Amis du jour, bonjour. Amis du soir, bonsoir.

Nouveau chapitre... en retard ? Arf, on dirait bien, ouais x) Je n'ai pas vraiment d'excuse, je n'avais simplement pas la tête à corriger ce chapitre qui était depuis longtemps écrit. Cependant, je doit bien avouer qu'être clouée au lit m'a donné une certaine motivation, de même que les review géniales que je reçois encore. D'ailleurs, merci infiniment !

Sur ce, enjoy !


Aire d'autoroute, 2h18 du matin.

Ace ressentit de plus en plus de courbatures au fur et à mesure que le sommeil le quittait. Quelque peu désorienté en voyant que la voiture ne roulait plus, il ne tarda pas à se rendre compte qu'ils étaient en fait arrêtés sur une aire d'autoroute et sortit pour se dégourdir un peu les jambes. Il trouva Marco assit non loin sur le dossier d'un banc, une cigarette à la main.

Le regard orienté vers le ciel, le blond ne l'avait pas vu sortir de la voiture. Ace pris le temps de regarder cet homme à la lueur indéchiffrable dans le regard; il se surprit à le trouver magnifique à cet instant. Lui qui n'avait jamais ressentit cela avant était maintenant parcouru de frissons à la simple vue de l'Assassin à peine éclairé par la lune.

Quelques temps plus tôt, il se serait pensé fou, mais à présent le fait de nourrir des pensées tendres envers cet homme lui semblait normal, et sa présence presque vitale. Avant, il se moquait sans se cacher des personnes qui parlaient de leurs moitié comme si elle était réellement telle, la comparant au soleil, la plaçant au centre de leur monde comme si il n'y avait rien de plus important que la personne à leur côtés. Aujourd'hui, il commençait à les comprendre.

- Bien dormi, Chibi ? demanda Marco lorsque le jeune homme s'approcha.

- Humpf, disons que je préfère quand même mon lit, répondit-il en faisant craquer sa nuque puis ses épaules.

Il vint s'asseoir à côté de l'Assassin, laissant un silence confortable s'installer entre eux, à peine troublé par le bruit de l'autoroute. Sans un mot, Marco jeta son mégot à terre, passa un bras autour des épaules du jeune homme et l'attira contre lui. Presque naturellement, Ace répondit à son étreinte en lui entourant la taille de ses bras. Il sentit une main glisser doucement sur sa mâchoire jusqu'à son menton pour lui relever le visage et fut surpris du regard qu'il rencontra lorsqu'il leva les yeux. Il y découvrit une chose qu'il n'avait jamais vue dans ces iris bleus. Une lueur à la fois froide et brûlante en même temps. Sérieuse mais cependant joueuse. Il ne savait comment la décrire.

Elle était… irréelle.

Marco se pencha légèrement et vint cueillir doucement les lèvres du jeune homme. Lentement il quémanda l'accès à sa bouche, qui lui fut immédiatement accordé. Il fit preuve d'une telle douceur que Ace n'osait rien faire d'autre que de se laisser guider, de peur de briser ce moment. Alors que leurs rares échanges avaient toujours été relativement brutaux et animaux, l'un tentant constamment de prendre l'ascendant sur l'autre, celui-ci avait plus l'air d'une supplique de la part de Marco.

Ace avait clairement l'impression que c'était cela: un appel à l'aide. Mais pourquoi ? L'image du mur de la chambre d'Alabasta lui vint comme un flash dans son esprit, aussitôt chassée par un désir montant.

Lorsque le baiser pris fin, chacun pris le temps de plonger son regard dans celui de l'autre, et Marco afficha un fin sourire, sa main caressant légèrement le visage du jeune homme. À ce moment, Ace compris qu'il venait d'ouvrir une brèche dans le coeur de cet homme à l'expression toujours rieuse, et se rendit compte qu'il acceptait d'y plonger, quelles qu'en soient les conséquences.

Île perdue au milieu de nulle part, quelque part dans la mer de Log Town, 10h32.

