Ah ahahahah… j'y suis arrivée ! Enfin, ce foutu chapitre a été actualisé (désolée Tamaki, sérieusement, désolée).
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Donc, voici l'épilogue pour tout le monde, il a été long à faire, pas le temps de m'y mettre sérieusement donc… voilà quoi, Merci pour toutes vos reviews (à Ed pour sa review dans le dernier chapitre) et vos mises en favoris, ça fait très plaisir à voir.
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Il se peut que d'autres fictions Teen Wolf viennent sur mon panel, mais encore faut-il qu'elles sortent de mon crâne donc… pas dans la semaine, je pense.
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Sur ce, bonne lecture,
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Epilogue
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Beacon Hills, sept ans plus tard…
Derek Hale venait de vider le dernier carton de déménagement qui encombrait le placard de son loft. Après avoir emménagé, il y a près de six mois, il s'était décidé à clôturer cette partie pour enfin voir « devant lui ».
L'installation dans le loft de Derek avait été une décision difficile à expliquer à sa famille, sa mère préférant le garder « sous contrôle » à chaque instant par crainte qu'il ne rechute et recommence à céder à ses instincts.
Derek grimaça en repensant aux années qui s'étaient écoulées, restant debout face au placard qui semblait bien vide désormais, comme s'il était en attente d'un arrivage de cartons appartenant à une autre personne et se plongea un peu dans ses souvenirs.
Après l'incendie, il avait eu beaucoup de mal à s'adapter à la perte de son « compagnon » alors qu'il savait qu'un autre Genim était déjà né, contrariant ses instincts qui étaient devenus plus sauvages, lui imposant de le retrouver afin de le garder en sécurité. Derek avait d'ailleurs eu plusieurs fois des affrontements avec sa mère – et les répercussions que cela engendrait – alors qu'elle lui refusait l'accès à cette clé USB qu'il n'avait, à ce moment-là, toujours pas vu.
Il estimait aller mieux et savoir que sa mère dissimulait cette partie de son compagnon l'énervait au plus haut point.
Derek avait repris difficilement les cours, abandonnant le basket, s'isolant un peu de ses amis qui ne comprenaient pas le problème avant de soupirer en le surnommant « lunatique », l'ironie de l'appellation leur échappant tandis que Derek ricanait parfois dans son coin. Peu de temps avant ses examens de fin d'année, alors qu'il se baladait avec son oncle Peter, à l'origine venu chercher quelque chose pour son fils, une petite odeur familière l'avait frôlé dans un des magasins de la ville. Derek avait laissé Peter à ses recherches et s'était dirigé vers la section librairie de la boutique, tombant sur deux silhouettes inconnues qui se chamaillaient à grand renfort de voix aigües et de coups de coude.
Le Bêta n'avait pas compris immédiatement, ne les reconnaissant pas. Il avait observé avec amusement le petit garçon aux cheveux châtain hirsutes expliquer avec un ton de voix agacé à son ami aux cheveux bruns ébouriffés que « non, Marvel et DC n'étaient pas la même chose et que même si Ironman était très impressionnant, Batman le battait avec facilité car – toujours selon le gosse – rien ne pourrait battre la batmobile, même pas le costume d'Ironman. »
Derek avait ricané, attirant sur lui le grand regard marron affolé de celui qui se faisait pratiquement houspiller par son ami et l'espace d'un instant, Derek fut tenté de le sauver, un petit écho en lui mêlant les traits de son visage à celui de Dylan, son petit frère. Le jeune garçon, âgé d'à peine une douzaine d'années, le fixait avec un air terrifié, semblant ne rien comprendre du monologue enflammé de son camarade qui lui tournait toujours le dos, fixant avec passion le comics qu'il tenait entre ses mains et qu'il agitait doucement au gré de ses explications. La fine silhouette était vêtue d'un short en jean bleu et d'un tee-shirt vert foncé à l'inverse de son ami qui portait un short beige et un haut noir. Derek avait souri avec amusement au gosse qui le fixait avec des yeux de plus en plus suppliant avant que Peter ne l'appelle pour partir, ne regardant même pas les deux petits humains qui s'éloignèrent en courant, laissant tomber les comics pour rattraper deux femmes qui quittaient la boutique.
Ce qui stoppa Derek, ce fut l'odeur qui suivit le jeune fan de Batman, tellement différente de celle qu'il avait eu l'habitude de sentir, quelques mois auparavant, cette odeur qui avait été mêlée à la sienne et qui flottait vers lui comme un chemin à prendre, différente, pure et douce. Il avait alors compris que son futur compagnon venait de refaire surface dans sa vie, même si le jeune homme ne pouvait pas l'avoir maintenant.
