Un simple jus de citron

À toutes celles qui m'ont réclamé des lemons ou qui ont subtilement remarqué que je les esquivais dans toutes mes fics (mais heu, je trouvais que ça ne s'y prêtait pas, voilà tout ! Comment ça, c'est trop facile comme excuse ?), dans celle-ci, il y en aura et pas qu'un peu…

À la base, j'écris cette fic pour Elowlie et si elle se retrouve publiée ici c'est entièrement grâce à elle. Pour moi, il s'agissait d'un cadeau et, à l'occasion, d'un entrainement pour voir si j'étais capable ou non de pondre un lemon ! Le scénario n'est donc qu'un prétexte

Bonne lecture !


« Qu'est-ce qu'il m'arrive aujourd'hui, sérieusement ? »

Cette question me trottait dans la tête depuis bientôt une demi-journée. Il fallait dire que cela faisait à peu près autant de temps que mon entrejambe avait décidé d'entrer en action. Déjà, ce n'était pas toujours évident à camoufler, ensuite, je n'avais pas prévu de me soulager dans l'immédiat et enfin, je ne comprenais définitivement pas pourquoi mon corps refusait de se calmer. D'habitude, ça ne me causait pas de réel problème tandis que là, des vagues de pensées bien trop audacieuses revenaient à la charge en permanence, empêchant un quelconque relâchement de mon anatomie. Tout ça depuis… depuis… le jus de citron.

« Pourquoi depuis ce putain de jus de citron ? »

Ça, c'était la deuxième question qui trottait derrière la première et que, quelque part, je refusais de laisser passer au premier plan, ayant bien trop peur d'y trouver une réponse… Car, ce jus de citron, je l'avais fait avec le marimo. Si, si, cet enfoiré était rentré dans ma cuisine pour devenir mon commis d'un jour…

Sérieusement, qui avait émis l'idée de me mettre l'un de nous dans les pattes chaque jour pour me « décharger » un peu de cette lourde tâche qui m'incombait ? D'accord, avec l'appétit de certains membres de l'équipage, le travail devenait considérable mais avoir une présence en plus dans la cuisine, à laquelle il fallait tout apprendre… C'était plutôt une perte qu'un gain de temps… Enfin bon, ça me faisait un peu de compagnie aussi, et puis quand il s'agissait de mes délicieuses mellorines, je ne rechignais pas non plus.

Sauf qu'aujourd'hui, c'était l'autre vert et lui, il était pas foutu de faire quoique ce soit correctement. Cuire des pâtes semblait déjà hors de sa portée, pas les cuire correctement, non juste les mettre à cuire ! Du coup, je l'avais laissé à presser des citrons. Et bien, même ça, il a pas été foutu d'y arriver !

Alors, je m'étais placé derrière lui, j'avais posé ma main sur la sienne pour lui montrer le bon geste… Et, ouais… C'était depuis ce moment-là que je me sentais plus… Je devais couver quelque chose. Oui, nos corps s'étaient frôlés. Oui, j'avais rougi en sentant sa peau chaude sous mes doigts et oui, mon entrejambe refusait de se calmer depuis. Mais c'était un mec ! Et pas n'importe lequel en plus ! S'exciter pour le marimo… On aurait tout vu…

Bref, il me restait une demi-heure avant d'attaquer la préparation du dîner ce qui me laissait le temps de m'enfermer dans la salle de bain pour régler le problème. Ce n'était pas dans mes habitudes mais je pourrais ainsi y terminer ma petite affaire rapidement pour oublier toute cette histoire ridicule. Après tout, je devais juste être affreusement en manque au point que le moindre contact physique avait pu me perturber.

Je quittai donc discrètement la cuisine, prenant bien soin d'éviter tout autre passager du Sunny au hasard des couloirs et refermai la porte sur moi, enclenchant attentivement le verrou. Sans attendre, je détachai ma ceinture et laissai glisser mon pantalon au sol, rapidement rejoint par mon sous-vêtement.

En temps normaux, j'aurais enlevé, un à un, chacun de mes vêtements avant de les plier et de les poser délicatement sur un meuble prévu à cet effet. Mais aujourd'hui, j'avais une sensation d'urgence inconnue jusqu'alors et, oubliant un instant mes habitudes méticuleuses, je glissai, enfin, une main sur mon sexe douloureusement durci depuis déjà trop longtemps tandis que l'autre venait s'appuyer sur la porte, prête à me soutenir.

