Bonsoir tout le monde ! Comme convenu voici l'épilogue de cette fiction, pour fêter ses deux ans !

Deux ans... c'est passé tellement vite, je ne m'en rends même pas compte. Mais aussi, me dire que c'est la dernière fois que j'écris sur Sinbad et Judal sur cette histoire... ça me rend triste... c'est un sentiment à la fois satisfaisant de terminer une Fanfiction mais aussi très triste. Ça a été une longue aventure et merci à tous ceux qui ont commenté, mis en favoris/follow. Franchement, je m'attendais pas à ce que cette Fiction aille aussi loin...

Je tiens à remercier Kimiokana pour ses deux commentaires qui m'ont énormément fais plaisir, ainsi qu'à Guest et Magnetics ! J'espère que cet épilogue vous plaira sachant qu'il marque la fin de cette Fanfiction... Bonne lecture et de gros bisous, merci encore de m'avoir suivie !

Un grand merci aussi à toi Visitor :-p pour avoir commenté tous ces chapitres ! Chacun de tes commentaires m'ont beaucoup amusé, et j'étais ravie de les recevoir pratiquement chaque soir ; et je suis heureuse que ma fiction t'ait plu ! J'ai donc rajouté ces quelques lignes à l'avant-épilogue afin de te remercier la patience que tu as de commenter chacun des chapitres et de me laisser de magnifiques commentaires à chaque fois. J'espère que cet épilogue te plaira :)


Sous les pétales de cerisiers

Épilogue


Deux semaines s'étaient écoulées depuis le procès de Gyokuen et l'agression dont avait été victime Sinbad, et ce dernier n'avait plus de nouvelles de Judal. Il avait tant de fois appelé le brun après son réveil à l'hôpital, pour avoir de ses nouvelles et surtout être capable de le voir en face à face. Seulement, le numéro n'existait plus. Judal avait dû le changer sans l'avertir, et Sinbad n'en comprenait pas la raison. Sinbad ne savait même pas où il logeait ; puisque le procès avait été remporté et que Gyokuen avait été accusée pour ses torts, sa tentative pour éliminer Judal ne l'ayant évidemment pas du tout aidé. Mais après tout, elle devait savoir que son cas était perdu et avait donc tenté le tout pour le tout.

Sinbad avait interrogé son entourage pour savoir où était Judal et comment ce dernier se portait, allant jusqu'à voir Hakuryuu et Kougyoku sans que ces derniers ne soient capables de lui répondre. Kouen n'en avait aussi aucune idée.

Assis dans le salon de son appartement avec entre ses mains, son front, Sinbad soupira longuement alors que Yunan qui lui avait rendu visite déposa deux tasses de thé.

« Tu as aucune nouvelle, c'est bien ça ? Questionna Yunan en buvant ensuite quelques gorgées de thé.

— Oui… je ne sais même pas s'il dort dehors ou sous un toit. Je m'inquiète réellement pour lui, révéla Sinbad en se grattant nerveusement le crâne.

— Je vois… »

Sinbad ne toucha aucunement à la boisson préparée par son ancien professeur, la tête plongée entre ses genoux et marmonnant de temps à autre des paroles inaudibles. De son côté, Yunan observait le triste état dans lequel se trouvait le violacé, se pinçant par intermittence ses lèvres. Les mots lui brûlaient la gorge, mais il avait donné sa parole.

Il ne pouvait dire à Sinbad que depuis ces deux dernières semaines, Judal dormait chez lui.

En effet, depuis le jour du procès et celui où Sinbad avait été emmené à l'hôpital après avoir protégé Judal, l'adolescent déboussolé ne quittait pas le trottoir où il était agenouillé. Kouen était parti entretemps discuter avec les personnes qui avaient été de leur côté, les remerciant de leur participation, tandis que Yunan était resté avec Judal. Il avait écouté ses pleurs, ses craintes, et quelque part, Yunan avait senti son cœur se contracter douloureusement.

Alors il avait saisi le bras de Judal, n'avait rien dit et s'était mis en route pour rejoindre son appartement. Depuis, Judal n'était pas parti et lui avait demandé de tenir sa langue avec tout leur entourage, donnant l'excuse que Yunan avait connu ses parents et qu'il lui devait bien ça.

Cependant, voir Sinbad si désespéré et impuissant alors qu'il savait tant de choses lui brisait le cœur.

Après avoir quitté son ancien élève, Yunan prit la route de son appartement. Il ne fut guère étonné de voir Judal assis sur son canapé, le regard plongé dans le vide. La télévision n'était même pas allumée. En le voyant se comporter de la sorte, Yunan soupira. Il avait essayé de lui parler, de lui soutirer des informations ou de simplement le faire parler, mais il avait échoué. Judal était silencieux depuis deux semaines ; même quand Yunan cherchait à le faire s'énerver ou qu'il lui lançait volontairement des pics pour le faire réagir.