Peter l'avait vu se figer avec les yeux mi-clos, presque envoûté par l'odeur, avant de lever un sourcil et de renifler doucement pour savoir ce qui avait interloqué son neveu, découvrant cette même odeur qui semblait suivre Derek dans la maison les premiers jours après le feu. Les deux Bêtas s'étaient alors retrouvés sur le parking à regarder la jeep bleue partir au loin, deux enfants assis sur la banquette arrière, déjà familiers et pourtant encore inconnus des Hale.
Cette brève rencontre fut pourtant, selon les siens, le premier pas vers la réhabilitation de Derek. Plus calme depuis qu'il avait croisé le jeune garçon, comprenant qu'il devait attendre, il avait recherché les différents liens que pouvaient avoir les humains avec les loups – selon l'indication que ce dieu, Chaos, lui avait donnée. Derek s'était battu avec ses instincts qui lui hurlaient de chercher la jeep bleue, quitte à traquer les écoles pour trouver son compagnon afin de l'enfermer avec lui, en sécurité.
Sa mère, en remarquant sa bonne conduite et le retour du calme chez son fils, lui avait conseillé plusieurs manuscrits, le surveillant toujours dans ses recherches pour suivre son évolution mentale. Il avait alors découvert les liens et à sa grande gêne, compris ceux qui l'avaient uni à l'adulte qui les avait sauvés. Ses joues n'avaient pas quitté la couleur rouge pendant quelque temps quand il comprit qu'il s'était accouplé avec cet homme, que son corps et son instinct le plus sauvage avaient décidé de se nouer avec lui pour mieux mélanger leurs odeurs, le faisant entièrement sien.
Quand il eut terminé de rechercher tout ce qu'il pouvait en matière de liens avec les humains, comprenant les propos que le dieu avait tenu vis-à-vis de Genim et lui, Talia avait pensé qu'il était assez stable pour lui donner enfin ce « bout de viande » qu'elle agitait devant son nez pour l'appâter. Cette clé USB qu'il avait toujours voulu avoir et qu'il gardait maintenant en sa possession, même s'il ne l'avait plus vu depuis un long moment.
Derek avait alors vu les photos prises de ce qui aurait été sa meute mais surtout de son couple avec « Stiles » et regardé les vidéos. L'une d'entre elle avait été visionnée plus d'une fois. Derek avait pu voir avec un peu d'amusement mêlé à de la gêne combien Genim (ou Stiles comme il se faisait appeler dans les vidéo) semblait être hypnotisé par sa bouche. Il se stoppait parfois complètement de parler pour fixer ses lèvres entrouvertes, pendant de longues secondes avant de se secouer et recommencer son discourt avant que son « lui » adulte ne sourit ou parle, faisant Stiles reproduire les mêmes actions.
Derek cligna des yeux et revint à lui avant de se déplacer vers le salon, passant par l'imposante arche de pierres pour arriver dans la pièce principale quand il se cogna le genou contre sa table basse, jurant entre ses dents contre Cora qui devait l'avoir déplacée exprès. Se massant la rotule d'une main, il souleva le lourd meuble de bois et de fer de l'autre, usant de sa force de loup-garou pour la replacer à son emplacement d'origine, entre son large canapé confortable et sa bibliothèque posée contre le mur de droite et perpendiculaire à la télévision, près de la baie vitrée.
Le jeune homme aimait son loft et les travaux qu'il avait demandé de faire à Colton, même s'il avait payé son cousin et son équipe avec l'argent qu'il avait économisé depuis qu'il avait commencé à travailler en tant que Paramedic, ou « vulgairement parlant » infirmier/ambulancier à Brooklyn.
Derek s'effondra sur son canapé, soupirant doucement de bien-être en sentant le doux tissu noir pratiquement épouser son corps pour le bercer. Il regarda avec des yeux las sa large pièce à vivre, heureux comme il l'avait rarement été avant de revenir à Beacon Hills.
Partir pour New York rejoindre Laura n'avait pas été une décision de Derek, mais de sa mère. Le jeune homme ne pouvait pas lui en vouloir après ce qu'il avait presque fait. Le beau brun se passa la main sur les yeux avec une moue à la fois amusée et dépitée en se souvenant du peu de contrôle qu'il avait eu ce jour-là.
Cela s'était déroulé un matin de mai. En compagnie de Peter, Derek s'était dirigé vers le parc non loin de la réserve pour courir le long de la piste autour du lac, changeant pour une fois de leurs habitudes boisées. Tout se passait bien, les deux jeunes hommes bavardaient ensemble malgré leur course quand un ballon vint heurter le torse de Peter avant de rebondir vers Derek qui l'attrapa promptement. Une voix chuchota un « Oh, merde… » avant de hurler des « Désolé, monsieur ! » qui suivaient un rythme rapide alors que le jeune garçon arrivait en courant, le rouge aux joues et les épaules recroquevillées en entendant une voix adulte crier un « Stiles ! » qui figea les deux loups-garous.
