Médecine douce
Titre : Healing Touch
Auteurs : Arineat & Digitallace
Traductrice : Azweig
Statut de l'histoire : terminée (5 chapitres)
Statut de la traduction : en cours (1/5 chapitres)
Note du co-auteur : Je n'étais pas censée écrire ceci, je ne faisais même pas partie du Festival H/D, mais le défi était trop tentant et ma plus chère amie était juste trop adorable (elle me l'a fait faire ! Elle a menacé de me violer au cas où je ne le ferai pas ! *rire sarcastique*) ! Voilà où j'en suis. Désolée mais tout n'est pas de moi cette histoire appartient également à Arineat, et si vous n'avez pas déjà lu ses histoires, honte à vous. Mais je l'adore et je ferais n'importe quoi pour elle. Et cela inclut d'écrire une fic que je n'avais aucune intention d'écrire. Je me suis faite avoir.
Note de la traductrice : Comme promis, voici mon nouveau projet de traduction, un véritable coup de cœur ! Je tiens à rappeler que j'utilise les noms anglais des personnages c'est une mauvaise habitude (surtout pour une traductrice) mais c'est surtout parce que j'ai la flemme de chercher sur internet la traduction officielle… (étrangement, je me souviens parfaitement des noms des maisons de Poudlard en français). J'ai longtemps hésité quant à la traduction du titre Healing touch entre Guérison par le toucher et Caresse guérisseuse puis j'ai opté pour quelque chose de plus sobre Médecine douce qui rend à la fois l'idée de guérison et de toucher… Dites-moi ce que vous en pensez et si vous avez d'autres idées, ça m'intéresse ! Pour l'instant, je vous souhaite une bonne lecture !
Chapitre 01
« - Monsieur Potter, entrez, je vous en prie.
Minerva McGonagall leva les yeux de son bureau pour accueillir Harry avec un sourire tandis qu'il entrait dans le bureau de la Directrice. Désignant d'un geste le fauteuil directement en face d'elle, il prit un instant pour appeler un elfe de maison, demandant un thé et une collation pour deux avant de se tourner vers lui. « C'est merveilleux de vous revoir, Harry. »
- C'est bon de vous voir également, Professeur, répondit Harry, souriant.
La Directrice fit un geste agacé de la main à la mention de son titre alors que l'elfe de maison revenait avec un large chariot, un service à thé et des petits biscuits.
- Harry, nous sommes collègues maintenant, appelle-moi Minerva.
Harry rougit légèrement mais acquiesça.
- D'accord, Minerva.
Le prénom sonnait étrangement dans sa bouche mais il sourit quand même. Il s'habituera. Probablement.
Minerva fit un petit signe de tête et lui tendit sa tasse. Une fois qu'ils furent installés avec leurs tasses respectives Harry avec deux sucres et du lait, Minerva avec un simple nuage de crème, elle se rassit et observa l'homme en face d'elle.
- J'ai été désolée d'apprendre ton accident. J'espère que tu vas mieux, dit-elle, un air préoccupé, presque maternel, sur son visage.
Harry bougea inconfortablement dans son fauteuil, un infime pincement de douleur parcourant sa hanche et le bas de son dos.
- Ca a été dur, mais ça va aller mieux.
- Eh bien, la perte du club de Quidditch de Flaquemare fait le bonheur de Poudlard, il me semble. Je suis heureuse que tu aies décidé de saisir mon offre, Merlin sait que tu es plus que qualifié pour le poste.
Harry sourit et but une gorgée de son thé, hochant la tête tandis que Minerva commençait à esquisser la liste de ses fonctions.
- Tu t'occuperas des cours la semaine et des entraînements occasionnels, et bien sûr tu devras arbitrer les matchs. Madame Hooch a laissé quelques indications et explications pour son successeur, dit-elle, haussant un sourcil alors qu'elle tendait à Harry un dossier plutôt épais.
Les yeux d'Harry s'écarquillèrent légèrement derrière ses lunettes comme il se saisissait du lourd dossier. Jetant un bref coup d'œil à l'intérieur, il laissa échapper un petit rire face à la minutie de Madame Hooch. La vieille pie n'aurait pas laissé son poste à n'importe qui et ne semblait pas prête de laisser se détériorer la pratique du Quidditch à Poudlard en son absence.
