NdT : Et voilà la fin de cette traduction ! Merci à toutes celles qui ont suivi cette histoire, j'espère que la fin vous plaira autant que le reste :) J'espère aussi n'avoir pas laissé trop de fautes ^^


Chapitre 13: Retour

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Le docteur Du Maurier sentit son pouls s'accélérer imperceptiblement tandis qu'elle était escortée jusqu'au bureau de Crawford. Elle n'était pas sûre de ce qui allait lui arriver, mais elle essayait de se préparer à tout ce que Crawford aurait en magasin pour elle. En fait, elle s'attendait à ce que Crawford demande à quelqu'un de la menotter sur-le-champ et de l'emmener en salle d'interrogatoire, et à ce qu'elle passe le reste de la journée à être interrogée et contre-interrogée. Mais avant qu'elle ne soit laissée seule avec Jack Crawford dans son bureau, l'agent du FBI ne donna aucun ordre à ses subordonnés de l'enchaîner. Il commença à organiser ses papiers sur le bureau.

« Je vous en prie, asseyez-vous, docteur, » lui dit-il sans la regarder.

Ce n'était pas le début auquel Bedelia s'était attendu après s'être annoncée comme étant Caroline, mais elle essaya de ne pas laisser ce développement la décontenancer.

« J'ai besoin de votre aide, » dit-elle en s'asseyant sur la chaise de l'autre côté du bureau. Elle s'arrêta, croyant que l'homme allait immédiatement réagir et dire quelque chose, mais Crawford attendit en silence qu'elle continue à parler.

« C'est à propos d'Hannibal, » continua-t-elle. « Je pense avoir fait une erreur, et maintenant il veut se venger. » Elle s'arrêta à nouveau en attendant une réponse, une avalanche de questions, mais rien. Le silence.

Le docteur du Maurier reprit, « J'ai besoin de votre aide pour l'arrêter. Je crois qu'il veut me blesser… et blesser aussi Will Graham. »

Crawford semblait plutôt occupé à organiser les piles de documents sur son bureau. « Certainement, ça doit être empêché, » répondit-il avec un peu de retard, gardant ses yeux sur les papiers.

« La vie de Will pourrait être en danger. »

« Après votre appel, j'ai envoyé quelqu'un veiller sur lui. » Jack se tourna vers le téléphone sur son bureau, et composa un numéro. Il donna à un de ses subordonnés l'ordre rapide de vérifier la voiture de patrouille près de la maison de Will. Il n'avait toujours pas regardé la femme assise en face de lui.

Le docteur Du Maurier trouvait la situation de plus en plus étrange. Cependant, elle essaya de continuer comme elle l'avait prévu. « Je suis prêt à vous donner toute l'aide dont vous aurez besoin pour l'enquête. Et je comprends que vous ayez besoin d'examiner mon implication dans l'affaire. »

« Ah, oui, la procédure. Quelqu'un va recueillir votre témoignage. »

Et ce fut tout ce que dit Jack. Le silence, à nouveau.

Bedelia commençait à trouver l'atmosphère trop tendue pour n'être pas embarrassante. Elle essaya de continuer en restant imperturbable, « Je veux que vous sachiez que je suis en effet prête à vous aider à attraper Hannibal, et que ce n'est en aucune façon un piège... »

Elle arrêta de parler en voyant Crawford retourner à son rangement de documents. Elle était forcée de remarquer que l'homme toujours si déterminé et droit au but était suspicieusement silencieux et qu'il évitait définitivement son regard.

« Est-ce qu'il y a un problème, Agent Crawford ? »

Quelque chose de visiblement gênant et précipité apparut dans les mouvements mécaniques de l'Agent du FBI pour ranger ses documents. Sa réponse fut contrainte, « Non, rien. Continuez, s'il-vous-plaît. »

Bedelia pencha légèrement sa tête sur le côté.

