Affaire tordue

Misère, quel retard ! Sachant que je n'avais même pas prévu de poster ce chapitre aujourd'hui… Je me suis simplement retrouvée avec mon université sous blocus, et n'ayant pas internet pour faire mes recherches je me suis mise à fouiner dans mes fanfics pour écrire un peu. Et ma foi, j'ai pu boucler ce chapitre qui en était au 1/3 de sa rédaction. J'ai aussi commencé le prochain chapitre. Ce qui ne veut malheureusement pas dire qu'il sera publié plus rapidement comme l'a démontré ce chapitre-ci qui était commencé depuis… le mois d'avril ! (Wow, bon sang, je pensais pas que ça faisait autant de temps… !)

Merci à tous les reviewers et followers ! J'ai été ébahi en voyant que mon bébé avait dépassé les cent reviews sans que je m'en aperçoive… Snif !

Bref, voilà. Bonne lecture !

Chapitre 7 :

Harry avançait dans les couloirs du Ministère de la Magie. Il devait se rendre au bureau du chef des aurors, puis à celui du Ministre. Certes il aurait pu se rendre à Washington tout de suite, mais après l'affaire Tranov de l'hiver dernier – qui avait causé de nombreux désaccords internationaux -, il préférait prendre ses précautions et obtenir des autorisations en bonne et due forme.

Il passa sans un mot devant Ms. Stuckuproach. Elle avait tenté de le mettre dans son lit un nombre incalculable de fois malgré les refus constant du brun, jusqu'à ce qu'il perde son calme et la transforme très justement en cafard. Bien sur il lui avait rapidement rendu forme humaine. Mais, au plus grand soulagement de l'auror, elle ne s'était plus jamais approchée de lui. Elle chargeait même les nouvelles recrues de lui apporter messages et dossiers.

Harry frappe trois coups rapides avant d'entrer sans attendre d'invitation. Gawain Robards, la tête penchée sur une pile de paperasse quelconque, lui adressa un regard noir. Harry lui rendit un sourire narquois avant de s'asseoir dans le fauteuil face au bureau. Il se pencha en avant, les coudes sur les genoux, avant-bras relevés, soutenant son menton du bout de ses doigts joints. Gawain fronça les sourcils et lui accorda toute son attention. Depuis le temps, il reconnaissait la posture sérieuse de son meilleur élément.

- Que vous arrive-t-il Harry ? (Celui-ci hésita un instant.)

- Je viens d'avoir des informations sur la position de Dolohov. (Robards lui lança un regard moqueur.)

- Et vous êtes toujours là ! Je vois qu'on progresse…

Le chef du bureau des auror afficha ensuite un rictus sadique alors que son regard empli de curiosité tentait de deviner quel pouvait être le lieu choisit par le mangemort en fuite.

- Je ne veux pas de problèmes. Cette mission doit être officielle.

- Tiens donc. (Le rictus disparut et l'homme reprit son air froid habituel.) Où est-il pour vous faire prendre de telles précautions ? Vous qui êtes si prompt à partir en chasse pour un oui ou pour un non habituellement. Et comment l'avez-vous donc trouvé ? (L'étincelle curieuse était toujours présente dans le regard bleu, ainsi qu'un autre sentiment qu'Harry ne parvenait pas à saisir.)

- Il est sur la côte Est des Etats-Unis. Dernièrement, il aidait un moldu dans ses activités criminelles.

- Et comment le savez-vous ?

De la jubilation… Robards semblait se délecter à l'avance de ce qu'allait dire l'ancien Gryffondor. Et celui-ci n'était pas sur d'apprécier. Harry sentit un bref un frisson de peur courir le long de sa colonne vertébrale alors qu'il se raclait la gorge avant de reprendre la parole.

- Je connais quelqu'un qui travaille pour l'équivalent moldu du bureau des aurors. Il m'a informé de la présence de Dolohov sur une vidéosurveillance d'un cybercafé. (Harry se demanda un bref instant si Robards connaissait assez le monde moldu pour savoir de quoi il parlait.) Apparemment il s'y rendait régulièrement pour rencontrer un assassin moldu fanatique qui effectuait des meurtres sataniques rituels. Les aurors moldus ont arrêté le coupable grâce à ces vidéos et en les re-visionnant, ils ont remarqué un homme étrange. Il s'agit de Dolohov.