Avec soulagement, j'entamai un va-et-vient rapide. Plus vite ce serait terminé, plus vite j'en aurais fini avec ces images outrageuses qui s'imposaient à moi. Jamais encore je n'avais fantasmé sur un corps masculin et je ne comptais pas recommencer de sitôt.

« Une envie pressante, Love-Cook ? »

Cette voix, que j'aurais reconnue entre mille, me fit l'effet d'une douche froide, sans pour autant parvenir à éteindre mes effroyables ardeurs, et j'interrompis instantanément mes activités honteuses. Mon visage qui, quelques instants plus tôt, avait du afficher une moue obscène, s'empourpra et je relevai brusquement la tête vers l'auteur de la réplique.

Je découvris ainsi un spectacle que je ne saurais qualifier : le marimo, entièrement nu et assis nonchalamment sur le rebord de la douche, me fixait, réjoui, sans gêne, sans même interrompre les gestes que j'avais cessés deux secondes auparavant. J'écarquillai les yeux de surprise et ne pus m'empêcher d'ancrer mon regard sur ce va-et-vient dégradant qu'il n'envisageait apparemment pas de me dissimuler.

« Quoi ? La technique ne te convient pas ? »

Je restai interdit, incapable de répondre quoi que ce soit et tout aussi incapable de faire le moindre mouvement, comme hypnotisé par la scène qui se déroulait sous mes yeux.

« Ah, je te gêne peut-être. Mais tu sais, on doit bientôt retourner dans la cuisine donc si tu veux te vider, va falloir que t'acceptes de faire ça en même temps que moi. »

Je ne bougeai pas d'un millimètre, perplexe. Je n'arrivais même pas à concevoir le sens de ses paroles, pourtant exprimé abruptement. Conscient de ma réserve et de mon embarras excessifs, de son point de vue en tous cas, le marimo prit les devants, m'invitant à le rejoindre.

« Et quoi ? On est des mecs ! Viens-là ! »

Cela ne me débloqua en rien. Je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il était en train de se passer. Je n'en étais même pas à me demander s'il fallait que je m'enfuie ou que je me dirige vers lui. Non, j'essayais encore seulement de réaliser la situation. Alors, il s'approcha de moi et, attrapant mon poignet, m'entraîna vers le bord de la baignoire. Le pantalon aux chevilles, trébuchant, les pensées en vrac, incohérentes, je ne luttai pas, déjà pris dans un brouillard flou et informulé.

Quand je sentis le contact aussi froid sous mon assise que les mains du marimo étaient brûlantes, ma conscience prit un instant le contrôle de mon corps et je me débâtis gentiment. Il m'en dissuada bien vite.

« Tu comptes te barrer à poil dans le Sunny ? J'en connais qui vont être surprises ! Baka-Cook, tu te termines et tu te casses, il est où le problème exactement ? »

Son ton s'était durci. Encore une fois, je ne répondis pas et me contentai de tourner la tête vers le carrelage mural qui me sembla tout à coup d'une excellente facture. Il avait été posé remarquablement. Les jointures étaient d'une régularité exceptionnelle et… la réalité me rattrapa bien vite quand je sentis le vert se placer derrière moi, ses jambes se pressant contre les miennes, nous plaçant dans un équilibre précaire sur le rebord. Une dangereuse chaleur m'inonda et je m'apprêtai à me lever quand sa voix, devenue calme, presque indifférente m'en empêcha.

« Bouge pas. Je vais te donner un coup de main, c'est tout… Comme t'es pas foutu de t'y mettre tout seul. »

Il accompagna sa réplique d'une main posée sur ma cuisse me calant contre lui et je devins incapable de réprimer un tremblement. Ce n'était pas de la peur, certainement pas du désir, mais sans doute un étrange mélange de bien trop d'émotions, qui ne laissait aucune place à la moindre réflexion. Une seule chose était sûre : je n'étais pas bien.

« Chuut, calme-toi. Imagine que c'est une femme, celle que tu veux, et laisse-toi aller. Tu vas voir, tu vas aimer. »

Alors qu'il égrenait ces mots, rassurant, les doigts du marimo quittèrent ma cuisse pour venir masquer doucement mes yeux, autant que pour glisser ma tête dans son cou mais mon tremblement ne cessa que lorsque son autre main attrapa d'un geste expert mon sexe toujours dur. Happé par le plaisir qu'il commençait à me procurer, je tentai de suivre son conseil.

