Auteur original : the mythologist sur fanfiction . Net

Traduction : Nami-chan

Un Dernier Match : Un conte romantique en trois parties

Avant de lire :

Omikuji – papier de la bonne fortune japonais que l'on trouve dans les temples shinto. Daikyô est la pire chance que quelqu'un puisse recevoir et Daikichi est la meilleure. Vous êtes censé attendre deux heures et deux semaines entre chaque tirage.

Le fil rouge du destin- une croyance populaire qui dit que les âmes sœur sont liées par un fil rouge, souvent connecté au petit doigt de la main gauche (dans la mythologie japonaise).

Chapitre 3 : Heureux là maintenant (Résolution)

Deux jours après la défaite de Yôsen durant la finale de la Winter Cup, Murasakibara se retrouva à préparer un repas dans la kitchenette de chez Himuro Tatsuya. Il ne savait toujours pas vraiment comment il en était arrivé là ( il savait que ça impliquait des bonbons à la framboise, le petit chien de Kuroko et un désir vague bien que déterminé à éviter Aka-chin) mais ça ne l'embêtait pas du tout. Il aimait faire la cuisine, il aimait Tokyo, il aimait Muro-chin. Si seulement Muro-chin voulait bien arrêter de gigoter comme un lapin piégé, la vie serait parfaite.

… eh bien, peu être aussi avec encore un peu de ces bonbons. Ils étaient vraiment un peu au-dessus de ce qu'il s'était attendu.

"Tu n'es pas obligé de faire la cuisine, vraiment, Atsushi. On peu, euh, juste commander à emporter. Parce que c'est Tokyo et il y a vraiment beaucoup à manger ici. Et tu aimes manger !"

Gigoter ! Il n'arrêtait pas de gigoter et de dire des choses qui n'avait pas de sens ! Est-ce que Muro-chin savait ce qu'il lui infligeait avec ces mots et ses gesticulations ? Des gens adorables faisant des choses adorables faisaient des choses dangereuses à son cœur, particulièrement s'ils étaient plus petits que lui. Muro-chin aurait dû savoir ça depuis le temps ! A moins qu'il ne lui ait pas dit.

Il aurait dû le savoir de toute façon.

"Muro-chin, calme toi. Je prépare nos plats préférés. S'il te plaît arrête de gigoter, ou je te frappe avec le wok."

Cela sembla faire son effet, puisque Muro-chin releva sur lui un regard légèrement exaspéré mais toujours amusé. Atsushi avait bien l'habitude de ce regard, puisqu'il l'avait reçu au moins une fois par jour, du temps où ils étaient au lycée. Le voir maintenant provoquait encore plus de choses dangereuses avec son cœur, bien qu'il supposa que ce n'était pas de la faute de Muro-chin s'il était amoureux de lui.

"Ne me regarde pas comme ça Muro-chin. J'ai presque fini. Tu veux bien mettre la table ? Plus que cinq minutes." Voilà. Une phrase complète sans aucune violence et sans impliquer que la seule chose qu'il avait vraiment envie de manger faisait plus d'un mètre quatre-vingts, était japonais et avait un grain de beauté sous l'œil droit.

Méchant, Atsushi. Méchant, méchant Atsushi.

Même tandis qu'il retournait leurs légumes frits, il ne pouvait pas s'empêcher de regarder Himuro. Il &tait si gracieux, même quand il accomplissait des tâches ordinaires. Il avait quelque chose dans la manière avec laquelle il bougeait, si lisse et si doux, qui faisait grandir la tension dans le ventre d'Atsushi. Il imaginait que ce devait être comme cela qu'une panthère devait être avant de bondir, si les panthères pouvaient suivre leurs proies pendant deux longues années...

Le dîner était, comme d'habitude, très bon. Meilleur que la cuisine de Kagami et cela avait été officiellement déterminé – plus tôt dans l'année ils s'étaient affronté dans un concours de cuisine, où il était arrivé premier, Kagami second, et ce garçon de Tôhô qui s'excusait tout le temps en troisième position. Atsushi ne jalousait pas les habilitées culinaires de Kagami il lui accordait tout le crédit là où il le devait. Mais il lui jalousait la place qu'il occupait dans le cœur d'Himuro, tout comme les deux bagues que chacun portaient autour de leurs cous. Toujours est-il qu'il avait décidé depuis longtemps que la table du repas n'était pas un endroit pour les disputes, Kagami-chin ou le soda light et donc il ne dit rien.

Il aurait très probablement passé le reste de la soirée sans penser à Kagami( pour une fois Himuro avait dû cacher la bague sous sont haut) s'il n'en avait pas parlé tout d'un coup tandis qu'ils faisaient la vaisselle. "N'en parle pas à Akashi-kun pour l'instant, mais Taiga et Kuroko-kun sont ensemble maintenant."

Atsushi fronça les sourcils. Pourquoi devait-il cacher ça à Akac-chin ? Non pas qu'il parlait avec Aka-chin, ses derniers temps. Il y avait toujours une toute petite chance que ses yeux se mettent à briller encore. "Muro-chin, Kaga-chin et Kuro-chin jouent dans la même équipe depuis trois ans maintenant. Ça fait trèèèèès longtemps qu'ils sont ensemble." bêta de Muro-chin et son manque de bon sens. Parfois, il se demandait vraiment comment il avait fait pour rester en vie si longtemps.

Himuro le fixait d'un air de confusion complète . "Tu- Tu savais ? Depuis si longtemps ? Même moi je n'avais pas envisagé cette possibilité avant l'année dernière..." il laissa traîner, sa confusion se transformant en calculs. "Atsushi. Tu sais que je parle du fait qu'ils sortent ensemble, non ?"

Son esprit était toujours sur des yeux brillants et des petites personnes bruyantes. "Qui sort avec Aka-chin ? Quelqu'un qui fait peur aussi ?"

"Akashi- non. Atsushi, concentres-toi, d'accord ?" Himuro plaça la dernière assiette dans le séchoir et toucha doucement le biceps d'Atsushi. En conséquence, Atsushi enfonça ses pieds dans le sol et essaya de penser à des choses désagréables pour s'empêcher de se retourner, de bloquer Himuro contre la table de la cuisine et d'apprécier un second service.

"Taiga et Kuroko-kun sortent ensemble. Ils voudraient qu'on garde ça pour nous jusqu'à ce qu'ils aillent eux-même le dire à Akashi."

Atsushi était content d'avoir fini de faire la vaisselle quand il pensait encore qu'ils étaient en train de parler d'Aka-chin, autrement il aurait tout fait tomber au sol. "Kuro-chin... fait des bisous à Kaga-chin ?" Himuro fit un sourire et c'était tout aussi doux et patient que d'habitude. Ce n'était pas normal. Muro-chin ne devrait-il pas être dévasté ? Il savait ce que voulait vraiment dire la bague, même si ce n'était pas le cas de Kaga-chin. Comment pouvait-il rester assit là et faire son sourire mystérieux comme s'il ne souffrait pas ?

"Eh bien, j'imagine que oui. Taiga semblait très sérieux quand il est venu m'en parler hier. Mais il était heureux et j'imagine que Kuroko-kun l'est encore plus. Mais, tu me promets toujours de ne pas le dire à Akashi-kun ?"

Pourquoi diable était-il encore en train de parler d'Aka-chin ? "Muro-chin, ne parle plus d'Aka-chin. A moins qu'il ne leur fasse des bisous lui aussi, il n'a rien à voir avec ça."

Himuro le regarda comme un homme regarde une bombe amorcée. Un homme qui le connaissait moins que ça aurait reculé. "Pourquoi ça te met en colère, Atsushi ? Après tout, toi non plus ça ne te concerne pas."

Stupide Muro-chin et son incapacité à parler franchement et à être honnête. "Et donc pourquoi tu n'es pas triste ? Ça te concerne plus que moi."

Himuro baissa les yeux. Cependant, son sourire ne s'effaça pas et il fit un pas vers son ami dans le but de le rassurer. "Je vais bien, Atsushi. Mieux que je ne l'aurais cru. En fait- "

"Tu mens." son grognement était son seul avertissement. Les pensées désagréables commençaient à ne plus être efficaces et Atsushi bloqua Himuro dos contre la table de la cuisine avec une série de mouvements concis. Il se pencha sur lui, conscient qu'il avait franchi la ligne mais incapable de reculer. "Arrête de mentir, Himuro. Je n'aime pas quand les gens mentent."

Himuro releva les yeux sur lui avec moins de peur que prévu. En fait, il y avait quelque chose dans ses yeux de similaire à de l'excitation. "Et je n'aime pas ça quand tu ne m'écoute pas, Atsushi. Je te dis que je vais bien, pourquoi tu dois en faire tout un plat ?"

Les grandes mains d'Atsushi agrippèrent la table. Se pencher ainsi sur Himuro était addictif, à la fois avec sa claire domination et la proximité de son ami. Il faisait tellement attention avec sa taille, mais avec lui ce n'était pas la peine. "Mais tu...tu aimes Kaga-chin. Comment tu peux aller bien alors qu'il aime quelqu'un d'autre ?" je ne vais pas bien parce que tu aimes quelqu'un d'autre. Pourquoi serais-tu différent ?

