Disclaimer : L'univers de Sherlock Holmes ne m'appartient pas !

Paring : Johnlock

Note : A la base ceci est un OS... Mais en fait, je l'ai écrit en quatre parties, donc je le publie en quatre chapitres ! ^^ (D'ailleurs j'ai été particulièrement inspirée pour le titre... Mh ?) Et comme les parties sont très courte, et que dans ma tête ça reste un OS, je les publie tous les quatre d'un coup ^_^

IMPORTANT (je crois) : En fait l'idée de cette histoire m'est venue après avoir fait une vidéo Johnlock (dispo sur YouTube d'ailleurs, [ ]/watch?v=sbJPyEkIt18 si vous voulez :) ) donc vous allez trouver dans l'histoire des passages du film (de Ritchie, of course) mais pas l'intrigue du tout... Voilà, en gros x)

Enjoy ! :)

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- Le Cauchemar qu'est Mary -

Il faisait sombre, et pour la première fois depuis bien longtemps Sherlock était pris au piège. Il ne voyait pas de sortie de secours, d'échappatoire possible. Il ne parvenait pas à réfléchir assez vite et assez bien pour se sortir de là. Il ne trouvait pas les points faibles de cette femme face à lui. Elle était belle, fine, habillée comme il se devait. Ses cheveux blonds relevés en chignon décent et le visage froid. Hautaine. Elle le regardait de ses yeux acérés et il commençait à manquer d'espace. Il voulut reculer de quelques centimètres au moins, mais il était acculé contre un mur.

-Vous savez que vous rêvez, n'est-ce pas ? Lança Mary de sa voix la plus doucereuse.

Sherlock ne répondit pas mais sa respiration se faisait moins aisée.

-Ici, rien n'est rationnel, continua la projection. Vous êtes face à face avec vous-même, Holmes. Et vous savez que vous ne pouvez rien contre vous.

Il déglutit et chercha une fois de plus une solution pour s'enfuir.

-Il n'y a aucune issue, enchaina la femme comme si elle lisait en lui. Vous êtes là parce qu'au fond de vous vous savez qu'il sera inévitable que John partage un jour plus que mon lit. Vous savez qu'il déménagera sous peu, d'ailleurs il vous l'a dit.

Il n'arrivait pas à détacher ses yeux des siens et il ne parvenait pas à répondre. Il avait comme un nœud dans la gorge. Il savait qu'elle avait raison.

-Vous serez seul, Holmes. Et qu'importe d'être le meilleur, s'il l'on n'a personne pour partager sa vie, n'est-ce pas ? Vous savez que dès que John m'aura épousée, il n'aura plus rien à faire auprès de vous, et vous en avez peur.

Elle se rapprocha, dangereuse. Derrière lui le mur se fissurait. C'était toute la pièce qui tremblait et qui menaçait de s'effondrer.

-Vous êtes… terrifié. TERRIFIÉ !

Le cri le fit sursauter et il se réveilla brusquement alors que dans le salon encombré Watson ouvrait les rideaux en grand.

-Debout, Holmes ! Ordonna-t-il. Il est plus de six heures.

Sherlock retrouvait difficilement la notion du réel. Il se redressa sur les coudes comme il put dans le canapé usé et chercha une pendule des yeux.

-Vous avez promis de dîner avec nous, ce soir, continua son ami en se retournant vers lui le regard réprobateur.

Sherlock frémit mais fit tout pour le cacher. Il n'avait pas la moindre envie de se rendre à ce repas.

-Il vous reste moins de deux heures pour vous rendre présentable, ajouta Watson comme une sentence. Ne soyez pas en retard.

Et il partit en claquant la porte. Et Sherlock détesta ce dîner un peu plus encore.

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Sherlock regarda sa montre. Il lui fallut quelques secondes pour se rendre compte de son geste. Secondes pendant lesquels il se demanda ce qu'il faisait là, et pourquoi Watson tenait tant à ce qu'il rencontre sa fiancée. Mary Morstan… Pourquoi diable Watson était-il allé s'en amouraché de cette femme ? Tout était si simple, avant que son ami et lui-même n'apprennent son existence. Elle venait… tout gâcher. Tout gâcher. Ses yeux se fixèrent sur le cadran et les aiguilles annonçaient vingt heures vingt neuf. Il serait la demie dans trente six, trente cinq, trente quatre…

-Vous êtes en avance, Holmes.

Eux aussi, de tout juste trente trois secondes. Sherlock referma sa montre qui regagna bien vite la poche de sa veste, il eut un sourire crispé.

-Oui, c'est de bon temps.

Son ami sembla amusé mais n'en montra rien. A la place, il se retourna vers sa chère et tendre, de la douceur plein les yeux. Sherlock en aurait régurgité son repas, s'il n'était pas à jeun depuis presqu'une journée entière.

-Mademoiselle Mary Morstan, présenta-t-il dans les formes.

-Enchanté, fit-il en se levant comme le gentleman qu'il savait être. Tout à fait ravi.