« Mais vous semblez être mal à l'aise, » insista-t-elle.

« C'est… c'est juste le dernier message que vous avez écrit. » Crawford s'éclaircit la gorge. « Je veux dire… Ce n'est pas que ça me pose un problème, c'est juste que… je ne sais pas vraiment comment réagir maintenant. Je n'ai pas été dans une telle situation depuis vingt ans ; je ne suis même pas sûr de savoir ce que je dois en penser. »

Bedelia essaya de se rappeler ce qu'elle avait écrit en dernier. Peut-être quelque chose sur le jour où la méthode qu'ils choisiraient pour l'appel vidéo ? Elle ne pouvait pas se souvenir de ce qui avait pu causer cette réponse étrange.

« C'est probable qu'il y ait une sorte de malentendu, » essaya-t-elle de le raisonner.

« C'est probable. » Le ton de Crawford était tout sauf convainquant.

« Je ne pense pas avoir écrit dans mon dernier message quelque chose qui pourrait provoquer cette gêne. »

« Je n'utiliserais pas le mot gêne. Au contraire. Je… euh... » L'expression ouvertement gênée s'intensifia sur le visage de Crawford. « Très bien, revenons au sujet d'Hannibal ; ça devrait être notre priorité. Comment avez-vous l'intention d'aider le FBI, docteur ? »

« Je suppose que je le connais mieux que quiconque. Je serais capable de prédire où il va aller, » répondit brièvement Bedelia, puis elle décida de ne pas laisser Crawford abandonner le sujet précédent, alors elle y revint. « Pourriez-vous, s'il vous plaît, dire ce qui a rendu mon dernier message différent d'à l'ordinaire ? »

« Vous ne pensez pas que c'était un peu… surprenant ? »

« Je ne pense pas avoir écrit quoi que ce soit de surprenant. »

Quand Bedelia vit la façon dont Crawford se mit soudainement à la fixer après avoir entendu sa réponse, elle sut qu'il y avait vraiment quelque chose d'étrange qui se tramait. Elle demanda, « Pourriez-vous me montrer le message en question, s'il vous plaît ? »

L'agent du FBI se pencha vers le tiroir de son bureau, et sortit son palmtop. Il le posa sur la table sans un mot, l'alluma, chercha un lien, puis le tourna vers elle pour que le docteur Du Maurier puisse lire la conversation que 'Caroline' et 'Will' avaient eue sur International Love. Elle remarqua qu'après les brefs messages qu'elle avait envoyés à 'Will', il y en avait un dernier, plus long et bien plus détaillé, envoyé par Caroline132 bien qu'elle ne l'ait pas écrit.

Avec une surprise croissante, elle commença à lire le message.

« Cher Agent Crawford,

Je me dois de m'excuser. Oui, je sais que c'était vous qui utilisiez les données de Will pour lui créer un profil. Quand j'ai vu le lien pour la première fois, j'ai suspecté qu'un agent du FBI ou qu'un groupe d'Agents l'avait fait, puisque j'étais sûre dès le départ que ce n'était pas Will. Ma supposition initiale était déjà sur vous, bien que j'aie eu besoin de temps avant d'en être sûre.

J'ai utilisé les premiers messages pour vérifier si je parlais à une seule personne ou à plusieurs agents. Et puis j'ai fini par conclure, de la rapidité avec laquelle vous avez réussi à trouver l'information sur la couleur du cadeau que j'ai envoyé à Will, que j'avais raison et que vous étiez celui à qui je parlais. Je ne pense pas que Will aurait révélé la nature de ce cadeau avec autant de retard – mais assez rapidement – à qui que ce soit.

Je suis vraiment désolée de n'avoir pas été entièrement honnête avec vous ; j'essaie de me rattraper, maintenant. Je vous ai laissé croire que vous parliez à Hannibal, mais ce n'était pas le cas. En fait, vous parliez bien avec la femme sur la photo. Et je ne vous mentais pas quand je vous ai dit que vous me connaissiez en personne. La dernière fois que nous nous sommes vus, vous vouliez m'utiliser pour vous rapprocher d'Hannibal. Et je pense que vous savez maintenant qui je suis.

