Merci pour les reviews, mises en favoris et les follows !

NarcisseYaourt et Elsa Kisiel, je m'explique simplement pour le boa :

Vers la fin du paragraphe, l'auteur écrit que les gens mangeaient du « BOAR », et après que les places aient été échangées, c'est une autre espèce de serpent qui mangeait les gens. Donc je pense que ce que les gens mangeaient, était « une autre espèce de serpent », soit du boa. Je ne pense pas que ce soit comestible, mais on est du POV d'Harry qui veut juste trouver quelque chose qui paraisse pompeux à manger.

Dernier chapitre, donc profitez !


15. Sincèrement, Draco Malfoy

- FORCE-MOI !

- AVADA –

Plusieurs choses arrivèrent simultanément. Harry franchit les barrières protégeant la porte et fit irruption dans la pièce. Il arriva juste à temps pour voir Draco qui dirigeait sa baguette vers celui qui sonnait comme lui – qui, comme Harry le soupçonnait, lui ressemblait aussi – changer d'avis et la diriger à son propre front. Harry aurait pu essayer de lancer un sortilège d'Attraction ou même son Expelliarmus habituel, mais la seule chose à laquelle il put penser à faire était de crier le nom de Draco. Comme si ça stopperait Draco de crier la deuxième partie du Sortilège de la Mort et disparaître de sa vie pour toujours.

- Kkkk –

Draco fit un son étouffé alors qu'il ouvrit ses yeux. Sa baguette était toujours pressée contre sa tempe alors qu'il repéra Harry – ou plutôt, l'Harry près de la porte – et eut le souffle coupé.

- Harry…

Étant un Auror, Harry savait qu'il aurait dû désactiver la menace (en l'occurrence, celui qui lui ressemblait) lorsqu'il était entré dans la pièce. Au lieu de ça, il se rapprocha de Draco et retira d'un coup sec la baguette de la main de Draco.

- Ne pense jamais à refaire ça, dit-il, attrapant le poignet de Draco et le serrant. Si tu le fais, tu ferais mieux de me tuer d'abord, parce que c'est ce qui arrivera ensuite.

- Ça n'était jamais arrivé avant, dit Draco, le regard hébété. Avant, j'ai toujours… j'ai tué…

Sa voix baissa tandis qu'il fusillait du regard Potter, dont les lunettes auraient pu se fendre à cause de son regard venimeux.

- Tu avais tort, Harry. Ce n'était pas des cauchemars.

Du brouillard commença à sortir des membres de Potter.

- Ce n'était pas des gens non plus, dit Harry, dévisageant Potter avec prudence. C'est qui – quoi ?

Potter commença à siffler. Derrière lui, Draco s'immobilisa, resserrant sa poigne sur le bras d'Harry.

- Le monstre sous mon lit, répondit Draco.

A ce moment précis, Potter disparut complètement en fumée et commença à se transformer en une silhouette avec une cape noire qui rappela à Harry celle d'un Détraqueur. Était-ce un Épouvantard ? Harry ne pensait pas que son Épouvantard prenait encore la forme d'un Détraqueur.

- Est-ce que ça fait ça d'habitude ? demanda Harry alors qu'il érigea un bouclier autour d'eux.

Draco ne répondit pas. Harry remarqua qu'il fixait du regard une boîte en carton qui se trouvait près de la penderie.

- Draco ? répéta-t-il.

Le blond le poussa et atteint la boîte. Les vrilles de la créature le suivirent.

- Draco ! siffla Harry alors que le brouillard les séparait tous deux. Draco leva enfin les yeux à travers la fine couche de brouillard et croisa le regard d'Harry. Harry était surpris de voir combien il semblait calme. A ce moment, même lorsque les vrilles de brume encerclèrent le crâne de Draco, le seul mot auquel Harry put penser pour décrire le regard de Draco était intrépide.

Comme s'il lisait dans son esprit, Draco eut un sourire narquois et tira une pile de papiers de la boîte. Il prit une profonde inspiration, comme pour se préparer à prononcer un sort. A la place, il commença à lire à voix haute.


