Coucou tout le monde !

Vous avez été nombreux à décider que j'avais bien fait d'arrêter le Cavaliere che ama là où je l'ai fait, et nombreux également à désirer que je poursuive cette histoire. Je l'ai fait. Si le premier chapitre se déroulait à Venise, alors la seconde se déroule surtout à Rome- et un peu à Londres, un peu à Venise.

J'aimerais que vous lisiez les notes d'auteure à la fin, s'il vous plaît, j'ai quelque chose à vous demander. Merci d'avance.

Et bonne lecture !

DIL.

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Son sourire, j'en suis persuadé, brûla Rome jusqu'aux fondations. - Mark Z. Danielewski

…...

Rome, la puissante, l'immortelle, la géante, l'impératrice, la républicaine, Rome fille, sœur et mère de l'Italie. Rome la franche, Rome déterminée, Rome adulée, Rome honnie, l'élégante dame de pierres anciennes. Rome civilisation, Rome fertile, Rome terre des dieux.

Entrer à Rome, c'était comme se mettre sous l'aile protectrice et maternelle d'une aïeule, bénéficier de ses forces armées et de son éducation, sa culture, son histoire. Comme montrer son visage réel à la face du monde, dans un lieu de culte, fait d'amour et de bravoure.

Le sang des Gladiateurs décore encore tes murs, corragiosa, et le souffle de mille amours vrais meuble encore ton air.

Après la danse nuptiale vénitienne, voici l'heure des vérités à Roma, la corragiosa.

…...

La nuit ne se couchait jamais tout à fait sur Rome, splendide matriarche aux murs polis par le temps. La vie nocturne avait tôt fait de remplacer celle diurne qui représentait le mieux la cité italienne.

Hermione Granger se détourna de sa fenêtre d'hôtel avec mélancolie, fermant d'un geste sec les rideaux d'organza, et marcha lentement jusqu'au lit où elle s'assit un moment, pensive.

Comme cela était le cas depuis une semaine, ses songes étaient dirigés vers un certain homme blond, au corps parfait, qui lui avait murmuré des mots d'amour alors que caché derrière un masque. Qui lui avait fait l'amour, bon sang, sans ôter ledit masque ! Elle se demandait si les autres jolies victimes de la parade de séduction du Cavaliere che ama soupiraient encore après lui de la sorte. L'identité du bel anglais à Venise lui était toujours autant un mystère, mais désormais découvrir ce détail n'était plus aussi important. Il lui semblait encore sentir son souffle contre sa peau, alors que seule la brise l'agitait. Elle avait l'impression à chaque fois qu'elle entendait un mot de tendresse en italien, qu'il le lui disait encore. Elle devenait folle, croyait-elle, par la faute d'un beau masqué. La nuit, elle se réveillait alors qu'un orgasme la secouait, et devait mordre dans ses coussins afin de parer l'insatisfaction et la frustration grandissantes qui s'emparaient d'elle.

Hermione se secoua la tête tristement et se tourna vers la porte qui venait de s'ouvrir. Entra une certaine Ginny Weasley, chargeant comme un Hippogriffe insulté, mains sur les hanches et visage rosi dans une imitation impressionnante de sa mère. La belle rousse portait une robe de soirée blanche fluide, complémentée de bijoux et de talons dorés, sa chevelure ruisselante capturée dans une petite cage en or adorable.

-Hermione Jean Granger, siffla-t-elle en avisant la mine de son amie. Puis-je savoir pourquoi, au nom de Merlin, tu te trouves encore en peignoir, alors que le véhicule nous attend déjà pour aller à la soirée de Madame la duchesse de Sforza ?

Hermione soupira et baissa la tête sous le regard noir de son amie :

-Je ne sais pas, Ginny. Je...je...

-Je ne veux pas le savoir, trancha la rousse en se dirigeant d'un pas altier vers l'armoire de son amie. Tu viendras, voilà tout. La duchesse a fait de nous ses invitées de marque et je n'entends pas arriver seule à la soirée !

-Trouve-toi un cavalier, dans ce cas, marmonna Hermione.

Malheureusement pour elle, Ginny l'entendit, et jeta une robe rouge sang dans sa direction.

-Tu sais pertinemment que nous ne pouvons pas être accompagnées. Il s'agit d'une soirée spéciale. À présent, habille-toi ! Je t'attendrai en bas et si dans cinq minutes, tu n'y es pas, que Merlin nous garde, je jure que...

Elle partit en laissant ses menaces suspendues en l'air et Hermione étouffa un soupir de plus avant de se lever lentement et de s'habiller. La nuit allait encore être longue, ennuyeuse, et vide sans son Cavaliere.

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La duchesse de Sforza était une veuve d'une soixantaine d'années, très belle et fraîche encore et pleine de vitalité. Son charmant palais, dans la campagne romaine, était le lieu de prédilection pour les soirées, les bals et tout le faste auquel on pouvait rêver de la jeunesse dorée. La duchesse régnait dans ce lieu empli de jeune et de beau, comme une mère poule sur sa couvée. Ou plutôt comme une marieuse dans un palais empli de célibataires.

La bonne dame songeait toujours avec romantisme que ses invités pouvaient trouver le grand amour dans les soirées spéciales qu'elle offrait, sans sembler, dans sa gentille naïveté, s'apercevoir qu'en réalité, les efforts qu'elle déployait dans ce sens finissaient toujours en orgie, avec des couples d'un soir défrayant dans presque chaque coin du palais et des magnifiques jardins. Et Hermione, en tant que comtesse de Wirthwaide, avait eu besoin d'une semaine entière et de tous les talents d'oratrice de Ginny pour se laisser convaincre d'aller à une de ces soirées.

Le thème ce soir, les deux demoiselles le découvrirent à l'entrée, en posant leurs manteaux : c'était soirée « Inconnu ». Hermione roula des yeux en songeant qu'elle devait être maudite. En entrant dans la salle principale, attenant à la salle de bal, elle découvrit une centaine de petites tables, assemblés en carré géant, chacune d'elles séparée en deux par un petit rideau de velours afin que les couples entrant en contact ne puissent pas se découvrir, sauf si les deux consentaient à « faire un bout de chemin ensemble ». Cela ressemblait étrangement à une sorte de speed-dating de luxe où les candidats ne pouvaient pas se voir. Les femmes circulaient à l'intérieur de l'assemblage de tables et les hommes à l'extérieur, afin qu'aucune tricherie ne soit permise.

-C'est stupide, soutint Hermione à voix haute.

-Vois ceci comme l'occasion d'oublier ton cher Cavaliere che ama le temps d'une soirée et de t'amuser quelque peu sans t'attacher à un autre, énonça calmement Ginny en les faisant entrer dans le carré.

-Vois ceci comme une occasion d'oublier Blaise Zabini, répliqua Hermione avec véhémence en saisissant un verre de Champagne à un serveur au passage.

-Cesse de dire des sottises, rétorqua Ginny en la poussant vers une table et en s'asseyant à la table suivante.

Un grattement de gorge de l'autre côté fit savoir à Hermione qu'un homme s'y trouvait, et à sa grande surprise, un instant plus tard, une photographie fut glissée sous le rideau. Elle montrait un jeune homme assez vigoureux qui souriait d'un air coquin.

-Allez, ma belle, dit l'homme de l'autre côté. Envoie-moi une photo de toi !

-Je ne pense pas que cela soit réellement le but du jeu, Monsieur, répondit-elle froidement en déchirant la photographie.

-Si tu veux t'envoyer en l'air ce soir, faudra bien montrer ton minois aux hommes de la salle, vint la réponse boudeuse. Ne me dis pas que tu crois aux conneries de la vieille sur le romantisme et tout ça ?

-Y a-t-il un mal à être romantique, Monsieur ?

