Merci à Naheiah, Julindy, Lereniel, PaulinaDragona et Neiflheim pour leurs reviews. Et merci à Neiflheim, Akasha54 et Aliena Wyvern d'avoir mis ma fic en Alert et Favoris.

Voici le dernier chapitre. Eh oui, déjà la fin ! Mais ça m'est venu comme ça, et je trouvais ça idiot de couper le chapitre en deux, ça faisait un nombre de pages plutôt inégal.

Bonne lecture !

DISCLAIMER : Le Hobbit ne m'appartient pas, tout est à Tolkien sauf les personnages de Niphredil, Clara et Naurendil, ils sont sortis tout droit de mon imagination.


Chapitre 15 :

Épilogue

Bilbon n'en revenait pas. Certes, il savait qu'il était ici pour cambrioler. Mais y aller seul… Alors qu'il ne connaissait même pas cette montagne…

Ayant de la sympathie pour lui, Balïn décida de le suivre. Et Niphredil également. Bilbon ne l'avait pas abandonnée dans sa cellule à Mirkwood, et elle n'allait pas l'abandonner maintenant dans les profondeurs d'Erebor ! Même si elle tremblait de peur à l'idée que Smaug se trouvait quelque part en bas. Dwalïn avait protesté, disant que la jeune fille devait rester avec eux, que seul le cambrioleur devait voler la pierre, comme prévu. Mais Niphredil n'avait rien voulu entendre et Thorïn avait accepté qu'elle y aille, jugeant que si elle voulait se rendre utile, eh bien, soit !

« Vous voulez que je trouve une pierre précieuse ? » dit Bilbon.

« Une grosse gemme blanche, oui », dit Balïn.

« C'est tout ? Il doit y en avoir plein. »

« Il n'y a qu'une Arkenstone. Vous la reconnaîtrez aussitôt. »

« Il a raison. J'ai vu des illustrations sur la pierre en question, dans un livre de la bibliothèque d'Elrond. Elle n'a rien à voir avec les joyaux traditionnels », dit Niphredil.

Ils firent quelques pas de plus quand Balïn s'arrêta. Dans un soupir, il se tourna vers les deux jeunes gens.

« En fait, les amis, je ne sais pas ce que vous trouverez en bas. Personne ne vous y oblige. Il n'y a aucune honte à reculer. »

« Non, Balïn. J'ai promis de le faire. Je me dois d'essayer », dit Bilbon.

« J'ai fait cette promesse moi aussi. Pas seulement à Thorïn, mais à ma petite sœur », dit Niphredil.

Balïn les considéra tous deux en silence, puis éclata de rire.

« Quoi ? » demanda Niphredil, vexée.

« Rien ! Mais ça m'épatera toujours. »

« Quoi ? » demanda Bilbon.

« Le courage des Hobbits. Et vous, Niphredil… Vous avez vraiment du cran, pour une dame ! Allez-y, maintenant. Bonne chance à tous les deux », dit Balïn avec un sourire bienveillant.

Bravement, Bilbon et Niphredil se remirent en route vers le bout du couloir, quand Balïn les interpella de nouveau.

« Oh, Bilbon, Niphredil… S'il y a vraiment un… un dragon vivant… en bas… ne le réveillez pas », finit le nain dans un souffle.

Les deux amis acquiescèrent. Ils descendirent quelques marches quand Bilbon se retourna pour poser une question. Mais Balïn avait déjà disparu à l'angle du couloir.

Bilbon et Niphredil échangèrent un regard, puis ils se remirent en route à travers les couloirs de pierre.

Arrivés près de la porte au bout du couloir, ils s'arrêtèrent et marchèrent plus lentement encore. Bilbon osa frapper à l'un des battants. Le bruit se répercuta sur les parois de la grande salle.

« Chut ! Pourquoi avez-vous fait ça, andouille ? » siffla Niphredil.

« Je croyais… Enfin… Non, c'est vrai ! Il n'est pas chez lui. Pas chez lui », dit le Hobbit en s'avançant avec plus d'assurance vers l'entrée.

Il s'arrêta dès qu'il put voir la salle dans son ensemble. Niphredil aussi. La jeune fille ouvrit de grands yeux, effarée. La pièce était… immense et remplie d'or !

Elle se souvint qu'étant petite, elle avait été au cinéma voir le film Aladdin de Walt Disney. Et elle avait ressenti de l'envie en voyant le trésor de la Caverne aux Merveilles. Mais là… c'était encore plus fou et incroyable en vrai !

La salle était immense, si grande qu'on n'en voyait pas le bout. Et remplie d'or, un océan de pièces d'or, de bijoux, de joyaux, de vêtements, de vaisselle et d'objets précieux qui s'étendait à perte de vue !

