Note : Je n'arrive juste pas à croire que j'ai réussi finalement à écrire ce chapitre :O

Vraiment désolée d'avoirs mis en pause cette fanfic, j'avais juste énormément de mal à trouver l'inspiration mais une amie m'a reboostée involontairement, par le biais d'une autre amie (donc, si elle lit ça, je lui en suis très reconnaissante :D) :3

Quoiqu'il en soit, je vous laisse découvrir LE chapitre que vous attendiez ;)


Tension Luxurieuse

Le reste de la journée, Makena fut persuadée que le dieu malin l'évitait. En fait, cela l'arrangeait bien, elle n'osait plus vraiment le regarder depuis la nuit qu'ils avaient passé ensembles.

Elle ne pouvait se le cacher, elle avait ressenti quelque chose d'intense entre eux, ce soir-là. Cela n'avait rien avoir avec ce qu'elle ressentait déjà en sa présence. Ni ce sentiment de déjà-vu, ni celui d'impuissance. C'était bien plus fort, bien plus profond que tout cela.

Ils étaient connectés.

Et savoir cela aurait pu être supportable, si ce n'était pas de Loki dont elle parlait. Elle essayait tant bien que mal de ne pas y songer, mais la réponse à cette connexion s'imposait clairement à son esprit, depuis quelques temps.

Elle avait de l'attirance pour le dieu. Pire encore, des sentiments. Elle était amoureuse de lui et cela la consumait. Plus elle tentait de se persuader du contraire, plus les souvenirs de leur discussion de la veille revenait, la rendant encore plus mal à l'aise qu'elle ne l'était déjà. Elle rougissait en se souvenant du corps si parfait du Jotun. Elle souriait niaisement en se remémorant la scène.

Il l'avait sauvée, une fois de plus. Et savoir cela ne la rendait que plus heureuse encore. Elle s'écœurait elle-même de dépendre des gestes de Loki et pourtant… Pourtant, si elle y faisait attention une seconde, cela durait depuis un moment. Cette dépendance.

Lorsqu'elle ne le voyait plus depuis un moment, elle se sentait triste alors qu'elle n'en avait aucune raison. Quand elle passait du temps avec lui, elle avait envie de sourire, même de rire pour tout et n'importe quoi. Elle était ridicule, en fait. Pathétique.

Oui, voilà, la pathétique petite adolescente amoureuse. C'était un sentiment nouveau pour elle. Seulement, elle ne l'appréciait déjà pas. Elle ne voulait pas dépendre de quelqu'un. Etre dépendant, c'était être faible. Elle ne pouvait s'autoriser d'être faible, elle devait rester forte.

C'était décidé, elle devrait mettre ses sentiments de côté. Pour son propre bien.

Lorsqu'elle croisa Loki dans les couloirs, le jour suivant, elle y vit l'opportunité de mettre à l'épreuve ce qu'elle ressentait pour lui. Elle prit une grande inspiration et passa à côté de lui sans même un regard. L'ambiance était encore plus froide que dans la salle d'entraînement. Elle ignorait même que cela puisse être possible.

Ils se frôlèrent à peine, épaule contre épaule.

Et pourtant, bien malgré elle, elle ne put s'empêcher de ressentir un frisson. Un simple touché de sa part et elle défaillait. Elle serra les points, elle ne devait pas flancher.

Malheureusement, ne pouvant lutter contre elle-même, elle osa se retourner un bref instant. Uniquement pour vérifier qu'il n'avait pas vu qu'elle avait frissonné. Juste pour cela. Il ne la regardait pas. En fait, il continuait d'avancer comme si de rien était.

Croyait-elle vraiment qu'il avait ressenti le même sentiment qu'elle ? Elle devenait naïve, à présent.

Cependant, elle avait vu juste. Au moment où il allait tourner dans le couloir, Loki ne put s'empêcher de la regarder. Elle avait déjà repris son chemin et ne le remarqua pas. Il aurait pourtant juré qu'elle s'était retournée, elle aussi. Il avait dû halluciner. Il poussa un petit soupir, agacé par ses propres gestes et continua sa route en s'efforçant de ne pas repenser à ce sentiment étrange qu'il avait ressenti en la frôlant.


