Note de l'auteur : ...Et non, ce n'est pas un drabble ! Comme le nom de ce chapitre l'indique, il va "résoudre" vos interrogations, vos suppositions et je l'espère, vous faire rigoler un bon coup. Bonne lecture à tous ! Merci d'avoir suivi cette histoire déjantée jusqu'au bout. (Et n'oubliez pas de laisser des reviews pour donner votre avis sur cette chute.)


La Ligue, Résolutions

— ÇA SUFFIT !

Un silence de plomb enveloppa l'assemblée. Hancock cessa de tourmenter les oreilles de Doflamingo en lui hurlant ô combien elle lui était supérieure et qu'il ferait mieux de lui baiser les pieds, Law darda un oeillard d'acier de sous son chapeau à pois, Mihawk alla jusqu'à s'extirper de sa sieste bienfaitrice tandis que Kuma restait, comme à son habitude, impassible.
La bouche de Garp s'ouvrit si grand, ses yeux s'écarquillèrent si honteusement que Sengoku ne put se retenir de pouffer. En moins d'une demi-seconde, ses traits se crispèrent et l'ancien Amiral en Chef retrouva son imposante stature. En présence des Grands Corsaires, les Marines se devaient de rester digne. A l'inverse de Garp. Où d'innombrables photos compromettantes se promèneraient aux quatre coins de la base.
Sengoku cherchait toujours le coupable. Il mettrait sa chèvre à l'abattoir si l'investigateur de toute cette fumisterie n'était pas affublé d'un manteau à plumes roses ! Se giflant intérieurement pour ses dérivations, Sengoku reporta son attention sur le petit nouveau. Il en avait du culot, le clown. Oser interrompre cette réunion, ou plutôt oser interrompre les divers activités des Grands Corsaires pour une raison aussi futile que... Pour quelle raison, en fait ?

— Ça suffit !, répéta le Clown, hors de lui. Ses joues rivalisaient maintenant avec le rouge de sa proéminence nasale.

Aussi étrange que cela paraisse, même Garp ne pipait mot. Aucun son ne s'évadait de sa bouche : pas même un rire guttural.

— Vous êtes pire que votre petit-fils, Monkey D. Garp ! Vous savez faire que ça dans votre foutue lignée, essayer de bouffer ses pauvres créatures martyrisées par les hommes, changés en escargophones pour votre seul et unique utili-
— Fufufufu, on dirait que j'ai enfin un nom sur l'identité de mon voleur, s'amusa Doflamingo. Baggy tu vas-
— Baggy, ne me dis pas que c'est toi qui a libéré l'escargophone de l'Amiral en Chef Akainu !, s'étonna Sengoku, la mâchoire crispée. Il a bouillonné de rage jusqu'à détrui-
— ÇA SUFFIT ! Combien de fois faudra-t-il que je le répète ?

A mesure que sa colère émergeait, son nez grossissait. A moins que ce ne soit qu'un effet d'optique, exacerbé par l'attention toute particulière que Hancock portait à cette partie de l'anatomie de son confrère ?
Enveloppé dans sa superbe, Baggy le Clown, Grand Corsaire et pirate de renom, craint dans toutes les mers du globe, admiré par son équipage de bras cassés, attrapa avec une douceur infinie l'escargophone de Sengoku.

— Je lui rends sa liberté. Vice-Amiral Garp, vous subirez bientôt les foudres de la Ligue de Défense des Den Den Mushi. Préparez-vous.

Sur ces derniers mots, pensés effrayants mais prononcés de façon à provoquer l'hilarité, Baggy s'en alla.

.

.

.

Sur une île inconnue du Nouveau Monde, trois jours plus tard.

Une dizaine d'escargophones, libérés, savouraient un brin de verdure avec ravissement. Autour d'eux, un Grand Corsaire, trois pirates et une révolutionnaires savouraient une bouteille de rhum bien méritée.