Passé l'instant d'émerveillement, les deux amis se focalisèrent sur leur mission : trouver l'Arkenstone.

Mais la tâche s'avérait ardue. Trouver une gemme blanche parmi toutes ces merveilles ? Bilbon en trouva même une à un moment, mais Niphredil le contredit. Ce n'était pas un diamant, mais un cristal.

Je sais ce que ressent Picsou quand il nage dans sa piscine de pièces d'or, maintenant ! pensa Niphredil.

Tandis que Bilbon fouillait dans le trésor à ses pieds, la jeune fille déploya ses ailes et survola l'espace autour de lui. Mais cela n'aidait pas plus.

Bilbon venait de saisir une coupe quand les pièces d'or accumulées au-dessus glissèrent. Niphredil se figea en voyant soudain une forme brune et pointue comme une corne émerger de la masse de pièces d'or. Puis cela apparut comme un morceau de tête couverte d'écailles brunes, avec une paupière fermée…

Le Hobbit et la jeune fille se figèrent sur place. Bilbon se dépêcha de se cacher derrière une colonne. Il se tourna vers Niphredil. Celle-ci se rapprocha doucement pour prendre le Hobbit dans ses bras et l'emmener dans les airs, afin qu'il cesse de faire du bruit en piétinant les pièces et retourne en haut des escaliers.

Mais soudain, d'autres pièces glissèrent sous eux. Le corps du dragon se mit à remuer, un doigt émergea des pièces, puis sa queue à l'autre extrémité de la salle remua.

J'y crois pas ! Ce lézard fait des kilomètres, pensa Niphredil avec désespoir.

Elle finit par s'avancer doucement, quand le dragon se remit à remuer. La jeune fille se posa au sol avec le Hobbit, tous deux attendant qu'il cesse de remuer. Mais, alors qu'ils reculaient sans le lâcher des yeux, ce dernier ouvrit l'œil. Aussitôt, Niphredil et Bilbon se plaquèrent au sol, derrière un amas de pièces.

La jeune fille ferma les yeux, priant pour ne pas tomber à nouveau dans les pommes. Elle sentit soudain une conscience effleurer la sienne, puis se faire plus présente.

Le sang dans ses veines réagit. Ça y est, elle pouvait le sentir. Le pouvoir du dragon était actif. Elle sentit des picotements parcourir son corps et dresser ses cheveux.

Bilbon lui lança un regard hésitant, puis sortit son anneau de sa poche. Il semblait hésiter à le mettre, l'épisode de l'araignée blanche tuée sauvagement était encore frais dans son esprit. Niphredil hocha de la tête pour l'encourager, puis activa son propre pouvoir pour devenir invisible.

Une fois tous deux masqués à la vue du dragon, ils se redressèrent pour le regarder. Ce dernier sortit alors de son trésor. Niphredil déglutit avec peine.

Valars, qu'il était grand ! Immense, avec de grandes ailes repliées dans son dos, sa peau brune et écaillée était constellée de quelques pièces d'or et de diamants à certains endroits. Ses grands yeux dorés balayèrent la pièce du regard. Il huma l'air puis gronda, révélant ses crocs.

« Eh bien, voleurs… Je vous sens. Je vous entends respirer. Je sens votre souffle. Où êtes-vous ? Où êtes-vous ?! »

Niphredil n'avait pas bougé, mais elle sentit clairement Bilbon perdre son calme et brusquement détaler, faisant dégringoler des pièces autour de lui.

La jeune fille déploya ses ailes et survola de justesse Smaug, tandis que ce dernier rampait en suivant la trace du pauvre Hobbit et des pièces qu'il faisait bouger dans son sillage.

« Allons, ne soyez pas timides ! Entrez dans la lumière. »

Niphredil réfléchit rapidement. Bilbon était passé où ? Elle l'avait quasiment perdu ! Le dragon continua de humer l'air au ras du sol. Puis il ferma les yeux. Niphredil sentit soudain son cœur émettre une forte pulsation.

« L'un d'entre vous… est spécial. Lié à moi… par quelque chose… de profond… Quelque chose… dans le sang ! »

Le sang… Le sang… Le sang…

Niphredil sentit tout son corps s'abandonner à ces mots, cette voix envoûtante. Ses ailes se replièrent dans son dos, la glace protectrice disparut de son corps. Elle tomba de tout son long par terre. Smaug se tourna vers elle avec un rictus triomphant.

« Enfin ! Alors, qu'avons-nous là ? » dit-il en s'approchant.

Niphredil se redressa avec effort sur ses bras tremblants de peur.

