We're baaack ! Ah, ça fait du bien !

Comme promis, voici la fic multi-chap de Happiness Awaits !

Encore une fois, je ne fais que traduire les histoires de la merveilleuse Mssmithlove. Vous pouvez retrouver son travail original sur AO3: / series / 224537

Reprenons notre petit rituel, je vous laisse avec la note d'introduction de Mssmithlove :

Pour Griselda_How, ishaveforsherl.

HEYYYY ! Happines Awaits est finalement DE RETOUR ! C'est tellement bon de vous retrouver, les amis !

Okay, bon, je me lance dans quelque chose de nouveau, avec cette histoire_ ce sera une multi chap. à l'origine ça ne devait être qu'un OS classique demandé par Griselda_Howl, mais la tentation était trop forte. Je prévois de la finir en un mois, ce qui signifie que les mises à jour seront rapide et très régulière ! Hourra ! La prompt est longue alors je ne vous l'ajoute pas, mais j'ai fait de mon mieux pour la respecter !

Je veux remercier tout particulièrement ishaveforsherl de m'avoir assistée lors du brainstorming, de m'avoir écoutée et d'avoir lu tout ce que je t'avais soumis. Tu es la lumière de mes jours, je ne sais pas ce que je ferais sans toi et je t'aime t'aime t'AIME !

J'interviens juste pour prévenir que la fic' a deux ans et n'est toujours pas finie. Autant donc vous dire que le défi n'a pas été relevé. Cependant, bien qu'espacées, il y a toujours des mises à jour. Mais je vous expliquerai tout ceci en temps voulu ;)

Avertissement: Rien ne m'appartient, je ne fais que traduire l'histoire originale. L'univers de Sherlock et ses personnages appartiennent à Sir Arthur Conan Doyle et à la BBC.

WARNING: Cette fic mettra en scène, à un moment donné, une TENTATIVE DE VIOL. Veuillez rester prudent avec un tel contenu et LISEZ LES WARNINGS pour votre propre sécurité et information.

J'espère de tout mon petit cœur que cette nouvelle traduction vous plaira, au moins tout autant que les OS. Enjoy !


J'aimerai Probablement Toujours Tes Mains Autour De Mon Cou

Chapitre 1

« Tu ne peux pas être sérieux. »

Ignorant l'irritation flagrante dans la voix de Mme Hudson, les paupières de Sherlock restent hermétiquement closes, doigts carrés sous le menton, allongé sur le matelas nu et jaune qu'il est supposé appeler son lit. La couleur est hideuse, tout comme la peinture des murs de la chambre. Plus il prête attention à la situation, plus ses barrières semblent d'effriter, alors Sherlock opte pour garder les yeux fermés. Il préfère se concentrer sur les couleurs révoltantes de son nouvel environnement. La panique de ce qui est supposé se produire aujourd'hui menace de l'avaler tout entier.

La chambre est le moindre de ses soucis.

« Hm, » répond-il avec détachement, feignant l'indifférence. N'importe quel autre jour, il serait heureux d'assister au déménagement de ses affaires dans son nouveau chez lui. Il serait heureux de se plaindre, de grogner, de critiquer, de ronchonner, ce qu'il sait faire de mieux en somme, car déménager est fastidieux et Sherlock n'aime pas ce qui est fastidieux. Il s'assurerait que Mme Hudson sache combien il n'aime pas ce qui est fastidieux. S'il y arrivait.

Mais il n'y arrive pas.

Il ne boude même pas comme il est certain que sa nourrice-devenue-gouvernante pense qu'il fait.

Honnêtement, Il est juste couché là à attendre la fin du monde. Si un trou noir pouvait simplement engloutir la Terre sur l'instant, ce serait l'idéal. Ou juste Londres. Plus improbable, sûrement impossible, mais il ne perd rien à espérer. À espérer l'impossible. À implorer l'impossible.

« Sherlock Holmes, lève ton derrière de ce lit immédiatement et viens m'aider avec tes affaires, » aboie Mme Hudson sur le pas de la porte. Sherlock peut pratiquement sentir le regard bien trop familier de cette connaissance de longue date et, pour ainsi dire, mère de cœur. Il refuse d'ouvrir les yeux, refuse de revenir à cette petite chambre de dortoir qu'il est maintenant supposé appeler son foyer.