Himuro haussa les épaules, ne cherchant pas à s'éloigner du géant. Il n'y avait que quelques centimètres pour les séparer et Atsushi ne pouvait pas dire pourquoi Muro-chin ne l'avait pas encore repoussé. Il l'avait toujours fait avant, à chaque fois qu'il avait fait quelque chose de semblable par le passé. Peut-être que le côté définitif de cette rencontre rendait Himuro confus. Il n'avait jamais été si direct avant.

"J'aime Taiga. Ce serait stupide de le nier. Mais ça ne suffit pas pour être avec lui et je pense que ce ne pas le bon genre d'amour pour ça, en tous cas-"

Le sang bouillonnant dans ses veines le rendait fou. Ça devait être pour ça qu'il devenait difficile d'entendre et pourquoi ses mains avaient de leur propre chef décidée de venir s'agripper sur la table derrière le dos d'Himuro. Il était si proche de lui maintenant, assez proche pour remarquer les montées et descentes rapides des épaules d'Himuro et pour sentir son souffle contre sa joue. "Rend-moi ça plus facile Muro-chin. Qu'est-ce que tu essayes de me dire ?"

Le soubresaut dans son souffle était petit, mais il le remarqua. "Je ne l'aime pas assez, je suppose-"

Trop s'en était trop. Il était resté dans l'ombre de Kaga-chin trop longtemps et de l'entendre être rejeté si facilement par Himuro lui-même était suffisant pour lui faire perdre son contrôle. D'un instant à l'autre il n'y avait plus d'air entre eux tandis d'Atsushi le poussait sur la table et puis pressait ses lèvres contre celles d'Himuro.

Au début Atsushi était resté parfaitement immobile, bien sûr il pouvait sentir les battements du cœur d'Himuro à travers ses lèvres. Instinctivement il sut qu'il devait laisser le temps à Himuro de s'habituer, mais l'envie de recouvrir Himuro avec son corps était trop importante pour qu'il l'ignore. Alors il commença à l'embrasser, un lent et profond baiser, comme s'il essayait d'infuser ses sentiments et sa réclamation à travers sa peau.

Himuro gémit contre ses lèvres et dans son état hypersensible il ne pouvait dire si c'était en soumission ou une tentative pour parler. Décidant que ça n'avait pas d'importance, Atsushi passa sa langue dans la bouche d'Himuro, la caressant langoureusement contre celle d'Himuro. Maintenant Himuro vibrait pratiquement contre lui et les sons étouffés qu'il émettait étaient d'un évident contentement. Ses mains agrippèrent les larges épaules d'Atsushi et il put sentir une raideur naissante là où se rencontraient leurs hanches, signalant l'intérêt d'Himuro. C'en était trop. Atsushi s'appuya davantage, se frottant contre lui tandis qu'il réalignait la mâchoire d'Himuro pour avoir meilleur accès. Ce fut ce mouvement qui libéra temporairement sa bouche, cependant et Himuro utilisa cette chance pour parler.

"Atsushi, attend-"

Il fit la moue. Ce n'était pas le bon moment pour parler, avec ce feu s'allumant dans son ventre et toute cette excitation jusqu'au bout de ses doigts. "Tu ne m'aime pas, Muro-chin ?" il traça un trait avec sa langue du cou jusqu'à la base de son oreille, et apprécia pleinement les frissons d'Himuro et ses cils papillonnants.

"Si, bien sûr que si, mais-"

Un autre coup de langue et cette fois elle monta plus haut, allant jusqu'à s'enrouler autour du lobe lui-même. "Tu n'aimes pas ça ?"

Himuro hoqueta et gigota ses jambes, se trémoussant contre le corps d'Atsushi. "Si, c'est agréable. Très agréable. Ahh-"

Atsushi étendit ses doigts, les passant dans les cheveux d'Himuro et forçant leurs yeux à se rencontrer. "Alors pourquoi est-ce que je dois attendre ?"

En dessous de lui, Himuro se tenait délicieusement débraillé. Ses yeux étaient grands et sombres et son souffle sortait en petit halètement. Il lui restait environ quatre secondes avant qu'Atsushi ne le ravise de toute façon. "Je ne veux plus attendre Muro-"

"Tu ne peux pas me donner ce que je veux."

Atsushi plissa les yeux et il commença à lui lancer un regard noir. "Quoi."

Himuro grimaça et détourna le regard, conscient qu'il était en train d'agir comme une fille même s'il était incapable de s'arrêter. "Ce que je veux, ce n'est pas juste de te le demander. C'est...écoute. Me rendre heureux ne ferait que te rendre malheureux. Alors même si je t'aime, et que j'ai envie de toi, c'est très probablement une mauvaise chose. On devrait...s'arrêter."

Atsushi grogna une nouvelle fois et ce son fit s'entrouvrir les lèvres d'Himuro. "Pourquoi décides-tu des choses stupides comme ça, Muro-chin ? Pourquoi tu ne me dis pas d'abord ce que tu veux ?"

Les yeux d'Himuro se fermèrent sous la mortification. "Ce n'est pas quelque chose de si simple à dire, d'accord ? Particulièrement maintenant."

Atsushi retourna sa bouche dans son cou et mordit doucement. Il n'avait fallu que peu d'expérimentation pour voir combien Himuro répondait bien à cela, particulièrement quand son dos s'arqua comme ça sur la table. "Dis-moi."

"Nngh ! Seigneur, Atsushi – très bien. Ce que je veux c'est ça. Cette faim. Être chassé. Et bien sûr je sais que tu peux le faire, j'ai vu cette partie de toi sur le terrain. Mais ça te rend malheureux. Tu n'es pas du genre à t'enflammer tout le temps – tu aimes quand les choses sont simples et calmes. Je veux une passion constante et te le demander n'est pas juste."

Atsushi s'éloigna et regarda Himuro fixement, sans un soupçon d'expression dans ses yeux. Himuro lui rendit son regard, essayant de maintenir le même sang-froid. Puis, soudainement Atsushi se pencha et mordit le bout du nez d'Himuro.

"Aie !"

"Muro-chin. Tu peux être vraiment bête parfois." Il s'inclina encore et mordit l'oreille d'Himuro et la réponse fut encore plus favorable. "J'aime être calme, oui. Mais pas avec tout." il prit le lobe dans sa bouche et suçota. "Je t'ai attendu pendant très longtemps, Muro-chin. J'en ai assez de me retenir. Tu ne vas pas pouvoir m'arrêter. Tu pourras te plaindre de ma passion quand ce sera terminé, parce que maintenant c'est le moment du festin."

Himuro frémit, retombant sur la table. Comme une ombre, Atsushi bougea avec lui, le couvrant dès l'instant où il atterrit. Puis, tout ne fut plus qu'étincelles et frictions, bouches ouvertes et corps en mouvement. Atsushi ne laissa pas un instant à Himuro pour qu'il retrouve ses esprits et cette fois, sa domination fut établie si clairement que cela ne laissa plus de place au débat.

Après un long et satisfaisant moment, durant lequel Atsushi fut repu et Himuro vaincu, les deux retournèrent jusqu'à la chambre. Himuro n'était pas stable sur ses pieds et son esprit tourbillonnait. Il avait toujours pensé que la passion ultime prendrait la forme d'un tigre affamé et il avait construit ses standards sur cette base. Toujours est il qu'Atsushi avait été telle une mousson le submergeant sans répit, emportant ses doutes, détruisant toute pensée qu'il aurait pu avoir pour quelqu'un d'autre. C'était un combat pour rassembler assez d'énergie pour dire ce qu'il voulait vraiment. "Je suis heureux que ce soit toi, Atsushi."

La force de la nature lui fit un sourire, calmé pour l'instant. "Tant mieux. Je suis heureux que ce soit moi aussi."

….

….

….

….

"Allô?"

"Kurokocchi ! Tu as finalement décroché ! Est-ce que tu es libre ?"

"Non."

"Alors pourquoi as-tu-"

"Tu n'aurais pas arrêté d'appeler sur je n'avais pas décroché."

De l'autre côté de Tokyo, Kise fit une moue boudeuse. "Méchant ! Est-ce qu'on peut parler pendant quelques minutes ? J'ai de grandes nouvelles pour toi !"

"J'en suis certain. Bon. Je suppose que ça ne va pas me tuer."

"Kurokocchi est si étrange parfois. Bien sûr que ça ne va pas te tuer ! J'ai avoué mes sentiments à Aominecchi !"

Ce n'était pas la première fois que Kuroko envisagea l'idée que Kise-kun se droguait. Toute cette joie. "Eh bien. C'était...inattendu."

"Mais il m'a repoussé !"

Ouais. Il devait définitivement prendre quelque chose. "On dirait que tu en es très heureux."

"Eh bien, pas au début. Puis j'ai téléphoné à Kasamatsu-senpai et il a tout arrangé."

Kuroko se souvenait vaguement de l'ancien capitaine de Kaijô et réconfortant n'était pas un mot qu'il associerait avec lui. "Ah oui..."

"Ouais ! Il m'a crié dessus pour l'avoir réveillé – ahh, je l'ai appelé tard le soir de la fête – mais et puis il a dit que je devais lui offrir un café pour me faire pardonner. Alors je l'ai fait ! Et puis on a eu notre rendez-vous et il m'a crié dessus un peu plus et il m'a dit de ' laisser ce foutu enfoiré de Tôhô.' alors c'est ce que j'ai fait !"

