Permettez-moi de vous passer le couplet sur mon Internet foireux, pour passer à l'essentiel.

Voilà enfin le dernier chapitre que j'ai tellement redouté d'écrire, puis de corriger et enfin de poster. Merci infiniment à tous ceux qui m'ont soutenu, de début à la fin, et même à ceux qui ont eu du mal à nous suivre, moi et mes chapitres interminables. Je ne vais pas m'appesantir, mais avant de vous laisser profiter de la fin de cette histoire, qui je l'espère, vous plaira, je voulais dire que cette histoire, bien que n'étant pas la première que je commence, loin de là, est la première que je je n'aurais pas pu faire ça sans vos gentils commentaires.

Merci encore, et on se retrouve en bas !

Enjoy !Yelrak.

POV Charlie.

J'ouvre les yeux. Il est 6h. C'est aujourd'hui.

J'assomme le réveil du plat de la main. Ma valise plein est debout, contre le mur, appuyée près de la porte.

Je la trouve arrogante.

J'enfile un jean et mon sweat de Yale. Il fera froid à Lima.

Habillée, j'attrape la poignée de ma valise.

Je m'apprête à ouvrir la porte.

J'inspire.

POV Quinn.

J'appuie mon index entre ses cotes, le moyen le plus rapide de le réveiller.

Il me regarde, tout embué de sommeil. Puis il esquisse un sourire.

Mon cœur se serre.

-Sam…

Il me prend de court.

-J'ai envie de céréales.

Le bruit de son t-shirt qu'il enfile me brise le cœur

Mais je le suis.
On descente et on va dans la cuisine. En silence.

Je le regarde manger. Et je regarde le temps me filer entre les doigts. Je regarde les secondes s'évanouirent.

En silence.

POV Charlie.

Je sors de ma chambre. Kurt sort de la sienne.

Je remarque quelque chose.

Ses yeux étaient bleus avant. Le bleu que ce doit d'avoir, le bleu du mérpis et de la distance.

Lorsque nous échangeons un regard ce matin ils sont gris.

Ca me réveille. Ce gris indulgent et timide m'électrise.

-Je prends ta valise ?

Il me laisse dire oui ou non. Il me laisse décider.

Lorsqu'il attrape la poignée de la valise, nos doigts s'effleurent.

C'est fugaces, éphémères.

Pourtant c'est présent. Je le sais. Lui aussi.

POV Quinn.

Je le regarde manger. Je suis incapable de même concevoir l'idée d'avaler quoique ce soit. J'ai la gorge sèche.

-Sam…

-C'est un truc que je déteste avec les fins de vacances. On doit toujours finir les restes.

Je hoche la tête. J'ai envie de pleurer.

-Moi ce que je déteste c'est….

-Kurt s'amuse toujours à finir les céréales que j'aime. Même s'il aime bien les autres aussi, alors que moi…

Il se lève, jette le contenu de son bol dans la poubelle.

-Alors que moi…

Je me retourne pour le voir, les mains appuyées sur le plan de travail récemment nettoyer par Ellen.

Sa tête est baissée, et son dos courbé.

-Alors que moi…

Je me lève. Il renifle.

Je passe mes bras auteur de ses épaules, et m'appuie contre lui.

-Alors que moi, je les supporte pas.

POV Charlie.

On s'assoit sur les escaliers du perron. Il a mis ma valise dans le coffre de la voiture de ma mère, puis il m'a effleuré la main. Pas pour me la prendre, juste pour attirer mon attention.

On est assis, et il ne dit rien. Il ne me regarde même pas.

Je ne sais pas s'il cherche ses mots, ou s'il attend que je vienne combler moi-même ce silence un peu gêné.

L'absence de bruit me martèle les oreilles, le cerveau. C'est peut-être la fin, je me dis, et ça tourne dans ma peur.

J'ai peur que ce soit la fin de nous. Que notre histoire se résume à un coup de cœur de petite fille, une journée à Yale, et un baiser volé sur le sable.

Mais je sais que ce ne sera pas le cas. Je sais que nous ne serons jamais que ça. Qu'il y aura toujours les regards, et le cœur qui bat, et toutes ses émotions retenus, démentis, refoulés.

Brusquement il attrape ma man, et la serre entres ses doigts.

-Charlie…

POV Quinn.

Assise sur le canapé, je n'ai pas retiré ma main de son dos. Même s'il bouge, je garde ce contact, chaud et réconfortant.

J'ai au moins besoin de ça. J'ai au moins besoin de lui.

-Qu'est-ce qu'on va faire ? je lui demande, au bout de quelques minutes.

Ma voix tremble. C'est ridicule.
J'ai la trouille. C'est ridicule.

