Bonjour tout le monde,

voici le dernier chapitre de ce tome 1!

Bonne lecture.


Axelle éteignit les lumières du complexe. Elle rejoignit Hermione et lui saisit la main un sourire aux lèvres.

- Alors mon ange, toujours envie de mexicain ? Demanda-t-elle taquine.

- Toi, tu as encore des idées mal placées !

La réplique fut saluée par le rire joyeux d'Axelle.

- J'avoue ! Dit-elle en l'enlaçant par la taille. Mais il est très difficile de se concentrer quand ma jolie brune marche devant moi.

- Mateuse !

- Je crois bien que je vais plaider coupable pour ça aussi.

La légèreté de leur relation rendait Hermione très heureuse. Contrairement à ce qu'on pourrait penser d'Axelle lorsque l'on voit sa manière d'être toujours ordonnée et propre sur elle, il s'avérait que la jeune femme avait une philosophie de vie beaucoup plus simple.

Dans ces moments où Hermione avait l'impression que le temps se suspendait, elle se rendait compte à quel point sa relation avec Ron était conflictuelle. Axelle était simple, douce, attentionnée et éternellement patiente. Cela l'avait un peu effrayée au début car elle avait pensé que la blonde aurait voulu venir la chercher après son travail ou bien qu'elle aurait voulu l'appeler chaque soir, cependant, rien de tout ça, la blonde attendait patiemment qu'Hermione revienne vers elle.

Perdue dans sa rêverie, elle laissa Axelle les conduire jusqu'à la voiture cependant, une fois sur le parking la blonde s'arrêta en voyant les lumières de gyrophares au loin. Le son des sirènes sortit Hermione de ses pensées et les deux femmes se précipitèrent sur l'accident.


Les gens et les voitures s'agglutinaient autour d'une scène d'accident de la route. Les pompiers courraient partout, transportant multitudes d'objets qu'Hermione ne connaissait pas auprès de la victime. Tenant toujours la main d'Axelle dans la sienne, Hermione s'inquiétait et se disait que c'était peut-être l'une de ses coéquipières.

Alors qu'Hermione s'apprêtait à bouger pour voir si elle pouvait aider, Axelle vit Fred arriver au volant de sa nouvelle Lexus LF-LC sport rouge. La garant rapidement sur le bas-côté, le lieutenant s'approcha de ses hommes tout en leur faisant signe. La blonde et la brune se mirent derrière elle et attendirent.

- Premier bilan ? Demanda-t-elle.

- Il s'agit d'une femme mon Lieutenant, la soixantaine, brune. L'homme qui conduisait la voiture a dit qu'elle avait traversée sans prendre gare à la circulation. Il a essayé de l'éviter mais il n'a pas réussi. Le choc a eu lieu à 21h07, le corps a été projeté sur trois mètres et le cœur de la femme s'est arrêté mais un massage cardiaque a été pratiqué à temps avant que le défibrillateur du stade ne prenne le relais. Le cœur est repartit et nous l'avons placée sous oxygène. Le conducteur de la voiture, lui, est conscient, nous le transportons quand même à l'hôpital pour des examens supplémentaires. La femme a été mise sur une civière, elle présente les symptômes de multiples fractures et vraisemblablement d'un traumatisme crânien. Dit-il en balayant les informations sur son papier.

- Très bien, est-ce que la femme était accompagnée, quelqu'un pourrait nous donner son identité ?

- Non, personne ne la connaît mon Lieutenant, mais à priori elle sortait du gymnase.

- Merci Caporal.

Axelle et Hermione étaient restées silencieuses dans le dos de Fred mais l'inquiétude s'empara d'elles quand elles entendirent la description. Sans réellement savoir pourquoi, Hermione avait un mauvais pressentiment elles n'avaient pas encore vu le corps mais elle avait peur de savoir de qui il s'agissait.

Suivant Fred jusqu'au corps allongé près du camion de secours, Hermione eut un haut le cœur en reconnaissant Minerva. Des nausées montèrent mais elle ne put décrocher son regard du corps de l'animagus dont les cheveux étaient collés par le sang coagulé.

Aux côtés de la brune, Fred et Axelle l'avait également reconnue et la blonde tint encore plus fermement la main de sa petite amie dans la sienne. Le bruit du matériel et des sirènes faisaient un bruit monstrueux pourtant le silence régnait autour des trois femmes. Ce fut Fred qui le brisa la première en se mettant entre le corps et Hermione.

