Passage
Chapitre 14 - Mauvaise fortune
Système de Namek, 6 juin
Yamcha était dans le poste de pilotage. Il surveillait les différents panneaux de contrôle, sans trop savoir toutefois ce que signifiaient les affichages... La technologie ne l'avait jamais passionné, mais il n'avait rien d'autre à faire. Et puis, ils pouvaient arriver à destination à tout instant, quelque chose devrait bien bouger à ce moment là, n'est-ce pas ?
Il soupira, pour la millième fois depuis le début de la journée. Il avait pensé qu'un voyage dans l'espace serait excitant, voir dangereux. Pas que la perspective d'un voyage dangereux l'ait vraiment attiré d'ailleurs, non, mais il ne pouvait pas laisser Bulma affronter ça seule. Ou avec Végéta.
Il comprenant mieux maintenant ce qu'elle lui avait expliqué à propos de son précédent voyage : ce n'était qu'ennuie. Il n'y avait rien à voir à travers la verrière du cockpit, à part le vide spatial. Jamais auparavant Yamcha n'aurait cru qu'on pouvait se lasser du spectacle des étoiles... Pourtant, après avoir passé deux jours à les regarder sans aucune autres distractions, il avait l'impression de le connaître par coeur, ce spectacle.
Cela faisait trois jours qu'ils avaient quitté la base de Freezer 79. Trois jours que Végéta était enfermé dans sa cabine, n'en sortant que pour chercher de quoi se nourrir. Yamcha ne savait pas comment le Saïyen faisait pour supporter la solitude... Au moins, il avait pu passer la première journée avec Bulma. Mais il semblerait qu'il lui ait fait une remarque désobligeante, bien qu'il soit incapable de se souvenir laquelle. Ce qui était certain, c'est que elle aussi, depuis deux jours, restait enfermée seule dans sa cabine. Ce qui ne laissait plus que le poste de pilotage à Yamcha.
Il soupira encore... Il espérait que ce qu'ils auraient à faire dans le système de Namek serait intéressant. Même pas forcément beaucoup - juste un petit peu intéressant. Il n'en pouvait plus de rester là à ne rien faire...
Quelques minutes plus tard, Bulma arriva et s'assit dans le siège de pilotage. Elle examina quelques consoles, fit afficher un rapport sur l'état du vaisseau et leur position, puis se cala confortablement dans son siège, sans même un regard pour Yamcha.
Celui-ci retint difficilement un nouveau soupir, de frustration cette fois. Elle pouvait être vraiment têtue et irritante ! Mais le lui dire, ou lui demander ce qu'il avait bien pu faire pour mériter ça, ne ferait qu'empirer la situation. Il se décida pour un sujet plus sûr.
« Dans combien de temps arrivons-nous ? »
« Encore une demi-heure. » répondit-elle froidement. Apparemment, elle était toujours fâchée.
Un silence pesant s'installa. Yamcha était prêt à se risquer à poser la question taboue (« Mais que diable t'ai-je donc fait ! »), quand Végéta arriva. La même pensée traversa alors l'esprit des deux Terriens : quel soulagement ! Aucun d'eux n'auraient cru un jour penser cela de la présence de Végéta...
Le Saïyen s'installa dans le dernier siège et se mit, lui aussi, à attendre. Peu de temps après, un signal sonore retentit : ils arrivaient, et il était temps de repasser sur les commandes manuelles du vaisseau. Bulma coupa l'auto pilote, et fit ralentir l'engin. Devant eux, les soleils de Namek apparurent - trois boules en dégradé de jaune orangé sur un fond noir... Yamcha se rendit compte que, finalement, il n'était pas encore tout à fait blasé...
« Quel est le plan, maintenant ? » demanda Bulma.