Il me sourit.

Ca, c'est vraiment ridicule.

-Je sais pas. A toi de voir.

Je me sens froncer les sourcils.

-Comment ça ?

-Après Kurt…. Je comprends si tu veux pas…. Je dis pas que moi je veux pas… Au contraire, je veux… Une relation longue distance… Enfin. C'est dure… Mais avec toi, ça va marcher… Mais si tu veux pas…

Je capture ses lèvres des miennes, le faisant taire, profitant de ce court instant de silence et de paix.

Mais i me repousse, s'éloigne et baisse la tête. Pour le coup, il ne sourit plus. Pour le coup il n'est plus question de silence, mais seulement du bruit de mon cœur battant à mes oreilles.

-Dis moi juste… il murmure contre ma peau.

Je ne réponds pas tout de suite.

Je veux rester avec lui, à chaque secondes de ma vie, je ne veux jamais le quitter.

Ce n'est pas possible. Je le sais, et je déteste le savoir. Dans quelques heures, même peut-être moins, ce sera finis.

Alors qu'est-ce que je veux ? Est-ce que je veux pouvoir lui dire je t'aime au téléphone pendant des mois ? Est-ce que je veux compter les jours jusqu'à la prochaine fois où je le reverrai ?

Je suis prête à lui dire que non. Je suis prête à lui dire que je suis désolée, et que je l'aime, mais que ce n'est pas possible.

Et pourtant je n'y crois pas. Et pourtant, ce n'est pas ce que je dis.

-Je te veux toi.

POV Charlie.

-Je suis désolé. Je veux que ça arrive, j'ai envie d'être avec toi. Je suis désolé… J'avais tort, pardonne-moi.

Je le regarde, lui, toujours si sûr de lui, si fier, si froid. Toujours, mais pas aujourd'hui.

Ses yeux brillent. De désespoir, d'envie, de regret, de colère. Ce qu'ils expriment ne me surprend pas vraiment.

Ce qui me surprend, et me fait hausser les sourcils, c'est qu'ils expriment quelque chose, simplement, comme le ferait des fenêtres ouvertes sur son âme, sans même besoin d'interprétation aucune.

Il parle vite, comme s'il avait peur que l'attitude qu'il a eu ses derniers temps ne reprenne le dessus, comme s'il avait peur de s'échapper à nouveau.

Je serre sa main, d'une forte pression. Et il se tait.

–Tu avais raison, tu sais.

Il ferme les yeux.

-Mais pas sur ce que tu crois. Pas quand tu as dit que je méritais mieux que toi.

Et puis il les rouvre, avec l'air étonné et curieux d'un petit garçon. Du petit garçon dont je suis tombée amoureuse, des années auparavant.

-C'est même une des choses les plus débiles que j'ai jamais entendue, je déclare, d'une voix un peu douce, un peu tendre. Et Sam est mon meilleur ami, alors j'en ai entendue de bonnes.

Il sourit, et même, je crois, rit doucement.

C'est les yeux pétillant légèrement à nouveau, de plus en plus à chaque mot, qu'il murmure. :

-Sur quoi j'avais raison, alors ?

Je sens mon sourire retomber doucement. Parce que même si je sais avoir raison, et que je sais que c'est- ce qu'il y a de mieux à faire. Ça fait mal de le dire, mal de l'admettre.

-Sur le fait… Que ce n'est pas le bon moment.

Il tente de retirer sa main, mais je le retiens.

-Tu rentres à l'université dans quelques semaines. Et moi je retourne au lycée. On ne sait même pas si on reviendra l'année prochaine…

Le fait de prononcer ses tristes vérités à voix hautes me donne le vertige. Mais je me retiens à sa main, fermement entre mes doigts. Je me retiens à la chaleur de sa peau et aux picotements qu'elle provoque sur la mienne.

Je me retiens à lui.

-Mais je ne te dis pas non. Parce que j'en suis incapable. Je te dis… Qu'on devrait attendre.

Il ne réagit pas pendant quelques secondes.

Quelques secondes qui accentuent cette sensation de vertige. Quelques secondes où mon cœur semble être remonté dans ma gorge. Quelques secondes où je voudrais plus que tout au monde ravaler mes paroles, ravaler mes pensées, me ravaler toute entière même, si c'était possible.

Puis il hoche la tête. Tout doucement, presque imperceptiblement.

-D'accord.

Sa voix me brise le cœur. Et me le réchauffe en même temps.

-Mais alors… Donne-moi quelques choses en souvenir, que je n'oublie pas.

