. Peu importe que vous ne soyez pas du même sang. L'homme que tu appelle Papa, c'est celui qui connaît tes goûts musicaux, celui qui regarde la télé avec toi, celui qui te bordait le soir quand tu étais enfant. Tu vois? Ton père, c'est ton père, un point c'est tout.

-Est ce que c'est vraiment si simple?

-Oui. Non. Je ne sais pas, mon père est mon géniteur sont une seule et même personne. Mais s'il s'avérait que Vali ne soit pas mon véritable père, je pense que je le considérerait comme tel.

-Je sais pas…

Une main se faufile à travers la muraille de plumes et se glisse dans la mienne.

-Ne pense pas à ces choses là maintenant. Dors, nous partons tôt demain.

-Facile à dire. Je suis épuisée, mais j'ai trop de trucs dans la tête. Sacha est un enc...ho, Fili!

De surprise, je m'assieds dans le lit. Fili fait de même, sans savoir pourquoi.

Gloïn nous fixe toujours.

-Tu as cassé la gueule de Sacha!

-Évidemment que je l'ai fait. Tu as entendu comment il te parlait? Ce scélérat ne méritait que ça.

-Parce que t'as compris ce qu'il a dit? Ho la honte!

-Pas besoin de comprendre. Une insulte reste une insulte, peu importe la langue utilisée. On ne traite pas les femmes de cette façon.

Touchée, je me mets à genoux et passe mes bras autour de cou de Fili.

Une toux exagérée me force à relâcher mon ami. Je jette un regarde méchant à Gloïn, qui reste imperturbablement assis sur sa chaise en bois.

-Dormons, avant que le grincheux ne nous mange.

-Je t'entends, Fili!

J'éclate de rire et me recouche, la main de Fili se glissant de nouveau discrètement dans la mienne.

-Il est là parce que tu es prince et tout ça?

-...Oui, on peut dire ça de cette façon...

-Tu me diras pourquoi ton oncle faisait la gueule?

-Plus tard, si tu veux bien. Plus tard.

Cette nuit, malgré tous les événements improbables et horribles qui sont arrivés et Gloïn tapi dans l'ombre qui nous surveille de son regard fixe, je m'endors calme et détendue, Fili à mes côtés, bercée par le chant des nains et de leurs instruments de musique.


FRAPPEZ MOI! Envoyez moi vos poings sous forme de reviews, je suis prête à subir vos foudres!

Réponses aux reviews anonymes (pas si anonymes que ça, lol):

LouOak:

COUCOUUUUUUUUUUUUUUU!

Ça fait un bail, hein? XD

J'espère que Fili ne t'a pas trop déçu dans ce chapitre. Il nous montre encore une nouvelle facette de lui, un côté très…

Tu m'avais demandé (il y a fort longtemps) si les commentaires de mes persos à propos du film étaient mes propres commentaires. Et bien, oui et non. Les sourcils de Thranduil sont VRAIMENT impressionnants, mais je n'ai rien contre Tauriel et sa relation avec Kili.

Si tu t'interresse à ce qui arrive à la famille de Misha après son départ, j'ai tout un tas de outtakes qui sont prêts à être publiés et qui raconte leur vie ou ce qu'ils ont vu de l'histoire de Fili et Misha.

Ho, et tu veux vraiment savoir si le stade de l'amitié va être dépassé? Vraiment?

Lana Hale:

Sans pression je suis revenue!

Fili, il est tellement peu exploité qu'on peu en faire ce qu'on veut! Il te plaît encore?

Je te nem^^

Louboutins For Ever les gens!