Cher Harry Potter,

Je crains que ma première lettre ne se soit perdue dans le courrier. Mon Elfe de Maison Dobby est très désolé et dit qu'il va se repasser les oreilles en ton honneur. Tu vois, il y a un monstre qui se cache sous mon lit, et j'ai peur qu'il ne me fasse du mal si tu ne le fais pas partir.

J'ai vu la chose la plus belle du monde aujourd'hui. J'avais un cauchemar, et quand je me suis réveillé, j'ai vu le ciel s'illuminer d'un million de couleurs. As-tu déjà vu un lever de soleil ? J'ai entendu qu'à Poudlard, il y a un couloir qui montre le ciel au plafond. Peut-être qu'on pourrait regarder le soleil se lever ensemble, un de ces jours.

Bref, j'espère que tu vas bien et que ma lettre t'atteint bien.

Sincèrement,

Draco Malfoy

P.S. Tu aimes le Quidditch ? J'aime le Quidditch. Je vais être le meilleur Gardien que Serpentard n'aura jamais eu. C'est ce que Père dit.

Cher Harry Potter,

Je viens de réaliser que je ne m'étais encore jamais présenté convenablement. Ma mère dit que les premières impressions sont très importantes. Alors, laisse-moi te parler de moi. (C'est un de mes passe-temps favoris après tout.)

J'adore le chocolat noir. Plus il est amer, meilleur il est. N'essaie même pas de me donner des Dragées surprises de Bertie Crochue, par contre. La version Moldue – jello beans ? – est de loin supérieure, même si je le dénierai si tu le dis à quiconque. Je développe aussi une réaction allergique mortelle aux crevettes. Père dit que je ne devrais le dire à personne parce qu'une telle information pourrait être utile pour comploter mon assassinat et conduire la famille Malfoy à la ruine. Avec un peu de chance, tu ne seras jamais en position de vouloir me tuer. (Mais je sais que tu ne le seras jamais, parce que tout le monde m'aime. C'est l'un de mes nombreux talents.)

Enfin, tout le monde sauf les paons. Les paons me détestent. Je suis là, à partager ledit chocolat noir avec eux – le plus cher, évidemment, rien de moins pour un Malfoy – et ils m'ont presque arraché le doigt ! Ma mère insiste sur le fait qu'ils ne sont pas carnivores, mais je ne la crois pas. Alors maintenant, j'ai peur de tout ce qui a des ailes. Sauf les hiboux, bien sûr, parce que ce sont des petites boules de plumes incompétentes qui persistent à égarer tes réponses.

Ma personne préférée dans le monde est mon Oncle Severus. Il est Directeur de la Maison de Serpentard, et il enseigne les Potions à Poudlard. Il fait aussi une super sauce aux haricots. Je veux être exactement comme lui quand je serai grand. Juste avec de meilleurs cheveux. (J'aurais bien dit que je voudrais être exactement comme toi quand je serai grand, mais tu es plus jeune que moi.)

Si tu veux savoir d'autres de mes secrets, tu vas devoir me rendre visite en personne. Je promets que j'en vaux la peine.

Sincèrement,

Draco Malfoy

Cher Harry Potter,

C'est impoli de laisser quelqu'un attendre aussi longtemps, même si tu es le Survivant. Je commence à soupçonner que tu es un gros escroc. Alors montre-toi, stupide Sang-Mêlé. Ou j'envoie les paons après toi.

Sincèrement,

Draco Malfoy

P.S. Ils mordent.

Cher Harry Potter,

Il y a eu une erreur avec le courrier hier. Tu vois, le monstre m'a lancé le sortilège impérial et m'a fait écrit toutes ces choses horribles. Je sais tout à propos du sortilège impérial parce que Père a déjà été placé sous ce sortilège, une fois. Un homme méchant l'a forcé à avoir un tatouage laid sur son bras. Je ne vois pas comment il peut le supporter – je pense que j'aurais coupé mon bras si jamais ça devait m'arriver. Enfin, bref, je vais bien maintenant, si on ne tient pas compte du fait que je suis hanté par un monstre. Alors si tu pouvais venir t'en débarrasser, ce serait sympa d'une façon complètement non-Poufsouffle.

Sincèrement,

Draco Malfoy

P.S. C'est mon anniversaire dans une semaine, et j'apprécierais vraiment que tu viennes à ma fête. J'ai jeté un œil dans la cuisine, et le gâteau est plus grand que moi !