-T'es d'un ennui, toi ! Je me casse, y en a bien d'autres qui sauront profiter de mes charmes. Mais n'oublie pas juste ça, ma mignonne : si tu veux trouver l'amour de ta vie, malgré les apparences, ce n'est pas chez Sforza qu'il faut venir !

Il y eut un raclement de chaises de l'autre côté et Hermione se tourna vers Ginny qui, elle aussi, s'était vue proposer une photographie de l'homme en face d'elle et qui riait aux éclats en répondant à ses questions.

-Non, non, je suis blonde, disait la rousse. C'est cela...oh, d'ailleurs, j'ai cinquante ans...cela ne vous dérange pas ? Non ? Étonnant...

Hermione décida de laisser son amie à ses jeux innocents et alla s'installer plus loin.

Néanmoins, elle se rendit rapidement compte que le premier homme avait raison. Tous ceux, et celles d'ailleurs, qui étaient là ce soir venaient pour du sexe rapide et impuni, et elle se lassa bien vite. Alors qu'elle prenait place à une énième table, elle entendit de l'autre côté :

-Buonasera, cara mia.

Elle fronça brusquement les sourcils. Ne connaissait-elle pas cette voix ?

-Vous n'insistez pas pour que je vous suive immédiatement dans une chambre vide ou dans un buisson des jardins, Monsieur ? Voilà qui est rare.

Un éclat de rire mélodieux et familier, qui lui remua les entrailles, sans qu'elle sache trop pourquoi, lui répondit. Enfin, il déclara :

-Non, Mademoiselle. Je cherche quelque chose de plus profond avec vous.

-Avec moi ?

-Avec vous et vous seule.

-Vous ne me connaissez même pas, Monsieur.

-Le croyez-vous donc, Mademoiselle ?

Elle décroisa élégamment les jambes et repartit sur un ton plaisantin :

-Vraiment ? Et moi qui ne vous connais pas, voilà qui est navrant. Ne me donnerez-vous donc pas une photographie de vous, comme tous les hommes de cette soirée ?

-Certainement pas, amata.

-Pourquoi donc ? Voilà qui équilibrerait un peu la donne.

La voix de l'homme mystérieux se baissa et elle se pencha en avant pour l'entendre,

-La dernière fois que je vous ai fait l'amour, cara mia, je n'ai même pas fait tomber mon masque. Alors pourquoi vous donnerai-je une photographie de moi ?

Hermione était foudroyée. Elle savait maintenant à qui appartenait cette voix...

Malgré elle, elle fut prise de panique. Elle se leva d'un bond, elle ne savait pas pourquoi, et fila hors de la salle soudain trop petite et qui l'étouffait, et fila dehors.

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Drago Malefoy fut sur ses pieds dans l'instant qui suivit le bruit de chaise renversée de l'autre côté du rideau, et suivit le bruit des pas. Il n'eut que le temps de voir une silhouette vêtue de rouge se précipiter dans les jardins, et la suivit d'une démarche rapide, mais aussi discrète que l'ombre. Il la vit s'effondrer, à bout de souffle, près d'une fontaine dans les jardins, et la rejoignit d'un pas lent et mesuré, s'arrêtant juste derrière elle. Elle sembla s'en apercevoir, puisqu'elle se figea, le souffle court mais retenu tout de même. Il retroussa d'un geste sa manche de costume noire et défit le bandeau de soie argent autour de son avant-bras, avant de se pencher par-dessus l'oreille de sa belle, dont il mordilla le lobe avant de murmurer,

-Me fuiras-tu toujours, mon ange ?

Elle ne répondit pas mais il la sentit se détendre quelque peu. Il reprit,

-Me fais-tu confiance, amore ?

-Pourquoi te ferai-je confiance, répondit-elle d'une voix tremblante.

-Parce que tu sais que te faire du mal est au-dessus de mes forces, cara mia.

Avec cela, il drapa délicatement le bandeau argenté au-dessus des yeux de Hermione, le nouant gentiment derrière sa tête, et elle se laissa faire. Puis, il saisit ses bras entre les siens et la leva, la collant à lui, ronronnant presque de plaisir de la sentir contre son corps.

-Enfin mienne, amore, souffla-t-il contre ses lèvres.

Elle se recula un peu pour répondre.

-Pourquoi ce bandeau ? Et pourquoi êtes-vous venu ce soir ?

Il sourit. De ce côté-là, elle ne changeait pas. Les questions d'abord, l'action plus tard.

-Je t'ai mis ce bandeau parce que nous ne sommes plus à Venise, mon cœur, et que je ne puis porter un masque. Et si je t'ai suivi jusque Rome, et que je te suivrai bien au-delà, c'est tout simplement parce que la malédiction qui fait de moi l'amour de ces dames à Venise est en passe d'être levée, et ce, grâce à toi.

-Malédiction ? Mais...

-Plus tard, ma chérie.

-Et si j'ôtais ce bandeau pour découvrir ton identité ?

Il se raidit.

-Si tu le fais, tu me perdras à jamais.

-A cause de la malédiction ?

- …

-D'accord, je cesse mes éternelles questions. Mais sache, Cavaliere, qu'un jour bientôt, j'entends bien obtenir les réponses.

-Je n'en attends pas moins de toi, Hermione.

Et il l'embrassa. Hermione noua immédiatement ses bras autour de sa nuque, rendant le baiser avec une passion ardente qu'elle ne savait pas qu'elle possédait jusqu'alors.

-Tu m'as manqué, réussit-elle à dire entre deux baisers.

-Je t'aime, répondit-il naturellement.

Ils se raidirent tous deux, et elle finit par se détacher de son étreinte alors qu'il se maudissait. Il n'avait jamais dit ces mots de sa vie, pas même à ses propres parents. Alors même si c'était vrai, même si elle était la bonne, même si...

-Tu ne peux pas m'aimer, chuchota-t-elle, la voix larmoyante.

Il se sentit soudain furieux :

-Et pourquoi ne t'aimerai-je pas, Hermione ? Pourquoi ne serais-tu pas mienne ? Pourquoi ? Parce que tu ne m'aimes pas en retour ? J'aimerai pour deux ! Parce que tu ne connais pas mon identité pour l'instant ? Tu la sauras bien assez tôt ! Ne me dis pas que je n'ai pas le droit de t'aimer, Hermione, car l'amour ne connaît pas de lois !

Il la saisit de nouveau et l'embrassa encore, plongeant sa langue entre ses lèvres afin de la laisser batailler avec la sienne. Peu à peu, la magie de leurs gestes la fit relâcher la pression et rendre son geste.

-Fais-moi l'amour, supplia-t-elle.

-Partons, dit-il en même temps.

Échangeant un petit rire et un dernier baiser, il les fit transplaner.

Au même moment, deux figures sortirent du palais Sforza, l'une d'elles portant une autre dans ses bras à la mariée :

-Fais-moi l'amour, supplia Ginny.

-Partons, proposa Blaise en même temps.

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Drago déposa doucement son adorable amante sur le lit de la chambre d'hôtel qu'il occupait et se dépêcha d'enfiler son masque préféré de Carnaval, celui qu'il arborait quand il avait fait la jeune femme sienne à Venise. Puis il défit le bandeau, et l'embrassa langoureusement.

-Je ne suis pas content de toi, cara mia, susurra-t-il contre sa peau.

Elle le regarda, et même si tout en lui reflétait le sérieux, ses yeux, du plus pur gris, étincelaient.

-Que faisais-tu à la soirée décadente de la duchesse, hmmm ?

-Je...j'accompagnais Ginny...

-Pas de mensonges, amour, souffla-t-il contre sa tempe. Je vais devoir te punir.

Au lieu de l'inquiéter, ces mots envoyèrent un éclair de délice dans le corps de la brunette. Décidément, le Cavaliere che ama lui faisait faire n'importe quoi...