- Ne regarde pas ! C'est pas beau à voir. Dit doucement Fred en plongeant dans le regard vide de son amie.

Sans le vouloir, la brune se remémora sa dernière conversation avec l'animagus et la culpabilité fit surface. La gorge nouée, Hermione fixait désormais le vague elle ne ressentait même plus ni la présence d'Axelle à ses côtés, ni le regard de Fred essayant de la faire sortir de sa torpeur il ne restait qu'elle et le corps de Minerva allongé sur cette civière entre la vie et la mort. Réalisant cette triste réalité, les larmes se mirent à couler sur ses joues et si Axelle ne la serrait pas désormais contre elle, elle aurait juré que ses jambes auraient lâché.

La bulle de protection qu'Hermione avait formée entre elle et le monde éclata quand elle vit les pompiers bouger la civière et la mettre dans le camion pour la transporter à l'hôpital.

- Non ! Non… Cria-t-elle en s'extirpant des bras d'Axelle pour s'approcher du corps mais Fred la retint.

- Hermione, écoute-moi. Ça va aller d'accord ? On la transporte à l'hôpital, elle va être vue par un médecin. Puis elle se pencha et murmura à son oreille. Reste lucide, je ferais le nécessaire pour qu'elle soit transférée à Sainte Mangouste rapidement mais en attendant, il faut que tu te calmes.

- Je ne veux pas la laisser… Murmura-t-elle, les larmes ravageant son visage.

Fred qui fut touchée par la détresse de la jeune femme, la prit dans ses bras et l'embrassa sur le front tandis qu'Axelle, bras ballants ne savait pas quoi faire pour aider sa petite amie. Reprenant son professionnalisme, Fred invita Axelle à emmener Hermione à l'hôpital car, ne faisant pas partie de la famille, elle n'avait pas le droit de monter dans le véhicule.


La sorcière huma l'air frais de la nuit et un rictus apparut sur son visage.

- Enfin !

Depuis tout ce temps passé derrière les barreaux, elle avait enfin réussi à accomplir ses desseins. Le pauvre fou était mort en vain, elle irait jusqu'au bout de sa vengeance. Le portail derrière elle était toujours ouvert et elle pouvait voir Jêra la regarder d'un air défait. Cependant, elle remarqua très nettement le petit sourire qui s'afficha sur le visage de l'esclave.

Ce n'était pas normal, il n'était pas censé sourire. Son enthousiasme retomba quelque peu et elle laissa sa magie explorer les environs.

- Non, souffla-t-elle, impossible !

Elle ne sentait rien, aucun pouvoir du dragon. Ce n'était pas possible, sa magie avait-elle été altérée par le voyage spatio-temporel ?

Voulant s'en assurer, elle ouvrit le grimoire et prononça un autre sort destiné à reconnaître les pouvoirs du Dragon. Le sort revient bredouille.

Comprenant qu'elle s'était fait duper, la sorcière hurla de rage dans la nuit noire. Elle se retourna vivement vers le portail et aperçut Jêra qui affichait maintenant un air victorieux. Furieuse, elle se précipita sur la porte pour le rejoindre. Cependant, le serviteur fut plus rapide qu'elle et au moment où elle pensait atteindre le couloir spatio-temporel, il bougea quelques pierres, cassant ainsi la rune du voyage et le portail se referma.

- Rahhhhhhhhhhhhhhhhh, tu me le paieras misérable rat !

Elle resta dans le froid quelques minutes, réfléchissant à ses options. Son regard tomba alors sur le grimoire qu'elle avait lâché dans sa tentative de faire le chemin inverse. Elle l'attrapa et enleva la neige qui s'y était accrochée. Une lueur maléfique apparut alors dans ses yeux et la folie envahit son regard.

- Qu'à cela ne tienne, je ne suis pas sans ressource...


Ne laissant pas à Axelle le temps de descendre de la voiture, Hermione referma sa portière et courut jusqu'au hall de l'hôpital. Paniquée, elle regarda à droite et à gauche pour tenter d'apercevoir le lit sur lequel ils avaient déposé l'animagus mais elle ne le trouva pas.

Alors que son cerveau tournait à cent à l'heure, Axelle s'approcha d'elle et mis la main sur son épaule.

- Allons demander à l'accueil, suggéra-t-elle.

Hermione acquiesça mais ne dit rien. Elles s'approchèrent de la femme rondouillette de l'accueil dont l'air n'était pas des plus aimables.

- C'est pour quoi ?

Axelle regarda Hermione avant de répondre car sa petite-amie était comme amorphe.