Cher Harry Potter,

Si tu ne peux pas m'aider avec le monstre sous mon lit, peut-être que tu peux m'aider à résoudre un autre mystère. Qu'est-ce qu'un Mangemort ? Le stupide Charlie Weasley a traité mon père de Mangemort et a dit que je deviendrai comme lui. (Je suppose qu'un traître à son sang aussi sot que lui pense que c'est une insulte. Je serai, un jour, quelqu'un de très important.) J'ai posé la question à Père, et il a menacé de me donner à manger aux paons, comme il l'avait fait avec Orion. Tu crois que c'est en référence à son haleine ? Parce que son haleine sent vraiment comme la mort quelques fois, surtout quand il mange de l'ail. Mais c'était quand même malpoli de la part de Weasley.

Tu ferais mieux de répondre à cette lettre. Ou bien tu es un Mangemort aussi !

Sincèrement,

Draco Malfoy

Cher Harry Potter,

J'ai vu un homme mourir aujourd'hui. Ça m'a donné la chair de poule.

J'espère que ça n'arrivera plus.

Sincèrement,

Draco Malfoy

Cher Balafré,

Je te déteste.

Sincèrement,

Draco Malfoy


L'imposteur avait explosé en poussière bien avant que Draco n'ait fini de lire les lettres. A un moment donné, Harry avait commencé à pleurer. Dans le silence qui suivit, Harry prétendit nettoyer ses lunettes. C'était trop flou pour dire si Draco avait cru son petit numéro ou non. Lorsqu'il les remit, il vit Draco à ses côtés, tendant ses bras. Harry s'y laissa tomber de bon cœur.

- C'était réel, souffla Draco. Le monstre sous mon lit. Pendant tout ce temps…

Il fronça les sourcils alors que le choc s'apaisa.

- Mas qu'est-ce que c'était ? demanda-t-il.

- Je crois connaître quelqu'un qui connait la réponse, répondit Harry avec une grimace.


Le portrait de Malfoy les défiait du regard, son sourire narquois disparu de son visage. Ce Malfoy ne semblait pas aussi jeune qu'il n'avait semblé auparavant. Il semblait avoir combattu dans une guerre. Et avoir perdu.

- C'est parti, alors ? demanda-t-il. Évidemment que tu y arriverais, Potter. D'abord, le Seigneur des Ténèbres. Maintenant le Seigneur Ténébreux.

[« the Dark Lord » traduit en français par « le Seigneur des Ténèbres », donc j'ai traduit « the Lord of the Dark » par « le Seigneur Ténébreux ». Même si, techniquement, l'inverse serait mieux.]

- Pas moi, dit Harry. Draco.

Malfoy grimaça – bien qu'Harry ne soit pas sûr si c'était à la mention du nom, ou bien de l'exploit.

- J'en doute, fit Malfoy. Nous en avons été victimes tellement de fois.

Le « nous » n'échappa pas à Harry.

- Pourquoi as-tu essayé de me tuer ? demanda Draco.

- Parce que les portraits n'ont pas le luxe d'avoir des cauchemars, rétorqua Malfoy.

- Les garçons, prévint Harry.

- Je ne te crois pas, dit Draco en croisant les bras. Tu aurais pu m'aider.

- Tu aurais pu m'emmener avec toi.

- Ça aurait été de mauvais goût, protesta Draco. En plus, ta voix n'a pas encore mué, ce qui est juste bizarre –

- En parlant de bizarre, interrompit Harry avant que Draco ne puisse se battre contre lui-même (car si quelqu'un pouvait y arriver, c'était évident que ce serait lui). Qu'était cette chose ? Tu l'as appelée le Seigneur Ténébreux ?

- Évidemment, renifla Malfoy. Si tu dois te faire hanter par quelqu'un, autant que ce soit par une personne royale. On appelle cela un Phoggart. La progéniture d'un Détraqueur avec un Épouvantard.

[Comme certains doivent le savoir, en anglais, « Épouvantard » se dit « Boggart ». L'auteur donne des précisions à la fin du chapitre.]

Harry et Draco échangèrent un regard incrédule.

- Comment est-ce que ça peut arriver ? demanda Harry.

