Voici le dernier chapitre.

Merci à toutes celles qui ont pris le temps de commenter cette histoire.

N'hésitez pas à me donner votre avis sur ce dernier chapitre.


La musique s'échappait de la maison de Chuck, tard… ou tôt, en ce matin de la nouvelle année.

Naomi tituba jusqu'aux escaliers qui menaient à sa terrasse, jouxtant celle de son voisin New Yorkais. Il s'était plutôt bien adapté finalement. Depuis que sa petite amie s'était pointée, à la fin de l'été, il était beaucoup plus marrant.

Elle se tordit la cheville dans le sable et Chuck la rattrapa in extremis. Il passa un bras dans le dos de sa voisine pour l'aider à regagner sa demeure.

- Il est vachement mignon ton pote, comment il s'appelle déjà ?

- Nate, répondit-il en tentant de la guider pour gravir les marches l'une après l'autre.

- Il est libre ? questionna-t-elle encore.

- Libre comme l'air, mais ça m'étonnerait que tu t'en souviennes demain, commenta son voisin, plus pour lui-même que pour la jolie blonde, qui était dans un état d'ébriété plus qu'avancé.

Il était heureux que Nate et Serena aient fait le voyage depuis Manhattan jusqu'à Sydney pour venir fêter le nouvel an avec Blair et lui. Les deux jeunes filles s'étaient rabibochées depuis que Blair avait repris sa vie en main. Leur amitié avait survécu elle-aussi, même s'ils vivaient désormais à plusieurs milliers de kilomètres les uns des autres.

Dommage que Lily ne les ait pas accompagnés, mais il la verrait à la prochaine réunion du conseil d'administration qui devait avoir lieu à la mi-janvier.

Il ouvrit la porte fenêtre et aida Naomi à s'allonger sur le canapé.

- Ça tourne, se plaignit-elle.

- T'inquiète, ça va pas durer, répondit Chuck avec un sourire, avant de jeter une couverture sur elle et de déposer un bassin, toujours prêt, sur le parquet ciré, à côté d'elle.

Il quitta la maison en prenant soin de reclaquer la porte coulissante derrière lui pour regagner la petite fête qui touchait à sa fin.

Le soleil émergeait à l'autre bout de l'océan et il vit la femme de sa vie s'avancer vers lui, sur le sable, une bouteille de champagne dans une main et deux coupes dans l'autre.

Elle lui sourit en arrivant à sa hauteur.

Il lui prit les verres des mains.

- Tu vas où comme ça ? demanda-t-il.

- Chercher un peu d'intimité, répondit-elle en titubant un peu elle aussi.

Il passa son bras autour de ses épaules et la garda tout contre lui tandis qu'elle l'entraînait vers le bord de l'eau. Elle se laissa choir sur le sable en riant aux éclats, se moquant des vagues qui s'échouaient sur ses cuisses et qui détrempait sa dernière robe Dior.

Chuck s'assied dans le sable mouillé à ses côtés, ignorant l'écume lui aussi.

Blair entreprit de remplir les coupes qu'il avait à la main, mais elle réalisa bien vite que l'océan n'avait nullement besoin de liquide supplémentaire. Aussi décida-t-elle sagement de boire au goulot pour ne pas gâcher les petites bulles qu'elle adorait sentir éclater sur son palais.

Elle passa la bouteille a Chuck, sans cesser de rire, et en s'écroulant sur son épaule.

- Je t'aime à la folie, cria-t-elle pour couvrir le bruit des vagues qui venaient mourir sur son corps.

Elle faillit être emportée par les remous et Chuck referma ses bras autour d'elle pour la maintenir contre lui, en riant lui aussi. Il la ramena entre ses jambes et posa ses mollets sur les siens pour la stabiliser dans le sable qui devenait mouvant.

- Je t'aime encore plus, dit-il à l'oreille de la jeune femme.

Elle attrapa le magnum et en avala une bonne rasade, laissant couler un peu du liquide sur son menton, que Chuck lécha avec délectation.

- Tu veux connaître mon souhait pour cette année ? demanda-t-elle en souriant aux anges.

- Si je peux aider à le réaliser, lui répondit-il en remontant avec sa langue jusqu'au lobe de son oreille.

- Je crois qu'on peut dire ça, oui, acquiesça-t-elle. Je veux un bébé de toi.

Le cœur de Chuck dansa dans sa poitrine, mais sa tête lui donna un signal contradictoire.

- C'est vrai, tu es génial avec Matthew. Il t'adore, ce gosse. Tu l'emmènes voir les plus grands matchs de cricket, tu vas à toutes ses compétitions de surf, tu es toujours là quand Emma et lui ont besoin de quoi que ce soit. Tu es de loin ce qui représente le plus un père à ses yeux et avec raison. Ne parlons pas de ce crétin de Jack, ça gâcherait cette nouvelle année et ça nous porterait malheur, continua-t-elle en entrelaçant ses doigts dans ceux de l'homme de sa vie.