Cependant, enserré de son corps musclé, il m'était impossible de faire abstraction de cet homme contre lequel je me laissais dangereusement aller. Et au-delà, je sentais, ardemment, son membre pressé dans mon dos jusqu'à la naissance de… Je frémis. De dégoût. De moi-même. Car, ce contact, je ne le détestais pas. Au contraire, il occupait une place de plus en plus grande dans mes pensées, m'excitant davantage encore jusqu'à ce que…

« Et voilà. C'était pas si difficile ! »

Du coin de l'œil, j'aperçus le sourire mi-amusé, mi-satisfait du marimo, comme si ce que nous venions de faire était aussi anodin que de presser un citron. Cela me refroidit violemment. Lui voyait cet acte comme la simple réalisation d'un besoin physique alors que je venais de prendre un réel plaisir à me faire masturber par ses mains, contre lui, parce que c'était ses mains, parce que c'était lui. Je me sentais sale, odieux.

Perdu devant mon misérable constat, je ne remarquai pas qu'il s'était emparé d'une serviette pour essuyer les traces de ce qu'il venait de se produire. Glissant sa main sur mon torse, il ne parut pas remarquer le trouble anormal qui me parcourut et je m'empressai d'achever la tâche à sa place, ancrant définitivement mon regard sur la porte de la salle de bain. Plus embarrassé que jamais, je murmurai dans un souffle :

« Merci. »

Intrigué, il souleva un sourcil. Je regrettai immédiatement d'avoir ouvert la bouche… C'était peut-être étrange de le remercier pour un tel service. Oui, c'était définitivement étrange. Qu'est-ce qui m'était passé par la tête ? Comment allait-il réa…

« De rien. C'était un plaisir. »

Il avait répondu, railleur, mais je ne pus m'empêcher d'écarquiller les yeux, exprimant à mon tour une surprise non dissimulée.

« Façon d'parler… Flippe pas… »

J'aurais du me sentir rassuré et je tentai vainement d'adopter une attitude détendue, plus proche de la sienne. Malheureusement, c'était bien trop me demander. Je ne savais pas si lui avait déjà été confronté à ce genre de situations pour pouvoir demeurer aussi stoïque jusqu'à prendre ainsi les devants, et quelque part je ne tenais pas à le savoir, cependant il avait vraiment l'air de savoir comme s'y prendre tandis que je restai immobile, délaissé, ridicule.

« Si tu ne vires pas tes fesses de là, c'est que… tu as bien conscience que tu me dois un service, pas vrai ? »

Mon visage avait du se décomposer sans même que je ne le réalise car le marimo enchaîna rapidement, sans doute agacé par ma naïveté exacerbée dans le domaine.

« Mais arrête de stresser comme une fillette ! J'ai bien compris que t'étais pas prêt à me prendre la pareille. T'inquiète pas, tu vas juste m'aider… »

Je ne sais si ses paroles se voulaient rassurantes car il était clair que ce n'était pas le cas. Il avait alors habilement échangé nos positions. Quelque part, je me sentis tout de suite mieux, sans pour autant réussir à décrisper mon corps : dos à moi, il ne pouvait plus me voir et il ne m'avait, pour le moment, rien demander de plus. Je retins néanmoins mon souffle, attendant la sentence. Quoiqu'il propose, je pouvais toujours refuser, n'est-ce pas ?

« Pose juste tes mains là, comme ça. »

Il avait attrapé les miennes, mon cœur fit un bond plus que déplacé et je priai pour que son corps musclé, contre lequel j'étais blotti, n'ait rien ressenti. Il avait déposé l'une d'elles contre son torse chaud, me procurant ainsi une attache solide. Je fermai les yeux pour échapper un peu à la réalité, traîtreusement agréable, et je sentis qu'il positionnait mon autre main sur le dos de la sienne qui s'empressa de rejoindre son membre.

Il avait tenu parole, je ne le touchais pas. En revanche, je suivais chacun de ses mouvements vers le plaisir. Le va-et-vient se fit d'abord doux, de peur peut-être que je ne le lâche. Au lieu de me défaire de la situation, je me surpris à me concentrer de plus en plus sur ce geste répété encore et encore. Si proche de son anatomie. Si…

Infiniment doucement, sa main chercha à se retirer et, instantanément, mes doigts se crispèrent sur les siens, les entrelaçant et franchissant, par là même, la si maigre distance qui les séparaient de cette peau dont je craignais le contact. Je sursautai contre le marimo, m'agrippant à son torse, plaquant mon front contre son omoplate et fermant les yeux à m'en broyer les paupières. Parce que j'aurais du vivement retirer ma main et que je n'avais rien fait. Le bout de mes doigts reposait toujours sur cette zone interdite, caressant doucement, toujours emporté par le mouvement régulier du vert. C'était effrayant et, entre mes bras, il ne pouvait plus me rassurer.

