/!\ Toujours du Yaoi, j'ose espérer que personne n'aimant pas ce genre ne se retrouvera sur ce chapitre (qui est tout de même le onzième).

Titre : Phobia

PDV : Sena

Pairing : Le même que sur les dix derniers chapitres.

Rating : T

Résumé : Ce jour là, quand je suis entré, j'ai su. J'ai su que je ne devais plus baisser la tête et subir. J'ai su que j'allais me battre. Et je ne compte pas perdre.

Disclaimer : Le manga Eyeshield 21 est à ses auteurs (Riichiro Inagaki et Yusuke Murata) et le scénario est de moi.

Note : Hum... J'ai longuement réfléchi à la meilleure façon de m'excuser pour ce long retard. Je me suis dit que je pourrais blâmer mon incapacité à me fixer des délais (ou plutôt à les tenir - -"). Ou alors crier au manque d'inspiration. Ou encore au fait que j'espérais finir de me re-re-regarder les Eyeshield 21 histoire d'avoir les derniers passages en tête. Mais au final, j'ai conclus qu'aucun de ces prétextes n'étaient convaincants. Alors je vais juste vous dire que je suis désolée pour tous ceux qui ont attendu la suite et fin de cette fic (enfin, j'ai terminé, j'hésite encore entre la petite larme ou le soupir de soulagement) et espérer que vous me pardonnez.


Le Christmas Bowl. Si j'ai commencé à jouer au football américain, et avant même d'aimer ce sport d'ailleurs, c'est dans l'unique objectif de me tenir là aujourd'hui. Debout, dans l'entrée du Tokyo Dome enneigé, je fixais les statues de neiges à l'effigie de nos mascottes respective. Teikoku, le géant du Kansai... Notre adversaire, la dernière ligne droite. Je jetais un coup à Kurita qui avait les larmes aux yeux

Je me dirigeais avec les autres vers les vestiaires quand une silhouette familière me fit sourire. Je ne l'avais pas vu depuis notre dernier entraînement deux jours auparavant et savoir qu'il était là, tout proche, me rassurait. Après m'être assuré d'un regard qu'Hiruma ne me fusillerait pas si je m'écartais du groupe une minute, je rejoignis Shin qui me regardait, immobile, depuis le bas des gradins. Il me fixa encore un moment, pensif, puis finis par déclarer de ce ton sérieux et un peu maladroit :

"Bonne chance... pour le match."

Mon sourire s'agrandit et je hochais la tête. J'hésitais un moment à m'approcher pour l'embrasser puis renonçais... Ce n'était pas le moment.

"On va gagner !"

Lançais-je d'un ton assuré, regonflé à bloc et plus déterminé que jamais.

Il hocha simplement la tête dans un encouragement muet. Nous restâmes là, sans bouger, à nous fixer, pendant quelques secondes avant que je ne lui tourne le dos pour rejoindre mes coéquipiers. Quand j'entrais dans les vestiaires, Musashi et Hiruma me lancèrent un regard. Si celui du kicker exprimait clairement "C'est cool que tu ai pu le voir avant le début du match" celui, impénétrable, de mon capitaine me fit frissonner. Comme toujours avec lui, je me demandais si je devais le remercier ou prendre la fuite. J'optais pour un regard décidé et commençais à me changer, sans même prendre garde aux autres qui, de toute façon, pensaient à autre chose que leur running back gay qui se déshabillait avec eux.


Ce match fut le plus dur que nous avions jamais joué. Pas seulement pour moi. Le désespoir de Monta face à Taka ne m'avait pas échappé. Ni les séquelles de sa blessure ou les doutes d'Hiruma. Ni l'angoisse de Kurita. Ni la difficulté de notre ligne. Teikoku. Cette équipe était vraiment incroyable. Vaincre Yamato avait été la chose la plus difficile que j'ai eu à faire.