« Il reste deux planètes dans le système. » répondit Végéta. « Nous allons nous en approcher et voir si elles sont viables pour un Saïyen. Dans ce cas, nous ferons un tour de reconnaissance pour savoir si quelqu'un s'y est posé, et nous interrogerons les autochtones s'ils y en a - ce qui ne sera pas le cas ici. »
« Qu'est-ce qui te fait dire ça ? »
« Je le sais, c'est tout. »
« Mais encore ? » rouspéta Bulma. « Tu ne peux donc pas répondre à une question de manière un peu élaborée ? »
Végéta haussa les épaules. « J'ai étudié ce système avant d'y venir la dernière fois. Les cartes spatiales indiquent trois planètes, une seule habitée par des êtres intelligents. Est-ce assez élaboré pour toi, ou dois-je t'expliquer comment j'en ai déduis que nous ne rencontrerions personne ? »
« Ça ira, merci. Bien, trouvons la première planète, et voyons ce que l'on peut y apprendre. »
Bulma lança un scan rapide des alentours du vaisseau. Son radar n'était pas tout à fait assez puissant pour explorer tout le système, mais il alla tout de même assez loin pour repérer une des planètes. Avec un peu de chance, ils repéreraient la seconde en s'approchant de celle-là - elle n'avait aucune envie de donner une nouvelle raison à Végéta de se moquer d'elle et de son matériel !
Il leur fallut à peine cinq minutes pour arriver près de la planète. Bulma lança le petit vaisseau dans l'atmosphère, et fit des relevés élémentaires de l'air et de la pression. Après une rapide analyse, Végéta décréta qu'il était inutile de rester plus longtemps : un Saïyen n'aurait pas survécu plus de quelques minutes dans cette atmosphère trop riche en souffre.
Bulma prit son temps avant de faire repartir le vaisseau. Elle voulait d'abord prendre des photos de la planète, et faire d'autres relevés topologiques et atmosphériques. Et surtout, elle avait besoin d'un peu de temps pour repérer la seconde planète. Ce qui fut heureusement rapide. Assez pour qu'elle puisse réellement faire d'autres relevés sur celle-ci, sans éveiller les soupçons de Végéta.
Ils s'approchèrent de la seconde planète et le même scénario se déroula : entrée dans l'atmosphère, relevés d'air, analyse. Pour ce qui était de l'excitation, ce ne serait pas encore pour aujourd'hui, pensa Yamcha. Mais cette fois, l'air était respirable.
Bulma fit faire un tour de la planète à son vaisseau. Ils ne repérèrent aucun endroit montrant les traces de l'atterrissage d'un vaisseau, mais ça n'avait rien de surprenant. Passer juste au-dessus d'une telle marque aurait été un sacré coup de veine ! Yamcha et Végéta examinaient également la surface de la planète grâce à leur ki, tandis que Bulma faisait de même avec ses appareils, mais aucun d'eux ne remarqua de puissance susceptible d'appartenir à Goku. Par acquis de conscience, Végéta décida qu'il fallait tout de même se poser et explorer la planète. Ni Bulma ni Yamcha ne s'en plaignirent.
Bulma posa le vaisseau dans une petite plaine, puis ils sortirent. Bulma fit surprise par la faible gravité : à environ la moitié de celle de la Terre, elle n'en était pas encore à faire des bonds comme les astronautes des dessins animés, mais c'était tout de même déstabilisent. Elle fut jalouse de constater que Yamcha et Végéta n'avaient pas les mêmes difficultés, mais c'était compréhensible puisque Yamcha s'était déjà entraîné à forte gravité, et Végéta, lui, devait avoir visité toutes sortes de planètes étranges...
« Comment visite-t-on cette planète ? » demanda Yamcha. « En faire le tour à pied risque de prendre un moment... »
Végéta constata que l'Humain prenait de l'assurance lorsqu'il s'adressait à lui. Chacune de ses remarques était plus sarcastique que la précédente. Hélas, elles ne gagnaient par contre pas en intelligence, bien au contraire... Comme la majorité des fois précédentes, la réponse se résuma à un grognement, tandis qu'il s'envolait dans une direction choisie au hasard.
« Eh bien, je suppose que j'ai ma réponse » murmura Yamcha. « Tout de même, je préférerais quelques mots à cette version 'Homme des cavernes'. »
« Tu n'as qu'à poser des questions pertinentes » rétorqua sèchement Bulma.