Leur petit jeu de celui qui évitait l'autre le plus longtemps aurait pu durer un moment, s'il n'y avait pas eu leur séance d'entraînement hebdomadaire.

Aussi bizarre cela fut-il, à dix-sept heures, ils se montrèrent tous les deux dans la salle.

Leurs regards furent suffisants pour communiquer une envie de passer à autre chose, de ne plus reparler des récents évènements. En un bref signe de têtes, le pacte fut signé. Ils n'en reparleraient pas et continueraient leurs séances comme si rien ne s'était passé. Loki en avait besoin pour gagner la confiance de Makena et ainsi, avoir une arme puissante contre les Avengers. Makena en avait besoin pour contrôler ses pouvoirs psychiques et ainsi, être considérée comme une Avengers aux yeux de tous.

Seulement, prétendre que rien ne s'était passé n'effaçait pas les actes. Et en l'occurrence, ces actes-là, Makena n'arrivait pas à les oublier.

Elle s'était endormie dans les bras du Jotun. Elle avait passé la nuit avec lui. Elle s'était retrouvée plaquée contre le torse nu de Loki. Elle ne pouvait pas l'effacer de sa mémoire comme ça. Elle aurait pourtant voulu. Elle aurait souhaité que les choses soient aussi simples. Qu'en un simple claquement de doigt, ils fassent disparaitre leur souvenir commun. Ou qu'au moins, elle parvienne à cesser de réagir comme une adolescente puérile.

C'était comme demander à Thor de cesser d'être brutal. C'était aller contre-nature.

Il était dans la nature de Makena d'agir comme une adolescente, parce qu'elle en était une. Elle découvrait ses sentiments, apprenait de ses premières expériences. Et sa toute première expérience proche d'un homme était très mauvaise. Mauvaise parce qu'agréable, or elle ne devait pas ressentir d'émotions positives pour Loki.

Parce qu'il était Loki, bordel !

Il était le dieu du mal et elle n'était qu'une humaine. Allez trouver une logique aux sentiments de la demoiselle, en sachant ce que tout le monde savait. Que le Jotun manipulait, mentait, trahissait juste pour son propre bien. Elle ne voulait pas être un pion de plus qu'il manipulerait pour obtenir ce qu'il voulait. Il ne devait jamais savoir ce qu'elle n'arrivait à faire taire. Qu'elle était amoureuse du dieu.

Une douleur fulgurante lui transcenda l'estomac, tandis qu'elle songeait à ses sentiments.

Contrairement à ce qu'elle aurait pu croire, ce n'était pas une sensation intérieure. Aucune angoisse ne causerait un tel dommage. C'était bel et bien physique, extérieur. Loki venait de lui lancer un énième petit sortilège et elle avait été incapable de le contrer.

Normal. Elle était trop perdue dans ses pensées pour se concentrer. Et évidemment, il l'avait parfaitement remarqué.

- J'ai conscience que tu ne sois qu'humaine et que tu n'arriveras jamais à surpasser le dieu que je suis mais, tu pourrais faire un effort, déclara-t-il en arborant un petit sourire narquois.

- J'essaye…, se contenta-t-elle de répondre en se remettant en position.

Oui, elle essayait vraiment de se concentrer sur le combat. Néanmoins, cela lui semblait totalement impossible.

Elle avait trop de choses dans la tête, tant d'informations qui lui venaient à l'esprit qu'elle n'arrivait pas à gérer. Elle tentait déjà de se calmer intérieurement, sachant qu'elle pourrait faire des dégâts si elle n'y arrivait pas.

C'était cela le problème d'avoir un don dépendant de ses émotions. A la moindre contrariété, elle était capable de détruire une pièce. Alors, un sentiment positif trop intense… Elle pourrait se tuer, une fois de plus.

- Essaye plus fort alors ! insista le Jotun, en la narguant. Je te croyais solide, me suis-je trompé ?

- Non ! rétorqua-t-elle sèchement.

- Eh bien, prouve-le-moi ! Et arrête de réfléchir, ça te bloque ! Analyse vite et agis !