En réalité, petite n'est pas le terme adéquat. La qualifier de petite est généreux. Non, cette chambre est minuscule. Riquiquie. Elle serait considérée comme une salle de torture si on ne prévoyait pas que deux hommes adultes y vivent confortablement pendant une année entière.

Sherlock déglutit la boule d'angoisse qui obstrue sa gorge en se remémorant cet élément.

Deux hommes.

Vivant ici.

Un autre garçon va bientôt arriver. Un autre garçon va se montrer d'un moment à l'autre, valises en main, prêt à devenir le nouveau compagnon de chambre universitaire de Sherlock Holmes. Il amènera avec lui ses biens, son cerveau d'idiot et ses hobbies inutiles et s'installera dans l'espace vital de Sherlock.

C'est bien plus que terrifiant.

De toutes ses années de vie, Sherlock n'a jamais vécu en continu à moins de dix mètres de quelqu'un. Il vivait sous le même toit que son grand frère, la gouvernante et les domestiques, mais aucun d'eux ne vivait dans sa chambre.

Ça le rend mal à l'aise, son corps est rigide, son estomac se tord. C'est peut-être la pire chose qui lui soit jamais arrivée. S'inscrire à l'université était déjà un mauvais plan. La moitié intelligente de son cerveau lui disait que c'était nécessaire. L'autre moitié, celle qui gère les émotions que Sherlock s'est jusqu'ici triomphalement exhorté d'ignorer, l'avertissait que ça finirait mal. L'avertissait qu'il le regrettera. L'avertissait que tous les gens sont des imbéciles ennuyeux et odieux qui le répugneront à la seconde où il devra interagir avec eux. Le lycée était un cauchemar. Pourquoi la fac serait-elle différente ?

Méprisant sa décision, Sherlock daigne finalement ouvrir les paupières alors que Mme Hudson rouspète et fuse dans le couloir, retournant à la voiture où les cartons de Sherlock attendent toujours d'être déballés. Il profite de ce moment de solitude pour se recomposer, inhalant par le nez et expirant par la bouche, creusant le bout de ses doigts dans ses tempes.

Il doit se reprendre en main.

Il doit reprendre la situation en main.

Il roule sur le flan et zieute le lit qui se dresse à deux mètres du sien, de l'autre côté de la chambre. Il serre la mâchoire, niant la vague d'anxiété qui emmêle ses entrailles en s'imaginant le garçon qui occupera ce lit pendant toute l'année scolaire qui arrive.

Ce sera quelqu'un d'insupportable, Sherlock le sait. Il sera stupide la majorité du temps, inintéressant, il aimera le football et le rugby et suivra des études assommantes telles que la sociologie ou la communication. Il sera arrogant, car quel garçon de dix-huit ans ne croit pas être un don de Dieu sur terre ? Il ne cessera de clamer combien il se croit génial et combien tout le monde le pense aussi.

Mais plus que tout, ce sera un salaud. Il aura le sang chaud, le poing facile, un bâtard sans tolérance et qui refusera d'accepter les vérités que Sherlock déduira de lui.

C'est ce que Sherlock fait, au plus grand désarroi de tout ceux qui se trouvent sur sa route. Il voit les gens, remarque la plus petite écorchure, pli et fil qui disent tout de leur histoire. La Science de la Déduction, comme il dit fièrement. C'est une science, après tout. Et Sherlock est un scientifique.

Il n'a encore rencontré personne qui trouve ses facultés aussi fascinantes que lui. C'est plutôt l'opposé, à vrai dire. Sherlock a reçu des variantes aussi diverses qu'insultantes pour lui dire d'aller se faire voir.

Eh bien, le plus gentil a concrètement dit 'Va te faire voir'. Les autres ? Plus particulièrement les garçons de son âge ? Ils sont tous les mêmes et leurs réactions sont identiques. Un poing dans le visage est généralement leur préférée. D'autres se contentent d'un lynchage verbal. Des attaques personnelles sur l'apparence de Sherlock, son cerveau, sa vie sociale, ou plutôt son absence de vie sociale.

Car les mecs de dix-huit ans n'ont jamais été amicaux avec Sherlock. Ils sont méchants, sournois et cruels. Sherlock ne se fait pas d'illusion, il sait qu'il n'est pas assez chanceux pour avoir un colocataire sympathique. Un colocataire gentil. Un colocataire qui le laissera tranquille et ne mettra pas le nez dans ses affaires.

Il n'a jamais eu de chance, dans la vie. Il est statistiquement peu probable que ça lui arrive aujourd'hui. Invraisemblable. Tout simplement impossible. Et il le sait.

