Voici le tout dernier chapitre de cette histoire ! Par contre je me suis rendue compte assez tardivement que les points-virgule ne passaient pas sur FF, alors si vous avez l'impression qu'il manque une ponctuation dans une phrase, c'est parce qu'ils ont été supprimés. Moi qui adore les points-virgules...
Bonne lecture !
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Harry et Olga marchaient en silence, côte à côte dans le sous-bois de la Forêt interdite. Harry fixait ses pieds, triturant nerveusement sa baguette magique.
La situation lui paraissait assez surréaliste il faut dire qu'il se promenait en ce moment même avec la femme de Lord Voldemort. Femme qui était également la marraine de Sirius et le mentor de Rogue.
Et dont il n'avait jamais entendu parler.
Il avait tant de choses à lui demander -à propos de Sirius, de Jedusor- qu'il ne savait par où commencer. Peut-être même avait-elle connu ses parents. Les bribes de la vie de Lvov qu'il avait vues dans la pensine lui permettaient de comprendre la vitalité de l'avoir dans son camp, ainsi que l'intérêt que lui portaient, chacun à leur manière, Dumbledore et Voldemort.
Elle savait tout.
Inutile de disposer du Troisième Œil de Trelawney lorsqu'on avait à disposition un outil de guerre si sophistiqué.
Manipulée et utilisée par tous.
À cette pensée, Harry ressentit un élan de compassion envers elle.
- Monsieur Potter, dit soudainement Olga, pardonnez-moi de vous interrompre dans vos pérégrinations morales, mais je ne veux pas de votre pitié.
Harry releva brusquement la tête, honteux d'avoir eu de telles pensées. Mais Lvov souriait légèrement, regardant toujours en face d'elle.
- Je ne voudrais pas vous vexer, mais j'attendais de meilleures qualités d'Occlumens de la part d'un élève de Severus, ajouta-t-elle.
Harry sourit à son tour.
- Je n'ai jamais eu de prédisposition pour l'Occlumencie, marmonna-t-il en ébouriffant ses cheveux d'un geste gêné.
Le silence s'installa à nouveau, parfois troublé par le froissement de la robe de Lvov.
- Comment était-il ? finit-elle par demander. Tom, le soir où il est revenu, ajouta-t-elle devant le regard interrogateur de Harry.
Il enfonça les poings dans ses poches en regardant le sol. Il n'avait aucune envie de parler de cette dernière tâche du Tournoi des Trois Sorcier, encore moins depuis la mort de Sirius. Elle parut le comprendre et dit d'une voix douce,
- Peut-être pourriez-vous me montrer ? Je pense être suffisamment délicate pour ne pas vous obliger à revivre cette scène de façon trop pénible.
Harry acquiesça un peu à contrecœur et tourna son regard vers elle, mais elle ne semblait pas désireuse d'établir un contact visuel. Il s'attendait à vivre une expérience similaire à celles de ses cours avec Rogue, mais rien ne se passa.
Lvov hocha finalement la tête et le remercia, semblant assez ébranlée par ce qu'elle avait vu.
Prenant son courage à deux mains, Harry demanda,
- Pourquoi avez-vous donné vos souvenirs à Dumbledore ?
- Je pensais que cela pourrait l'aider. En réalité, je savais qu'il menait une enquête sur la vie de Tom, interrogeant les personnes qu'il a côtoyées à un moment ou à un autre, afin de surveiller ses agissements. Mais je me suis toujours appliquée à le fuir, de la même manière dont j'ai fui dès lors que la nouvelle du retour de Voldemort s'est répandue. C'était très lâche de ma part, surtout après qu'il ait pris ma défense lors des Grands Procès. Pendant longtemps, je lui ai transmis des renseignements par le biais de Severus, mais je n'étais pas prête à partager tout ce que Tom et moi avions vécu. Pourtant depuis que j'ai appris les circonstances de la mort de Sirius, soyez certain que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour le détruire.
Une expression douloureuse traversa le visage d'Harry à la mention de son parrain.
- Dumbledore m'a dit ce que Sirius représentait pour vous. Je suis désolée.