Rayleigh et Luffy venaient de poser leurs bagages devant un bungalow. Le seul de la parcelle de terre cernée par la mer. Bien que sauvage, le lieu donnait l'impression d'avoir été discrètement entretenu par une main humaine. Les arbustes avaient été taillés, les mauvaises herbes étaient inexistantes le long du chemin gravillonné menant à la porte d'entrée et l'herbe autour de l'habitacle n'était pas très haute, ce qui contrastait assez avec le reste de la végétation plutôt luxuriante.

Luffy était émerveillé par un tel paysage. Il n'avait d'ailleurs plus pipé mot depuis qu'ils avaient débarqué, aidant distraitement le vieil Assassin à porter les sacs de voyage. Ce fut finalement le léger grincement de la porte d'entrée qui le sortit de sa contemplation muette.

- C'est magnifique ! C'est à toi ?

- En effet, je m'y rendais souvent du temps où j'étais encore un Assassin. Ici, il n'y a pas de réseau, pas de télé, donc pas d'emmerdeur. Quand j'avais besoin de réfléchir, c'était le meilleur endroit dont je puisse rêver.

- Et on vient y faire quoi ?

- Patience, jeune homme. Aide moi à nous installer, après je t'expliquerai tout.

Malgré les protestation de Luffy, le vieil homme ne flancha pas et fini par obtenir un semblant de bonne volonté de sa part. Il le fit entrer directement dans une cuisine équipée et lui fit ensuite traîner son sac jusque dans une chambre située sur la gauche avec une petite salle de bain attenante.

Le jeune homme s'installa rapidement, trop pressé de connaître enfin les véritables raisons de ce voyage. Autant que son esprit volontairement insouciant voulait lui faire comprendre, la situation des Assassins était grave. Archigrave, même. Il ne voyait donc pas comment, de cette île perdue, Rayleigh pourrait lui venir en aide ou lui enseigner quoi que ce soit. Il savait cependant qu'il y avait une explication valable. Mais il avait beau retourner le problème dans tous les sens, il ne voyait pas de solution.

Finalement, une fois qu'il fut installé dans ce qui serait sa chambre durant -il le pressentait- un certain temps, Luffy se rendit dans la pièce principale où l'ancien Assassin avait pris soin d'allumer un feu dans la cheminée. L'espace, bien que relativement restreint, était bien aménagé et agréable à vivre. Luffy se fit la remarque que cela ressemblait en tout point à Rayleigh, bien qu'il n'y avait aucune trace d'un quelconque cadre photo ou objet vraiment personnel.

Cependant, le jeune homme ne vit aucun intérêt à connaître le passé de son nouveau maître, et cessa de se poser ces questions. Il s'assit sur le canapé et attendit aussi patiemment qu'il le pouvait le vieil homme.

Au bout de dix minutes, Rayleigh l'invita à le suivre dehors. Bien que le soleil fut généreusement présent, un léger vent frais ainsi que la protection opaque de la végétation contre les rayons chaleureux les incitèrent à mettre un pull. Luffy se laissa guider à travers la forêt luxuriante de l'île et s'émerveilla une fois de plus devant la beauté tranquille du décors. Jamais il n'avait eu l'occasion de quitter Fushia, qui était certes un petit village plein de charme, mais qui restait tout de même non loin de la ville et qui devait subir en première ligne les affronts de la rurbanisation. Le jeune homme comprenait à présent pourquoi les anciens du village se plaignaient du nouvel afflux de « bureaucrates antipathiques possédant une ribambelle de rejetons tout aussi insupportables ».

Il se demanda comment son père avait été accueilli lorsqu'il était venu s'installer peu après la mort de sa femme. Luffy n'avait à l'époque que quatre ans, et il n'avait pour ainsi dire aucun souvenir du début de leur vie à la campagne.

Lorsque la nouvelle de l'accident était parvenue aux oreilles du patriarche, celui-ci se trouvait -comme toujours à cette époque de l'année- à l'étranger. Il ne lui avait pourtant fallu que deux jours pour revenir auprès de ses fils. Luffy était trop jeune pour réaliser vraiment ce qu'il se passait, il demandait seulement de temps à autres pourquoi elle ne revenait pas. Ace, quand à lui, c'était une autre affaire.