« C'est donc toi, l'humaine que j'ai sentie de loin, il y a des semaines. »

Il renifla la jeune fille puis plissa les yeux.

« Ton odeur… est celle d'un humain… mélangée à celle des miens. Qu'es-tu donc ? Dis-moi ton nom ! » dit-il sur un ton impérieux.

« Je… Je… Je ne suis personne… Seigneur Smaug », dit la jeune fille.

Elle se souvenait de son rêve, mais aussi de toutes les histoires qu'Elrond et les habitants de Fondcombe lui avaient racontées chaque soir, dans la Salle du Feu. Il ne fallait jamais révéler son nom à un dragon, car il pouvait s'en servir contre son propriétaire. Ils étaient pleins de malice et dangereux. Il ne fallait jamais leur faire confiance.

« Pourquoi ne me dis-tu pas ton nom ? Ne sommes-nous pas liés par le sang ? Dis-moi comment on t'appelle. Réponds ! »

Niphredil réfléchit à toute vitesse, puis répondit : « Pépita… Pépita Gelato ! »

« Hum… Curieux nom ! Il sonne étrangement. Et où est ton complice ? »

« Mon… complice ? »

« Je sens deux odeurs. La tienne et une autre… Cet autre voleur… Je perçois quelque chose chez lui. Quelque chose qu'il porte. Quelque chose en or… mais bien plus précieux ! »

Catastrophée, Niphredil regarda Bilbon réapparaître. Le pauvre semblait avoir ôté son anneau contre sa propre volonté. Ce dragon avait une voix sournoisement envoûtante !

« Ah ! Enfin, te voilà, second voleur dans les ombres ! » dit le dragon en approchant sa tête du pauvre Hobbit.

« Nous ne venons pas vous voler, ô Smaug aux Incommensurables Richesses », dit Bilbon, la main sur le cœur. « Nous venions juste admirer votre magnificence. Voir… si vous êtes aussi grand que dans les récits. On n'y croyait pas ! » termina le Hobbit d'une toute petite voix.

Smaug prit alors du recul et se positionna face aux deux amis, de manière à leur montrer son corps dans son ensemble.

« Et vous y croyez, maintenant ? »

« Franchement… » dit Niphredil.

« Les récits et les chansons minimisent grandement votre énormité, ô Smaug le Prodigieux », dit Bilbon.

« Croyez-vous que la flatterie vous sauvera la vie ? »

« Non ! Non, non », dit Bilbon.

« Non, en effet. Du moins, pour toi, petit voleur », dit le dragon en faisant un geste de la tête vers Bilbon. « Mais toi, jeune fille… J'hésite. Tu sembles avoir en toi un grand potentiel. Tes yeux me rappellent ceux des miens. Ta peau brille comme celle des dragons d'argent… une espèce si rare ! »

Les dragons d'argent.

Niphredil se prit la tête dans les mains, tandis qu'un flot d'images assaillait son esprit. Elle pouvait voir des dragons voler dans le ciel nocturne, leurs écailles reflétant la lueur immaculée de la lune, une lumière plus pure que celle des glaciers au sommet des montagnes.

Niphredil sentit sous ses doigts la peau de son visage devenir froide et se couvrir d'écailles blanches. Elle ouvrit les yeux et vit avec horreur que Smaug s'était approché d'elle, son grand œil doré fixant son visage, comme dans son rêve.

« Si belle… Si froide… »

La jeune fille déglutit avec peine. Elle voulait rentrer sous terre, se tapir dans les profondeurs obscures d'un trou comme une petite souris échappant à un serpent. Elle ne voulait plus sentir l'esprit de Smaug qui exerçait une pression croissante sur le sien.

« Pourquoi ne t'abandonnes-tu pas au pouvoir tapi dans ton sang ? »

« Mon pouvoir… est limité ! J'ai beau… avoir changé… je suis toujours humaine », dit la jeune fille avec effort.

Smaug recula en émettant un ricanement sinistre.

« Si jeune et naïve ! Laisse-moi t'aider. »

Et sans plus attendre, il ouvrit la gueule.

« NON ! Laissez-la, non ! » cria Bilbon en courant vers lui.

Le dragon émit un panache de fumée chargée de braises. Elles volèrent jusqu'au visage de Niphredil. Dès qu'elles eurent touché son visage, la jeune fille tomba au sol en gémissant de douleur.

« NIPHREDIL ! » cria Bilbon.

« Niphredil ? Quel joli nom… Une si jolie fleur à ajouter à mon trésor… » dit le dragon avec une note de jubilation dans la voix.

Puis il se tourna vers Bilbon.