C'est alors que je l'entendis. Un soupir. De pur plaisir. Mes yeux se rouvrirent instantanément et je découvris un corps qui avait perdu son assurance et qui se laissait aller tout contre moi, peu à peu emporté dans les havres de la volupté. Il s'abandonnait à moi, lentement. En toute confiance.

Un bonheur, jusqu'alors inconnu, s'empara de moi et euphorique, je me mis à observer la moindre de ses réactions, m'emparant du plus petit de ses tressaillements au plus profond de ses gémissements. Je réalisai peu à peu que la cause de son état, merveilleusement indécent, c'était moi.

Sa main perdait de sa vigueur et elle se retira peu à peu, laissant la mienne prendre le contrôle. Je ne sais s'il le faisait consciemment ou non, et à vrai dire je m'en fichais royalement. Plus rien ne comptait autre que sa respiration saccadée et ses frissons enfiévrés. Sa tête s'était échouée doucement sur mon épaule et ses yeux s'entrouvraient parfois comme cherchant mon regard. Ses bras, libérés, s'agrippaient délicieusement aux miens.

Comme maître de la situation, je contemplai toutes ces délicieuses pulsions qui n'appartiendraient qu'à moi, bien trop heureux. Et, par dessus tout, ses lèvres entrouvertes m'attiraient toujours plus fortement. Alors, je me penchai délicatement vers elles et un gémissement plus rauque les franchit tandis que son corps s'était brusquement contracté puis relâché plusieurs fois.

Il avait joui. Entre mes doigts. Entre mes bras. Et j'avais trouvé ça divin. Lui, s'était complètement détendu contre moi, les yeux clos, comme prêt à s'endormir. Je priai un instant pour que cela arrive, je ne sais pas vraiment pourquoi, mais sa respiration se calma et il se redressa doucement, noyant ses yeux dans les miens. Je n'arrivai à déchiffrer ce regard, sérieux et léger à la fois.

« Tu sais y faire. »

Alors c'était ça qu'il fallait dire plutôt que de remercier… Il avait souri et nos regards s'étaient détachés. Avais-je senti, enfin, un brin de gêne avant qu'il ne se détourne vers la serviette que je lui tendais ? Non, j'avais du rêver car, à peine avait-il achevé de se nettoyer, qu'il répliquait déjà, moqueur.

« Si chacun recommence à bander quand l'autre réussit à se vider, on risque pas d'en finir ! »

Il avait fixé mon entrejambe et je réalisai seulement ce qu'il voulait dire. Son moment de plaisir avait eu la fâcheuse conséquence de raviver le mien. La rougeur qui avait réussi à s'éclipser revint à la charge et, de nouveau, je perdis toute assurance. Je réalisai par la même occasion que j'avais tenté de l'embrasser et, même s'il n'en avait pas parlé, il n'avait pas pu ne pas le remarquer.

« Sois pas gêné, c'est plutôt flatteur. Bouge pas, on va arranger ça… J'espère que tu n'as pas prévu un festin pour ce soir… »

À ces mots, le marimo s'accroupit entre mes jambes. Je paniquai et commençai à les resserrer mais ses mains puissantes les agrippèrent et les rouvrirent sans peine : lui avait l'air de savoir ce qu'il faisait alors que j'étais définitivement le plus paumé de nous deux, ce qui devait jouer sur nos forces respectives.

Il observa un instant mon sexe à nouveau dur et dressé. Après un dangereux sourire, il approcha doucement son visage avant d'esquiver l'objet de son attention et de glisser sa langue sur ma cuisse. Je gémis, plus que de raison. Son souffle chaud frôlant mon intimité me rendait fou à mesure que ses lèvres s'approchaient de mon désir. Non, il jouait avec moi, il n'allait quand même pas…

« Qu'est-ce que tu veux ? »

Il s'était stoppé, si proche, et me regardait, espiègle.

« Je le ferai… avait-il repris. Si tu me le demandes. »

Le défi était lancé.


Et voilà pour le premier chapitre ! Prière d'avoir pitié de mon inexpérience en la matière ! ^^ Pour l'instant, ils n'ont pas fait grand chose mais ça viendra !