« J'ai vu Sinbad aujourd'hui. » Avoua-t-il en rangeant son manteau à l'entrée.

Bien évidemment, il ne reçut aucune réponse.

« Judal… je comprends que tu sois choqué, et ça me dérange pas de t'héberger. Mais tu es conscient que tu ne pourras pas rester ici jusqu'à la fin de tes jours ? »

Cette fois-ci, le regard sanglant de Judal se tourna vers lui. Yunan se félicita pour avoir au moins obtenu une petite réaction de la part du jeune homme. Néanmoins, aucune réponse ne lui parvenu de nouveau mais au moins Judal le regardait. Yunan décida alors de se rapprocher de l'adolescent et vint s'asseoir à ses côtés.

« Sinbad se porte très bien, tu n'as rien à te reprocher. Il te cherche et il est vraiment désespéré. »

Judal détourna son regard et partit regarder le sol comme auparavant, ses mains entourant ses chevilles puisque ses jambes étaient remontées jusqu'à son torse.

« Vous devriez parler tous les deux, vraiment. Même si c'est pour rompre. »

Sa voix s'était faite plus faible vers la fin, comme un chuchotement. Yunan ne voulait pas croire en une possible séparation entre Sinbad et Judal, ces deux-là avaient simplement besoin de discuter ensemble. Afin de mettre les choses à plat. Un soupir lui répondit cette fois-ci, surprenant légèrement Yunan dont les yeux s'étaient agrandis.

Judal se remettait-il enfin à communiquer ?

Malheureusement, il n'eut rien d'autre. Le brun resta par la suite muet.

Les jours continuèrent à s'écouler sans que Sinbad ait de nouvelles de Judal ; il avait entretemps trouvé un travail dans une université locale puisqu'il se voyait mal reprendre son travail au lycée où se trouvait Ja'far et où ça allait jaser sur sa relation avec un élève. Sinbad avait donc préféré donné sa lettre de démission, sous les pleurs de Yamuraiha et les plaintes de Sharrkan. Le violacé leur promit de se voir le plus souvent possible, et puis ce n'était pas comme s'il partait à l'autre bout du Japon ou même du monde.

Concernant Judal, ce dernier se bougeait un peu plus. Il recommençait même à parler à Yunan quand ce dernier l'interrogeait sur ses choix d'études, puisqu'il avait obtenu son diplôme et qu'il devait réfléchir à son avenir. Judal s'énervait alors, lui disant que ça ne le concernait pas et qu'au pire des cas il se trouverait un petit boulot bien payé.

Un jour, Yunan était parvenu à faire sortir dehors Judal. Il était en train de préparer le repas et il s'était rendu compte qu'il manquait quelque chose, alors si Judal voulait manger ce soir il allait devoir acheter à l'épicerie du coin. C'était donc bien malgré lui que Judal mit les pieds à l'extérieur depuis plusieurs semaines, et bien qu'il faisait noir, Judal dut réhabituer ses yeux. Le vent frisquet le fit tressaillir et il avait alors hésité à revenir sur ses pas, seulement les gargouillements de son ventre le décidèrent à se mettre en marche.

A l'intérieur de l'épicerie, il ne mit guère longtemps avant de prendre ce dont avait besoin Yunan et de rejoindre le caissier. Bien évidemment il paya avec l'argent que lui avait donné Yunan, il n'allait évidemment pas payer de sa propre poche tout de même. Une fois tout réglé et mis dans un sac plastique, Judal se dirigea vers la sortie. Seulement, la silhouette qui s'interposait entre lui et les portes de sorties, lui coupa le souffle.

Sinbad.

Judal allait vraiment trucider ce fichu professeur à la retraite ; maintenant qu'il comprenait qu'il s'était fait piéger par ce dernier.

« Judal… »

Voir Sinbad depuis tout ce temps, le voir debout et sans blessure causée par sa faute, fit accélérer le rythme cardiaque de Judal. Il se souvenait du cri de Sinbad avant qu'il ne le protège et se reçoive à sa place le coup de couteau, tombant ensuite inconscient sur le trottoir.

Rapidement, Judal tenta de contourner Sinbad pour retourner à l'appartement de Yunan et faire sa fête à ce dernier. Le piéger de la sorte, comment pouvait-il…

Toutefois, Sinbad saisit son bras et l'arrêta. Judal rencontra de nouveau ses yeux ambrés, et cette fois-ci il remarqua la colère se logeant derrière ses prunelles habituellement si tendre à son encontre.

« On doit parler. »

Cette phrase, Judal n'était pas dupe. On la sortait habituellement pour entamer une discussion de rupture. Il sentit la nervosité commençait à envahir chaque parcelle de son corps, pour remonter jusqu'à sa gorge et s'y concentrer. Il avait du mal à respirer.