Je me sens sourire. Comme je me sens me pencher vers lui, comme je me sens déposer mes lèvres contre les siennes, dans ce mélange de besoin et de résignation que seul l'amour peut connaitre.

Et lorsque je m'entends penser amour, je sais que je parle de notre amour. Et je n'ai même pas le réflexe de le retirer.

Il m'enlace, puis d'une caresse de la main écarte quelques cheveux de mon visage.

-J'ai entendu ma mère parler de Noël. De venir vous voir à Noël.

Mon sourire s'agrandit un peu plus.

-Alors on se voit à Noël.

Il opine :

-On se voit à noël.

Il me sourit.

J'ai peur, et je sais que lui aussi.

Mais on se voit à Noël.

POV Quinn.

Lorsque nous sortons de la maison, précédés de Maman et Ellen, toute agitée qu'elles sont par le départ, Kurt et Charlie se lève, puis s'éloigne légèrement l'un de l'autre.

Je remarque qu'ils ne se touchent plus, et je me demande ce qu'ils se sont dit.

Je me demande ce que cela veut dire, et même si ça vaut dire quelque chose.

Surtout, je me demande s'ils ont remarqués nos yeux, à Sam et moi. Rouges tous les deux.

On a pleuré, lorsqu'on s'est dit qu'on verrait bien comment ça irait. On a pleuré quand on s'est promis de quand même essayer.

Mais il n'est plus temps de se promettre. Il n'est plus temps de pleurer.

Nous nous retrouvons, tous les quatre, face à face. Tous les quatre, sachant que les au revoir tant redoutés sont arrivés.

Charlie serre Sam dans ces bras, très fort, comme elle l'a toujours fait, comme il adore qu'elle le fasse. Il la soulève même un peu du sol, et je sais ce qu'il dit à l'oreille. «Ne pleurs pas Petite Charlie. On se reverra. »

POV Charlie.

-Ne pleurs pas Petite Charlie, on se reverra.

Pourtant j'ai envie de pleurer, mais je sais qu'il est trop tard maintenant.

Lorsque nous nous séparons, je jette un coup d'exil à Kurt et Quinn.

Ils s'approchent l'un de l'autre, un peu gênés. Et pourtant, dès lors que les bras de l'un, s'est refermés autour de l'autre, il se serre très fort aussi. Pour se dire pardon. Pour se dire qu'ils se pardonnent. Et pour se dire aussi qu'ils s'aiment malgré tout.

Je souris à cette pensée.

Il s'éloigne et alors Sam nous pousse les uns contre les autres, dans une sorte de câlin groupés dans lequel se trouvent les trois personnes que j'aime le plus au monde. Dans lequel se mêlent nos rires, nos glapissements de douleurs quand l'un fait un mouvement maladroit, et puis plus bas, tellement bas qu'on ne peut les entendre, nos promesses de nous revoir, de revenir, de ne jamais s'oublier, de nous retrouver.

Les mêmes que les années précédentes. Les mêmes qui nous ont toujours liés les uns aux autres. Les mêmes qu'on sait qu'on tiendra, coute que coute, peu importe ce que cela nous demande.

Et c'est sur ces embrassades brouillonnes que nous nous éloignons pour de bons.

POV Quinn.

Et c'est sur ces embrassades brouillonnes que nous nous éloignons pour de bons.

-Allez les filles, dit ma mère.

J'entendrais presque la boule coincée dans sa gorge.

Sam serre une dernière fois ma main.

Et on monte dans la voiture.

POV Charlie.

Kurt serre une dernière fois ma main.

Et on monte dans la voiture.

Quinn et à gauche. Moi à droite.

Et les garçons, dehors, nous regarde. Nous leur faisons signe quand le moteur démarre.

Kurt me répond d'un doux sourire.

POV Quinn.

Je vois que Sam est prêt à pleurer. Je le suis aussi.

Kurt pose une main sur son épaule, et il s'appuie sur son frère, dans un geste tellement transparent d'amour, de faiblesses que mes yeux se brouillent encore plus.

Puis nous tournons au bout de la rue. Et ils disparaissent pour de bon.

Charlie et moi nous laissons retenons dans le fond de nos sièges.

On se regarde.

POV Charlie.

-Tu as passé un bon été, Charlie ? demande Quinn.

POV Quinn.

-Le meilleur, me répond Charlie.

Tout ira bien.

Il y aura peut-être un épilogue. Sans doute en fait, puisque j'en ai déjà écrit une bonne que je ne sais pas, c'est s'il y aura une suite. Mais ce qui est certain, c'est que s'il n'y a pas de suite, j'écrirai autre chose. Et puis, vous me reverrez bien vite avec quelques Os.

Merci encore. Merci à tous.

Yelrak.