Disclaimer: Cette histoire utilise des personnages appartenant à JK Rowling et n'est pas utilisée à des fins commerciales. Elle a été écrite par RobSt en anglais, je ne suis que le traducteur (avec la permission de l'auteur)
Chapitre 1 : une affaire en séquestre
« Dumbledore, vous ne pouvez pas faire ça. Je les ai observés toute la journée. Vous ne pourrez pas trouver une famille si différente de nous. Et ils ont cet enfant, je l'ai vu taper sa mère lorsqu'ils remontaient la rue en réclamant des sucreries. Et vous dites qu'Harry Potter doit venir vivre ici ! »
« C'est le meilleur endroit pour lui », dit fermement Dumbledore. « Sa tante et son oncle seront capables de tout lui expliquer lorsqu'il sera plus âgé. Je leur ai écrit une lettre ».
« Une lettre ? » répéta le professeur McGonagall avec une voix faible, s'adossant contre le mur. « Vraiment, Dumbledore, vous pensez pouvoir tout expliquer dans une lettre ? Ces gens ne vont jamais le comprendre ! Il sera célèbre – une légende - je ne serai pas surprise que ce jour soit connu comme le jour de Harry Potter – il y aura des livres sur lui – chaque enfant de notre monde connaîtra son nom ! »
« Précisément », dit Dumbledore, son regard la fixant avec sérieux au dessus de ses lunettes en forme de demi-lune. « Cela serait suffisant pour monter à la tête de tout enfant. Célèbre avant de pouvoir marcher ou parler ! Célèbre pour quelque chose dont il ne se souvient même pas. Ne pouvez-vous pas voir à quel point il sera mieux ici, à grandir loin de cette vie jusqu'au jour il sera assez grand pour comprendre ? »
Le professeur McGonagall ouvrit la bouche, réfléchit, hésita, puis dit : « oui – oui bien sûr vous avez raison. »
Après avoir pris l'enfant des bras massifs d'Hagrid, Dumbledore et McGonagall se penchèrent au-dessus du paquet de lange. A l'intérieur, à peine visible, il y avait un petit garçon, presque endormi. En dessous d'une touffe de cheveux noirs, sur son front, on pouvait voir une étrange cicatrice, en forme d'éclair.
_ « Est-ce-là que … ? » chuchota le professeur McGonagall.
_ « Oui », répondit Dumbledore. « Il gardera cette cicatrice à jamais. »
_ « N'y pouvez-vous rien Albus ? »
_ « Même si je le pouvais, je ne le ferai pas. Les cicatrices peuvent être parfois utiles. J'en ai une moi-même sur mon genou gauche, une reproduction parfaite du réseau souterrain de Londres. »
Et sur ces derniers mots, le destin d'un jeune enfant fut scellé. N'est ce pas ?
Le moment que Pétunia appréciait le plus, c'était en début de matinée avant que les deux hommes de sa vie ne se lèvent. C'était sa seule chance de lire les potins du Daily News tout en buvant tranquillement sa première tasse de thé. Ce n'est seulement qu'après ce petit rituel qu'elle commençait à préparer le grand petit déjeuner que ses hommes réclameraient. C'était sa façon habituelle de commencer la journée et Pétunia détestait que quelque chose interfère avec sa vie au combien normale.
Découvrir un bébé sur le perron de sa porte lorsqu'elle se pencha pour attraper le journal du matin n'était certainement pas une chose considérée comme normale. Et le fait que le bébé ait dans sa petite main une lettre adressée à Mme Pétunia Dursley lui fit aussitôt comprendre qu'il ne pouvait pas y avoir d'erreur et que l'enfant avait été délibérément laissé devant la maison au 4 Privet Drive.
Le frisson que Pétunia ressentit dans tout son corps n'était pas seulement dû au froid matinal de cette fin d'année. Non, le fait que ce bébé ait pu survivre ici, et passer inaperçu aux yeux du livreur de journal et du laitier lui rappela désagréablement quelque chose qu'elle essayait en vain d'oublier. Les informations sur ces chouettes qui se comportaient de façon étrange et ces étranges éclairs de lumière dans le ciel commencèrent à faire comprendre à cette jeune femme au foyer que seul une chose cataclysmique survenue dans le monde de la magie avait pu faire surgir cet enfant ici. Et les yeux de Lily qui la fixaient depuis ce visage de bébé ne lui laissèrent aucun doute quant à l'identité du nourrisson.
Pétunia ne voulait pas prendre l'enfant des Potter dans son foyer, mais quel autre choix avait-elle ? Si elle le laissait là, alors les voisins finiraient par remarquer quelque chose, et elle ne voulait pas que cela se sache.