Cela n'aurait pas pu tomber à un pire moment, songea Derek avec un ricanement embarrassé face à son comportement à ce moment-là. Il se souvenait s'être figé avec le ballon entre les mains, observant sans esquisser le moindre mouvement la silhouette masculine courir vers eux. Ses instincts étaient éveillés, comme en attente et si Derek possédait cette forme de loup qu'il avait vu en photo, il aurait eu les oreilles droites et la queue raide, comme un animal pressentant une chasse importante.
Le jeune garçon s'était excusé auprès de Peter qui lui avait souri gentiment, regardant au loin vers le nouveau shérif Stilinski qui secouait la tête d'un air accablé face à la maladresse de son fils. Le regard ambre s'était déporté ensuite vers Derek et le temps s'était figé.
Le jeune paramedic se releva de son fauteuil pour se diriger vers la cuisine, ouvrant un placard pour attraper un verre et reparti vers le frigidaire, regardant l'une des images imprimées qu'il avait sorti de la clé USB, l'une de ses photos préférées. On pouvait le voir enlacer Stiles, le jeune homme était vêtu d'une chemise écossaise dont les manches étaient relevées et un tee-shirt noir dessous, visible par le bas de sa chemise un peu relevée. « Ce » Derek avait enfoui son visage dans son cou, frottant le nez contre son cou et la marque d'accouplement alors que son compagnon riait aux éclats. Derek ne pouvait ignorer le large sourire qu'il distinguer sur « son » visage.
Quand Derek l'avait imprimée, il n'avait jamais voulu la retirer ensuite de son bureau, de sa chambre dans l'appartement de Laura à Brooklyn ou maintenant, paradant sur son frigidaire. Il y tenait même s'il était conscient que ce n'était pas « eux ».
Derek sortit la brique de lait du meuble pour s'en servir un verre, avant de la replacer, fermant la porte d'un revers de main un peu las.
A l'heure actuelle, il ne savait toujours pas ce qu'il s'était passé entre la rencontre de leurs regards et le moment où Peter l'avait déposé, haletant et ensanglanté dans le bureau de sa mère. Son oncle préféré était dans le même état et de ce qu'il avait pu raconter en le maintenant au sol, Derek avait perdu le contrôle.
Ils avaient pu retracer ce qu'il s'était passé après que Peter ait été soulagé de sa position où il bloquait son neveu par le père du jeune homme et son grand-père, les deux adultes maintenant un Derek un peu sauvage et au dur regard bleu contre un fauteuil tandis que le Bêta expliquait à son Alpha la scène. L'enfant s'était tenu près de Peter, plus que de Derek, ce qui l'avait probablement sauvé à ce moment-là. Il s'était approché pour s'excuser de les avoir heurtés avec son ballon avant de tourner les talons avec celui-ci une fois que Peter l'avait attrapé des mains de son neveu quand Stiles avait regardé Derek dans les yeux.
Tous les jeunes membres humains d'une meute savaient qu'il ne fallait pas fuir un prédateur, jamais tourner le dos au loup après un contact visuel direct car il pouvait considérer ça comme une invitation à le pourchasser… c'était ce qu'il avait failli se passer. L'instinct déjà fragilisé de Derek avait provoqué cette envie chez lui, obligeant son oncle à le maintenir fermement contre lui, les mains dans le dos, jusqu'à ce que l'enfant ne parte dans le véhicule de police avec son père.
Derek s'était alors déchaîné contre Peter, le rendant responsable du fait que sa proie lui avait échappé, que son compagnon l'avait quitté une nouvelle fois. Les deux loups-garous pouvaient s'estimer heureux de ne pas se trouver à proximité de la foule, Peter ayant eu l'intelligence de les éloigner des pistes pour les enfoncer rapidement dans la réserve quand Derek l'avait attaqué durement, ses crocs et ses griffes plongeant dans les épaules de l'adulte qui le tirait toujours vers la maison et l'Alpha qui pourrait contrôler le jeune homme.
Il soupira en rinçant rapidement son verre pour le laisser ensuite s'égoutter. La décision de le faire partir à New York, avec Laura, avait été prudente, il le savait, mais cela n'avait en rien apaisé ses sens déjà bouleversés. Beacon Hills et Brooklyn étaient totalement différents, de mentalité différente aussi et pour une fois, Derek était passé de prédateur à proie face aux regards affamés que les hommes et les femmes portaient sur sa personne quand il avait emménagé avec sa soeur.