L'autre lit vide lui renvoie son regard, le narguant d'inconnu. L'incitant à se questionner, à contourner les murs d'interrogations, de possibilités et-

« Te morfondre au lit ne t'aidera pas, mon cher, » grommelle Mme Hudson en revenant dans la chambre, une petite boite dans une main et un sac passé sur l'autre épaule.

Sherlock fusille sa gouvernante qu'il se refuse intérieurement encore à voir comme la figure de mère adoptive qu'elle est devenue depuis la mort de ses parents, des années plus tôt. Il se lance hors du lit, croise les bras et tourne catégoriquement le dos au matelas scandaleux. « Je ne me morfondais pas. »

« Oh que si. Je ne comprend pas pourquoi tu t'inquiètes autant. Il sera peut-être mignon, tu sais. »

Un cinquième de seconde est nécessaire pour comprendre.

Et le sang afflue aux pommettes de Sherlock, les mots réchauffent immédiatement son visage. « Mme Hudson ! » s'insurge-t-il, mortifié qu'elle puisse penser que... qu'elle puisse savoir-

« Veux-tu bien te calmer ? » rit-elle, posant ses chemises soigneusement pliées sur son bureau, à côté du lit. « C'est très bien si tu aimes- »

« Mme Hudson- »

« Je dis juste, mon cher, que les garçons peuvent aimer d'autres garçons. Mme Turner en a des mariés et je pense- »

« MME HUDSON ! » s'emporte Sherlock. Il a plus chaud que le soleil, son front est plissé de fureur mélangée à de l'humiliation.

Il devrait y être habitué, depuis le temps. Elle a constamment un brin de conversation bien trop intrusive aux lèvres. C'est devenu un standard.

Depuis qu'elle a découvert les magazines éloquents que Sherlock gardait sous son lit, elle saisit chaque opportunité de lui manifester son soutien de la plus embarrassante des façons. Ce n'est pas aussi serviable qu'elle semble le croire. C'est abominable. Complètement dégradant.

En outre, ce n'est pas comme si quoi que ce soit s'était... produit. Ce n'est pas comme si Sherlock avait dirigé une grande expérience pour en venir à cette conclusion. Ça s'est simplement... avéré. C'est juste comme ça. Ça ne l'a pas particulièrement affecté, il trouve de toute manière que les gens, peu importe leur sexe, sont stupides et une perte de temps considérable. Mais l'idée de toucher un garçon n'est pas tout à fait déplaisante. Ce n'est pas la pire chose qu'il ait jamais imaginé.

Mais Sherlock doit d'abord rencontrer un garçon sur lequel il aimerait poser ses mains. Ou, plus important encore, un garçon qui l'autoriserait à le toucher.

« Tu devrais te sentir plus à l'aise avec toi-même, mon cher, » continue Mme Hudson alors que le visage de Sherlock se décompose petit à petit. « C'est très bien d'être g- »

Un raclement de gorge retentit, couvrant le mot final, et Sherlock se statufie, un frisson désagréable descend sa colonne vertébrale.

« Um... Bonjour ? » Une voix masculine mal assurée accompagnée d'un faible coup dans l'encadrement de la porte et le sang de Sherlock gèle dans ses veines.

Bien sûr, son nouveau compagnon de chambre doit faire son entrée à ce moment précis.

C'est la vie de Sherlock, après tout. Sa poisse ne le quittera pas de sitôt.

Il s'insulte mentalement, lui-même et le nouveau venu qui ne lui a pas laissé le temps de se préparer psychologiquement. De faire face à la porte, au moins. Maintenant, il a la main et Sherlock est pris au piège.

Il ne parvient pas à se convaincre de se retourner.

Mme Hudson, pour sa part, ne semble pas s'inquiéter le moins du monde que le nouvel arrivant ait pu entendre leur querelle. Elle lève le regard et sourit, les yeux légèrement écarquillés.

Sherlock connaît cet air. Il plisse le front en signe d'avertissement mais elle s'est complètement désintéressée de la sexualité de Sherlock. Elle préfère s'avancer avec bonne humeur Sherlock ne pivote pas, fait mine de s'affairer à pendre ses chemises. Il aimerait retarder le plus possible cette rencontre inévitable.

Il va le détester.

Il en est certain.

Une enclume plombe son estomac.