Vernon fut réveillé par l'absence de l'odeur matinale du bacon, ce qui l'informa que quelque chose n'allait pas avec sa femme. Et quand il la vit arriver avec une lettre dans sa main, Vernon sut avec certitude que quelque chose dérangeait vraiment sa femme et il chercha ses lunettes.
Après avoir lu les mots sur l'étrange papier, Vernon se leva d'un coup.
_ « Qui sont donc ces bâtards qui pensent pouvoir nous laisser leur gamin non désiré sur le perron de notre porte !? Attendent-ils donc que nous rattrapions leurs erreurs ? Je suis désolé pour ta sœur Pétunia, mais nous n'élèverons pas leur enfant. Nous allons le rendre et leur expliquer que nous ne voulons pas de ce petit monstre »
C'était une Pétunia très nerveuse qui répondit à son mari énervé « La lettre dit que tant que l'enfant vivra ici, toute notre famille sera protégée. Ne devrions-nous pas pour Dudley… »
Son mari lui coupa la parole : « Ce ne sont que des ramassis, destinés à nous faire croire qu'accepter l'enfant est la meilleure chose à faire. Si notre famille est en danger, alors nous appellerons la police. Je préfère leur faire confiance à eux plutôt qu'à des gens sans scrupules qui laissent des enfants devant des portes en novembre. »
_ « Mais Vernon, où allons nous le rendre ? Dans un orphelinat ? »
_ « Cet enfant sera mieux auprès des siens, ne disais-tu pas qu'ils avaient une sorte de gouvernement ? »
_ « Si, mais je n'ai pas la moindre idée d'où il se trouve. J'ai visité un jour un endroit appelé ''Rue de traverse'' lorsque Lily a eu onze ans, mais je n'y suis jamais retourné. »
_ « Alors c'est ce que nous ferons. J'irais là-bas et donnerai l'enfant à la première personne respectable que je verrai. Remets la lettre dans l'enveloppe et je leur donnerai aussi. Je veux prendre mon petit-déjeuner d'abord. »
Pétunia reconnaissait un ordre quand elle en entendait un et se dépêcha de descendre les escaliers pour aller dans la cuisine. Pendant qu'elle préparait le petit-déjeuner elle réfléchit aux implications que soulevait la présence du petit Potter dans son séjour. Lily était morte. Elle essaya de comprendre pourquoi cette nouvelle ne la touchait pas plus que ça et trouva finalement une réponse. En ce qui concernait Pétunia, la fille qu'elle connaissait sous le nom de Lily Evans avait commencé à mourir le jour où cette petite rousse était partie en train pour l'Ecosse. Lily était morte définitivement pour elle, le jour où elle avait proclamé que Vernon Dursley n'était pas assez bon pour être le mari de Pétunia Evans. Et Pétunia ne tira aucun confort à la pensée que c'était le propre mariage de Lily qui avait apparemment été la cause de sa mort à l'âge de vingt-et-uns ans.
Vernon était d'une humeur massacrante. Il avait remonté l'allée du Chaudron Baveur au moins une douzaine de fois et tout ce qu'il avait, c'étaient des pieds endoloris. Ce n'était pas exactement vrai, son bras était lui aussi endolori par le poids de l'enfant qui y reposait. Vernon avait vu plusieurs personnes qu'il considérait comme « monstrueux », mais ils semblaient tous disparaître dès qu'il ne les regardait plus. Il avait essayé de rester concentré, mais chaque fois quelque chose attirait son attention juste avant qu'ils ne disparaissent.
L'enfant avait commencé à gémir mais Vernon avait une solution venant de sa famille pour y remédier, sa mère ne jurait que par ça et cela avait fonctionné sur son propre enfant. Il plongea l'un de ses gros doigts dans un petit pot de miel et l'enfant se calma aussitôt, et il semblait tant apprécier ce goût qu'il ne lâchait plus la main de son oncle.
Soudainement Vernon pu voir le vieux bar décrépi, exactement là où sa femme avait dit qu'il serait. Il n'avait jamais vu de sa vie un bâtiment aussi peu chaleureux, mais c'était le seul moyen de se débarrasser de ce parasité accroché à son doigt. Il baissa donc la tête en entrant dans le Chaudron Baveur.
Pétunia lui avait qu'il devait traverser tout le bar et s'arrêter devant un mur en brique qui lui permettrait de rentrer sur le Chemin de Traverse, là il devrait attendre que quelqu'un lui ouvre le chemin. Les peurs de Vernon de se faire repérer étaient complètement infondées puisque même si un éléphant était entré dans le bar, personne n'aurait, ne serait-ce que cligné un œil. Toute la place semblait être le point de rendez-vous pour une sorte de célébration, oui, une célébration d'un événement qui avait dû se produire un ou deux jours auparavant.