- Je lirai tout cela avec attention, promit Harry avec un sourire tandis qu'il refermait le dossier.
- Très bien. Maintenant, si tu as fini ton thé je vais te montrer tes quartiers.
Harry acquiesça et posa de côté sa tasse vide. Puis se levant, il suivit la Directrice à travers la spirale des escaliers et les vénérables couloirs de son ancienne école. L'ancien Gryffondor eut un sourire lorsqu'ils furent au premier étage, saluant les portraits familiers devant lesquels ils passaient. Il secoua imperceptiblement sa tête de dépit tandis que les portraits commençaient à quitter leurs tableaux pour le suivre, chuchotant les uns avec les autres avec excitation, s'empressant de faire passer le mot de son retour. C'était bon d'être à la maison.
Ils s'arrêtèrent dans un corridor du deuxième étage, devant un portrait très familier. Harry l'observa une première fois et eut un temps d'arrêt avant de réagir.
- Sir Catogan ?
- Harry Potter, nous nous rencontrons de nouveau, dit le petit chevalier en faisant une révérence. Ne craignez point, Monsieur Potter, je monterai la garde avec l'honneur et la ferveur qui sied à héros tel que vous ! Aucun scélérat n'oserait défier le Chevalier du Catogan !
Harry réprima un rire comme la peinture brandissait une épée contre un ennemi imaginaire. Minerva leva discrètement les yeux au ciel et haussa la voix.
- Calmez-vous, Sir Catogan. Vaillant destrier, dit-elle, donnant le mot de passe avec une exaspération évidente.
Le chevalier sembla un tantinet découragé dans son élan par son ton de réprimande mais acquiesça et fit pivoter à contrecœur le portrait pour révéler l'entrée des nouveaux quartiers d'Harry. Sans daigner faire attention aux les bruyants marmonnements de Sir Catogan à propos du respect dû à un chevalier de sa stature, Minerva passa à travers l'entrée, faisant signe à Harry de la suivre.
Harry entra dans la pièce derrière la peinture, secouant encore sa tête avec amusement.
- C'est bon de savoir que certaines choses ne changeront jamais.
- En effet, répondit Minerva avec un sourire désabusé. Voici tes quartiers. Ta chambre à coucher est de ce côté et cette porte donne sur ton bureau personnel.
Elle fit des gestes à droite et à gauche de la pièce, attirant son attention sur certaines caractéristiques.
- La cheminée est connectée à réseau de Cheminette de Poudlard et tu seras en mesure de communiquer avec la plupart de l'équipe enseignante de cette manière. Il y a une réunion des professeurs demain matin à huit heures avant que les étudiants n'arrivent, sois à l'heure dans la mesure du possible. Les elfes de maison t'ont déjà amenés tes effets personnels, bien entendu. Y a-t-il autre chose que je puisse faire pour toi ?
- Hum ? Oh, non, rien, merci, répondit distraitement Harry alors qu'il balayait du regard la pièce.
- Très bien. Si tu as besoin de quoique ce soit, tu n'as qu'à appeler un elfe de maison. Dobby est toujours prêt à aider le grand Harry Potter, dit-elle avec un regard amusé. Dans tous les cas, je vais te laisser t'installer.
Elle fit une pause tandis qu'elle s'apprêtait à atteindre le tableau puis se retourna, un sourire chaleureux flottant sur les lèvres.
- C'est bon de t'avoir de nouveau parmi nous, Harry.
- Merci, Prof – Minerva, répondit-il avec un grand sourire, butant une fois de plus sur le prénom. Il doutait qu'il ne s'habituerait jamais à penser à elle en tant que 'Minerva' et non pas en tant que 'Professeur McGonagall'.
Avec un petit signe de tête amical, la Directrice quitta la pièce, laissant Harry se familiariser avec ses nouveaux quartiers.
Après un rapide coup d'œil à la chambre à coucher, Harry se laissa tomber sur le lit avec un soupir satisfait. Oui, c'était vraiment bon d'être à la maison.
Harry se réveilla avec l'affreuse certitude qu'il était en retard. Attrapant sa baguette sur la table de chevet, il jeta un sortilège de Tempus et jura. Il avait quinze minutes pour se doucher, se changer et aller à la réunion des professeurs.
