Salut à tous.

Me revoilà après deux mois d'absence. J'ai eu des vacances et bien d'autres choses. A présent, je vais achever l'histoire une bonne fois pour toute. Bon, le rythme ne sera pas très régulier car à présent, j'ai commencé une formation et je vais devoir étudier le soir. Mais je vais essayer de tenir à nouveau le rythme d'un chapitre toutes les deux semaines. Alors à dans deux semaines.

Chapitre 92 : le dieu des accidents stupides

Quand la calèche du groupe de Lovino arriva dans l'auberge où il avait été prévu que les trois capitaines se réunissent à Bruxelles, ils constatèrent que ni Antonio ni Laurent ne les y attendaient. Etrange, Lovino aurait juré que son père aurait du être dans la ville depuis au moins 4 jours. Pourtant, le seul membre de l'équipage de son père qu'il y trouva état Miguel. Il était en train de boire une pinte de bierre au coin du feu en compagnie de deux autres visages connus, le Second de Francis et son copain aussi bavard et souriant que son père qui avaient du voyager depuis les côtes de la France. Il ne se rappelait plus de leurs noms.

En les voyant, les trois hommes furent d'abord surpris de voir Francis arriver avec une femme brune dont le visage était encore couvert de traces de tortures, et encore une foule de gens et surtout…les deux enfants d'Antonio, Lovino et Féliciano. Qu'est-ce que le deuxième faisait là ? N'était-il pas en Autriche ?

Miguel commença par prendre Féliciano dans ses bras.

- « Aha, aurais-je attrapé la petite fée des tomates ? Tu n'as pas changé d'un cheveux en 2 ans.»

Le garçon d'éclater de rire. Lui aussi n'avait pas oublié le grand ours brun qu'était le fidèle valet de son père. Il avait adoré jouer avec lui quand la famille était encore unie. Et il demanda naturellement où se trouvait son papa qu'il avait tellement hâte de revoir. Lui aussi, il ne l'avait plus vu depuis une éternité.

La mine du latin s'embrunit. Berwald et Tino baissèrent les yeux. Francis et Lovino de les harceler de questions. Les hommes expliquèrent que Bourgeois avait vraisemblablement enlevé Donna Emma.

- « QUOIIII ?»

- « Comment avez-vous pu laisser cela se produire, bordel ? » s'énerva Lovino. « A quoi vous servez ? »

- « Nos forces étaient un peu trop dispersées à travers la ville et occupées à chercher un certain jeune homme qui avait fugué sans aucune explication, »lui répondit Miguel avec un certain ton de reproches. L'aspirant-héros ne comprit pas qu'on parlait de lui.

- « C'est si compliqué que ça de surveiller une femme enceinte ? »

- « Peut-être aurais-tu pu t'en charger au lieu d'aller courir les gitanes ? »

Cette fois-ci, il comprit. Francis du intervenir pour empêcher la conversation de dégénérer en dispute générale. Il demanda à l'hispanique de leur raconter tout ce qui s'était passé. Ils discutèrent ainsi pendant une bonne heure. Miguel apprit ainsi, à sa plus grande horreur, que le petit Féliciano avait été pendant quelques jours l'otage du roi de France. Dieu bénisse le ciel qu'Antonio n'ai pas appris la nouvelle. Il n'osait pas imaginer quelle aurait été sa réaction. Heureusement qu'il était partit.

Francis fit le point : « Donc, Antonio est partit à la poursuite des ravisseurs. Mais comment compte-il les retrouver tout seul ? L'enlèvement a eu lieu il y a trois jours. Ils pourraient être n'importe-où en Europe à l'heure qu'il est. »

- « Il a une nouvelle boussole magique », expliqua le quartier-maître.