L'aîné s'était subitement renfermé sur lui-même. Malgré ses sept ans, il avait pris avec une étonnante maturité la mort de sa mère, faisant comprendre à tous ceux présent au moment où la nouvelle lui fut annoncée qu'il comprenait parfaitement ce qu'il se passait. Il n'avait cependant pas versé une seule larme devant les autres, s'était contenté de baisser la tête et de filer dans sa chambre en entraînant son jeune frère avec lui.

Lorsqu'ils s'étaient retrouvés seuls, et seulement à ce moment là, il s'était laissé aller. Il avait pris le jeune Luffy un peu perdu dans ses bras, et s'était enfin abandonné à cette crise de larmes qui allait si bien avec ce sentiment de désespoir qui l'avait envahi une heure auparavant. Luffy, bien que ne comprenant pas très bien la situation, avait serré son grand frère contre lui de toutes ses forces et avait attendu.

Le lendemain, Ace était venu trouver son père au petit déjeuner et avait demandé à déménager, sans donner de véritable raison; Edward Newgate n'en avait pas besoin. Deux mois plus tard il faisait l'acquisition de cette vieille ferme abandonnée dans ce village reculé qu'était Fushia. Ce fut seulement lorsque qu'ils furent installés que les deux jeunes frères donnèrent l'impression d'avoir tourné la page.

Tout ce dont Luffy se souvenait, c'était des visages chaleureux des autres habitants, de leur gentillesse, et de leur capacité exceptionnelle à lui pardonner toutes ses bêtises. Lorsqu'il n'était pas à l'école, il passait le plus clair de son temps à jouer dans les vieilles rues étroites pleines de charme, là où les voitures ne pouvaient s'avancer, où la terrasse du seul café du village était bondée les fins d'après-midi. Jamais au grand jamais il n'avait ressenti qu'il n'était pas le bienvenu.

Cet afflux de souvenirs emplit le jeune homme d'une certaine nostalgie. Il regrettait amèrement ce temps d'insouciance qu'il savait révolu à jamais.

Il finirent par atteindre une petite clairière cernée par la végétation dense. Les immenses branches de plusieurs arbres projetaient une ombre salvatrice sur l'étendue d'herbe.

- La plus grande qualité recherchée chez un Assassin, commença Rayleigh d'une voix forte, est sa force d'esprit. Elle est parfois décuplée chez quelques-uns, dont moi. Nous nous servons de cette capacité pour rendre nos tâches moins violentes en nous évitant ainsi de mettre en danger des innocents ou plus discrètes pour nous permettre d'être plus rapides. Les Assassins appellent ce don le Haki.

Luffy hocha la tête, indiquant qu'il n'avait pas de question jusque là.

- Ce don peut nous être très utile, si il est utilisé à bon escient et au bon moment. Cependant il faut aussi une grande sagesse pour avoir le droit de l'acquérir, car un tel pouvoir te donne l'ascendant sur toutes les autres personnes ne le possédant pas, et toi comme moi savons ce que la sensation de puissance absolue peut donner comme idées à un homme mal avisé. Chaque Assassin apprend en général à le maîtriser seul, peu à peu, au fil des années. C'est une chose dangereuse, Luffy.

- Pourquoi tu me dis ça ?

- Parce que tu possèdes le Haki en toi, je le perçois dans ton aura, et ton Haki est de ceux qu'on ne ressent que très rarement. Il est surpuissant.

- Ah bon, j'ressent rien moi, répondit le jeune homme, plutôt curieux.

Ce commentaire fit sourire le vieil homme, qui ne se départit pourtant pas de son air sérieux.

- Comme je le disait, ce pouvoir s'acquière avec l'expérience et la sagesse, au fil des combats et des coups dur. Cependant, la situation plutôt urgente l'exigeant, je t'ai emmené ici afin de te l'enseigner.