Derek avait rapidement dû mettre les points sur les « i » en expliquant qu'il voulait déjà quelqu'un mais cela n'avait pas empêché plus d'une personne de lui laisser son numéro, au cas où il voudrait s'amuser en attendant. Même si la proposition aurait pu avoir son charme à une époque où sa libido était en furie, le fait de toucher un autre que son compagnon le dégoûtait, amusant malgré elle Laura en voyant le visage pincé de son frère quand une de ses amies lui chuchoter combien il pouvait être sexy, sans se douter que le jeune homme pouvait tout entendre.
Peu de temps après son emménagement avec Laura, ils avaient entendu parler aux informations d'un accident qui avait coûté la vie à deux personnes, la voiture s'échouant dans un ravin avant d'exploser. Le véhicule avait été identifié comme étant celui de Gérard Argent et les deux corps retrouvés comme ceux du patriarche Argent et de sa fille handicapée moteur, Kate. Laura avait appelé sa mère pour l'informer de ces nouvelles alors que Derek restait figé face à la télévision, regardant sans y croire les photos affichées à l'écran tandis que le présentateur du journal mentionnait une enquête suite à cet accident.
La nouvelle fut malgré tout un soulagement pour Derek qui avait toujours craint le retour de Kate Argent pour finir le travail avec sa famille. Le jeune Bêta put se plonger dans la vie new-yorkaise et ses études.
Ce fut à Brooklyn que Derek comprit quel métier, il désirait réellement faire. L'appartement de Laura étant proche de la caserne des pompiers, Derek avait été réveillé à de nombreuses reprises en entendant la sirène retentir, même si sa sœur lui assurait qu'il finirait par s'y habituer. L'alerte de la caserne n'était pas ce qui lui faisait le plus peur, mais plutôt l'incendie qu'elle lui rappelait.
Laura avait demandé à un de ses amis en relation avec la caserne si son frère pouvait venir visiter, expliquant à demi-mot le début d'incendie qui aurait pu être fatal, il y avait deux ans. Le Chef Moore avait alors accueilli Derek avec un regard gris direct, le visage neutre alors qu'il racontait au jeune homme qu'il avait également vécu la même chose adolescent, perdant son père et son petit frère dans un incendie, le laissant seul avec sa mère – alors au travail – et sa sœur de cinq ans que le jeune adolescent de quinze ans avait pu attraper avant de fuir le feu. L'officier avait offert à Derek un tour de la caserne, lui montrant les camions, les différents engins exploitables, les lances, les haches et tout le matériel à leur disposition pour sauver des vies.
Ce fut cette particularité dans son discours qui intéressa le plus Derek. Il ne combattrait pas un feu, ne s'en sentant pas capable… mais sauver des vies. Il voulait sauver les vies de personnes en danger, il pouvait le faire, même en étant un loup-garou, Ian était bien infirmier au Memorial Hospital de Beacon Hills.
Le Chef Moore avait donc vu partir un jeune homme pensif mais qui se tenait déjà plus droit que lors de son arrivée, avec en poche une documentation sur les premiers soins à effectuer en cas d'accident et surtout, les dates éventuelles pour se présenter aux examens en vu d'exercer un de ces métiers.
Derek s'était entretenu avec sa sœur au préalable, l'avis de Laura comptait toujours énormément pour lui. La jeune femme avait été plus qu'impressionnée par cette envie de carrière et l'avait encouragé à le dire à sa mère, puis à se lancer. Le jeune homme avait alors appelé sa mère, lui chuchotant cette envie d'une voix un peu timide, déclenchant une douce moquerie chez Laura qui le collait pour mieux entendre et les chauds encouragements de Talia qui lui promit d'envoyer l'argent nécessaire à ses besoins.
Il s'était alors dirigé vers cet avenir, passant son permis dans l'état de New York, continuant ses études en vu d'obtenir son diplôme d'Histoire tout en s'engageant dans des cours du soir pour passer un diplôme d'infirmier. Derek avait vingt-deux ans et possédait maintenant deux diplômes universitaires qui pouvaient lui offrir deux carrières différentes. L'un pouvait l'amener à enseigner l'Histoire s'il le désirait, l'autre lui ouvrait la voie vers ce qu'il avait décidé de faire, sauver des vies.
Toujours posté à New York avec sa sœur, il avait passé ses certificats d'urgences médicales obligatoires avant d'enchaîner sur le certificat d'EMT, un certificat d'aptitude à l'urgence passé en quatorze longues heures à répondre à des questions.
Derek gloussa malgré lui en se dirigeant vers la baie vitrée. En dépit de tout ça, jamais son compagnon ne l'avait quitté mentalement, toujours là, telle une petite luciole à attraper quand il le pourrait.
Le jeune homme regarda la ville plus bas, pensant aux nombreuses fois où il était revenu à Beacon Hills et avait dû rester loin de Stiles, car il était toujours trop tôt pour les normes, son compagnon étant trop jeune pour se lier à lui.