- « Une nouvelle ? » demanda Tania. « Ce genre d'objet ne s'achète pas en magasin. Il lui aurait fallu l'aide d'une créature immortelle pour cela. Et à ce que j'en ai vu, l'Europe est le continent où elles se montrent le moins. Elles sont pratiquement assignées à résidence depuis plus d'un millénaire par le nouveau maître des lieux.»

- « Oui, et bien , il y en avait une qui suivait Don Antonio depuis Ostende et qui lui a proposé une affaire. Il l'a accepté car il ne pouvait pas tenir en place et à l'instant où il a vu que la boussole fonctionnait, il m'a ordonné de faire le messager ici et est parti seul sur les routes. »

- « Seul, en plein hiver sur un territoire ravagé par la guerre ? » s'exclama Elizabetha.

- « Quel genre d'affaire ? » s'inquiéta Lovino. « Ne me dit pas qu'il a fait un pacte. »

- « Euh… Miguel savait qu'il n'aurait pas du laisser son maître et capitaine agir aussi impulsivement.

- « Qu'est-ce que mon abruti de père a donné en échange de cette fichue boussole ? »

- « Je ne sais pas. Il a juste dit que c'était plutôt raisonnable. »

- « Ce n'est pas raisonnable du tout. La boussole puise ses pouvoirs dans sa souffrance. S'il m'avait attendu, nous aurions pu… »

- « Et comment étions nous supposés savoir que tu allais revenir ? Tu as disparu comme un voleur sans nous laisser ne serait-ce qu'un message. »

Et l'hispanique de lui faire la morale comme s'il avait été son propre père. Lovino avait été complètement irresponsable de fuguer ainsi sans rien dire. Si cette Uranie…

- « Uranie ? » demanda le mystérieux quadragénaire qui ressemblait tellement au Don. « C'est avec elle qu'il a fait un pacte ? »

- « Euh, oui, c'est comme ça qu'elle a dit s'appeler. » Et Miguel se sentit de plus en plus mal à l'aise. Etait-elle vraiment maléfique ? Aurait-il du faire plus d'efforts pour arrêter son capitaine ?

- « C'est qui, cette Uranie ? » demanda Lovino à l'inconnu.

- « La muse de l'astrologie. Elle fait partie de la bande de monsieur Parfait. Roma, il faut qu'on parle en priver. Si tu veux bien me suivre… »

Et il se tourna vers les autres, les priant de continuer sans eux. Leur conversation risquait de prendre un peu de temps.

Le garçon hocha la tête et le suivit. Tania, elle, hésita, mais se dit qu'il valait mieux suivre l'autre conversation pour pouvoir en faire un résumé au dieu Mars et à son descendant.

« C'est qui, ce type qui ressemble tellement à Antonio ? » demanda Tino, un peu perdu dans l'histoire.

Francis sourit. « Vous ne le croirez jamais…

Dans la rue, le dieu Mars parvint à trouver un coin discret pour discuter.

- « Bref, Uranie est une muse très intelligente et a le pouvoir de connaître l'avenir. Je ne sais pas ce qu'elle a pu demander à ton père, mais je n'aime pas ça du tout. Si elle a agit sous l'ordre d'Appolon… »

- « Ce connard s'attaque à ma famille maintenant ? »

- « Ne l'insulte pas, tu ne vas faire qu'aggraver ton cas. Je ne sais pas ce qui se prépare, mais tu dois retrouver ton père le plus vite possible. Tu dois partir tout de suite avant qu'il ne fasse une mauvaise rencontre. Ce sera certainement l'occasion pour toi de repasser ton test de héros. »

- « Comment le rejoindre ? Il a quitté la ville depuis longtemps et je ne sais pas par où chercher. »

- « C'est pour ça que Tania et moi sommes là. »

Il lui tendit une lance de fer finement ouvragée. « Tiens, fabriquée par Vulcain en personne. Elle atteindra toujours sa cible. Pense à la personne que tu veux atteindre, surtout précise si tu veux la blesser ou non (ce serait bête de tuer ton père), tu enfourches un pégase et c'est parti. »

- « C'est si facile que ça ? »

- « Il va de sois que personne ne doit s'emparer de la lance. Qui sait ce qu'ils seraient capable de faire. Tu devrais d'entrainer un peu avant de la lancer pour de bon. »

Lovino jeta un coup d'œil autour de lui. A quelques coudées de là se trouvait du crottin de cheval. En suivant les indication de son ancêtre, il lança le projectile qui alla se planter au milieu du tas malodorant.