Se précipitant hors du lit dans une litanie de jurons, il se déshabilla et jeta un sortilège Récurvite sur tout son corps, grimaçant à la sensation d'avoir une couche de vêtement et de saleté en moins. Il n'avait pas le temps pour la douche chaude dont il rêvait. Harry s'empressa de fouiller dans sa garde-robe et choisir un set de robes neuves.
Il les défroissa tout en se dépêchant d'aller dans sa salle de bain privée pour se brosser les dents. Fronçant les sourcils à son reflet, il perdit de précieuses minutes à essayer de discipliner ses cheveux corbeau. Il abandonna finalement lorsque le miroir se moqua de ses tentatives infructueuses. Tout en lançant un regard noir à la glace, il enfila ses chaussures et se pressa de sortir.
Lorsqu'Harry arriva enfin à la réunion il avait déjà plus de dix minutes de retard. Il essaya d'entrer discrètement mais son apparition furtive fut mise à mal par la violente douleur qui se réveillait dans le bas de son dos et la faiblesse de sa hanche qui l'obligeait à avancer péniblement et bruyamment jusqu'à la chaise la plus proche. Il attendit, la tête baissée, que la vive douleur s'atténue pour devenir sourde et lancinante. Lorsqu'il leva la tête, ses yeux rencontrèrent des orbes gris choqués. Harry fixa impassiblement Draco Malfoy, qui se tenait à moins de trente centimètres de lui. Son cœur fit un petit bond dans sa poitrine à la vue de l'expression surprise et curieuse présente sur le visage de Malfoy.
Après un long moment, le blond sembla se rappeler où ils étaient et l'expression surprise disparût pour laisser place au masque indéchiffrable et froid qui rappelait à Harry son passé dans les murs de Poudlard.
- Es-tu si célèbre maintenant que tu peux juste faire irruption dans une pièce quand ça te chante ? commenta platement Malfoy. Ou bien y a-t-il une quelconque explication à ton irruption dans cette réunion à la manière d'un idiot alcoolique ?
Harry lui jeta un regard noir mais avant qu'il ne puisse répondre, Minerva s'interposa et dit en se raclant la gorge.
- Comme je l'ai mentionné, nous avons un certain nombre de sujets à aborder ce matin. Avant toute chose, je vous présente la nouvelle recrue de l'équipe enseignante, Monsieur Potter sera le nouvel entraîneur de Quidditch de l'école.
Il y eut une poigné d'applaudissements et de félicitations, qu'Harry accueillit les dents serrés et avec un faux sourire, en partie parce que la douleur était toujours présente dans ses muscles et en partie à cause de l'accueil impoli de Malfoy.
- Vous n'êtes pas sérieuse ? demanda Malfoy, se levant de sa chaise, juste derrière celle d'Harry. Comment les élèves apprendront -ils quelque chose s'ils sont trop occupés à s'amouracher d'Harry Potter ? C'est assez difficile de maintenir leur attention en classe sans qu'ils ne soient obnubilés par une célébrité.
- Je ne pense pas que vous aurez à vous soucier de cela, Monsieur Malfoy, affirma Minerva d'une voix ferme et autoritaire tandis qu'elle posait une main sur l'épaule de Malfoy. Une fois que les étudiants se seront habitués, ils prendront conscience qu'Harry est juste comme n'importe quel autre professeur. Il sera strict, parfois amical mais professionnel et je suis sûre qu'il fera tout son possible pour être. A. L'heure. N'ai-je pas raison, Monsieur Potter ?
Harry acquiesça comme un élève que l'on vient de réprimander, ignorant le sourire narquois que Malfoy lui lançait lorsque McGonagall ne regardait pas.
- Bien sûr, Mme la Directrice, répondit-il consciencieusement.
- Voilà, vous voyez ? intervint-elle, en pressant gentiment l'épaule de Malfoy. Il n'y a rien à craindre. A moins, bien entendu, que vous soyez inquiet de vous amouracher d'Harry, Monsieur Malfoy ?
L'ensemble des professeurs gloussa doucement, tout comme certains portraits qui étaient assez réveillés pour avoir entendu la conversation. Malfoy leva les yeux au ciel et se rassit sur sa chaise avec grâce, jetant un regard mauvais à la table alors qu'Harry se retournait pour le regarder d'un air triomphant.