- Si tu veux une démonstration, tu demandes au mauvais Malfoy, dit Malfoy, un sourire narquois aux lèvres.

- Il flirte avec toi, tu sais, dit Draco à Harry en levant les yeux au ciel.

- Je ne flirte pas ! protesta Malfoy. Enfin, tout ce que je sais est qu'un Phoggart hérite du pire de chacun de ses parents. Il s'accroche à sa victime et ne la lâche plus jamais. Ça ne devient pas juste tes peurs. Ça s'en nourrit. Ça rend les gens fous, mais ça ne les tue pas. Même les choses qui ne peuvent être tuées, à proprement parler.

Peut-être que c'était parce qu'il était identique à son petit-ami, moins quelques années cruciales, mais Harry ne pouvait s'empêcher de sympathiser avec Malfoy. Même si le garçon s'était moqué d'Harry pour avoir régi aussi violemment face aux Détraqueurs en Troisième Année, personne ne méritait de vivre dans un état de peur constante. Ça n'excusait pas Malfoy pour avoir essayé de tuer Draco, tout comme ça n'excusait pas George d'avoir envoyé les lettres. Mais si Malfoy disait la vérité, alors le Phoggart s'était nourri de Draco depuis qu'il avait sept ans. Lorsque Draco avait fui, ça s'était tourné vers le portrait. Et lorsque ça n'était pas suffisant, ça avait utilisé le portrait pour atteindre Draco de toutes les façons possibles : à travers George, à travers Krokmou, à travers le chevalier…

Quoi qu'ait ressenti Draco lorsqu'il lisait ses vieilles lettres, ça avait dû être très fort pour vaincre la créature.

- Je n'ai jamais entendu parler d'un Phoggart, dit Draco en croisant les bras. Comment est-ce qu'on sait que tu n'as pas tout inventé ?

- J'imagine que tu peux toujours demander à la Sang-de-Bourbe.

- Par Merlin. Elle lancerait probablement une campagne pour les mettre dans le Cabinet du Ministre, dit Draco, horrifié par l'idée. Et, euh, n'appelle pas Granger comme ça.

- Je ne serais pas surpris s'il y en avait un dans le Cabinet du Ministre, soupira Malfoy. Il va causer la perte du Ministère, crois-moi.

- Hourra, marmonna Harry.

- Parle pour toi, dit Draco. C'est moi qui vais devoir nettoyer les dégâts.

Il souriait un peu.

Harry glissa ses doigts dans la main de Draco.

- Mais je te parie que tu apprends plus de secrets d'état que n'importe quel autre Malfoy, M. l'Agent d'Entretien, dit Harry.

- Tu es un agent d'entretien ? demanda Malfoy, bouche bée.

- Tu es un bout d'arbre moulu, dit Draco d'un ton sec.

- Du sequoia, rétorqua Malfoy. Je parie que je coûte plus que ce que tu gagnes en un an.

- Vous savez, interrompit Harry. Kennedy a une fois demandé à un agent d'entretien de la NASA ce qu'il faisait. Il a dit qu'il aidait à envoyer un homme sur la lune.

Les deux Sang-Purs le fixèrent du regard, confus.

- Qui est Kennedy ? demanda Draco.

- Et qui se préoccupe de la lune ? renifla Malfoy. Mars est bien plus impressionnante.

- Ça veut seulement dire que tu es une personne très importante, soupira Harry.

Se rappelant sa lettre, Draco sourit. Il devint plus méfiant lorsqu'il se tourna vers Malfoy.

- Harry avait raison, alors ? Les personnes que j'ai tuées n'étaient pas réelles ?

Malfoy secoua la tête.

- Alors pourquoi as-tu essayé de me tuer ? demanda Draco. Tu ne pouvais pas utiliser des victimes imaginaires ?

- Ça a grandi avec nous, dit Malfoy avec un regard effrayant. J'avais espéré qu'il meure avec toi.

- Je crois que j'aurais fait la même chose à ton âge, répondit Draco en semblant plus résigné que déçu.

Il fit volte-face et s'éloigna. Harry commença à le suivre.

- Potter !

Harry soupira. Si Malfoy disait quelque chose de stupide sur la guerre, ou sur les agents d'entretien, ou quoi que ce soit qui ne soit pas une excuse, il passerait le reste de ses jours en nappe.