- Nous avons été averties suite à l'accident qui a eu lieu devant le complexe Marcel Cerdan.

- Vous faites partie de la famille de la victime ?

- Non nous… Commença Axelle avant que la voix fébrile d'Hermione ne l'interrompe.

- Je suis sa nièce.

Le regard de la fille de l'accueil la dévisagea sentant le mensonge à plein nez. Cependant, elle ne dit rien.

- Votre… tante est toujours en réanimation, la salle au bout du couloir. Je vais prévenir le médecin pour qu'il vous donne des nouvelles.

- Merci.

Tournant le dos à la salle d'attente, Hermione s'engagea dans le couloir suivit par Axelle. Les deux jeunes femmes s'assirent sur les fauteuils à disposition et patientèrent. Cependant, la patience d'Hermione ne dura pas et rapidement, elle fit les cent pas dans le couloir.

- Chérie, viens t'asseoir. Le médecin ne devrait pas tarder.

Néanmoins sa demande se perdit dans le silence du couloir. Hermione étant retournée dans sa bulle. La blonde soupira, sa petite amie était en panique totale et elle ne savait pas quoi faire, se demandant même si leur place était vraiment ici. Cependant, en voyant l'état second dans lequel la brune se trouvait, Axelle se dit que Minerva devait être importante pour elle.


Ginny sortit de la grande salle où le repas venait de prendre fin. Toujours inquiète de la disparition d'Hermione, elle alla jusqu'aux appartements du maître des potions. Frappant à la porte, elle attendit le signal pour entrer mais personne ne répondit. Elle fut étonnée avant de se souvenir que ce soir Severus voulait faire des recherches sur la légende dans une grande bibliothèque dont leur avait parlé Charlie.

Résignée à attendre, elle prit finalement la direction de ses appartements. Sur le chemin, elle enleva dix points à des élèves de Serpentard qui préparaient un piège pour attraper la chatte de Rusard. Devant garder son professionnalisme devant les élèves, elle ne montra rien, mais une fois seule elle fut prise d'un fou rire en pensant à la tête de Rusard s'il avait retrouvé sa chatte colorée en bleue perchée dans une cage au-dessus de la Grande Salle.

Au bout d'une dizaine de minutes, elle réussit à se calmer et reprit son chemin tout en gardant toujours son sourire sur les lèvres.

Auprès de la tour de Serdaigle, Ginny donna le mot de passe au portrait d'Héléna et pénétra dans son salon. Posant ses affaires, elle se laissa tomber dans son fauteuil et soupira.

- Enfin ! Foutue journée !

La jeune femme ferma les paupières quelques secondes, la rencontre avec son frère repassant devant ses yeux. Le temps n'avait pas fait de lui quelqu'un de bien. Quant à Hermione, elle espérait que Minerva l'ait retrouvée à temps mais elle n'en doutait pas.

- S'il y a bien quelqu'un qui en est capable, c'est bien la directrice. Pensa-t-elle.

Un peu plus décontractée, elle retira ses chaussures et se leva pour aller chercher ses documents et ses cours à préparer. Alors qu'elle s'installait à son bureau, un petit sac posé dessus la surprit. Instinctivement son sourire s'agrandit. Le parfum indiquait la provenance.

Délicatement, elle saisit le sac et en sortit l'enveloppe qu'elle posa à côté. Sa curiosité était trop grande et elle voulait savoir ce qui valait un si grand paquet. Regardant à l'intérieur, elle trouva un petit écrin dont elle se saisit. Comme s'il s'agissait d'une relique, elle l'ouvrit avec précaution et la surprise put se lire sur son visage.

Dans le coussin de velours reposait un serpent en or blanc avec les yeux faits d'émeraudes tandis que le lion avec lequel il était enlacé était en or, incrusté de rubis. Jamais personne ne lui avait fait si joli présent et l'attention de son amante cachée lui bomba le cœur.

Sortant le pendentif de la boite, elle se mit devant la glace et le passa autour de son cou. Les reflets des pierres précieuses sur sa peau rendaient un effet superbe. Ses doigts caressant le serpent, elle se demanda si ce n'était pas un indice pour découvrir l'identité de son amante.

- Cela voudrait dire que je suis le lion et toi le serpent.

Son sourire était toujours accroché à ses lèvres quand elle se rassit pour se saisir de la lettre. Peut-être y aurait-il un indice là aussi !? Décachetant le papier scrupuleusement, elle sortit le parchemin et, le cœur palpitant, commença à lire.