« C'était une blague! » se défendit-il. « Pourquoi prends-tu toujours son parti ! »
« Je ne prends pas son parti! » s'offusqua-t-elle. « Simplement, je sais qu'il n'a aucun sens de l'humour, à moins que ce ne soit à son avantage. Et qu'il ne rate pas une occasion de nous ridiculiser. Inutile de lui en fournir les moyens! Sinon, ce voyage deviendra vraiment insupportable. »
« Ok, ok... J'en prends note pour la prochaine fois. On le suit ? »
« Suis-le si tu veux, moi je préfère rester ici et étudier les alentours. Je ne vous serais pas très utile de toute façon, et puis j'aimerais savoir à quoi ressemble la vie sur les autres planètes. Végéta n'a pas l'air disposé à nous laisser le moindre temps pour mes recherches, tant il est obsédé par les siennes, alors autant s'y mettre tout de suite! »
o---o
Végéta volait sans but précis. Il savait qu'il ne trouverait rien - Carot n'était pas venu sur cette planète. Mais à lui aussi, le voyage pesait. Il avait beau y être habitué depuis longtemps, l'inaction forcée le rendait fou. Il fallait qu'il bouge. Qu'il détruise quelque chose.Il était ravi que les deux Terriens ne l'aient pas suivi. Ça lui laissait la possibilité de donner sa pleine mesure sans se soucier d'eux. Il volait au maximum de sa vitesse, appréciant la caresse du vent sur son visage et dans ses cheveux. Puis il trouva un courant ascensionnel et sa laissa porter, diminuant progressivement son énergie pour laisser la masse d'air chaud faire tout le travail. Lorsqu'il perdit le courant, il se laissa tomber en chute libre. Arrivé quelques mètres au-dessus du sol, il reprit de l'altitude, et le manège recommença.
Plus jeune, il avait souvent 'danser' ainsi avec les courants. Les fois les plus excitantes avaient été des nuits d'orage, alors que l'obscurité et l'eau rendait le sol invisible, et l'électricité déréglait son scouter. La possibilité de finir foudroyé à tout instant ajoutait du piment. Mais ces brefs moments de liberté avaient été illusoires. Cette fois, c'était différent. Il n'avait pas de base à rejoindre, pas de supérieur attendant un rapport. Juste lui et le vent.
Il repartit de plus belle, le futur - et Carot - oubliés. Seul comptait l'instant présent.
o---o
Bulma et Yamcha étaient retournés au vaisseau. Ils s'étaient baladés dans un rayon d'un millier de kilomètres, sans rencontrer autre chose que des plantes et des insectes. Bulma avait effectué plusieurs relevés sur les plantes, qu'elle avait ensuite placés dans une capsule congélateur de manière à pouvoir les étudier à loisir plus tard. Elle n'avait par contre pas touché aux insectes : ceux-ci la répugnaient !
Tout en surveillant Bulma et les environs, à l'affût de tout danger potentiel, Yamcha avait surveillé la progression de Végéta. Il avait capté des changements drastiques dans le ki du Saïyen - tantôt très haut, tantôt quasi inexistant. Il n'avait rien repéré qui ait pu être à l'origine de ces changement. Végéta ne semblait ni plongé dans un combat, ni en danger, et Yamcha n'y avait pas prêté plus attention.
Mais cela faisait à présent cinq heures qu'ils l'attendaient et, à nouveau, le temps semblait long. Bulma avait rangé ses échantillons, puis les avait ressortis pour commencer leur étude, et les avait à nouveau rangés. Maintenant, elle aspirait à quitter cette planète et aller voir ailleurs.
Végéta les fit attendre encore une heure. A peine revenu, il ordonna un départ immédiat, sans se soucier du fait que les Terriens étaient à moitié endormis - l'horloge du vaisseau indiquait plus de quatre heure du matin !
« Où va-t-on, maintenant ? » demanda Bulma en étouffant un bâillement,
« Montre-moi une carte de ce coin de l'espace » commanda Végéta en guise de réponse.
« Je doute que ce que j'ai te convienne. Les seul points répertoriés dessus sont ici, la Terre, et les endroits où nous nous sommes arrêtés. »
« Formidable » soupira Végéta. « Dans ce cas, il faut se connecter à GalacNet pour en récupérer une un peu plus complète.