- « Eh, c'est un artefact divin. Ne l'envoie pas dans ce genre de chose. Tu vas finir par vexer Vulcain. »

Lovi ramassa la lance, la nettoya et chercha une nouvelle cible. Il repéra l'enseigne au dessus de la taverne, beaucoup plus loin de là, ou les autres devaient toujours discuter. Il la visa et l'arme alla se figer exactement là où il l'avait voulu. Cependant, elle frôla au passage la tête d'un homme. Ce type avait échappé à la mort de peu. Il s'était immobilisé, complètement pétrifié.

- « Fais attention à ce que tu fais », gémit le dieu de la guerre, réalisant enfin que son descendant avait un don inné pour provoquer des catastrophes. Pourvu qu'on ne lui décerne pas le titre de « dieu des accidents stupides » quand toute cette histoire serait terminée. Lovino se rua vers l'homme pour s'excuser.

- « Désolé, je ne vous avais pas vu et je ne pensais pas que ma lance irait aussi loin. »

- « Je… »

Lovino réalisa qu'il connaissait cet homme. Sa presque-victime, elle, était encore trop sur le choc pour s'en rendre compte. Mais ce visage… ses cheveux tondus avaient déjà pas mal repoussé, quoiqu'ils fussent devenus plus sombres, mais la tignasse commençait déjà à reproduire les fameuses boucles de bélier.

- « Peter ? »

L'intéressé ne répondit qu'au bout de quelques secondes.

- « Qu'est-ce que tu fiches ici ? » demanda encore le latin.

Il ne manquerait plus que les Kirkland s'en mêlent.

Quand Peter se mit enfin à bouger, il expliqua que c'était Lars van Dijk qui l'envoyait.

- « Vous l'avez encore capturé ? »

- « Non ! Enfin… nous nous sommes rencontrés par hasard au port d'Anvers, nous lui avons un peu forcé la main… Ce matin, en réservant des calèches, nous avons appris qu'Emma venait de passer à Anvers. Lars a trouvé cela étrange et a voulu suivre la piste. Le capitaine et le médecin ont tenu à l'accompagner. Moi, on m'a donné l'ordre de venir ici vous transmettre le message et de mettre les enfants à l'abri. »

- « Les enfants ? »

Et il remarqua à côté du cuisinier du Migratory Bird deux enfants qui devaient avoir entre huit et six ans. Vu les sourcils, ils devaient être les rejetons d'un des frères Kirkland. Ils étaient immobiles, visiblement très impressionnés par le tir de lance qui avait manqué de tuer leur gardien.

- « Il ne faut pas que Guillaume d'Orange mette la main dessus. Lars avait dit que vous aviez des contacts spécialisés dans ce genre de tâche. »

Tout ceci commençait à devenir un peu compliqué. Lovino les fit entrer dans la taverne où tout le monde fut assez surpris par ce soudain retournement de situation.

Celui dont Peter craignait le plus la réaction était Francis. Allait-il l'arrêter ? A première vue, non. Il était surtout étonné par les deux enfants. Il avait déjà du comprendre pour le lien de parenté.

- « Et quels pourraient être les noms d'une aussi charmante demoiselle et jeune monsieur ? » leur demanda-t-il gentiment en s'agenouillant.

Les enfants étaient trop timides pour répondre, mais ils ne comprenaient rien non-plus. Ils n'avaient jamais appris à parler une autre langue que l'anglais d'Edimbourgh. Quand Francis le réalisa, il reformula sa question dans la langue de Shakespeare.