Son sourire charmeur et le baisemain qu'il lui offrit firent très doucement rougir la jeune femme. Sherlock trouva cela absolument ridicule. Il y avait quelque chose chez elle qui l'exaspérait. Il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus, mais c'était bien là. C'était… partout. Ça flottait dans l'air, autour d'eux. C'était dans chacun des regards qu'il lui adressait. Elle ne le voyait pas. Sherlock glissa son regard vers son ami et comprit que lui savait. Mais lui savait depuis longtemps que leur rencontre serait ainsi. Il le savait depuis la première fois qu'il lui avait parlé d'elle. Et sans doute avait-il confirmé ses soupçons lors de l'annonce de leurs fiançailles, puis à chaque fois qu'il esquivait ce genre d'entrevues. Ils échangèrent tous deux un regard que Mary ne vit pas. Il en allait pourtant de ce dîner, car son fiancé tentait de convaincre son ami de ne rien faire de stupide. Et Sherlock savait bien qu'il ne pouvait rien promettre. Il lui adressa un sourire détendu, et Watson en aurait soupiré s'ils avaient été seuls.

Ils se rassirent alors que Mary entamait leur première conversation.

-Tout le plaisir est pour moi, assura-t-elle. Savez-vous, monsieur Holmes, que je suis absolument enchantée de faire enfin votre connaissance ? Je suis une véritable adepte des intrigues policières.

Elle semblait tout à fait enjouée, Sherlock garda le sourire sous les réponses qu'il aurait voulu moins sèches. Il ne voulait pas gêner Watson. Pour lui, il désirait que le dîner se passe bien. Elle voulut éviter de paraître naïve devant un homme du métier et précisa qu'elle trouvait pourtant parfois un peu hasardeuses les déductions tirées de détails infimes. Ce fut presque avec jouissance qu'il s'empressa de lui démontrer à quel point elle avait tort de douter de l'importance extrême desdits détails.

-Tenez, prenez Watson.

-J'en ai bien l'intention…

Elle eut un sourire tendre envers son fiancé et le souvenir d'un mariage proche fit grincer les dents du détective qui marqua malgré lui une seconde d'arrêt. Il tenta de n'en rien faire voir. Même Watson ne remarqua pas. Il en voulut plus encore à cette femme qui l'aveuglait au point de ne plus faire attention à ce genre de chose. Lui qui se vantait pourtant de le connaître par cœur, Sherlock en aurait ri. Il eut un sourire crispé avant de reprendre. Il vanta les mérites du soldat et de l'homme de courage, par des détails il montra clairement qu'il voyait clair en cet homme, peut-être mieux qu'elle encore.

Dans sa poche il glissa sa main et se réjouit que Mary voit que Watson ne l'en empêchait pas. Il en sortit des talons de tickets de boxe et des rappels de paris d'argent, criant haut et fort qu'il n'était pas celui qu'elle pensait et que lui seul connaissait tout de lui. Il ne voulait pas que Watson s'en aille vivre avec elle, c'était viscérale. Il ne voulait pas que Watson s'en aille. Se retrouver seul dans leur appartement, avec leur chien, Mrs Hudson pour seules visites.

Car il savait bien que lorsqu'il serait marié il n'aurait plus rien à faire avec lui. Watson disait qu'il se trompait et que lorsqu'il vivrait avec Mary il ne cesserait pas pour autant de venir le voir, mais c'était lui qui se fourvoyait. Ils se verraient de moins en moins, et puis plus du tout. Et Sherlock serait seul, encore. Sherlock ne voulait plus être seul, il avait pris goût à l'amitié.

-Mais sauf votre respect, monsieur Holmes, vous connaissez John de près, coupa doucement la jeune femme. Qu'en est-il d'un parfait inconnu ? Qu'auriez-vous à dire sur moi… ?

Sherlock se retourna vers elle, et le temps sembla s'arrêter avant de reprendre soudain.

-Sur vous ? Répéta-t-il.

Il ne savait pas s'il devait se réjouir ou, au contraire… mais il avait promis à Watson de ne rien gâcher, alors le mieux était de refuser poliment. D'ailleurs, son ami avait choisi lui aussi cette voie.

-Je ne crois pas que ce soit… Commença-t-il, cherchant ses mots.

-Oh, compléta Sherlock en se tournant vers lui. Je doute fort que ce soit…

-Pas en dînant… Acquiesça Watson.

Sherlock se retourna vers la jeune femme et prit son regard le plus courtois.

-Une autre fois, peut-être.

-J'insiste, assura-t-elle.

-Vous insistez ?

Il savait que c'était une mauvaise idée, mais elle le tentait désespérément. Peut-être était-ce un signe du destin. Watson dut sentir l'étincelle qui grandissait en lui car il baissa la voix pour lui parler plus durement.

-Rappelez-vous notre conversation !

Mais c'était trop tard, Sherlock s'était décidé. Il ancra ses yeux à ceux de Watson et le défia de l'en empêcher.