Agacée par la provocation volontaire de son mentor, Makena se contenta de se mordre l'intérieur de la joue pour se calmer. Pas question de lui donner raison, elle allait lui montrer ce dont elle était capable.

Elle porta toute son attention sur les gestes de Loki, supprimant les pensées parasites qui l'empêchaient de se concentrer. Il fronça légèrement les sourcils, elle sut qu'il allait lancer son attaque. Elle mit alors toute sa puissance dans sa main. Et lorsque le maléfice du dieu fut lancé, elle donna un coup dans le vide, le propulsant sur celui qui venait de le lancer.

Déstabilisé, Loki ne parvint à éviter la seconde attaque de Makena, qui bondit sur lui. Tous deux tombèrent à la renverse, l'adolescente se retrouvant au-dessus du jeune homme.

Surprise, elle regarda vers le bas et tomba sur le regard vert abyssale de Loki. Impossible de s'arrêter de le fixer. Elle sentit comme de légères électrocutions qui lui irisèrent le poil. Une douce chaleur se propagea, alors, dans son estomac, se laissant glisser jusqu'à son bas ventre.

Sans se contrôler, elle approcha son visage de celui du Jotun et lorsqu'elle ne se retrouva qu'à quelques centimètres, elle s'administra une gifle intérieure pour tout cesser.

- Tu disais ? Oh oui, je ne suis qu'une humaine incapable de surpasser le dieu que tu es, dit-elle sa voix trahissant une certaine tension.

Elle se mit sur le côté pour libérer son emprise sur le jeune homme.

Loki ne se fit pas prier pour se relever. Il alla même jusqu'à l'aider à faire de même. Chose qu'il n'avait pas faite lors de leur première rencontre. Chose qu'il n'aurait jamais faite si cela n'avait pas été Makena.

C'était surprenant de voir à quel point le comportement du Jotun avait pu changer, en si peu de temps. Lorsqu'ils s'étaient rencontrés, il était froid et arrogant. A présent, il était toujours arrogant mais presque chaleureux, il faisait même attention à la rouquine.

Avait-elle changé autant que lui ? C'était une question dont elle n'avait pas la réponse.

Elle se sentait différente mais cela ne comptait pas. Ce n'était qu'une impression. Au fond, elle était toujours la même. Froide, distante, méfiante. Le juste opposé de son père. Le juste opposé du Loki de ces jours-ci.

Loki, de son côté, se sentait patraque.

Il ne s'attendait pas à ce qu'elle réagisse de cette manière à son attaque. Non, ce n'était pas que la surprise qui le mettait si mal à l'aise. Il y avait autre chose. La proximité du corps de Makena avait créée quelque chose en lui. Ce que c'était ? Il n'en avait aucune idée. C'était une chaleur encore inconnu dans son être si froid.

Il avait de suite songé à une certaine tension, une tension luxurieuse. Un désir caché qu'il refoulait depuis trop longtemps.

Au contact du corps fragile de l'adolescente, ses propres muscles s'étaient raidis. Il avait senti son attirance gonfler en lui. Cela le dégoûtait. Comment pouvait-il être attiré par cette… chose ?

C'était une humaine ! Et lui, un dieu ! Ils n'avaient rien avoir l'un avec l'autre. Elle était la fragilité incarnée, il était la puissance. Une puissance qui devenait inutile face à ce désir si fort qu'il ne pouvait lutter contre. Il la voulait, son corps le lui criait.

Et c'était mal, non ? La désirait ne faisait-il pas de lui un criminel ? Un être anormal qui ne méritait plus de vivre ? C'était contre toute nature, comme un loup épris d'un agneau. Aucune logique.

Il devait réagir.

Elle avait fait un mouvement pour le libérer. Il s'était relevé de suite. Et instinctivement, sa main s'était tendue pour aider l'adolescente à se relever. Elle s'était remise en position de combat mais il n'avait plus la force de reprendre l'entraînement. C'était pousser le vice beaucoup trop loin. Et puis, il avait d'autres choses bien plus importantes à faire. Il devait songer à son plan, qu'il avait mis de côté depuis trop longtemps. Il fallait y revenir à présent.

Alors, sans rien expliquer, il se contenta de lâcher :

- C'est tout pour aujourd'hui.