Son air joyeux et léger se transforma au fil des mots écrits et petit à petit, les larmes vinrent ravager le maquillage de la rousse. Avec toute la tendresse et la douceur dont elle était capable, son amante avait écrit ces mots si blessants. Les derniers mots imprimés dans l'esprit de Ginny, le papier glissa au sol tandis que désormais, la jeune femme tremblait de chagrin.


Le silence religieux du couloir de l'aile Est de l'hôpital Sainte Marie était troublé par le bruit des pas rageurs sillonnant ses allées. Hermione et Axelle avaient été informées de l'état de santé de Minerva au compte-goutte.

Il y a avait maintenant deux heures que Minerva était sortie de salle d'opération et installée dans une petite chambre. Cependant, pour l'instant, aucune visite n'était autorisée. L'animagus était désormais plongée dans un coma artificiel, ses radios des jambes ont détecté une double fracture tibia péroné de la jambe droite et une fracture de la malléole de la cheville gauche. De nombreux hématomes étaient présents sur le haut du corps ainsi que deux côtes fêlées. D'après les médecins, aucun traumatisme crânien n'avait été détecté.

Plus le temps passait, plus Axelle se sentait inutile. Hermione repoussait son affection, préférant se terrer dans son angoisse. Sans plus y croire, un médecin finit par venir les trouver.

- Mesdames, vous êtes de la famille de Minerva McGonagall ? Demanda-t-il.

- Oui, comment va-t-elle ? demanda calmement Axelle tandis qu'Hermione s'approchait.

- Ses chances de survies ne sont plus engagées… nous avons réussi à la maintenir dans un état stable… Mais je ne peux pas vous assurer qu'elle récupérera toutes ses fonctions cérébrales une fois réveillée.

- Comment ça ? Demanda Hermione avec une boule dans la gorge

- Le choc a été très violent et il se peut que l'arrêt cardiaque qu'elle a fait lors de sa chute ait entraîné la perte de certaines fonctions neurologiques ou physiques dûe au manque d'oxygène.

- Docteur, serait-il possible de la voir ?

La brune avait le cœur au bord des lèvres, ne voulant croire que l'animagus ne serait plus comme avant, elle voulait la voir pour en être certaine.

- Je ne peux autoriser qu'une seule personne à entrer dans la chambre. Sinon il faudra attendre demain ou après-demain.

- Je… Je veux la voir. Commença Hermione avant de se retourner vers Axelle. Merci d'avoir été là mais maintenant, il faut que je m'en occupe. C'est à moi de la prendre en charge, c'est ma faute si…

- Je t'attends, après on rentrera chez moi, je veux m'assurer que tu vas bien.

- Je vais bien Axelle, je vais passer la nuit ici. Tu peux t'en aller… Je t'appellerais dès que je pourrais.

Voyant qu'Hermione n'accepterait pas son soutien, Axelle s'approcha d'elle et l'embrassa délicatement sur les lèvres.

- Je passerai demain matin. Fais bien attention à toi.

La brune l'embrassa une dernière fois avant de se retourner vers le médecin et de pénétrer dans la chambre, la blonde prit le sens inverse du couloir. Elle ne s'était jamais sentie aussi impuissante, jamais elle n'avait eu cette sensation de ne servir à rien. Alors qu'elle traversa les portes vitrées de l'entrée, elle vit que dehors la pluie battante s'accordait avec son humeur. Ne voulant rentrer dans son appartement vide, elle décrocha son téléphone elle avait besoin de parler.

- Fred, désolé de te déranger, je peux passer… Non, elle n'a pas voulu que je reste… J'arrive dans dix minutes… Promis à toute suite.


Hermione pénétra doucement dans la chambre et referma la porte. Elle se tourna vers le lit et son cœur manqua un battement avant de se mettre à battre à toute vitesse. Immédiatement, les larmes lui montèrent en voyant Minerva allongée sur ce lit.

Le visage tuméfié, l'animagus était plongée dans le coma. La brune se rapprocha du lit mais ce fut pire. Avisant une chaise à côté du lit, elle s'y laissa tomber sans retenue. Les larmes dévalaient à présent ses joues.

Délicatement, elle joignit sa main à celle de la directrice. L'atmosphère était pesante. Le bip sonore de plusieurs machines retentissait, ne laissant aucun répit au silence. Des électrodes disposées un peu partout sur le corps de l'animagus la reliaient aux différentes machines. La cheville gauche et la jambe droite étaient plâtrées et on voyait nettement les points de suture au niveau de l'arcade. Un masque à oxygène masquait la moitié de son visage et un doigt de sa main non plâtrée était introduit dans une sorte de tube en plastique. Un bandage serré lui enserrait le torse pour maintenir les côtes.