Finalement, Sinbad et lui sortirent de l'épicerie et commencèrent à marcher côte à côte sans dire quoique ce soit. Judal regardait avec intérêt le sol à ses pieds, comme s'il s'assurait que son pied droit allait bien devant celui de gauche et cela à chaque fois. De son côté, Sinbad observait en coin l'adolescent ; puisque ça faisait des semaines qu'il ne l'avait pas vu alors que pourtant c'était son amant. Il avait bien entendu remarqué que le regard de Judal était plus terne que d'habitude, il avait maigri aussi et semblait plus faible et petit que jamais : un rien aurait su le briser.

« Pourquoi tu n'es pas venu me voir à l'hôpital ? Commença-t-il.

— Je sais pas...

— Tu avais peur que je sois en colère ? »

Judal agita négativement sa tête sur les côtés. Il n'ajouta rien d'autres, continuant de regarder le sol comme si c'était la chose la plus importante et la plus belle du monde. Son attitude aurait pu amuser Sinbad, le voir si perturbé en sa présence aurait pu aussi être touchante, mais lui-même avait peur. Lui aussi avait besoin d'être rassuré.

Alors il se lança :

« Est-ce qu'on est toujours ensemble ? »

Judal avança de quelques pas avant de se rendre compte que Sinbad s'était arrêté, se tournant alors dans sa direction. Il avait le cœur au bord des lèvres. Un tas de pensées entrèrent en conflit dans son esprit, le rendant ainsi incapable de dire la moindre chose alors qu'il était conscient que le silence qui s'était installé, était autant néfaste pour lui que pour Sinbad.

Cependant, à force de le côtoyer et ainsi apprendre à le connaître, Sinbad était conscient que Judal était en ce moment même en train de paniquer. Ainsi le silence du jeune homme n'était pas un non ni un oui. Un sourire se forma sur le coin de ses lèvres et il s'avança pour rejoindre le brun qui cherchait encore ses mots.

Sa main se plongea dans la chevelure sombre de Judal, faisant aussitôt remonter le menton de ce dernier, les yeux grands ouverts. Qui aurait pu croire au tout début de cette histoire, alors que Sinbad était encore en couple avec Ja'far et ne supportait pas Judal qui se fichait de lui, pouvait se montrer si faible face à ses yeux. Ça n'avait rien à voir avec le début de leur relation ; ils se montraient l'un l'autre comme ils étaient réellement : faible, vulnérable, et ayant besoin de quelqu'un à leur côté pour les rassurer et les soutenir.

« Pour moi, nous le sommes toujours. C'est la même chose pour toi ? »

Difficilement, et de façon à peine visible, Judal hocha la tête. Sa raison lui criait de s'éloigner de cet homme pour s'assurer de sa sécurité, pour arrêter de lui faire du mal, mais malheureusement son cœur n'était pas d'accord. Il était devenu dépendant de cet homme qui lui souriait enfin comme d'habitude : tendrement.

Sans qu'aucune réflexion ne soit émise, comme une évidence, Sinbad se pencha pour enfin rejoindre ces lèvres qui lui avaient tant manqué dans un chaste baiser. Regoûter à leur goût, à leur texture, le poussa ensuite à prendre Judal dans ses bras. Il enfouit son visage dans le cou de l'adolescent qui hésita un instant à passer ses bras autour de son dos, laissant pendant un instant ses bras en suspens avant de se décider à attraper Sinbad.

« Je vais détruire Yunan… il écoutait toutes mes plaintes et mes inquiétudes pour toi sans rien me dire, alors que tu vivais chez lui…

— Et il m'a piégé ce soir, grogna Judal.

— Il doit en avoir eu assez de nous entendre nous plaindre. » Se moqua Sinbad

Bien que Judal n'était pas très enclin à rire encore à ce jour, il grommela différentes injures dirigées à l'encontre de Yunan. Il fut ensuite convenu qu'ils aillent ensemble à l'appartement du professeur à la retraite, et bien que Yunan était heureux de voir ces deux-là enfin rabibochés, il n'avait pas pensé que ces deux personnes comptaient lui faire passer une terrible soirée. En effet, Sinbad et Judal s'en donnèrent à cœur joie pour faire payer le blond pour ses magouilles et ses cachoteries.

Au fil des jours, Judal revint dans l'appartement de Sinbad qui le poussa aussi à faire ses choix d'études au lieu de trouver un petit boulot ; surtout que le jeune homme s'amusait clairement à le rendre jaloux en lui montrant des papiers d'embauches pour des clubs d'hôtes du coin, ou même clairement à proposer de vendre son corps pour rapporter un peu de sous. La réaction de Sinbad n'était pas tardive : ses yeux se plissaient et sa voix descendait de plusieurs octaves et il devait distant. Cela amusait toujours Judal de le voir l'ignorer volontairement, mais céder en moins de deux lorsqu'il passait ses bras autour de son cou pour ensuite l'embrasser.