- Hein ? Tu va m'apprendre à utiliser mon cerveau ?

- Ton esprit, pas ta cervelle ! lâcha Rayleigh d'un ton exaspéré, avant de se radoucir. Enfin, bref, regarde.

Il ferma les yeux et inspira profondément.

- Il peut te permettre de prédire les mouvements de ton adversaires ou sa position lorsque tu es handicapé comme par un manque de lumière. Autour de nous, je perçois une dizaine de petits animaux répartis sur un rayon de vingts mètres.

- Et tu sais ce qu'ils font ?

- Au départ, tu auras énormément de mal à le ressentir. Mais oui, je sais ce qu'ils font et si je veux avoir une image très claire dans mon esprit, il suffit que je me focalise sur un animal en particulier. Cependant, avec les années, on apprend à voir de plus en plus nettement notre environnement de cette façon. Ainsi lorsque tu es contre plusieurs ennemis, il t'es possible d'esquiver plusieurs attaques simultanées sans même avoir à jeter un coup d'oeil autour de toi. Vas-y, frappe moi.

Bien qu'étonné, Luffy ne se le fit pas dire deux fois et entama un puissant uppercut en direction de son côté droit. Son poing allait atteindre sa cible lorsque l'Assassin se déporta vivement et attrapa le poignet exposé du jeune homme. Son bras élastique étant bloqué, ce fut le corps de Luffy qui se mit en mouvement et, son élan étant plutôt conséquent, il fut expédié plusieurs mètres plus loin à la lisière du bois.

- Bordel mais comment tu fais ?! s'écria-t-il lorsqu'il se fut remis sur ses jambes.

- Je l'ai lu en toi, dans ton esprit, Luffy. C'est ce que je vais t'apprendre ici, lorsque tu retourneras en ville, tu seras totalement différent. Nous n'avons pas beaucoup de temps, alors je te promet que tu vas en baver, acheva-t-il en souriant.

Domaine lugubre perdu au milieu de la forêt lugubre, 18h30.

Depuis leur dernière discussion lors de l'entraînement, Zoro sentait qu'un froid planait entre lui et son Maître d'arme. Il ne savait cependant dire si ce furent les souvenirs de sa fille ou les précédentes paroles de son élève qui rendaient Mihawk si distant.

Début d'après-midi , Mihawk était sortit pour un rendez-vous avec l'un de ses frères assassin, celui-ci ayant refusé de venir jusqu'au domaine. Nami était cependant toujours là, à mener toute sa petite équipe de domestiques d'une main de fer.

Exaspéré par la voix stridente de la jeune rousse, Zoro décida d'aller se détendre sur la terrasse. Un verre de whisky avec glaçon à la main, seul avec ses pensées, son esprit se dirigea vers Luffy. Il se surpris à simplement se demander si il était en sécurité en ce moment, et il se rendit compte que le jeune homme ne lui manquait pas plus que cela. Oh bien sûr il avait déjà ressentit cela lorsqu'il songeait à lui alors qu'il supportait l'un des innombrables exercices de Mihawk, mais il avait mis ce léger sentiment d'indifférence sur le compte de la concentration et la fatigue.

Pourtant, même reposé et confortablement installé dans un fauteuil de jardin, il avait exactement les même pensées. Il avait beau se chercher d'abord de bonnes raisons de s'inquiéter pour lui, et ensuite des raisons pour trouver une once de culpabilité enfouie en lui-même, le fait de savoir le jeune homme loin de lui ne lui fit ni chaud ni froid.

Cependant, songer à Ace le fit sourire, il l'imaginait très bien en train de subir les tortures du vieux Dragon, lui qui n'avait jamais envie de faire grand chose, il devait être servit ! Ace était son meilleur ami, son frère d'arme, celui qui l'avait aidé à sortir d'innombrables mauvaises situations. Lui qui, sous son étiquette de gosse de riche, avait su gagner la confiance et l'amitié du gamin perturbé et rejeté de tous. C'était certain, il lui devait une fière chandelle à celui-là.