-Notre Lady insiste, fit-il sournoisement.

Et Watson sut qu'il avait perdu. Sherlock prit ses aises sur la table pour la décrypter, elle et ses airs parfaits. Il y avait deux petites tâches d'encre bleu indien juste derrière son oreille. Elle ne pouvait pas s'être fait ces marques toute seule donc on l'avait aspergée. Un enfant, sans nul doute, et vu la hauteur il ne devait avoir plus de huit ans. Elle n'avait pas d'enfant, elle en gardait donc. Gouvernante. Sa parure était splendide, en rien ressemblant à un bijou de gouvernante, sa patronne le lui avait donc prêté pour l'occasion. Elle devait être juste dans son travail et savoir mieux que bien gérer toutes sortes de situations. Il remarqua aussi la marque d'une bague à son annulaire gauche. Bijou porté longtemps dans un pays chaud mais dont elle s'était séparée. Peut-être l'homme était-il mort, ou peut-être l'avait-elle quitté. Un homme brutal, peut-être alcoolique. Ou bien trop pauvre pour satisfaire une femme ambitieuse. Il ne voulait pas être blessant mais en fait si, il le voulait. Alors il choisit parmi ses hypothèses celle qui la classait au rang des femmes exclusivement intéressées et cupides. Il, n'aimait, pas, cette, femme. Le verre de vin qui vint asperger son visage lui assura de la réciprocité de ses sentiments.

-Vous avez raison sur tous les points, fit-elle la voix mal assurée. Sauf sur un seul, je ne l'ai pas quitté. Il est mort.

La mort, il y avait pourtant pensé. Sur un signe de tête de son fiancé elle quitta la table et Sherlock ne bougea pas. Il n'osa pas se retourner vers son ami et son expression restait figée. Il ne voulait pas que Watson voit qu'il s'en voulait. C'était plus simple qu'il lui en veuille, lui, pour l'instant. Sherlock le méritait. Il se haït pour l'avoir déçu. Il n'aimait pas le décevoir, mais il était comme ça. Il se dit que, finalement, Watson méritait mieux que lui. Peut-être Mary serait pour lui une parfaite épouse.

-Bravo, mon vieux.

Et alors que son ami quittait la table à son tour, Sherlock se sentit le plus seul des hommes. On lui apporta sa commande et il glissa sa serviette dans son col. Tant qu'à être venu jusqu'ici, autant dîner.

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Watson n'avait clairement pas apprécié la tournure qu'avait prise ce rendez-vous. La tension dans l'air était palpable et rappelait chaque seconde à Sherlock à quel point il pouvait être stupide. Il entama la conversation alors que le fiacre les menait au travers des rues de Londres. Il tenta les innovations architecturales, le grandissement ahurissant de l'empire industriel. Il brandit sous ses yeux l'argent des paris qu'il avait pris pour lui avant de les ranger de nouveau dans ses poches. Rien, pas une remarque. Il parla d'opéra et souleva l'hypothèse qu'ils s'y rendent ensemble le soir même. Son manque de réactivité l'inquiéta légèrement. Il se demanda s'il resterait muet longtemps. Il n'était pas sûr de tenir longtemps sans qu'il ne lui réponde. Sherlock s'était pris à apprécier le son de sa voix et le gout de ses répliques soucieuses ou mordantes selon les occasions. Il aimait le voir réagir. Et il ne réagissait pas.

-Vous avez un don inouï pour le silence, Watson ! Finit-il par dire. Ce qui fait de vous un compagnon idéal…

Il fut surpris d'être frappé à cet instant. Il protesta mais fut ravi qu'il bouge enfin. Pourtant son regard restait sombre et Sherlock sut que la conversation était pour maintenant…

-Je savais qu'elle avait été fiancée, elle me l'avait dit.

-Alors notre soirée à l'opéra tombe à l'eau ?

…mais il n'en eut pas envie. Il fallait bien, pourtant, qu'il trouve les mots pour se faire pardonner. Il n'aimait pas quand Watson lui en voulait. Il sourit doucement et prit une voix légère.

-Avouez que ça vous a fait sourire, lorsqu'elle m'a jeté son vin à la figure.

-Ne riez pas, Holmes, ce n'est pas drôle, sermonna-t-il.

Mais lui-même avait souri au souvenir de la veille et luttait pour que ça ne se voie pas. Ils échangèrent un regard qui devint très vite complice, et Sherlock sut qu'il avait gagné. Il aima le sentiment qui se déploya dans son corps en comprenant que Watson tenait assez à lui pour passer l'éponge sur ça. Sourire aux lèvres, chacun détourna les yeux vers sa fenêtre. C'était fini. Tout était… comme avant. Sherlock perdit son sourire en se rappelant que ce n'était que temporaire : Mary était toujours là.

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J'espère que ça vous a plu... et que ça va continuer à vous plaire ^^

Tout de suite, la suite ! ;)