Il était revenu une première fois à la mort de Claudie Stilinski, la mère de Stiles, furieux contre Talia de ne pas avoir proposé la morsure à la mère de son compagnon, avant de comprendre que la morsure ne pouvait pas tout guérir. Derek apprit que la morsure d'un Alpha ne pouvait pas soigner les maladies graves comme les tumeurs, ou encore un écrasement de la colonne vertébrale. Certaines choses leur étaient impossibles à contrôler. Derek avait alors assisté à l'enterrement, pleurnichant à mi-voix en voyant son compagnon si affligé, sous la poigne ferme de sa mère. Derek avait pu approcher le shérif et son fils pour les condoléances mais n'avait pu retirer son regard peiné de celui sans vie de Stiles.
Ce fut de lui-même qu'il était reparti à Brooklyn, conscient que l'adolescent de treize ans devait se reconstruire après cette perte. Il s'était lancé dans les études pour oublier un peu ce regard vide qui l'avait fixé quelque temps avant de se déporter vers la tombe de sa mère.
La seconde fois qu'il était revenu dans sa ville natale fut trois ans plus tard pour accueillir dans leur famille Erica Reyes et Isaac Lahey. Il les avait reconnus très facilement, et comprit ce que voulait faire sa mère, unir sa meute à celle qu'avait eu son fils dans le futur. A leur grand étonnement, les deux nouveaux Bêtas s'étaient adaptés assez facilement à leur condition de loup-garou, trouvant leur ancre presque dès la première lune.
Erica fut adoptée par le clan, et même si elle ne vivait pas dans la maison, sa mère Natalia lui accorda beaucoup de liberté une fois que Cora et Christina devinrent très proches de la jeune fille, les deux jeunes femmes prenant sous leur aile cette jeune fille timide qui n'osait alors pas s'avancer seule dans la découverte des changements opérés sur son corps. Derek avait ensuite pu apercevoir la jeune femme des photos, souriant d'un air décidé mais ayant toujours ce regard farouche quand elle le voyait, semblant chercher son approbation.
Isaac eut un changement quasi similaire, même s'il avait été plus proche de Dylan, le petit frère de Derek que de lui. Le blond aux cheveux bouclés et au regard bleu ciel tranchait violemment avec la famille de bruns qu'étaient les Hale, tout comme Erica, mais sa douceur lui avait permis de s'intégrer très facilement. Sa garde avait été confiée à Talia après qu'elle ait pris le père du jeune homme sur le fait, en train de battre l'adolescent sans regret. L'homme avait signé une décharge et avait disparu de la circulation, s'il était mort ou pas, Isaac ne semblait pas s'en soucier et ne demandait rien à son Alpha. Isaac avait aménagé dans le manoir Hale sans discuter, heureux de se retrouver avec la famille de « son Alpha ».
Derek et Talia furent stupéfaits quand ils comprirent que Isaac et Erica paraissaient toujours demander l'aval du jeune homme pour accepter les ordres de leur Apha, semblant attendre quelque chose qu'ils ignoraient. Plus d'une fois, alors qu'il revenait du travail, son téléphone sonnait et la voix un peu rauque d'Erica ou celle douce et timide d'Isaac lui parlait pendant des heures, l'informant de leurs cours, de leurs amis et surtout, demandant ce que Derek faisait actuellement et s'ils lui manquaient.
Le jeune Bêta acceptait sans peine les excentricités de ses nouveaux frères et sœurs, sans pour autant retirer de son esprit qu'ils avaient un comportement étrange.
Ces excentricités furent même nombreuses après ça, à tel point que la meute originelle des Hale commença à se poser des questions, surtout quand Vernon Boyd arriva à son tour sans s'annoncer. La meute fut surprise et Erica couina avant de lui sauter dessus sans sommation en frottant son visage dans son cou pour déposer son odeur, chose qui amena un rictus aux lèvres du jeune homme stoïque qui demanda presque aussitôt Derek.
Talia dut lui expliquer que son fils était encore à Brooklyn et qu'il n'était pas l'Alpha, Boyd se renfrognant à cette annonce avant qu'elle ne lui propose la morsure. Après Boyd, ce fut Lydia Martin qui tira de la main son petit ami Jackson pour qu'il puisse bénéficier de la morsure, râlant contre Derek de cette lenteur qu'il avait à proposer ou accorder la morsure à son petit ami tandis qu'elle observait d'un air méfiant Peter.
Lors des retours de Derek, ces petits « ajouts » à la meute familiale lui sautaient alors presque immédiatement dessus, le laissant en paix quelques instants, mais revenant souvent à la porte du salon, de la cuisine ou encore de sa chambre pour vérifier qu'il était là. Plus d'une fois, le jeune homme s'était réveillé avec quelques longs cheveux blonds dans la bouche quand Erica dormait sur lui ou encore pris en cuillère par Boyd qui l'enlaçait tandis qu'Isaac dormait en boule contre son torse.