- Ca ne risque pas d'arriver, marmonna-t-il sombrement.
- Parfait. Donc, s'il n'y a pas d'autres inquiétudes au sujet de notre nouveau collègue, je voudrais passer au sujet de la Forêt interdite. Comme vous le savez, ça a été une zone problématique pour nos plus vieux étudiants, amateurs de sensations fortes. Juste parce que la guerre est finie ne signifie pas que la Forêt en est moins dangereuse, fit-elle remarquer.
De là où il était, Harry n'entendait qu'une partie de ce que la Directrice blablatait. Elle n'avait pas le même don que Dumbledore pour captiver les foules et l'esprit d'Harry dériva, son regard se posant sur le blond à côté de lui.
Comment Draco Malfoy pouvait-il toujours entretenir une telle hostilité à son égard après tant d'années ?
Il supposait que le blond enseignait les potions, à moins, bien entendu, qu'ils aient mis en place des cours pour devenir le parfait petit crétin arrogant depuis son départ de Poudlard. L'idée de Malfoy enseignant à une classe l'art de sourire avec mépris le fait rire sous cape et lorsqu'il croisa son regard, le Serpentard le fixa du regard avec un mélange de curiosité et de dédain. Le sourire d'Harry s'élargit avec malice et il faillit exploser de rire lorsque les yeux de Malfoy s'écarquillèrent légèrement et que ses joues rosirent.
Malfoy détourna promptement le regard, son visage reprenant son manque d'indifférence hautaine mais c'était trop tard. Harry l'avait remarqué cette émotion vraie, réelle, derrière ce masque d'insensibilité et il était déterminé à en voir plus.
Lorsque la réunion fut terminée, Draco se leva rapidement, son esprit tentant d'assimiler cette simple information Harry Potter était revenu sans cérémonie et d'un pas désinvolte – quoique claudiquant – dans sa vie. Potter paraissait différent. Ses cheveux étaient toujours épouvantablement désordonnés mais ses traits s'étaient bel et bien affinés et ses yeux semblaient briller encore plus que lorsqu'il était un adolescent. Dire que Potter était bel homme reviendrait à énoncer une évidence absolue.
Mais ce qui était le plus désarmant dans la présence de Potter n'était pas la manière dont il avait changé physiquement mais la manière dont les sentiments de Draco étaient restés inchangés. Après dix ans d'éloignement, Draco pensait qu'il avait mis un terme aux sentiments romantiques qu'il avait pour Harry Potter. C'était déjà assez sacrilège qu'il ait entretenu de tels sentiments par le passé mais aujourd'hui, voilà où il en était un homme adulte, rougissant à la moindre attention de cet homme. C'était absurde.
Il fuit la salle de réunion sans un mot pour aucun de ses collègues. Habituellement Draco s'entendait bien avec eux mais il ne pouvait pas risquer de s'exposer plus longtemps à l'influence de Potter jusqu'à ce qu'il mette un terme définitif à ce béguin stupide. Il n'était plus un adolescent, il n'était plus soumis à la pression de la guerre, à craindre pour sa vie. Il n'avait absolument aucune excuse pour la fièvre qui s'emparait de lui lorsque Potter souriait. Il devait simplement se retirer dans ses quartiers et se rappeler de toutes les raisons pour lesquelles Potter était un con insupportable, tout en essayant désespérément de ne pas penser à son cul.
- Non, pas encore, Creevey ! apostropha Harry alors que le minuscule premier année s'élevait déjà dangereusement du sol sur son balais avec un cri de petite fille.
Résistant difficilement à l'envie de lever les yeux au ciel, Harry enfourcha son propre Nimbus Platine et se mit à la hauteur de l'élève larmoyant. Se saisissant du manche avec sa main, il prit le contrôle du balais et guida un David Creevey terrifié vers la terre ferme. Le garçon aux cheveux blonds trébucha et tomba sur ses fesses dans sa hâte de descendre du morceau de bois incriminé.
- Tout va bien, Monsieur Creevey ?
- Oui, Professeur Potter, murmura le garçon, les joues rouges de honte alors que ses camarades gloussaient autour de lui.
