Un petit chapitre bonus ! Il s'agit d'un simple OS qui n'a pas de rapport avec l'histoire ! C'est mon tout premier OS et il ne mérite pas, à mon avis, une publication à lui seul ! Il est inspiré de l'univers ZoSan (et pas seulement) mais il reste neutre ! Bonne lecture !


OS : Il s'appelle complicité

Je t'aime.

Je t'aime et je ne te l'ai jamais dit.

Mes sentiments vont bien au-delà. Ils sont bien plus que ces quelques idées qu'on se fait de l'amour. Comment la définition commune et simple écrite par le monde entier pourrait-elle correspondre à ce que je ressens face à toi ?

Ils sont bien plus que ces quelques mots. Comment une phrase aussi naïve et ordinaire pourrait-elle te révéler toute la complexité de ces sentiments qui m'ébranlent, violents et déchaînés, à chaque pensée pour toi, à chaque pas vers toi, à chaque signe de toi ?

Ils sont bien plus que ces quelques sons. Inexprimables. Inconcevables. Alors je me suis tu. Je croyais que mon regard troublé, mes mains hésitantes, reflets purs de mon amour sincère, te le dévoileraient bien mieux qu'un long discours, si loin de la vérité.

Je t'aime… et tu es parti.


Je t'aime.

Je t'aime et je te le répétais sans cesse.

Pour que tu comprennes, peut-être, un jour, enfin, l'étendue de mes sentiments. Toutes ces idées qu'on se fait de l'amour, je voulais te les offrir, alors je te les révélais, une à la fois, toujours différente, derrière ces quelques mots : tendresse, désir, ivresse, plaisir… Ils n'étaient pas grand-chose, c'est vrai, mais je te les prononçais toujours vibrant d'émotion, glissant dans chaque son, la douceur de ma passion.

Je t'aime… et tu es parti.


Je t'aime.

Je t'aime et je ne te le disais que quand mes sentiments s'abaissaient à me laisser respirer.

Ces douces idées qu'on se fait de l'amour, je te les disais de loin, ailleurs. Dans un souffle, dans un murmure. Dans ton silence, dans ton sommeil. Comme une excuse. Comme une erreur.

Autrement, je n'en étais pas capable. Ces quelques mots, si petits, m'auraient submergé de par leur sens, si grand. Je n'osais les prononcer, de peur d'être englouti, noyé dans quelques sons, de peur de t'effrayer, dans mon aliénation.

Je t'aime… et tu es parti.


Je t'aime.

Je t'aime et je te le disais à chaque fois que mon bonheur grandissait.

Dès que mes sentiments m'emplissaient plus que de raison, je te dévoilais quelques-unes de ces idées qu'on se fait de l'amour, soulageant ce trop-plein d'émotions. Quelques mots pour quelques baisers. Quelques sons pour quelques caresses. Puis à ton tour, quelques sons contre quelques étreintes, quelques mots contre quelque union. Rien de plus rentable et pourtant rien de plus sincère.

Je t'aime… et tu es parti.


On ne se disputait jamais.

Je faisais tout pour l'éviter. Tolérer, accepter et approuver. M'excuser, m'écraser et m'oublier. Peu importaient les sacrifices, si je pouvais recevoir en échange ton bonheur et ta sérénité. Me serais-je seulement remis de voir dans tes yeux cette rage que je te laissais réserver aux autres ?

Et tu es parti.


On se disputait si souvent.

Cette haine douloureuse que je ne te laissais réserver qu'à moi me blessait profondément, mais elle me rassurait aussi. Elle m'était nécessaire, salvatrice. Si tu t'énervais, c'est que je comptais pour toi. Et j'avais besoin de te les dire, ces mots, acides, violents. Je ne les pensais pas vraiment mais je ne les livrais qu'à toi seul. Pour un après…

Et tu es parti.


On se disputait quand j'étais à ma limite.

Sur des petits riens qui ne nous ressemblaient pas. Ils étaient une occasion, un prétexte, une amorce. Pour un appel à l'aide. Une façon plus facile de te dire : au secours, regarde-moi.

Mais, parfois, c'était quand je ne répondais plus que, sans un mot, je te priais de comprendre enfin.

Et tu es parti.


Je te laissais vivre ta vie, te délivrant de toute contrainte. Je ne voulais pas être un poids pour toi et ta liberté était un trésor que je me refusais de détruire. Tu avais ce jardin secret dans lequel je n'avais pas ma place et je ne te l'aurais réclamée pour rien au monde. Tu n'avais pas de comptes à me rendre. Tu ne m'appartenais pas.

Je te laissais partager tes joies, tes peines, tes doutes avec d'autres. Il n'y avait pas de jalousie car ce que tu leur rapportais, tu le vivais avec moi. Et tes frissons, et tes émois, et tes envies, tu ne les leur livrais pas.

Je te laissais partir. Sans peur.

Tu es parti.


Je voulais vivre avec toi, tout essayer, tout partager, tout vérifier.

Je voulais vivre de toi, tout avoir, tout voir, tout savoir.

Je ne voulais pas que tu partes.

Tu es parti.


Je t'aimais. Nos corps nus et unis, incessant.

Je t'aimais. Lorsque tu m'en laissais le droit.

Je t'aimais. Trop souvent, trop pressant.

Je t'aimais. Bien trop pour toi.

Le langage du corps ne t'offrait que jouissance, quand j'y voyais bien plus que cela. Brûlant de désir, soupirant de plaisir, chérissant le souvenir, c'était ma plus belle façon de t'aimer.

La tienne résidait dans les gestes du quotidien, un sourire, un mot, un signe. Tendresse et douceur étaient tes maîtres mots quand, plus tard dans la nuit, tu te faisais emporté et brutal. J'aimais ça et je t'aimais…

Mais tu es…

Parti.


Tu me l'as jamais dit, tu t'en foutais sans doute. Tu me le disais tout le temps, tu t'en foutais sans doute. Tu te forçais à le dire, tu t'en foutais sans doute. Tu le disais toujours quand il le fallait, tu t'en foutais sans doute.

On s'engueulait jamais, tu t'en foutais sans doute. On s'engueulait toujours, tu t'en foutais sans doute. On s'engueulait quand t'en avais marre et moi, tu t'en foutais sans doute.

Tu me laissais partir, tu t'en foutais sans doute. Tu ne me laissais pas partir, tu t'en foutais sans doute.

Tu ne pensais qu'à ça, tu t'en foutais sans doute.

Je t'ai aimé. Mais je ne comprends plus, je n'ai pas compris, je ne comprenais plus, je ne comprends pas. Alors, aujourd'hui, je pars.


Seul le pourquoi des mots peut écrire le « nous »…

Il y a des milliers de façons d'aimer, des milliers de raisons d'agir ou de ne pas agir, des milliers de manières de comprendre et des milliers quiproquos. Mais au fond, il y a toujours l'essentiel : vous vous aimez. Alors, parlez-vous.


Un petit avis ?