Laura avait pris plus d'une photo compromettante de ces séances de « flaques de câlins » comme elle les appelait et la venue de Jackson la journée suivante rajoutait encore des membres à la mêlée avec Lydia et lui.
Scott McCall vint plus tard dans la meute, vers l'âge de dix-sept ans quand une crise d'asthme manqua de le tuer. Le jeune homme était parti dans les bois en compagnie de son meilleur ami, et avait perdu son inhalateur. Ce fut en le recherchant que la crise était survenue, attirant Talia qui entendait sa respiration difficile et après un accord presque arraché de force par un Stiles en larmes, Scott intégra la meute.
Stiles était humain mais les Hale n'avaient pas peur qu'il les dénonce, lui faisant aveuglément confiance, s'attirant plus d'une fois un regard pensif du jeune Stilinski.
Scott fut le seul à ne pas bénéficier du retour de Derek, le jeune homme se méfiant de ses réactions face à son compagnon maintenant dans la confidence. Le brun à la mâchoire de biais savait qu'il existait, l'appelant au téléphone comme les autres, lui aussi soumis à ce besoin étrange d'être plus proche de Derek. L'adulte avait alors pris un abonnement téléphonique plus important et s'était vu obliger de réaliser un planning pour que chacun puisse l'appeler une fois dans la semaine sous le regard hilare de Laura.
Lorsque le jeune Paramedic avait annoncé alors qu'il allait sur ses vingt-quatre ans qu'il désirait revenir à Beacon Hills pour y exercer son métier, et se rapprocher des siens, tous furent ravis, mais ceux qui s'étaient le plus manifestés furent encore les « chiots » comme les appelait Peter. Derek avait soumis l'idée de chercher ce loft qu'ils avaient vu en image sur la clé USB de l'ancien émissaire, mais ce fut Isaac qui les redirigea aussitôt vers celui-ci sans faire de recherche, à l'instinct, semblait-il.
La requête la plus étrange adressée à Talia fut celle de Chris Argent qui demanda l'accord pour séjourner sur son territoire afin que sa fille se rapproche de « sa famille ». Cette sollicitation les avait stupéfaits, étant donné que les Argent n'avaient aucune famille à Beacon Hills, mais la réaction des chiots fut encore plus étrange. L'accord avait été verbal, le chasseur se tenait bien droit face au manoir Hale sous le regard attentif de Victoria à ses côtés et les sourires d'attente des jeunes loups et humains qui frétillaient d'envie de sauter sur l'homme. Malgré le regard noir que Chris leur lançait parfois, vite contredit par une crispation de ses lèvres qui semblait indiquer un sourire retenu, il avait indiqué que sa fille était déjà à la maison, et Scott avait rapidement disparu dans les bois sous le regard pâle du chasseur, conscient qu'il venait d'envoyer un loup vers son enfant.
Tous semblaient savoir quelque chose que Talia ignorait, même si elle se doutait parfois de ce que c'était, le dieu avait été clair sur le fait que Derek serait récompensé de ses recherches.
Quand elle avait questionné ses jeunes loups, tous avaient expliqué qu'ils avaient eu des rêves, des souvenirs qui venaient parfois s'intégrer à leur mémoire, des souvenirs d'un avenir en famille avec Derek… mais que Stiles semblait être bloqué par quelque chose.
Puis, le loft de Derek fut terminé, amenant le jeune Bêta à revenir près des siens, à s'acclimater à son logement, à cette vie « seul » qui devint peu à peu une vie en groupe quand il se rendit compte que les jeunes loups passaient le plus clair de leur temps avec lui, chez lui, et ce dès la sortie de cours.
Derek fronça les sourcils, songeant à son compagnon qui n'était encore jamais venu chez lui, malgré le fait qu'il avait compris le lien avec ce qu'il était dans leur passé… ou leur futur éventuel. Un puissant émissaire… son compagnon…
Un cognement contre la porte de son loft l'intrigua, sachant que les autres loups devaient être en cours à ce moment de la journée. En se rapprochant, l'odeur de celui qui se trouvait derrière la cloison le figea un instant avant d'accélérer son pas. Derek bondit sur la petite avancée qui menait à la porte et l'ouvrit rapidement, dévorant des yeux la haute silhouette du jeune homme qui lui faisait face.
