Bonjour, bonsoir tout le monde,

En ce jour d'anniversaire de sire Minos, la tradition oblige d'écrire un texte en son honneur, je m'y plie comme depuis le début que je suis inscrite sur ce site.

Rating : K

Pairing : Minos/Albafica

Genre : Romance

Bonne lecture,

Perigrin

*~*Gratulerer med dagen*~*


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Obsession

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Une plume virevolte dans l'air, tombant au sol sous l'influx d'une bise légère. Une plume noire, intense, sombre. La couleur des ténèbres, celle de son cœur.

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Minos murmure plus que son amour pour son amant, son obsession, l'idéalisation de son fantasme perdu. Du bout des doigts, il caresse l'image figée sur un portrait peint, posé sur une étagère de sa bibliothèque, dans son bureau, à Toloméa.

Il peut la contempler pendant des heures sans se lasser, sans voir le temps passer. Seul avec son bien-aimé. Seul avec son obsession.

Qu'il était beau son Saint, drapé dans son orgueil bafoué, souillé du sang de sa faiblesse, le corps brisé mais l'esprit combatif.

Qu'il était beau son Saint, quand il le regardait l'œil vengeur avec cette lueur assassine qui assombrissait le bleu de ses yeux. Le ciel même avait pâle allure à côté de cette couleur unique.

Qu'il était beau son Saint, les cheveux au vent, ses mèches azuréennes se balançant contre son visage fin. Si fin… Si pur. Il y avait quelque chose comme de divin dans ce tableau. Un présage, celui de la Mort qui allait l'emporter.

Albafica rayonnait d'une aura calme, ce qui contrastait avec sa hargne à défaire le juge. Peut être que le chevalier avait senti que son chemin finissait ici, en rencontrant son dernier adversaire. Aucune peur ne s'insinuait dans son être et encore moins dans ses iris safres. Il admirait seulement ses pétales létales s'envoler haut dans le ciel en souriant d'un sourire doux-amer.

Qu'il était beau son Saint quand ses traits s'adoucissaient, il ressemblait presque à une nymphe. Minos ne voulait pas le toucher, plus en tous les cas. Et en même temps il en crevait d'envie ; promener ses doigts sur l'épiderme blanc. Cette blancheur immaculée qui l'énervait aussi. Quelle contradiction, mais bon, le Griffon était réputé pour ne pas être sain d'esprit, normal d'avoir une logique tortueuse. A la place, il avait épousé les formes parfaites de cet homme androgyne de ses pupilles avides.

Qu'il était beau son Saint lorsqu'il mourut vidé de son sang, l'offrant à son ennemi. Quel gage d'honneur. Cela signifiait qu'Albafica ne pouvait vaincre sans se sacrifier, consentant à la force de Minos. Ce fût le plus beau cadeau de toute son existence, il s'en souviendra ad vitam aeternam. Plus que cela, il le chérissait en gardant en mémoire ce jour mémorable.

Aujourd'hui, date d'anniversaire de leur combat, il passait et repassait de ses pulpes sur les lignes immatérielles du visage de l'ange bleu. Et c'était lui, Minos, le terrible juge des Enfers dont les traits s'étiraient en un sourire nostalgique, qui abattait ses barrières de sécurité en se montrant simple homme, simple amoureux éconduit. Il ne goûtât jamais au plaisir de la chair avec le Poisson, qu'importait, au contraire, il pouvait à loisir rêvasser sur ce « qui aurait pu être » si l'autre avait cédé.

Si Albafica avait flanché, alors Minos l'aurait probablement descendu de son piédestal. Ou bien il aurait développé une obsession encore plus malsaine si ce n'était possible en désirant ardemment revivre des ébats passés.

Il est plus facile de se passer de quelque chose que l'on ne connaît pas…


Malgré tout, Albafica a enchaîné le juge à lui car ce dernier arbore des tiges ornementées d'épines surplombées de roses sur l'entièreté de son dos, signe morbide d'une passion décalée.

Qu'il aurait été beau son Saint, pantelant, essoufflé sous ses coups de rein, l'implorant de le libérer d'un plaisir douloureux, se tortillant sous son poids, dans ses draps de soie. Il aurait crié son nom encore et encore, enroulé ses bras autour de son cou et joué avec ses mèches liliales.

A la place, Minos le trouve beau cristallisé dans sa magnificence, emprisonné dans un cercueil de glace, là, tout près de lui, quelque part au Cocyte. Son regard apaisé comme les martyrs libérés d'une quelconque grâce s'avère plus splendide que cette rage farouche à son égard. Car là, l'homme aux cheveux bleus redevient un Saint dans le sens premier du terme.

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Un pétale virevolte dans l'air, tombant au sol sous l'influx d'une bise légère. Un pétale rouge, vif, éclatant. La couleur de la passion, celle de leurs cœurs battant à l'unisson.

FIN