Kuroko s'étouffa et toussa son thé au-dessus de la table de la cuisine de Kagami. "Quoi ?"

"J'ai dit-"

"Non. J'ai entendu. Ce que je voulais vraiment demander c'était si tu étais ivre actuellement."

"Méchant, Kurokocchi ! Il n'est même pas deux heures de l'après-midi !"

Kuroko regarda autour de lui pour trouver une serviette avant de répondre. Le thé qu'il avait recraché était près du bord. "Kise-kun, tu ne peux pas en finir avec ton béguin de longue durée pour Aomine-kun juste parce que ton ancien capitaine t'a dit de le faire."

"Eh bien. Il m'a aussi dit ça, 'Si ce stupide enfoiré ne veut pas de toi, trouve quelqu'un d'autre, crétin !' c'est ça qui a vraiment enfoncé le clou."

Si on devait croire Kise, cela faisait deux fois maintenant que Kasamatsu avait traité Aomine d'enfoiré. Il se demanda si Kasamatsu aurait été aussi dur s'il avait pu voir Aomine la nuit dernière durant leur 'jeu'. "Je ne comprends toujours pas, Kise-kun. S'il te plaît explique de façon à ce qu'une personne sobre puisse comprendre."

Kise soupira et c'était un long soupir de ceux qui avaient longtemps souffert. "Je ne suis plus amoureux d'Aominecchi, Kurokocchi. C'est parce que j'ai compris que j'étais amoureux de Kasamatsu-senpai."

Kuroko abandonna. Encore plus d'efforts pour comprendre de quoi parlait Kise pouvait se terminer par des dommages au cerveau. "Ahhh."

"Oui. J'ai fini par le réalisé à ce moment-là. Je préférais être amoureux de quelqu'un qui à se sent tellement concerné par moi, que cette personne me cri dessus et me dire quand je fais les choses de travers. Donc aussitôt qu'il ma dit de trouver quelqu'un d'autre, je l'ai fait ! Et puis je l'ai embrassé."

Cela perça à travers la confusion de Kuroko. "Tu as fait quoi ?"

"Je l'ai embrassé !"

"...Et ça a marché ?"

"Comme un sortilège. Il en était plutôt embarrassé, mais il m'a frappé bien plus doucement que d'habitude. J'ai de grands espoirs."

"Pourquoi en public ?"

"Pourquoi pas ? Je me suis assuré de briller encore plus pour aveugler d'éventuels spectateurs."

"...Si tu le dis."

" Ne semble pas si éteint, Kurokocchi ! Toi non plus tu n'as pas à t'inquiéter d'être espionné en public. Tu n'as qu'à utiliser ta misdirection !"

Kuroko marqua une pause, serviette en main. Le thé commença à se répandre sur le sol. "De quoi."

Kise, inconscient, continua. "Oh, tu sais. Quand toi et Kagamicchi vous voulez montrer votre affection en public, tu n'as juste qu'à utiliser ta misdirection et personne ne saura rien. Bon, sauf peut-être Takaocchi. Et Akashicchi. Mais de combien sont les chances qu'ils soient là pour te voir ?"

Kagami entra dans la cuisine, vit le thé puis le regard mortel de Kuroko, et reparti aussitôt.

"Kurokocchi ?"

"Kise-kun. S'il te plaît ne parle plus jamais... de baiser. Je ne pourrais pas répondre de mes gestes si tu le fais."

Kise comprit vraiment tardivement. "Ah- vous n'êtes toujours pas ensemble ? J'étais certain que tu lui dirais après la finale..."

Kuroko grinça des dents et était sur le point de raccrocher avant qu'il ne réalise que, même si c'était contre son gré, c'était la meilleure opportunité de le dire à Kise. "Non. Nous sommes ensemble. Mais nous n'avons encore rien dit à Akashi-kun-"

"EEEEEEEEEHHH-" la jubilation haut perchée de Kise continua pendant quelques minutes, mais Kuroko éloigna le téléphone de son oreille, s'épargnant de s'abîmer les tympans. Il ne le remit que quand le niveau de décibels retomba suffisamment. "Félicitations, Kurokocchi ! Ahhh mais je suis toujours jaloux. Est-ce que je suis le premier à qui tu l'as dit ?"

"Non."

"Aominecchi, donc ?"

Non. "Oui."

"Et Himurocchi ? Est-ce qu'il sait ?"

"Oui."

"Et pour-"

"Ce n'est que vous trois. Oh, et...Momoi-san."

Kise hésita. Il avait su pour les sentiments de Momoi bien avant elle et c'était peu dire. "Comment là-t-elle prit ?"

"Aomine-kun s'en occupe. Je ne lui aie pas parlé directement. Mais je pense...qu'au final elle ira bien." elle est très probablement en train de s'en faire pour quelque chose de complètement différent, à l'heure actuelle.

De vagues suspicions qu'avait nourries Kise depuis le lycée se solidifièrent. S'il avait juste, alors il n'avait vraiment jamais eu aucune chance. "Eh bien, si Aominecchi ne peut pas l'aider à aller mieux, je le ferais ! On ira voir des films de fille et on parlera de Kasamatsu-senpai. Est-ce que tu savais – pour une personne si colérique, il a les lèvres les plus douces-"

"Je raccroche maintenant, Kise-kun."

"Ennnnh ? Mais Kurokocchi-"

Kuroko termina l'appel, regardant pensivement le thé renversé couler jusqu'au sol. Il le nettoierait plus tard. Là tout de suite, il voulait voir son petit ami et pas nécessairement parce qu'il venait juste de sortir du bain. Il le trouva dans le salon, se séchant les cheveux avec une serviette et regardant une série américaine sur Netflix. Kuroko se glissa à côté de lui, et s'installa sur ses genoux.

"Eh, ah ! Oh, Kuroko. Mince. Des fois tu me surprends encore quand tu fais ça." Kuroko cacha son sourire dans la clavicule de Kagami quand il bougea naturellement pour faire plus de place à Kuroko. Kagami était, comme il s'y était attendu, un petit ami vraiment prévenant et attentionné, même s'il était un peu bourru sur les borts. Il aimait combien c'était confortable d'être avec lui et le peu qui avait changé après ses aveux deux jours plus tôt. Bien que peut-être il ait tort de penser le changement comme petit. Il n'y avait rien de petit chez Kagami-kun, et ça incluait sa voracité latente au lit.

Mais là maintenant c'était le moment des câlins, comme mandaté par Kuroko. Les couples ont besoin de se câliner avait-il dit à Kagami avec le plus grand sérieux. Même quand ce sont deux garçons.

Même quand l'un d'eux est invisible ? Avait demandé Kagami, un air de défi dans son sourire.

Particulièrement dans ce cas, Taiga-

"Mince, quand il pleut, c'est à torrent."

Kuroko se rassembla. Se rappelant que ce qui allait suivre ne conduisait pas à un moment de câlin. "Il ne pleut pas actuellement. Où est-ce que c'est une forme de sagesse Américaine ? Dis-m'en plus, Kagami-kun."

Kagami jeta un regard renfrogné au garçon sur ses genoux, se posant des questions sur son impuissance à lui résister tandis qu'il passait ses bras autour de lui. Il n'avait jamais ressenti ce besoin de toucher avant, de le tenir à la fois de manière nonchalante et charnelle. "Ça veut simplement dire que tout arrive en même temps, tu sais ? Tout ce foin avec tes amis – tout a commencé avec cette fête."

Kuroko ronronna pensivement, se prélassant dans la chaleur de Kagami. "Ce sont tes amis à toi aussi, tu sais. Je suis pratiquement certain que Midorima-kun t'aime plus que moi, maintenant."

Kagami ricana. "Pas moyen. Il ne fait que me fixer méchamment. Bien que ce soit plutôt sympa de parler anglais avec lui. Son anglais est plutôt bon pour quelqu'un qui n'a vraiment jamais entendu la langue."

Kuroko inclina la tête, et prit la main de Kagami dans la sienne. "Il parle anglais avec toi ? Quand ? Je ne savais pas qu'il s'entraînait en dehors de l'école."

Kagami entrelaça ses doigts avec ceux de Kuroko. "Oh, à que je le vois, je suppose. Généralement quand il n'y a personne d'autre que Takao autour, en fait." il hésita avant de continuer. "Je crois qu'il va partir faire ses études aux États-Unis. Himuro a dit qu'Alex cherchait à le recruter et qu'il n'avait pas dit non."

"Et pour Kagami-kun ? Est-ce qu'il va étudier aux États-Unis ?"

Kagami prit une profonde inspiration avant de laisser sa tête retomber sur l'épaule de Kuroko. "Je...je ne veux toujours pas te laisser derrière. Mais vraiment, vraiment pas. Encore plus maintenant."

"Et si je te disais que mes trois premiers choix d'université ont un programme d'échange pour étudier à l'étranger, un très large ?"

Kagami resserra sa prise, ne disant plus rien.

"Kagami-kun-"

"Ouais. Je sais." il pencha le visage de Kuroko de manière à pouvoir lui déposer un baiser sur la bouche. "J'irais. Je le regretterais sinon." il l'embrassa encore une fois, un long baiser appuyé. "Ça me semble juste si définitif. Si je reste là-bas et que je fais carrière dans le basket, comment je vais faire pour revenir et être avec toi au Japon ? Si on doit rompre à cause de ça je ne veux pas partir. Ne fais pas de ça une affaire de priorité, Tetsuya, où tu vas encore te mettre en colère contre moi."

