Sweet Mint.

Notes : Ma Sensei adorée, cette fic est pour toi x3.

Et merci à toutes les personnes qui font des fictions merveilleuses sur ce pairing et m'ont donné envie de tenter quelque chose sur eux (« The Price of Freedom » by Talim76 ou encore « My dear Liar » by Saharu-chan).

Ça devait être un one shot, j'ai envie d'en faire une fic a chapitres, sans savoir où ça va me mener…

Le titre est nul et mon anglais aussi.

Bonne lecture !

Edit : Après lecture des reviews (Merciiiiii) et concertation avec moi même, légère modification de certains passages. Vraiment minime.


Le sel.

Sur sa peau.

Ses yeux.

Ses cheveux.

L'eau.

Dans sa bouche.

Ses poumons.

Impossible de lui échapper.

Insidieuse, perfide, elle est là.

Remplissant tout son être.

La mer.

Kanon se réveilla en sursaut, les pupilles dilatées à l' extrême. Il tenta de contrôler sa respiration saccadée, une main agrippant son t-shirt au niveau du thorax. Dans ses oreilles, le bruit du ressac…

Il finit par se calmer, le corps recouvert d'une fine pellicule de sueur qui lui arracha un frisson.

Il tourna la tête vers la droite en direction du second lit, poussé contre le mur. Il était vide. Parfois, Saga était bien trop fatigué pour redescendre du treizième, préférant y dormir. Il se passait ainsi plusieurs jours sans que les Gémeaux ne se voient.

Kanon en était soulagé. Ils avaient encore du mal à se faire face, le regard fuyant, le moindre contact évité, même dans leurs gestes les plus banals. Ils n'étaient pas prêt à crever l'abcès.

De toutes les façons, la nature inquiète de Saga l'aurait poussé à lui demander la cause de ses cauchemars. Tout en espérant ne pas en faire partie… Il était hors de question pour l'ex Marina d'en faire part a qui que ce soit. Même si depuis leurs résurrections ce putain de cauchemar était récurent, tenace... Compressant sa cage thoracique, rendant sa respiration sifflante, l'empêchant de fermer l'œil, ne lui laissant de répit qu'une petite poignée d'heures.

Les séquelles du Cap Sounion.

De ces dix jours entre la vie et la mort.

Kanon se pencha vers le sol, farfouillant dans son sac pour en sortir un inhalateur. L'odeur de la Ventoline se répandit dans ses poumons, le soulageant. Momentanément du moins.

Il le rangea dans le fond, entre quelques bouquins, un vieux walkman et des fringues. Kanon n'avait jamais eu beaucoup de possessions. Un sac à dos lui suffisait et roulez jeunesse.

Il se rallongea dans son lit, les bras derrière la tête, regardant les fissures du plafond.

Une heure plus tard, Kanon se trouvait sur le parvis du Temple des Gémeaux, un livre à la main, un sachet de bonbons à la menthe dans l'autre. Il s'installa sur les marches, dos a une colonne, avec le même t-shirt bordeaux et un vieux jean délavé, troué, lui tombant sur les hanches.

Il était encore tôt, vers les six heures du matin, le soleil peinant à se lever, éclairant peu à peu le ciel de la Grèce.

Le Sanctuaire était encore silencieux. Quelques lèves tôt, des apprentis et leurs maîtres commençaient leurs étirements dans les arènes. Bientôt, d'autres personnes les rejoindraient. Mais pour l'instant, Kanon profitait de ce calme.

Il avait pioché au hasard dans la bibliothèque de Saga un livre à la couverture abimée, tout petit. Un recueil de poèmes au titre évocateur « Les fleurs du mal ». Un mince sourire étira les lèvres de Kanon et il se plongea dans les poèmes controversés.

Juste quelques instants de répit, avant qu'une voix a fort accent italien ne se fasse entendre.

-Qu'est-ce que tu lis ?

-C'est marqué sur la couverture.

Un reniflement, le cliquetis d'un briquet qu'on allume, puis l'odeur âcre du tabac chatouilla les narines de l'ex Marina.

-Tu devrais pas cloper comme ça.

-J'aurais pourtant juré que je parlais à Kanon et pas à Saga.

Un rire lui répondit. Comme une invitation à s'assoir.

Death Mask en profita pour piocher dans le sachet de bonbons avant de les fourrer dans sa poche. Sans doute pour plus tard.

Un long moment s'écoula, dans un silence total. Pas besoin de longs bavardages entre eux. Ils n'avaient de toutes façon pas grand-chose à se raconter, mais au moins la présence de l'un ne tapait pas sur les nerfs de l'autre.

Il faut dire que personne n'avait réellement connu Kanon, éternellement ombre dans le sillage de son frère. Quelques personnes passèrent, hochant la tête, saluant et demandant ainsi le droit de circuler. Kanon s'en foutait, toujours le nez dans son bouquin. Il n'avait pas l'habitude de ces regards, de ces paroles, il ne savait pas vraiment comment réagir. Il le savait, il fallait du temps a tout le monde… Mais tout cela le rendait mal à l'aise...

La matinée s'écoula ainsi, lentement. Puis Death Mask prit congé, retournant dans son temple pour l'heure du déjeuner.

De nouveau seul, Kanon sentit son cœur se serrer. Il n'aurait jamais osé l'avouer, mais la présence silencieuse de Death Mask lui faisait du bien. Même s'il s'agissait d'un Chevalier encore plus tordu que lui. C'était mieux que rien.

