Coucou mes loulous, je vous retrouve en ce jour pour une nouvelle trad qui est bien différente de ce que je vous ai proposé jusqu'à maintenant. Je l'ai découverte par hasard et malgré certaines réticences, j'ai adoré cette fic en espérant que ce soit de même pour vous.

C'est une fic de 5 chapitres, tous du point de vue du shérif Stilinski. Mais vraiment en totalité. C'est un Sterek mais cette fic se concentre surtout sur les relations entre Stiles et son père (pas d'inceste, non mais !) Si vous vouliez de la guimauve, passez votre chemin, elle n'est pas drôle sur tous les points et il y a beaucoup de flashbacks.

J'ai beaucoup hésité avant de demander l'autorisation de traduire cette fic. C'est pas le genre de fic qu'il y a beaucoup en français donc j'espère qu'elle vous plaira.

Pairing : Sterek et Claudia/Shérif

Disclaimer : Cette fic est à DiscontentedWinter et TW est à Jeff Davis.

Spoiler : je n'en vois pas

Gros warning de chez gros WARNING : mention de VIOL, c'est-à-dire une relation sexuelle non désirée. C'est seulement mentionné et pas explicite. Je n'approuve aucunement le viol que ce soit à l'encontre d'une femme ou d'un homme.

Vous voilà prévenu, j'espère ne pas vous avoir fait fuir mais je trouvais dommage de ne pas traduire cette fic tant elle est merveilleuse selon moi (j'adore le shérif) Aussi, un gros usage du présent, je sais que certains n'aiment pas mais ça me semblait approprié sur les scène du présent.

Bonne lecture à vous.


-1-

Tu as l'habitude de t'occuper des victimes. Tu sais trouver le juste milieu entre compassion et strict professionnalisme. La dernière chose que veulent les autres personnes dans une crise, c'est un policier qui a besoin d'une épaule sur laquelle pleurer. Tu dois être un rock. La plupart du temps, pour les victimes et des fois, pour tes adjoints. Les répercussions, tu les réserve pour plus tard. Un fond de Jack Daniels fait en général l'affaire.

Tu sais que ça t'épuise. Tu es fatigué de voir le pire chez les gens. Des fois, tu as peur que le boulot n'ait endommagé quelque chose en toi et que c'est maintenant irréparable. C'est devenu une difficulté chez toi de ne pas penser tout le temps au pire chez les gens.

Tous les quelques mois, le service t'envoie faire une sorte d'atelier sur la gestion stress et sur leur stratégie de lutte. Comme tout le monde dans la pièce, tu t'assoies et tu acquiesce respectueusement quand un certain psychologue sédentaire te dit que l'alcool n'est pas une bonne solution pour régler des problèmes de pression au boulot

Tu n'achète jamais d'alcool deux fois de suite au même endroit. La dernière chose dont a besoin une petite ville, c'est que les gens sachent que le shérif a un problème de boisson. Ce n'est que quand tu es allé deux villes plus loin sur ton jour de repos pour aller chercher une caisse entière, une histoire sur le poste dans la tête au cas quelqu'un te reconnaitrais, que ça te vient à l'esprit, que tu as un satané problème et que ce n'est pas la façon de régler les choses.

Tu t'armes de courage et tu as appelé ce psychologue sédentaire.

C'est un processus.

- 2 -

Ton enfant ne se taisait jamais. L'Adderall menait un combat perdu d'avance.

Un jour, quand ton fils avait environ treize ans, tu avais essayé de l'empêcher de faire le tour du voisinage pour se débarrasser de cet excès d'énergie. Une heure plus tard, il n'était toujours pas à la maison. Quand tu partis le chercher, tu le retrouvas en train de parler au Teckel des Kellerman. Sur le trampoline des Kellerman.