Même en plein milieu d'une conversation, le son de son prénom envoya des frissons le long de la colonne vertébrale de Kuroko. "Très bien. Peut-être qu'il est temps de te dire que mon premier choix à un programme d'Anglais très intégrant, et si je m'en sors assez bien, je pourrais être transféré dans plusieurs universités Américaines en moins de deux ans. Être sur le même continent pourrait aider, non ?"

"Ouais, mais seulement à court terme. Tu devrais te concentrer sur la puériculture, parce que c'est ce que tu veux faire, non ?"

"Il y a des enfants en Amérique, Kagami-kun. J'en suis certain."

"Qu- mais tu-" Kagami prit le visage de Kuroko dans ses mains, regardant directement dans ses yeux pour qu'il n'y ait pas de mal-entendus. "Es-tu en train de me dire que tu veux vivre en Amérique ? Kuroko, c'est un grand pas. Tu me reproches toujours mes manières Américaines, et tu n'as même jamais été là-bas-"

"C'est mieux si j'y vais pendant une période d'essai, alors. Soit comme un étudiant d'échange où en tant qu'étudiant à temps complet j'en ferais l'expérience. Et donc, si je m'en sors là-bas, peut-être que je pourrais rester. Si on est toujours ensemble resta non-dit entre eux. Aucun des deux ne craignait cela, cependant. C'était la force de leur lien.

"Mais- ta famille...tes amis...tout ce que tu as toujours connu est au Japon."

Kuroko appuya ses paumes sur les joues de Kagami, attirant son attention complète.

"Eh-aie !"

"Kagami-kun en fait tout un plat. Il y a des choses en Amérique que j'aime beaucoup, comme les milk-shakes à la vanille, les chiens et le basket. Mes amis, je pourrais toujours les voir par internet, et la moitié d'entre eux a assez d'argent pour venir nous voir, s'ils le veulent vraiment. Et comme je l'ai déjà dit, il y a des enfants en Amérique donc je pourrai devenir professeur. Le plus important, c'est là que sera Kagami-kun, et je n'ai aucunement l'intention de le laisser seul. Il serait probablement détruit si je le faisais."

"Je ne-" Kagami s'arrêta de lui-même, se renfrognant quand il réalisa qu'il avait été acculé. "D'accord. Tu as probablement raison."

Kuroko fit son sourire le plus triomphateur. "Tu vois ? Je suppose qu'on devrait aller tous les deux en Amérique, au final. Je m'habituerais à la grandeur de toutes les choses. Et pour me récompenser, tu devras probablement m'épouser."

"Tu as déjà pensé à tout ça, pas vrai ?

Kuroko hocha la tête, complètement sérieux. "Oui. J'ai décidé depuis longtemps que j'épouserais Kagami-kun. C'est probablement la cuisine qui m'a décidé. Ou bien les sourcils."

Les sourcils en questions se redressèrent. "De tout ce que tu pouvais choisir chez moi, tu aimes ces deux choses ? Pas même jouer au basket avec moi ?"

"Kagami-kun est sournois. Cherche-t-il des compliments ?"

"Ou-Non ! Non ! Non, je suis simplement curieux-"

"Dans ce cas, je vais continuer à dire à Taiga toutes les choses que j'aime chez lui. Pour chaque compliment il devra enlever un vêtement."

"Je-mais ! Argh. Tetsuya, tu vas finir par avoir ma peau, tu sais."

"Alors pour commencer : J'aime le sens d'exagération de Taiga..."

….

….

….

….

Il était vingt-trois heures et trente-sept minutes – soit vingt-quatre heures après qu'il eut disparu – que Midorima Shintarô rentra finalement à la maison. C'était une métaphore, puisque la maison où il retourna était en fait celle de Takao. Il se montra sans avoir prévenu, faisant joyeusement tinter la sonnette jusqu'à ce que Takao sorte de son lit.

"Ouais, ouais, j'arrive. Qu'est-ce que vous-" Takao se figea, la porte entrouverte. Il y avait Shin-chan qui gesticulait nerveusement sur son palier un air renfrogné, frissonnant et incroyablement adorable.

"Bonsoir, Takao. Est-ce que je peux entrer, nanodayo ?" il essaya de sourire et la tentative brisa l'état de choc de Takao. Sans préavis explicite, Takao se retrouva à se jeter sur Midorima, jetant ses bras autour de lui avant de l'étreindre fortement. Puis il lui donna un coup de pied dans le tibia.

"Aie ! Takao ! Qu'est-ce que tu fais ?!"

Ses épaules remontèrent et il pressa davantage son visage dans la poitrine de Midorima. Il n'allait certainement pas Shin-chan savoir qu'il était en train de pleurer, du moins pas avant qu'il ne lui ait fait connaître le fond de sa pensée. "Shin-chan tu étais...tu ne peux pas simplement partir comme ça- tu as disparu et je n'avais pas la moindre idée de là ou tu étais et j'ai cherché dans tout Tokyo et personne ne savait ou tu étais, pas même Akashi-chan et-"

Midorima se raidit contre lui et la main qui était placée sur la tête de Takao se serra. "Tu as parlé avec Akashi ? Je croyais que tu le détestais."

Mais Takao n'allait pas le laisser changer de sujet. "Eh bien on est amis maintenant parce que quelqu'un l'a fait et a tout lâché et n'a même pas la décence d'appeler au moins d'une cabine téléphonique ! Tu sais au moins combien je me suis inquiété ? Est-ce que tu me détestes maintenant ? C'est pour ça que tu es parti ?"

Midorima le sera un peu plus fort avant de répondre. "Bien sûr que non. Pourquoi crois-tu ça ?"

"PARCE QUE TU ES PARTI !" Takao ne pouvait plus se contenir et il commença à brailler contre l'épaule de Midorima. Le shooting guard grimaça, mais ne défit pas son étreinte. "Es-est-ce que tu a-a-avais peur de moi ? Même ta me-me-mère ne savait pas ou tu é-étais." il pouvait à peine parler entre ses larmes, mais Shin-chan ne le lâcha toujours pas. En fait, Midorima le garda dans ses bras jusqu'à ce que le voisin de palier de Takao n'allume une lumière extérieure, dérangé par les braillements à cette heure tardive.

"Takao. On devrait aller à l'intérieur, nanodayo. On réveille les voisins."

Takao renifla et s'éloigna de lui. Il retourna à l'intérieur, ses épaules tombantes. Il pouvait sentir le froid de l'hiver maintenant qu'il n'était plus dans les bras de Midorima et il se demanda combien de temps Shin-chan avait été dehors pour être gelé comme ça. Il sentit une vague de pitié et la repoussa. Akashi-chan avait raison. Comment Shin-chan avait-il pu partir comme ça, et sans même le contacter pour lui dire qu'il était en sécurité ? Comment osait-il le traiter comme ça ! Sa rage brûla sa peine et il se retourna vivement pour relâcher la fureur de l'enfer sur Midorima... seulement pour le trouver un genou à terre. Il regarda en bas de manière comique, tentant de rassembler ses esprits. Puis sa main fut prise et Takao n'eut qu'un petit moment pour déchiffrer l'expression inattendue sur le visage de Midorima – de la fatigue principalement, mais aussi de la nervosité et de l'espoir en quantités égales.

"Takao. J'ai une question très importante pour toi. Je sais que tu es en colère, mais je t'en prie répons moi honnêtement." sans briser le contact visuel ni lâcher la main de Takao, Midorima chercha dans la poche de son manteau avec sa main libre pour y trouver un morceau de papier. "Est-ce que tu m'aimes ?"

La colère de Takao était parfaitement ajustée par sa confusion. Cette posture...cette question...ça ne pouvait vouloir dire qu'une chose. Mais Shin-chan était japonais. Que se passait-il, ici ? "Je- oui. Je suis vraiment en colère contre toi, mais oui."

Midorima lui fit un sourire reconnaissant, et cela calma encore plus la colère de Takao. Seigneur, pourquoi ne pouvait-il rester en colère contre lui ? "Très bien. Ça m'a pris vingt-neuf temples, mais j'ai finalement été capable de me procurer un daikichi omikuji dans les termes de notre relation. Avec ça, je suis confiant qu'on puisse affronter le futur ensemble." Midorima prit une profonde inspiration, clairement nerveux. "Donc. Takao Kazunari. Me ferais-tu l'honneur d'accepter ma main en mariage ?"

Takao cligna des yeux. Son esprit était pris dans une brume chaleureuse, rendant difficile toute compréhension même d'un simple concept. Shin-chan ne pouvait vraiment avoir dit ce qu'il pensait qu'il venait de dire. Il devait tout reprendre un pas à la fois, juste pour comprendre ce que Shin-chan avait vraiment voulu dire.

"...vingt-neuf temples ?"

Midorima lui sera la main. "Oui. Il m'en a fallu autant. Je t'en prie ne me demande pas combien de daikyô j'ai tiré. Je ne pouvais pas revenir avant d'en avoir un garantissant le succès."

"...relation ?"