- Et comment peuvent-ils connaître un de nos criminels, Potter ?

- La personne qui m'a informé… est au courant de ce qu'il s'est passé en Angleterre et… Hum. Je lui ai demandé de me tenir au courant si… certaines personnes… apparaissaient dans les environs. (Harry avait choisi ses mots avec précautions, ne voulant pas impliqué son compagnon.)

- Avez-vous des agents partout Potter ou cette agence moldue est-elle une exception?

Le ton était sarcastique et Robards le regarda fixement, semblant attendre quelque chose de précis. Et Harry compris qu'il était piégé. Robards savait. Il savait l'importance qu'avait le NCIS pour lui, et le lien qui le rattachait aux Etats-Unis. Merlin, il était même surement au courant du fait qu'il ne passait qu'en coup de vent chez lui et qu'il ne prenait pas le temps de dormir plus de quelques heures par nuit.

Restait à savoir, depuis quand ? Qu'est-ce qui l'avait trahi ?

- Qu'est-ce que vous attendez de moi, Potter ?

Harry fut déstabilisé un instant par la question. Pourquoi le chef des aurors abandonnait-il le sujet ? Il se sentait baladé et la discussion lui échappait totalement. Il devait rester calme et assuré. Il fallait absolument que tout soit en règle.

- Un permis de chasse officiel, Monsieur.

- Je suppose que Kingsley va recevoir votre visite sous peu… Et bien sur, vous avez un point de chute sur la côte Est ? (Harry sentit la réponse arriver avant même d'avoir pu ouvrir la bouche.) Quelle question, c'est évident. Vous êtes un agent sérieux n'est-ce pas ? Toujours prévoyant. (Le ton toujours aussi sarcastique ne toucha pas l'ancien Griffondor mais la tension dans ses membres atteint son point culminant.) Dites-moi, comment va votre… compagnon ?

On y était, non d'une bouse de dragon ! Il savait.

Harry fut pris d'une brusque flambée de colère, d'abord à l'encontre de Robards, puis contre lui-même. Il n'avait pas été assez prudent. Merlin ! Quelqu'un d'autre était-il au courant ? Son esprit ne cessait de repasser certains événements au cours desquels il aurait pu lâcher la moindre info. Son agitation interne était telle que sa magie crépita et il fixa un instant un petit éclair noir serpentant entre les doigts de sa main droite.

Un mouvement du chef des aurors le sortit de sa contemplation, le malaise crée par la pression de sa magie se dissipa immédiatement, et Robards arrêta le mouvement lent amorcé en direction de sa baguette posée sur un côté de son bureau.

- Désolé. Je suis sur des charbons ardents depuis le coup de fil qui m'a averti de la situation. La nouvelle était plutôt inattendue. (Harry lâcha un rire jaune à cet euphémisme flagrant et Robards le suivit brièvement, toujours mal à l'aise. Dolohov n'avait pas fait parler de lui depuis longtemps et tous le pensait terré dans un coin, ou mort.) Que savez-vous de ma situation personnelle Robards ? (Le ton cinglant et glacé figea le chef des aurors et Harry imagina sans peine qu'il devait reconsidérer sa décision d'aborder CE sujet.)

- Seulement ce que j'ai pu déduire de votre comportement. (Commença-t-il précautionneusement.) Le fait que vous refusiez toute compagnie autre que votre cercle restreint d'amis datant de Poudlard, et ce depuis quelques années, prouve au choix votre misanthropie ou votre fidélité. Et la rumeur, plus que fondée à mon humble avis, dit que vous jouez pour votre propre équipe. De plus j'ai toujours en mémoire votre implication dans l'affaire Denoël. C'est lorsqu'il s'est attaqué à une famille américaine, de la côte est -comme par hasard-, que vous pris l'affaire en main. (Le ton sarcastique était de retour.) Ais-je besoin de préciser que vous n'aviez aucune raison personnelle de vous retrouver dans cette histoire ? Il semblerait que personne ne se soit posé la question sur la façon dont vous vous étiez retrouvé mêlé là dedans. Et je vous soupçonne d'avoir habilement noyé le poisson à ce sujet en mettant l'accent sur les problèmes internationaux causés par cette affaire. Je me suis moi-même penché sur la question voyez-vous… N'oubliez pas qui je suis Potter, je n'ai pas eu ce poste par hasard.