Hermione se rapprocha du lit et replaça délicatement une mèche derrière l'oreille. Le visage de Minerva ne montrait pas qu'elle souffrait, mais il n'était pas paisible non plus. Le médecin lui avait dit que sa tête avait violemment heurté le sol et que, bien qu'il ne semble pas y avoir de commotion cérébrale, l'animagus était dans le coma.

- Minerva... commença la brune hésitante.

Le médecin lui avait conseillé de parler, lui certifiant que l'animagus l'entendait et que ça pouvait l'inciter à revenir parmi nous.

- Je...je suis désolée, elle prit la main libre de l'écossaise entre ses deux mains, tellement désolée.

La brune se mit à sangloter.

- Tout ça c'est de ma faute. Si vous..., Hermione inspira profondément pour tenter de se calmer, si vous étiez là, c'était pour me voir n'est-ce pas ? Et si je n'avais pas traîné avec... si je n'avais pas traîné, rien de cela ne serait arrivé. Je voulais vous dire aussi que je suis désolée pour ce midi. Je n'ai pas la tête aux recherches, à peine les cours sont-ils finis que je ne pense qu'à rejoindre Axelle.

Elle continua la voix pleine d'amertume.

- Et vous aviez raison je ne le maîtrise pas ! La preuve, j'ai failli tuer Ron... et Ginny. Je vais me remettre aux recherches sérieusement, et trouver cette légende mais pour ça, j'ai besoin de vous... j'ai besoin de toi Minerva. Elle embrassa la main qu'elle tenait retenant difficilement ses larmes. Reviens s'il te plaît, je tiens à toi. Peut-être pas de la même façon que tu le voudrais mais...je ne veux pas te perdre. S'il te plaît, réveille-toi.

Épuisée, la jeune femme finit par s'endormir, la tête posée sur le matelas, la main de Minerva contre sa joue.

- Je peux la sauver.

Hermione ouvrit les yeux.

- Je peux la sauver.

Cette fois la jeune femme se redressa totalement, étant certaine de ne pas avoir rêvé cette voix. Elle sonda la pièce mais il n'y avait personne hormis Minerva et elle.

- Je peux la sauver.

- Qui est là ? Demanda Hermione.

- Il n'y a que toi et moi.

- Tu parles ? Hermione sembla comprendre.

- Tu as d'autres questions comme celle-là ? Je croyais que tu étais quelqu'un d'intelligent.

- Excuses-moi, je suis un peu déboussolée. Pourquoi tu ne t'es pas manifesté avant ?

- Tu n'étais pas prête ?

- Prête à quoi ?

- A m'accepter, répondit simplement la dragonne.

- Mais si je...

Un rugissement retentit à l'intérieur de son crâne et Hermione grimaça de douleur.

- Non, tu m'as combattue, tu as tenté de me contrôler et comme tu n'y arrivais pas, tu m'as emprisonnée dans un coin de ton esprit. Tu ne m'as jamais laissée l'opportunité de m'exprimer correctement.

- Tu n'as pas vraiment été très coopérative non plus, répondit Hermione entre les dents.

- Tu t'attendais à quoi ? Je suis une dragonne, pas un vulgaire cabot !

- Disons dans ce cas que nous avons toutes les deux nos tords d'accord ?

La dragonne grogna en signe d'assentiment et Hermione ne put retenir un sourire.

- Donc d'après toi je suis prête maintenant ?

- Oui.

- Pourquoi ça ?

- Tu as besoin de moi.

- Comment ça ?

La tête d'Hermione se tourna vers Minerva.

- Je peux la sauver.

- Comment ?

La dragonne grogna d'exaspération.

- T'es pas une Miss-Je-Sais-Tout pour rien...

- Hey ! Je ne te permets pas !

- Peu importe. Tu as dû remarquer que ta magie s'est développée ? En réalité, tu as reçu de nouveaux pouvoirs. Je peux la sauver en faisant appel à eux.

- De nouveaux pouvoirs ? D'où viennent-ils ?

- Qu'est-ce que je disais...

- Tu n'avais qu'à choisir quelqu'un qui pose moins de questions si je t'embête, s'énerva la brune.

- Je ne t'ai pas choisi, j'ai toujours été là, je fais partie de toi.

- Mais pourquoi maintenant alors ?