Je m'écroulais au sol, un sourire béat et une envie de hurler de joie dévorante. Bientôt, la cacophonie qui m'entourait me gagna et je rejoignis les autres dans leurs réjouissances méritées. Nous avions gagné. Nous avions gagné le Christmas Bowl. Nous avions vaincu l'équipe la plus forte du Japon. Le rêve d'Hiruma, Kurita et Musashi... Non, notre rêve à tous. Enfin réalisé. Au milieu des cris, des larmes et des fous rire, seule cette pensée comptait. Ce sentiment grisant d'avoir enfin atteint notre but, ensemble, effaçait toute la fatigue et toute la douleur accumulée ces dernières semaines. Envolées les heures d'entraînements acharné, à suer sang et eau. Envolée la frustration, les courbatures, les heures à trimer dans la boue. Tout ça... Toute notre année avait enfin porté ses fruits.

Suzuna et Mamori avaient fini par entrer dans les vestiaires après que le blond leur ai délicatement fait remarquer que rester devant la porte ne servait à rien. Même Cerberus dansait au milieu... A moins qu'il n'essaie de dévorer les mollets de Kuroki. Kurita inondait la pièce tandis que Musashi tentait de le raisonner, des larmes de joie pointant toutefois sous ses paupières, Monta faisait des cabrioles en criant, les trois frères chantaient en choeur avec Komosubi, Yukimitsu semblait danser avec Taki qui répétait que la victoire était assurée et qu'il ne pouvait pas en être autrement pour un génie comme lui. Hiruma rameuta même la sécurité en vidant le chargeur plein de sa mitraillette. Pour ma part, épuisé, les jambes en feu et tout le corps fourbu, je ne pouvais empêcher un fou rire de me secouer en contemplant le spectacle de Mamori "empruntant" son arme à Hiruma, l'air agacé... avant de tirer une rafale vers le plafond pour le plus grand plaisir du plus démoniaque des Devil Bats. Suzuna remuait ses ailes et ses pompons en scandant "DEVILS BATS, LES CHAMPIONS DU JAPON YAHA".

Notre petite fête improvisée prit fin quand le président de l'association de foot américain entra pour nous prévenir que la remise de prix débuterait dans 5 minutes. La nouvelle eut pour effet de nous ramener à la réalité et, sans que personne ne perde ce sourire radieux, nous nous pressâmes tous dans le couloir. Arrivés au milieu du terrain, je vis, assis dans les gradins, tous nos amis et anciens adversaires. Même Agon, adossé tout en haut, nous dévisageait. Je le soupçonnais d'être secrètement content que le Kanto ait gagné mais avec lui... Plus proche de nous, Kakei essayait de faire asseoir Mizumachi, tirant furieusement sur le T-shirt qu'il essayait de lui enlever. A leurs côté, Akaba et Kotaro qui se disputaient, sans doute une sombre histoire de goûts musicaux. Un peu plus loin, Riku me fixait avec cet air presque professoral qu'il avait pris l'habitude de me destiner quand il était question de foot. Quand Kid remarqua notre échange silencieux, il déposa sont stetson sur les yeux de mon ami d'enfance, mettant fin au contact. Enfin, complètement à droite, les joueurs d'Ojo paraissaient nous féliciter du regard. Sakuraba et Takami semblaient, comme la plupart de nos supporters, nous complimenter de loin. Shin, lui, ne s'était pas départi de son visage sérieux et je doutais qu'il le fasse... avant que ses lèvres ne s'étire en un micro sourire.

A l'opposé, je captais le regard fier et embué de ma mère qui, visiblement, retenait ses larmes.