La bouche de Midorima se plissa dans une expression familière. Cependant, l'inquiétude dans son regard était nouvelle. "J'ai présumé que nous étions dans une relation après cette nuit, nanodayo. Peut-être que je me suis un peu trop précipité-"

"Tu veux vraiment m'épouser ?" la voix de Takao n'était qu'un murmure qui coupa à travers le ton montant de Midorima. "Même si on est japonais ? Au Japon ? Et des hommes ?"

"Takao-"

"Même si tes parents n'accepteront jamais ? Ou si tes amis te détestent ? Ou si tu te fais virer de tes boulots ?"

"Takao-"

"Et si-"

"Oui. Oui à toutes tes questions, Takao. Je ne le demanderais pas si je ne le pensais pas, nanodayo. Alors est-ce que tu vas dire oui à la fin ?"

La tête de Takao dodelina sur la gauche. "Mais les hommes ne peuvent pas se marier au Japon-"

"Takao est-ce que tu veux oui ou non m'épouser-"

Takao abandonna. Il ne pouvait pas comprendre se qui ce produisait, mais il y avait une telle joie qui se rependait à travers son corps qu'il n'en avait plus rien à faire. Il se pencha de manière bancale pour se retrouver nez à nez avec Midorima et il l'embrassa fermement. Il aurait continué ainsi jusqu'à ce que la terre soit devenue poussière si, après de longues minutes, Midorima ne l'avait pas arrêté.

"Takao. J'ai besoin d'une réponse verbale."

La joie le rendait étourdi, et il ne pouvait pas arrêter de toucher Shin-chan. Il n'arrêtait pas d'embrasser son visage, allant aussi loin que de pousser ses lunettes pour pouvoir embrasser le coin de ses yeux. "Tu promets de ne plus jamais me laisser tomber ?" il commençait finalement à comprendre la gravité de la situation, et son souffle se prit dans sa gorge. Marié à Shin-chan ? Se réveiller à côté de lui, manger avec lui, et discuter avec lui tous les jours ? Mieux encore, ne pas avoir à le partager avec peut-importe qui ses parents auraient choisi comme la meilleure option pour pérenniser le nom de Midorima ? Il devait être en train de rêver des choses si merveilleuses ne pouvaient pas se produire en réalité...

"Tout dépend de si tu dis oui ou non, Takao. Tu m'as fait attendre pendant longtemps, je suis prêt à te frapper vraiment fort si tu ne me réponds pas bientôt."

Takao lança un sourire rayonnant à Midorima, rendu encore plus heureux à mesure que le renfrognement embarrassé de son amant se montrait. "Shin-chan, je t'aime tant. Oui, je vais t'épouser. Alors ne m'abandonne plus jamais comme ça."

Cette fois, ce fut Midorima qui se pencha pour l'embrasser. Takao put sentir le soulagement dans ce baiser et pendant un long moment ils s'accrochèrent l'un à l'autre, à genoux dans le hall d'entrée de chez Takao. Finalement, le bruit étouffé d'une porte se fermant les ramena à la réalité. Midorima regarda en direction des marches, les yeux rond. "Je croyais que tes parents étaient à Hokkaido ?"

Takao fit un sourire en coin tandis qu'il se redressait sur ses pieds. Il tendit la main pour prendre celle de son fiancé et l'aider à se relever. "Ouais, mais ils m'ont laissé avec ma petite sœur, qui était tout aussi inquiète pour toi que moi. Elle craque complètement pour toi, tu sais. Elle va être tellement furieuse quand je vais lui dire pour le mariage."

Midorima le regarda avec une horreur non feinte. "Elle m'adore moi ? Seigneur, et je croyais que c'était mauvais que ma petite sœur t'aime toi." il tituba, sa main attrapant instinctivement le mur. "Nos sœurs tombant amoureuse de nous est un concept perturbant. On devrait le dire à ta famille très bientôt. Ça sera une façon plus douce de les décourager."

Takao se mit à rire tandis qu'il ouvrait la porte de sa chambre avec son pied. "C'est une façon comme une autre, bien que ça n'aide pas vraiment ta sœur. Ah-" Takao se retourna attrapant le bras de son partenaire. "Est-ce que tu as appelé tes parents ? Ta mère a appelé l'autre jour et je lui ai dit que tu étais parti dans une quête pour rencontrer Oha Asa. Elle était inquiète, Shin-chan. Est-ce qu'elle sait que tu es ici maintenant ?"

Midorima hocha promptement la tête. "Je l'ai appelé hier soir et je lui ai dit que je rentrerais à la maison demain matin. Oha Asa n'était pas loin du compte, nanodayo. Mais je doute qu'elle t'ais crus, cependant."

Takao fit une grimace. "Eh bien, j'étais un peu en panique, d'accord ? Et je n'avais vraiment aucune idée de l'endroit où tu étais. J'ai demandé à pratiquement tous les joueurs de basket présent à Tokyo avant d'aller me soûler avec Akashi-chan et-"

Les yeux de Midorima se firent ridiculement ronds. "Tu as fait quoi avec qui?"

Takao inclina sa tête de manière interrogative. "C'était son idée- il avait l'air plutôt stressé. Mais après trois verres de sake il était beaucoup mieux. En fait, je crois qu'on s'entend même plutôt bien-" Takao s'arrêta, se rappela la lueur dangereuse dans les yeux d'Akashi quand il avait parler de vengeance. Ah. Il devrait très probablement s'occuper de ça. Embrassant l'air indigné de Shin-chan pour le faire disparaître, il sortit son portable et tapa un texto rapide."Est-ce qu'on garde nos fiançailles secrètes ?"

Midorima se renfrogna et remonta ses lunettes. L'estomac de Takao fit un bond, il voulait lécher cet homme comme un fou. "Oui. Nous n'avons encore rien dit à nos parents, Takao-"

"Akashi-chan va devenir fou et se lancer après tes fesses si on lui dit rien."

Midorima retint son expression peinée tandis qu'il prenait cela en considération. "Très bien."

Takao appuya sur envoyer et attira Shin-chan jusque sur son lit. "Fini! Maintenant on va dormir Shin-chan. Tu as l'air complètement détruit. Est-ce que tu as passé la nuit dans un hôtel ?"

Midorima retira son manteau et ses chaussures. "Non. J'ai simplement trouvé un cybercafé ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre. J'ai utilisé tout mon argent pour voyager à travers la ville et tirer des omikuji."

Le cœur de Takao menaçait de s'enfuir hors des confins de sa poitrine, alors il passa ses bras autour de son amour et l'attira pour s'allonger à côté de lui, à moitié habillé. "Shin-chan, je t'ai déjà parlé de mon cœur et de ce qu'il faisait quand tu le fais t'aimer. Tu dois avoir un peu de pitié pour moi. Autrement je vais te passer la bague dès maintenant et je n'attendrais même pas le mariage."

"Ah. J'ai failli oublier, nanodayo." Midorima retira sa main de la prise de Takao et chercha dans sa poche. De là il retira deux fils et commença à en attacher un autour du poignet gauche de Takao. Même dans la semi-pénombre, Takao pouvait voir qu'il était rouge.

"Je me suis dit que ce ne serait pas pratique que l'on porte une bague de fiançailles, alors j'ai pris ça à la place. Tu dois connaître le destin du fil rouge. Donc si on en porte tous les deux un, ça devrait le faire jusqu'à ce qu'ont...rendent ça plus officiel. Maintenant attache celui-là à mon poignet, nanodayo." il présenta son poignet droit et Takao attacha lentement le fil autour, faisant très attention aux nœuds. Il y avait quelque chose de sacré dans cet instant et toutes les émotions chaotiques des deux derniers jours étaient bien pâles en comparaison. Quand il eut fini, Takao se pencha et embrassa l'intérieur du poignet de Midorima, restant sur les veines bleue pâle. Il releva les yeux pour trouver Midorima en train de le regarder avec des yeux mis-clos, bien que son bâillement étouffé un instant plus tard reporta à plus tard toute pensée sur une éventuelle consommation. Takao sourit et repositionna Shin-chan à côté de lui, se blottissant contre lui.

Le téléphone de Takao vibra dans sa poche et il alla le chercher par automatisme. Le message venait d'Akashi et il jeta un coup d'œil à Midorima avant de le lire à voix haute. "Eh bien. Du bon côté des choses, je crois qu'Akashi-chan t'a pardonné."

Midorima soupira, se frottant les yeux avec ses doigts. "Lis-le moi maintenant, puisque je suis trop fatigué pour m'en préoccuper, nanodayo."

"Oui, princesse Shin-chan. ' Kazunari. Dit à Shintarô de m'appeler demain matin. On a un mariage à préparer.'" il se mit à rire en entendant le grognement exagéré de Midorima et il commença à caresser le dos de son amour dans un mouvement circulaire. "Il y aura peut-être des avantages d'en avoir parlé à Akashi-chan avant tes parents. S'ils ne sont pas d'accord, il pourra toujours les fixer avec son œil fou jusqu'à ce qu'ils se soumettent. Mais on s'inquiétera de ça demain matin."

"Hnn." Midorima était épuisé et cela se montrait. Takao n'était pas dans un meilleur état et les garçons se posèrent sans plus de commotion. Tandis qu'ils s'endormaient Takao trouva cependant une dernière chose à dire. "Tu sais, ton style occidental n'était pas mal."