Il n'eut pas de mal à suivre une jeune famille vers le fond du bar pour atteindre sa destination. Puis Vernon se retrouva, dans ce qu'il aurait appelé, la capitale des monstres. Cela le dérangeait grandement puisqu'il avait promis à Pétunia qu'il laisserait l'enfant à quelqu'un de respectable. Mais il avait beau essayer, il ne pouvait pas trouver une seule personne qui convenait à sa propre définition de ce mot. Il venait de dépasser un marchand de glace lorsqu'il aperçut un immense bâtiment en marbre blanc. En découvrant que cet endroit était une banque, il fut persuadé que sa décision était la bonne. Il grimpa les marches vers cet édifice qui lui apparaissait vraiment très respectable.
Le choc qu'il reçu en y entrait eu presque raison de lui et il dût se retenir de prendre ses jambes à son cou. Oui, ces créatures n'étaient définitivement pas humaines, mais cet établissement semblait réellement être une banque. Il y avait des guichets devant lesquels des personnes attendaient d'être servies. Ce qui surprit Vernon, c'était que contrairement aux clients qui eux étaient habillés de façon loufoque, les créatures, elles, au moins savaient s'habiller correctement. Elles portaient toutes un costume trois pièces avec de petites cravates ou un nœud papillon. Il pouvait faire abstraction des larges dents ou des oreilles en pointes. Toute personne vêtue d'un costume ne pouvait pas être si mauvaise que ça.
Vernon lui-même portait après tout un costume, repassé et propre. Lorsque son tour arriva d'être servi, la petite créature ne le regarda pas même ce qui constitua pour Vernon un manque flagrant de politesse et de relations commerciales.
_ « Que voulez-vous ? »
Vernon pensa que ce serait facile, il était habitué à utiliser sa grande taille pour dominer toute personne étant plus petite que lui, c'était à dire tout le monde. Décidant d'aller droit au but, il releva la tête et dit : « Je veux déposer quelque chose ». Puis il déposa en effet l'enfant et la lettre sur la table. Vernon, tout sourires, ne remarqua pas les deux gardes gobelins qui prenaient position derrière lui, en attendant un signe de leur collègue pour passer à l'action.
Les noms de Potter et de Dumbledore indiqués sur la lettre signifiaient que cette affaire devait passer par une plus haute autorité qu'un simple guichetier de banque. La petite créature sortit une petite pancarte qu'elle accrocha et sur laquelle il était indiqué « fermé » avant de sauter de sa chaise, la lettre toujours dans ses mains griffues. Vernon n'eut pas d'autre choix que d'attraper le bébé et de le suivre.
Barchoke s'occupait lui-même de la gestion des comptes et propriétés des Potter. Depuis que des sorciers avaient décidé que leur testament ne serait pas lu, il avait prévu de s'assurer que toute personne voulant avoir accès aux propriétés Potter serait refusée. Il était en train de se demander ce qu'il allait faire à propos de l'héritage que James et Lily avait prévu pour leur fils lorsque quelqu'un frappa à la porte avant d'entrer.
Il lisait la lettre dans sa main tout en étudiant l'homme assis devant de lui. Cet humain aussi gros qu'une baleine avait jeté le dernier rejeton de la maison Potter sur son bureau comme s'il n'avait été qu'un tas de linge sale. Le gobelin écarta les langes dans lesquels se trouvait Harry pour l'observer. Une petite menotte surgit aussitôt pour attraper son doigt lorsque ses yeux dorés rencontrèrent celui vert de Harry, yeux qu'il avait clairement hérité de sa mère. Le gobelin ne pouvait pas non plus ne pas voir la cicatrice en forme d'éclair sur son front.
_ « Puis-je savoir pourquoi vous avez emmené cet enfant ici ? »
Vernon appréciait l'opulence du bureau dans lequel il se trouvait. Il avait décidé de se montrer parfaitement honnête avec la créature.
_ « Je ne savais pas où je pouvais l'emmener. C'était soit ici, soit dans un orphelinat, mais je me sentirai mieux s'il était élevé parmi les siens. Je ne sais pas comment arranger cela, ce qui explique pourquoi je l'ai emmené dans votre banque ».
Le gobelin ne pouvait pas rater le ton dégouté de l'humain lorsqu'il avait dit « auprès des siens ». Barchoke avait entendu cette phrase prononcée par des sorciers toute sa vie. Le guichetier Griphook lui avait aussi dit que ce tas informe qu'il avait devant lui était plus arrogant que n'importe quel sang-pur qu'il avait rencontré, bien sûr, tout cela n'avait pas été dit en anglais.