J'étais si absorbé par ma contemplation des spectateurs que je sursautais en entendant le stade rugir d'applaudissements. L'équipe de Teikoku au grand complet montait les marches, Yamato en tête, afin de recevoir la petite coupe en argent. Puis, le président nous appela chacun notre tour. Je n'aurais pas cru que grimper les marches d'une estrade improvisée pouvait être si émouvant. Hiruma arborait son fameux rictus, toutes dents dehors, Monta fit une déclaration tonitruante sur devenir le meilleur receveur du monde et même les trois frangins fondirent en larmes. Pour ma part, il faut croire que mes courbettes furent la cause de l'hilarité générale qui secoua le public. Kurita manqua de faire s'effondrer la scène quand il bondit sur ses deux meilleurs amis, en pleurs. Les organisateurs du Christmas Bowl firent un petit discours pour remercier les participants et nous féliciter avant de nous remettre le trophée tant convoité. Nous étions tous là, debout, côte à côte, droits et fiers. Ce simple instant où nous faisions face au public, à nos adversaires, amis et familles, ces quelques secondes étaient tout ce pour quoi nous avions lutté ces derniers mois. Une année d'entraînements acharnés, à cracher nos tripes, à nous battre contre des joueurs tous plus incroyables les uns que les autres pour ce court moment de fierté et de joie. Et notre équipe au grand complet qui se tenait sur l'estrade, face aux regards admiratifs. Même Buta Bros et Cerberus se retrouvaient avec nous.

Puis arriva ce que tous ceux qui le connaissaient un minimum redoutaient : Hiruma sortit un gigantesque canon et tira en direction du ciel. La foule se boucha les oreilles et, stupéfaite, contempla la fusée rouge qui s'élevait vers le ciel avant d'exploser pour former l'image de notre mascotte. Il me tendit son arme et je le regardais, un poil angoissé. Devant son immense sourire, je l'imitais et décochais un tir à mon tour avant de passer l'engin à Monta. Mamori nous fixa d'un air mi réprobateur mi amusé et quand vint son tour, elle lança sa fusée lançant un cri de guerre dans une imitation presque parfaite du blond.


Je me demandais vaguement quand Hiruma avait eu le temps d'organiser la fête de victoire. Un regard me suffit à abandonner l'idée de comprendre. Maintenant que l'adrénaline du match était retombée, je ne pouvais plus bouger sans réprimer une grimace. Tous mes muscles semblaient peser l'équivalent des haltères de Kurita et j'avais l'impression de me débattre dans un champ de fil barbelé. Je finis par trouver un siège où je me laissais tomber avec soulagement. De loin, je voyais que mes coéquipiers avaient le même problèmes...à quelques exceptions près : Hiruma se disputait avec Mamori avec une vigueur insoupçonnable, Musashi était debout et discutait calmement avec le quarterback de Shinryuji qui s'était joint aux festivités. Un peu plus loin, en grande conversation avec la mère de Monta, j'observais ma mère.

"Alors, pas trop fatigué ?"

Lâcha doucement la voix du kicker qui s'était approché en remarquant que je le dévisageait. Comme je ne répondait pas, il reprit :

"Je l'ai dit à mon père..."

"Alors ? Comment il a pris la nouvelle ?"

Il ricana avant de m'avouer d'un air gêné :

"Apparemment il l'avait déjà deviné. Ca n'a pas l'air de lui poser problème."

Je lui souris, détournant machinalement le regard vers le buffet.

"Un jour elle l'accepteras, Sena."

J'acquiesçais et changeais de sujet, préférant ne pas m'étendre sur le sujet :

"Alors... toi et Unsui ? Est-ce qu'on va bientôt voir de nouveaux articles choc dans les journaux ?"

Il hocha les épaules et lança un coup d'oeil par dessus son épaule en direction du chauve.

"Qui sait ? Peut-être."

J'esquissais un sourire. Nous continuâmes à parler de tout et de rien. Quand Shin arriva, il nous laissa, me jetant une oeillade entendue.

"Tout va bien ?"

"Oui, je suis juste un peu fatigué... Tu crois qu'Hiruma va nous laisser quelques jours de repos ou il va nous forcer à reprendre entraînement pour le doublé ?"