« Quant à toi, voleur… Mon nom te semble familier, mais l'odeur de tes semblables m'est inconnue. Qui es-tu, et d'où viens-tu, si je peux me permettre ? »

Le Hobbit voulut répondre, quand son regard accrocha un éclat particulier près de lui, au milieu des pièces d'or. Une gemme blanche, qui brillait de mille feux, comme si elle renfermait la lumière des étoiles et de l'arc-en-ciel.

XxXxXxXxXxXxXxX

Niphredil ouvrit péniblement les yeux. Elle s'attendit à se relever sur un tas de pièces d'or, mais au lieu de ça, elle vit qu'elle était dans un désert.

Il n'y avait que de la roche sèche et craquelée autour d'elle, à perte de vue. Soudain, un vrombissement résonna au-dessus d'elle. La jeune fille leva la tête et eut le temps de voir un dragon passer au-dessus d'elle en rugissant, les narines fumantes et la poitrine luisante du feu qu'il s'apprêtait à cracher.

Niphredil se redressa quand elle s'aperçut que ses mains avaient changé. Elles étaient couvertes d'écailles argentées et ses doigts se terminaient par de longues griffes noires.

En fait, son corps tout entier était couvert de belles écailles grises. Ses vêtements avaient disparu. La seule chose qui demeurait de son ancienne apparence était sa longue chevelure blanche, qui flottait dans son dos.

Elle leva la tête et vit que d'autres dragons volaient au-dessus d'elle. La jeune fille sentit soudain un instinct puissant, vieux et primal s'emparer d'elle. Elle voulait les rejoindre, elle voulait voler avec eux !

Sans plus attendre, elle déploya ses ailes et s'envola dans le ciel. Mais elle réalisa trop tard son erreur.

Les dragons ne faisaient pas que voler. Ils s'affrontaient. Certains crachaient du feu, d'autres esquivaient les attaques et tentaient d'atteindre leurs ennemis avec leurs griffes ou les pics hérissant l'extrémité de leur queue.

Soudain, l'un d'eux l'aperçut et fonça sur elle. Il cracha une boule de feu. Niphredil ouvrit la gueule et lâcha un pic de glace qui percuta l'obus en plein vol.

La jeune dragonne grise piqua vers le sol. Elle entendit les rugissements et les battements d'ailes de son adversaire dans son dos. Il fallait qu'elle se cache !

Mais il n'y avait rien dans ce maudit désert. Soudain, elle sentit une douleur cuisante dans son dos. Ses ailes étaient touchées, elle ne pouvait plus voler !

Elle tomba au sol en catastrophe. La douleur de la chute l'assomma à moitié. Elle ferma les yeux et se sentit sombrer.

Pourtant, au lieu de perdre connaissance, elle sentit les choses changer autour d'elle. Le sol devint plus mou et confortable sous son corps, une douce brise traversa l'espace et vint caresser son visage.

Niphredil ouvrit les yeux et regarda sa main devant elle. C'était une main couverte de peau humaine, avec des ongles ordinaires. Elle se redressa et vit qu'elle avait de nouveau un corps humain, avec ses vêtements et son pendentif de fleur en mithril. Sa bague de fiançailles luisait à son doigt, comme si elle avait sa propre magie.

La jeune fille regarda autour d'elle. L'endroit avait changé. Elle se trouvait dans les bois de Fondcombe, près du pont enjambant la rivière, face à l'entrée de la demeure du seigneur Elrond. Elle eut un pincement de cœur. Cet endroit lui manquait tant ! Elle pouvait entendre le chant si familier des oiseaux, le bruit des cascades et l'odeur si particulière des pinèdes qui flanquaient les parois de roche de la vallée. Malgré sa nostalgie, elle n'y comprenait rien. Que faisait-elle là ?

Elle aperçut une petite silhouette accroupie au bord de la rivière, juste devant elle.

« Excusez-moi… » dit Niphredil en s'approchant. « Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi je suis là ? »

La silhouette se retourna. C'était une enfant. Elle crut d'abord qu'il s'agissait de Clara, mais elle réalisa vite son erreur : cette enfant avait de longs cheveux roux. La lumière du soleil donnait des reflets dorés à sa chevelure. Vêtue d'une robe couleur crème ressemblant beaucoup à celles que portaient les filles elfes de Fondcombe, elle tenait dans ses mains des petits galets colorés.

Des cris résonnèrent. L'enfant se tourna vers la source de ce bruit puis sourit. Lâchant son trésor, elle courut vers un elfe qui s'approchait. Niphredil sentit son cœur se serrer en reconnaissant Naurendil.