« Eh bien, bonjour ! » Les mots enjoués de Mme Hudson emplissent la pièce alors qu'elle assaille sa cible. « Vous devez être le deuxième occupant de l'appartement de Sherlock ! »

« Ce n'est pas un appartement, » mord Sherlock sans y réfléchir. « Un trou à rat, au mieux. »

Le rire qui suit son commentaire fait chanceler Sherlock, inclinant discrètement la tête en direction du bruit. Mme Hudson n'aurait jamais ri à une telle marque de mépris. Il en a la preuve en l'entendant haleter.

« Sherlock, » le gronde-t-elle comme si c'était la chose la plus horrible qu'elle lui ait entendu dire, et clairement, c'est faux.

Il essaie de ne pas ricaner mais échoue. Gentille, maline Mme Hudson. Essayer de faire croire à ce gars que Sherlock n'est pas le génie exécrable qu'il est.

« Pour être honnête, il a raison, » argumente la voix en gloussant. « Ce n'est définitivement pas un appartement. »

Un déferlement malvenu d'espoir emporte le corps de Sherlock, contractant vers le haut les commissures de sa bouche et adoucissant la grimace sur ses traits. Sherlock se permet une pause.

Ce garçon... cet inconnu est d'accord avec lui.

Avec Sherlock.

Il fronce les sourcils à la chemise dans sa main.

C'est... déstabilisant. Sans précédent. Fichtrement merveilleux.

L'esprit semi-euphorique de Sherlock revient à la normal quand il réalise combien il peut être naïf. Il lève les yeux au ciel et claque le battant de son armoire, une réplique aiguisée sur le bout de la langue pour remettre ce mec à sa place. Sherlock n'a pas de temps à perdre en politesses. En jeux. En espoir.

Et sur cette dernière pensée, il se tourne, le venin s'accumule dans sa bouche, prêt à être craché. Car Sherlock n'a jamais rencontré une personne de son âge qu'il apprécie. Il est difficilement tolérant et la dernière chose dont il ait besoin est de croire qu'il existe quelqu'un de tolérable. Les gens ne sont que déception. De plus, Sherlock préfère nettement être seul. Être seul est tout ce qu'il a.

Être seul le protège.

Les traits tirés de condescendance, le corps tendu et prêt pour la bataille, Sherlock carre les épaules et bombe le torse.

Et découvre combien il n'était pas préparé.

Le regret d'avoir pivoté et d'avoir posé les yeux sur l'objet de sa hargne est immédiat et à couper le souffle.

Le garçon sur le seuil est à couper le souffle.

Deux yeux cobalts chatoyants vrillés sur lui, profonds et irradiant, sous des mèches blond sable qui tombent nonchalamment sur le front du garçon, donnant l'impression d'une coupe sage mais désordonnée. Le blond est petit mais pas de manière comique. Costaud, compact, robuste. D'une manière qui réveille quelque chose en Sherlock. Ces beaux yeux agrémentent un visage rond de chérubin, les lèvres sont ourlées en ce que Sherlock assimile à un sourire jovial. Sherlock n'en est pas sûr. Il n'a jamais fait l'expérience d'une telle chose. Comme si quelqu'un était gentil avec lui. Il parcourt une nouvelle fois cette silhouette et il sent soudainement une chaleur à l'intérieur de lui.

Une chaleur accablante.

Il bout.

Oh non.

Non, c'est pire qu'avoir un idiot pour colocataire.

C'est...

La bouche de Sherlock est rapidement saturée de salive et il craint que quelque chose ne coule s'il parle. Il mord l'intérieur de ses joues, suppliant sa libido de se calmer.

Ça ne peut pas se produire.

Tant d'années, des années de recherches attentives, de contrôle, s'effondrent autour de lui et Sherlock panique. Il ne peut pas... Il n'a jamais été attiré par quelqu'un. Il ne peut pas être attiré par quelqu'un. Il a essayé, il a vraiment essayé, en achetant ces magazines ridicules et en fouillant les fins fonds d'Internet. Il a fait de son mieux. Et son corps décide de réagir maintenant ? Pour quelqu'un avec qui il va vivre ?

Non.

Absolument pas.

Il ne sera pas attiré par son putain de compagnon de chambre.

Mme Hudson toussote intentionnellement et le front de Sherlock se couvre d'une transpiration de gêne.

Et juste comme ça, il prend une décision.

Il décide à cet instant même que non. Ça ne fonctionne pas. Ça ne peut pas fonctionner.