Il est temps pour moi de clarifier toute cette histoire. Après ce qui s'est passé pendant l'appel vidéo, j'ai choisi d'abandonner mon plan. À la base, je voulais créer une situation où Hannibal et Will pourraient trouver un moyen de passer outre les limites qui les séparent ainsi que leur solitude enracinée, avec l'aide de leur amour véritable. Je voulais les aider, mais j'ai dû constater avec peine que mon plan n'a conduit qu'à la souffrance des deux partis impliqués, et donc je ne veux plus continuer. Je vais supprimer mon profil d'International Love, et c'est le dernier message que je vous envoie.

Mais avant de terminer, laissez-moi ajouter quelque chose de personnel dans mon message. J'ai toujours trouvé votre intelligence et votre charisme attirants. Et, comme vous pouvez le voir maintenant, je savais depuis le début que je vous parlais à vous, en ligne. Et je dois admettre, j'ai apprécié parler avec vous plus qu'avec tous les autres hommes que j'ai rencontré sur ce site. J'y réfléchis depuis quelque temps, et je pense que développer notre relation à un niveau plus intense serait une idée des plus agréables.

Voulez-vous essayer, avec moi ?

Je comprends que cela peut sembler trop soudain, presque comme imposé à vous, alors vous pouvez prendre autant de temps pour répondre que vous le voulez. Je veux juste que vous sachiez que vous m'intéressez beaucoup. Vous n'avez pas besoin de me répondre maintenant ; je vous rendrai bientôt visite, et vous pourrez me dire votre réponse en personne.

Meilleurs vœux,

'Caroline'

PS : je ne veux pas vous presser à dire oui, mais je dois mentionner que j'ai adoré voir à quel point vous pouvez être dominateur en privé, avec votre style autoritaire. »

Bedelia regarda le message pendant quelques longues secondes silencieuses.

« Ce n'est… ce n'est pas… » Elle dut déglutir avant de continuer à parler. « Je n'ai pas écrit ça. »

Crawford croisa les bras en se détournant de l'écran. « Je l'avais deviné, à votre réaction. »

« C'était Hannibal, » dit-elle, la voix toujours faible.

« Pourquoi ? »

Maintenant, c'était au tour du docteur Du Maurier de détourner le regard. Elle n'avait pas rougi depuis ses treize ans, mais elle sentait à présent une chaleur suspecte ramper sur ses joues.

Malgré la situation gênante, elle ne put s'empêcher de sourire.


Will n'était toujours pas sûr de savoir ce qui se passait, mais voir le docteur Lecter eut un tel effet sur lui qu'il ne put plus se préoccuper des réponses.

Hannibal plaça le dernier chien dans le camion, à côté des autres, avec une détermination calme, mais quand il se retourna vers Will, le léger miroitement dans ses yeux sombres et la tension de ses muscles faciaux lui révélèrent que son état émotionnel était intérieurement loin de la froideur paisible qu'il affectait.

Les mains de Will commencèrent à trembler d'un frisson presque douloureux. C'était comme si de la glace liquide circulait dans ses veines à la place de son sang, ses membres devenant si froids en un éclair. Il voulait dire quelque chose, formuler une phrase normale, comme une question pour savoir ce qu'Hannibal foutait avec son set de pêche ou ses chiens, mais la seule chose qu'il put émettre fut un son bref et guttural.

Et puis ses genoux déclarèrent forfait face au choc émotionnel et la quantité bien trop grande de vodka qu'il avait consommée. Il perdit l'équilibre, et son corps fut près de s'effondrer au sol.

