Note de l'auteur : Et voilà l'ultime chapitre, le +1 de ce 5+1. La guerre est finie. Comme leur dernière année scolaire a été pour le moins perturbée et que je ne veux pas négliger l'éducation de nos héros, j'ai choisi de les renvoyer passer leur diplôme à Poudlard. Pour le headcanon, vous pouvez vous référer au loooooong cycle des Survivants d'Alixe.
Je vous remercie beaucoup d'avoir lu ces petits textes. J'espère qu'ils vous auront divertis - malgré le délai d'attente infini pour la fin de l'histoire, pour lequel je vous adresse mes plus plates excuses. Je vous remercie du fond du cœur pour tous vos messages et toutes vos mises en favori ! A bientôt pour de nouvelles aventures, j'espère !
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Ton indifférence ne me touche pas
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La première fois que Draco céda à son envie pour Harry, il venait de se prendre de plein fouet un sortilège lancé par Harry lui-même.
Apparemment, Maman Potter était un sujet sensible. Le genre de sujet que Draco se faisait une joie sadique de remettre sur la table à chaque fois qu'il voulait mettre Harry hors de lui. Le genre de sujet qu'on ne pouvait visiblement pas qualifier sans conséquence de « pouffiasse au sang de bourbe ». Rétrospectivement, Draco aurait dû s'en douter.
Le match de quidditch lui avait laissé en bouche un goût amer. Harry avait volé comme si le balai était une extension de son corps, tellement magnifique que Draco n'avait pu en détacher les yeux. Et cette sensation au creux de son ventre…
Il s'était réfugié dans les toilettes du troisième étage, humilié, furieux contre lui-même, et furieux contre Potter.
Mais il n'avait pas encore touché le fond, comme il le découvrit rapidement : la situation pouvait encore empirer, et elle ne se priva pas de le faire.
La porte des toilettes s'ouvrit silencieusement, ne révélant nul autre que Potter l'Emmerdeur en personne, qui se figea en le voyant.
« Dégage, face de harpie ! » cracha Malefoy.
Mais Harry n'avait pas l'air de vouloir répondre à la provocation et se contenta de hausser les épaules d'un air indifférent puis de tourner les talons, prêt à quitter la pièce.
S'il y avait une chose que Draco ne pouvait encaisser, venant d'Harry Potter, c'était bien l'indifférence. Parce que lui-même était tout sauf indifférent. N'importe quoi ferait l'affaire : de la haine, de la colère, même de la pitié ou du mépris. Tout, sauf de l'indifférence. Alors il décida d'appuyer là où ça faisait mal.
Cela-dit, peut-être Draco aurait-il dû éviter d'insulter la mère d'Harry alors qu'il était seul et que sa baguette était encore rangée tout au fond de sa poche. Malheureusement pour lui, le temps que ces paroles de sagesse atteignent son cerveau, Harry avait déjà sorti sa propre baguette et lancé un sortilège qui envoya Draco s'écraser contre les lavabos. Il retomba sur le sol comme une poupée de chiffons. Etourdi, il n'eut pas le temps de se relever qu'Harry était déjà sur lui, le point levé.
« Vas-y, frappe-moi ! » lança-t-il dans un ultime acte de bravoure.
Mais Harry ne bougeait pas, le poing figé en l'air. Ses yeux de chiot battu croisèrent ceux de Draco.
« Tu sais, on n'est pas obligé de faire ça, dit-il finalement en lâchant le col de sa robe. Cette école est assez grande pour nous deux. »
Harry se releva et s'éloigna. Avant qu'il n'ait pu faire trois pas, Draco bondit sur ses pieds et le plaqua sans ménagement contre le mur.
« Je t'interdis de m'ignorer ! » cria-t-il, furieux. Il prit son élan et… écrasa sa bouche contre les lèvres d'Harry.
Oups.
Ce n'était pas vraiment ce qu'il avait prévu. C'était embarrassant. Est-ce qu'Harry avait remarqué quelque chose ?
Bien sûr qu'il a remarqué quelque chose, lui hurla son cerveau paniqué, puisque tu as ta langue enfoncée dans sa gorge !
Quelle était la marche à suivre pour conserver sa dignité quand on embrassait malencontreusement son ennemi juré au lieu de lui mettre un coup de boule ? S'auto-jeter un sort de disparition ? S'enfuir à toute jambe ? Attend un minute… intervint son cerveau qui bascula sans transition de la panique à l'indignation. S'enfuir devant Harry Potter ? Jamais de la vie !
Très bien. Puisque c'était de toute façon la faute de Potter s'il se trouvait dans cette situation (parfaitement), il allait lui faire voir.
Le baiser n'avait rien de tendre, il bouillonnait de toutes les émotions que Draco refoulait depuis des années : la jalousie, la colère, le désir et l'admiration, toutes mélangées dans un indémêlable capharnaüm. Mais Draco y mit tout son cœur et tout son être. Et, s'il en jugeait par les mains qui agrippaient sa robe pour l'attirer encore plus près, l'indifférence qu'avait affichée Harry à son égard s'était définitivement envolée.
Car quitte à embrasser Harry Potter, Draco serait damné s'il ne lui donnait pas le meilleur baiser qu'il n'ait jamais reçu de sa vie. Harry était peut-être le plus habile au quidditch, le plus respecté, le plus aimé, celui qui s'était battu pour ses idéaux au péril de sa vie, mais Draco était sûr d'une chose : celui qui embrassait le mieux, c'était lui. Et il comptait bien le prouver. Hors de question qu'Harry ignore sa supériorité dans ce domaine. Non, il s'assurerait de lui en faire la démonstration.
Scrupuleusement.
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PS de l'auteur : J'ai résisté à la tentation de vous mettre cette dernière phrase : « Harry allait voir ce qui se passait quand on se frottait à Drago Malefoy ! » (même si j'ai ricané pendant dix minutes devant ce double sens graveleux).