Il s'était penché vers Harry à la fin de son discours et son sourcil haussé provoqua une légère honte chez le brun il semblerait qu'il ait sous-estimé son supérieur. Un coup sur la porte du bureau les fit tout deux sursauter avant que celle-ci ne s'ouvre et laisse entrer le Ministre Kingsley Shacklebolt en personne. Les deux aurors se levèrent rapidement pour saluer le grand noir mais celui-ci leur indiqua de se rasseoir avant de faire de même sur le siège voisin du brun.

- Une alerte s'est déclenchée dans mon bureau indiquant une brusque flambée de pouvoir dans votre bureau Gawain. Je suis donc descendu voir de quoi il en retournait pour que Monsieur Potter perde autant de fois le contrôle en l'espace de quelques heures.

Harry se sentit une fois de plus honteux. Bien sur que le Ministre savait ce qu'il s'était passé plus tôt… Depuis la guerre, le ministère était truffé de sondes destinées à mesurer les flux de pouvoir afin de prévenir toute attaque. Il soupira devant son manque de professionnalisme flagrant.

- Bien, alors de quoi s'agit-il messieurs ?

- J'ai retrouvé Antonin Dolohov et je demandais le droit de partir en chasse.

Harry décida de ne pas entrer dans les détails afin d'éviter les questions dérangeantes. Non pas qu'il n'ait pas confiance en Kingsley mais cela concernait sa vie privée et il ne voulait pas qu'une nouvelle personne apprenne ce qu'il en était. Il regarda Robards dans les yeux et espéra qu'il garderait lui-aussi le secret. Le chef des aurors sembla lui accorder ce droit puisqu'il enchaîna sans hésiter.

- Le cas Dolohov reste particulièrement sensible mon cher Kingsley.

- Hum… (Kingsley savait que ce n'était pas tout mais laissa couler au soulagement de Harry. Il préféra se tourner vers le plus jeune et le questionner sur le cas qui les intéressait.) Tu comptais passer à mon bureau ensuite ?

- Oui. Je ne veux pas reproduire le schéma de l'affaire Tranov. Une fois m'a suffi…

- Je ne peux qu'être d'accord avec toi. (Le Ministre agréa tout en semblant repenser aux réunions interminables, ainsi qu'aux nombreux dossiers et autres discussions houleuses qu'avait causées la résolution de cette affaire.) Avez-vous rempli l'autorisation, Gawain ? Je vais vous faire ce permis Harry, après tout, vous êtes le mieux placé pour régler ce problème. Définitivement, j'entends. Bien sur cela reste dans ce bureau, compris messieurs ?

- Bien sur Monsieur le Ministre.

Les deux aurors répondirent d'une même voix. Un léger sourire aux lèvres. Il n'y avait pas de prison pour les plus grands partisans de Voldemort encore en fuite. Ils avaient été déclaré ennemis de la nation et les sorciers les avaient considérés comme mort dès cette annonce.

Kingsley Shacklebolt et Gawain Robards avaient acquis leur poste dès la fin de la guerre et s'étaient mis d'accord sur le fait qu'un grand ménage était nécessaire afin d'éradiquer toutes menaces. Les aurors s'étaient donc lancés dans six mois de traques intensives. Ils arrêtèrent ainsi bon nombre de mangemorts connus et reconnus grâce aux nombreuses informations divulguées suite à la mort de Voldemort. Tous furent interrogés sous veritaserum, permettant à de nouveaux noms d'intégrer la liste des partisans à interroger et à mettre à mort pour les plus fervents, ou les geôles d'Askaban pour les moins impliqués. De nombreuses exécution avaient eu lieu, parfois retranscrites dans les journaux. Cela avait permis de rassurer la population sorcière et de dissuader tout nouvel acte de mangemorisme puisque les partisans survivants s'exilèrent rapidement pour échapper aux sanctions du Ministère.