Stiles était à la fois identique et sensiblement différent des photos. Ses cheveux étaient un peu plus longs, il les avait laissé pousser avant de les couper en une coiffure échevelée comme s'il venait de se lever. Son regard ambre était légèrement inquiet mais aussi franc alors qu'il regardait de haut en bas Derek qu'il n'avait vu qu'en photo chez les Hale ou l'image légèrement fausse de ses « souvenirs », observant sans rien dire mais appréciant le haut bordeaux et le jean moulant qu'il portait. Lui-même était vêtu d'une chemise écossaise dont les manches étaient relevées et un tee-shirt noir dessous, un peu moulant qui fit écarquiller les yeux du bêta en songeant à la photo sur son frigidaire dont Stiles semblait en être issu. Son jean était un peu large, tombant sur sa taille et dévoilant sûrement le haut de son boxer alors que les jambes retombaient sur ses converses noires.
« Je me souviens de tout… », informa le jeune homme en levant le menton d'un air de défi.
Derek le dévorait des yeux, suivant du regard la ligne de grains de beauté qui ponctuait son visage. Il avait entendu ce qu'il avait dit, mais ne réussissait pas à réaliser ce que cela impliquait réellement, inconscient du bruit de pas rapides qui arrivait dans leur direction. Derek regarda sans y croire la main tendue du jeune homme qui leva un sourcil sarcastique dans sa direction, insistant sur sa main offerte entre eux.
« Stiles Stilinski… enfin, je crois que tu me connais aussi sous le nom de Genim, si je me souviens bien… même si tu as interdiction de le dire à voix haute ! chuchota-t-il rapidement en se penchant vers lui. Sinon… je peux entrer ? Depuis le temps que j'attends d'avoir dix-huit ans et venir te voir et omph ! »
Sa voix se coupa alors que le loup-garou l'attirait à lui, l'enserrant dans ses bras pour enfouir son visage dans le creux de son cou. Derek manqua de couiner en sentant les grandes mains du plus jeune caresser son dos par-dessus son tee-shirt bordeaux pour le calmer, entendant le petit rire étouffé de Stiles alors qu'il essayait de continuer à parler, conscient que Derek reculait peu à peu dans son loft sans refermer la porte derrière eux.
« D'aaaacc… on se câline… ça arrive enfin, Sourwolf… essaie de ne pas m'étouffer quand même ! »
Le petit rire de Stiles masqua le sarcasme, surtout quand Derek frotta son nez où la marque d'accouplement devrait être faite chez lui. Les yeux verts du Paramedic fixaient l'ombre d'une cicatrice de morsure sur la peau de Stiles, comme un rappel de ses dents. La joue du Bêta contre la mâchoire du jeune homme déclencha un frisson chez Stiles mais calma les instincts de Derek autrefois chamboulés avec le contentement de savoir son compagnon entre ses bras.
« Je sais, je suis trop pour toi, tu ne peux pas te remettre de ma vue mais si tu pouvais… bon, d'accord, continue à me câliner à mort, ça marche, je patiente… »
Un rire attira l'attention de Derek vers la porte d'entrée, et il vit Isaac avec un grand sourire aux lèvres en les fixant, tremblant du besoin de leur sauter dessus avec Danny à ses côtés, souriant de toutes ses dents et affichant ses fossettes, Erica tenait la main de Boyd, mais le garçon semblait plutôt la retenir de jaillir sur eux. Jackson affichait un visage dégoûté mais l'éclat de ses yeux démentait cette aversion, l'impatience le faisait avancer d'un pas à chaque fois que Lydia à ses côtés ne le regardait pas. Derek croisa le regard marron chaud de Scott, échangeant un sourire avec son « autre petit frère » quand il vit la main fine d'Allison dans la sienne.
Derek sentait ses yeux se remplir de larmes malgré lui, et les cacha en enfouissant son visage contre la tête de Stiles, chutant avec lui dans le canapé, faisant venir à eux les « chiots » qui leur bondirent dessus dans un joyeux chahut, arrachant un bruyant halètement de son compagnon, toujours allongé sur lui, étouffé sous les corps des autres.
« Bordel… vous m'étouffez, bande de cinglés ! hoqueta Stiles.
— La ferme, Stilinski ! grogna Jackson quelque part sous le bras droit de Derek, le Bêta ne sachant même pas comment le blond avait fait pour passer sous son bras.
— Toi, la ferme… Bon Dieu… Sourwolf, il va vraiment falloir expliquer tout ça à mon père ! Tu ne peux pas imaginer combien de fois j'ai dû… aïe ! Isaac, c'est mon bras ça, pas un os à mâcher !... dû esquiver ses questions quand je me souvenais de… non, Erica, tu ne glisses pas ta main sous mon haut !
— Oh allez, tu as l'habitude ! Je te flaire seulement…
— Va flairer Boyd, pas moi ! s'offusqua Stiles en se dandinant un peu, inconscient du fait qu'il frottait son corps contre Derek qui ferma les yeux en essayant de se contrôler.
— C'est déjà fait ! répondit la voix boudeuse de la blonde.
