Désolée pour le retard :S
Merci à Victory87 pour ses reviews ^^ qu'est-ce que je ferais sans toi poussinette xD
La question à laquelle Voldemort et Bellatrix font référence au début du chapitre, au cas où quelqu'un l'aurait oubliée, est:
«Je suis inaccessible à l'amour, et également au sexe... A présent, je vais te poser une question, et je veux une réponse sincère. Es-tu satisfaite que ton mari se soit fait capturer par les Aurors?»
Au cas où cela ne serait pas clair, la partie en italique est un rêve.
Le silence s'ensuivit, et la tension semblait se propager à toute vitesse, si bien qu'on aurait pu la couper au couteau.
Je réfléchissais encore et encore...
Mon Maître observait le moindre de mes mouvements, le tremblement de mes mains, chaque soubresaut nerveux agitant mes doigts...
Non! Je n'avais jamais voulu que mon mari soit capturé par ces maudits Aurors traîtres à leur sang, mais...
Mes pensées furent brutalement interrompues par la voix de mon maître, qui blessa mon oreille; la déception qui l'habitait fit monter la honte en moi.
- Bellatrix, je te prie de quitter mon champ de vision... siffla-t-il, faisant tournoyer sa baguette entre ses longs doigts semblables à des pattes d'araignée.
Je n'allais certainement pas désobéir à mon Maître, malgré les épines qui me déchiraient le coeur à l'idée de le quitter. Je ne pouvais qu'être soulagée qu'il n'utilise pas son immense pouvoir pour me faire souffrir; je l'aurais accepté, mais cela m'aurait fait mal de savoir qu'il était furieux contre moi.
Mon Maître méritait tout le respect qui lui était porté, car il était puissant, déterminé, et se consacrait pleinement à sa cause. On le jugeait malfaisant, mais je ne pensais pas que c'était la réalité. Il se battait pour ce qui était juste. Ces sales Sang-de-Bourbe étaient indignes d'exister, et ils seraient tués sans merci et sans regret.
Je me levai et m'inclinai devant mon Maître.
- Bellatrix, je désire une réponse à ma question demain matin. Ne t'imagine pas que je me montre clément envers toi en t'accordant un peu de sommeil. J'ai seulement des affaires plus importantes qui m'attendent, murmura mon Maître, tout en contemplant la pleine lune qui illuminait le ciel nocturne.
- Oui, Maître, je viendrai vous voir demain matin. Bonne nuit, Maître.
- Non, Bellatrix, c'est moi qui t'appellerai grâce à la Marque des Ténèbres! ordonna mon Maître, ses yeux écarlates fixant durement les miens.
- Oui, Maître, répondis-je avec une révérence.
Je quittai la pièce et jetai un coup d'oeil autour de moi tandis que la porte se fermait dans mon dos. Le couloir était sombre, seulement illuminé par les lanternes dorées suspendues aux murs. Celles-ci semblaient émettre une lueur mystérieuse qui elle-même éclairait des ombres rampant sur le sol de bois.
Les portraits discutaient en murmurant. Je m'avançai, mes talons claquant sur le sol. J'entendais des fragments de leurs conversations:
Certains d'entre eux murmuraient,
D'autres chuchotaient,
D'autres marmonnaient...
- Oui, c'est elle, Melvin.
(Est-ce qu'ils parlaient de moi?)
- Son mari est à Azkaban.
(Formidable, voilà que tout le monde était au courant.)
- Le Seigneur des Ténèbres est furieux contre elle.
(Je sais! J'en ai assez honte comme ça.)
- Elle est amoureuse de son maître.
(Est-ce que c'est vrai? Je l'admire, mais de là à l'aimer...)
- Elle se fiche bien de son mari.
(Non, je suis obligée de le prendre en compte.)
- SILENCE! criai-je.
Un silence angoissant emplit le couloir, et tous les occupants des tableaux cessèrent de discuter.
Je les fixai d'un oeil noir, l'un après l'autre, et ils me rendirent mon regard d'un air dégoûté.