Souriant, il se pencha et souleva l'enfant. Il la fit tournoyer dans les airs. L'enfant rit et ouvrit grand les bras comme les ailes d'un oiseau. Naurendil finit par cesser de tourner. Il cala confortablement la fillette contre lui et déposa un tendre baiser sur sa joue. Niphredil n'y comprenait rien. Qui était cette enfant qu'il traitait avec tant d'amour ?

Un détail attira son attention : les oreilles de l'enfant étaient pointues, mais pas autant que celles de Naurendil. Et lorsqu'elle se tourna vers Niphredil, celle-ci put voir ses yeux. Ils étaient bleu glace, comme les siens ! Elle vit un pendentif étincelant autour du cou de l'enfant. Son pendentif de fleur en mithril.

« Maman », dit la fillette en la regardant droit dans les yeux.

Niphredil sentit des larmes, de vraies larmes liquides, couler sur ses joues. Cette petite… était sa fille ?

La jeune fille regarda cette enfant dans laquelle elle ne cessait de se retrouver.

N'y tenant plus, Niphredil tomba à genoux et enfouit son visage dans ses mains. Était-ce possible ? Tout pouvait-il bien se terminer ? Ce futur était-il réalisable ?

Oui, si tu as le courage de continuer le combat, lui souffla une voix.

Et c'était ce qu'elle voulait. Elle voulait se réveiller, finir cette quête, rendre la Montagne Solitaire à Thorïn puis partir à Fondcombe se marier avec l'elfe qu'elle aimait, fonder une famille et vivre heureuse !

Aussitôt, les sensations changèrent. Niphredil sentit le sol se faire dur et froid sous son corps. Elle sentit le contact des pièces d'or sous ses mains. Elle ouvrit les yeux et vit le plafond en pierre sombre de la salle d'Erebor au-dessus d'elle.

Se redressant, elle réalisa qu'elle était seule. Où étaient passés Smaug et Bilbon ?

Elle entendit soudain des cris et des rugissements venant d'une porte au loin. Et une odeur de feu… Quelqu'un avait allumé les fours des forges !

Déployant ses ailes, la jeune fille s'envola droit vers la source de tout ce raffut.

XxXxXxXxXxXxXxX

Naurendil n'y comprenait rien. Que faisait le nain ? Allait-il bientôt revenir, avec ou sans athelas ? Kili continuait de se tordre de douleur sur le lit, il était de plus en plus violent.

Les incantations de l'elfe pour le maintenir endormi ne donnaient plus rien ! Bard était parti après les secousses annonçant l'arrivée du dragon. Il avait emporté avec lui une flèche noire. Naurendil aurait aimé le suivre, mais il ne pouvait abandonner le nain gravement blessé. Il vit Sifrid sortir et regarder autour d'elle, espérant le retour de son père.

Soudain, une odeur pestilentielle atteignit son nez. Il ouvrit de grands yeux horrifiés puis courut saisir Sifrid par la taille. Il la tira en arrière juste à temps tandis que des Orques fonçaient vers l'entrée.

L'elfe n'eut pas le temps de fermer la porte, les Orques la forcèrent et entrèrent. L'elfe dégaina ses dagues et engagea le combat. Les nains poussèrent les enfants sous la table pour les protéger puis tentèrent d'aider en improvisant des armes avec des débris de planche et de la vaisselle qu'ils fracassèrent sur la tête des Orques.

Mais seul, Naurendil avait du mal à gérer tous les Orques en même temps. Les Orques avaient repoussé la table, révélant les filles. Baïn projeta un banc contre un Orque, mais cela ne fit que l'étourdir. Naurendil lança une de ses dagues qui alla se planter dans le cœur du monstre. Il venait de la récupérer quand il en vit un autre derrière lui brandir son épée pour le tuer. Mais au lieu de recevoir le coup fatal, l'Orque tomba au sol, mort. Tauriel se tenait juste derrière, ses dagues couvertes de sang. Elle s'engagea dans la lutte.

Surmontant sa surprise, Naurendil se replongea dans le combat. Legolas surgit du trou fait dans le toit par un Orque et se mêla au combat.

Soudain, des cris résonnèrent depuis le lit où Kili était allongé. Un Orque venait de le saisir par la jambe. Tauriel lui lança une dague qui tua le monstre.

Lorsqu'un autre se rua sur la dame elfe, Kili se jeta sur le monstre et le poignarda en même temps qu'elle, malgré la douleur qui le fit tout de suite tomber au sol.

Legolas courut dehors et un des fuyards qui abandonnaient la maison, réalisant qu'Écu-de-Chêne n'y était pas.

Baïn regarda l'étendue des dégâts dans la maison.

« Vous les avez tous tués », dit le jeune garçon.

« Il y en a d'autres. Tauriel. Naurendil. Venez », dit le prince en se dirigeant vers la sortie.