"J'ai pensé que tu aimerais une cérémonie occidentale, alors j'ai aussi pensé que ça allait avec, nanodayo."

"Je t'aime tellement, Shin-chan."

"...Je sais."

….

….

….

….

Juste quand le voyage de Midorima se terminait, celui de Satsuki commençait.

"Je suis désolé, Satsuki, je n'ai pas vu Daiki de la journée. Tu n'arrives vraiment pas à le joindre par son téléphone ?"

"Oh, il a probablement juste oublié de le recharger, ce paresseux. Mais s'il n'est pas là, je crois que je sais ou le trouver. Désolé de vous avoir dérangé si tard dans la nuit !"

"Tu es la bienvenue ici quand tu veux, Satsuki. Dis juste bien à mon entêté de fils de ramener ses fesses à la maison quand tu le trouveras !"

Cela c'était passé environ une demi-heure auparavant. Depuis lors, elle avait cherchée dans tous les terrains de basket éclairés du coin sauf un, et elle n'avait toujours pas retrouvée Aomine. Il y avait une raison pour ça bien sûr- elle avait gardée son terrain favori pour la fin. Bien qu'elle ait passée l'entièreté des dernières vingt-quatre heures à ne penser à rien d'autre que les sentiments qu'il avait exprimés, les siens et ce qu'elle devrait faire, elle avait toujours un peut peur de le revoir si tôt. Elle avait utilisée ce temps pour gonfler sa résolution, mais toujours était-il que certains souvenirs ne faisaient que revenir.

Ça bouche était chaude contre la sienne et le mouvement de ses mains faisaient marteler son cœur dans sa poitrine. Le monde s'était réduit à son parfum et son goût, au feu consumant son cœur et le corps puissant en dessous du sien. Elle avait besoin de lui si fort, sans savoir ce que cela impliquait. Mais chaque baiser la rapprochait de la compréhension et au moment où il tourna son attention vers son cou elle sut : elle désira cela. Elle avait besoin de cela. Elle avait besoin de lui.

Satsuki secoua vivement la tête. Ce n'était pas le moment pour ça. C'était déjà assez mauvais qu'elle ait rêvé de...ce moment. Ses pensées avaient besoin d'être redirigée vers la solution, pas ça. Se rappeler la douloureuse tendresse dans son touché qui contrastait délicieusement avec le désir dans son expression ne ferait que l'affaiblir, la rendant incapable de s'en tenir à sa décision.

Les lumières dans le cinéma s'allumèrent en même temps que son esprit. La soudaine prise de conscience était aussi terrifiante que bouleversante et avant qu'elle ne puisse consciemment décider de le faire, elle était descendu de ses genoux dans le but de partir. Elle savait combien il était rapide, comment il pourrait facilement la rattraper. Dans son état de panique, le seul endroit en sécurité auquel elle put penser fut les toilettes des femmes. Elle réussit à se glisser à l'intérieur, se cachant derrière le mur cimenté avant que ses jambes tremblantes ne la laisse tomber et qu'elle ne glisse jusqu'au sol. Elle ne parvint même pas à atteindre la sécurité relative de l'un des cabinets – il n'y avait pas de porte et Dai-chan pouvait arriver droit sur elle. Mais le ferait-il ? Ou serrait-il aussi désorienté qu'elle est incapable de pensées cohérentes ?

Satsuki s'arrêta, fixant son ombre agrandit par la lumière des lampadaires. Elle n'avait jamais eu peut d'Aomine avant. Elle savait qu'il n'essayerait jamais de lui faire du mal. Mais elle avait eu tellement peur à ce moment-là, appuyée contre le ciment blanc, à peine assez cohérente pour prier qu'on la laisse seule.

… peut-être qu'effrayé n'était pas le mot approprié. Enflammée. Surstimulée. Excitée. Tout cela en même temps l'avait laissée dans un état tremblotant qu'elle était incapable de surmonter. Ses sentiments pour Tetsu-kun ne l'avaient jamais laissé dans cet état puisqu'elle avait toujours le contrôle sur elle-même. Il était très clair ce n'était pas le cas avec Aomine.

Elle eut tout juste le temps de calmer son souffle erratique avant qu'une voix forte et familière n'attire son attention. Dai-chan, en train de jurer. À en juger par le bruit de fracas rythmé, il était probablement aussi en train de frapper quelque chose. L'idée que Dai-chan puisse se sentir dans le même état qu'elle maintenant la ramenait vers la réalité et à ce moment elle était donc juste assez rationnelle pour se demander si elle devait aller voir pour s'assurer qu'il allait bien. Mais quand le bruit s'arrêta et que le silence se fit assourdissant. Elle commença à trembler de nouveau – était-ce le moment où il arrivait et la trouvait ? La poursuivant comme un chasseur le ferait avec sa proie pour mieux l'attraper encore une fois ? Elle pouvait le voir clairement dans son esprit, l'approchant avec l'intensité qu'il resservait au basket-ball. À cet instant, elle était aussi bien terrifiée qu'exaltée, et elle n'avait plus la force de courir pour lui échapper. Et à ce moment, elle n'était même pas certaine de vouloir lui échapper.

Elle pouvait entendre le bip des touches de son téléphone et elle savait qui il devait être en train d'appeler. "Satsuki. Envoie-moi un texto quand tu arrives chez toi, même si tu ne veux pas parler. Juste pour que je sache que tu vas bien. On pourra parler plus tard."

C'était une bonne chose qu'elle éteigne toujours son téléphone quand elle allait au cinéma. Entendre sa voie avec ce ton assourdissant était suffisant. Tout ce à quoi elle pouvait penser c'était qu'il devait avoir eu cette même voix au collège, mais il ne l'avait jamais dirigé contre elle. Est-ce que c'était ce qu'avait ressenti Tetsu-kun la première fois qu'Aomine s'était tourné contre lui ? Non, ça n'aurait pas pu être aussi terrible – elle était la raison de sa douleur, tout comme elle souffrait du retour de bâton.

Elle était restée assise là pendant un certain temps, résistant à l'envie de se précipiter vers lui, de se jeter à ses genoux et de se rendre. Maintenant que la panique initiale était passée, son désir commençait à remonter en elle- ça pourrait être si agréable d'être brûlée par sa flamme et quand ça serait terminé elle renaîtrait. Elle serait quelqu'un d'autre, voudrait de nouvelles choses et connaîtrait de nouvelles peines. Mais elle ne bougea pas, ses pensées dans un tel tourbillon qu'elle ne pouvait pas ce décider.

De l'autre côté du mur, elle pouvait entendre Dai-chan appeler quelqu'un d'autre. Au début elle eut peur que ce soit encore elle, mais quand elle réalisa que c'était Kagamin, elle fut étonnée – pourquoi Dai-chan l'appelerait-il lui ?

"...Ça vous inclut tous les deux, un terrain de basket et me botter le cul. Ça te parait bien ?"

"...Dit lui juste que j'ai merdé. J'ai suivi son conseil. Je me sentirai pas mieux avant..."

"...Avant que je perde."

Satsuki ferma les yeux. C'était bizarre que seuls quatre petits mots pouvaient apporter une réalisation de cette ampleur. Vraiment, le meilleur terme serait un changement de paradigme, ou du moins une épiphanie. Qu'elle puisse donner à Dai-chan l'envie de perdre était plus effrayant encore que l'expérience qu'ils avaient partagés et la peur que cela ait tout changé. À ce moment là elle n'avait pas été capable d'expliquer ses sentiments de façon cohérente, et elle doutait de pouvoir le faire même maintenant. Le changement en elle avait prit beaucoup de temps à déchiffrer, même si cela restait confus. Mais même ainsi, elle savait, au fond d'elle et au delà de tout questionnement : Dai-chan ne pouvait-être qu'amoureux d'elle.

Elle était suffisamment proche maintenant pour entendre l'écho d'un ballon de basket rebondissant sur le goudron et pour déterminer que le joueur solitaire était celui qu'elle cherchait. Elle se figea, son cœur battant la chamade. Même si elle s'était résolue et qu'elle savait exactement ce qu'elle avait à faire, elle avait toujours peur de faire le premier pas. Comment allait-il la regarder ? Qu'allait-il dire ? Elle ne l'avait pas prévenu de sa venue, et s'il se sauvait ? L'image de Dai-chan s'enfuyant de terreur était suffisante pour la faire rire et ce fut avec cette image en tête qu'elle passa le grillage pour entrer sur le terrain.

"Dai-chan. Il se fait tard. Tes parents te cherchent."

S'il se figea pendant un instant en entendant sa voix, il le camoufla bien, se mettant en position pour un panier à trois points. "Ahh. Merci. Je rentre très bientôt." il continua avec ses paniers en allant récupérer le ballon au rebond, ne la regardant pas une seule fois.

Les mains de Satsuki se posèrent sur ses hanches et l'énervement commença à filtrer à travers les fissures de sa nervosité. Il n'avait pas le droit de l'éviter comme ça, pas quand elle avait finalement réussi à rassembler le courage d'affronter ça ! C'était lui qui avait voulu discuter au départ ! "Dai-chan. Peut-être qu'on peut rentrer tous les deux ? Il est tard, et je me sentirais mieux si j'étais avec quelqu'un." Voilà. Voyons voir s'il arrivait à esquiver ça.

