Mot : Mange
Pair :
Sherlock Holmes/John Watson


John posa l'assiette devant Sherlock. Celui-ci, plongé dans la contemplation d'une quelconque bactérie, ne leva même pas les yeux de son microscope.

- Il faut que tu manges Sherlock.

- Pourquoi ?

Après deux ans de colocation, le médecin était toujours surpris pas la logique étrange de ce cerveau brillant. Il n'était pas contre le fait de se nourrir. Il n'en voyait simplement pas l'intérêt.

- Parce qu'aussi insupportable que te soit cette idée, tu es un être humain. Et les humains ont besoin de manger pour vivre.

- Ennuyeux.

Sherlock était comme un enfant. Il n'écoutait pas les conseils avant d'en avoir l'absolue nécessité. Il lui fallait sans cesse tester les limites de son corps, persuadé que son esprit, à force d'essayer, pourrait contraindre celui-ci à ne devenir que l'instrument dont il avait besoin pou abriter son génie. Il lui était inadmissible que ce même corps eut des besoins, et même, sacrilège, des envies.

Alors John avait trouvé une technique. Pour lui faire admettre un besoin, il fallait satisfaire une envie. Comme pour les enfants : Pour leur faire manger des légumes, détournez l'attention en mettant les dessins animés.

Et depuis quelques temps la plus grande envie de Sherlock, c'était John.

Le médecin passa doucement la main dans les épaisses boucles brunes de son compagnon, puis les tira juste assez fort pour lui faire relever la tête. Ensuite il se saisit du microscope et le posa sur le comptoir derrière lui. Puis, il revint vers la table et s'assit à cheval sur les cuisses du détective. Le regard acier ne l'avait pas lâché une seconde. Il ne le fit pas non plus lorsque John frôla brièvement les lèvres tentatrices de son propriétaire.

Alors que Sherlock chercha un contact plus franc, son amant se recula et se saisit d'un toast dans l'assiette abandonnée sur la table. D'un regard entendu ( et assez victorieux il fallait l'avouer ) John fit comprendre à son compagnon qu'ils ne continueraient pas tant qu'il n'aurait pas mangé. Si Sherlock fit un temps mine de résister, il prit bientôt un tout petit morceau, du bout des dents, et observa la réaction de l'autre homme. John, bien décidé à le faire réellement manger, fit un léger bisou sur la joue pâle, puis s'éloigna de nouveau, et se remit à fixer le détective en souriant.

Ce dernier grogna pour la forme. En vérité ce jeu commençait à l'amuser. C'était bien plus intéressant que l'échantillon de moisissure qu'il étudiait plus tôt. Et ça lui prouvait, une fois encore, que John tout entier était une expérience. Même s'il ne l'avouerait jamais, Sherlock était fasciné par la patience et l'inventivité dont faisait preuve cet homme pour le contraindre, sans en avoir l'avoir l'air, à faire toutes ces choses dont son organisme avait besoin mais qu'il rechignait à faire.
Revenant au '' jeu '', il lécha, du bout de la langue, un peu de miel qui avait glissé le long du pouce de John, puis croqua réellement dans le toast que celui-ci lui présentait. S'appuyant contre le dossier de la chaise, il regarda John s'approcher plus encore de lui.

Le médecin commença par lécher, à son tour, cette petite parcelle de peau diaphane, juste derrière le lobe de l'oreille, qui faisait toujours frissonner Sherlock. Cette fois n'échappa pas à la règle. Puis, il fit glisser sa langue le long de la mâchoire, embrassant les muscles qui se contractaient lentement. Arrivé au bout du visage, il mordilla gentiment le menton pointu, puis descendit dans le cou, embrassant la pomme d'Adam du détective quand celui-ci déglutit. Ce geste excita Sherlock plus qu'il ne l'aurait du.