Les gobelins avaient fait abstraction de ce fait durant des générations parce que rien n'était plus important que les trésors à leurs yeux et ce soi-disant gardien d'Harry Potter venait d'en déposer un insoupçonné sur son bureau. Barchoke avait besoin de plus d'informations avant de prendre une décision
_ « Le Sorcier qui a signé cette lettre est la figure la plus puissante du monde magique britannique. Si Gringott essayait de placer Harry Potter dans une famille sorcière, Dumbledore le retirerait immédiatement et le placerait de nouveau dans votre famille ».
Vernon parut résigné mais aussi profondément agacé par cette complication.
_ « Bien, je vais donc le laisser à l'orphelinat. Je pense toujours qu'il serait mieux s'il était auprès de gens de son espèce, mais cela ne va pas m'empêcher de dormir la nuit. Je refuse que mon fils grandisse auprès de ce monstre qu'il reste dans notre foyer n'est tout simplement pas une option que je suis préparé à accepter. »
Barchoke savait que le fait que ces moldus ne comprennent pas le sens de « protection » telle que décrite par Dumbledore dans lettre, n'était en aucun cas sa faute. Il n'avait plus qu'une dernière question : « Votre femme est-elle d'accord avec cette décision ? »
La réponse de Vernon ne laissa planer aucun doute :
_ « J'en suis sûr à 100%. Notre priorité absolue est notre fils et rien ne se mettra en barrière de notre route ».
Barchoke s'adossa au fond de sa chaise, ses longs doigts reposant sur la table devant lui. Il semblait être d'un calme absolu, pourtant son esprit fonctionnait à toute vitesse. Il savait parfaitement que les pensées radicales qui lui trottaient dans la tête pouvaient le conduire à l'échafaud, pourtant il commençait lentement à penser à un plan fou. Le simple fait de mentionner cette idée à son directeur signifiait que sa vie ne serait jamais plus la même, mais il pensait aussi à tous les bénéfices qui contrebalançaient les risques.
_ « Mr. Dursley, il y a peut-être quelque chose que je puisse faire pour vous aider, mais pour cela je dois parler avec le directeur de la banque. Puis-je vous offrir quelques rafraichissements en attendant ? »
Quand le thé, le lait et le sucre apparurent sur la petite table, Vernon s'apprêtait à refuser poliment, mais lorsque des biscuits surgirent également, la tentation fut trop grande et Vernon accepta rapidement la proposition de son hôte.
Barchoke réfléchissait déjà à la façon dont il allait proposer au directeur de la banque le plus grand pari que la banque de Gringott et son peuple allait prendre depuis des siècles, sachant déjà que Ragnok serait déjà de mauvaise humeur puisqu'il n'avait pas pris de rendez-vous. En ce moment, Barchoke pensait que ses chances étaient maigres. Soit il gagnait, soit sa tête allait tomber.
Le manager des comptes des Potter sentit un frisson alors qu'il terminait son speech, Ragnok était trop calme. L'explosion attendue arriva enfin :
_ « Vous voulez plonger la nation gobeline dans une guerre pour un enfant humain ? Je pense que vous avez perdu la tête et je ne suis pas loin de donner un ordre pour que cela le soit de manière permanente. Que croyez-vous que le ministère fera lorsqu'il découvrira que nous avons l'enfant qu'ils appellent tous l'enfant-qui-a-survécu and qu'ils pensent être leur sauveur ? »
_ « Avec tout mon respect, Monseigneur, je ne pense que le ministère sera impliqué dans cette histoire. Dumbledore a bloqué la lecture du testament des Potter et a dit au Magenmagot que l'enfant était en sécurité. Il ne voudra certainement pas admettre en public qu'il a menti. Si cela sa savait que le chef des sorciers avait laissé l'héritier des Potter devant une maison moldue, il pourrait y avoir un tel scandale que cela signifierait sa chute. » Barchoke considéra le silence du directeur comme une permission de continuer à parler.