Kanon se redressa, s'étira longuement, faisant craquer ses os. Il ramassa ses affaires, rentrant dans le temple, appréciant la fraicheur des murs après une matinée au soleil.

Les traits de son visage se crispèrent. Il sentait venir une nouvelle crise…

Pourquoi ?...

C'était les clopes de Death Mask ? Le soleil ?

Kanon ne savait jamais à quel moment ses crises arrivaient, il suffisait d'un rien, un truc anodin… C'était un peu trop souvent en ce moment… Il n'allait pas pouvoir cacher son état encore bien longtemps et cela le mettait en rage a l'idée de dévoiler cette foutue faiblesse.

Inspire…

Expire…

Inspire…

Expire…

Pas de Ventoline, même pas un sac en papier…

Il se traita mentalement de con quand il sentit ses jambes se dérober sous lui. A genoux sur le dallage, l'air se raréfiant davantage dans ses poumons comprimés, il se sentait au bord de l'évanouissement.

Le Dragon des Mers s'étala de tout son long sur le sol de marbre.


Rhadamanthe pesta.

C'était son tour cette semaine de venir au Sanctuaire avec des rapports pleins les bras. Ce n'était pas lourd pour lui, c'était juste encombrant. Et puis ces fichues marches…

-Bande de masochistes…

Bon. Au moins ils n'avaient plus besoin d'être sur leurs gardes en permanence en se demandant ce qui allait leur tomber sur le coin de la tronche. Tout ça pour des histoires de famille…

Rhadamanthe avait une fois zappé sur Dallas. Au bout de quelques minutes il trouva d'étranges ressemblances avec ce qu'il connaissait…

Il secoua sa tête pleine de bêtises. Plus vite il en aurait fini avec ces fichus rapports, plus vite il pourrait rentrer chez lui en Angleterre, avec un verre de pur malt et des dvds.

En arrivant au Troisième Temple, un frisson indéfinissable lui parcouru l'échine, comme à chaque fois. Celui des Geminis, dont l'un s'était suicidé avec lui. Il avait reconnu que Kanon avait eu du cran pour faire ça… Il avait ainsi gagné le respect du Juge. Mais ça s'arrêtait là…

A chacun de ses passages, Kanon s'arrangeait pour ne pas croiser son chemin. Cela convenait très bien a Rhadamanthe. Ils n'étaient plus ennemis, mais pas pour autant amis.

Son pied cogna dans quelque chose avec un bruit mat. Surpris, il baissa son regard mordoré vers… une jambe ? Il cligna des yeux. Une fois. Deux fois. Il finit par contourner la colonne pour apercevoir un Gémeaux sur le sol, inanimé.

Rhadamanthe posa ses dossiers, à genoux à côté du jeune homme il lui tapota les joues.

-Hey…

Il entendit une respiration sifflante, remarqua la pâleur de Saga… Non, plutôt Kanon. Le premier devait l'attendre au Treizième Temple avec le Pope Shion. Le Dragon des Mers avait les muscles crispés, les jointures blanches a force de serrer le poing…

Le Juge avait peur que Kanon lui claque entres les pattes. On risquerait de l'accuser et créer ainsi un accident diplomatique.

Il rapprocha son visage, tentant de déterminer le problème : Crise cardiaque ? Crise d'angoisse ? Asthme ? …

Rhadamanthe réfléchit à toute vitesse. Il ne trouva rien a proximité pour soulager le Dragon et s'il allait chercher de l'aide, il aurait pu être trop tard. Il grimaça… Il n'avait pas d'autres solutions.

Se penchant, il accola ses lèvres à celles de Kanon, lui ouvrant la bouche pour lui insuffler de l'air. Il ne savait pas si c'était la bonne méthode, mais le plus important c'était que le Dragon respire de nouveau.

Au bout d'un temps infiniment long, la poitrine du Gémeaux se souleva de nouveau régulièrement. Il reprit peu a peu ses esprits, ouvrit les yeux…

Pourquoi Rhadamanthe l'embrassait ?

Rhadamanthe ?

Kanon se redressa vivement, leurs crânes rentrant violemment en collision. Le Juge jura dans sa langue natale en se tenant le front. Il se prit également un livre et un paquet de bonbons, le Dragon le bombardant avec ce qu'il trouvait sous la main. Sa sandale droite aussi.

-STOP ! Hurla Rhadamanthe.

Kanon avait de nouveau la respiration qui s'emballait, regardant le Juge comme s'il s'agissait d'une chose immonde.

-T'es… T'es un homme mort…..

Soulevant ses bras au-dessus de sa tête, le Gemini s'apprêta à lancer une attaque avant que le Juge ne l'interrompt de nouveau.

-Je t'ai sauvé la vie !

Le Grec haussa un sourcil, interloqué, mais toujours en position d'attaque.

-Tu étais par terre, tu respirais plus… J'avais rien sous la main alors j'ai fait avec les moyens du bord. Si tu crois que ça me fait plaisir de rouler une pelle a un mec, à un Chevalier d'Athéna en plus.

Vexé, Kanon abaissa les bras, ramassa ses affaires et s'en fut vers les appartements privés d'un pas rapide. Une porte claqua violemment.

Rhadamanthe récupéra alors ses dossiers avant de poursuivre son chemin.

Sur ses lèvres, un gout mentholé.


A suivre…