— T'es sérieux, Baggy ? Tu les as vraiment tous fusillé du regard ?! J'pari que Hancock en a été tellement choqué que son dos s'est coincé tant elle s'est penché !, s'esclaffa l'ananas du groupe.
— Au contraire, elle a été émerveillée en grande pompe par mon cran ! Gyahahahah !
— Je pense plutôt qu'elle a été étonnée de voir à quel point ton nez rouge est énor-

Avant même que Baggy ne s'insurge, une patte blanche et velue bâillonna Koala. L'ananas parlant et son acolyte à la tignasse blonde digne d'une diva se détendirent immédiatement. Personne, absolument personne ne peut supporter les hurlements d'un Baggy irrité.
Avec lui, les décibels montent plus vite que ceux d'une opérette.
La tenancière de la taverne darda un œillard mécontent à l'étrange troupe. En plus de laisser des escargots salir sa table, il dérangeait la douce quiétude de son établissement. Ses pirates, que des êtres frustres, incapables de se tenir tranquille plus de cinq minutes !

— Désolé !, babilla l'ours polaire, retirant enfin sa main de la bouche de la révolutionnaire.
— Bepo, t'en as pas marre de t'excuser tout le temps ?, lança avec nonchalance la tête d'ananas.

Les mains derrière la tête, il se balançait négligemment sur sa chaise.

— Et toi Marco, t'en as pas marre de te balancer sur ta chaise ? Elle arrête pas d'grincer et ça me fait chier !, beugla Killer avant de faire tomber vicieusement son confrère pirate du haut de son perchoir.

L'ancien Commandant de la Première Flotte de Barbe Blanche s'éclata au sol, les yeux écarquillés par la surprise et la bouche formant un "o" parfait à graver dans les annales. Quelle troupe exotique, pensa la tenancière. Bien sûr, elle ne pensait pas qu'à la tignasse de l'homme qui se relevait en grognant, les fesses brûlantes. Leurs têtes lui disaient vaguement quelque chose. De même que leurs noms. Baggy, Marco, Bepo... Elle crut même entendre celui de Killer et de Koala. Des mioches aux caractères bien trempés et bien disparates, de son avis.

— Putain Killer, t'en as pas marre de râler comme une gonzesse à chaque truc qui te dérange ?, s'enflamma presque littéralement Marco.
— Répète un peu pour voir, ananas de mes deux !
— Vous savez ce qu'elle vous dit, la vraie gonzesse ?

Ne jamais se fier à la taille ridicule de Koala et encore moins à ses mains fluettes. Lorsqu'elle s'en servait pour cogner des abrutis, ils dévastaient tout sur leur passage.
Le silence retomba bientôt, ponctué par les éclats de rire de Baggy et les excuses incessantes de Bepo. Les deux bonds se calmèrent, effrayés par les poings fermés de la jeune femme. Deux des pirates les plus dangereux de la bande tremblaient devant une femme. Même la tenancière réussissait à sourire en essuyant une énième chope derrière son bar.

— Bien. Maintenant que le calme est revenu, peut-on commencer les choses sérieuses ?

Ils hochèrent tous la tête de concert. Même Baggy déglutit devant l'air menaçant qu'arborait Koala. Néanmoins, il se décida à prendre la parole. Après tout, le chef des opérations, c'était lui.

— Comme vous le savez déjà, la plupart de nos missions de sauvetages ont été réussies en grande pompe ! La mort de l'escargophone de Barbe Noire est toujours un mystère et j'attends toujours ton rapport à ce sujet, Koala. Quant à toi Bepo, tu as été formidable ! Sauver les soixante-sept escargophones de Doflamingo en une fois, c'était du génie !
— Désolé.
— Le plus dur reste à faire, mes amis. Il nous reste une dernière cible... Nous ne serons pas trop de cinq, sur ce coup-là.

Baggy plaqua au centre de la table, en prenant garde à ne pas effrayer les anciens escargophones, un avis de recherche au chiffre incroyable.

— Shanks le Roux !

— Et sinon, pour mon argent ?, murmura Killer. La proue de mon bateau ne va pas se réparer toute seule...