Le voir sourire me fascinait toujours autant. J'ai toujours trouvé que Shin était beau. Mais quand il sourit, je ne peux pas me retenir de l'imiter, mon coeur s'emballe et je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il devrait le faire plus souvent. A cet instant, c'est exactement la réflexion qui me traversa l'esprit. Il était magnifique. Je me penchais et, pour une fois, pris l'initiative de l'embrasser. J'ignorais le ricanement moqueur d'Hiruma, le couinement surexcité de Suzuna et le soupir attendri de Mamori. Du coin de l'oeil je remarquais le regard soucieux de ma mère qui nous observait de loin. Je décidais de l'ignorer. Remarquant mon désarroi, Shin se pencha et effleura mes lèvres. Un toussotement nous interrompis et je m'écartais brutalement de mon petit-ami pour regarder les personnes qui venaient de nous interrompre d'un air gêné. Quand je vis Kuroki, Togano et leur air sévère, je fus pris de panique. Ils allaient me dire que je les dégoûtais de faire "ça" en public, m'ordonner de cesser sur le champ. Les deux frangins se consultèrent du regard et le brun commença, visiblement embarrassé :

"Euh Sena...Tu sais... A propos de ce qu'on t'as dit..."

Il se tut, hésitant.

"Hum, franchement, on a été horribles..."

Reprit son ami.

"Ouais, on voulait te dire qu'on est désolé..."

"Les autres ont raison : sans toi on aurait jamais réussi."

Lâcha le blond.

"Et puis, après tout...c'était pas nos affaires..."

"Pas du tout même."

"On comprendra si tu nous en veut. Mais ne sois pas en colère contre Jumonji."

Conclut Kuroki.

"Ouais, il n'a jamais été d'accord avec nous...Je crois qu'il nous a suivi parce qu'il avait peur de ce qu'on penserait de lui s'il ne le faisait pas."

"Il nous a passé un sacré savon tout à l'heure."

Je leur décochais mon plus beau sourire, fou de joie.

"Merci les amis ! C'est pas si grave !"

"Si, quand même un peu."

Insista Togano, la mine contrite.

Ils s'excusèrent aussi auprès de Shin et jetèrent un regard un peu angoissé en direction de Musashi. J'en déduisit qu'ils comptaient aussi lui présenter leur excuses mais qu'il les effrayait un peu avec son air sévère, sa barbe de trois jours et sa coupe iroquoise.

"Je suis sûr que lui non plus ne vous en veut pas."

Leur assurais-je, convaincu de ce que je disais.

Ils hochèrent la tête et après un nouveau coup d'oeil se dirigèrent vers le kicker. Un peu plus loin, je vis Jumonji me faire un signe de victoire.

Cette journée n'aurait pas pu être meilleure. Tous mes rêves se réalisaient : mon rêve s'était réalisé, mes amis m'acceptaient, je n'avais plus besoin de me cacher ni d'avoir honte et mon copain ne me quittait pas d'une semelle. Je passais le reste de la soirée à m'amuser avec mes coéquipiers, même Hiruma nous épargna ses sautes d'humeur, visiblement fou de joie. Il nous remercia même...à sa façon. Il finit toutefois par redevenir lui-même et nous menaça de faire de notre vie une véritable enfer si nous faisions de Deimon une équipe de bras cassés après son départ.

"A ce propos, il vous faut un nouveau capitaine, bande de morveux ! C'est toi qui t'y colle, fuckin' secrétaire !"

Je le dévisageais une seconde avant de comprendre et de m'écrier :

"Moi ? M-Mais mais mais... Je ne suis pas fait pour ça ! Et puis je ne sais pas si j'en suis capable !"

"Arrête de dire n'importe quoi, Sena ! C'est toi le plus ancien de l'équipe maintenant ! Et puis qui d'autre que notre joueur vedette pourrait occuper ce poste ? Franchement, je t'envie mec !"

S'exclama Monta en me gratifiant d'un coup de poing amical.