Makena fut surprise de l'entendre annoncer cela.

Elle allait protester parce qu'elle n'était pas du tout fatiguée, si c'était ce qu'il croyait. Seulement, il lui lança un regard noir, l'empêchant de dire quoi que ce soit. Alors, tandis qu'habituellement, c'était lui qui partait en premier, elle se décida à sortir. Il ne valait mieux pas tenter le , tenter Loki, ce qui revenait au même.


Lorsqu'elle arriva dans sa chambre, elle se rendit compte en regardant l'heure, qu'il était déjà très tard.

Cela faisait donc si longtemps qu'ils s'entraînaient ? Elle n'avait pas vu le temps passer. Avec Loki, c'était toujours ainsi. Le temps filait sans qu'elle ne le remarque.

Mais finalement, le fait que Loki décide de terminer la séance n'était pas si mal. En effet, elle sentit rapidement la fatigue, musculaire entre autre, la gagner. Un bâillement s'échappa de sa bouche sans qu'elle ne puisse le retenir. Oui, définitivement, elle était épuisée. Elle se laissa tomber sur son lit et ferma les yeux.

C'est alors que soudainement, la porte s'ouvrit, réveillant l'adolescente qui eut une sueur froide.

Qui pouvait bien lui rendre visite si tard ?

Elle fit semblant de dormir, jusqu'à ce qu'elle sente une main se poser sur son épaule. Elle sursauta et d'un bond, se mit en position de combat. Heureusement, ce n'était que Loki qui semblait complètement déboussolé.

Elle allait dire quelque chose mais, il ne lui laissa pas le temps. Il posa son index sur sa bouche pour la faire taire. Puis, sans aucune raison apparente, il s'approcha d'elle. Elle n'osa bouger, paralysée par une force trop puissante pour elle.

Pas de la peur, elle l'avait domptée. C'était son envie qu'elle essayait de retenir. Celle-là même qui lui criait de se jeter dans les bras du Jotun. Elle ne devait surtout pas l'écouter. C'était de la folie.

Et pourtant, sans qu'elle ne le voie venir, ce fut Loki qui céda à cette envie. Ce fut lui qui l'embrassa. Elle sentit les lèvres du dieu frôler les siennes, cherchant une autorisation qu'il avait d'ores et déjà obtenue. Ne pouvant bloquer son envie, qui devenait besoin, plus longtemps, Makena brisa l'infime espace qui les séparait.

Au début, elle fut frappée par sa propre bêtise. Elle eut peur qu'il recule, mais il ne le fit pas. Au contraire, il prolongea cette embrassade.

C'était très maladroit, l'un comme l'autre n'ayant pas l'habitude d'être submergé par une telle passion. Puis, leur baiser fut beaucoup plus doux. C'était agréable, tendre, délicat. Ils faisaient attention, ils se retenaient.

Néanmoins, plus leur étreinte se prolongeait, plus la brûlure de l'excitation se glissait dans leur veine. Cela devenait comme un poison qui se répandait dans tout l'être de Makena. Leur baiser n'était plus contrôlé, c'était sauvage, instinctif. De violentes pulsions qui s'emparaient de l'adolescente, la poussant à se coller un peu plus contre Loki. Elle voulait qu'il la possède.

Elle aurait dû arrêter tout, elle savait qu'elle fonçait dans un mur. Ce n'était pas politiquement correct. Le Jotun était un monstre, un assassin, il avait même tué son père.

Pourtant, rien de tout ce qu'elle se disait mentalement ne pouvait empêcher son corps de combler ses désirs. Elle n'était plus maîtresse de son être, c'était les pulsions qui lui dictaient ce qu'elle devait faire.

En quelques secondes, elle entraîna Loki vers son lit. Celui-ci ne put que la suivre, n'obéissant qu'à son instinct, ses désirs non-révélés. Les mains de l'adolescente tremblaient tandis qu'elle tentait vainement de déboutonner la chemise du dieu. Elle n'avait plus la patience, elle la déchira sans ménagement.

