DISCLAIMER : Comme tout le monde s'en doute déjà, les personnages d'Harry Potter ne m'appartiennent pas. dommage ! ;-)

Fic traduite, l'auteur s'appelle A. Giesbrecht. ('Some things are better left unknown')



CHAPITRE IV : Derniers mots

Le matin suivant, ils furent tous debout très tôt. Harry avait expliqué la situation à Hermione la nuit précédente (l'horrifiant complètement) et elle les rejoint dans la salle commune à cinq heure du matin pour le départ des Maraudeurs. Avant cela, pendant que James expliquait quelque chose de compliqué à Peter, Sirius prit Harry à part.

_Il faut que tu me dises, dit-il.

_Quoique tu veuilles savoir, je ne peux pas, dit Harry. Tu as entendu James.

_Bon, ben, ne lui dis pas que tu me l'as dit alors, dit Sirius. Mais je dois savoir.

_Quoi ?

_C'était moi ? Dis-moi juste si c'est moi qui l'ai fait, comme ça, dès que nous rentrerons, je me donnerai en pâture au calmar géant.

_Sirius, de quoi tu parles ? Qui a fait quoi ?

Sirius serra les poings en signe de frustration.

_Ne joue pas à l'abruti avec moi, Harry ! J'ai entendu Ron dire qu'un ami de James l'avait vendu à Voldemort. Si c'était moi, dis-le-moi maintenant comme ça je pourrai sauter du haut de la Tour d'Astronomie, ou boire du pus de Bulbobulb non dilué, ou rire à la figure d'un dragon vivant, ou mettre fin à ma vie de n'importe quelle manière avant de tomber aussi bas ! Je dois savoir !

Harry le regarda simplement. Il se rappelle cette nuit dans la Cabane Hurlant, et l'indéniable conviction dans la voix du vieux Sirius quand il avait dit qu'il aurait préféré mourir plutôt que de trahir James Potter. Harry n'avait jamais réalisé combien profonde était cette sorte de dévotion fraternelle, combien forte elle était, et il était évident que Sirius préfèrerait réellement la mort. Le regard sobre mais déterminé de Sirius était bien trop vieux pour lui.

Harry était sans mot face à cela. Enfin, il dit :

_Ce n'était pas toi.

_Ne me mens pas !

_Je te jure, Sirius, que ce n'était pas toi ! Je le jure sur. sur ma vie ! Jamais tu ne trahirais quelqu'un, et tu le sais.

Sirius avala sa réponse et regarda ses chaussures.

_En fait, Harry hésita, ne sachant pas s'il devait le dire ou pas, mais souhaitant désespérément détruire tous les doutes de Sirius. En fait, si tu n'étais pas là, je ne sais pas ce que je ferai. Tu es toujours là, tu sais. Tu vas devenir mon parrain.

A présent, Sirius ne savait plus quoi dire.

_Quoi ?

_Tu vas faire attention à moi, poursuivit Harry. Tu vas m'écrire et me donner des conseils. Tu me diras à quoi ressemblaient mes parents. Tu seras. . . Harry lança un regard à James, qui était toujours en grande conversation avec Peter (Remus l'aurait bien aidé mais il était tombé endormi.) Tu es ce qui se rapproche le plus d'un père pour moi.

La bouche grande ouverte de Sirius se referma et se serra alors qu'un regard d'émerveillement et d'acceptation émergeait dans ses yeux. La situation s'était tournée sous un autre jour.

_Patmol, tu es prêt ? James avait fini ses explications avec Peter.

_Oh, heu, oui, Sirius donna un dernier regard dur à Harry avant d'aller aider James à réveiller Remus.

Ils descendirent silencieusement l'escalier, rencontrant Hermione dans la salle commune. Hermione courut jusqu'à Harry et Ron et siffla :

_Je ne peux pas croire que vous leur ayez dit.

_C'était un accident ! Je te jure !

_D'accord. . . Hermione croisa les bras d'une manière qui rappelait fortement Mrs. Weasley quand Fred et George essayait d'expliquer pourquoi Percy venait juste de se transformer en gros crapaud.

_C'était un accident, Hermione, dit Remus s'avançant vers eux. Ils étaient en train de se disputer et nous étions juste derrière la porte. Ils ne savaient pas que nous étions là.