- Quoi, Malfoy ?

Malfoy se mordit la lèvre, semblant étonnamment penaud.

- Je pourrais ravoir mon Croup ?


- Tu croyais vraiment que le Phoggart était moi ? demanda Harry lorsqu'ils furent de retour au Square Grimmaurd, pelotonnés sur le canapé sous une couverture.

- Tu croyais vraiment que j'avais écrit les lettres ? riposta Draco.

- Eh bien…

- Je savais que quelque chose n'allait pas avec toi, dit Draco. Mais je ne savais pas si tu étais possédé ou si c'était un imposteur. C'est pourquoi je ne pouvais pas risquer…

- Je sais, dit Harry.

- Le Phoggart ne t'a pas atteint, dit Draco d'une voix plus calme.

- Évidemment, ça avait une emprise plus forte sur toi. Tu y as résisté pendant quinze ans.

- Je ne sais pas, dit Draco. Lorsque je pense à toutes les choses que j'ai faites…

Harry le serra un peu plus dans ses bras pour le rapprocher de lui, pensant aux lettres que Draco avait lues à voix haute. Draco ne lui avait toujours pas dit pourquoi il avait pensé que lire les lettres aurait chassé le Phoggart, ce qui permit Harry de se former ses propres théories. Pour la même raison, Draco avait été capable de résister au fait de tuer Potter.

- Amour, dit Harry.

- C'est supposé être un petit nom ou une suggestion ? demanda Draco en levant les sourcils.

- Tu as vaincu le Phoggart avec l'amour, dit Harry en souriant.

- Ne t'attends pas à ce que j'adhère aux absurdités de Dumbledore, répondit Draco en levant les yeux au ciel. Sa version de l'amour a irrémédiablement retardé ta croissance.

Harry ne s'embêta pas à protester. De l'aide sera toujours donnée à Poudlard à ceux qui le demandent, avait une fois dit Dumbledore. Les appels à l'aide de Draco étaient juste arrivés un peu trop tôt. Harry soupçonna que c'était une des raisons pour lesquelles il n'a plus jamais demandé d'aide. Mais les lettres signifiaient quelque chose de différent maintenant. Pas un appel resté sans réponse ou une défaite cuisante, mais un triomphe remporté contre vents et marées.

- Tu sais ce que ça signifie ? demanda Harry.

- Je devrais être reconnaissant parce que je ne sors pas avec des hommes plus grands que moi ?

- Ta plus grande peur. C'est de tuer.

- Même si c'était vrai, commença Draco en le regardant de travers, est-ce supposé donner une meilleure impression de moi ?

A ce moment-là, Harry sut qu'ils ne s'étaient pas écartés du sujet de Dumbledore.

- Et ton portrait, continua Harry, il a peur de mourir.

- Je doute fortement que c'était la raison pour laquelle il a essayé de me tuer, grogna Draco.

Harry ne nia pas mais haussa les épaules quand même.

- Je suis allé dans la cave lorsque nous sommes allés à ta maison. Pas volontairement, mais je suis content d'y être allé. Ça m'a fait réaliser quelque chose.

- Que tu avais un petit creux ?

- Que je voulais un nouveau passé. Pas pour remplacer l'ancien, mais pour ajouter à celui-ci. Un passé où tu te plains de mes chaussettes qui ne sont pas assorties à mon tee-shirt, et où je prétends ne pas avoir volé les pages de mots croisés de tes magazines, et où nous oublions notre anniversaire.

- Ça a l'air terrible, dit Draco en fronçant les sourcils.

- Je sais, répondit Harry en faisant un large sourire. Ça montre jusqu'où nous sommes allés.

- En parlant de venir … commença Draco en lui lançant un regard suggestif.

[« Shows how far we've come », "come" ayant un double-sens, "venir", "aller", et "jouir"]

Il fut interrompu par le bruit de la cheminée, suivi par une série de chamailleries ponctuées par des gémissements de Rose.

- Les pâtes, grogna Draco.

Dans toute cette effervescence, ils avaient complètement oublié de récupérer la recette. Ou n'importe quelle autre recette, d'ailleurs. Ils se précipitèrent vers la cuisine.

- Euh… fit Harry en sondant la pièce.