- C'est moi qui suis désolé, dit Harry en secouant la tête, vous étiez sa marraine, vous étiez bien plus proche de lui que je ne l'ai jamais été.
- Je n'ai plus eu le moindre contact avec Sirius depuis la dispute à laquelle vous avez assistée. Je ne compte pas le nombre de lettres que j'ai pu lui envoyer par la suite, mais il ne m'a jamais répondu. J'ai bien essayé de venir directement chez lui, mais dès lors que la maison d'Alphard a été mise sous la protection de l'Ordre cela n'a plus été possible. Puis il a été envoyé à Azkaban. Dire que j'ai été la seule à le féliciter lors de son admission à Gryffondor…
- Vous n'avez donc pas connu mes parents, fit Harry un peu déçu.
- Je n'ai que brièvement rencontré votre père à deux reprises, je suis navrée de ne pas pouvoir vous donner plus d'éclaircissements sur eux.
Harry secoua la tête en signifiant que ce n'était pas grave.
- Vous n'êtes en rien responsable de la mort de Sirius, Harry, continua-t-elle. Quoi qu'en dise Dumbledore, j'ai été très lâche. J'aurais pu tout arrêter il y a très longtemps changer de camp, révéler les plus sinistres secrets de Tom à l'Ordre et sauver de nombreuses vies. Sirius avait raison sur toute la ligne, j'ai été aveuglée et je me suis cachée derrière ce que je croyais être des principes et des valeurs afin de ne pas perturber ma petite existence. J'aimais Tom, j'aimais Walburga et la famille que j'ai trouvé en découvrant le monde sorcier. Dès mon arrivée à Poudlard, les Serpentard se sont empressés de faire mon éducation sur le Sang, mais je ne pouvais m'empêcher d'aimer mes parents Moldus malgré tout. Alors cessez de vous en vouloir, la faute ne vous incombe pas.
- Si je n'avais pas été aussi stupide et n'avais pas cru à cette vision, rien de tout ça ne serait arrivé, lâcha amèrement Harry.
- Vous n'êtes pas le premier à vous être laissé abuser par Tom, répondit-elle avec un petit sourire triste. Sirius est venu vous protéger vous et vos amis de son plein gré, parce qu'il vous aime et veut que vous viviez. Que vous viviez heureux. Considérez sa mort comme l'un des nombreux dommages collatéraux de la renaissance des Ténèbres. Comme son frère. Comme toute la famille Black et ceux qui ont un jour fait barrage de leur corps, chacun à leur manière, afin de préserver ce qu'ils pensaient juste pour notre société.
- Son frère ? interrogea Harry. Regulus ? Je croyais qu'il était devenu Mangemort ?
- En effet. Mais il a vite déchanté en se rendant compte de la dure réalité des choses. Il s'est retourné contre ces croyances et a fini par porter un coup fatal à son Maître. Un Serment Inviolable m'empêche de vous en dire plus. Mes souvenirs sont là pour vous éclairer là où je ne peux le faire de vive voix.
- Un éclair de compréhension traversa soudain le visage de Harry.
- La falaise ! s'exclama-t-il. Votre souvenir s'est brouillé lorsque vous et Jedusor êtes entrés à l'intérieur.
- Le regard intense de Lvov lui confirma ses dires.
- Le professeur Dumbledore a déjà beaucoup réfléchi à la question. Je suis certaine qu'il vous fera part de ses réflexions en la matière. Vous êtes l'Elu, après tout.
Harry la regarda d'un air embêté.
- Vous croyez vraiment à cette histoire d'Elu ?
- Maintenant que je vous ai rencontré, j'en suis persuadée. Ne vous sous-estimez pas, Monsieur Potter.
Harry fixa le sol et rentra un peu les épaules. Un poids de plus. De nouveaux espoirs à porter. Il sentit alors quelque chose de très doux effleurer son esprit, répandant une chaleur réconfortante dans tout son corps, le détendant immédiatement.
Il leva des yeux reconnaissants vers Lvov.