"Il a raison !"

"Qui d'autre que toi Sena ?"

"T'es le mieux placé pour ça !"

Renchérirent les trois frères Ha-Ha.

"Aha-ha, moi je peux le faire, après tout, je suis un génie" proposa Taki en tournant sur lui-même.

"Ne dis pas de bêtise, crétin ! Avec toi, Deimon court à la catastrophe !"

Grogna sa soeur, son ton sévère manquant de conviction.

"Suzuna, je compte sur toi pour occuper le poste de manager/secrétaire de façon exemplaire."

Déclara alors Mamori, sérieuse.

La brune sursauta et la dévisagea avant de sauter sur ses éternels rollers en clamant d'une voix pleine d'émotion :

"Ya_ha ! Compte sur moi !"

"Avec une équipe pareille, tu as intérêt à t'accrocher !" se moqua Takami qui assistait au passage de flambeau, un peu en retrait.

Je remarquais alors qu'une partie des invités s'étaient tus et nous regardaient. Les joueurs des autres équipes affichaient tous un gigantesque sourire et je me souvins de ma promesse de gagner pour eux.


Quelques heures plus tard, l'immense salle dégotée par notre quarterback démoniaque commença à se vider. Mes parents s'éclipsèrent après m'avoir prévenu. Je suivis le mouvement un peu en retrait, ma main réfugiée dans celle de Shin. Deux mois auparavant, je ne me serais jamais cru capable de faire ce simple geste. Les muscles en compote, je dus m'arrêter après une centaine de mètres. J'intimais à mon brun d'avancer, je le rattraperais. En y repensant, tout ça était incroyable. Si c'était un rêve, je voulais ne jamais me réveiller. Je me sentais euphorique quand une voix me glaça le sang :

"Alors comme ça le petit pédé fête sa victoire ?"

Je me retournais lentement pour tomber nez à nez avec le trio de délinquant qui m'avait accosté la veille du match contre Hakushu.

"Maintenant que tes tarlouzes de copains sont plus là pour te défendre, on peut peut-être te faire la peau, t'en pense quoi ?"

L'un d'eux dégaina un couteau et j'esquissais un mouvement de recul.

"Choppez-le avant qu'il se barre"

J'eus juste le temps de me faire la réflexion que c'était inutile. J'avais trop mal pour m'enfuir. Je sentis plus que je ne vis l'homme armé se jeter sur moi.

"SENAAAAA"

Hurla ma mère quelques dizaines de mètres plus loin.

Je fermais les yeux de toutes mes maigres forces. Je ne rouvris les paupières qu'après avoir entendu un bruit étouffé suivi d'un gémissement de douleur. Devant moi, Shin venait de décocher ce que je supposait être un Trident Tackle au "chef" de la petite bande. Il leur lança un regard noir à en faire pâlir un cachet d'aspirine. Aidant précipitamment leur ami à se relever, ils détalèrent. Je compris que l'arrivée dans mon dos de Gao et Bamba, alertés par les cris de ma mère, avait grandement aidé. Je regardais mon petit-ami et remarquais sa main en sang.

"Shin ! Ta main !"

Comme s'il venait seulement de s'en apercevoir, ses yeux migrèrent de moi jusqu'à son poing serré. Quand il l'ouvrit, la lame tomba dans un bruit métallique sous les regards silencieux de la petite assemblée qui s'était agglutinée. J'allais m'emparer de sa paume pour vérifier que la coupure n'était pas trop profonde quand ma mère, fendant la foule, se jeta sur moi, l'air paniqué et au bord des larmes :

"Sena ! Mon Dieu, tu n'as rien ? J'ai eu tellement peur !"

Après m'avoir serré dans ses bras, elle se détourna et se tourna vers le brun, s'exclamant :

"Shin, merci d'avoir sauvé Sena ! Qui sait ce qui aurait pu lui arriver si tu n'avais pas été là."