Il imagina alors rester ici, même lorsqu'ils auraient le droit de se retrouver, ou alors trouver une demeure coupée du monde lorsqu'il aurait suffisamment d'argent pour se payer ce luxe. Au final, vivre avec lui-même lui avait toujours suffit, Ace et Luffy étant simplement les personnes l'aidant à survivre dans ce monde de fous.

Un cri strident le sortit soudain de ses songes. Ses sens -nouvellement découverts et acquis- aux aguets, il passa une main sous son tee-shirt et retira la dague coincée dans son jeans. Il sonda rapidement les pièces à l'aide de son esprit et localisa un homme inconnu dans le salon. Aussi vif et discret qu'un chat, il se faufila jusqu'à la pièce concernée et se planqua contre le mur pour ne pas être repéré. Il songea à cet instant qu'un flingue ne serait vraiment pas de trop, mais Mihawk ne s'en était jamais servit, préférant utiliser les bons vieux lancers de couteaux pour éliminer un ennemi à distance.

Sauf que lui, il était nul au lancer de couteaux. Putain pourquoi il revient pas le vieux ?!

Bien qu'indécis quand à la décision à prendre, Zoro ne perdit pas son sang froid et attendit encore un peu avant de se montrer, suivant les mouvement du bonhomme grâce à son haki.

L'individu était en train de retourner toute la pièce, vraisemblablement en train de chercher quelque chose. Il se dirigeait peu à peu vers le coin où Zoro se cachait. Le jeune homme décida donc d'attendre qu'il soit à sa portée, histoire de ne pas se faire avoir si l'autre était quand à lui bien équipé.

Tout en gardant l'intrus dans le viseur de son esprit, Zoro passa en revue les autres pièces à la recherche de blessés. Heureusement, il ne perçut que des assommés. L'homme faisait un travail propre.

Lorsqu'il fut à portée, le jeune homme sortit précipitamment de sa cachette, profita de son effet de surprise pour attraper le bras droit -effectivement armé- de l'homme et le remonter dans son dos, à la limite de la fracture, tout en pressant sa dague sur la gorge offerte. Il repoussa l'arme tombée au sol d'un coup de pied qui l'envoya sous le canapé le plus proche.

- Tu sais que ça se fait pas de foutre le bordel dans les maisons des gens, comme ça ? siffla-t-il en empoignant encore un peu plus le bras.

- T'es qui ? Le p'tit chien de Mihawk ? persiffla l'homme dont le visage devenait rouge sous la douleur.

- Roronoa Zoro, pour vous servir ! répondit-il avant de casser le bras dans un superbe hurlement.

Il profita que le type se laissait tomber à terre pour attraper l'autre bras, mettre un genoux sur l'épaule, et la lui déboiter d'un coup sec.

Nami passa discrètement la tête pas la la porte entrouverte. Un simple signe de tête fut suffisant pour lui assurer que tout allait bien. Elle retourna donc s'occuper des domestiques terrorisés ou inconscients.

Une demi-heure plus tard, l'intrus scotché sur une chaise et bâillonné, toujours dans le salon, la plupart des domestiques sortit de leur sommeil forcé s'occupant des autres, Mihawk toujours absent, Zoro s'empara du revolver encore sous le canapé et étudia un peu l'arme en attendant que l'intrus ne se réveille. Un Colt Detective Special, noir, six cartouches au chargeur. Travail propre, certes, mais pas discret si la situation venait à déraper. En même temps, dans ce trou paumé…

Un grognement l'arracha à sa contemplation.

- La belle au bois dormant daigne enfin se réveiller ?

- Connard ! Tu sais pas de qui tu t'attires les faveurs en me bousillant comme ça, haleta l'homme.

Zoro pris un peu de temps pour l'étudier, le sachant déjà légèrement plus grand que lui. La peau bronzée contrastait étrangement avec les cheveux blonds comme les blés recouvrant en partie une balafre sur le côté droit du front, une petite mâchoire carrée, de grands yeux à l'air relativement peu sympathique et une bouche large donnaient à l'homme des allures de… de hyène.