- Tu n'avais jamais communié avec moi avant.

- Communier ?

Hermione réfléchit quelques secondes.

- La méditation c'est ça ?

- Dix points pour Gryffondor, répondit la dragonne sarcastique imitant un certain maître des potions.

- Donc ces pouvoirs dont tu me parles ce sont les tiens ?

- Oui, le sang du Dragon coule dans tes veines.

- Mais comment est-ce possible ? Je veux dire, mes parents sont moldus. C'est déjà un miracle que je sois une sorcière, contesta la jeune femme.

- Je n'ai pas de réponse à t'apporter Hermione. Tout ce que je sais c'est que j'ai toujours fait partie de toi. Mais tout ceci est bien plus grand que toi et moi, j'en suis persuadée. Ça nous dépasse.

- Très bien. Comment fait-on alors ?

- Comment fait-on quoi ? Demanda la Dragonne surprise.

- Pour Minerva, tu as dit que tu pouvais la sauver.

- Oui, la dragonne fut surprise du soudain changement de sujet, il va falloir que tu me fasses entièrement confiance et que tu t'effaces.

- Que je m'efface ?

- Oui, te mettre en retrait pour que je puisse contrôler ton corps. Tu me fais confiance ?

Hermione inspira lentement. Lui faisait-elle confiance ? La dragonne semblait sincère. Elle venait même de discuter avec elle comme si de rien n'était et à aucun moment elle avait senti qu'elle tentait de prendre le contrôle. D'un autre côté elle n'oubliait pas les ravages que la dragonne avait fait toutes ces nuits où elle pensait dormir paisiblement. Mais là, elle affirmait pouvoir sauver Minerva et elle la croyait. Sa décision fut vite prise mais elle devait être certaine d'une chose avant.

- Tu me promets que tu ne feras de mal à personne ?

- Je te le promets, ma seule motivation est de sauver cette femme qui a de l'importance à tes yeux.

- D'accord, je te fais confiance.

- Très bien. Inspire profondément comme si tu voulais méditer et ne résiste pas. Tu seras consciente de tous mes faits et gestes rassure toi.

Fermant les yeux, Hermione inspira profondément en tentant de se relaxer au maximum.

La jeune femme rouvrit les yeux et fut surprise.

- Ça a marché ? Demanda Hermione.

- Oui.

- Tu vois toujours comme ça ?

Hermione percevait la pièce dans tous ses moindres détails. De la trace de poussière oubliée par la femme de ménage à la goutte d'eau qui s'était écrasée sur le sol. Le bip des machines était strident et très désagréable et elle pouvait sentir l'odeur de l'alcool utilisé dans les désinfectants.

- Oui, je me demande d'ailleurs comme tu fais pour t'en sortir avec ta vision.

- Question d'habitude je suppose.

- Très bien, il faut que je la sorte d'ici mais on ne peut pas transplaner avec elle dans cet état.

- J'ai une idée, sors de la chambre et dirige toi dans le couloir à droite.

La dragonne s'exécuta et suivit les indications.

- La porte à gauche, indiqua Hermione.

Sans réfléchir, le corps de la jeune femme obéit.

- Et maintenant ?

- Trouve une blouse pour avoir l'air d'un médecin ou d'une infirmière. Tu passeras inaperçue.

Elle farfouilla pendant quelques minutes et trouva finalement ce qu'elle cherchait. Elle enfila la blouse et avisa un stéthoscope qu'elle mit autour de son cou.

- Ensuite ? Demanda la dragonne en ressortant de la pièce.

- Il faut trouver un brancard. Il faudra emmener les machines avec, si on les déconnecte de Minerva ça va alerter les infirmières.

- D'accord. Une idée de par où on peut sortir ?

- Non. Quand tu m'as dit que tu pouvais la sauver je pensais que tu pouvais le faire de la chambre.

- Il faut que je me transforme pour pouvoir utiliser mes pouvoirs, dit-elle en attrapant un brancard avant de revenir vers la chambre de l'animagus.

- Laisse-moi réfléchir.

La dragonne colla le brancard au lit et tendit sa main au-dessus du corps de Minerva. Ce dernier se souleva de quelques centimètres et glissa doucement vers le brancard.

- Fais attention à elle s'il te plaît.

- Ne t'inquiète pas, je m'en occupe comme si c'était la prunelle de mes yeux.

Hermione resta silencieuse le temps que la dragonne installe la directrice sur le brancard et les machines. Elle la recouvrit d'un drap et se prépara à sortir.

- Alors pour la sortie ?