« GalacNet ? Qu'est-ce que c'est ? »
« C'est le réseau de communication intergalactique. On peut y trouver tout ce qui a trait à l'astronavigation, entre autres choses. »
« Je vois. Une sorte d'Internet à l'échelle de l'Univers. Et comment fait-on ? »
« Si tu as bien recopié les vaisseaux qui t'ont servis de modèle, il doit y avoir quelque part une interface de connexion. Une fois branchée, il faut saisir un code pour avoir accès aux informations. Le réseau est assez intelligent pour s'adapter à toutes les formes de communication connues, donc tu devrais pouvoir t'en sortir sans mon aide. »
« Ah oui, je vois de quoi tu veux parler » dit Bulma, l'air un peu embêtée. « Mon père avait trouvé ça sur l'appareil qu'il a modifié pour Goku. Mais ni lui ni moi n'avons réussi à saisir un code valide, alors je n'ai pas trouvé utile d'en équiper ce vaisseau... »
Végéta resta interdit un moment. Tous les vaisseaux de l'Univers étaient équipé de ce dispositif, du plus gros vaisseau marchand à la minuscule capsule de transport utilisée par les soldats de Freezer. Il était persuadé que même les vaisseaux des Nameks en étaient pourvus, la technologie était assez ancienne pour ça. Et elle ne l'avait pas mis... Jusqu'à quel point les Terriens pouvaient-ils être désespérants ? Il expira doucement, tentant de relâcher en même temps un peu de sa frustration...
« Ton ordinateur » finit-il par dire. « Il doit être muni d'un récepteur, mais il ne sera pas assez puissant pour capter un signal d'ici. Cette partie de l'espace est plutôt isolée, même lorsque Namek existant encore. En se plaçant aux limites du système, on devrait pouvoir capter quelque chose. Sinon, il faudra bricoler pour amplifier les signaux. »
« Très bien » dit Bulma. « Je vais nous placer en orbite aux frontières du système, puis j'irai chercher mon ordinateur. Mais il faudra que tu le branches toi-même : je ne maîtrise pas encore tout ! En tout cas, tu peux me dire merci, si je n'avais pas insister pour l'acheter... »
« Je te conseille de te taire » se fâcha Végéta. « Si tu avais construit ce vaisseau correctement, nous n'aurions pas ce problème. »
« Bien, bien, Mr Grognon-Jamais-Content. Je me tais. »
Bulma fit décoller le vaisseau, et le manuvra pour l'emmener en orbite, sous le regard noir de Végéta.
Une fois le vaisseau stabilisé aux limites du système, Bulma alla chercher son ordinateur. A peine la machine allumée, Végéta s'en empara et tapa quelques commandes. Bulma observait ce qu'il faisait mais, incapable qu'elle était de lire les textes, ça ne lui apportait pas grand chose.
Végéta fit afficher une carte des étoiles en trois dimensions. Il se déplaça dans cet Univers virtuel jusqu'à atteindre leur position actuelle, puis demanda à voir la liste des planètes avoisinantes, dans l'ordre croissant de distance. Il élimina les planètes non viables pour un Saïyen : inutile de perdre du temps à visiter des endroits où Carot ne pouvait pas se trouver. Après ça, il lui restait encore une cinquantaine de planètes dans un rayon de 1000 années lumières (1). Carot n'avait sans doute pas pu aller plus loin que ça dans le temps dont il avait disposé jusqu'à maintenant, à moins d'avoir eu à sa disposition un des nouveaux vaisseau à propulsion trans-dimensionnelle. Mais c'était peu probable : même Freezer n'en possédait pas. L'engin le plus rapide présent sur Namek avait été celui du lézard, mais il n'était plus en état de voler. Les autres - Végéta devait bien l'admettre - étaient plus lents que celui dans lequel ils voyageaient actuellement. Une de ces planètes devait être la bonne.
Il se connecta à un site de tourisme et entra sa liste de planètes, puis demanda à calculer l'itinéraire le plus rapide pour toutes les visiter.
Alors que la réponse s'affichait, le vaisseau trembla et toutes les alarmes se déclenchèrent.
« Que ce passe-t-il ? » cria Bulma, paniquée.
« Fais taire ces alarmes » lui répondit Végéta tout en se dirigeant vers le poste de pilotage, délaissant l'ordinateur.