- Qui es-tu ? demanda finalement le jeune homme sans cesser de jouer avec le revolver, marchant lentement devant le cambrioleur.

- Ce que l'on appelle un homme de main, avec d'autres hommes de mains sous ses ordres, ce qui fait que tu viens de te faire une sacrée branlée d'ennemis, tenta de l'intimider le blessé.

Sans grand succès.

- Pourquoi es-tu venu ici ? continua Zoro d'un air imperturbable.

- Chercher un truc, ça te regarde pas, little dog.

Il grimaça à l'entende du surnom et donna une petite tape sur l'épaule démise. Ce qui, au stade où elle en était, donna à l'homme envie de hurler.

- Que venais-tu chercher ?

- Un petit secret à ton Maître, caché ici selon mon patron.

- Pour qui tu bosses ?

- C'est des affaires de grand, little dog, tu peux pas comprendre.

Cette fois-ci, Zoro agrippa franchement l'épaule gauche de son invité surprise et se pencha à son oreille alors que celui-ci hurlait à plein poumons.

- Pour. Qui. Tu. Bosses ? répéta-t-il avec une lenteur extrême.

- Va te faire foutre ! parvint à articuler l'homme.

Zoro ne relâcha la pression de sa main que lorsque la pièce redevint enfin silencieuse.

Dix minutes plus tard, Mihawk faisait enfin son apparition, une expression soucieuse gravée sur son visage froid. Zoro ne lui laissa même pas le temps de dire quoi que ce soit.

- Putain de merde t'étais passé où ?!

- Calme-toi, je suis là maintenant, et cet homme n'est autre que l'un des nombreux sous-fifre de celui que j'ai vu aujourd'hui.

- Quoi ? C'est un Assassin ?!

Décidément, cette soirée devenait de plus en plus bizarre.

- Malheureusement, je dois bien l'avouer. Je dois aussi admettre cependant que je ne suis même pas étonné qu'il se soit tourné vers les Templiers, il a toujours été là où les choses lui paraissaient les plus attrayante et divertissantes.

- Quoi ?! Un Assassin vous trahi juste parce qu'il se fait chier ?! Non mais tu te fous de ma gueule ?! s'énerva encore un peu plus Zoro.

- Eh bien, il a toujours choisi ses contrats selon son envie, jamais selon l'importance de ceux-ci, il allait là où il prenait le plus son pied. Cependant, il n'a jamais mené l'un d'eux à mal, ce qui fait qu'il est devenu l'un des Assassins les plus respectés de la confrérie.

- Mais pourquoi serait-il allé chez les Templiers ? Et comment en es-tu certain ? C'est tordu quand même.

- Nous en reparlerons plus tard, notre ami se réveille, dit-il en se tournant vers l'homme. Bonsoir, Bellamy.

Le dénommé Bellamy se tortilla légèrement en grimaçant. Mihawk fit le tour de la chaise, cherchant d'éventuelles blessures.

- Je lui ai pété le bras et déboîté l'autre épaule, expliqua -non sans une pointe de fierté dans la voix- Zoro en voyant sa mine étonnée.

- Malin, je ne suis cependant pas certain de vouloir savoir où tu as appris ça, sourit légèrement l'Assassin en lui jetant un regard.

- Le collège. Une épaule c'est facilement ré-emboîtable quand on s'y prend assez tôt, répondit Zoro en lui rendant son sourire.

Mihawk se tourna à nouveau vers l'homme.

- Alors, Bellamy, si tu nous disais ce que Doflamingo a derrière la tête ?

- Va te faire foutre, Mihawk !

Un craquement cartilagineux se fit soudain entendre dans la pièce.

- Moi, au moins, je l'ai pas fait saigner. Si Nami m'engueule à cause des taches je dirai que c'est de ta faute ! lança Zoro, qui au final était assez amusé.

- Mihawk putain ! Sale enculé !