Naurendil se figea. Devait-il obéir au prince ? Après tout, il avait renié son serment d'allégeance au roi. Et Niphredil comptait sur lui pour sauver Kili. Tauriel semblait elle-même réticente à l'idée de le suivre. Elle regarda le jeune nain qui continuait d'agoniser au sol.

« On va le perdre ! » dit Oïn, à genoux près de lui au sol.

Tauriel hésita. Legolas l'appela une dernière fois avant de sortir pour rattraper les derniers Orques. La capitaine finit par se diriger vers la sortie, quand un autre cri de Kili la retint.

Naurendil se pencha vers le nain et toucha son front. Il était brûlant !

L'elfe le souleva par les épaules puis ordonna aux nains de l'aider à le mettre sur la table. Ces derniers prirent leur jeune compagnon par les jambes et l'installèrent dessus.

Naurendil se tourna vers la porte et vit Tauriel rentrer, suivie de Bofur. Il vit que la capitaine tenait un bouquet d'athelas dans ses mains.

« Qu'est-ce que vous faites ? » demanda le jeune homme, méfiant.

« Je vous aide à le soigner. Il me faut de l'eau ! »

Les filles de Bard coururent immédiatement chercher une cruche et un bol épargnés sur une étagère.

Kili continuait de crier sur la table.

« Tenez-le », dit la dame elfe, occupée à brasser l'herbe dans le bol.

Naurendil appuya de toutes ses forces sur les épaules du nain tandis que les autres lui maintenaient les jambes. Tauriel écarta le bandage et vit que la plaie était bien infectée. Le poison avait noirci les veines sous la peau.

« Qu'attendez-vous ? Sauvez-le ! » dit Naurendil.

Acquiesçant, Tauriel se mit à réciter une formule tout en posant le baume d'athelas sur la plaie. Les mains appuyées dessus, elle se mit à réciter la formule, encore et encore. Naurendil joignit ses mains aux siennes et récita la formule en même temps qu'elle.

Bientôt, Kili cessa de se débattre. Son regard redevint clair. Il posa les yeux sur Tauriel avec l'air admiratif. Il lui semblait voir ce qu'elle était réellement, la lumière magnifique qu'elle abritait en elle. Étincelante comme une étoile…

Bientôt enfin, le nain se rallongea sur la table et sa respiration se fit plus lente. Soulagés, les deux elfes reculèrent. Tauriel prit de quoi faire un nouveau bandage.

Naurendil se tourna vers les enfants de Bard et leur offrit un sourire réconfortant.

« Il va guérir ? » demanda Tilda.

« Oui, il est tiré d'affaire », dit l'elfe en posant une main sur son épaule.

Rassurée, l'enfant se laissa choir sur un tabouret.

« J'avais entendu parler des miracles de la médecine elfique », dit Oïn à Fili. « Ce fut un privilège d'y assister. »

Tauriel tourna ses yeux vers Naurendil. Ce dernier la défia du regard.

« Pourquoi êtes-vous venus, vous et le prince ? »

« Pour aider. Ces Orques n'allaient pas traverser Mirkwood sans demeurer impunis », dit la capitaine.

« Oh, alors le roi se soucie des peuples des autres contrées, maintenant ? » ironisa le jeune homme.

Tauriel poussa un soupir. La rancœur de Naurendil était nettement perceptible dans sa voix. Elle allait lui répondre, quand la voix de Kili lui parvint.

« Tauriel… »

« Restez allongé », dit gentiment la jeune femme.

« Vous ne pouvez être elle. »

La capitaine se figea.

« Elle est loin de moi. Elle marche sous la lumière des étoiles dans un autre monde. Ce n'était qu'un rêve. »

Naurendil haussa des sourcils. Kili tendit doucement la main et effleura les doigts de la jeune femme.

« Croyez-vous qu'elle m'aurait aimé ? »

Tauriel ouvrit la bouche, mais ne sut que répondre. En voyant cela, Naurendil ne put s'empêcher de tourner la tête vers la fenêtre. Au loin, il pouvait voir la Montagne Solitaire. Où était Niphredil, en cet instant ? Allait-elle bien ?

XxXxXxXxXxXxXxX

Bilbon était trop effrayé pour ressentir la fatigue alors qu'il continuait de courir. Le plan de Thorïn n'avait pas de sens pour lui. Pourquoi allumer les grands fours des forges ?

Qu'importe ! En cet instant, il courait dans la salle des étendards. Soudain, Smaug apparut derrière lui, défonçant le mur et faisant tomber l'un des grands étendards sur lui.