Pour quelques élites, la traque s'était alors poursuivie à un niveau mondial, avec l'accord plus ou moins plein des autres communautés sorcières et des gouvernements moldus. D'où les problèmes causés par l'affaire Tranov : un mage noir sévissant dans les contrées slaves avait décidé de profiter de la mort de Voldemort pour faire main-basse sur des partisans assoiffés de sang Harry, qui suivait au mieux les déplacements des mangemorts en fuite, avait remarqué le léger flux, en direction de la Russie pour la plupart, et s'était lancé sur cette piste. Il avait malheureusement mis trop de cœur à l'ouvrage et la mort de Tranov avait causé un grand ramdam judiciaire entre les communautés slaves et l'Angleterre… Et le fait qu'il n'avait pas parlé à ses supérieurs avant de partir en chasse n'avait vraiment pas joué en leur faveur.

Harry sortit de ses pensées lorsqu'une petite carte blanche plastifiée et estampillée du sigle du ministère entra dans son champ de vision. Il la prit en remerciant Kingsley avant de porter son attention sur son chef qui lui tendait deux documents qu'il savait être son ordre de mission et le permis de chasse officiel responsable de sa venue dans ce bureau et du fait qu'il ne soit pas déjà à plusieurs milliers de kilomètres en train de visionner la vidéo du NCIS avec son compagnon bien en sécurité à ses côtés. Un serpentin de pouvoir crépita sur ses doigts alors qu'il saisissait les papiers avec ces pensées en tête.

Il reçut un petit coup de baguette sur les doigts de la part de Kingsley qui le regardait avec un sourire dévoilant ses dents blanches.

- Allons Harry, ce n'est pas ainsi que tu passeras inaperçu parmi les moldus. Mais je comprends ton impatience. Tu peux partir maintenant. Salues les Premier Ministre américain sorcier et moldu pour moi et n'oublies pas de demander une plaque du FBI avant de t'aventurer dans un service moldu.

Harry acquiesça, se rendant compte que Kingsley et Robards avait surement discuté de la situation durant son moment d'absence. Puis il se leva, salua les deux hommes et sortit du bureau.

Quelques têtes émergèrent de derrières les portes alors qu'il rejoignait son propre bureau. Bientôt tout le service serait au courant qu'il partait en chasse. Et la rumeur se propagerait à l'ensemble du Ministère. Il soupira en pensant au message de mise en garde que ne manquerait pas de lui envoyer Hermione, la voix de Ron en arrière plan lui lançant des encouragements. Il espérait juste qu'ils emprunteraient la voie moldue pour ce faire. Recevoir une beuglante devant des aurors moldus ne ferait que provoquer des ennuies inutiles.

Draco leva la tête à son retour et sourit en avisant les documents dans sa main.

- Alors c'est bon, tout est en ordre cette fois ? Tu n'auras de travail supplémentaire à ton retour pour cause de non-respect des règles concernant les enquêtes intergouvernementales ?

- Et non… Quel dommage Draco, tu vas devoir te passer de moi pour quelques temps.

- Je suis plus qu'heureux de ne plus t'avoir dans les pattes Potter. Quand est-ce que tu pars ?

- Maintenant. Je passais juste te prévenir et récupérer ma veste et mon portable.

Harry attrapa rapidement les dites affaires avant de repartir. Il entendit un « Fais attention ! » lancé derrière son dos et remercia mentalement son collègue.

N'ayant pas besoin de repasser chez lui, il dirigea directement vers le service de cheminettes. Montrant son ordre de mission à un employé à l'air blasé, il ne pu retenir un rictus lorsque celui-ci sursauta et ouvrit de grands yeux en le dévisageant. Il agita la feuille au nez de l'employé qui rougit puis le conduisit à une cheminette tout en s'excusant. Harry le regarda exécuter plusieurs mouvements de baguette, surement pour ouvrir l'accès international, avant qu'il ne le salue et le laisse seul. Harry attrapa la poudre verte à sa disposition, la jeta dans le feu et annonça clairement : « Washington, Ministère de la magie américain ».

Voilà, j'espère que les « Harry », « Potter » et « Monsieur Potter » vous ont aidé plus que perdu car ils sont là pour vous montrer l'état d'esprit de Robards et Shacklebolt.

Je suis vraiment désolée pour le retard… Et j'espère que ce chapitre vous a plu !

Pensez à reviewer ! ;)

PS: Dites-moi si certaines choses vous posent problèmes.