Harry offrit sa main au garçon pour le relever et un sourire apaisant. Après cette première semaine de classe, David semblait être l'élève le plus prompt aux accidents. Dire qu'il ne gagnerait pas la coupe du monde de Quidditch de sitôt était un sérieux euphémisme. Juste la semaine dernière, le pauvre garçon avait souffert un nombre incalculable de bosses et d'égratignures, de nombreuses chutes et un nez cassé. Harry suspectait que la source du problème gisait dans les insécurités et la peur du garçon d'échouer face à ses camarades.
Les moqueries et les rires des autres premiers année furent réduits au silence par un seul regard sévère de la part d'Harry, bien que l'ambiance générale d'agitation demeura. Sachant pertinemment qu'il ne tirerait rien de plus des dix dernières minutes de cours et plus que conscient de sa hanche douloureuse, il souffla dans son sifflet et relâcha les élèves plus tôt. Sa dernière classe de la journée s'empressa de partir, le son de leur conversation s'élevant dans les airs.
Poussant un gros soupir de soulagement, Harry jeta un sort pour rassembler les équipements et se rendit dans la remise. Après avoir rangé les balais, il verrouilla la porte, monta sur son balais avec une grimace de douleur et vola avec précaution jusqu'à l'entrée du château. Avant son accident, Harry n'aurait aimé rien de plus que de voler à travers les terres bien entretenues de Poudlard tout en profitant du soleil et de l'odeur de l'herbe fraîchement coupée, mais il ne pouvait plus de faire tant d'effort sans réveiller une douleur insupportable.
Harry maudit sa faiblesse lorsqu'il descendit de son balais et boita jusqu'aux portes du Grand Hall. Il s'était admonesté une grande partie de la journée pour avoir laissé sa potion contre la douleur dans sa chambre ce matin. La potion n'était pas exceptionnelle mais elle servait à alléger la souffrance et lui permettait au moins de rentrer dans ses quartiers à la fin de la journée sans trop de problème. Sa hanche ne l'avait pas fait autant souffrir depuis qu'il avait arrêté d'utiliser sa canne quelques mois auparavant et il jura qu'il pouvait entendre la voix d'Hermione résonner dans sa tête, le traitant d'idiot obstiné pour s'être surmené.
Grinçant des dents, Harry claudiqua jusqu'au mur le plus proche des grands escaliers, parvenant difficilement à se tenir debout suffisamment longtemps pour s'effondrer contre le mur. Des gouttes de sueur perlait sur son front et dans son cou tandis qu'il s'efforçait de prendre de profondes inspirations pour se calmer et écarter la douleur. Il avait juste à se tirer jusqu'au deuxième étage. Ca irait bien.
Après quelques minutes, il laissa s'échapper un soupir de souffrance, s'obligea à se décoller du mur et fit un pas expérimental en direction des escaliers. Juste au moment où Harry bougea, il rentra de plein fouet dans un corps dur et ferme et, bousculé, il partit à la renverse. Deux mains puissantes attrapèrent ses bras, le stabilisant avant qu'il ne puisse s'écraser contre le sol en marbre lustré. Les mains d'Harry agrippèrent automatiquement les avant-bras de la personne tandis qu'il se redressait et levait le regard pour croiser deux yeux gris surpris. Son cœur rata un battement dans sa poitrine, probablement à cause de sa presque-chute, alors que Malfoy se tenait là, le maintenant.
Finalement, après que ce qui lui parut une éternité, Malfoy rougit et se recula avec un sourire méprisant.
- Pourquoi ne regardes-tu pas où tu marches, Potter, ou bien t'attends-tu à ce que tout le monde s'incline sur ton passage et fasse une haie d'honneur pour laisser passer ton cul parfait ?
- Mon cul parfait ? répéta Harry d'un air incrédule.
- Je… Oh va te faire foutre, le balafré.
- Laisse tomber, Malfoy, grogna-t-il, levant les yeux au ciel tandis qu'il dépassait maladroitement Malfoy et continuait à claudiquer en direction des escaliers.
Il avait à peine fait un mètre que Malfoy l'interpella de nouveau.
- Pourquoi boites-tu Potter ?
Harry serra les dents et continua son chemin sans répondre, refusant de laisser Malfoy briser sa concentration. Il était juste à quelques pas de la rampe maintenant et il pouvait l'utiliser pour se tirer lui-même jusqu'au deuxième étage s'il le fallait. Harry avait presque réussi à atteindre la première marche lorsque sa hanche le lâcha et lui fit perdre l'équilibre, juste assez pour être de nouveau sauvé par l'insupportable blond à ses côtés.