« Oui » tu lui dis en le trainant à la maison par le coude « c'est quand même une violation de propriété même s'ils n'utilisent plus le trampoline parce que leurs enfants sont maintenant à l'université »

« Mais papa… »

Rien de bon ne venait jamais d'une phrase qui commençait par 'Mais papa…'

« Mais Stiles » dis-tu pour le devancer puis tu soupiras en remarquant pour la première fois qu'il était pieds nus « Où sont tes chaussures ? »

Stiles baissa les yeux, surpris puis tortilla ses doigts de pieds sales. Puis il te regarda de nouveau, la tête penchée sur le côté « Um j'sais pas »

« Putain mais comment t'as réussi à perdre te chaussures ? »

« Je sais pas » Stiles haussa ses maigres épaules et plissa le nez « Hey, papa est-ce qu'on peut avoir un chien ? »

Treize ans et il pouvait toujours t'abasourdir « Tu viens juste de perdre une paire chaussure lacée à tes pieds et tu crois que tu es assez responsable pour prendre soin d'un animal vivant et qui respire ? »

Cela ressemblait à un coup bas mais c'était en quelque sorte moins cruel que la vérité. Stiles avait déjà plus de corvées qu'un enfant de treize ans devrait avoir. Toi et Claudia avaient déjà conclut qu'avec ton travail et son job à temps partiel, qu'au moins l'un d'entre eux devrait être avec lui avant et après l'école donc comme ça il ne serait pas un enfant livré à lui même mais quel plan imparable… Stiles faisait déjà la lessive et le plus souvent, la cuisine. Il savait même déjà passer l'aspirateur.

Il avait treize ans. Il ne réalisait pas à quel point un chien c'était du travail.

Stiles te fixa comme si tu étais un idiot « Mais papa, si je perds un chien, je pourrais le siffler ! Ca marche pas pour les chaussures »

Bien sûr gamin. Et tu n'auras pas à t'endormir en pleurant si on ne retrouve jamais tes satanées chaussures.

« Pas de chien » tu lui dis.

Son visage ne s'effondra pas. Au lieu de ça, il fronça les sourcils, déterminé et tu savais que tu n'allais pas finir d'en entendre parler. Tu posas un bras autour de ses épaules et tu le conduis à la maison, observant attentivement le chemin au cas où il y aurait du verre cassé.

Stiles mit environ une minute à formuler ce qui était sûrement une sacrée réfutation, si on lui en laissait la chance « Mais papa… »

« Pas de chien Stiles »

Il prit la mouche et grommela et tu allais être le méchant pendant un moment à cause de ça.

Tu n'as jamais retrouvé ses chaussures.

- 3-

Tu n'as jamais été d'accord avec ton propre père. Et bien, c'est plus que ça. Il y a une longue liste de sacrées bonnes raisons sur le fait que Stiles n'ait jamais rencontré son grand père. Tu te dis que tu ferais mieux avec ton fils (c'est vraiment dur de faire pire) mais plus tard, tu as senti la distance se creuser entre vous.

Stiles a des secrets et il ment et peu importe le nombre de fois où tu te dis que c'est ce que font les adolescents, c'est quand même dur à avaler. Parce que… et s'il s'attire des ennuis à cause de la drogue ? Ca peut arriver à n'importe quel gamin et Stiles… Stiles ne prends pas toujours les bonnes décisions.

Des fois, tu entends de la part des tes adjoints qu'ils ont vus sa Jeep rouler à des heures indues de la nuit ou qui est garée près de la forêt. C'est de la préoccupation mais ses notes sont constamment bonnes et il est aussi enthousiaste et loquace que d'habitude.

Tu te dis que cette distance entre un adolescent et son père est normale et que dans plusieurs années tout au plus, vous passerez tous les deux à travers l'embarras de l'adolescence de Stiles. Tu te souviens que ton enfant se cherche là maintenant, qu'il comprend qui il est quand il vole de ses propres ailes et que tous les adolescents et les parents sont passés par là. Tu essayes de ne pas te comparer à Claudia (qui, tu en es sûr, aurait géré tout ça de façon bien meilleure). Claudia n'aurait pas laissé Stiles esquiver toutes les conversations gênantes que tu essayes et commences avec lui.

Tu te dis que c'est juste l'adolescence.

Tu te dis que ce n'est pas quelque chose de pire.

Une partie de toi est effrayée comme pas possible par le fait que tu te mentes à toi-même.

- 4 -

Elle était ta lumière et un jour, elle n'était plus là.

- 5 -

« Un vendredi soir dans la métropole animée de Beacon Hill » dis-tu en te glissant derrière ton bureau et en ouvrant ton sac de plat à emporter.

« Des Curly fries, shérif ? » demande Parrish « Vraiment ? »

Tu en fourres quelques unes dans ta bouche « Si vous dites à mon fils que j'en mange, je vais faire personnellement en sorte qu'on ne retrouve jamais votre corps »

Parrish te montre ses paumes « Je ne ferais jamais ça ! »

Tu aimes bien Parrish. Il est nouveau et il ressemble à un enfant de douze ans mais il est assidu et intelligent et d'après ce que tu as vu, il traite les gens décemment. Ca n'a pas d'importance s'il s'occupe quelqu'un de la mairie ou bien du bon vieux George Hobson qui vit en dessous d'un pont et qui noie ce qui lui reste de son foie dans de l'alcool bon marché. Parrish traite tout le monde avec respect. C'est le signe d'un bon policier.

Cela ne l'empêche pas de se pencher et d'essayer de voler l'une de tes frites.

« Hey ! » râlas-tu « C'est du vol ! »

Parrish se contente de sourire « Oh vraiment shérif ? Et a qui allaient vous le dire ? Etant donné que tout le poste a reçu le mail de Stiles avec la liste de la nourriture que vous pouvez manger ou non »

Parrish est aussi un petit sournois et malin quand il le veut. Tu le récompense avec une autre frite puis, il se dirige vers le comptoir de l'entrée pour se charger de Mme Schuler qui, comme une horloge, arrive pour se plaindre de son voisin qui a coupé des branches de son arbre. Si vous connaissez Mme Schuler et malheureusement, vous la connaissez, elle a un carnet détaillé et une chemise pleine de preuves photographiques.

Et non, elle n'a littéralement rien de mieux à faire un vendredi soir, que ça.

Il y a des tâches bien pires que de s'occuper Mme Schuler. Elle est casse pieds mais elle n'est pas… bizarre. Il y a eu beaucoup de bizarreries à Beacon Hills récemment. Des rapports sur des attaques d'animaux, d'étranges observations et généralement une grande liste de choses qui n'ont pas de sens et qui ne peuvent pas être mises sur le compte de l'alcool, de la drogue, des maladies mentales ou d'une enivrante combinaison des trois.

Quand même, pauvre Parrish.

Quand même, plus de frites pour toi.

Tu fais ta paperasse tout en finissant tes frites puis envoie un message à Stiles pour lui rappeler de faire son devoir d'économie avant lundi et que tu ne voulais pas la même rengaine que la dernière réunion parents-professeurs. Moins il y a de professeurs qui posent des questions sur l'obsession apparente de Stiles pour la circoncision masculine, mieux c'est !

Tu sais qu'il le fait seulement pour les rouler dans la farine.

Mon Dieu. Ton enfant.

Tu détestes le laisser tout seul si souvent. Il agit de façon bizarre. D'où la dernière réunion parents-professeurs. Tu te dis qu'il est ta principale priorité mais bien sûr, le travail est un obstacle. Tu es peut-être le shérif mais ça ne veut pas dire que tu fais du 9h-17h du lundi au vendredi. Un bon shérif travaille les mêmes horaires que ses adjoints quand il le peut. Il surveillera.

Vers minuit tu penses que c'est la bonne heure pour faire une patrouille en voiture en ville. Il y a l'annonce d'une fête entre ados sur la Cinquième (1) qui pourrait avoir besoin de quelques passages lents avec la voiture de service, juste pour être sûr que tout le monde soit sage. Tu es presque arrivé à la porte qui mène au parking quand Parrish t'attrapes.

« Shérif ! »

L'expression sur son visage te fait frissonner « Qu'est-ce qui se passe ? »

« L'hôpital a appelé. Monsieur, c'est Stiles »

- 6 -

« Tu prendras soin de lui, n'est-ce pas John ? » Elle avait dit ça de nombreuses fois durant ses derniers mois et ses dernières semaines. Elle le disait même quand tu n'étais pas sûr qu'elle savait ce qu'elle disait.

« Oui. Oui, je prendrais soin de lui »

Son sourire était faible, comme si elle était déjà un fantôme.

7

Tu as l'habitude de te charger les victimes. Tu passes autant de temps à l'hôpital que la moitié des docteurs de ce même hôpital. Tu connais la plupart des noms du personnel. Tu sais à quel étage est la machine à café qui fait du café à peu près décent ici. Tu es sensé en être à un point dans ta carrière où plus rien ne te choque.

Sauf que c'est ton fils.

Il est couché sur le côté, tournant le dos à la porte. Tu peux seulement voir le haut de sa tête. Tout le reste est caché sous la couverture de l'hôpital qui est tiré jusqu'à son cou.

« Shérif » dit Melissa McCall « Shérif ? John. Tu veux entendre tout ça de la part du Dr Frederickson ou de moi ? »

Frederickson. Le nouvel interne de Sacramento. Il parait encore plus jeune que Parrish, ou peut-être que c'est toi qui te fais vieux.

« Où est Frederickson ? »

« Il y a eu un code au deuxième étage »

« Ok » Tu pince l'arête de ton nez et tu acquiesces « Ok, qu'est-ce que tu peux me dire ? »

Melissa a pleuré, donc tu sais que c'est mauvais. Et tu sais ce qu'elle est sur le point de te dire. Tu sais qu'ils ont parlé d'un 261 (2). Tu n'as cependant pas trouvé un moyen pour relier ça à Stiles. A ton enfant.

Elle commence doucement, avec ses contusions, ses écorchures, son poignet cassé et ses deux côtes fêlées. Ensuite elle te parle du viol, du déchirement et du saignement, du traitement prophylactique (3) d'après exposition qu'ils lui ont donné parce qu'une saleté de brute a violé ton fils de seize ans et n'a pas mis de préservatif.

Tu ne réalise même pas que tu pleure, quand Parrish pose une main sur ton épaule et la serre légèrement.

« Ca va » tu lui dis « Je vais bien »

Bien sûr que tu vas bien. Tu es assis dans ton bureau en train de manger des curly fries alors que ton fils est trainé en enfer.

« Je peux entrer ? Je peux le voir ? »

Melissa acquiesce « Il a été sédaté, John. Il souffrait beaucoup »

« Pourquoi il est sur le côté ? » demandes-tu. Il devrait être sur le dos, n'est-ce pas ? Avec ses côtes fêlées. La façon dont il est recroquevillé te rappelle qu'il avait l'habitude de se rouler en boule, comme un hérisson quand il faisait des cauchemars.

« John » Melissa lève le bras pour toucher ton poignet, ses doigts restant doucement et brièvement contre ta peau. Elle cligne des yeux et ses yeux se remplissent de larmes « Ils l'ont entaillé. Ils ont gravé un mot dans son dos »

Tu n'entends rien par-dessus le grondement de ton sang dans ta tête.

« Quel mot ? » demandes-tu même si ça ne fait vraiment aucune différence.


(1) La Cinquième rue de la ville. Apparemment en Amérique, ils aiment nommer leurs rues par des numéros.

(2) En Amérique, il y a des codes qui correspondent à ce qui s'est passé. Ca va plus vite je pense. Et si vous avez lu mon warning vous savez de quoi il s'agit…

(3) Un traitement prophylactique est un traitement de prévention souvent mis en place après un viol. Pour le VIH et les autres maladies sexuellement transmissibles.

Voilà j'espère ne pas vous avoir trop traumatisé et j'espère que vous aurez envie de lire la suite qui sera là dans deux semaines. N'hésitez pas à me donner votre avis même si vous n'aimez pas ce genre de fic.

A dans deux semaines ms loulous