- Une seconde ! Quand je t'ai laissée prendre le contrôle j'étais loin d'imaginer qu'on rejouerait l'agence tous risques.

- La quoi ?

- C'est un film laisse tomber... c'est bon je crois que j'ai une idée. Tu vas éteindre les lumières quand on sera dans le couloir, et on se dirigera vers les urgences.

- C'est parti.

La dragonne ouvrit la porte et sortit avec le brancard.

- Droite ou gauche ?

- Gauche.

- Hey vous ? Les interpella un médecin dans le couloir de droite.

- Maintenant ! Cria Hermione.

D'un mouvement de main, les lumières s'éteignirent. Grâce à sa vision de nuit, la dragonne n'eut aucun mal à s'orienter tandis que la panique s'installait dans le service. Elle parcourut les couloirs se fiant aux indications de la brune. Elles arrivèrent aux urgences sans encombre. Avisant la sortie, elle s'y faufila. Non loin, une ambulance était abandonnée.

- Met la à l'arrière, annule ton sort et prends le volant.

- Tu es sûre de toi ? Je ne suis pas certaine de...

- c'est à ton tour de me faire confiance.

- Très bien.

- Je peux contrôler mon corps de là où je suis ?

- Oui, il suffit que je ne résiste pas.

- Très bien laisse-toi faire alors.

Hermione reprit quelque peu le contrôle de son corps. Elle s'installa derrière le volant et mit le contact. Elle attacha sa ceinture et démarra. Elle sortit rapidement et se mêla à la circulation.

- Et maintenant ? Demanda Hermione.

- Il faudrait trouver un endroit à couvert où je pourrai me transformer pour nous emmener dans un endroit sûr. Tu as une idée ?

- Pour l'endroit sûr je connais l'endroit idéal. Pour un endroit à couvert, il me semble qu'il y a un parc non loin de là qui n'est pas illuminé la nuit.

- Allons-y.

La brune roula encore quelques minutes puis arriva dans le parc. Elle déchargea le brancard et les machines.

- Je reprends le contrôle.

- D'accord.

La dragonne débrancha les différentes machines de Minerva et elle l'allongea dans l'herbe. Elle se recula ensuite et prit sa forme originelle. Délicatement, elle prit la directrice entre ses griffes et décolla.

- Guide-moi.


Severus passa une main sur son visage et soupira. Voilà plus de cinq heures qu'il cherchait en vain. Il avait espéré trouver quelques pistes rapidement mais la bibliothèque était phénoménale. Attrapant son verre, il but une gorgée de whisky pur feu et replongea dans le grimoire imposant qu'il s'efforçait de déchiffrer. La bibliothécaire, voulant lui simplifier la tâche, lui avait donné les principaux ouvrages dans lesquels il avait le plus de chance de trouver ce qu'il cherchait. Cependant, la sélection restait assez conséquente et de nombreux ouvrages en norvégien s'agglutinaient devant lui.

Continuant à tourner les pages de l'un d'entre eux, la lecture était de plus en plus difficile. La fatigue étant là, le sort de traduction lui demandait une énergie folle. Alors qu'il arrivait à la fin du livre, une page attira son attention le papier était déchiré et calciné à certains endroits. Aussitôt, il se lança avidement dans la lecture des quelques lignes encore présente.

Dans les terres ancestrales, jadis vivait

Un majestueux dragon à qui tout souriait.

Embrasant le trône avec sa jeune épouse

Il répudia aussitôt sa belle-mère jalouse.

La légende raconte qu'une fois rejetée,

La sorcière maudit les jeunes mariés.

Deux ans après naquit une petite fille

A l'héritier des mers, elle fut promise.

Alors que le dragon voulut qu'on la baptise

Une malédiction décima la famille.

Les seuls survivants furent la fille et le père

Qui partirent à cheval s'éloigner des terres.

Traversant sans retour les mers et les vallées

Dans un lointain petit village, ils furent cachés.

La sorcière revint pour...

Ravi de sa découverte, il relut les vers plusieurs fois. Il s'agissait bien là de la même légende.

- J'ai trouvé ! soupira-t-il de contentement

Sans perdre plus de temps, et après avoir vérifié qu'il n'y avait bien que cette unique moitié de parchemin, Severus le glissa dans la poche et repartit pour Poudlard.


- Vire à droite.

La dragonne s'exécuta.

- Contourne la petite falaise, il y a une entrée sur le versant nord. Tu la vois ?

- Oui.