_ « Après les évènements de la nuit dernière, il ne peut y avoir aucun doute que cet enfant est celui de la prophétie. Si Harry Potter était élevé par des gobelins, cela serait un coup épique pour notre race et nous fournirait une opportunité en or pour installer des valeurs gobelines chez un sorcier destiné à de grandes choses. Nous aurons mis Dumbledore au pied du mur lorsqu'il ira à Poudlard à l'âge de onze ans. Je voudrais également que nos guérisseurs examinent la cicatrice qui semble suinter de magie noire. »
Il pouvait voir que cela commençait à intéresser le directeur, mais la prochaine question montra qu'il n'avait toujours pas convaincu Ragnok que cette affaire pouvait être bonne pour la nation gobeline : « Même sans le soutien du ministère, Dumbledore pourrait toujours nous causer beaucoup d'ennuis. Comment proposez-vous de gérer le vieux sorcier ? »
C'était le plus gros des problèmes. Les prochaines minutes allaient déterminer s'il allait quitter la pièce avec sa tête toujours attachée à ses épaules. « Cette lettre donne la responsabilité d'Harry Potter à ses parents moldus. » Ragnok approuva, de plus en plus impatients, c'est pourquoi Barchoke accéléra son discours : « J'ai prévu de proposer un accord en séquestre ce qui nous évitera tout problème juridique ».
Barchoke apprécia le silence qui s'en suit. Puis il fut rassuré en entendant le profond rire de Ragnok. « C'est vraiment cruel mon ami. Couper l'herbe légalement sous les pieds de Dumbledore. J'approuve ! » Barchoke aurait presque sauté de joie mais son entraînement pris le dessus et il se redressa fièrement. Cependant le prochain commentaire du directeur le surprit : « Va et arrange la situation de notre jeune corbeau – ou plutôt, non, maintenant nous l'appellerons le vieux corbeau. »
Ragnok riait de sa propre blague et seul un gobelin stupide n'aurait pas ri avec le directeur. « Va et prépare le séjour du vieux corbeau pour les dix prochaines années et fait en sorte qu'il apprenne les coutumes du notre peuple. Vous comprenez bien entendu que je vous tiens personnellement responsable pour le succès de ce projet ? »
Barchoke approuva rapidement et remercia le directeur pour cette opportunité avant de sortir aussi vite que possible. Le fait que Ragnok lui même avait nommé l'enfant ajouterait un niveau de protection auquel Barchoke n'avait pas pensé lorsqu'il avait eu cette idée d'un sorcier élevé comme un gobelin – car Harry allait besoin de toute l'aide qu'on pouvait lui accorder.
Barchoke lui même avait été touché par une tragédie lorsque son grand amour était morte à la suite d'une grossesse difficile et avec des complications. Et le fait que son fils soit mort moins de vingt-quatre heures après était une double tragédie. Et le fait qu'il s'agissait de leur premier enfant avait complété la misère qui s'était abattue sur lui, comme le jeune Harry, Barchoke était le dernier de sa lignée. Il y avait bien quelques cousins éloignés qui espéraient hériter de quelque chose à sa mort, mais seulement s'il ne relevait pas le défi de battre ces lâches en duels avant la fin. Au moins, s'ils le battaient, ils pourraient dire qu'ils avaient mérité cet héritage.
Le jeune Harry Potter avait touché bien plus que son doigt dans son bureau. Il y avait un autre enfant aimé destiné à la misère parce que sa mère était morte prématurément, sauf si Barchoke faisait quelque chose pour y remédier. Son clan s'était occupé des finances de la Maison Potter depuis des générations, il faisait donc juste quelque chose d'un peu plus poussé que ses ancêtres. Si les choses se passaient comme il l'avait prévu, Harry Potter serait adopté comme son propre fils jusqu'à ce que l'enfant soit assez vieux pour prendre ses propres décisions.
Vernon se demandait si prendre un cinquième biscuit était déraisonnable lorsque son hôte rentra dans son bureau. Il commençait à apprécier la façon insensée de ces créatures pour le business, il n'y avait pas de temps perdu sur des discussions sans intérêts sur le sport ou le temps.
_ « Mr Dursley, avez-vous déjà entendu parler d'un accord en séquestre ? » Comme prévu, cette question fut répondue à la négative, le banquier gobelin expliqua donc le concept. « Comme vous le savez déjà, Gringott est fondamentalement une banque. Une affaire dite en séquestre signifie qu'une somme d'argent ou une propriété est gardée par une tierce personne jusqu'à ce que certaines conditions particulières soient accomplies. Je propose donc un accord entre les Dursley et la Maison Potter avec les gobelins agissant comme banquiers, c'est à dire s'occuper de la propriété jusqu'à que les conditions prédéterminées soient accomplies. En tant que gestionnaire des Potter, ma signature suffira jusqu'à ce que Harry soit plus âgé. »
Vernon n'était pas sûr de comprendre ce qui lui était proposé et voulait être certain de tout comprendre avant de prendre la moindre décision.
_ « Est-ce que ce sale gamin peut être considéré comme une propriété et quelles en seraient les conditions ? »
Barchoke devait vraiment garder son clame devant le manque de respect du moldu envers l'enfant. Comment une personne pouvait traiter un bébé avec tant de haine dépassait la compréhension du gobelin.