Sitôt qu'il eut finit d'avaler son morceau, John s'éloigna de nouveau, à contre cœur. Le militaire était assis sur ses genoux et pourtant Sherlock avait l'impression que la distance entre eux était à la fois infime, et ridiculement grande. Si sa fierté n'avait pas eu la taille de la Grande-Bretagne ( et même s'il ne le reconnaîtrait jamais ), il aurait volontiers noyé ce toast dans de l'acide et se serait jeté sur John. Mais savoir qu'après avoir mordu dans ce bout de pain insignifiant John allait le toucher, il ne savait ni où ni comment, était une sensation grisante. Et puis il adorait le miel.
S'approchant encore une fois du toast dans la main de John, il ouvrit la bouche, mais ne fit que racler ses dents sur le dessus, récoltant le liquide sucré. En réponse, John fit onduler son bassin sur celui du détective, ne le touchant nulle part ailleurs. Sherlock aurait voulu résister. Vraiment. Mais John n'avait pas le droit de le toucher aussi intensément et aussi peu à la fois. Et les traits impassibles du militaire exprimant très nettement la détermination de celui-ci, il n'y avait qu'un seul moyen d'avoir ce qu'il voulait.

- Ce jeu est stupide. Combien de fois est-ce que je vais devoir te dire que manger pendant une enquête me ralentit ?

- Je ne t'oblige à rien. Demande le moi et j'arrête immédiatement de te nourrir ET de te toucher.

John ne put s'empêcher de sourire quand Sherlock, en montrant clairement qu'il n'appréciait pas d'être contraint de la sorte, engloutit en une seule fois plus de la moitié du toast restant.

Un soupir commun échappa aux deux hommes quand John se remit à bouger son bassin, se collant cette fois entièrement au plus jeune. Il fit ensuite glisser ses mains le long du dos de celui-ci, des épaules aux hanches, et, arrivé en bas, commença à défaire la chemise prune afin de passer ses mains en dessous. Sherlock grogna dans l'épaule de John, déclenchant les rires de ce dernier. Il détestait être débraillé, et veillait soigneusement à ce que sa chemise soit correctement rentrée dans le pantalon. Et évidemment John adorait commencer par ça quand il le déshabillait.

Ayant passé ses mains sous la dite chemise donc, John caressa la peau frémissante du dos du détective en massant doucement les muscles fins, se délectant de la respiration de plus en plus inégale de son amant. Ses mains rugueuses passèrent sur les côtes saillantes, et allèrent se poser sur le torse fin devant lui. Torse sur lequel elles restèrent pendant que John retourna s'occuper décemment des lèvres de son amant.

Le téléphone du médecin sonna sur la table. Sherlock s'en saisit d'un geste rageur et étonnamment rapide. Abandonnant les lèvres de John pour ce reculer d'un demi centimètre, il jeta un coup d'œil à l'odieux objet qui avait osé les interrompre.

- Pourquoi est-ce que tu as programmé une alarme à cette heure-ci ?

John enleva ses mains du corps du détective, le faisant grogner son mécontentement, et enfila rapidement sa veste posée sur une chaise. Puis il prit le morceau de toast restant, abandonné plus tôt, et le glissa entre les lèvres de son amant avant d'embrasser chastement celles-ci. Taquin, il murmura près de son oreille :

- Travail. Bonne chance pour ton affaire..

Et il s'enfuit avant que Sherlock ait eu le temps de le retenir.

Sherlock qui d'ailleurs essaya et de se remettre au travail et de se persuader que ce jeu ne l'avait pas tant excité que ça. Il se demanda tout de même si John accepterait de faire la même chose ce soir. Bizarrement il sentait qu'il aurait très faim..


Et voilà ! Désolée pour la frustration, pas taper l'auteur..

Pour ce premier chapitre c'est moi qui ai choisi le mot ( oui j'avais faim.. ) et le couple ( Un Johnlock, quelle surprise mes enfants ! ), mais pour les suivants je compte sur vous ! Laissez moi une review avec votre mot et le couple qui va avec et je verrai ce que je peux faire :)
En espérant que ça vous ai plus et que j'aie au moins une proposition pour écrire le prochain chapitre sinon ça va être un moment de solitude assez intéressant..

Peanut.