« Nous sommes attaqués... » dit Yamcha.
« Ça me semble évident, » grogna Végéta. En effet, deux chasseurs apparaissaient sur les consoles, et de nombreux lasers illuminaient le ciel spatial. « Des amateurs, » précisa Végéta. « Ils tirent au hasard et gaspillent leur munitions. Ce qui sera bien assez efficace contre ce tas de ferraille. »
« Figure-toi que ce tas de ferraille possède des boucliers dernier cri ! » cria Bulma, qui s'affairait à l'autre bout du poste de pilotage. Une fois la première frayeur passée, elle n'était pas restée inactive. Elle avait levé les boucliers pendant que Végéta critiquait - une fois de plus - son vaisseau adoré, et une des salves qui se dirigeait miraculeusement vers eux fut effectivement stoppée avant de pouvoir occasionner des dégâts.
« Moui ça fera peut être l'affaire, » fut obligé d'admettre Végéta, plus qu'à contrecœur. « Maintenant, si tu as fini de faire ton intéressante, pourrais-tu éteindre ces maudites ALARMES ! »
Bulma lui lança un regard noir, mais obéit sans se plaindre. L'heure n'était pas aux disputes, et toutes les alarmes du vaisseau faisaient un boucan épouvantable.
« Ouf ! » fit-elle. « C'est plus calme comme ça. »
« C'est bien d'avoir des boucliers, » dit Végéta, « mais ça ne nous avance pas à grand chose. Ils ne tiendront pas éternellement, et leurs vaisseaux sont plus maniables et plus rapides que le nôtre. Nous ne pourrons pas les distancer, et simplement attendre que ça se passe nous mènera à une défaite inéluctable. As-tu installé une arme quelconque ? »
« Il y a un canon laser, un peu comme les leurs. Je ne suis pas sûre de la puissance, par contre. ».
« Où ? «
« Dans la soute, il se contrôle à partir d'un poste un peu à l'écart. Ainsi, le tireur est à l'abri, même si le canon est détruit. »
« Ça veut dire qu'il faut quelqu'un là-bas pour tirer, et quelqu'un ici pour piloter. L'un de vous a-t-il une expérience dans un de ces domaines ? » demanda Végéta, sans réel espoir.
« Non, » répondit Bulma.
« Moi non plus, » dit Yamcha, « à moins que tu ne comptes les jeux vidéos comme une expérience ? »
Végéta n'était pas bien sûr de ce que l'Humain entendait pas "jeu vidéo", mais il décida que ce serait sans doute mieux que rien du tout.
« Très bien, » décida-t-il. « Tu vas prendre les commandes et suivre une trajectoire aussi aléatoire que possible. Ça les empêchera de trop nous toucher. Femme, montre moi ce canon. »
« A tes ordres, » répondit Bulma sarcastiquement. « Mais j'apprécierais que tu m'appelles par mon nom. »
« Ce n'est pas le moment ! »
o---o
Yamcha avait aussitôt mis en œuvre les consignes de Végéta. Ça ne lui plaisait pas de devoir obéir au Saïyen, mais il était évident qu'il avait de l'expérience dans ce genre de domaine, ce qui n'était pas soin cas, encore moins celui de Bulma. Il se mit donc en devoir de faire appliquer au vaisseau une course aussi peu prévisible qu'il en était capable.
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Un virage un peu raide de Yamcha fit perdre l'équilibre à Bulma. Elle se serait écraser contre le mur si Végéta ne l'avait pas rattrapée, l'entraînant dans son sillage vers la soute sans se soucier de savoir comment elle allait.
Une fois arrivé, il repéra aisément le poste de contrôle du canon, et s'installa aux commandes. Bulma lui expliqua rapidement comment manœuvrer. La trajectoire aléatoire qu'il avait fait suivre à Yamcha lui compliquerait la tâche, mais les commandes étaient simples. Si les boucliers tenaient assez longtemps, il n'aurait pas de mal à abattre leurs adversaires. Mais il détestait ce genre de combats, où il ne pouvait pas donner la pleine mesure de sa puissance, et devait se fier à de la mécanique. 'Surtout de la mécanique Terrienne' pensa-t-il avant de se concentrer sur la tâche qui l'attendait.