Il se leva et se tint debout, à deux mètres d'un miroir à taille d'homme de la chambre. Avec un sourire carnassier mais prometteur, il montra le tapis du doigt. Elle comprit et se leva, ôtant avec des doigts tremblants sa robe, se retrouvant uniquement en string rouge et en talons, et, frissonnant sous le regard empli de désir de son amant, vint s'installer à quatre pattes devant le miroir. Elle vit grâce à ce système le magnifique Cavaliere, toujours entièrement vêtu, se mettre à genoux derrière elle. Il promena une main sur sa croupe offerte, et lui sourit dans le miroir avant d'asséner un coup de langue à sa colonne vertébrale, la faisant frémir d'anticipation.

-Tu vas nous regarder tout le long, cara mia. Je vais te punir.

Il abattit alors sa main sur une fesse, la faisant sursauter de douleur-plaisir, et contempla avec satisfaction la trace rouge laissée sur la peau pâle.

-Compte, ordonna-t-il. Et surtout, ne décolle pas tes yeux de ce miroir.

Il abattit de nouveau sa main et elle eut la même réaction, avant de dire difficilement,

-Un...

Clac!

-Deux...

Clac!

-T...trois...

Un moment plus tard, elle cita le dix, et il se mit à frotter doucement la chair malmenée.

-Tu as compris, amour ? Tu m'appartiens. Si tu étais partie avec un autre ce soir...

Il ferma douloureusement les yeux, mais elle répondit :

-Ce ne serait pas arrivé. Il n'y a eu que toi...

Il la regarda dans le miroir avec espoir, sans cesser de caresser sa croupe, et elle ajouta,

-Il n'y aura que toi...

Il eut un sourire éblouissant, et se baissa pour embrasser ses fesses, avant d'écarter la ficelle de son sous-vêtement, et de parcourir brièvement son intimité de la langue. Elle laissa échapper un « oh ! », puis se tortilla contre lui.

Il rit tout bas.

-Ne bouge pas, chérie...

Il trempa deux doigts dans son intimité sans crier gare, et eut le plaisir de la trouver prête. Il présenta les doigts couverts de liquide d'amour devant son visage, et naturellement, sans quitter leur reflet du regard, les prit en bouche, avant d'entamer un lent va-et-vient. Fasciné, il la contempla. Elle était si belle, et si femme pour quelqu'un sans beaucoup d'expérience...elle donnait tout, absolument tout à son amant de la nuit, et il adorait cela.

Il glissa de nouveau ses doigts en elle, ouvrant aussi discrètement que possible son pantalon. Il enleva sa main, et la remplaça aussitôt par son pénis raide, la faisant crier de surprise et de plaisir. Visiblement elle le pensait toujours habillé. Il entama un rythme rapide, les laissant tous deux haletants, et parcourut son anus des doigts, avant de ralentir considérablement.

-As-tu déjà ?

Il brossa l'anus du pouce, pour se faire bien comprendre.

-Non, répondit-elle avec hésitation.

Il lui sourit, pour la rassurer.

-Pas ce soir, chérie. Une autre fois...

Il reprit et elle le rencontra coup pour coup, jusqu'à ce qu'il se déverse en elle, sans pouvoir plus se contenir. Toutefois, la vision de son beau Cavaliere dans l'orgasme amena sa belle à avoir le sien, et ce fut ensemble qu'ils plongèrent vers la béatitude suprême. Elle s'effondra, épuisée, et il lui posa un dernier baiser sur l'épaule, avant de la soulever dans ses bras et de l'apporter jusqu'au lit, où il la déposa avec une telle douceur que l'émotion mêlée à la fatigue fit parvenir des larmes aux yeux de la jeune femme. Il se releva avec un petit sourire de regret.

-Ne t'en va pas, murmura-t-elle en étouffant un bâillement.

Il ne put que trouver le geste adorable, surveillant attentivement le visage fin de son amante éclairé faiblement par la lune, et répondit en baisant ses phalanges :

-Je reviendrai, amata. Je te le jure.

Elle sourit, puis hocha doucement la tête, se laissant enfin aller au sommeil. Il la guetta jusqu'à ce que sa respiration ralentisse, puis se rhabilla. La chambre d'hôtel était réglée. Elle n'aurait aucun ennui. Afin de protéger le secret de son identité, c'était à lui de dicter les règles de leur jeu, mais combien de temps encore ?

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-J'ai passé une nuit fabuleuse, déclara Ginny avec satisfaction.

La rouquine cassa un sucre en deux et le plongea dans son latte, regard fixé rêveusement sur la rue marchande où elles s'étaient installées à la terrasse d'un café pour déjeuner. Hermione sourit, étrangement détendue, et haussa un sourcil inquisiteur.

-Je croyais qu'aucun homme ne serait à la hauteur de Zabini, répliqua-t-elle. C'est ce que tu as dit en quittant Venise.

Les yeux de la jeune rousse pétillèrent.

-Et c'est le cas. Aussi est-ce pourquoi j'ai été tout à fait satisfaite de savoir que Blaise est venu me chercher jusqu'à Rome.

La tête de Hermione se redressa brutalement alors qu'elle surveillait attentivement son amie.

-Attends, quoi ? Zabini...est ici ?

-Oui, confirma Ginny en sirotant sa boisson. Il était à la soirée de la Sforza hier. J'aurais reconnu sa voix n'importe où...

Hermione n'écoutait déjà plus, son cerveau tournant à plein régime.

Si Blaise avait récupéré sa belle hier soir, au même lieu et endroit qu'elle-même et le Cavaliere avaient renoué leur idylle, alors qu'il avait parcouru tout le chemin de Venise à Rome...quelles étaient les chances que deux jeunes femmes rencontrent à nouveau leurs amants de vacances au même endroit ? D'autant que l'histoire brève entre son amie et le beau métis n'avait été à priori qu'un amusement. Uniquement sexuelle...Blaise n'avait donc pas, ou peu, de raisons de venir à Rome pour Ginny, à moins que celle-ci ait minimisé leur relation, ce dont Hermione doutait fortement. Ce qui ne pouvait signifier qu'une chose.

Blaise Zabini et le Cavaliere che ama voyageaient ensemble.

-...Hermione ?

-Désolée, j'étais perdue dans mes pensées, murmura-t-elle.

En s'éveillant à l'aube, seule dans la somptueuse suite de son amant, elle s'était rhabillée immédiatement et avait transplané dans sa propre chambre d'hôtel. Ginny était venue la rejoindre quelques heures plus tard, l'air effectivement fort satisfaite.

Hermione savait qu'elle allait quelque peu trahir son mystérieux amant en procédant ainsi, mais sa curiosité dévorante la piquait douloureusement. Si Blaise et le Cavaliere étaient amis, qui mieux que le métis pour lui dévoiler l'identité de son amant ?

-Blaise a-t-il tant changé depuis l'école ? demanda-t-elle innocemment, dévisageant Ginny étroitement.

La maîtresse du métis haussa les épaules, et répondit en œillant attentivement le fond de sa tasse afin de récupérer les quelques gouttes qui pourraient rester :

-C'est le moins qu'on puisse dire. Il est courtois, respectueux, poli et drôle. Mais tu sais, Blaise n'était pas vraiment différent à cette époque. T'a-t-il traité une seule fois de tu-sais-quoi durant ces années-là ?

Hermione devait reconnaître que non, mais se contenta de répondre :

-Ce serait sympathique, que je le... rencontre à nouveau, non ?

Ginny sembla s'illuminer à cette idée.

-Ce serait génial ! Nous pourrions dîner ensemble tous les quatre...

-Quatre ?

-Il faudra bien que tu amènes quelqu'un, ma chère. Tu ne vas pas nous tenir la chandelle toute la soirée.