Cette fois, ce fut le côté droit de la mâchoire qui en pris pour son grade.

- Dit moi ce que j'ai besoin de savoir sinon j'ai un coin tout prêt pour toi dans les bois, menaça Mihawk d'un ton sans appel.

Zoro, vint se placer derrière Bellamy et lui posa simplement ses mains sur les épaules. Une ombre de panique passa sur son visage. Il gardait cependant les lèvres closes, comme si le fait de révéler ce qu'il savait allait entraîner de bien pires choses que le fait de se faire tabasser par l'Assassin et son élève.

- OK, commençons par autre chose, concéda finalement Mihawk. Est-ce que Doflamingo s'est fait des potes parmi les Templiers ?

- J'ai… j'ai entendu dire que ouais…

- Avant ou après l'assassinat de Newgate ?

Pas de réponse.

Mihawk leva discrètement les yeux vers Zoro. Le jeune homme compris le signal et serra fortement l'épaule meurtrie, arrachant un hurlement de douleur à Bellamy.

- Avant ! Avant ! C'est lui qui… c'est lui qui l'a vu en dernier avant qu'il ne se fasse tuer !

- C'est lui qui l'a attiré là bas ?

La question fit naître un air étonné sur le visage de Zoro, c'est vrai qu'il n'avait jamais su grand chose sur la mort de l'homme d'affaires. Apprendre qu'il avait été pris dans un quelconque piège inquiétait un peu le jeune homme. Si ils avaient réussi à avoir l'un des empereurs, c'est qu'ils étaient forts. Très forts.

- Ou- Ouais.

Mihawk quitta ensuite Bellamy des yeux pour poser un regard perçant sur son jeune élève, comme si il voulait le préparer à ce qu'il allait dire.

- C'est lui qui l'a torturé ?

Cette fois, ce furent ses jambes qui bougèrent, manquant de se dérober sous son poids. Luffy et Ace ne doivent jamais savoir ça !

- Entre autres… Il faut dire qu'il n'y a que lui pour causer des dégâts pareils.

- Y avait-il d'autres Assassins avec lui ?

- Non, j'étais le seul au courant mais il n'a même pas voulu que je sois présent, il savait qu'il pourrait se défendre de toute façon.

- Permet moi de douter de tes propos, cette fois.

Un coup de genoux de la part de Zoro sur son bras fracturé lui arracha un hurlement. Il se mis ensuite à parler tellement vite que Mihawk du se pencher légèrement pour tenter de comprendre.

- Non ! J'te jure ! Il avait dit au vieux qu'il avait un truc super important à lui dire, que seuls eux-deux devaient être au courant ! Il disait qu'il détenait enfin les renseignements qu'il cherchait sans cesse à obtenir ! J'te jure, putain !

- D'accord, d'accord. Je te crois. Bon, et que venais-tu faire chez moi ?

- Chercher des retranscriptions de conversations téléphoniques. Du temps très court où tu avais réussi à mettre sa ligne sur écoute. Paraît que tu les laisses ici, quelque part.

- En effet, mais tu ne saurais les trouver.

- Ouais ! J'avais pensé ton p'tit chien plus facile à gérer ! J'me suis joliment planté ! Rien que pour ça Doflamingo va me foutre une belle branlée !

Le silence retomba et Mihawk se mis à arpenter la pièce calmement, visiblement plongé dans une grande réflexion. Après plusieurs minutes, il regarda enfin l'homme de main.

- Bellamy, je vais te laisser partir, va dire à notre très cher Doflamingo que la partie est loin, très loin d'être terminée.

Il se tourna ensuite vers Zoro.

- Tu sais comment assommer proprement ?

- Bien sûr, répondit le jeune homme d'un sourire inquiétant en glissant son pouce sur le dessus de la nuque du traître avant de l'enfoncer profondément dans le cartilage situé à la base du crâne.

Bellamy perdit connaissance instantanément.


Bon, ceci étant fait, je vais m'attaquer dès maintenant au chapitre suivant !

Review ? Pour me motiver... un peu ? xD

A plush !