_Mais un Sortilège de Mémoire. . .

_Non, dit Ron. Selon James, ils ne marchent pas sur lui.

_C'est impossible, Hermione était encore plus sceptique qu'auparavant.

_Ce n'est pas impossible, dit James. C'est vrai. Les Sortilèges de Mémoire ne marchent pas sur moi, il fit une pause et expliqua. En troisième année, Flitwick nous a appris le Sortilège d'Allégresse, mais personne dans notre classe, pas même Lily Evans la meilleure en Sorts et Enchantements, n'a réussi à m'en lancer un.

_Même Flitwick n'arrivait pas à faire fonctionner le sort, ajouta Remus. Mais il n'a posé aucune question. Ce soir-là, McGonagall a convoqué James au bureau de Dumbledore. Nous pensions qu'il avait encore des ennuis.

_JE pensais que j'avais encore des ennuis, corrigea James. Mais Dumbledore m'a juste demandé de m'asseoir et de lui raconter ce qu'il s'était passé en cours. Je lui ai raconté et il m'a demandé s'il pouvait essayer quelques autres sortilèges, parce qu'il pensait que ce n'était pas une simple erreur. Alors il a découvert que j'étais résistant à pratiquement tous les sorts qui altèrent ma pensée : Sortilège de Mémoire, d'Allégresse, de Distraction. . . peut-être même le Sortilège Impérius, mais nous ne sommes pas sûr.

_James n'a pas voulu me laisser essayer, dit un Sirius très déçu.

_Il y a une bonne raison pour que cela s'appelle Sortilège Impardonnable, Patmol, dit Remus. Nous ne voulons pas que tu passes le reste de ta vie à Azkaban.

_Je ne voulais pas lui faire faire quelque chose de mal.

_Je peux vraiment te croire ? dit James avec un sourire goguenard entendu.

_Hé ! Je n'aurais pas été si mauvais !

_Harry arrive à résister aux Sortilèges Impérius, interrompit Ron.

Tous les Maraudeurs le regardèrent.

_Quelqu'un te l'a lancé ? dit James choqué.

_Ca. . . ça faisait partie d'un exercice de Défense Contre les Forces du Mal, expliqua Harry. Rien de sérieux. Mais Ron n'a eu aucun problème pour me lancer le Sortilège d'Allégresse.

_Etais-tu de bonne humeur ce jour-là ? demanda Sirius.

Harry lui lança un regard amusé.

_Qu'est-ce que ça a avoir ?

_Tu dois vouloir résister au sort, dit Remus. Consciemment ou inconsciemment. James ne voulait pas être joyeux, alors, il a résisté. C'est aussi pour ça que le Sortilège C'est Pas Mon Problème a aussi marché sur toi. Si tu avais soupçonné un sortilège de Distraction, tu aurais probablement détruit le sort sans notre aide ?

Hermione regarda sa montre.

_Je suis désolée Remus, c'est vraiment très intéressant, mais il commence à se faire tard et les autres élèves seront bientôt debout. Vous êtes prêts tous les quatre ?

James haussa les épaules.

_Prêts comme nous ne l'avons jamais été je pense. Sirius ?

_Nous n'avons rien de spécial à faire pour cette partie-ci, dit Sirius avec un sourire goguenard. J'aurais pu dire l'incantation n'importe quand et nous renvoyer à la maison, peu importe ce que nous faisions.

_Ca aurait pu être déplaisant, frissonna Remus.

_Ou très amusant, ça dépend à quoi tu aurais ressemblé, dit Sirius en souriant.

_Alors, on se dit au revoir ? dit Harry avec un n?ud dans la gorge inattendu.

Il ne pouvait pas s'empêcher de penser que c'était la première et la dernière fois qu'il verrait son père vivant. Ce n'était d'ailleurs pas difficile pour chacun des Maraudeurs de deviner à quoi il pensait.

_Ne t'inquiètes pas, Harry, dit Peter. Nous ne t'oublierons pas.

_Ouais, et qui sait ? Peut-être que ça changera tout, interrompit Sirius, essayant d'être joyeux en dépit du poing qu'il avait au creux de l'estomac.

_Et désolé d'avoir été une poule mouillée à propos de toute cette aventure, dit remus mal à l'aise. C'est juste que je ne me pardonnerai jamais si tout changer pour le pire à cause de nous.