_ « Selon les lois magiques, les enfants et les épouses sont souvent considérées comme une propriété du sorcier, cela ne causera pas de problèmes. Quant aux conditions, je pense que nous devrions les définir d'une manière aussi simple que possible afin d'éviter que d'autres personnes en fassent une autre interprétation que celle que nous voulons. »
Vernon était bien entendu d'accord pour faire les choses aussi simplement que possible, du moment qu'il pouvait partir d'ici sans cet enfant entre les bras.
_ « Je pense qu'il est sans danger d'admettre que si vous et votre femme ne voulez pas de cet enfant, c'est qu'il est probablement un sorcier ». Vernon approuva, Barchoke lui proposa donc la part de leur accord. « Si le destin décrète que cet enfant n'est pas un sorcier il reviendra dans votre famille pour être élevé avec votre fils. Si, cependant, Harry Potter est un sorcier, alors l'accord en séquestre agira de telle sorte que Gringott sera responsable de lui jusqu'à ce que le garçon soit assez âgé pour représenter la Maison Potter. »
Cela semblait être exactement ce qu'il voulait mais Vernon était déterminé à revérifier deux fois tout ce qui été écrit. « Donc, à moins qu'il ne soit normal, notre famille n'aura plus jamais à le revoir ? »
Barchoke lui donna la confirmation dont il avait besoin. « Cela résume parfaitement ce que dit le contrat, bien que je doive insister sur le point qu'il est impératif que votre femme signe également ce contrat. »
Puisque lui et Pétunia étaient certain que ce rejeton était un monstre, cela serait parfait pour eux. « Ce ne sera pas un problème. Combien de temps cela prendra-t-il avant que les papiers ne soient prêts ? »
Il avait à peine fini sa phrase que le banquier qu'il avait rencontré précédemment n'entre dans le bureau avec un parchemin dans ses mains. Vernon quitta Gringott en pensant que les banques normales prenaient trop de précaution pour être polies et ne faisaient pas assez attention à leur business. Lorsqu'il bifurqua vers le bar, il prit pitié des pauvres banquiers gobelins qui devaient servir des monstres toute la journée.
Les guérisseurs étaient extrêmement en colère et Barchoke partageait pleinement leur avis après avoir entendu leur diagnostique. Ils étaient rageurs du fait que cet enfant n'ait pas été soigné. Pire encore, ce traitement semblait être délibéré. S'il n'avait pas été soigné pendant un certain temps, les dommages auraient été encore plus sérieux et il aurait été impossible d'enlever cette chose horrible de l'enfant. Lorsque les guérisseurs demandèrent un cochon pour accueillir à la place de l'enfant cette abomination, Barchoke sut que c'était son devoir d'avertir son directeur. Le gestionnaire des Potter pouvait dire sans aucun doute qu'il n'y aurait pas de rire durant cette réunion.
Le fait que le Seigneur des Ténèbres soit tombé si bas en utilisant cette terrible forme de magie ne dégoutait pas seulement Ragnok, non il en vint à la conclusion que toutes les voutes de Gringott devaient être inspectées dans le cas où une autre de ces erreurs de la nature existent encore. Il n'était également pas impossible qu'Albus Dumbledore ait bientôt quelques problèmes bancaires… Ce qui était inconcevable pour le gobelin était que l'Enchanteur-en-Chef ait pu de ne pas voir la magie noire qui irradiait de la cicatrice de l'enfant, l'ignorer délibérément était tout à fait criminel. Pour un gobelin, commettre un crime contre un enfant était la plus vile des choses.
Albus ne pouvait plus ignorer davantage les informations – ou plutôt le manque d'informations que les instruments placés dans les barrières autour de la maison où vivait le petit Potter devaient lui fournir. Il avait reporté cette confrontation mais maintenant que les enfants étaient en sécurité dans le Poudlard Express en route pour leurs vacances de Noël, le directeur n'avait plus aucune excuse. Il était temps pour lui de rendre une autre visite à Privet Drive.
C'était un Dumbledore invisible qui fit une petite promenade à Privet Drive, il voulait s'assure que ses instruments n'avaient pas de dysfonctionnement avant de déranger les Dursley. Sa baguette confirma bientôt l'information que ses instruments à Poudlard lui disaient, il n'y avait pas de barrières magiques autour de la propriété. Albus décida d'espionner un peu.
Regardant à travers la fenêtre, il vit Pétunia jouer sur le sol avec son gros fils, pendant que son mari était assis dans un énorme fauteuil et gardait sa tête plongée dans le journal. Albus était atterré de ne pas voir Harry dans cette scène. Il semblait que son seul moyen de découvrir la vérité était d'entrer dans la maison. Il eut la politesse de sonner à la porte, attendant ensuite que quelqu'un lui réponde.