- « What could be the names of such a pretty lady and proud young sir ? »

Les deux enfants furent estomaqués par tant de déférence à leur égard. La fillette bredouilla un « Victoria, gentle sir » et son frère, tout fier d'avoir été appelé Sir pour la première fois de sa vie, clama être « Sir Peter Kirkland of Edimburgh and future knight of the seas. »

- « That's a nice program, » l'encouragea Francis. Et de continuer en lui demanda de ses parents et s'il voulait apprendre à devenir un chevalier en venant vivre dans son château. Le gardien réagit au quart de tour en éloignant les enfants et en se plaçant devant eux.

- « Bas les pattes ! Je sais très bien ce que tu as en tête. Tu veux les utiliser comme appats pour attraper Arthur et le livrer à ton roi. »

Francis de se défendre de ces horribles accusations. Il avait été démit de son poste d'amiral et n'avait plus dès lors le devoir de les arrêter.

Voyant que la conversation risquait de s'éterniser, Lovino intervint.

- « Vous êtes choux, mais j'ai un imbécile de père à aller assommer. Je vous laisse régler vos affaires. Ciao. »

- « Héla, une minute toi, » intervint Miguel en le retenant par le bras. « Où est-ce que tu crois aller ? »

- « Je vais chercher Antonio, le frapper, puis je vais retrouver ma mère et seulement après je reviendrai à Bruxelles. »

- « C'est hors de question. Tes fugues nous ont déjà causé suffisamment de soucis comme ça. Et tu n'as aucun moyen de les retrouver ou de les rejoindre. Alors tu vas te tenir tranquille un moment. »

Lovino resta immobile 10 secondes puis prit le chemin de la sortie.

- « J'ai les moyens de les retrouver et de les rejoindre. Je ne suis plus un bébé. Et le premier qui essaye de m'en empêcher va le sentir passer. »

Et il fit craquer ses doigts pour illustrer ses propos.

- « Et comment comptes-tu les retrouver ? »

- « Divine assistance, » répondit-il simplement en jetant un coup d'œil à Tania et son ancêtre. Il guetta le regard complice de Tania, mais fut étonné de la voir inquiète. Il serait bon de l'interroger avant le départ. Miguel ne semblait pas entièrement convaincu, pas comme Francis et compagnie qui avaient vu sa force à l'œuvre à Versailles.

- « Si tu y vas, je t'accompagne, » déclara l'ex-amiral. Antonio était son cousin et meilleur ami, et visiblement, il allait aussi être question de récupérer Alphonse. Il ne voulait pas rester en arrière. Il voulait s'y rendre aussi. Mais Romano l'arrêta d'un geste, lui expliquant qu'il n'y avait pas de cheval ailé pour lui. « Quoi, parce que… »

- « Ouais, quand je parlais d'être capable de le rejoindre, je parlais de faire le trajet à dos de pégase. »

Miguel d'être de plus en plus scandalisé. Il se retourna vers l'inconnu qui ressemblait tant au Don. « Qu'est-ce que vous lui avez fait fumer ? Cela n'existe pas, les chevaux ailés. »

Mars se contenta de lui donner une petite tape dans le dos. « Heureux celui qui croit sans avoir vu, ce n'était pas dans votre nouveau testament ? »

Et avant que l'Espagnol ne parte dans un discourt sur l'hérésie, il poussa Romano vers la sortie. « Je vous le ramènerai en un seul morceau, ne vous inquiétez pas. Il sera peut-être même devenu un vrai homme.»

Et ils disparurent, Tania à leur suite.