Il ne put s'empêcher de sourire.

_Oublie ça. Où serions-nous si tu n'étais pas une poule mouillée ?

Sirius essaya de dire quelque chose, mais James lui donna un coup de coude dans les côtes.

_C'était super, Harry, vraiment, dit James honnêtement. Et si les choses ne changent pas, au moins je sais quel genre de personne tu es. . . heu, tu seras.

_Et je sais maintenant que tu es. . . Harry n'arrivait pas à le dire. Ce que tu es vraiment.

Il y eut un moment gênant alors qu'ils se regardaient l'un l'autre, la gravité de leurs mots s'insinuait entre eux. Puis, soudainement, ils s'étreignirent. Les larmes brûlaient les yeux de James, et il devina que Harry, aussi, pleurait mais ils réalisèrent tous deux qu'ils s'en moquaient. Toutes sortes de dignité d'adolescent fondit alors que Harry s'accrochait au garçon qui un jour serait son père. Peut-être que James n'avait que quinze ans mais ça ne changeait pas la vérité fondamentale que pour une fois dans sa vie, son père n'était pas juste un rêve, un souvenir ou un fantôme mais un être humain vrai et solide. Comme James, il ne comprenait pas complètement l'émotion qui s'engouffrait en lui à présent. Un sentiment de famille, de regret, d'envie, de tristesse et c'était plus fort que tout ce qu'il avait ressentit auparavant. Et James comprenait que cela représentait le monde pour Harry et il voulait que Harry sache que tout irait bien. Ils se séparèrent.

_Tu ferais mieux d'y aller, murmura Harry d'une voix rauque.

_Bon, James arrangea sa robe et rejoignit les autres maraudeurs. Harry ?

_Oui ?

_Au cas où. . . où je meurs quand même, je voulais juste que tu saches que, euh, que, James prit une profonde inspiration. Que je pense que tu ferais un fils super.

Ce n'était pas la chose la plus éloquente que James ait dite, mais c'était suffisant. Et il se sentit beaucoup mieux de l'avoir dite en voyant le visage de Harry s'éclairer.

_Et je pense que tu ferais un père génial, répondit Harry sur le même ton.

Ce fut la dernière chose que James entendit avant que Sirius ne répète l'incantation qui les renvoyait à leur époque. Il n'était pas sûr que le frisson qui avait balayé la pièce, prenant Harry, Ron et Hermione aussi, était entièrement dû à l'enchantement ou si cela avait un rapport avec les larmes qu'il avait dans les yeux.

Lorsqu'il cligna des yeux, ils n'étaient plus là. Un silence de mort régnait dans la salle commune des Gryffondor le 4 Novembre 1970 à trois heure du matin.

_Voilà, dit Sirius doucement, alors qu'il regardait le feu flamboyer dans la cheminée. Nous avons fait ce que nous avons fait, et nous sommes de retour. Et maintenant ?

_Maintenant nous allons nous coucher, dit James avec détermination levant les yeux vers lui. Et demain nous ferons face au futur, comme un autre jour.

Il passa résolument la porte du dortoir, s'arrêta, et attendit que les autres le suivent. Peter secoua la tête.

_J'espère que cette fois, le futur est différent.

_Moi aussi, Peter, dit Remus suivant James les deux autres sur les talons.

Ils montèrent l'escalier en silence, poussant la porte de leur propre dortoir, vide. Chaque garçon alla vers son lit, se changea en pyjama toujours en silence ? Mais alors que James enlevait ses lunettes, il murmura dans la pénombre de la chambre :

_Le plus important, c'est de ne pas oublier.

8 Novembre 1995

Harry resta silencieux le reste de la journée. Ni Ron, ni Hermione ne firent de commentaires sur ce qui s'était passé. Les amis de Jarry espéraient seulement qu'il ne penserait pas trop longtemps à tout cela. C'était déjà difficile pour eux de rencontrer le père de Harry et ses amis quand ils étaient jeunes et innocents, mais ils ne comprenaient pas Harry. Ainsi, après lui avoir assuré qu'ils seraient là pour l'écouter s'il voulait parler de tout ça, Ron et Hermione laissèrent Harry seul et restèrent à distance.

