Acedia – Paresse

« La paresse des autres est une menace pour la mienne. » Ylipe

Option : horloge - « Les minutes qui échappent à celui qui se complaît dans la paresse. »

Disclaimer : Harry Potter et Le Silmarillion sont respectivement la propriété de J.K. Rowling et J.R.R. Tolkien ainsi que de Warner Bros.

Couple : Eru x Harry

« La paresse des autres est une menace pour la mienne. » Ylipe

Harry ne savait pas combien de temps s'était écoulé depuis qu'il l'avait rencontré. Il ne possédait plus aucune notion du temps, celle-ci disparaissant lorsque son monde n'était plus mais il pouvait dire que son compagnon était un être paresseux.

La terre, ou plutôt l'univers dans lequel il eût vécu, s'était effondré sur lui-même quelques million d'années après qu'il réunit les Reliques de la Mort. Quand toutes choses finirent de tomber en morceau, il se retrouva seul au milieu de nul part avec à ses côtés un cadavre plus grand que la terre et se dissolvant en poussière.

A partir de là, Harry erra partout et nul part à la fois. Il ne pouvait pas décider d'aller dans une direction ou une autre car il n'y avait absolument rien de visible ou de présent physiquement sauf lui et parce qu'il ne pouvait pas bouger pour avancer. Il pouvait s'étirer, lever les bras, replier ses jambes, sauter et marcher mais jamais il n'avançait. Du moins, il en avait l'impression.

Il n'y avait rien autour de lui, au-dessus de lui et en-dessous de lui. Quand il sautait, il sentait que ses pieds prenaient appuis sur quelque chose mais jamais il ne retombait. Quand il se recroquevillait pour dormir, il ne se baissait pas vers le sol, il se rempliait autour de lui-même et jamais il ne tombait.

Il passait son temps à ne rien voir ni rien entendre. En fait, Harry ne savait même plus s'il pouvait employer la notion de temps. Sans aucun moyen de le voir passer, il ne pouvait que le supposer dans son esprit quand l'ennuie le frappait.

Puis, il vit du changement. Harry se rendit vite compte qu'il n'y avait rien à voir sauf du gris teinté de beige autour de lui. Alors, quand ce gris devint progressivement noir pour finalement l'envelopper comme dans une nuit sans étoile, il ne savait pas à quoi s'attendre.

Lentement devant lui, Harry vit des étoiles apparaître. De tailles et de couleurs différentes, elles dessinèrent des formes et remplirent les vides jusqu'à ce qu'il se trouve dans la paume d'un être immense, aussi grand que le squelette qui partit en poussière.

- Qu'es-tu ? s'enquit l'amas d'étoile.

Une étoile dorée et une autre argentée en guise d'yeux, Harry se sentit scruté jusqu'au plus profond de lui-même.

Maintenant, retenu dans les bras étoilés de celui qu'il savait s'appeler Eru, Harry regardait Ëa être formée par la pensée de son cher et tendre. Il entendit Iluvatar créer des thèmes et assista à leur découverte avec les Ainurs que son amour façonna depuis une idée. Il entendit distinctement une autre musique, provenant d'un Ainu solitaire.

Harry entendit les autres Ainur continuer de chanter la partition d'Eru mais se tromper dans leurs notes, perturbés par leur camarade dissident. Harry se fit la remarque que la musique d'Eru était semblable à ce qu'il aurait appelé de la douce musique fantastique sur Terre. Quant au son venant perturber la partition, il le classerait comme étant de la musique hard rock, peut être même punk. Les deux pouvaient être compatibles mais les partitions d'Eru et de l'Ainu n'étaient pas destinées à pouvoir s'accorder.

Harry sentit son partenaire non pas contrarié mais complètement indifférent à cette perturbation. Il émit son chant plus fort pour couvrir son enfant rebelle mais il n'intervint pas. En fait, Harry sentait Eru être las. Maintenant qu'il y pensait, la seul fois où il le vit se mouvoir, ce fut quand il le mit au creux de ses bras. Depuis, Eru n'avait pas bougé une seule fois.

Sortant de ses pensées, Harry constata avec irritation, que son compagnon envoyait quelques Ainurs sur Ëa pour s'en occuper pendant que lui resterait à les observer. Il n'avait pas levé le petit doigt une seule fois.

Observant depuis les bras d'Eru, Harry et son compagnon assistèrent à l'aménagement du monde. Ils virent le travail fait par ceux appelés maintenant Valar être détruit par Melkor, le dissident pendant l'écoute de la musique. Ils le virent être chassé dans les sphères extérieures d'Ëa et en revenir avec des alliés pendant une fête des Valar.

Quand Melkor détruisit les lampes, la patience de Harry s'épuisa d'un seul coup.

- Eru.

- Oui ?

- Il faudrait que tu interviennes, avant que tous ne dégénèrent irrémédiablement, dit Harry.

- J'ai dit que je regarderais. Il n'y a pas besoin que je fasse quoi que ce soit, contre-dit son compagnon.

- L'horloge tourne, Eru. Bientôt, il n'y aura plus rien d'Ëa si tu ne fais rien.

- Chut, Harry. Je suis éternel, il n'y a pas besoin d'intervenir ni de bouger qui ou quoi.

- Ëa finira par t'échapper, la Vie ira comme elle l'entendra sans tenir compte de toi. Bien que l'existence de ton monde soit liée à ton espérance de vie, tu seras laissé pour compte.

- …

- Eru ! plaida Harry, les larmes aux yeux.

- Je n'ai pas envie de bouger. Peut être plus tard, mon doux humain.

Eru se rendit compte que ses paroles venait de sceller quelque chose. Il ne savait pas quoi mais ce quelque chose était lié à son doux humain qu'il voyait s'éloigner et partir pour Ëa. S'il n'avait pas été si las, se dit Eru, peut être qu'il lui aurait couru après. Peut être même devrait-il lui courir après pendant qu'il pouvait encore entre ses pleures ? … Il était tellement bien assis sur ses étoiles. Il pourrait lui courir après plus tard.

Définition : Paresse ou Acédie (en latin Acedia) est un mal de l'âme qui s'exprime par l'ennui, ainsi que par le dégoût pour la prière, la pénitence et la lecture spirituelle.

Suite à une idée de Blihioma, nous voila (elle et moi) à relever un défi : écrire une histoire pour chaque péché capital avec règles et contraintes. Donc voila, vous avez pu découvrir le premier texte abordant la Paresse ! Pour le travail de Blibli, elle l'a écrit sur Supernatural x Harry Potter.