Bonjour, bonsoir à toutes et à tous.
Ce recueil traitera de la fabuleuse série Trône de fer. Nous pénétrerons dans le Westeros mais nous n'en ressortirons pas idem. Ca je vous l'assure.
Nous découvrirons les divers personnages peuplant le Royaume des sept couronnes à travers leurs histoires, leurs point de vue, leurs pensées.
Les chapitres seront indépendants les uns des autres, OS ou drabbles cela dépendra de mon inspiration.
Souvenez-vous… L'hiver vient…
Bonne lecture,
PerigrinTouque.
ooOoo
Premier OS : Varys.
Je murmure à ton oreille, entends-moi bien
Que faire quand on n'est pas un homme ? Un véritable mâle aux yeux des autres… Comment se placer dans cette horde de guerriers ? De rois, de souverains ? Et surtout, comment se faire accepter des autres ?
Telle est la vie de Varys, maître des chuchoteurs, comploteur et affabulateur devant l'éternel. Personne ne peut se vanter de percer ses secrets, ses véritables desseins. Il ne les montre à personne. Oh non, cela ne risque pas. Car lui plus que les autres sait qu'on ne peut compter que sur soit en ce bas monde, ne pas offrir sa confiance au premier venu. Ce personnage reste énigmatique aux yeux des notables et belles dames de la cour. Il en va ainsi, lorsque notre naissance n'est pas bien aisée, il faut s'approprier une seconde vie. Interpréter divers personnages pour ne pas divulguer qui on est réellement.
Mais qui es-tu Varys exactement ?
Acteur au talent méconnu, dirigeant de l'ombre tirant les ficelles invisibles de ses pantins que représentent les souverains du royaume. On ne le voit pas, on ne l'entend surtout pas mais lui repère tout, observe dans l'ombre tapis dans un coin sombre. A son service ; beaucoup d'oreilles indiscrètes lui murmurent des secrets d'alcôves, de bien vilaines rumeurs… Prince des clabaudages, aucun chuchotis ne lui échappe, il sait tout et devine le moindre détail gênant. Même sans lui parler directement, quand on croise l'eunuque mieux vaut changer de route ou bifurquer sans lui adresser un mot. S'il arrive à capturer ne serait-ce que l'espace d'une seconde vos pensées fugaces, vous courrez à votre perte.
L'homme de l'ombre arpente les couloirs du Donjon rouge sans être remarqué en souhaitant se faire oublier, nul n'appréhende ses pas sournois quand il s'approche. Varys passe inaperçu pour les beaux nobliaux de la cour. Il en connait tous les recoins, plus aucun corridor ne lui résiste, il se faufile telle une anguille dans un repli éloigné quand passe les messires. Ce château est son terrain de jeu grandeur nature, son échiquier personnel. Cela fait des années qu'il y vit et conseille – surtout marmotte – les diverses dynasties de rois régissant la contrée.
Tout le monde parle à son sujet… Des bruits de couloir lui parviennent sans grande difficulté, ces manants ne savent décidément pas garder leurs langues même pour des aristocrates. Surtout pour des gens de leur espèce.
Qu'importe. Oui au diable les racontars, les langues de vipères et les sournois. Varys n'en a cure parce que c'est un comédien dans l'âme, dissimulant ses ressentis à la perfection devant autrui. Jamais une faille de doute ne trahit son visage impassible et son air mystérieux. D'ailleurs son unique but et de servir le Royaume, uniquement lui. Si pour se faire il doit évincer ou lécher les bottes du souverain en place, il s'y emploiera. Nul ne connait sa véritable allégeance et c'est très bien ainsi. Comme cela il demeure une énigme et conserve sa place atypique pour jouer sa partie.
Quelque chose d'occulte émane de l'hongre, quelque chose de limite inquiétant. Emportées dans son sillage, des volutes de questions… Personne n'en a jamais trouvé les réponses. Seul un homme sait le tirer de ses réflexions sibyllines, un individu hors norme qui jongle extraordinairement avec les sentiments des gens. Un être doté d'un machiavélisme aussi poussé que lui.
Lord Baelish le contemple arriver dans la salle du trône un livre écrasé contre sa poitrine. Un petit sourire sardonique s'esquisse sur le coin de ses lèvres. Les hommes se jaugent, se scrutent et s'interrogent.
— Messire Varys, proclame Petyr en se courbant.
— Lord Baelish, imite l'eunuque.
— Quelle belle journée n'est-ce pas ? Je suppose que vous allez être extrêmement occupé encore… Vos oiseaux vont bien ? Vous ont-ils rapporté de bonnes nouvelles par delà les collines ?
— Oui mes journées sont toujours chargées voyez-vous… Je vous remercie de vous en soucier… Mes oiseaux n'ont de cesse de me murmurer de tendres paroles… Y compris sur votre maison très cher Lord.
Littlefingers tique mais ne relève pas. Seul son sourcil relevé dénote un état contrarié. Il contre-attaque.
— Oh fait je me suis toujours demandé ce que l'on ressentait lors de sa propre castration très cher Varys… Voyez-vous, cela m'intrigue… Pouvez-vous m'éclairer sur ce sujet ?
— Pourquoi vous posez-vous toutes ces questions sur mon humble personne, simule le diplomate. Vous demanderais-je moi, ce qu'il se passe de scabreux lorsque vous refermez les volets de votre maison particulière… Hum ?
— Allons, allons ne vous vexez pas mon ami… Cela est juste de la curiosité, pure et simple. N'y voyez pas un objet quelconque de moquerie…
— Comme vous pouvez l'imaginer cela n'a rien d'agréable.
— Je vois, s'interroge Petyr en se caressant le menton. Mais… Où sont-elles dites-moi ? Ne vous manque-t-elles pas ? Qui dans cet immense royaume détient les couilles de maître Varys dans une boîte ? Je me le demande…
L'air narquois du Grand Argentier n'émeut pas le moins du monde son vis-à-vis qui se contente de le regarder l'air indéchiffrable sans répondre quoi que se soit. Ils sont vite interrompus par les pas élégants de la reine qui vient de faire son entrée. Tous deux se courbent en se lançant à chaque une œillade meurtrière.
S'il est un ennemi à craindre sur les terres des sept couronnes, il se peut que se soit la représentation d'un manipulateur sans titre, bien pire que les plus ignobles des rois fous… Varys se sourit à lui-même en se redressant : il adore les joutes coriaces, la partie n'en est que plus intéressante.
FIN