Hermione hocha la tête distraitement. Étant donné les circonstances, elle ne pouvait convier son Cavaliere, mais elle savait qu'il serait fou de rage en apprenant qu'elle était sortie avec un autre homme...ce qui avait un côté séduisant. L'idée de son bel amant la marquant comme sien, de sa bouche divine et de ses doigts féeriques, en murmurant des douceurs et des imprécations jalouses tour à tour, la fit frissonner d'envie. Elle n'avait pas dit à Ginny qu'elle revoyait le Cavaliere et s'en félicitait : ce serait plus simple ainsi. Si Blaise et son amant étaient liés d'une quelconque manière, ce dernier ne devait pas savoir qu'elle cherchait à en savoir plus sur lui.

-Quand ?

-Demain soir ? proposa Ginny. Tu auras le temps de trouver un rendez-vous d'ici là.

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Le rendez-vous en l'occurrence était d'une beauté à couper le souffle et d'un charme irrésistible. Il se nommait...

-Alfredo Volupti, pour vous servir, bellissima.

…et était un grand italien splendidement bâti. Si Hermione n'avait pas été si fortement attirée, voire éprise, par son Cavaliere, elle n'aurait certainement pas été contre d'autres rendez-vous avec Alfredo. Il arriva à l'hôtel à vingt heures précises, présentant un bouquet de douze roses rouges à la jeune femme. Elle l'avait rencontré la veille, en visitant le Colisée avec Ginny. Cette dernière avait approuvé son choix de partenaire, et à présent, Alfredo accompagnait Hermione au restaurant où ils avaient rendez-vous avec Blaise et Ginny.

Blaise se leva pour accueillir les nouveaux-venus, lissant son costard impeccable d'un revers de main, serrant celle d'Alfredo et offrant à Hermione un baise-main parfaitement exécuté. Ginny sourit d'un air arrogant, yeux pétillants, en regardant son amant, et Hermione reconnut la lueur dans l'oeil de la rousse.

Si Ginny n'était pas amoureuse de son magnifique métis, cela n'allait pas tarder.

-Hermione, salua chaleureusement Blaise. Un plaisir de te revoir.

-Tout le plaisir est pour moi, répliqua-t-elle avec un petit sourire en prenant place alors qu'Alfredo lui tirait sa chaise avant de s'installer.

Dans un coin de son cerveau, elle songea que Ron, lui, n'avait jamais montré la moindre parcelle de la délicatesse que Blaise et Alfredo affectaient à son égard et celui de son amie. Elle remarqua, lorsque Blaise se rassit à son tour, qu'il prit discrètement la main de Ginny sous la table. Réprimant un sourire, Hermione prit la carte bordée d'un liseré d'or que le serveur lui tendait. Les prix n'étaient pas affichés à côté de plats aux noms plus affriolants les uns que les autres, mais cela n'étonnait pas l'héroïne de guerre. Le restaurant où ils se trouvaient, le Coliseum, était face au Colisée, qui était nimbé d'une douce lueur dorée et rose tandis que le soleil couchant en caressait la façade. Tout était luxueux, élégant, et discret.

Ils passèrent commande, et Alfredo engagea la conversation.

-Alors, Blaise, débuta-t-il dans son italien chantant. À ce que je crois comprendre, vous connaissez ces deux charmantes demoiselles depuis...l'école, n'est-ce pas ?

Blaise avala une gorgée de vin blanc et hocha la tête.

-En effet. Poudlard, en Écosse... nous n'avions alors pas la chance d'être...amis...

Il coula un regard enamouré en la direction de Ginny, qui battit des cils malgré elle comme une enfant. Hermione dut réprimer son sourire encore une fois.

-...Mais à présent que Ginny et moi-même avons appris à nous connaître, j'ose espérer que Hermione et moi-même ayons la même chance.

-Allons, Blaise, allons, rit Alfredo avec un ton de menace latent. Je crois comprendre que Mademoiselle Ginevra et vous-même êtes assez...proches. Vous ne pourriez tout de même pas développer le même genre de relations avec Hermione...d'autant qu'elle est ma cavalière.

-Vous vous méprenez sur le sens de mes paroles, Alfredo, répondit Blaise avec légèreté. Ginny et moi-même sommes effectivement très intimes. Je souhaitais simplement marquer mon désir de connaître Hermione en tant qu'amie.

Il leva son verre en la direction de Hermione, qui lui rendit son sourire avec un hochement de tête. Ginny envoya à la brunette un sourire éblouissant.

-De plus, reprit Blaise sur un ton plus froid, je crois comprendre que Hermione et vous-même ne vous connaissez que depuis relativement peu. Vous faites preuve, mon cher, de beaucoup de possessivité à son égard. Avez-vous peur qu'un autre vienne prendre votre place ? Quelqu'un avec un charme...irrésistible.

-J'ai un charme irrésistible, rétorqua Alfredo avec morgue.

-Et j'ai quelques amis que Hermione connaît bien, lança Blaise tranquillement, et qui ne manquent pas d'une séduction telle qu'aucune femme ne saurait leur résister. Aussi beaux que des statues, comme s'ils portaient des masques...

Hermione se raidit dans sa chaise, et ses yeux cherchèrent le visage du métis, qui restait résolument fixé sur Alfredo. Néanmoins, la jeune femme avait compris l'allusion. Blaise avait totalement compris l'enjeu de cette rencontre et relevait le défi. Il connaissait le Cavaliere. Le cœur de la jeune femme effectua un soubresaut d'excitation dans sa poitrine.

-Je...

-Messieurs, interrompit Hermione avec courtoisie.

Alfredo se tut, se tournant vers sa compagne et lui saisissant avec douceur la main sur la table. Hermione ne vit pas Ginny et Blaise échanger un regard sombre et complice tandis qu'elle ne faisait rien pour repousser Alfredo. Après tout, elle se servait de lui à ses propres fins : elle pouvait bien accepter cette proximité respectueuse.

-Il me semble, dit Hermione à Blaise, que tu es venu depuis Venise jusqu'à Rome. Dis-moi, Blaise, était-ce pour conquérir à nouveau notre amie ?

Blaise serra doucement les doigts de Ginny et répondit avec un sourire mystérieux :

-Entre autres choses. À dire le vrai, j'ai profité du fait qu'un ami ait des affaires à régler à Rome pour venir. Mais, en rentrant en Angleterre, je serai de toute manière retourné vers ma belle Ginny.

La belle Ginny rosit délicatement, et Alfredo lança alors le sujet de la culture sorcière italienne sur la table, ce qui les occupa durant une bonne partie de la soirée. Ce ne fut que lorsque Hermione posa sa cuillère d'argent dans sa coupelle vide de crème brûlée à la lavande, ayant terminé la dernière, que Ginny proposa une promenade dans les vieilles rues de Rome pour digérer.

Les deux hommes, parfaitement galants, décidèrent de partager entre eux l'addition, et se levèrent pour aller régler tandis que Hermione et Ginny allèrent aux toilettes des dames.

-Blaise sait, décréta Hermione en refermant la porte derrière elles.

-Blaise sait quoi ?

Ginny se plaça devant une glace et brandit de son sac à main un rouge à lèvres.

-Il sait qui est le Cavaliere che ama, répliqua Hermione en imitant son amie avec moins d'entrain. J'en suis persuadée. Je crois qu'ils sont amis.

Ginny lui jeta un regard dubitatif à travers le miroir.

-Qu'en sais-tu ?

-Je le sais parce que mon Cavaliere est ici.

-Ici ? Dans le restaurant ?

-Non, ici à Rome...

-Cela est peut-être un hasard...

Hermione haussa les épaules.

-Cela demeure une possibilité. Mais je dois en avoir le cœur net.

Ginny se dirigea vers la sortie.

-Nous verrons, déclara-t-elle en ouvrant la porte.