Pétunia était abasourdie lorsqu'elle ouvrit la porte, elle venait juste de se rappeler qu'il était bientôt Noël et pas Halloween quand le nain de jardin de six pieds et demi parla :
_ « Bonsoir Mme Dursley. Mon nom est Albus Dumbledore, pourrais-je échanger quelques mots avec vous à propos de votre neveu, Harry Potter ?
Dès qu'elle entendit le nom Dumbledore, Pétunia essaya de lui refermer la porte au nez, mais malheureusement, pour une raison inconnue, la porte refusa de bouger.
_ « Harry Potter ne vit pas ici et nous ne savons pas où il est ».
Un grand « QUOI ! » surgit de la bouche du sorcier. Vernon avait commencé à se lever dès qu'il avait entendu le nom de Dumbledore, maintenant il se précipitait vers le hall d'entrée pour affronter ce sorcier qui l'embêtait tellement.
_ « Ma femme dit vrai, le monstre ne vit pas ici. Pensiez-vous vraiment que vous pouviez larguer le rejeton ici, sans une explication et que nous allions l'accepter ? Vous devez avoir l'habitude de faire des affaires avec les mauvaises personnes, nous, en tant qu'honnêtes et décents travailleurs ne pouvons pas accepter cette situation ».
Albus avait de plus en plus de mal à accepter la situation lorsqu'il arriva à dire : « Mais j'ai laissé une lettre… »
Vernon avait toujours eu un caractère bien trempé et cet idiot ne faisait que mettre de l'huile sur le feu. « Pensiez-vous honnêtement qu'inclure une lettre pouvait faire amende honorable pour avoir déposer un bébé devant la porte d'une maison ? Vous monsieur devez partir et vous trouvez un travail de Père Noël, peut-être que les enfants pourraient accepter la camelote que vous refilez, mais les Dursley ne le feront jamais. »
Albus tenait ses lunettes d'une main, pendant que son autre main grattait son nez. « Où le garçon ? Qu'avez-vous fait de lui ? »
Vernon était plutôt fier de la solution qu'il avait trouvait, il ne voyait pas l'intérêt de la cacher à ce monstre. « J'ai négocié un contrat, Pétunia l'a igné et il devenu brillant juste avant de disparaître. On m'a dit que cela se produirait si c'était légal et définitif, et heureusement nous n'aurons plus jamais à revoir ce sale gosse. »
Alors que le moldu repensait à ce matin très particulier, Albus revivait ce moment en utilisant la légimancie. « Les gobelins ont contrôle sur Harry Potter, est-ce-que vous réalisez ce que vous avez fait ? »
Vernon n'allait pas rester là à se voir critiquer : « Hey ! Vous êtes celui qui l'avez laissé devant notre maison au milieu de la nuit. Au moins, moi j'ai essayé de faire l'effort qu'il grandisse auprès des siens ».
Albus était content d'avoir enchanté cet endroit car leur discussion devenait de plus en plus bruyante et il semblait évident qu'Albus ne serait invité à entrer. « Comment pouvez vous penser que les gobelins sont « les siens » ? N'avez-vous pas lu la partie de la lettre qui disait que tant qu'Harry vivait aussi, votre famille serait protégée ? »
Vernon devint encore plus bruyant : « Que vous soyez petits ou grands, vous êtes tous des monstres pour moi ! Et non, nous n'avons pas cru à cette foutue protection que vous essayez de nous vendre. »
Ce moldu fou furieux avait donné à Albus une énorme migraine, le soucis était maintenant de récupérer Harry Potter. Il décida de les quitter non sans leur lancer un commentaire acerbe : « Un jeune couple avec un enfant, du même âge que vous a récemment été torturé jusqu'à la folie. Ils sont peut-être techniquement en vie mais cette jeune mère ne pourrait jamais tenir son enfant dans ses bras. La protection que vous auriez acquise en gardant Harry aurait évité que qu'une telle chose se produise avec vous. » Il entendit un cri de terreur venant de Pétunia et pensa que cette garce l'avait bien mérité. Comment quelqu'un pouvez abandonner son unique neveu ?