Recule. Fuis. Redresse tes barrières et oublie ce qu'il vient de se passer.

Froid.

Sans attache.

Il ne peut pas se conduire gentiment avec ce magnifique garçon. Il ne peut pas. Ce ne serait que courir après les problèmes. Ce serait s'embringuer sur un chemin très dangereux. Ce serait stupide et sentimental. Deux choses que Sherlock n'est absolument pas.

Il ignore la manière dont l'expression de sa gouvernante s'écroule tandis qu'il enfile son masque d'indifférence et arque un sourcil méprisant, les yeux rivés sur le garçon pour rassembler autant de munitions qu'il peut en trouver avant d'appuyer sur la gâchette. « Hm, » réplique-t-il. « Je suppose que tu sais ce à quoi ressemble un appartement puisque tu emménages ici en quittant une maison qui tombe en ruines. »

Son colocataire est stupéfait, bouche bée. « Quoi ? »

La déception est immédiate et presque douloureuse. Le petit rictus sexy lui manque déjà. C'était bien plus attirant et sympathique que cette tronche de poisson frit.

Plus de marche arrière, désormais.

Sherlock renifle avec arrogance, se détache de ces yeux hypnotiques et passe la pièce au peigne fin, comme plongé dans une profonde réflexion. Il doit sortir d'ici. Maintenant. « Eh bien, je crois que toutes mes affaires sont déchargées, » lance-t-il froidement. « Si ça ne vous dérange donc pas, je vais à la bibliothèque. »

« Sherlock ! » Mme Hudson essaie de le retenir mais Sherlock se précipite déjà sur son portable qui trône sur le bureau. « Tu deviens fort impoli, jeune homme. »

Il ne répond pas. Il ne peut pas répondre.

Il ne peut pas respirer.

Pas tant que ce garçon... ce blond au visage d'ange... dont Sherlock ne connaît même pas le nom, l'observe.

Pour l'amour de Dieu. Il bave après un garçon dont il ne connaît même pas le nom.

Pathétique.

Il slalome entre eux et se dirige vers le couloir principal, prend une grande respiration alors qu'il s'éloigne de l'endroit qu'il est supposé appeler sa maison.

Il ne peut pas vivre avec cette personne. Il ne peut pas être à proximité de cette personne. C'est impossible. C'est ingérable.

Il a besoin de son sanctuaire. Il a besoin de s'isoler à la bibliothèque. Loin de ce visage qui, pour la première fois de sa vie, a fait naître une pulsion sexuelle dans le cerveau de Sherlock Holmes. Ce visage qui cache sans doute un crâne rempli d'air. Une brute stupide au mauvais tempérament, accompagnée d'une bande de gros bras qui lui servent d'amis. Sherlock a connu nombre de ces personnes, auparavant. Il est sûr d'en connaître encore plein d'autres dans un avenir plus ou moins proche. Et même s'il n'a jamais été attiré par ne serait-ce qu'un seul d'entre eux, ça ne change rien. Les connards peuvent être beaux, ça n'en fait pas moins des connards.

« Uh- Je m'appelle John, au passage, » l'interpelle la voix maintenant familière. « John Watson. »

Un nom simple.

Simple et aussi splendide que l'homme qui le porte.

Et Sherlock veut s'arracher les cheveux de frustration. « Peu importe ! » jette-t-il sans se retourner. Il ne peut pas revoir cette tête blonde. Pas maintenant. Jamais, s'il peut l'empêcher.

« Mon nom n'a pas d'importance, » peut-il entendre John marmonner pour lui-même d'un ton d'incrédulité aussi bien comique que sarcastique. Le chef qu'il secoue est si évident que Sherlock peut presque le sentir. « Bon à savoir. »

Sherlock n'a pas de réponse, intégrant finalement le monde extérieur et inhalant aussi profondément que possible, espérant désespéramment clarifier ses pensées. Une pensée en particulier qui se plâtre au panneau de liège à l'intérieur du cerveau de Sherlock, clignotant de lumières vives et vibrant comme un forcené, exigeant d'être vue. Une seule pensée. Deux mots.

John Watson.

John Watson.

John Watson.


Une fois n'est pas coutume, Mssmithlove ne nous honore pas d'une de ses habituelles notes de fin.

Ce premier chapitre était court, j'en conviens. Mais ne vous indignez pas, la longueur va crescendo ;)

Chapitre 2 le dimanche 8 octobre !

D'humeur à laisser une review ? ;)