- Mon rôle s'achève ici, murmura-t-elle. Vous devriez aller retrouver vos amis, vous avez besoin de leur soutien. Vous serez seul devant Tom, mais n'oubliez pas ceux qui se battent derrière vous.
Elle le regarda s'éloigner vers le château. Il était apte à débarrasser le monde de Tom, elle aussi en était désormais convaincue. Elle ferait tout pour l'aider. Absolument tout.
Pour la première fois depuis longtemps, ses yeux pétillèrent et un véritable sourire étira fugacement ses lèvres.
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Le lendemain, aux premières lueurs de l'aube, un cri déchira le calme du château endormi. Rapidement, de nombreux élèves encore en pyjama se précipitèrent vers origine du bruit, dans les cachots.
Dans une salle désaffectée, Severus Rogue, serrait contre lui un corps de femme inanimé. Sa robe et ses doigts étaient tâchés d'encre, la chaise sur laquelle elle semblait s'être assise précédemment était renversée. Une plume brisée gisait à côté d'un bout de parchemin posé sur le bureau.
Après sa mère et Lily, la dernière femme de sa vie venait de le quitter.
Arrivant d'un pas pressé suivi de près par le professeur Slughorn, Dumbledore congédia les élèves, retenant Harry d'un regard. Coupé du monde, Rogue laissait échapper de petits gémissements d'animal blessé, se balançant liturgiquement d'avant en arrière, la femme dans ses bras. Dumbledore posa une main réconfortante sur l'épaule de Rogue puis, le laissant aux bons soins de Slughorn, se saisit du parchemin. Il sembla le lire plusieurs fois en silence, fronçant les sourcils, puis le tendit à Harry.
- Nous pourrons dorénavant compter Olga Lvov parmi ceux qui ont donné leur vie afin de détruire Lord Voldemort.
Harry lu à son tour.
« Pas de tombe pour la catin du Seigneur des Ténèbres, dans le lac, avec les autres. »
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C'est finit. J'espère vous avez apprécié me suivre, moi j'ai adoré écrire cette histoire et je réfléchi en ce moment même a un nouveau projet de romance-pas-romantique Jedusorienne. Je vous remercie énormément, vous, lecteurs qui m'avaient lu avec fidélité et encouragée (ou pas d'ailleurs), c'est pour vous que j'ai écrit cette fiction, alors un immense merci.
Je fais un édit pour vous poster des explications, vu que l'on m'en a demandé :
Cette fin est abrupte, mais je n'imaginais pas cette histoire finir d'une manière douce. Olga est morte parce qu'elle était devenue inutile, voire dangereuse. Après avoir donné tous ses souvenirs à Dumbledore pour faire avancer son enquête sur le passé de Tom, elle aurait plus été un poids qu'autre chose dans la bataille qui se profile : elle ne sait pas faire de magie et Voldemort aurait retourné Poudlard pour la récupérer. Elle a donc préféré, en plus de les avoir mis sur la piste de la caverne, leur donner un dernier indice sur les dangers du lac qui se trouve à l'intérieur. Le Fidelitas l'a empêché de l'écrire clairement mais elle est allée trop loin, il l'a tuée quand même. J'ai toujours pensé que Dumbledore ne pouvait pas avoir tout trouvé tout seul, aussi doué soit-il, qu'il avait forcément reçu une aide extérieure à un moment où à un autre. J'ai essayé d'intégrer mon personnage le plus fidèlement au canon : l'enseignement de Severus etc, qu'en pensez-vous ?
On m'a également demandé ce que deviennent ses enfants : son dernier fils est né environ quatre ans avant la chute de Voldemort, il a donc une vingtaine d'année au moment de l'épilogue. Tous les trois sont donc grands et n'auront aucun problème pour se débrouiller. Ayant fait leur études à Durmstrang, ils y resteront et feront leur vie en Europe de l'Est, loin de l'horrible réputation de leur père.
Et vous savez ce qui me ferait énormément plaisir ? C'est que tous mes gentils lecteurs (les méchants aussi, je ne fais pas de discrimination) me laissent ne serait-ce qu'un tout petit mot pour ce dernier chapitre.
Merci, bises et à une prochaine histoire !
Alix