Hermione passa devant elle, et Ginny soupira tout bas en fermant les yeux un instant :

-Elle va me tuer lorsqu'elle saura que je connaissais son identité et que je ne lui ai rien dit...

La rousse secoua la tête et suivit son amie.

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Une fois l'addition réglée, Blaise et Alfredo sortirent sur la terrasse du restaurant un moment pour attendre les demoiselles. Blaise coula un regard derrière lui afin de vérifier que le chemin était libre, puis, agressivement, plaqua Alfredo contre le mur face à eux.

-Que...

-Silence, siffla Blaise en plissant les yeux d'un air menaçant. Que veux-tu pour abandonner Hermione Granger ?

-Quoi ?

-On dit comment lorsqu'on est poli, grogna Blaise en resserrant sa poigne sur le cou de son adversaire. Ma question était claire. Pour ne plus revoir, jamais, Hermione après ce soir, que veux-tu ? De l'argent ? Des instruments magiques de valeur ? Ou peut-être veux-tu jouer les idiots et tâter de ma baguette ?

Alfredo plissa les yeux à son tour et cracha,

-Je croyais que tu ne voulais pas d'elle. Que la rousse te suffisait.

La main de Blaise se serra encore.

-La rousse a un nom, déclara-t-il d'une voix mortellement dangereuse. Tu lui montreras tout le respect qui lui est dû, sans quoi je te prive de tout ce qui fait de toi un homme. Maintenant réponds. Que veux-tu ? Parce que, entends-moi bien : cette fille que tu crois courtiser a un homme dans sa vie. Il est amoureux d'elle et elle est amoureuse de lui. Ne t'amuse pas à jouer les époux possessifs avec elle. Elle n'est pas disponible. Donc après ce soir, tu disparais. Sinon...sinon c'est nous qui te ferons disparaître de force, entendu ?

Blaise le relâcha et épousseta son costume avec dégoût avant de se tourner vers le restaurant d'où les deux jeunes femmes venaient de sortir. Affectant un grand sourire, il vint saisir le bras de Ginny.

-Alfredo me disait justement qu'il serait intéressant de marcher un moment vers le Nord...

.

Hermione souffla en entrant dans la sublime chambre d'hôtel. De l'autre côté du couloir, Blaise et Ginny venaient de disparaître, lui souhaitant bonne nuit. La jeune brune se demanda si son amant viendrait ce soir-là : il n'était pas apparu la nuit d'avant. Elle ferma la porte derrière elle et s'avança jusqu'au pied du lit, portant les mains à son collier d'or fin pour le retirer, lorsque quelque chose, son instinct sans aucun doute, la poussa à se retourner vers la porte.

Adossé au mur se tenait son Cavaliere. À peine visible dans la lumière froide et basse de la pleine lune, il portait son masque de carnaval, ainsi qu'un costard noir sur une chemise émeraude. Derrière les fentes offertes par le masque, ses yeux étincelaient d'une lueur glaciale, comme deux étoiles d'argent, deux diamants crées par le doigt d'une divinité de la beauté et placés avec précision et amour dans son visage pâle. Sous le masque, ses lèvres étaient serrées en une ligne fine et blanche. Le temps s'étirait autour d'eux, sans qu'il semble passer, une sérénade de silence fleurie par une éternité de patience.

-Je ne suis pas désolée, murmura-t-elle soudainement, mettant fin aux secondes s'égrenant longuement comme des grains de sable entre leurs doigts.

Les lèvres du Cavaliere che ama se recourbèrent imperceptiblement en un rictus à la fois dédaigneux et amusé.

-Je le sais, répondit-il à voix basse. Et c'est ce qui te rend si passionnante. Si insaisissable...et si enrageante.

-Tu aurais pu être à la place d'Alfredo ce soir, commenta-t-elle sur un ton de reproche. Tu as l'impression que je te trahis, mais en réalité, je ne demande qu'à t'appartenir. Et toi, toi qui pourtant es venu jusqu'à Rome pour moi, tu me fuis.

-Tu mens, répondit-il non sans amertume. Toi, Hermione ? Appartenir à quiconque ? À quoi servirait de te dévoiler cette identité après laquelle tu cours tant, si ce n'est que pour me fuir à ton tour par la suite ?

-Je n'ai jamais fui devant le danger, répondit-elle froidement.

-C'est vrai, amata, vint la réplique langoureuse. Mais fuiras-tu devant la force de tes propres sentiments ? Je le crois.

Hermione ne trouva rien à répondre à cela. D'ailleurs son amant poursuivait déjà :

-Blaise ne te dira rien concernant mon identité. Je le lui ai ordonné personnellement. Et je refuse que tu revoies cet...Alfredo, est-ce clair ?

La mâchoire de Hermione se serra brusquement et elle posa les mains sur ses hanches avant de plisser dangereusement des yeux :

-Mais tu n'as rien à m'interdire. Si tu veux le faire, tu n'as qu'à me déclarer comme tienne à la face du monde plutôt que de te cacher comme un lâche. Je suis en droit d'exiger cela. Par ailleurs, la légende du Cavaliere che ama n'a jamais dit que ce dernier courrait après sa conquête favorite de la saison. Alors, pourquoi moi ?

Ce fut au tour du jeune homme d'hésiter.

-Pourquoi compliques-tu toujours tout, Hermione ?

-Tu ne me connais pas, répondit-elle d'une voix glaciale. Comment pourrais-tu affirmer cela ? Tu as dit m'aimer. Mais tu reconnaîtras qu'il m'est difficile de te retourner cet amour si tu ne te dévoiles pas un peu.

-Tu connais mon cœur, cara mia. Tu connais mon âme. Ils n'appartiennent qu'à toi. Alors, pourquoi voudrais-tu à tout prix connaître mon visage ? Est-ce si important ?

-D'abord pourquoi te cacher ?

Le Cavaliere hésita encore, et Hermione en eut assez. Elle leva une main pour l'interrompre, et déclara d'une voix amère,

-Cela suffit. Sors d'ici.

Il se figea brutalement, yeux légèrement écarquillés, et malgré sa colère, Hermione ne put qu'admirer intérieurement la beauté pure qui émanait de lui. Il aurait semblé être une statue faite dans le joyau le plus sauvage et civilisé à la fois.

-Me rejettes-tu, Hermione ?

-Je te laisse un choix, répliqua-t-elle avec regret. À toi de décider. Je rentre en Angleterre dans six jours, Cavaliere. Si d'ici là, tu n'es pas revenu...alors ce sera moi qui ne reviendrai pas.

Elle se détourna, fixant les étoiles par la fenêtre, afin qu'il ne puisse pas voir les larmes s'amassant dans son regard d'ambre. Après un moment qui semblait bien trop long, car chaque seconde qui passait poussait Hermione à revenir sur sa décision, à se jeter sur son amant et de le supplier d'aller en Enfer, et qu'il l'y entraînasse à sa suite, le Cavaliere fit quelques pas lents en direction de la porte, qui s'ouvrit. Elle l'entendit inspirer doucement, comme s'il se préparait à dire quelque chose, puis la porte se referma sèchement et des pas s'éloignèrent dans le couloir.

Hermione garda son regard rivé sur le ciel nocturne. Et les astres de la nuit étincelaient, pétillaient, s'estompaient, alors que d'autres étoiles coulaient sur ses joues pâles.

.

Hermione boucla sèchement sa valise, puis s'assit devant la coiffeuse de sa chambre d'hôtel et saisit sa brosse, qu'elle passa doucement dans ses cheveux, ses yeux assombris fixant le miroir face à elle, et qui renvoyait l'image d'une jeune femme profondément malheureuse. Son cœur se serra, et elle regarda sans un bruit une larme claire couler, puis une seconde, et ce fut un torrent rapide qui s'installa sur ses joues tandis qu'elle brossait incessamment la même mèche. La porte s'ouvrit derrière elle, et elle entendit le soupir triste de Ginny. Il y eut quelques bruits de pas, puis le visage composé de la jeune rousse apparut derrière le sien dans le miroir, et son amie prit doucement mais fermement la brosse des mains de Hermione, avant de commencer à la coiffer avec gentillesse.