- Dépose Minerva sur la plateforme devant, tu ne pourras pas rentrer sous cette forme.

- Il faut que je sois sous ma forme originelle pour pouvoir la soigner, lui fit remarquer la dragonne.

- La grotte sera assez grande rassure toi.

- Très bien.

La dragonne déposa Minerva sur la petite plateforme et se transforma en la jeune femme. Elle prit ensuite délicatement la directrice dans ses bras et pénétra dans la grotte.

Une sorte de couche était déjà présente et elle la déposa dessus.

- Quelqu'un a habité ici ?

- Sirius, le parrain d'Harry lorsqu'il était en fuite. C'est un endroit sûr.

- Personne ne viendra ici tu en es certaine ?

- Absolument.

- Très bien.

La dragonne dans le corps de la jeune femme reprit sa forme originelle. Elle s'allongea aux côtés de l'animagus, l'encerclant de sa queue protectrice. Avisant un foyer, elle cracha une gerbe de feu qui réchauffa et éclaira l'antre.

- Hermione, avant de la soigner tu dois savoir certaine chose.

- Je t'écoute, répondit la brune d'une voix peu sûre de ce qui allait suivre.

- Lorsque le dragon commence à cohabiter avec l'âme de son hôte, et par cohabiter j'entends que l'un n'essaye pas de prendre le pouvoir sur l'autre, il peut alors fusionner avec celui-ci.

- Fusionner ? Demanda Hermione.

- Oui, lorsque j'utiliserai mes pouvoirs pour la soigner, je fusionnerai avec ton âme.

- Cela veut dire que tu vas disparaître ?

- Je serai toujours en toujours en toi Hermione, au plus profond de ton âme. Cependant, il y a quelques conditions nécessaires pour que la fusion réussisse.

- Quelles conditions ?

- L'amour.

- Je ne comprends pas.

- En réalité, à partir du moment où j'utiliserai mes pouvoirs sur Minerva, la fusion s'opérera mais elle ne sera pas complète. Pour qu'elle le soit totalement tu auras un an jour pour jour pour trouver ton âme sœur.

- Et si je l'ai déjà trouvée ?

- Alors la fusion s'effectuera entièrement et utiliser les pouvoirs du dragon ne te sera pas mortel. Mais es-tu sûre de l'avoir trouvée ?

- Je …, aussitôt l'image d'Axelle apparut dans son esprit.

- As-tu trouvé la personne que tu aimes sans limite aucune ? A qui tu te dévoues du plus profond du cœur sans rien attendre en retour ? Une personne pour qui tu donnerais ta vie, sans même penser à sauver la tienne ?

Hermione était perplexe, Axelle était-elle son âme sœur ? A cet instant, elle aurait été incapable de le dire mais elle avait un an pour le découvrir.

- Et... si je ne la trouve pas ?

- Tu mourras. Et si tu tentes de te transformer ou d'utiliser les pouvoirs du dragon avant de t'être unie à ton âme sœur, tu seras blessée, grièvement blessée.

- Mais lorsqu'on aura fusionné, je me transformerai sous ma propre volonté n'est-ce pas ?

- Oui.

- Il y a-t-il d'autre chose que je dois savoir ?

- Non, je t'ai tout dit. Maintenant que tu le sais, la décision t'appartient souhaites-tu attendre avant de fusionner ?

- Si on ne fusionne pas, tu ne pourras pas la soigner n'est-ce pas ?

- C'est exact.

- Alors je suis prête, dit Hermione d'une voix déterminée.

- Laisse-toi seulement aller, indiqua la dragonne.

La dragonne inspira profondément, concentrant sa force magique en un point bien précis. Ouvrant la gueule, elle souffla une boule de magie lumineuse qui éclaira un instant la pièce avant de fondre vers Minerva.

La dragonne sentit ses yeux se fermer tous seuls et elle s'allongea confortablement près de l'animagus pour l'empêcher d'avoir froid.

- La fusion commence, souffla la dragonne, bonne chance Hermione.

- Merci pour tout.

La dragonne se rapprocha du corps de la directrice et s'endormit.


A Venir :

La Légende des Monts Glacés : Les Fantômes d'un passé enseveli

Tome 2 : Le dragon a pris la maîtrise et l'apprentissage sera dangereux. Entraînée dans une spirale dont elle ignore tout, Hermione aspirera l'amour et la jalousie. Mais la jeune femme est-elle vraiment responsable ? Les forces sont plus anciennes et l'histoire a commencé il y a bien longtemps.


Passez une bonne semaine

Duch et Sol