Laissé en arrière, Féliciano était peut-être le seul à être fier de son grand-frère. Celui-ci le salua d'un signe de la main en sifflotant un air sauvage. Féli sourit. Lui, au moins, avait parfaitement comprit que son frère était devenu surpuissant et plus que capable de venger leur famille. Mais une fois la tension retombée, l'innocent garçon annonça qu'il voulait aller voir son grand-père. On lui avait expliqué depuis un moment déjà qu'il allait mal et il voulait aller le voir. Il était probablement le seul dans la pièce à tout ignorer des actes du vieux Comte et à s'inquiéter sincèrement pour lui.

Les adultes, ayant conclu qu'ils n'arriveraient pas à porter assistance à Antonio comme ça, finirent par accéder à la demande du petit garçon. Il était temps d'aller rendre visite à la famille de Maele.

A l'hôtel particulier, rien n'avait changé, mis à part que Margueritte de Maele manqua de s'évanouir en voyant arriver Féliciano et Mathieu. Trop de bonheur… Elle adorait son petit-fils (mais qui sur terre n'adorerait pas cette adorable petite frimousse ?), mais Mathieu, lui que tout le monde croyait perdu à jamais… par quel miracle ? Francis se sentit soudainement mal à l'aise en comprenant qu'il allait bientôt expliquer à cette femme, la sœur de sa mère, le crime qu'avait commis son mari. A quel point était-elle impliquée dans les sombres affaires de son époux ? Mais ensuite apparut Guillaume et ce fut le choc.

La dernière fois qu'il avait vu le benjamin de la famille de Maele, c'était il y a un peu moins de sept mois, quand ce dernier lui avait annoncé que sa sœur était partie pour les Indes. Comment avait-il pu changer autant en un semestre ? Il était tellement plus mince, plus sérieux, plus… sinistre ? Où étaient passés son lumineux regard et son doux sourire ? Quelle tragédie lui était-il donc arrivé pour que toute joie de vie semble avoir quitté son visage ? On aurait dit un malade de la tuberculose… Il n'avait tout de même pas attrapé cette saloperie ?

Et le Français de s'enquérir immédiatement de la santé de son cousin. Celui-ci eut l'air surpris. Non, il n'avait pas l'impression d'être malade ni de trop tousser. Il avait juste fait une grève de la faim, puis il y avait eu toute cette pression avec la maladie de son père. Et il jeta un coup d'œil au groupe.

- « Mon père m'avait dit que Ludwig et Féliciano étaient prisonniers d'Ivan Braginski… »

- « Oh, il s'est passé des choses en France. Mon roi s'en est mêlé… »

- « Où est Zita ? »

Francis détecta une certaine émotion dans sa voix. Oh, que c'était mignon. Il s'inquiétait pour sa douce. Il avait intérêt à reprendre du poil de la bête pour le jour où il la reverrait. Il n'y avait rien de moins romantique que de marier une vivante et un mort.

- « Elle est… toujours l'hôte du roi de France. Mais des amis à nous sont toujours là-bas pour la délivrer. »

- « Oui, le Comte Braginski et sa sœur sont restés en arrière aussi pour aider ! » déclara Féliciano avec un grand sourire. Mais au lieu de rassurer son oncle, il sembla que son regard en devint encore plus sombre. Cela inquiéta d'avantage Francis. Il se vantait d'être l'ambassadeur de l'amour au monde entier et se demandait si durant ces derniers mois, les sentiments de son cousin pour la princesse avaient changé. Il parvint à convaincre le jeune homme de parler en seul à seul dans sa chambre pendant que Margueritte emmenait Féliciano voir son grand-père.

Une fois la porte de la pièce fermée, le Français commença son interrogatoire.

- « Quelque chose ne va pas ? Tu avais l'air tellement… triste quand le petit a parlé du Russe. »

Guillaume de soupirer et de lui parler de la lettre envoyée par Ivan au début du mois de novembre. Il y parlait de faire de Zita son épouse. Et s'il restait en France pour la délivrer, c'était la preuve qu'il y mettait de la volonté. Son cousin soupira. Cela ne servirait à rien de mentir.