Elle put voir à l'affaissement de ses épaules qu'il soupira. Il ne la regardait toujours pas. "J'appelle Ryô alors. Donne moi une minute pour trouver mon portable."

Satsuki écarquilla les yeux et elle oublia complètement sa peur. Il allait appeler Sakurai Ryô pour la protéger ? Bien qu'elle se soit attachée au shooting guard de Tôhô durant les dernières années, elle savait que s'il devait arriver quelque chose, ce sera elle qui devra le protéger lui ! "Dai-chan." elle souffla sa voix qui voulait le plus dire tu ne t'en tireras pas, celle qu'elle avait héritée de sa mère. "Arrête de faire l'idiot. On doit parler."

Il la regarda finalement et elle fut contente de voir qu'il avait l'air inquiet. Tel était la terreur du don de sa mère. "J'ai pensé que tu avais besoin d'encore un peu de temps. Tu es certaine de vouloir parler maintenant ?"

Où peut-être qu'il avait tout simplement peur d'elle, tout comme elle avait peur de lui. Peut-être qu'il pensait qu'elle allait le tabasser jusqu'à l'année suivante pour avoir entaché sa pureté ? Eh bien, s'il le craignait, peut-être que c'était quelque chose qu'elle devrait faire. Juste pas maintenant. "Oui. On va parler maintenant." Puis, parce qu'elle se sentait magnanime, elle continua. "Tu aimerais le faire en premier, ou tu préfère que ce soit moi ?"

Il la regarda avec une expression compliquée sur son visage. Elle put y voir de la douleur et de l'incrédulité, mais le reste... "Dis juste...ce que tu as à dire. Je m'excuserais après ça." il arrêta le ballon de basket à ses pieds et croisa les bras.

Satsuki déglutit nerveusement. Elle avait voulu qu'il la regarde, mais maintenant qu'il le faisait et qu'elle n'arrivait pas à lire son expression, elle commença à y réfléchir à deux fois. Ça n'aidait pas que maintenant qu'elle se tenait en face de lui, elle doutait de son épiphanie. Si Dai-chan était amoureux d'elle, est-ce qu'il agirait comme ça ? Serait-il aussi distant et plein de regrets ? "Je...d'abord, j'ai une question. Je peux la poser ?"

"Si tu dois le faire." Aomine haussa les épaules et la bouche de Satsuki s'assécha. Elle avait touché ces muscles, les avait agrippés. Elle fut atteinte par la soudaine envie de recommencer.

Cependant, chaque chose en son temps. "Pourquoi est-ce que tu m'as embrassé ?" elle regarda l'ombre passer sur son visage, et elle savait qu'il réfléchissait à une raison. Elle pouvait en trouver plusieurs pour elle-même : elle était sur ses genoux, elle pleurait, elle l'avait pratiquement suppliée. Elle soupira doucement et se demanda laquelle il allait choisir.

"Tu étais triste. Je voulais t'aider. J'ai eu tort, par contre. Je n'aurais pas dû le faire. Je suis désolé."

"Alors pourquoi était tu si fâché quand je me suis sauvée ? Pourquoi est-ce que tu as appelé Kagamin et que tu lui as dit de te faire perdre ?"

Les yeux d'Aomine s'écarquillèrent sous le choc. "Tu- tu as entendue ça ? Tu étais là ?" il tendit les mains vers elle, mais retira ses mains immédiatement. "Merde, Satsuki. J'ai cru que tu étais partie."

Elle se renfrogna face à son langage mais la façon dont il recula transforma le renfrognement en une expression triste. "Je me suis cachée dans les toilettes des femmes. Mais ce n'est pas important. Dai-chan, est-ce que tu..." sa voix ne la suivie pas, et elle dut déglutir avant de pouvoir retenter. "Est-ce que tu m'aime ?"

Ses yeux passèrent sur son visage et elle se remémora leur retour chez eux quelques jours auparavant, la nuit après qu'ils aient vaincu Rakuzan. Il l'avait regardé comme ça quand elle lui avait parlé de faire sa déclaration à Tetsu-kun. Mais maintenant, son manque de réaction était encore plus important. Elle aurait dû comprendre à ce moment là, où des centaines d'autres fois dans leur passé : perdre Tetsu-kun était douloureux, mais pas insurmontable. Perdre Dai-chan était tout simplement impossible.

Il la regarda droit dans les yeux. "Non, ce n'est pas ça. Ce n'est pas pour ça que j'ai fait ça. Alors ne t'inquiète pas pour-"

L'état physique de Satsuki était moyen, dans le meilleur des cas. Elle manquait de force, elle n'avait aucune endurance et elle visait très mal. Toujours est il que quelque chose de plus grand la guida et quand elle lui lança son portable dans un accès de colère, elle le toucha en plein front.

"C'est quoi ce bordel, Satsuki ?!"

Elle ne fut pas surprise de remarquer qu'elle pleurait. "Arrête de mentir, Ahomine ! À quoi ça sert de mentir maintenant ? Tu crois que je n'ai rien vue ? Dis-moi la vérité, Dai-chan !"

Aomine se renfrogna et se frotta le front, marchant sur son portable quand il se rapprocha d'elle. "Si tu le sais déjà alors pourquoi tu demandes, hein ? Est ça ne regarde que moi de qui je suis amoureux, ce n'est pas toi qui choisit !"

Elle garda la tête baissée pour qu'il ne voit pas ses larmes. Ses poings volèrent avec la force d'un chaton, mais elle attaqua tout de même sa poitrine. "Tu ne m'aurais pas fait ça si tu ne m'aimais pas. Tu ne jouerais pas pour perde si ce n'était pas le cas. Dis-moi, Daiki. Dis le moi d'accord ?!"

Ce fut l'emploi de son nom qui enfonça le clou. Il la prit dans ses bras avant qu'elle ne puisse s'en prendre à son visage et il céda. "D'accord ! Oui ! Je t'aime ! Je t'aime depuis qu'on a huit ans putain, et j'ai toujours assuré jusqu'à hier soir ! Tu es contente maintenant ? C'était ça que tu voulais entendre ?" ses doigts étaient serrés autour de ses bras, mais elle pouvait toujours le sentir trembler. C'était cela qui lui donna le courage de murmurer oui et de se mettre sur la pointe des pieds et d'appuyer ses lèvres tremblantes contre les siennes.

Tous les doutes furent effacés quand il réagit immédiatement, attirant son corps contre le sien en la prenant dans ses bras et l'embrassant fougueusement. Mais aussi rapidement qu'il avait répondu, il s'éloigna, jurant et se détournant d'elle. "Ne me fais pas ça, Satsuki. Je ne peux pas le supporter. Je sais que je n'aurais pas dû le faire pour commencer, mais je ne peux pas continuer quand je sais que tu penses à Tetsu."

Satsuki secoua doucement la tête, ses yeux brillant d'excitation. Ce baiser était encore plus efficace que les précédents et la pensée que d'autres allaient probablement venir la rendait guillerette. "Je ne pense pas à Tetsu-kun, Daiki. C'était ce que j'étais venue te dire. Tu m'as aidée. Je n'ai plus le béguin pour Tetsu-kun."

Aomine ricana et continua de lui tourner le dos. "Ça fait plus de cinq ans maintenant que tu es amoureuse de Tetsu. Sortir avec moi rien qu'une fois ne va pas changer ça. Ne joue pas ce jeu avec moi, Satsu. Je te connais mieux que ça."

Elle s'approcha de lui, essayant de poser une main sur son épaule. Si seulement il pouvait au moins la regarder, il saurait ce qu'elle ressentait et ne penserait pas que c'était un jeu ! Mais il la repoussa et commença à partir. Elle dû marcher très rapidement pour le rattraper. "Non, écoute moi. Mes sentiments pour Tetsu-kun sont différents. Ils- arrête de fuir, Daiki – ils sont prudents et contrôlés et ne ressembles en rien à ce que je ressent pour toi. J'ai dit stop ! Écoute moi, s'il te plaît !"

Il s'arrêta finalement, bien que la rigidité dans ses épaules et la tension dans ses poings montraient que cela ne lui plaisait pas. Il ne la croyait toujours pas. Satsuki supposa qu'il fallait si attendre- après tout, elle ne savait pas que ce qu'elle ressentait pour son ami d'enfance était de l'amour avant hier.

"Je sais que ça peut paraître soudain et que ça peu ne pas avoir beaucoup de sens, mais je jure que c'est la vérité. Ce qu'on a fait à tout remit en perspective. J'ai réalisée que je ne pourrais jamais faire quelque chose comme ça avec Tetsu-kun et que je ne le voulais même pas. Quand j'y ait réfléchi, j'ai réalisée que mes sentiments pour lui étaient comme un cliché, en fait. En tout cas, mes sentiments pour lui et pour toi sont totalement différents, et pour être honnête ce que je ressens pour toi et plus fort que ce que je ressent pour lui. Si tu veux, je peux dire ça comme ça – je peux le perde. Je peux le laisser partir et être avec Kagamin en gardant le sourire. Je ne peux pas te laisser partir."