Leur quotidien était simple, sans prise de tête malgré quelques disputes ou de désaccords. Judal avait été stupide de se penser capable de ne plus voir Sinbad ni même de lui parler. C'était impressionnant comment il était possible à l'espèce humaine de s'accrocher à une personne spécifique ; jamais il n'aurait pu se douter qu'au début de leur relation, avant même que Sinbad ne lui porte une quelconque intérêt, que son attitude ingrate et ses mauvaises intentions, les mèneraient à ce stade.

Quelques mois plus tard, les cours à l'université pour Judal avaient commencé. Sinbad avait aussi commencé son nouveau job de professeur de mathématique, où étudiait par ailleurs le brun. En effet, Judal avait aussi et surtout choisi cet établissement car le violacé s'y trouvait et que donc il pouvait continuer à l'embêter comme il le faisait lorsqu'il était lycéen. Judal s'entendait beaucoup plus avec les étudiants qu'avec les élèves de son ancien lycée, peut-être la maturité ou tout simplement car les personnes étaient assez adultes pour passer au-dessus des préjugés, et des rumeurs, et préféraient se faire soi-même sa propre opinion. Le brun avait donc un groupe d'amis avec qui ils s'amusaient, des filles qui lui demandaient de sortir avec lui et parfois même des garçons. Judal disait le plus souvent qu'il sortait déjà avec quelqu'un et se mordait ensuite les lèvres pour ne pas révéler qui c'était réellement, car Sinbad avait été très clair là-dessus : s'il avait le malheur de dire pour eux, Sinbad comptait le faire dormir sur le palier et cela sans aucun remord. Ainsi que le priver de sexe pour les mois à venir.

« Faudra qu'un jour tu nous présentes ton copain, Judal ! Car t'as l'air assez difficile comme mec, commenta l'un de ses camarades de classe et ami.

Pas sûr qu'il soit d'accord. » Rigola-t-il en s'imaginant la scène où il présenterait Sinbad à ses amis.

A la fin de la pause midi, Judal quitta ses amis pour essayer de coincer Sinbad pendant quelques minutes afin de s'encourager à supporter les cours de l'après-midi. Ce fut donc avec un large sourire sur les lèvres que Judal traversait les couloirs, ses yeux à la recherche d'une silhouette qu'il connaissait bien. Une voix connue ne tarda d'ailleurs à caresser ses oreilles et il pressa donc le pas, s'arrêtant pourtant brusquement en voyant une étudiante agiter nerveusement ses mains. Sinbad aussi avait l'air embarrassé : par sa façon de détourner le regard et de se gratter la nuque.

Cette fille lui faisait de toute évidence une déclaration, et Judal n'aimait pas du tout ça.

Pourtant il ne vint pas séparer ces deux-là et préféra revenir sur ses pas, allant ensuite à ses cours d'une humeur massacrante. Personne ne vint lui parler ni même s'asseoir à ses côtés, tout comme ses professeurs ne l'interrogèrent pas. En rentrant chez eux le premier, Judal s'attabla derrière la table basse et alluma la télévision tout en gardant son air énervé. Ainsi quand Sinbad revint à la maison à son tour, il découvrit Judal qui le fixait de long en large et attendait des explications. Une ambiance pesante flottait autour de l'adolescent qui ressassait ce moment de la journée depuis que ses yeux étaient retombés sur Sinbad.

« Ce midi je t'ai vu aux côtés d'une étudiante, grogna-t-il tandis que Sinbad retirait sa veste ainsi que sa cravate.

— Tu es conscient que j'ai refusé ? S'amusa l'autre en le voyant jaloux.

— Tss. »

La jalousie du brun était forte touchante pour Sinbad qui vint s'asseoir en face de lui ; non sans passer sa main à l'intérieur de ses cheveux et de déposer ses lèvres sur les siennes. Un baiser qui devint de plus en plus passionné, Judal ayant attrapé le bras de son amant pour lui montrer que c'était avec lui qu'il sortait et qu'il ne devait donc voir que lui. Sinbad sourit à travers l'échange, se laissant néanmoins docilement faire par ce garçon qui avait su lui retourner le cœur mais aussi la tête.

Ils ne savaient pas vraiment ce que l'avenir allaient leur donner, ou si Judal allait être capable de tenir sa langue et de ne révéler à personne leur relation. Cependant, que ce soit Sinbad ou Judal, tous deux étaient certains de leurs sentiments envers l'autre. Ils avaient traversé beaucoup d'épreuves, ils avaient blessé aussi beaucoup de personnes, mais ils étaient désormais heureux tous les deux. Et c'était l'essentiel.

Fin.