Mais le jour suivant, quelque chose d'inattendu se produisit. Les trois amis étaient en train de prendre leur petit déjeuner dans la Grande Salle, toujours en silence, quand le courrier arriva. La chose inattendue fut que pas moins de trois chouettes descendirent vers Harry, chacune apportant une lettre différente. Harry les regarda en s'interrogeant alors qu'elles délivraient leurs paquets, se relayant pour goûter le jus de citrouille et le bacon de Harry avant de s'envoler. Harry reconnut l'écriture de deux des lettres immédiatement. L'une portait l'écriture formelle de Remus lupin et l'autre l'écriture en caractères gras de Sirius. Mais la troisième avait été écrite rapidement et était très différente des deux autres, de plus, le parchemin sur lequel elle avait été écrite était plutôt jaune. Submergé par la curiosité, Harry se leva immédiatement de table et se glissa hors de la Grande Salle, Ron et Hermione sur les talons. Il courut pratiquement jusqu'aux dortoirs qui étaient déserts et se terra dans un coin, ouvrant les enveloppes.

_Je pourrai les voir quand tu auras fini ? demanda Ron hésitant.

Harry fit un signe de la tête pour toute réponse, dépliant la lettre de Remus en premier.

Elle disait :

Cher Harry,

Je suppose que tu as vécu une sacrée aventure la semaine dernière. Je me demandais pourquoi la date du 3 novembre 1995 sur mon calendrier me paraissait si familière quand Sirius m'a rappelé notre voyage dans le temps. La partie la plus étrange, c'est que pour moi, cette aventure s'est passée il y a vingt-cinq ans, alors que pour toi, c'était seulement hier. J'étais très tenté de débarquer à Poudlard pendant tout ça et vous faire une belle peur quand j'ai réalisé que quoi que je fasse, cela reviendrait hanter ma mémoire.

Tu devrais savoir ce qu'il s'est passé à la fin de tout ça. Même si rien n'a changé, le fait de savoir qu'un jour tu rencontrerais ton père, même s'il était âgé de quinze ans, était d'un grand réconfort pour moi. Quand les choses sont devenues sombres en 1981, James se rappelait quelques fois ce que tu lui avais dit et nous nous rappelions tous qu'un jour le Bien triompherait, et que tu serais en sécurité à Poudlard, peut-être orphelin, mais en sécurité. Je suis content, qu'en dépit de tout ce qu'il s'est passé, cela reste vrai.

Je viens de me rappeler (avec l'aide de Sirius) que je devais t'envoyer les instructions pour réaliser le Sortilège C'est Pas Mon Problème. Je suis sûr qu'il te sera extrêmement pratique, surtout avec tout ce qui est à venir, donc je vais les envoyer avec cette lettre. Tu dois aussi être curieux à propos de ta capacité à résister aux sortilèges altérant l'esprit. Nous avons fait beaucoup de recherches à ce sujet après Poudlard, et je serai content de répondre à tes questions.

Maintenant, il semble que Sirius m'a volé ma chouette pour t'envoyer sa propre lettre, donc je vais être obligé d'envoyer celle-là avec les chouettes de la poste du village. Prend bien soin de toi ! J'espère te revoir bientôt, et peut-être que nous pourrons nous asseoir et nous rappeler comment on a bien rigolé avec le chat de Rusard.

Remus.

Harry sourit et tendit la lettre à Ron, il fouilla en suite dans l'enveloppe à la recherche des instructions promises. Après y avoir jeté un rapide coup d'?il, il ouvrit la lettre de Sirius se demandant ce qu'elle dirait. Il garderait la lettre inconnue pour plus tard.

Harry,

Dis-moi honnêtement, est-ce que j'étais aussi pénible que Remus le dit quand nous sommes arrivés dans la Salle Commune à l'âge de quinze ans ? Il semble penser que je suis passé pour un parfait idiot, mais je ne suis pas d'accord.

J'espère que ces derniers jours ont été aussi amusant que ce que je me rappelle. S'il te plait, dis-moi si Rogue a réussi à avoir de nouveaux surnoms avec sa nouvelle coupe de cheveux. Si tu veux les instructions de n'importe quel sort que nous avons utilisé, dis-le-moi (Remus va t'envoyer les instructions pour le Sortilège C'est Pas Mon Problème dans sa lettre, tu pourras l'utiliser. Ca demande un peu d'entraînement, mais n'essaye pas sur toi d'abord si tu ne veux pas finir ignoré pendant deux jours comme ton père l'a fait !)