- Vous êtes pathétiques, tous, avec vos ragots! Je suis surprise que mon Maître vous supporte, tous autant que vous êtes.
Je tirai ma baguette de ma poche, et je ricanai de satisfaction quand un petit enfant dans les bras de sa mère émit un cri perçant. L'enfant se mit à pleurer...
- Faibles. Faibles. Faiiiiiiibles! hurlai-je, et je me mis à rire sans m'arrêter.
Je passai des heures étendue dans mon lit, à fixer le plafond. Il était d'une intense couleur écarlate... Je tendis la main, m'attendant à sentir une main chaude sous la mienne, mais celle-ci émit seulement un léger bruit sourd en heurtant le matelas froid.
Je me tournai vers la droite...
Puis vers la gauche...
Puis de nouveau vers la droite...
Mes muscles tendus commencèrent à se détendre et je fermai les yeux. Je me sentais en paix, tellement bienheureuse...
Mon Maître s'avança vers moi. La passion m'envahit: si dangereuse, si mauvaise, et pourtant si attirante. Allais-je m'abandonner à cet inflexible désir, ou le garderais-je en moi comme je le devrais?
Il tend sa main et la pose sur ma joue, la caressant doucement... J'allais donc rendre les armes...
Il prit mon visage entre ses mains, nous nous rapprochions de plus en plus et je plongeai mon regard dans ses yeux si rouges, si beaux, puis nos lèvres se rencontrèrent. Sa langue réclamait l'entrée, j'obéis donc...
Je me réveillai en sursaut, avec une sensation de brûlure familière au niveau de la Marque des Ténèbres.
Je levai la tête de l'oreiller et jetai un coup d'oeil à la marque de mon Maître sur mon bras gauche; elle était devenue noire.
Sans me presser, j'enfilai ma tenue de Mangemort. Je jetai un coup d'oeil au miroir et appliquai rapidement un peu d'eye-liner afin d'être un peu plus présentable.
J'entendis quelqu'un frapper à la porte, et je poussai un soupir.
- Oui!
- Madame Lestrange, puis-je me permettre d'entrer?
Je fermai les yeux et pris une profonde inspiration. C'était un couinement.
- Non. En plus, je m'apprête à quitter ma chambre, répondis-je d'une voix forte tout en posant la main sur la poignée de la porte en chêne.
Je la poussai.
Queudver se tenait devant moi, me fixant de ses grands yeux apeurés (dont l'expression ne variait jamais), vêtu d'habits d'apparence répugnante (comme toujours). Il ouvrit la bouche pour s'adresser à moi (en bégayant comme à l'accoutumée):
- Le Seigneur des Ténèbres voudrait vous voir.
- Je sais cela! J'ai senti la brûlure de la marque, sifflai-je.
Queudver était parfois tellement stupide.
- Sa Seigneurie m'a ordonné de venir vous chercher.
Les mots jaillirent de la bouche de Queudver à toute allure, comme s'il était obligé de les prononcer très vite, ou comme s'il avait préféré ne pas devoir les dire.
Je lui adressai un petit sourire moqueur.
- Oui, et c'est ce que tu viens de faire, maintenant tu peux retourner préparer le petit déjeuner de notre Maître. Tu n'es pas son serviteur mais son esclave. Tu nettoies et tu fais la cuisine. Ce doit être un tel honneur. Tu ne participes pas à des duels, ni à des missions.
Je m'approchai de lui avec un léger soupir.
- Non, tu te contentes de rester ici bien confortablement, comme un elfe de maison, murmurai-je.
Queudver regarda ses pieds, se dandinant d'un pied sur l'autre d'un air gêné.
(Il n'essaie même pas de te contredire.)
Je me détournai avec un petit sourire et repartis dans le couloir. J'entendis un autre couinement:
- Bellatrix!
- Oui! lançai-je avec un amusement évident.
Pas de réponse...
Queudver avait visiblement perdu le peu de courage qui lui restait.