Une boîte sur le plan de travail le fit sourire.

- Je ne crois pas que nous ayons déjà présenté Teddy aux Coco Pops, continua-t-il.

Draco copia son sourire jusqu'à ce qu'il repère la lettre posée depuis le matin sur leur plan de travail : On n'a de nouveau plus de lait. Au même moment, Ron et Hermione entrèrent dans la cuisine. Hermione faisait rebondir Rose de haut en bas dans l'espoir de la faire arrêter de pleurer.

- Regarde Papa, Rosie. Regarde Papa.

Ledit « Papa » louchait et tirait sa langue.

Rose n'était pas amusée. Ni Hermione.

- Ronald, tu la fais pleurer encore plus, dit-elle avant de porter son attention vers Harry. Salut, Harry. RONALD !

- Ça marche toujours avec les enfants de Percy !

La cheminée sonna de nouveau. Quelques secondes plus tard, Andromeda et Teddy entrèrent dans la cuisine au milieu du chaos.

- Eh bien, fit Andromeda. Elle pourrait donner du fil à retordre à Dora.

- COUCOU ! s'exclama Teddy en faisant apparaître son visage devant Rose.

Rose commença à crier encore plus fort.

- Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? demanda Teddy en fronçant les sourcils.

- Tu n'as rien fait de mal, le rassura Hermione.

Le bébé sembla se calmer un petit peu alors qu'Hermione la balançait.

- Elle a juste faim, continua-t-elle.

- Moi aussi, dit Ron. Qu'est-ce qu'il y a, à dîner ?

- Euh… fit Harry en échanger un regard avec Draco. Le, euh, traiteur est un peu en retard, alors en attendant, on a décidé de faire un buffet de mises en bouche à volonté. Frayez-vous un chemin vers le placard, et prenez ce que vous voulez.

Aux mots « à volonté », Ron se redressa.

- Une idée brillante, Harry ! Est-ce que les Vins Rouges comptent comme mise – PAR LA BARBE DE MERLIN !

Rose recommença à pleurer.

- Eh bien, à quoi tu t'attends quand tu mets ta main dans la bouche de quelqu'un ? demanda Scorpius, frissonnant depuis son perchoir sur le placard.

- C'est ça une branlette ? se demanda Albus.

La cheminée sonna de nouveau. Narcissa arriva dans la cuisine, une grimace sur le visage.

- Pour l'amour de Merlin, elle pleure exactement comme Draco pleurait.

Draco en resta bouche bée, horrifié. Narcissa le frôla au passage et s'arrêta à côté de sa sœur.

- Que s'est-il passé ici ? demanda Narcissa.

- Oncle Ron a donné une branlette à Scorpius, expliqua Teddy.

- Est-ce que vous savez que nous avons redécoré notre salon, il y a quelques semaines ? demanda Draco d'une voix forte avant que plus de chaos ne puisse éclater. C'est très… jaune. Pourquoi n'iriez-vous pas tous l'admirer ? Non, pas vous deux ! protesta-t-il alors que les poignées de porte commencèrent à sautiller vers Rose.

Le bébé arrêta de pleurer alors qu'Albus et Scorpius approchèrent.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Scorpius, émerveillé par le petit paquet.

- Une nouvelle décoration murale pour remplacer les têtes des Elfes de Maison ? suggéra Albus.

- Ne t'inquiète pas, Rosie, je vais te protéger ! cria Ron, faisant apparaître d'un coup de baguette une masse.

Avec hésitation, Rose tendit son petit doigt et toucha Scorpius. La poignée de porte tomba en arrière sur Albus comme un domino. Le bébé explosa de rire.

Dans sa stupéfaction, Ron lâcha la masse sur ses doigts de pied et laissa échapper un cri d'angoisse, ce qui fit rire Rose encore plus fort.

Teddy s'avança doucement vers le bébé et essaya de nouveau :

- Coucou !

Rose vomit sur le sol.

- Une cascade ! déclara Scorpius, enchanté alors que les adultes se précipitèrent pour tout nettoyer.

De l'autre côté de la pièce, Harry soupira de soulagement.

- Neville a dit qu'il pouvait passer Aux Trois Balais pour prendre à manger, dit-il doucement à Draco.