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Bulma n'avait rien à faire, les deux hommes s'étaient assigné tout le travail de guerre. Ça ne la dérangeait pas outre mesure, elle ne se serait pas senti le courage de détruire les vaisseaux ennemis, mais elle savait pourtant que cela était nécessaire, et que Végéta, lui, n'hésiterait pas.
Elle retourna vers le poste de pilotage. A défaut d'attaquer ou d'esquiver, elle pourrait renforcer leur défense, en ajustant la puissance des boucliers selon la position de l'ennemi.
Elle arriva à temps pour entendre Yamcha poussé un cri de joie, et voir un des vaisseaux exploser. 'Ces garçons,' pensa-t-elle. 'Ils se croient toujours dans la cours de récré, à jouer à la guerre, mais quand cette guerre est bien réelle.' Elle enviait un peu l'insouciance temporaire de Yamcha. Elle, tremblait de peur devant le sort possible qui les attendait. Elle chassa ces mauvaises pensées et se concentra sur les boucliers.
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Finalement, la victoire fut facile. Le second vaisseau, après avoir vu son compagnon se faire descendre, décida qu'on vivait plus vieux en étant prudent que téméraire, et prit la fuite. Bulma soupira de soulagement quand Yamcha fit cesser la trajectoire folle du vaisseau et le stabilisa.
« Pfiou ! » dit Yamcha. « On s'en tire plutôt bien. »
« Dommage qu'ils se soient enfuis... » dit Végéta qui venait de les rejoindre.
Bulma se tourna vers lui, et relâcha tout le stress qu'elle avait accumulé dans un torrent d'injures envers le Saïyen abasourdi.
« ... et j'aimerais que tu prennes en compte le fait que nous sommes des êtres humains, pas des machines ou des esclaves ! Tu ne peux pas te comporter comme si nous étions à tes ordres en toutes circonstances ! Tu n'es pas le capitaine de ce vaisseau, c'est MOI, le capitaine ! Et pour la dernière fois, ce vaisseau n'est PAS une épave flottante, fourre-toi bien ça dans le crâne, ou bien je te dépose sur la prochaine... »
La tirade de Bulma fut interrompue par une nouvelle alarme.
« QUOI ENCORE ! » s'exclama-t-elle.
Yamcha, qui était le plus prêt des consoles, examina les voyants. Ils auraient été bien en peine de dire ce que signifiaient les trois quarts d'entre eux, mais celui qui clignotait actuellement était à sa portée : « Plus de carburant, » les informa-t-il.
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« Que disais-tu, au sujet de cette merveille de technologie, déjà ? » demanda Végéta.
Bulma senti un besoin irrépressible de fondre en larme monter en elle. C'en était trop. D'abord l'attente, ensuite l'attaque, maintenant la panne sèche. Et Végéta qui enfonçait le clou en plus de ça. Elle fit un effort surhumain pour se calmer et reprendre le contrôle de la situation.
« Les réservoirs ont du être touchés lors de l'attaque, » annonça-t-elle. « Ce n'est pas dramatique, il y a de quoi réparer et des réserves suffisantes pour refaire le plein et continuer notre voyage. Mais mieux vaut se poser tant que c'est possible, parce que cette fois, ce n'est pas moi qui irai faire les réparations s'il faut sortir dans l'espace. »
Personne ne lui répondit. Bulma prit la place de Yamcha au poste de pilotage, et dirigea le vaisseau vers la planète d'où ils venaient. Elle espérait que les dégâts ne seraient pas trop importants, et qu'ils n'auraient pas besoin de rester longtemps sur cette planète peuplée uniquement d'insectes !
(1) la distance Terre-Jupiter est de 670 000 000 km, j'ai compté que même s'ils paraissaient y arriver instantanément, il leur avait bien fallut 1s pour faire le voyage. Partant de là, en 6 mois il est possible de parcourir environ 1000 années lumières... Quel voyage ! Pour info, l'étoile là plus proche du soleil est à 4,35 années lumières. En appliquant un simple produit en croix, on en déduis que Namek serait à environ 30 années lumières de la Terre.