Le concerné se contenta d'un hochement de tête.

"Mais tu es blessé. Tu vas nous accompagner, on va soigner ça à la maison."

Je la regardais, sidéré. Encore sous le choc, personne ne parla jusqu'à ce que l'on arrive devant chez moi. Ma mère nous conduisit tous les deux à l'étage et pansa la main de Shin en silence. Je l'accompagnais ensuite jusqu'à la station de métro. De retour à la maison, j'eus la surprise de voir qu'elle m'attendait.

"Merci pour tout à l'heure..."

Lâchais-je dans un sourire.

"Tu sais... Je crois que j'ai compris."

Je la dévisageais sans comprendre.

"Je vous ai vus tout à l'heure, comment il agit avec toi. Il est tellement attentionné... Je crois que j'ai compris ce que tu voulais dire... Vous vous aimez, n'est-ce pas ?"

"Oui !"

Affirmais-je sans hésiter.

"Il a l'air prêt à tout pour toi...J'imagine que c'est réciproque."

"Oui."

Répondis-je à nouveau.

"Je ne t'empêcherais plus de le voir... Mais ne m'en veux pas si je mets un peu de temps à accepter. Il me faut juste un peu de temps pour m'habituer."

Je hochais la tête. Je montais déjà les marches quand elle me lança, hésitante.

"Je ne t'avais jamais vu aussi heureux que quand tu es avec lui... Ca fait du bien de te voir comme ça."

J'eus du mal à contenir mon effusion de joie et malgré ma fatigue, j'eus un mal fou à m'endormir. Je me revoyais, il n'y a pas si longtemps, paralysé par la peur de révéler mon terrible secret, étouffé par mes désirs et les mots qui refusaient de sortir. Puis Hiruma avait compris, Musashi m'avait aidé, l'équipe avait apprit la vérité grâce à Monta. Les choses n'avaient pas été faciles, mais en y repensant, j'avais trouvé beaucoup de soutien. Puis Shin m'avait avoué ses sentiments... Quand je m'en rappelle, j'ai honte : comment ai-je réussi à le convaincre qu'il ne m'attirait pas ?! Après ça, il m'avait fallu un moment avant de tout révéler à mes parents. Là encore, j'en avais bavé... Mais maintenant, tout rentrait dans l'ordre. Tout ce que j'avais toujours désiré m'était accordé. Avais-je déjà été aussi heureux qu'aujourd'hui ? Aussi loin que mes souvenirs remontent, je ne pense pas. Ah si... Il y a ma première fois avec Shin.

Quand enfin je parvins à m'endormir, ce fut de façon plus sereine que jamais.


Mot D'auteure : Ca y est, c'est fini... Encore une fois, je tiens à m'excuser platement pour cette longuissime attente (près de six mois si je me souviens bien...argh, j'ai honte). C'est sans doute le chapitre qui m'a pris le plus de temps à écrire et je n'en suis pourtant pas satisfaite à 100% (j'ai un doute sur le dernier paragraphe, je vous en supplie, rassurez-moi ."). Quand je pense à tout ce qu'il m'a fallu faire pour le finir, en plus sur une fin pareille, où tout va bien pour Sena ^^ ! Hum, bref.

Je tiens à remercier les revieweur(euses), ceux qui ont suivi ou mis ma fic en favoris, et ceux qui m'ont lu. Je tiens aussi à préciser qu'après avoir passé une grande partie de ma nuit à relire TOUTE ma fiction pour dégoter une idée de fin, j'ai décidé tout corriger (les fautes, les oublis, les incohérences, bref tout ce qui cloche, même dans ce chapitre que je n'ai pas pris la peine de relire, histoire de pas vous faire poireauter 48h de plus). Je commencerait sans doute dès demain.

*Oh, et histoire de plomber l'ambiance, je veux juste adresser une petite pensée à toutes les victimes des attentats qui ont malheureusement défrayé la chronique ces derniers jours. *