- Et Blaise et Susan s'occupent des rafraîchissements, répondit Draco. On doit lui donner l'enfant premier-né de Weasley, cependant.

- De quel Weasley on parle ici ? demanda quelqu'un.

Le sourire de Draco devint froid lorsqu'il se tourna et trouva George Weasley appuyé contre le plan de travail.

- Il n'était pas sur la liste des invités.

- J'ai invité Angelina et lui ai dit d'amener quelqu'un, dit Harry ne sachant plus où se mettre.

Il n'aurait pas invité George s'il avait su que Draco aurait eu à faire face au Phoggart le même jour. Mais peut-être que c'était bien de tout passer d'un seul coup.

- Harry t'a dit qu'il avait une partie Serpentarde, non ? fit George en offrant un sourire gêné. J'imagine que c'est une des raisons pour lesquelles vous vous entendez si bien tous les deux.

- Entendez si bien ? répéta Draco. J'avais l'impression qu'il était un « stupide fils de Sang-de-Bourbe ».

- A propos de ça, dit George en tressaillant. Écoute, Malfoy, je suis désolé de…

- Je déteste les excuses, Harry, dit Draco d'une voix forte alors qu'il partit en trombe.

Harry avait anticipé cette réaction, mais avec le lot de réunions de familles qui les attendaient pour tout le reste de leurs vies, il devait bien commencer par quelque part.

- Pour être honnête, fit George en fronçant les sourcils, je ne suis pas certain de savoir pourquoi tu m'as invité.

- Parce que, que cela te plaise ou non, tu as aidé à ce que Draco et moi soyons ensembles, répondit Harry. Et on a prévu de rester ensemble.

- Je ne l'apprécie toujours pas, dit George. Mais il semble t'aimer, et j'imagine que c'est ça qui est important.

Ils suivirent Draco dans le salon et trouvèrent Neville, Zabini et Susan qui aidaient Draco à verser des verres de Whiskey Pur Feu.

- Zabini… commença Harry.

- J'ai un alibi, interrompit Zabini.

- J'allais te faire des excuses pour t'avoir accusé de tentative de meurtre, dit Harry en fronçant les sourcils.

- Qu'est-ce que j'ai dit à propos des excuses, Harry ? dit Draco, fusillant du regard George.

Depuis le rebord de son verre de vin, Albus se pencha, essayant de prendre en douce une gorgée de whiskey. Draco fourra immédiatement le bouchon de liège dans sa bouche comme s'il s'agissait d'une tétine.

- Dans ce cas… fit Harry avant d'attraper un verre de vin, de le descendre en une fois, et de le cogner contre Albus qui avait tenté d'en escalader le côté.

Les participants à la fête se calmèrent.

- Draco et moi avons une annonce.

- Vous allez vous marier ? demanda Susan en applaudissant.

- Je sais, ça paraît fou, mais… quoi ? dit Harry en la fixant du regard.

Quelles rumeurs avait répandu Zabini ?

- Non, continua-t-il, nous n'allons pas nous marier.

Pas encore, articula Draco silencieusement avec un sourire en coin.

- Vous allez rompre ? demanda Ron, plein d'espoir.

- Non, répéta Harry avant de froncer les sourcils. Vous saviez déjà tous que nous sortions ensemble ?

- Nous savions que vous sortiez ensemble avant que vous ne le fassiez, répondit Narcissa, attrapant un verre de vin.

- Oui, je ne croyais vraiment pas que Kreattur s'était mis à jardiner, dit Neville. En plus, Draco n'arrêtait pas de me donner des coups de pied lorsqu'il était caché sous la table.

- Je visais Harry, protesta Draco.

- Oh, fit Harry. Et vous êtes tous d'accord avec ça ?

George se mordit la lèvre mais resta silencieux. Draco sonda la pièce.

- Weasley ? provoqua-t-il, invitant Ron à désapprouver.

Ron traîna les pieds.

- Je pense que Rose aurait quelque chose à dire, mais comme elle ne peut pas encore parler, j'imagine que c'est bon.

C'était ce qui se rapprochait le plus de ce qu'ils obtiendraient comme approbation de la part de Ron.