- Blair, tu as tes cours à l'université de Sydney.

- J'aurai fini l'été prochain, lui fit-elle remarquer.

- Oui mais, et ton projet de magasine ? C'est bien toi qui veut révolutionner le monde de l'édition australienne ?

- Je peux toujours faire ça plus tard. Ce n'est pas parce qu'on aurait un bébé que je serais automatiquement femme au foyer. Des tas de femmes travaillent alors qu'elles ont un enfant et heureusement d'ailleurs.

- On n'est même pas mariés, ni fiancés, plaida-t-il.

- J'ai déjà été mariée, grimaça-t-elle et j'aime autant évacuer ce souvenir de ma mémoire. Inutile de raviver ce cauchemar. Et puis surtout, je n'ai pas besoin de bague à mon annulaire pour savoir que je veux faire ma vie avec toi et que je veux que tu sois le père de mes enfants. Oui, oui, j'ai dit MES, ne crois pas que tu vas t'en tirer avec un seul, sourit-elle.

- Tu es certaine que tu es prête pour ça ? la questionna-t-il d'une voix douce.

- C'est donc là que réside le problème ! commenta-t-elle en retrouvant un peu de lucidité.

Elle se retourna vers lui et passa ses jambes par-dessus les siennes. Les vagues venaient maintenant s'éteindre contre son dos. Elle insinua son regard noisette dans le sien.

- Je me sens plus que prête à avoir un autre enfant, un enfant de toi, dit-elle le plus sérieusement du monde, sans lui laisser d'échappatoire pour se soustraire à ses yeux.

Chuck sentait monter en lui le bonheur et il raffermit son emprise autour de la taille de Blair, comme pour l'empêcher de lui glisser entre les doigts.

- La seule question qui se pose, continua-t-elle en souriant toujours, c'est de savoir si Toi, tu as envie de faire un bébé avec moi.

- Oui, je le veux, plus que n'importe quoi au monde, dit-il en approchant ses lèvres des siennes.

Il happa doucement celles-ci et l'embrassa, fou de joie à l'idée que son enfant grandisse bientôt en elle.

Elle lui rendit son baiser puis relâcha son étreinte pour ajouter de son air le plus innocent :

- Mais surtout, que ça ne t'empêche pas de m'offrir un somptueux diamant en guise de bague de fiançailles si tu en as envie aussi.

Il éclata de rire et l'embrassa à nouveau.

- Tu auras la plus belle bague de fiançailles que tu n'aies jamais vue, déclara-t-il. Et le plus beau des mariages, aussi.

- J'ai déjà ce qu'il y a de plus beau en ce bas monde, répondit-elle en l'embrassant encore, ton amour, c'est la seule chose dont j'ai besoin pour être la plus heureuse des femmes.

Il s'étendit sur le sable et l'enveloppa de ses bras tandis qu'elle se calait contre lui. Ils se laissèrent bercer par le bruit des vagues qui se retiraient lentement à marée basse et la musique qui provenait du salon.

Des yeux qui font baisser les miens
Un rire qui se perd sur sa bouche
Voilà le portrait sans retouche
D'la femme à laquelle j'appartiens

Quand elle me prend dans ses bras
Qu'elle me parle tout bas
Je vois la vie en rose

Elle me dit des mots d'amour
Des mots de tous les jours
Et a me fait quelque chose

Elle est entrée dans mon cœur
Une part de bonheur
Dont je connais la cause

C'est elle pour moi
Moi pour elle
Elle me l'a dit
Pour la vie

Des nuits d'amour à n'en plus finir
Un grand bonheur qui prend sa place
Des ennuis, des chagrins s'effacent
Heureux, heureux à en mourir

Quand elle me prend dans ses bras
Qu'elle me parle tout bas
Je vois la vie en rose

Elle me dit des mots d'amour
Des mots de tous les jours
Et a me fait quelque chose

Elle est entrée dans mon cœur
Une part de bonheur
Dont je connais la cause

C'est elle pour moi
Moi pour elle
Elle me l'a dit
Pour la vie

Quand elle me prend dans ses bras
Qu'elle me parle tout bas
Je vois la vie en rose

Elle me dit des mots d'amour
Des mots de tous les jours
Et a me fait quelque chose

Elle est entrée dans mon cœur
Une part de bonheur
Dont je connais la cause

C'est elle pour moi
Moi pour elle
Elle me l'a dit
Pour la vie

FIN


Suarez « La vie en rose »