Les bruits de la ville s'éveillant leur parvenaient par la fenêtre, tout comme la chaleur du jour naissant, et elles demeurèrent là en silence, chacune prise dans leurs propres pensées.

-Il n'est pas revenu, déclara soudainement Hermione lorsque Ginny eut achevé de démêler sa chevelure pour elle.

Les lèvres de Ginny se plissèrent, et elle posa la brosse sur la coiffeuse avant de saisir un ruban et d'entreprendre de lui tresser les cheveux.

-Hermione...

-Non, Ginny, l'interrompit Hermione d'une voix lassée en levant une main pour l'arrêter. Je lui avais donné six jours entiers. Six jours, six nuits. Il n'est pas là, et dans une heure, nous serons en route pour l'Angleterre.

Ginny se mordit la lèvre, puis déclara prudemment :

-Peut-être a-t-il eu une urgence ?

Hermione s'esclaffa sans joie, puis se leva abruptement, laissant ses cheveux fraîchement tressés se défaire.

-Parviens-tu à t'en convaincre ?

Ginny soupira et secoua la tête.

-Est-ce que...Blaise et toi...

Ginny lui lança un sourire attristé.

-Oui. Nous continuerons à nous voir en Angleterre. Il rentre dans quelques jours à son tour.

-Je vois. Je suis...contente, pour vous.

Ginny hocha doucement la tête, puis recula d'un pas.

-Je vais te laisser. Le Portoloin part dans une heure.

Hermione se contenta de fermer les yeux, frémissant.

Des gouttes épaisses s'écrasaient contre les vitres de l'appartement, lâchées par le ciel gris. Le vent soufflait, s'agaçant et fouettant les façades de l'immeuble, apportant une touche de mélancolie supplémentaire à l'humeur de Hermione. Elle détacha son regard morne de l'extérieur pour fixer la fumée qui s'élevait en volutes de sa tasse de thé, et posa sa paume sur la porcelaine, ignorant la brûlure, qui ne parvenait même pas à la faire se sentir vivante.

Deux mois.

La jeune femme soupira tandis que les souvenirs menaçaient à nouveau de la subjuguer. Pourtant, un jour, elle devrait dépasser sa liaison avec le Cavaliere che ama. Elle se demanda, désabusée, si les autres conquêtes de son magnifique amant avaient ressenti tant de douleur devant l'abandon. Hermione se maudit en sentant une petite larme dégringoler sa joue, et l'essuya d'un revers de main énervé. Tout était silencieux dans son appartement sur le Chemin de Traverse, hormis le vent, la pluie s'abattant sans relâche, et le bruit régulier et apaisant de l'horloge de grand-père. Hermione abaissa ses lèvres autour de sa tasse, ignorant la nouvelle brûlure, plus amère que la dernière, et jeta un regard bref à l'horloge.

Blaise et Ginny seraient là dans une heure pour dîner, et ils amenaient un ami. Ginny était adorable, mais son insistance devant le fait que Hermione ait eu le cœur brisé et devait soigner le mal par le mal, en prenant un nouvel amant, l'agaçait profondément. Elle accueillerait leur ami, lui ferait bonne figure, mais cela s'arrêterait là, tout comme pour les quatre ou cinq derniers hommes que la rousse lui avait présentés en...deux mois.

Hermione se leva, traînant des pieds, et se dirigea vers la cuisine pour préparer à manger.

-Tu as intérêt à bien te comporter.

-Oui, maman.

Le regard que Ginny lui lança aurait envoyé Voldemort pleurer dans les jupons de sa mère. Blaise, son bras enroulé autour de la taille de la jeune femme, ricana, ce qui lui valut un coup de coude dans les côtes. Il se tut et se redressa.

-Je ne plaisante pas, Drago. N'oublie pas qu'elle te déteste.

Drago soupira et se passa une main dans les cheveux.

-Je t'ai déjà expliqué ce qu'il s'est passé...

-Mais elle ne le sait pas, elle.

Il y eut un silence, puis Blaise déclara,

-Bon. On sonne ? Ou devons-nous vraiment rester sur le pas de la porte jusqu'à décembre prochain ?

Ginny roula ses jolis yeux noisette mais appuya sur la sonnette. Un instant plus tard, la porte s'ouvrit et Hermione, vêtue d'une simple robe noire, apparut dans l'entrebâillement. Drago retint sa respiration, émerveillé.

Elle avait l'air lasse et épuisée, mais elle était, à ses yeux, toujours aussi belle, malgré les cernes s'étirant sous l'ambre éteint de ses yeux et son teint pâle. Néanmoins, un sourire étira ses lèvres et elle prit Ginny dans ses bras, lui embrassant la joue, avant d'en faire autant avec Blaise et de se tourner vers lui.

Dès qu'elle le reconnut, ses sourcils se haussèrent de manière comique, et ses yeux s'écarquillèrent.

-Bonjour, dit-elle enfin.

Drago pencha légèrement la tête en guise de salut, ignorant son désir de la prendre dans ses bras à son tour et de ne plus jamais l'en laisser sortir, et répliqua doucement,

-Bonsoir, Granger. Je me doute que tu aurais préféré ne plus jamais me voir de ta vie, mais Ginny a été particulièrement persuasive.

Blaise s'était déjà glissé dans l'appartement, et, comme à chaque visite, s'efforçait de comprendre le miracle moldu qu'était la télévision. Sa voix s'éleva du salon.

-Je préfère que tu ne parles pas de ma petite amie de la sorte, Drago. Je n'aime pas t'entendre dire qu'elle a usé de ses atouts avec toi.

Ginny ricana et pénétra dans l'appartement à la suite de son compagnon, et Hermione et Drago restèrent sur le pas de la porte.

-Entre, proposa finalement la jeune femme.

Croisant les doigts dans son dos, Drago obéit.

-...et donc, à ce moment, cet imbécile de serveur romain revient, et me demande si je veux vraiment du vin rouge, ou si du jus de fruits me conviendrait !

Les quatre jeunes gens s'esclaffèrent alors que Ginny terminait le conte de ses malheurs à Rome, et Blaise lui embrassa la tempe.

-Et toi, Granger ?

Hermione se tourna lentement vers Drago, qui était assis à ses côtés. Le jeune homme faisait lentement tourner le vin rouge dans son verre à pied, et la regardait, rictus au coin des lèvres et regard amusé. Il était d'une beauté inouïe, songea-t-elle pour la énième fois de la soirée, et avait très bien grandi. Ses traits coupants et sa chevelure particulière le rendaient si semblable au Cavaliere che ama qu'à chaque fois qu'elle le regardait, elle avait l'impression de revoir l'autre, et cela achevait de lui briser lentement le cœur.

-Quoi, moi ? demanda-t-elle bêtement.

Il sourit, et termina son verre qu'il reposa, la regardant avec défi.

-Que faisais-tu pendant que Ginny et Blaise étaient ensemble ? Comment occupais-tu ton temps ?

-Je m'occupais, répondit-elle simplement avec un sourire forcé. Je me promenais.

Ginny, comprenant où voulait en venir le jeune homme, relança avec un sourire éclatant :

-Oh, non. Hermione a eu la chance de rencontrer un homme également, n'est-ce pas, Hermione ? À Venise...puis à Rome.

-Vraiment ? demanda-t-il. Que s'est-il passé ?

Il y eut un bref silence, puis Hermione, serrant ses doigts autour de son couteau, rétorqua, acide :

-Rien. Absolument rien...des petites folies de vacances. Je ne vois pas en quoi cela a de l'importance...je ne connaissais pas son nom. Ni même son visage.