- « C'est vrai. Je ne l'ai pas vu longtemps, mais il m'a effectivement donné l'impression de tenir à elle. »

- « S'il la sauve, il est naturel qu'elle tombe amoureuse de lui, n'est-ce-pas ? »

- « Ne dit pas ça. L'amour est beaucoup plus compliqué. Ce n'est pas un retour de faveurs. Je sais qu'elle t'aime. »

- « Je ne l'ai pas vu depuis plus de deux ans, je suis resté séquestré ici, condamné à épouser une autre fille. Quand elle a du apprendre cela, elle a… »

Francis lui prit les mains.

- « Arrête. Elle sait très bien que tu n'as pas eu ton mot à dire dans l'histoire. Gilbert va la ramener ici. Tu vas lui avouer tes sentiments. On dira à ton père qu'il peut aller au diable avec ses arrangements matrimoniaux avec la Russie… »

Et le visage de Guillaume s'assombrit d'avantage.

- « … Cette alliance avec les Braginski… »

- « Quoi ? Tu envisages d'épouser Natalia ? Mauvaise idée. Elle ne veut pas de ce mariage non-plus. Votre couple sera un désastre.»

- « C'est peut-être ma seule chance de sauver la compagnie. Tu t'occupes à peine de la tienne, mais moi, depuis que je l'ai reprise en main, je la vois sur le point de se faire mettre en pièce par cette maudite guerre qui ne semble pas prête de finir. Dans les projets de mon père… »

Et il lui expliqua le coup des mercenaires Russes. Francis n'y tint plus et prit le visage du jeune homme entre ses mains.

- « Arrête de vouloir tout porter sur tes frêles épaules. Tu as un frère corsaire et un beau-frère pirate. Laisse les s'occuper du côté « sécurité et diplomatie musclée» et concentre-toi sur ce que tu fais de mieux, la finance. Tu n'as absolument pas besoin des Russes avec une famille pareille pour te soutenir. »

- « Mais… où sont-ils dans ce cas ? Je ne les vois pas ! J'ai attendu le retour de Laurent pendant sept ans. Et maintenant, Antonio que je croyais mort réapparait, puis re-disparait, ma sœur est enlevée et Laurent n'est toujours pas rentré ! Je crois qu'ils ne reviendront jamais et que je suis bon pour gérer toute cette merde tout seul comme j'ai toujours du le faire ! Toi aussi, tu vas me promettre de m'aider, mais tu vas te barrer en un instant, sans prévenir, comme tu l'avais fait en juillet. Alors non, je ne fais pas confiance à ma famille !» Et il repoussa violement les mains de son cousin.

Le barbu fut assez surpris par cette soudaine explosion d'émotions. Guillaume avait les larmes aux yeux et semblait furieux.

- « D'accoooord, je crois que je vais te laisser un peu réfléchir. Je vais me retirer, aller voir ton père et ensuite manger un morceau. Et quand tu voudras me parler, tu pourras me retrouver dans la salle à manger, avec tous les autres. »

Et il sortit. A l'instant où la porte se referma, Guillaume éclata en sanglot. Il se sentait vraiment pathétique et minable. Il ne servait vraiment à rien. C'était vrai que les autres étaient tellement plus capables que lui. Ils avaient parcouru le vaste monde, affronté maints périls et lui qu'avait-il fait à part geindre devant la fenêtre et son bureau ? Il n'avait rien pour lui. Zita ne le méritait pas, elle méritait un homme qui remuait ciel et terre pour elle. Lui, il était un des hommes les plus riches du monde et il ne pouvait rien… Mais en un coup, il réalisa quelque chose. Si, il avait quelque chose pour lui : cette fortune colossale et ce puissant empire financier que tant de monde lui enviait.

En un coup, il sut ce qu'il pouvait faire. Il s'assit à son bureau et commença à écrire.