_ « Je vais partir maintenant et je vous souhaite un joyeux Noël, nous espérons seulement que votre famille en connaîtra bien d'autres. »
Dumbledore disparut tout à coup, laissant Pétunia dans les bras de son mari. « Vernon, peut-être aurions nous dû garder le monstre ? Nous aurions pu le maitre dans le placard sous les escaliers… »
_ « Pétunia, le vieil homme essayait délibérément de nous effrayer. Il est juste énervé que nous ayons changé ses plans. »
Ce n'était qu'un maigre réconfort pour la jeune mère. « Mais Dudley… »
_ « Ecoute, profitons de Noël et si tu te sens encore inquiète après le Nouvel An, nous déménagerons. Cela ne me dérangerait pas non plus d'acheter une arme pour leur montrer comment nous protégeons notre famille. »
Vernon put voir la peur disparaître du visage de sa femme, Pétunia réfléchissait surement déjà à comment elle pourrait décorer sa nouvelle maison. La nouvelle maison devrait même avoir un plus grand séjour, ce qui serait l'excuse idéale pour acheter cet écran plat dont il rêvait tant.
Albus s'élança vers le premier guichet de libre à Gringott et demanda à voir le gestionnaire des comptes Potter. Le gobelin en face de lui aggrava encore plus sa mauvaise journée.
_ « Avez-vous un rendez-vous ? »
_ « Non, j'ai pensé.. »
_ « Pourquoi voulez-vous le voir ? »
_ « C'est personnel ce n'est pas utile que vous en sachiez davantage… »
Albus fut une nouvelle fois interrompu. « Qui dois-je annoncer ? »
_ « Je suis Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore, vous avez surement dû entendre parler de… »
_ « Wulfric après Perceval mais avant Brian ? »
Albus approuva, puis se rendit compte que le gobelin ne le regardait même pas, et il se força à dire «oui ».
« D'accord, et le nom de famille est Dumbledore ? Je vais vois si quelqu'un est disponible pour répondre à votre requête. Je vous prie de rester ici. »
Selon l'expérience de Dumbledore, les gobelins étaient aussi peu disposés envers quelqu'un lorsque celui-ci les avait agacé. Il essaya de penser à ce qu'il avait fait pour mériter un tel traitement puis se dit qu'il allait bientôt le découvrir. Quatre agents de sécurité armés de lances l'entourèrent et lui demandèrent de le suivre.
Il était surpris mais aussi enchanté de se retrouver dans le bureau du directeur, au moins il avançait. Enfin, c'est ce qu'il pensait. « Directeur Ragnok, je suis enchanté de vous revoir… »
Le directeur le coupa aussi sèchement que le banquier. « Arrêtons toute cette bouse de dragon, Dumbledore, j'ai de meilleures choses à faire que de rester là et vous écouter dire n'importe quoi. La raison pour laquelle vous êtes là, c'est pour vous remettre ceci. » Albus avait un rouleau tendu vers lui. « C'est une notre expliquant la fermeture de votre voute. Vous avez 24 heures pour récupérer vos biens de la voute Dumbledore avant que nous la scellions. Après ce temps, Gringott ne fera plus jamais affaire avec vous. »
C'était tout à fait inattendu et un très grave problème. Être expulsé de Gringott était une sanction prise uniquement contre leurs plus grands ennemis. « Peut-être y a t-il une erreur ? »
_ « Oh oui, et c'est vous qui l'avez faire. Nous savons maintenant que le Seigneur des Ténèbres n'est pas mort et nous savons aussi comment cela s'est produit. C'est une information qui aurait pu sérieusement compromettre l'intégrité de Gringott et pourtant vous l'avez délibérément caché. »
Albus comprit soudainement ce dont il était question. « En avez-vous trouvé dans les voutes ? Vous devez m'avertir ! »
La réponse de Ragnok fut tranchante : « Oh, maintenant, vous voulez coopérer avec nous ? Je ne vous dois rien. Sortez-le de là. »
Albus était trainé vers la sortie lorsqu'il se souvint : « Attendez, attendez, qu'en est-il d'Harry Potter ? »
Le sourire du directeur fut prédateur. « Envoyez sa lettre de Poudlard à Gringott. Je ferais en sorte qu'il la reçoive. »
Albus fut jeté sans cérémonie de Gringott par les gardes. Le vieux sorcier décida donc de rentrer à Poudlard. Il devrait faire quelques rapides arrangements pour trouver un lieu où placer les objets de sa voute. Albus décida de ne rien dire à personne, être chassé de Gringott était une chose que ses ennemis n'avaient pas besoin de savoir ».
Ses plans concernant Harry Potter était de s'assurer ne verrait rien de la communauté magique de Grande-Bretagne avant l'arrivée de l'enfant à Poudlard. Son plan était toujours viable, même si ce serait un Harry Potter différent qui monterait dans le Poudlard Express. Le seul souci était de savoir à quel point il serait différent et Albus devrait attendre encore dix ans pour le découvrir.