Harry, je voulais te remercier du fond du c?ur pour m'avoir dit la vérité, si j'allais trahir Lily et James, et aussi sur le fait que j'allais être ton parrain. Même si c'est en partie pour cela que j'ai soupçonné Remus d'être le traître et que j'ai convaincu James de changer de gardien du Secret (ne pense pas à ça, je t'expliquerai plus tard), c'était toujours tes mots qui m'ont soutenu pendant de nombreuses et longues nuits à Azkaban. Savoir que tu croirais un jour en mon innocence était une source d'espoir pour moi. Ce n'était pas une vraie pensée heureuse, donc, comme le fait de me savoir innocent, on ne pouvait pas me la prendre. C'est peut- être aussi pour ça que je n'ai pas pensé à m'expliquer dans la Cabane Hurlante. Je crois que j'étais sûr que tu me croirais sans poser de questions. C'est une bonne chose que Remus ait su mieux y faire (comme toujours, non ?) Mais le plus important c'est ce que tu m'as dit, et si tu ne l'avais pas fait, j'aurais probablement essayé de me suicider. En d'autres termes : tu m'as sauvé la vie, Harry.

Et maintenant, je deviens très sentimental. A ce niveau de la conversation, James me donnerait des coups de poings sur l'épaule en se moquant de moi. C'est la vérité. J'espère te revoir bientôt. Je suis chez Remus depuis Juin, et il fait le tour de nous vieux amis pour les rassembler, mais il a presque fini. Ca ne devrait plus être long avant que Dumbledore nous appelle tous, et ce sera certainement à Poudlard.

Donc, garde un ?il ouvert.

Sirius.

Harry sentit une boule se former au fond de sa gorge après avoir lu la lettre de Sirius, mais il la mit de côté, et essaya de deviner qui avait bien pu envoyer la dernière lettre. Il examina le parchemin et l'écriture avec attention. Il y avait une étrange étiquette disant « DISTRIBUTION DIFFEREE AU 9/11/1995 » Un pressentiment fit frissonner Harry alors qu'il ouvrait l'enveloppe. Il eut le souffle coupé quand il vit la signature et la date, et lu la lettre trois fois de suite.

29 Octobre 1981

Cher Harry,

J'espère que cette lettre t'est bien parvenue. En fait, mon plus grand espoir est qu'elle ne t'arrive jamais et que dans quelques mois, je pourrai empêcher la Poste de te l'envoyer et la récupérer. Mais quelque chose me dit que ça n'arrivera pas.

Alors que j'écris cette lettre, le souvenir de cette aventure que nous avons eu à ton époque me revient aussi net qu'une photo et je me rappelle clairement ce que tu m'as dit sur mon destin. Je ne pense toujours pas que de telles choses sont gravées dans la pierre, mais je sais aussi qu'on ne peut éviter son destin. Tu es en train de lire cette lettre, ce qui signifie que les choses n'ont pas changé, que ta mère et moi avons perdu nos vies et que tu es toujours orphelin. Ca me fait mal au c?ur d'y penser.

Ca va te paraître bizarre, mais alors que j'écris cette lettre, je suis en train de te regarder. Tu es encore tout petit, juste un bébé, mais tu es déjà la joie de nos vies. Celle de Lily et la mienne. Lily n'en revient pas de voir combien tu me ressembles, en apparence et en caractère. Mais je sais aussi que tu ressembles beaucoup à Lily. Tu as ses yeux, bien sûr, mais tu as aussi sa force tranquille et son sens commun. Je ne lui ai rien dit de ce que je sais à propos de notre futur, je ne pense pas que ça aurait été juste. C'est déjà suffisant que je sache ce qu'il va peut-être se passer, je n'aurais pas pu supporter ce poids qui pèserait sur elle. Mais elle connaît les possibilités. Et j'espère plus que tout que ça n'aura pas lieu en fin de compte et qu'elle saura quelle sorte de personne tu vas devenir parce qu'elle sera là pour le voir.