— Mouais… c'est non quand même ! Donc, Sourwolf, il va falloir venir chez moi samedi car j'ai déjà prévenu mon père… A qui est la main qui me pelote les fesses ? demanda-t-il soudainement d'une voix aigüe.
— Oups, désolée, Stiles ! gloussa Allison qui cacha son visage contre le haut de Scott. Ma main a dérapé…
— Qu'elle dérape ailleurs que sur mes miches, Allison ! Mon père nous attend samedi… je ne sais pas comment il sait, mais il a ce regard amusé qui annonce rien qui vaill… bon, ok, le prochain qui me lèche un bras, je le fous à la niche, c'est clair ? »
Derek sourit, écoutant d'une oreille les plaintes joyeuses d'une partie de sa meute, les rires doux d'Allison et Lydia, imaginant les sourires de chiot de Scott et Isaac, se gorgeant de l'odeur mêlée des siens et soupira de bien-être, les bras toujours serrés autour de Stiles qui gesticulait et se plaignait à qui mieux-mieux.
Le Bêta ferma les yeux, sentant un flot de souvenirs venir à lui, ces moments où ils s'étaient tous trouvés, forant leur place dans sa mémoire comme s'ils avaient aussi existé dans cette vie, le faisant inspirer profondément l'odeur de sa meute, chuchotant un doux « merci » mental à ce dieu.
Il pouvait sentir une puissance monter en lui alors que ses Bêtas le reconnaissaient inconsciemment ou non comme leur Alpha. Il savait que s'il ouvrait les yeux maintenant, les autres verraient le rouge noyer ses prunelles vertes. Il ne savait pas comment il expliquerait cela à sa mère qui devait déjà sentir le retrait d'une petite partie de sa meute, comme le laissait supposer son téléphone qui s'était mis à sonner dans sa poche.
Derek ne voulait pas répondre maintenant, pas alors qu'il avait enfin son compagnon dans ses bras qui essayait de continuer à parler malgré les mains qui lui caressaient les joues, la nuque ou les cheveux, ses amis déposant leur odeur sur lui comme sur Derek, tentant au mieux de les entremêler comme avant. Il n'avait jamais vraiment cru la promesse de Chaos sur une possible récompense pour ses recherches, mais la venue de sa meute, de Stiles à présent entre ses bras le fit déglutir alors qu'il le remerciait mentalement encore une fois.
S'il entendit une voix lui répondre un « De rien, Chiot », il ne sursauta pas ni ne commença à s'inquiéter, avec tout ce qu'il s'était passé, une douce voix amusée dans sa tête était le cadet de ses soucis.
Derek rouvrit les yeux pour observer les jeunes adolescents sur lui, fixant le visage de son compagnon qui râlait encore sur un des Bêtas qui s'amusait à le lécher en dépit de ses plaintes et commença à rire, attirant l'attention sur lui et leur laissant découvrir la chaude couleur rouge de son statut avant qu'ils ne se remettent tous à vouloir être plus proche de celui qu'ils avaient tous désignés comme « leur Alpha ».
Derek recommença à frotter son nez contre la fine cicatrice, indiquant où il mordrait prochainement, entendant la profonde inspiration que Stiles eut avant que le jeune homme ne se taise en le fixant, amenant le regard de Derek sur lui tandis qu'il haussait un sourcil. Le jeune Alpha sourit en voyant la tendresse dans les yeux de son compagnon qui se rallongea sur lui, écartant les jambes pour mieux l'enfourcher.
Si Derek sentit l'excitation monter en lui et en Stiles, il n'eut pas à le signaler. Les Bêtas le comprirent rapidement et leur vif recul – ponctué de « ah non », de « pas ça » des garçons ou encore le « oh oui, ça ! » de Erica qui se tortilla pour retrouver son téléphone – fit rire le futur émissaire de sa meute qui entoura son cou de ses bras en le fixant avec un regard étincelant de gaieté.
« Hé, bébé ! chuchota Stiles, s'attirant un large sourire de Derek sous les hurlements de Bêtas qui fuyaient en direction de la porte en râlant contre le jeune homme.
— Salut. »
Ils s'étaient enfin tous retrouvés…
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Et voilàààà, terminé!
Pour ceux qui veulent des explication, les reviews sont là, je répondrais (peut être pas dans l'heure, mais je répondrais), pour les anonymes... désolée, mais je ne répondrais surement pas étant donné que même si on me laisse une adresse mail, le site l'avale ;)
J'espère que cela vous aura plu jusqu'au bout. Merci à Tamaki pour son boulot de correction, tu as assuré, Merci à Neko Suke qui a écouté toutes mes idées (et qui écoute toujours d'ailleurs) sur cette fic et qui m'a encouragé et à mes gosses pour m'avoir laissé un Nanowrimo assez tranquille XD.
A la prochaine ;)