- Mais putain, qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Es-tu allé au bar ?
- Tout va bien chez moi, Malfoy, et bien entendu que non, je ne suis pas sorti pour aller me saouler. Crois-le ou non, je prends ce travail très au sérieux, maintenant dégage.
Le ton qui se voulait mordant n'était plus que vaguement exaspéré comme la douleur s'infiltrait même dans sa voix. Levant les yeux au ciel, Malfoy enroula son bras autour de la taille d'Harry.
- Laisse-moi t'aider, espèce de con, ou tu vas tomber et te briser le cou et je n'ai pas vraiment envie d'expliquer à McGonagall pourquoi le Grand Sauveur de Gryffondor, vainqueur du plus puissant Mage Noir de ce siècle, a été mis en échec par un minable petit escalier.
- Je peux parfaitement marcher tout seul, espèce de crétin, maintenant laisse-moi.
Harry se dégagea vivement des bras de Malfoy avec un grognement, lâcha sa prise sur la rampe et aurait tomber à la renverse dans les escaliers si les réflexes vifs de Malfoy et ses bras puissants ne l'avaient pas retenu.
- Oh oui, je vois ça, dit Malfoy de sa voix traînante, avec une exaspération évidente alors qu'il observait Harry.
Le blond raffermit sa prise sur la taille d'Harry et l'attira plus près de lui pour le stabiliser.
- Allons-y, Potty, mes appartements sont plus proches.
Sur ces mots, Malfoy commença à supporter Harry dans les escaliers, ignorant son regard noir. Lorsqu'ils arrivèrent à l'entrée des appartements de Malfoy, Harry était à bout de souffle et s'appuyait de tout son corps contre le blond, à son plus grand dégoût. De violentes douleurs parcouraient son dos et ses jambes, le laissant haletant, et il ne put que claudiquer quelques mètres de plus pour s'effondrer dans le fauteuil du bureau de Malfoy, plutôt que de laisser l'homme le porter à bras-le-corps jusque dans la pièce. La fierté mêlée d'obstination d'Harry était la seule chose qui le retenait de se laisser aller à cette dernière extrêmité.
- Assois-toi là et ne bouge pas, ordonna Malfoy alors qu'il l'installait dans un fauteuil moelleux.
Faisant abstraction de la partie de lui qui regrettait la présence de Potter contre lui, Draco se dirigea vers sa chambre où il gardait son stock de potions. Après avoir sélectionné une potion anti-inflammatoire de qualité supérieure, il retourna auprès de Potter, pour le trouver en train d'essayer de se lever du fauteuil. Laissant s'échapper un soupir irrité, il s'approcha de l'homme et le força à se rasseoir, lui donnant la fiole.
- Bois ça.
Les yeux de Potter se plissèrent à l'ordre mais il obéit.
- Mieux ? demanda Draco, une nuance hautaine dans la voix. Il savait que ses potions étaient sans égales que ce soit dans leur efficacité ou leur qualité. Un sentiment de satisfaction mêlé de suffisance l'envahit alors qu'il réalisait qu'il était heureux d'avoir été celui qui avait fait partir la douleur de Potter. Il fronça légèrement des sourcils à cette réalisation. Il était censé apprécier tourmenter Potter et lui infliger des souffrances et non pas l'aider à l'en soulager. Maudite soit cette toquade.
- Mieux, répondit Potter à contrecœur comme il se levait de nouveau du fauteuil.
Draco résista à l'envie de tendre le bras et de l'aider.
- Merci, Malfoy.
Draco cligna des yeux et le fixa un moment du regard avant d'incliner sa tête en réponse. Ils se tinrent là en silence, se regardant l'un l'autre avec embarras avant qu'Harry ne détache finalement ses yeux de Malfoy et se dirige vers la porte, son boitement tout simplement inexistant.
- Potter, appela Draco juste à l'instant où le brun était sur le point de refermer la porte derrière lui.
- Oui, répondit Potter, en revenant sur ses pas.
- Je pourrais te préparer une potion qui marche mieux que toutes celles que tu as prises jusqu'ici. Si tu veux, offrit-il, essayant de paraître détaché et indifférent que possible.
Potter le regarda bouche bée pendant un moment avant d'acquiescer lentement.
- Euh, ouais, pourquoi pas. Ce serait génial, en fait. Est-ce que tu as besoin que je t'aide à faire quoique ce soit ?
- Comme quoi ? M'aider à brasser la potion ? Je pense que ça ne sera pas nécessaire, particulièrement étant donné ce que je me rappelle de tes performances en potion, plaisanta-t-il avec un sourire en coin.
- Okay, très bien, répliqua Potter d'un air renfrogné, je voulais simplement savoir si tu avais besoin d'avoir des précisions ou si tu avais besoin d'ingrédients. Des cheveux ou autre ?
Pinçant le haut de son nez, Draco soupira, exaspéré.
- S'il te plaît, dis-moi que tu ne proposes pas d'offrir des mèches de cheveux à tout va à n'importe quels Maîtres des Potions, Potter. Est-ce que tu réalises ce qu'une personne peut faire avec ce genre d'ingrédient ?
- Ils pourraient l'utiliser pour faire du Polynectar et se faire passer pour moi, répondit Potter avec un haussement d'épaules.
- S'ils étaient aussi bon que je le suis, ils pourraient créer un poison sur mesure qui te tuerait instantanément et sans laisser de trace, rétorqua-t-il, agacé et ne sachant pas vraiment pourquoi la désinvolture de Potter à propos de ses follicules était d'une si grande importance pour lui. Ce serait un cadeau du ciel si quelqu'un parvenait finalement à le faire disparaître de cette Terre, particulièrement si c'était à cause de la propre bêtise de Potter.
Potter leva les yeux au ciel, comme il était prompt à le faire lorsque quelqu'un débitait de pareilles sottises.
- Devrais-je prévenir McGonagall ? Qu'elle sache qui envoyer en prison si l'on me retrouve mort dans mes quartiers ?
- Bien sûr que non, dit Draco en prenant la mouche, je ne faisais que te signaler qu'un jour ton ignorance te tuera.
- Qu'elle fasse la queue comme les autres, répliqua Potter, d'un ton amer, il y a une longue liste de personnes qui veulent me voir mort… Sept fois. J'ai fait face sept fois à Voldemort sans avoir un seul os de cassé mais en volant… La seule chose dans laquelle j'étais vraiment doué, la seule chose qui pouvait me changer les idées, et c'est cette chose qui m'a rendu impotent ?
Draco fixa simplement Potter du regard dans une sorte de choc silencieux tandis que l'homme fulminait, la confusion et l'inquiétude qu'il ressentait menaçant de jaillir. Potter se tut finalement, une expression perdue sur son visage.
- Ce serait mieux que tu ailles au lit, Potter, dit Draco, sa voix s'adoucissant sans sa permission. La potion contient un léger sédatif qui, étant donné ta fatigue, va sûrement te faire dormir dans peu de temps.
La potion avait également tendance à lever les inhibitions et faire dire aux gens des choses qu'ils n'auraient en temps normal jamais dites mais Draco garda cela pour lui-même.
- D'accord. Bonne nuit, Malfoy, murmura Potter tandis qu'il s'en allait.
- Mes quartiers, demain directement après le dîner, Potter. Ne sois pas en retard. Je n'ai qu'un petit créneau pour l'altruisme dans mon emploi du temps quotidien et je m'en voudrais que tu le rates, ordonna Draco, un fin sourire narquois plissant ses lèvres.
Un léger rire échappa à Potter avant qu'il ne puisse le réprimer et il acquiesça.
- C'est noté, répliqua-t-il avec ironie avant de se détourner et de partir, fermant avec force la porte derrière lui.
Note de l'auteur : Je sais que j'ai disparu de la circulation depuis un moment mais j'espère que ça va changer. Je vais essayer de trouver un juste milieu entre et la vie réelle… C'est dur. Mais pendant ce temps, l'histoire continuera d'être publiée et fera plusieurs chapitres.
Note de la traductrice : Voilà, j'espère que ça vous met l'eau à la bouche; le deuxième chapitre est en cours de traduction et sera posté lundi au plus tard et je prévois de finir la traduction avant la fin de la semaine prochaine (non, vous ne rêvez pas, j'ai bel et bien mis les bouchées doubles pour me faire pardonner de mon absence !). A bientôt !