-Comment est-ce possible ? s'étonna Drago.

Hermione fit tournoyer son couteau entre ses doigts fins, se plongeant pleinement dans les souvenirs intenses de sa brève liaison avec le Cavaliere, et répliqua quelque peu sèchement,

-C'est possible, voilà tout. Il savait beaucoup de choses à mon propos, mais je ne savais rien de lui...il gardait son masque de carnaval autour de moi.

Elle remarqua avec horreur que les larmes lui montaient aux yeux et s'efforça de les refouler en marmonnant quelques mots à propos du dessert, avant de fuir vers la cuisine. Ginny dévisagea Drago, qui haussa un sourcil.

-Peux-tu m'expliquer, Cavaliere, demanda-t-elle à voix basse et coupante, ce que tu espères obtenir en te comportant de la sorte ?

Drago eut un sourire étincelant, et la rouquine grogna.

-Rien, avoua-t-il. Mais j'aime la voir se mettre dans tous ses états pour moi.

Ginny le foudroya du regard, et Blaise planta ses yeux dans ceux, gris, de son ami :

-Dis-lui qui tu es réellement, Drago, et tu aimeras beaucoup moins la voir se mettre dans tous ses états pour toi.

Hermione revint à ce moment-là, yeux secs, et posa doucement une tarte au citron sur la table, avant de les servir. Blaise entreprit de détendre l'ambiance avec brio en racontant une anecdote de son enfance, le mettant en scène avec Drago, un rouleau à pâtisserie et une paire de chaussettes rouges. À la fin de son conte, la tablée était, une fois de plus, hilare.

Lorsque la soirée se termina, Hermione raccompagna les trois invités à la porte et embrassa Blaise et Ginny, leur souhaitant une bonne nuit et acceptant leur invitation à déjeuner pour la semaine suivante, avant de se retourner vers Drago.

-Merci d'être venu. Étonnamment, c'était très sympathique, reconnut-elle.

Il saisit ses doigts et y planta un léger baiser, l'étonnant, avant de répondre :

-Le plaisir était pour moi, Granger. À bientôt. À très bientôt...

Hermione rêvait.

Comme tous les soirs, le Cavaliere che ama était l'acteur principal de son rêve, à ses côtés. Mais cette fois, le rêve avait une connotation si réelle qu'elle se demanda où l'imagination cessait et où débutait la réalité. Pour une fois, ses songes nocturnes ne se limitaient pas à de brèves images de draps en soie, de masques étincelant sous la lune ou de lèvres écartées se posant sur sa peau.

Le Cavaliere che ama vint lentement jusqu'à elle, se détachant du mur de sa chambre où il s'était adossé, un petit sourire fleurissant au coin de ses lèvres. Il s'arrêta au pied du lit, et porta lentement ses deux mains derrière sa tête. Hermione frissonna en entendant le froissement du tissu tandis qu'il défaisait le ruban maintenant en place son masque, qu'il ôta doucement. Elle le dévisagea, ébahie, et un frémissement désagréable la parcourut entièrement.

Ce fut alors qu'elle sut qu'elle ne dormait pas.

Le sourire du Cavaliere che ama s'était figé, alors qu'il attendait son jugement, ses foudres, sa colère inévitable et légitime. Elle dut reconnaître qu'il avait eu raison de ne pas lui laisser le luxe de l'identifier. Sa respiration s'accéléra, s'accrochant dans sa poitrine, et elle eut envie de pleurer. Il était si beau que le cœur lui fendait.

-Drago...murmura-t-elle.

Il bougea enfin, baissant son regard d'orage vers le masque de carnaval qu'il tenait entre ses doigts, légèrement tremblants. Puis ses yeux se levèrent à nouveau vers les siens.

-Il y a une malédiction, expliqua-t-il à voix basse et rauque. Sur ma famille. Et seule une élue peut la lever...cette élue, c'est toi. Mon âme sœur et mon seul amour, que je devais rencontrer à Venise...pour la découvrir, j'ai inventé le Cavaliere che ama, afin de préserver mon identité.

Hermione secoua doucement la tête, sentant l'air frais contre les sillons humides sur ses joues, ses boucles rebondissant sur ses épaules.

-Je me moque éperdument de tes raisons, finit-elle par répondre. Ce que je veux savoir, c'est la raison pour laquelle tu n'es pas revenu à Rome. Et ce que tu fais là aujourd'hui, alors que je t'avais formellement interdit de me poursuivre si tu ne revenais pas.

Drago entortilla un doigt dans le ruban du masque sans la quitter du regard.

-J'ai été rappelé en Angleterre. Mon père est tombé gravement malade, et moi seul pouvais le sauver en lui faisant don d'une partie de ma magie...encore une malédiction familiale levée, ajouta-t-il avec un petit sourire. J'ai profité du malaise de père pour mettre de l'ordre dans les affaires familiales.

-Et ce soir... ?

Ginny et Blaise savaient. Ils se sont donc efforcés de m'amener dîner chez toi pour que, lorsque je reviendrais tout t'expliquer, les protections magiques de ton domicile me voient comme une présence amicale.

Hermione hocha lentement la tête.

-Je suis amoureux de toi, Hermione, reconnut-il enfin. Je t'aime...c'est ma destinée, et c'est gravé en moi depuis toujours. Mais si tu ne veux pas de moi, je le comprendrais. Ton bonheur m'importe plus que tout au monde.

Il y eut un silence, puis Hermione secoua la tête, faisant dégringoler de nouvelles larmes à ses joues.

-Moi aussi, ti amo, répliqua-t-elle. Cependant, Cavaliere, je ne peux accepter de devenir tienne. Tu m'as fait trop de mal...rien ne t'empêchait de me laisser un mot avant ton rappel en Angleterre. Je tente d'aller de l'avant, de t'oublier. Et...et tu es Drago Malefoy. L'excuse est mauvaise, mais c'est tout ce que j'ai...

Le regard de Drago se refroidit nettement.

-En effet, commenta-t-il. C'est une très mauvaise excuse.

-Tu m'as brisé le cœur, répondit-elle.

Il ferma les yeux, inspirant doucement. Visiblement, cette vérité le blessait autant qu'elle, et elle sentit son cœur bondir dans sa poitrine à ce constat. Elle ne voulait que le prendre dans ses bras, mais elle ne pouvait oublier les nuits d'insomnie et les crises de larmes noyées dans le travail et le thé, la douleur lancinante à chaque fois qu'elle voyait un sourire ou entendait un rire, et le sentiment du puits sans fond qu'était l'abandon.

Elle avait peur de le revivre à nouveau.

-Drago...va t'en. Je t'en supplie.

Drago la dévisagea longuement, et elle se mordit la lèvre pour s'empêcher de hurler. Finalement, il dut lire quelque chose dans sa posture, puisqu'il se soumit, lui faisant une révérence respectueuse et se dirigeant vers la porte.

Dès que celle-ci se fut refermée, elle éclata en sanglots bruyants contre ses oreillers.

Dix mois plus tard

Hermione éclata de rire en soulevant ses jupons bleu moiré afin de s'asseoir plus confortablement. Pour couper court à son hilarité, peu convenable à une jeune femme bien élevée, elle porta sa flûte de Champagne à ses lèvres et en avala une gorgée, laissant l'or liquide lui brûler la gorge avec légèreté. Ginny, face à elle, croisa les bras sur sa poitrine et fit mine de bouder, ce qui faillit lui coûter son sérieux si durement conquis.

-Non, Ginny Weasley, rappela-t-elle sur un ton de faux reproche. Pas de tricherie. Dois-je te rappeler que le but de cette soirée chez la comtesse de Mirinaggi est, justement, de deviner à qui nous parlons.

