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Chapitre 21 : Mises au point

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Sans oser placer le moindre mot, ils s'exécutèrent. Le professeur McGonagall fit léviter Ginny vers la sortie. Sythelia ramassa les restes du journal et les observa avec un dégoût évident. Ils paraissaient tous intimidés ou même terrifiés de se retrouver face à Sythelia. Une fois à l'extérieur, elle fit signe à Harry de refermer le passage et il le fit sans poser de question.

Ils amenèrent rapidement la petite Weasley et l'infirmerie et demandèrent à Mrs Pomfresh de veiller sur elle jusqu'à ce qu'ils reviennent. Puis le professeur Flitwick proposa son bureau, le plus proche de l'infirmerie.

Ils s'installèrent tous et Sythelia se tourna vers Harry.

- Il me semblait avoir été très claire sur ta sécurité… Cela fait deux fois que tu te trouves au milieu du danger.

- Ne lui en voulez pas, Mrs Morienval, intervint le professeur McGonagall. Sans lui, nous n'aurions pas pu entrer dans la Chambre, même en supposant que nous en ayons trouvé l'entrée.

- Que vous en ayez trouvé l'entrée ? Vous ne saviez pas où elle était ?

Les professeurs prirent un air piteux. Sythelia fit un sourire sarcastique.

- Ne me dites pas que mon fils est plus doué en logique que le vénérable Albus Dumbledore.

- Comment cela ? demanda Flitwick, outré que l'on puisse parler ainsi du directeur.

- Ne me faites pas rire. Ma lettre contenait tout ce qu'Harry avait découvert et il en a reçut d'autres, plus discrètes, l'informant des mises à jour dans l'enquête de mon fils. Avec les mêmes indices, il n'a pas pu le trouver… Il a décidément bien vieilli.

Severus se retint de sourire. Les professeurs Chourave et Flitwick paraissaient choqués et le professeur McGonagall plus étonnée qu'autre chose.

- Mises à jour ?

- Je reconnais que la première lettre pouvait laisser un doute sur l'entrée de la Chambre. Mais celle qui résumait la conversation avec le fantôme, non.

- Albus a dû partir dès que le Ministère a appris l'enlèvement de Miss Weasley, expliqua Severus. Lucius Malefoy s'était arrangé pour que la Commission signe sans poser de questions.

- Malefoy ? Il n'est pas en prison ?

- Il a réussi à convaincre le jury qu'il avait été manipulé, fit Flitwick de sa voix flûtée.

Sythelia se renversa dans son fauteuil, l'air songeur. Elle croisa les bras et sembla s'absorber dans sa réflexion.

- Votre directeur ne devrait pas tarder.

- Comment saurait-il … ? demanda Chourave, peut convaincue.

- Il sait tout ce qu'il se passe dans le château. Bien qu'il n'ait pas vu ce qu'il se passait dans la Chambre, je ne doute pas qu'il se précipite ici en me voyant avec vous.

Ils se turent, attendant Albus Dumbledore. Sythelia se pencha en avant et attrapa le carnet qu'elle avait déposé sur le bureau du professeur Flitwick, l'examinant sous toutes ses coutures et marmonnant des mots dans sa propre langue de temps en temps. Quelques minutes après, le directeur se présenta devant le bureau de son professeur de Sortilèges. Il dissimula mal son dégoût en voyant Sythelia, qui ne présentait plus qu'un masque d'indifférence.

- Je suis ravi que vous ayez réussi à nous débarrasser du danger que constituait la Chambre, fit-il d'un ton dégoulinant de bons sentiments.

Sythelia ne répondit pas, toujours plongée dans son examen du carnet.

- Fascinant, finit-elle par dire. Il pue la magie noire, mais c'est un redoutable piège pour qui ne peut pas la sentir. Je peux le prendre ? J'aimerais analyser comment il est arrivé à un tel résultat.

Dumbledore la regarda droit dans les yeux.

- Nous en avons besoin pour prouver que Miss Weasley n'était pas impliquée.

- Oh, mais je vous fais parfaitement confiance pour mentir au Ministère. Vous avez l'habitude, non ?

Le directeur parut un instant en colère, puis reprit le contrôle de son expression aussitôt.

- Allez-y.

Harry se tenait dans son coin, conscient qu'il n'avait rien à faire là. Les professeurs suivaient silencieusement l'échange, jusqu'à ce que leur directeur se tourne vers eux.

- Racontez-moi ce qu'il s'est passé dans la chambre.

Minerva s'exécuta et raconta tout. Elle lançait des regards à Harry et Sythelia à propos des dialogues en Fourchelangue.

- Qu'avez-vous dit, Harry ? demanda le directeur en l'observant par-dessus ses lunettes en demi-lune.

Derrière le directeur il vit Sythelia faire un très léger signe de tête et il la sentit effleurer son esprit. Dis l'essentiel, mais aucun détail.

- En fait, au début j'ai demandé au Basilic pourquoi il devait nous tuer alors qu'on était Sangs-Purs et je lui ai fais remarquer que Tom se servait d'une Sang-Pure pour revenir à la vie. A la fin, le professeur McGonagall m'a dit que Tom Jedusor était à moitié issu de moldus. Je l'ai transmis au Basilic et il s'est mit en colère parce qu'on lui avait menti. Il a tué Tom.