Elle pouvait voir que la tension d'Aomine s'effaçait, bien qu'il soit toujours trop tendu à son goût. Même si elle était certaine qu'il ne se sauverait plus, il l'évitait toujours tacitement en refusant de se tourner. Au moins il avait un peu bougé sa tête par dessus son épaule tandis qu'il répondait. "Ça ne veut pas dire que tu es amoureuse de moi. Juste parce que je suis plus important ne veut pas dire qu'on doivent encore s'embrasser. Ça me va si on arrête là Satsuki. Je ne vais nul part, je le promets. Tu n'as pas à te forcer à essayer avec moi-"

"Tu ne m'écoutes pas." elle l'avait finalement rattrapée et au lieu d'essayer de le faire se tourner, elle se planta devant lui. "Je t'aime aussi, Daiki. Depuis toujours et je l'ai toujours su, je n'avais tout simplement pas compris que c'était ça l'amour. Je croyais que ce n'était que des gestes idiots et des bonnes manières et être avec quelqu'un qui était nouveau et différent. Mais j'avais tort. L'amour c'est me reposer sur toi, et être confortable avec toi, et avoir besoin de toi pour me réconforter et faire face à tout avec toi. J'étais dans l'erreur pendant longtemps et je comprends que tu ai besoin d'un peu de temps pour t'y faire. Mais je ne vais nul part non plus. Je vais rester là tous les jours jusqu'à ce que j'arrive à te convaincre que je t'aime aussi-"

Il la coupa en se pencha vers elle jusqu'à ce qu'ils soient nez à nez. "Alors est-ce que je devrai te faire attendre ?" il y avait une lueur prédatrice dans son regard et le cœur de Satsuki rata un battement. Il avait ressemblé un peu à ça dans le cinéma, juste avant qu'il ne l'embrasse. Elle espéra sincèrement qu'il lui donne un baiser maintenant. "Est-ce que je devrais te faire attendre pour que tu comprennes- juste un peu- ce que j'ai enduré ces dernières années ?" ses lèvres se tournèrent dans un sourire petit mais maléfique.

Satsuki pâlis. Il ne ferais pas ça...non ? Mais elle ne flancha pas sa résolution était quelque chose qui ne pliait pas face à l'adversité. "Attends jusqu'à ce que tu me crois, Daiki. Je sais que tu ne me blesserais pas volontairement." ou me punirais pour avoir été bêtement aveugle. Cela faisait des années depuis la dernière fois qu'elle avait dû le faire jouer sur sa conscience. Par chance, cela fonctionnerait aussi bien qu'a l'époque. Il ne répondit pas, mais passa tendrement ses doigts sur sa joue. Bien qu'elle aurait voulu savourer la sensation et les papillons fous dans son ventre, elle ne brisa pas le contact visuel. Si son but était de l'intimider, il échouerait. S'il la testait, elle gagnerait. Après tout, elle était sa meilleure amie et la seule qui pouvait la vaincre, c'était elle.

"Je ne crois pas pouvoir attendre aussi longtemps, Satsuki. Alors tu ferais mieux d'être sûre de toi. Je ne te laisserais pas revenir en arrière cette fois."

"Je ne reviendrais pas dessus. Je t'aime, Daiki."

Son expiration fut irrégulière, mais ses yeux étaient chargés de bonheur. "Merci seigneur." il s'interrompit lui-même en l'embrassant profondément et c'était ce baiser qui voulait tout dire. Il y avait toute la passion qu'il avait montrée hier soir, l'assurance d'aujourd'hui et la promesse de lendemains. Satsuki ne put rien faire d'autre que s'accrocher à lui, goûtant du sel et de la détermination et de suivre là où il la conduirait. Pour une fois, elle ne contrôlait pas quelque chose et avec lui c'était merveilleux.

Ils communiquèrent leur amour et leur gratitude l'un envers l'autre à travers les lents mouvements de leurs lèvres, tous deux à bout de souffle. Qu'ils aient trouvés une telle expérience l'un avec l'autre était profond, et aucun d'eux ne fit un pas pour mettre une touche sexuelle dans cet échange. Il y aurait un moment pour le désir plus tard. Maintenant c'était le moment pour remplir le besoin de leurs cœurs.

Le clignotement d'un lampadaire les ramenèrent finalement à la réalité. Satsuki souri timidement tandis qu'ils s'éloignaient l'un de l'autre, son attention attirée par l'expression désireuse dans les yeux sombre d'Aomine. Ça la faisait se sentir en sécurité et désirée, comme si elle était parfaite et magnifique. Ça lui donnait aussi l'envie de l'embrasser jusqu'à ce qu'ils n'en puissent plus, alors elle attrapa fermement ses mains pour l'empêcher de l'attirer de nouveau vers lui. Peut-être pouvait il lire son humeur il la serra dans ses bras et elle put sentir son souffle au dessus de sa tête. La notion qu'elle puisse l'affecter autant était enivrante et elle dut se reprendre avant de se laisser encore emporter. Ils iraient plus doucement, cette fois. Ils avaient beaucoup à se dire avant de passer à quelque chose d'autres.

Premièrement, ils devaient rentrer à la maison. Il était plus de minuit et ils avaient tous deux une journée bien remplis en perspective. Elle sourit en se penchant pour ramasser son téléphone, lui laissant le temps de retrouver son sac. Toute insécurité qu'elle avait nourrit concernant le futur avait disparu et à la place il y avait un espoir que le futur soit plus incroyable qu'elle l'eut imaginée. Elle glissa sa main dans la sienne, gloussant quand ses doigts s'entrelacèrent dans les siens. Une chose était certaine : avec Daiki à ses côtés, le reste de sa vie était définitivement quelque chose à voir venir avec joie.

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Cela aurait pu, supposa Akashi, être bien pire. Tout le monde avait fini avec un partenaire qui avait une chance décente de les rendre heureux, même si ça n'était pas un succès dans le sens sociopolitique. Il attendait impatiemment le simulacre de mariage de Shintarô et Kazunari tout particulièrement, même si Shintarô avait clamé qu'ils allaient aussi avoir un vrai mariage aux États-Unis. Apparemment étudier là-bas avait d'autres avantages que des diplômes, même si l'union ne serait pas légale au Japon.

De même, il avait de grands espoirs pour Daiki et Momoi. Leur rythme avait été établi depuis l'enfance et il suspectait que l'introduction...d'actes charnels n'aurait pas d'impact négatif sur leur relation. Il se demandait juste ce qui leur avait pris si longtemps et pourquoi Momoi n'avait eu aucune idée que Daiki la désirait. Pourquoi sinon examinerait-il en détail des modèles de mode qui se conformaient exactement et ses propres formes ?

Quant à Ryôta, il lui souhaita du bonheur mais de loin. Ce garçon avait un talent indéniable, et d'une certaine façon, il était le mieux équipé pour poursuivre un train de vie normal. Mais il avait choisi son ancien capitaine, un geste dangereux alors qu'il se faisait un nom en tant que modèle. Akashi était intéressé de savoir comment Ryôta allait gérer le conflit entre sa carrière et sa popularité grandissante.

Taiga et Tetsuya étaient en de nombreux points le couple dont il avait eu le plus de mal à déterminer le succès. Tetsuya avait toujours été une énigme et Taiga était si impétueux et direct qu'il était difficile de savoir ou leur chemin les conduirait. Toujours est-il qu'il avait le plus grand respect pour la détermination et la persévérance de Tetsuya et Taiga avait, avec son talent, une chance si singulière qu'on pouvait presque dire qu'il était béni par le destin.

Akashi ne reparlait toujours pas à Atsushi, même s'il avait expliqué pourquoi il avait pris le rôle de gardien de la cuisine. Ce n'était qu'une question de principe et peut-être un peu parce que même Atsushi y avait droit, et que lui non. Il n'était pas sur s'il enviait ou avait pitié d'Himuro pour son changement de position de baby-sitter à petit-ami, puisqu'il savait qu'Atsushi était du genre à ne jamais lâcher ce pour quoi il s'était battu et avait gagné.

Mais en général tout c'était plutôt bien passé. Il supposa qu'il devrait craindre un retour de bâton cosmique, puisqu'il était le dernier membre de la génération des miracles encore célibataire. Pourtant il était pratiquement certain d'être tranquille de ce côté-là. Après tout, Alexandra Garcia était actuellement en Amérique et elle était la seule autre femme célibataire de la série, il n'avait pas à s'en faire.

Oui, il était en sécurité. Maintenant que la poussière était retombée, il sentait qu'il n'était que raisonnable de donner un coup de téléphone à leur ancien capitaine Nijimura. Il sera probablement intéressé de savoir comment s'en sortait sa vieille équipe de Teikô et cela faisait longtemps qu'il n'avait pas interagi avec son mentor. Peut-être même qu'ils pourraient se retrouver pour manger un morceau et pour discuter de leurs amis en commun, du basket-ball au Japon et à l'étranger, de stratégies au shogi et des nuances entre le commandement et le leadership.

Akashi esquissa un sourire. Il était assez impatient à l'idée de revoir Nijimura...même juste pour le bon vieux temps.

FIN

Après un long et laborieux moment, cette fic est enfin terminée. Je compte bien faire d'autre fic de cet auteur, bien qu'il n'y ait pas encore de suite à celle-ci, s'il y en avait une je la ferait.

En tous cas merci pour tous vos commentaires et fav. Cette fic était une excellente expérience à traduire et reflète bien mes pensées en matière de couple (Moi aussi j'aurais bien aimé un peut plus d'amour pour Akashi.) Je vous dis donc à une prochaine fois, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé.