J'avais écrit ce texte il y a quelques temps déjà...


Il neige.

Il fait froid.

Mon corps est engourdi.

Je regarde les bâtiments autour de moi.

Ils sont si gris, si monotones. Ils s'élèvent vers le ciel, formant des remparts.

Les flocons tourbillonnent, voltigent puis dans un dernier sursaut, touchent le sol avec délicatesse.

Je suis allongé sur le dos. Je vois ces petites taches blanches descendre vers moi. Le sol est dur.

Je tends devant moi ma main. Je la regarde. Une main fine, une main, ma main.

Je ne presque plus mon corps.

Ma respiration devient sifflante.

Je souffre.

J'entends au loin des éclats de voix. Si proche et pourtant si loin. Personne ne viendra. Pourquoi quelqu'un viendrait ici, dans cette ruelle obscure ? Il faut que je me fasse une raison. Je serai seul durant toute ma misérable vie. La Solitude. Ma grande amie. Elle est là en ce moment, avec moi. Elle ne me quittera pas. La morsure du froid se fait de plus en plus violente. Je ne sens plus mon corps mais heureusement ou malheureusement mes cinq sens fonctionnent encore. J'ai si froid. Ma langue devient pâteuse. Pourquoi suis-je ici ? Je me le demande. Je ne me souviens de rien. Un trou noir. Je ne me rappelle plus mon existence. Si… juste qu'elle est triste et vide.

Des petits points noirs apparaissent dans mon champ de vision. Ma vue se trouble. Je suis si fatigué. Je veux me laisser tomber dans les bras de Morphée mais un sentiment de survis m'en empêche. Pourquoi ? Il ne va rien se passer. Je ne veux plus lutter. Des larmes perlent à mes yeux. Je ne comprends pas. Je ne comprends plus rien. Maintenant je veux simplement dormir, oui dormir. Je ferme les yeux.

Et puis il ne fait pas si froid, je sens une chaleur au niveau de mon ventre. Je pose une main à cet endroit.

Tiens c'est poisseux !

C'est drôle. J'étais sûr d'avoir mis une chemise blanche alors pourquoi est-elle rouge ?

Je mets enfin je doigt sur les sensations qui m'envahissent. Je peux enfin dire ce qui se passe.

Je souris. Je pleure. Je me sens seul. Finalement je ne veux pas. Je ne veux pas !

Je me meurs.

Des larmes chaudes coulent sur mes joues. Non, je ne veux pas mourir !

Il ma fallut tant de temps pour m'en rendre compte. Maintenant c'est trop tard.

Un dernier sanglot.

Un dernier souffle.

Une dernière larme.

Une dernière pensée.

Une dernière seconde.

La Mort a un nouveau jouet.


... chacun sa vision des choses