Harry sourit alors qu'il lançait des coups d'œil à ses invités dans toute la pièce. Sa famille. Rose était en train d'utiliser Scorpius comme tétine. Teddy avait transformé son nez pour ressembler à Albus et essayait d'apprendre à Narcissa comment jouer à « Kid-ditch », un jeu que lui et apparemment Rose avaient inventé. Hermione était pelotonnée contre Ron sur le canapé. Même Zabini avait l'air de sourire, même s'il se renfrogna lorsqu'il surprit Harry en train de le regarder.

- Trinquons à l'amour, dit Harry en levant son verre.

- Trinquons à ne pas agir comme un Poufsouffle, corrigea Draco.

- Hé ! protesta Susan, lançant un débat d'avocats avec Zabini à propos de ce qu'un Poufsouffle était exactement.

Harry fit un large sourire. C'était des moments comme ça qui donnaient l'impression d'être à la maison.


Plus tard, cette nuit-là, Harry se blottit contre Draco au lit.

- Tu dors ? demanda Harry.

- Oui.

- Bien.

Harry prit un moment pour apprécier le silence. Puis, il tendit le bras et poussa le visage de son amant avec ce qu'il tenait en main.

Draco bafouilla alors qu'il entra en contact avec la chose toute douce.

- C'est – pas possible !

- Tu te rappelles d'Orion ?

Harry avait trouvé l'ours en peluche à moitié mangé, caché dans le placard de Draco et l'avait pris en douce lorsque le blond ne regardait pas.

- Il m'a dit toutes sortes de secrets sur toi, continua Harry.

- Vraiment ?

D'un point de vue stratégique, Harry avait prévu de donner l'ours à Draco au milieu de la nuit, afin que le blond ne ressente pas le besoin de prétendre ne plus se préoccuper d'ours en peluche dans l'intérêt de sa dignité. Le clair de lune ne révéla que les extrémités de son sourire.

- Et qui a dit que tu pouvais lui parler ? demanda Draco.

- Oh, mais il est à moi maintenant, dit Harry en souriant de toutes ses dents.

- Qu'est-ce que tu veux dire, il est à toi ?

En roulant sur lui-même, Harry s'appuya contre l'épaule de Draco.

- Tu m'as promis de me le donner si j'examinais ton lit.

- C'est vrai.

- A moins que, bien sûr, tu ne penses à une autre… belle récompense.

- Belle ? Hmmm. Je ne sais pas si elle est belle. Tu serais intéressé par une récompense promue à splendide ?

Harry attira Draco en un baiser.

- Oui. Par Merlin, oui.


Cher Harry Potter,

Merci d'avoir examiné sous mon lit. Cependant, je crois qu'il y a aussi quelque chose au-dessus. Si tu pouvais venir et vérifier, je pense que tu trouverais ça assez gratifiant.

Sincèrement,

Draco Malfoy


Quelques notes de l'auteur pour répondre à quelques questions persistantes :

Un Phoggart est-il réel ?

Tu peux vérifier sous ton lit pour être sûr(e), mais non, les Phoggarts ne font pas partie de l'œuvre de Rowling. Le préfixe « pho » vient du mot Latin « phobia ». C'est également un jeu phonétique avec le mot « faux » en français. Alors Phoggart signifie à la fois, « créature évoquant la peur » et « faux Boggart [Epouvantard] ».

Harry donne-t-il Krokmou de nouveau à Malfoy ?

Finalement, oui… avec quelques modifications.


Voilà, c'était la fin de Letters From No One, j'espère que l'histoire vous aura plu.

Merci pour toutes les reviews, les mises en favoris et les follows !


Je vais bientôt (relativement bientôt) publier une autre traduction, sur laquelle j'ai travaillé en parallèle. Mais un chapitre de cette fanfic correspond au double d'un chapitre de Letters From No One, voire plus ! Donc j'attends d'avoir les quatre chapitres traduits avant de publier l'histoire en entier.

L'histoire est originellement écrite par Rickey, et s'intitule And An Owl Named Romeo. Vous pouvez la trouver sur plusieurs sites, comme ao3. L'histoire est d'une certaine manière, aussi liée aux lettres.

Par contre, je publierai mes prochaines traductions (et j'en ai en cours ! que de travail…) sur ao3, où j'ai le même pseudo. Vous pourrez trouver le lien sur mon profil.

A la prochaine !