« Tu croyais pouvoir me duper, Monteur de Tonneaux ? Tu es arrivé de Lacville. Tout ça est un ignoble complot entre ces sales nains et ces misérables Hommes du Lac sur leurs rafiots. Ces lâches pleurnicheurs, avec leurs grands arcs et leurs flèches noires. Peut-être est-il temps que je leur rende visite. »

Bilbon sentit l'horreur l'envahir. Il sortit de sa cachette et courut vers le dragon.

« Non ! Ils n'y sont pour rien ! Attendez ! Vous ne pouvez pas aller à Lacville ! »

Le dragon cessa de marcher vers la sortie et se tourna vers le Hobbit.

« Tu te soucies d'eux, c'est ça ? Tant mieux. Tu les regarderas mourir ! » dit-il avant de continuer sa route.

Mais soudain, il sentit quelque chose de dur heurter sa tête. Surpris, il recula. L'espace devant lui était légèrement déformé, comme si une vitre avait été dressée devant lui. Il plissa les yeux. Ce n'était pas du verre. Mais de la glace !

Il vit soudain Niphredil surgir devant lui, ses ailes vrombissant dans son dos.

« Surprise ! » dit la jeune fille, avant de tendre les mains et projeter une épaisse couche de glace sur la tête du dragon.

Ce dernier cligna des yeux puis ouvrit grand la gueule, brisant la muselière de glace que la jeune fille avait créée pour le figer.

« Niphredil ! » cria Bilbon, heureux de revoir son amie saine et sauve.

« Sale petit moucheron ! Comment oses-tu me faire ça ? À moi, ton égal ?! »

« On n'a rien en commun ! » dit Niphredil en reculant prudemment.

« Nul ne peut mieux te comprendre que moi. Pourquoi as-tu refusé de t'abandonner au sang de dragon qui coule dans tes veines ?! Je t'aurais rendue complète, j'essayai de libérer la part de dragon qui était en toi. »

« JE M'EN FICHE ! Cce n'est pas la vie à laquelle j'aspire ! Tu peux faire de moi ce que tu veux, Smaug, change-moi en dragon ou autre chose, dévore-moi, peu importe : mon cœur sera toujours humain ! »

Et pour appuyer ses dires, elle ouvrit la bouche. Un panache de fumée froide chargée de givre franchit ses lèvres et se plaqua sur les yeux du dragon. Celui-ci recula et gratta son visage de ses grives jusqu'à libérer sa tête de cette toile de givre.

Il regarda la jeune fille avec une lueur malveillante dans les yeux, puis un sourire sournois étira ses lèvres, révélant des crocs acérés.

« Si c'est là ton désir… qu'il en soit ainsi ! »

Une lueur bleue passa dans ses yeux. Niphredil sentit soudain une vive douleur à la poitrine, comme si on lui avait donné un coup de poing dans le plexus. Elle sentit ses ailes se figer dans son dos, puis disparaître.

Catastrophée, elle tomba au sol et gémit de douleur. Elle leva la tête vers Smaug. Que lui avait-il fait ? Pourquoi avait-elle si mal dans tout son corps ?

« Je vais me faire un plaisir de te gober toute cuite, HUMAINE ! »

Le dragon ouvrit grand la gueule et cracha un jet de flammes. Niphredil tendit les mains et créa de justesse un bouclier de glace. Mais elle sentit que cela mettait du temps, comme si son pouvoir s'était affaibli ! Comme si elle commençait à perdre le contrôle de sa magie. La maigre barrière de glace se mit à fondre sous l'effet des flammes. La jeune fille voulut réactiver son pouvoir, pour créer davantage de glace. Mais la fatigue finit par avoir raison d'elle. Bilbon courut près d'elle tandis que Smaug, satisfait d'avoir brisé son bouclier, se préparait à cracher un autre jet de flammes.

« EH ! Ici, sale vermisseau ! » cria Thorïn.

Grondant de rage, Smaug se tourna vers le fond de la salle et aperçut Thorïn, juché sur une espèce d'échafaudage en pierre.

« Toi ! »

« Je reprends ce que tu as volé. »

Le dragon s'approcha de lui.

« Tu ne me prendras rien du tout, Nain. J'ai anéanti tes guerriers de jadis. »

Profitant de la diversion, Bilbon entraîna Niphredil vers un coin de la pièce, à l'abri derrière une rangée de colonnes.

« J'ai instillé la terreur dans le cœur des Hommes. C'est moi, le Roi sous la Montagne. »

« Ce n'est pas ton royaume. C'est celui des Nains. C'est l'or des Nains. Et nous allons prendre notre revanche », dit Thorïn, avant de pousser un cri en khûzdul et de tirer sur une corde.