Mais ce n'est pas le but de cette lettre, soulever des rêves sur ce-que-ça- aurait-pu-être. Le but, c'est de te dire que je. nous t'aimons, Harry. J'ai beaucoup pensé à ce que tu allais devenir, et même si je ne suis plus là pour te voir maintenant, je suis toujours très fier de toi. Peut-être que Sirius te l'a déjà dit, mais je sais que tu voulais l'entendre de ma bouche. Tu es un fils merveilleux. N'oublie pas ça. N'en doute pas non plus.

Je voudrai te remercier de ne pas m'avoir dit avec qui j'allais me marier. Surtout que je ne t'aurais pas cru. Mais tu demanderas à un autre Maraudeur pour avoir des détails sur comment moi, l'espiègle et farceur James Potter, ai fini avec la studieuse et respectueuse des lois Lily Evans. En fait, ça me surprend encore qu'on soit tombé amoureux, mais Harry, tu ne pouvais pas demander une meilleure mère. C'est une femme merveilleuse : talentueuse, intelligente, gentille, attentionnée, absolument magnifique et elle fait une pure salade de fruits. Vas-y, rigole ! J'aimerais que tu voies le regard qu'elle me lance juste en ce moment alors que je te parle de ce que je pense être ses meilleures qualités. Ta mère a un très joli regard.

J'espère que tu t'es bien amusé pendant notre visite, au moins autant que ce que je pense. Tu n'as aucune idée de combien je suis content que cette aventure ne soit pas un problème pour toi, tu garderas toujours ces souvenirs de moi et des autres Maraudeurs.

Je suppose qu'il n'est pas nécessaire de t'avertir de rester en dehors des problèmes. En fait, Harry, je veux t'encourager à avoir autant de problèmes inoffensifs que tu le peux. Sirius pourra t'être d'une grande aide dans ce domaine. Tes années à Poudlard seront les meilleures de ta vie, profites-en au maximum ! Sois créatif et ne sous-estime pas les effets d'une bombabouse bien placée ! N'oublie pas non plus d'étudier. Seulement parce que plus tu connaîtras de magie, plus tu pourras t'amuser avec en faisant des farces. Mais aussi, parce que je suis ton père, et que c'est mon devoir de te dire de travailler dur, même si je ne suis pas là en personne pour le faire. Et si Lily était au courant pour cette lettre, elle te dirait probablement de travailler dur elle aussi.

Harry, il y a quelque chose que tu voudras peut-être savoir. J'ai étudié les enchantements de protection depuis que nous sommes rentrés de cette aventure. Je me suis rappelé que tu disais que c'était le sacrifice de Lily qui t'avait sauvé et que tu voulais savoir comment cela avait marché. Voilà ce que j'ai trouvé : je suis sûr et certain que ce qui t'a sauvé la vie est un enchantement appelé Agape Aeternum. C'est extrêmement rare et difficile, surtout parce que personne n'est tout à fait sûr de son fonctionnement. Seul l'amour le plus fort et le plus profond qu'une personne peut avoir pour une autre peut mettre en place l'enchantement et l'imprégner. Je ne sais pas tout ce que ça implique, mais si Lily a vraiment offert sa vie pour toi, c'est ce qui a créé le charme. Aucun des livres que j'ai trouvés ne dit quelle est la puissance, seulement que c'est reconnu qu'il protège contre des sorts puissants. Je suis content de savoir que notre amour te protègera contre le puissant de tous.

J'ai peur de devoir finir ma lettre. Il y a tant de chose que j'aimerais pouvoir te dire, mais il n'y a ni le temps, ni l'espace pour ça. J'ajoute une photo de tous les Maraudeurs et nos amis à la fête de ton premier anniversaire. Enfin, presque tous. Peter n'a pas pu la faire. Il a eu un appel urgent du Ministère, mais je suis sûr que tu comprends. Je n'arrêtais pas de penser que tu n'avais pas de photos sur ta table de chevet, et celle- là était la meilleure, surtout parce que tu es dessus. J'espère que tu l'aimeras.

Je t'aime,

Papa.

A travers les larmes et avec les mains tremblantes, Harry sortit le reste du contenu de l'enveloppe. A l'intérieur, il y avait la photo en question. Harry la regarda pendant un long moment incapable de s'arrêter de sourire au joyeux groupe qui lui faisait signe. C'était une photo qu'il n'avait pas dans l'album que Hagrid lui avait donné et il décida aussitôt qu'il avait besoin d'un cadre : ça ferait super sur sa table de chevet.