Mais au lieu de rencontrer le sol rocheux et irrégulier, il se surprit à se trouver dans les bras forts d'Hannibal. Son front était pressé contre le cou du docteur, et ses mains tremblantes s'agrippèrent au manteau de son aîné avec une force aveugle.

Il était là… Vraiment là… Will ne pouvait toujours pas y croire, même s'il pouvait le sentir maintenant dans toute son intensité. Il pouvait même sentir la chaleur du corps du docteur Lecter à travers les nombreuses couches de tissu.

Et juste quand il pensa que c'était la tempête de sensations la plus absurde qu'il pouvait supporter, Hannibal commença à le sentir de près.

Will réalisa avec un frémissement consterné qui courut sur toute son épine dorsale qu'il devait empester l'alcool et la négligence.

Ils se tenaient là, derrière le camion, dans les bras l'un de l'autre, serré dans une étreinte maintenant inutile mais douloureusement déterminée… Et Hannibal sentait lentement, méticuleusement le cou de Will, puis ses cheveux, puis sa joue barbue, puis le devant de sa veste, puis sa bouche.

Après avoir fini l'examen minutieux de l'odeur de Will, Hannibal glissa une main entre leurs corps, sous le pull du jeune homme, et posa sa paume sur la cicatrice, sur son ventre. Will laissa échapper un grondement involontaire en sentant les doigts froids qui se pressaient sur sa peau, à travers son tee-shirt.

« Elle est plus large que je le pensais, » murmura le docteur dans les boucles des cheveux de Will.

« Ils l'ont ouverte plus pendant l'opération, » répondit Will dans ses halètements rapides. Il se rapprocha encore de l'autre homme. Il n'était pas sûr de savoir quoi faire, s'il voulait repousser la main d'Hannibal ou s'il voulait que le toucher s'intensifie.

Hannibal glissa sa main sous le tee-shirt, et fit courir le bout de ses doigts sur la surface nue du tissu cicatriciel.

Will réalisa qu'il caressait doucement les muscles du dos du docteur depuis un certain temps, même si c'était inconscient.

« Je vous déteste pour tout ce que vous m'avez fait, » murmura Will contre le manteau du docteur Lecter.

Les doigts d'Hannibal ne s'arrêtèrent pas ; ils commencèrent à explorer les moindres détails de la cicatrice avec des gestes lents et précis.

« Je vous déteste aussi pour ce que vous m'avez fait. » La réponse du docteur était réservée, calme, et cependant amère.

Tout le corps de Will trembla d'un effort émotionnel, et il enfouit plus profondément son visage dans le col du manteau du docteur en répondant, « Je devrais essayer de vous tuer sur-le-champ. »

Hannibal bougea doucement ses doigts, mais avec fermeté, découvrant les petites courbes de la chair tourmentée de la cicatrice. « Je devrais essayer de vous tuer aussi. »

« J'utiliserais la méthode la plus douloureuse possible… » ajouta Will, sa voix étouffée par l'écharpe du docteur.

« Je choisirais la façon la plus insoutenable… » répondit Hannibal en donnant une dernière caresse tendre sur la cicatrice de Will avec le bout de ses doigts, puis il sortit sa main de sous le tee-shirt du jeune homme pour pouvoir l'enlacer avec ses deux bras. « Vous torturer… »

Will inspira profondément, puis leva les yeux pour regarder le docteur Lecter avec des yeux troubles et instables, pris dans la contemplation des hautes pommettes du docteur, de sa peau pâle et de chaque ligne familière de son expression sereine.

Il dit, dans un soupir brisé, « Je vous méprise plus que tout. »

Et puis il posa sa bouche sur les lèvres de l'autre homme, laissant ce qui les entourait s'effacer dans les ombres de ses rêves récurrents.


Hannibal se figea sous la surprise en sentant le baiser de Will sur ses lèvres. Il était prêt à faire face à beaucoup de réactions et d'impacts mentaux et complexes, mais il n'était définitivement pas prêt à ce que Will l'embrasse.

Il n'y avait aucun moyen rationnel de le décrire. Il sentait une pression humide et déplaisante sur ses lèvres et le goût d'un alcool bon marché. Il aurait dû reculer, éprouver de la répulsion, mais il se sentait complètement différent à la place…

Il aurait donné tous les mois passés dans des hôtels cinq étoiles, à manger les repas les plus exquis, à visiter de magnifiques paysages et à voir des villes fantastiques… pour une seule seconde de ce toucher à l'odeur d'alcool, collant et piquant sur sa bouche.

« Will… » Il voulait dire quelque chose, mais son esprit semblait avoir dérivé vers un autre état. D'une manière ou d'une autre, tout devenait sans forme et insaisissable quand la bouche de Will caressait la sienne.

L'instant d'après, il choisit de ne plus contempler. Il pressa ses doigts sur la nuque de Will, et força le jeune homme, avec une force soudaine, à approfondir le baiser. Leurs dents s'effleuraient, un souffle chaud emplissait sa bouche et il poussa avidement sa langue contre celle de Will. Il pouvait sentir le goût de la vodka mêlé à l'amertume des cachets et la nuance acide et aigre de la famine. Il pouvait littéralement goûter chaque heure de solitude et d'autodépréciation par laquelle était passé Will, et il lui semblait que par ce baiser déterminé et désespéré, Will pouvait aussi ressentir la douleur qu'avait dû endurer le docteur sans lui.

Le baiser en montrait trop, et Hannibal le savait, mais c'était trop tard pour y remédier. C'était un moment de joie étrange et crue.

Hannibal fut presque gêné des mots incontrôlés et instinctifs qui s'échappèrent de ses lèvres. « Je ne veux pas que tu aies une vie sans moi… Parce que je ne veux pas vivre dans un monde qui ne t'inclue pas. Je suis incapable de te laisser partir, en fin de compte, » prononça-t-il avec hâte. Après avoir dit ces mots, il vit que ça aurait été inutile d'essayer de préserver ce qui restait de son orgueil – il était déjà en ruine – alors il caressa à nouveau les lèvres de Will avec sa bouche, et termina sa confession, « Je sais que nous n'avons plus le temps, mais je ne peux pas m'empêcher de vouloir tout risquer pour toi, encore une fois. Je le veux toujours. »

« C'est trop tard. » La réponse de Will vint dans des syllabes basses et douloureuses. « C'est trop tard pour nous. »

« Je sais. »

Ils continuèrent les caresses rapides de leurs lèvres sans plus de paroles, se donnant l'un à l'autre des baisers doux.

Enfin, un des chiens devint las de voir les baisers imprévus et maladroits du couple, et laissa échapper un aboiement impatient.

Le son rauque brisa le sortilège lancé sur les deux hommes, et ils se séparèrent, la respiration chancelante. Will essuya de la salive de sa bouche.

« Euh… Qu'est-ce que vous comptez faire maintenant ? » demanda-t-il au docteur en se tournant vers l'arrière du camion avec une hâte nerveuse.

« J'ai tout préparé pour mon départ. »

Les yeux de Will s'assombrirent, bien qu'il ne semblât pas bouleversé. « Vous partez à nouveau, n'est-ce pas ? »

« Oui. » Hannibal entoura la taille de Will de son bras. « Cependant… » Et, doucement, mais avec une force impérative, il commença à pousser le jeune homme dans la direction du siège passager du van, « Quelqu'un, dont je tiens l'opinion en grande estime, a réussi à me convaincre de ne pas transformer mes sentiments en un hasard rationnel. Alors, cette fois – sans me préoccuper que ça soit trop tard ou non – je ne te laisse pas derrière. »


Fin

NdT : N'hésitez pas à commenter pour me dire ce que vous en avez pensé ^^ En tout cas, à bientôt pour d'autres traductions d'Hannigram ;D