-Mais nous serons mariés dans six mois, se plaignit la jeune rousse en jetant une mèche flamboyante par-dessus son épaule. N'ai-je pas le droit d'ôter le masque de mon fiancé pour vérifier si c'est bien lui ?

Hermione eut un sourire indulgent tandis que Ginny scannait la pièce du regard, ses yeux noisette perçants derrière le masque blanc et or qu'elle portait, à la recherche de la silhouette de Blaise. Finalement, elle plissa les yeux, semblant le reconnaître, et se tourna vers Hermione :

-Il faut que j'y aille. Cette gourgandine de comtesse lui fait de l'œil. Quant à toi, jeune demoiselle, le beau brun ténébreux près de l'escalier te dévore des yeux depuis un bon quart d'heure. Va lui accorder une danse.

-Oui, chef, rit la brunette en serrant correctement le nœud du ruban de son masque moiré.

La cadette Weasley décolla, filant vers son fiancé, et Hermione se dirigea vers le jeune brun que Ginny lui avait indiqué.

Il était vigoureux, et une demie-heure plus tard, Hermione rêvait d'air frais. Elle remercia son cavalier, puis fila sur le balcon, là où, une année auparavant, à la même époque, elle avait fait l'une des plus belles et éphémères rencontres de sa vie. La jeune femme posa ses mains gantées de noir sur la balustrade, et leva les yeux vers les étoiles, inhalant doucement le frais de la nuit. Détournant le regard du ciel vers un petit plant de roses que la comtesse avait installé sur son balcon, elle en cueillit une du bout des doigts, en se méfiant des épines. Elle doutait de la couleur de la fleur, à cause du manque de lumière, mais quelque chose lui soufflait qu'elle devait être rouge passion. Nostalgique d'un temps des plaisirs révolus et d'amants s'enchaînant, elle laissa la rose s'effeuiller entre ses doigts, les pétales s'éparpillant au sol.

Alors résonna derrière elle une voix qu'elle connaissait bien, et qui lui répéta une phrase qu'elle avait entendu douze mois plus tôt, dans ce même cadre idyllique de conte de fées.

-Avez-vous froid, Mademoiselle, au point que vos doigts gelés laissent choir une fleur innocente ?

Elle lui répondit en anglais.

-Il est vrai que le temps se fait glacial. Cependant, quand bien même serions-nous au plus chaud de l'été, j'imagine que cette rose aurait subi le même malheureux sort.

-C'est effectivement désolant, concéda-t-il. Mais si nous étions réellement à une autre époque de l'année, auriez-vous des raisons de ne pas accepter de la laisser en état ?

-Je ne pense pas vraiment que les saisons aient un quelconque impact sur cette conversation, vraiment, puisque vous êtes connu pour n'apparaître qu'au Carnaval. Ne croyez pas que je ne connais pas votre réputation, Cavaliere.

-Puisque vous connaissez ma réputation, Mademoiselle, vous savez ce que représentent à mes yeux ces fleurs-là ?

-Question rhétorique, Monsieur.

-Effectivement. La vraie question étant, puisque vous savez ce que représente cette fleur, pourquoi la détruisez-vous ?

-Je pourrais avoir mille raisons, Cavaliere, répliqua-t-elle avec un large geste de la main en se retournant pour s'accouder au balustrade, et toutes vous concernent.

Il y eut un long silence, durant lequel ils se dévisagèrent. Elle sentit ses joues se chauffer peu à peu tandis que son regard d'orage la dévorait. Visiblement, il provoquait toujours en elle les flammes d'une passion jamais éteinte. Lors de leur dernière rencontre, il avait déclaré qu'ils étaient âmes sœurs. Peut-être était-ce cela, l'amour éternel.

-Bonsoir, cara mia, salua-t-il doucement.

Elle lui sourit, rendant sa révérence. La peine de cœur était passée. Peut-être, s'il désirait encore...s'il le voulait...

-Tu m'as manqué, lança-t-elle soudainement.

Il eut un rictus impertinent.

-Je leur manque toutes, cara. Malheureusement pour elles, il n'y en a qu'une seule qui importe à mes yeux, et elle aussi m'a manqué, plus que je ne saurais jamais le décrire avec des mots.

Elle hocha la tête, et répondit doucement.

-Mais c'était nécessaire, n'est-ce pas ? Nous nous serions consumés dans les flammes de la passion, dans le feu ardent de notre relation. Nous n'aurions rien pu construire, puisque à mes yeux tu ne serais resté que l'amant de ces dames, et que dans les tiens je n'aurais été qu'une conquête de plus. Nous avions besoin de temps pour y songer, pour se construire nous-mêmes, Cavaliere.

Il sourit tendrement, et tendit une main vers elle.

-Est-ce qu'une année a été suffisante pour toi, mon amour ?

Elle eut un rictus de son cru.

-Suffisante, et bien plus encore.

Hermione saisit la main de son amant, et il l'attira vers lui. Elle put sentir le souffle frais de son seul amour sur ses lèvres, et il demanda en italien,

-M'accorderiez-vous cette danse, cara mia ?

Elle sourit joliment et répliqua dans la même langue chantante :

-A la condition que vous m'accordez le retour permanent et définitif du Cavaliere dans ma vie...

Il imita son sourire, et sans un mot, montra son accord en la faisant valser sous les étoiles, sur le balcon où avait commencé leur séduction, alors que leurs lèvres se joignaient à nouveau et que leurs âmes se joignaient à jamais.

FIN

.

Et voilà. Pour cette histoire c'est définitivement terminé. J'espère qu'elle vous a plu.

Bon, j'ai commencé un nouveau projet. Non, non, pas une nouvelle fic, j'en ai déjà bien assez en cours. Je fais des illustrations 3D pour mes fics existantes.

Vous devez vous dire..."Pardon? Quoi? Qu'est-ce que cela signifie?"

Cela signifie tout simplement que pour accompagner mes fictions, j'utilise un logiciel de création 3D pour composer des scènes tirées de mon imagination avec notre couple préféré et leurs amis (et leurs ennemis, aussi.).

Alors, ici, évidemment, je ne peux pas publier ces oeuvres, mais j'en ai mis deux sur mon profil Livejournal. Ce sont deux illustrations tirées de Piracy: Les Rois des Mers, qui est une fiction que j'affectionne particulièrement. Mon profil est ouvert à tout le monde, donc pas besoin de créer un compte pour y accéder. C'est un profil que j'ai crée pour pouvoir participer aux challenges Dramione en anglais (parlant de ça, je publierai bientôt ici His One Unforgivable Sin, en anglais...lorsque le challenge sera terminé).

Bref. J'aimerais beaucoup que vous puissiez aller les voir et me laisser soit un commentaire là-bas, soit une review ou un MP ici, cela me ferait très plaisir puisque ce sont des heures de travail pour parvenir à un résultat correct. Et s'il y a parmi vous des connaisseurs de Daz Studio, soyez indulgents: ce sont mes premiers rendus. Moi, perso, je trouve ces images très jolies...mais dans quelques temps lorsque je maîtriserai au mieux l'outil, je me rirai à la figure devant tant de naïveté sans doute.

Donc pour le moment il n'y a que deux images, mais j'en rajouterai d'autres dans la semaine.

S'il vous plaît? Soyez gentils avec la pauvre auteure/illustratrice que je suis et allez voir, il y en a pour deux minutes. Et dites-moi ce que vous en pensez.

Voici le lien, n'oubliez pas d'enlever les blancs: dramioneinlove . livejournal

Comme Fanfiction . net a des problèmes avec les liens externes, et ne les publie pas une fois sur deux, si vous ne parvenez pas à lire le lien ci-dessus, allez sur le site de Livejournal, et tapez dans la barre de recherche "dramioneinlove" (en minuscules- va savoir pourquoi, on ne peut pas inclure de majuscules dans nos alias).

Merci d'avance!

Bises et à bientôt sur mes autres fics

DIL.