Dumbledore hocha la tête.

- Tu t'es très bien débrouillé. C'était une très bonne idée de s'attaquer à Tom de cette manière.

- Vous saviez que Tom Elvis Jedusor et Voldemort étaient la même personne ? demanda Sythelia d'un ton négligent.

- Je l'ai su à certains de ses actes, admit Dumbledore. En tout cas, c'est un miracle qu'il n'y ait eu aucun blessé. Miss Weasley s'en tirera sans aucune séquelle, puisque cela à l'air d'être une possession classique.

- A part des cauchemars pendant deux ou trois ans, elle devrait en effet s'en tirer intacte, fit Sythelia, reprenant son ton sarcastique.

Elle se leva et s'étira, puis s'empara du petit carnet noir.

- Bien, pas que je n'aime pas être en votre compagnie, mais j'ai du travail qui m'attend. Harry, tu t'arranges pour ne plus être en danger avant très longtemps, où je m'arrangerais pour que tu ne puisses plus jamais voler.

Harry prit une expression horrifiée.

- Tu ne vas pas me faire ça ?

- Si tu es responsable, si. Si ce n'est pas de ta faute, non. Alors sois sage.

Harry s'empressa d'hocher la tête, arrachant un sourire à son sévère professeur de Métamorphoses. Il devina que Severus devait être intérieurement mort de rire.

- Au fait, vous devriez vous arranger pour que Malefoy aille en prison. Ce n'est pas bon de laisser des partisans de Voldemort trop s'approcher des hauts postes du Ministère.

Sythelia leur fit un dernier signe de main et franchit la porte, se dirigeant vers la sortie de Poudlard. Dès qu'elle fut hors de vue, elle transplana vers l'intérieur de la Chambre pour retrouver le Basilic.

- Je pense que tu peux aller te coucher, Harry.

Comprenant qu'il était congédié, Harry se leva et se dirigea à son tour vers la porte. Il entendit Dumbledore dire, juste avant qu'il ne franchisse la porte :

- Je ferais une annonce demain matin au petit-déjeuner.

Le lendemain, Hermione était très inquiète. Après l'annonce, elle avait essayé de contacter Harry, en vain. Draco et Neville avaient tenté le même test sans résultats. Elle alla manger sans grand entrain et eut la surprise de voir Harry à la table des Gryffondor. Elle s'approcha et lui tapa doucement sur l'épaule.

- On était inquiets, on n'arrivait pas à te joindre.

Il lui fit un sourire.

- Je vais bien. Ca aurait pu mal tourner, mais j'ai eu de la chance. On se retrouve ce soir ?

Elle hocha la tête et alla s'asseoir avec ses camarades de Serdaigle.

Une fois que la Grande Salle fut remplie à craquer, le directeur se leva.

- J'ai le plaisir de vous informer que nous avons découvert hier soir la Chambre des Secrets et que le monstre y résidant a été vaincu. Le coupable a par ailleurs été sévèrement puni.

Le directeur se rassit, sans rien ajouter. Le professeur McGonagall avait l'air choqué et jeta un regard vers Harry, qui se mordait la lèvre violemment. Weasley eut la mauvaise idée de venir en face de lui à ce moment-là.

- Alors, c'est ton dernier repas ?

Sa baguette levée, Harry lança un sortilège de Désarmement et récupéra la baguette du roux.

- Je ne crois pas, non.

- Mr Morienval, arrêtez immédiatement !

Le professeur Rogue était arrivé derrière lui et lui attrapa le bras alors qu'il s'apprêtait à lancer un autre sortilège.

- Retenue, ce soir. Et vingt points de moins pour Gryffondor.

D'un air dégoûté, Harry jeta la baguette de Weasley au pied de son propriétaire et quitta la Grande Salle sans un regard en arrière. Ses cours passèrent rapidement alors qu'il attendait d'être en retenue. Les professeurs Chourave et Flitwick lui lançaient des regards furtifs, s'attendant à ce qu'il se mette en colère à n'importe quel moment. Harry leur répondit par un sourire dur qui les déstabilisa.

Le soir, il se rendit chez Severus.

- Je suis écoeuré, fit-il en se laissant tomber sur une chaise.

- Il y a de quoi, approuva Severus.

Harry secoua la tête.

- J'ai eu un message pour toi. On te conseille de reprendre tes études des créatures magiques. Le premier conseil a été fixé au huit juillet et apparemment, il y aura du monde.

Harry fit son premier vrai sourire. Il ne pensait pas que sa proposition aurait eu autant de succès.

- Tu seras là, Sev ?

- Si je peux, oui. Et, Harry…

- Oui ?

- Tu n'aurais pas une idée de motif pour faire virer ce cher Gilderoy ?

Harry réfléchit.

- Bah, tu sais, vu son niveau abyssal, ça m'étonnerait qu'il ait fait tout ce qu'il a marqué dans ses livres.

- Donc, si on parvient à démontrer qu'il y a fraude… poursuivit Severus.

- Il est hors-jeu ! acheva Harry.

- Bien, reste à prouver que tout est faux.

Harry fit un grand sourire machiavélique.

- Je vais en parler avec les jumeaux. Ils ont un véritable talent pour ce genre de choses…