Nori, Dori, Ori, Balïn, Dwalïn, Gloïn et Bifur tirèrent sur d'autres cordes à d'autres endroits en arrière de la sculpture.

Thorïn recula et resta suspendu à la corde dans le vide. L'échafaudage céda, révélant alors une incroyable sculpture de guerrier nain en or massif. Niphredil en demeura bouche bée.

Smaug était lui-même en transe, fasciné par l'or et la lumière flamboyante qu'il projetait. Mais il s'aperçut bientôt que l'or semblait bouger dans le visage du guerrier. Il fondait.

Soudain, son œil droit éclata, puis d'autres parties du corps devinrent liquides. Le dragon se retrouva enseveli sous une grosse masse d'or fondu, comme une mouche engluée dans de l'ambre.

Niphredil plissa les yeux. Elle sentait encore le cœur du dragon battre dans sa poitrine. Cela ne l'avait pas tué.

Soudain, il émergea de la masse d'or liquide en hurlant.

« REVANCHE ?! REVANCHE ? Tu vas en voir une, de revanche ! » cria le dragon dégoulinant en se ruant vers la sortie.

Impuissants, Bilbon et Niphredil le suivirent jusqu'à la sortie. Le dragon défonça les portes et s'envola dans le ciel. L'or se détacha de son corps en une pluie de paillettes dorées.

Restés en arrière, juchés sur un promontoire rocheux, Bilbon et Niphredil ne purent que regarder.

« Je suis le feu. Je suis… la mort ! » dit-il en se dirigeant vers Lacville.

Interdits, Bilbon et Niphredil regardèrent Smaug voler en direction de Lacville.

La jeune fille réalisa brusquement ce que ça signifiait. Le dragon allait droit vers la ville, il allait tout détruire, brûler et tuer des innocents. Et il allait aussi s'en prendre à Fili, Kili, Oïn et Bofur, sans compter Bard et sa famille ! Naurendil était là-bas, en plus !

Niphredil secoua la tête. Non, tout, mais pas ça ! Elle refusa l'idée de rester ici sans rien faire.

Elle ordonna à ses ailes d'apparaître, pour se lancer à la poursuite de Smaug… mais rien ne se passa, sinon une douleur aiguë à la tête.

Surprise, elle tourna la tête pour regarder par-dessus son épaule. Rien ! Mais comment était-ce possible ?

Elle secoua la tête et réessaya, mais sa douleur à la tête ne fit qu'empirer.

« Niphredil ? Que se passe-t-il ? » demanda Bilbon, remarquant l'étrange attitude son amie.

Niphredil se tourna vers lui pour répondre, quand elle vit le Hobbit la regarder avec des yeux ronds et prendre l'air inquiet.

« Niphredil… Vos cheveux ! Votre visage ! »

La jeune fille voulut lui demander ce qui n'allait pas, quand elle vit le vent soulever une mèche devant ses yeux. Une mèche brune. Elle regarda ses cheveux. Ils étaient bruns, comme lorsqu'elle était une humaine ordinaire ! Elle sentit la douleur revenir dans son cœur, brûlante et intense.

Bilbon la regarda avec horreur. Des braises étaient collées à la peau de la jeune fille et scintillaient sur son visage, s'étendant en de fines lignes sur sa peau, comme les branches d'un lierre étouffant un arbre.

Il se souvint de ce que Smaug avait fait dans la salle du trésor, avant qu'elle s'évanouisse : il avait soufflé des braises sur le visage de Niphredil. Elles avaient disparu à l'intérieur de sa peau !

Et voilà qu'elles réapparaissaient. Il n'eut pas le temps d'agir : les lignes de feu envahir son visage, puis toutes serpentèrent jusqu'à ses yeux pour entrer à l'intérieur. Dans un cri de douleur, Niphredil tomba en arrière et atterrit lourdement sur le sol.

« NIPHREDIL ! Que vous arrive-t-il ? Niphredil ! » cria Bilbon en courant près d'elle.

Il secoua ses épaules, puis lui tapota le visage. Il prit panique à son contact : la peau de la jeune fille était brûlante !

Catastrophé, il regarda son amie puis le dragon, qui continuait de s'éloigner.

« Qu'avons-nous fait ? » dit-il dans un souffle.


Et voilà ! Ça y est : the last chapter du tome 2 ! Eh oui, maintenant, il faudra attendre l'année prochaine, que sorte le DVD du dernier film pour conclure avec le tome trois de cette série !

Posez-moi toutes vos questions en attendant, car je me doute que vous devez en avoir avec qui vient d'arriver à notre jeune héroïne. Postez-moi vos reviews et j'y répondrai.

À bientôt, chers lecteurs ! ^_^