C'était un pique-nique, dans un beau jardin rempli de fleurs et d'arbres avec de l'herbe bien verte. Au fond, on voyait une petite maison accueillante, et tout un groupe de famille et d'amis était assis sur l'herbe faisant signe à l'appareil photo. Il y avait Sirius et Remus, bien sûr, faisant signe et souriant comme des fous, l'air jeune et heureux. Mais la meilleure partie était celle de ses parents, au centre levant les yeux vers lui et lui souriant pendant que Lily tenait dans ses bras Harry alors âgé de un an.

_Merci Papa, murmura Harry.

Le même jour, dans un coin froid et hostile de l'Angleterre.

Peter Petitgrow, connu sous le nom de Queudver, frissonna alors qu'il se blottissait à l'extérieur de la forteresse de son maître. Mais il ne se dérobait pas à ses devoirs. Son maître avait besoin de lui et il lui obéirait. Il était content d'avoir choisi le bon camp, le camp des vainqueurs. Le camp qui lui donnerait le pouvoir. Il continua donc à surveiller les environs de la forteresse de Voldemort, prêt à accueillir les Mangemorts qui arrivaient pour donner leur rapport et présenter leurs hommages au plus grand mage noir de tous les temps, et Peter considérait comme privilège de le servir.

Le vent gémit et Peter resserra sa cape. Maudite météo, pensa-t-il, grimaçant aux nuages noirs qui traversaient doucement le ciel tourmenté. Alors qu'il regardait en l'air, un morceau de journal porté par le vent s'accrocha à sa chaussure. Peter essaya de l'enlever en secouant son pied, mais il ne voulait pas partir. Il remarqua les gros titre et fronça les sourcils. Pourquoi ce journal lui semblait-il si familier ? Il se baissa et l'arracha de sa chaussure. C'était un exemplaire de la Gazette du Sorcier, vieux de plusieurs jours et probablement abandonné là par un sorcier peu soucieux. Mais ce qui retint l'attention de Peter, se fut le date : 3 Novembre 1995. Il eut un choc. Il connaissait cette date.

Des souvenirs à demi oubliés vieux d'un quart de siècle inondèrent son esprit, clairs et douloureux. Une idée folle, courtoisie de Sirius. Trois jours passés à dévaster Poudlard. Et ensuite, cette horrible découverte. Il pouvait entendre, hautement et clairement comme si on parlait devant lui, les mots du meilleur ami de Harry :

_Qu'est-ce que tu vas leur dire : 'Hey James ! Tu sais quoi ? L'un de tes amis va vendre ta vie pour sauver la sienne !'

Ils savaient. Ils avaient toujours su. Peter ferma les yeux et fronça les sourcils contre les images qui l'assaillaient, les sons, les mots, Remus et Sirius, se disputant pour savoir s'ils changeraient les choses, Ron, blanc comme un linge, regardant dans le vide, Harry, pleurant dans ses mains, James, acceptant bravement son destin. . .

_A parement, je suis mort noblement et c'est mieux que la majorité des gens.

Noblement. . . Mourir noblement. . . Noble sacrifice. . . Amour. . . Il était mort pour l'amour de son fils. . . il serait mort pour ses amis. . . Les mots de Sirius le poignardèrent comme des lames de feu.

_TU AURAIS DÛ MOURIR. MOURIR, COMME NOUS L'AURIONS FAIT POUR TOI !

James était mort. . . Comme Peter aurait dû mourir. . . Il était mort. . . Il savait que ça arriverait. . . Il n'avait pas peur de mourir.

_Maudit sois-tu, James, pourquoi dois-tu venir me hanter ?

Le cri de Peter se perdit dans le vent et les environs déserts. Il s'effondra contre le mur de la forteresse, se couvrant la tête avec les mains et pleurant. Pleurant pur son innocence perdue, pour ses amis perdus, pleurant pour avoir détruit la vérité, pleurant pour sa trahison. Pour un garçon sans père et des parents qui n'avaient pas vu leur fils grandir. Pleurant car il savait que tout était de sa faute, sa faiblesse, sa peur, son égoïsme étaient à blâmer. Pour la première fois de sa vie, l'ampleur de ses pêchers devint claire à ses yeux.