Un instant, elle cessa leur baiser passionné pour le regarder. De même que la première fois qu'elle l'avait vue torse-nu, elle ne put contrôler l'accélération de ses battements de cœur. Il avait un corps tellement parfait, comme ceux des statues grecques. Digne d'un Adonis.

Elle ne put l'admirer plus longtemps, il se jeta sur ses lèvres. Ses jambes encerclèrent la taille du Jotun, sentant sa virilité gonfler. Leurs actions étaient de plus en plus torrides, si bien qu'elle ne put s'empêcher de planter ses ongles dans le dos de Loki. Elle devait contenir cette passion si violente qu'elle en devenait douloureuse.


Soudain, Makena se redressa, à bout de souffle. La chaleur avait disparu en même temps que Loki. Ce n'était qu'un rêve.

Mais quel rêve !

Un pincement dans son bas ventre se manifesta, alors qu'elle tentait de s'en souvenir. L'excitation. Elle l'avait lue dans les livres au CRES, mais jamais, au grand jamais, elle ne l'avait ressentie.

C'était étrange, ça la faisait bouillir comme une cocotte minute. Il ne faisait pourtant pas bien chaud dans sa chambre. Pourtant, elle avait l'impression d'étouffer, emportée par des bouffées de chaleur torride. Elle avait fantasmé sur Loki. C'était exactement le mot, un « fantasme ».

Depuis quand était-elle capable de ressentir ce genre de chose pour un homme ? Elle se savait adolescente, ne se croyait pas encore femme. Néanmoins, voilà que ses ressentis devenaient attirances. Attirances sexuelles.

Elle déraillait complètement. C'était l'enfermement qui la poussait à s'imaginer des choses. Des choses qu'elle ne pouvait s'autoriser. Coucher avec Loki ? Bah voyons, comme si c'était envisageable. Pour cela, il faudrait déjà qu'il passe le pas de cette porte et depuis leur mise au point, quand elle ressortait tout juste de l'hôpital, il n'avait plus osé y mettre les pieds.

Alors, non, définitivement cela ne risquait pas d'arriver.

L'adolescente voulut essayer de se rendormir, mais comment fermer l'œil après un tel rêve ? C'était clairement impossible. Encore plus quand une personne avait la soudaine envie de faire irruption dans sa chambre.

Elle se redressa aussitôt et scruta l'obscurité. Non, elle n'était pas folle, quelqu'un avait bel et bien ouvert sa porte. Mais qui ? A côté de l'ouverture, il n'y avait plus personne.

Et pourtant, se rapprochant lentement d'elle, elle remarqua une silhouette. Longiligne, un long manteau qui glissait le long de son corps parfait pour atterrir à hauteur de ses chevilles, des cheveux lisses qui lui arrivait au niveau de la nuque. Il ne lui en fallut pas plus pour reconnaître Loki. Un Loki songeur qui ne semblait pas dans son assiette.

Quelque chose clochait, c'était évident. Il ne viendrait jamais dans cette chambre sans une très bonne raison.

Le cœur de Makena battait à cent à l'heure, menaçant de cesser à tout moment. Cela ressemblait beaucoup trop à son rêve, ce ne pouvait être une coïncidence. Il fallait qu'elle en ait le cœur net, il fallait qu'elle sache la raison de sa venue.

Elle inspira profondément avant de le questionner, tentant de garder son calme :

- Que se passe-t-il Loki ? Il y a problème ? Un incendie ? Une attaque ?

N'importe quoi de rationnel qui aurait pu justifier sa présence dans la chambre de l'adolescente.

Elle aurait bien voulu qu'il lui donne une seule bonne raison. Néanmoins, il n'en fit rien.

- Bien sûr que non, répondit-il ne masquant pas son agacement. Et pourrais-tu cesser d'être aussi paniquée à longueur de journée, c'est consternant.

« Consternant », elle était bien bonne celle-là. On voyait bien que ce n'était pas lui qui venait de faire un rêve érotique qui pouvait s'avérer être prémonitoire.

Et apparemment, sa remarque irrita légèrement la rouquine :

- Une seconde ! fit-elle, ne contrôlant plus sa voix qui semblait dérailler, comme si elle était bouleversée. Tu entres dans ma chambre à une heure tardive, tu ne préviens même pas de ta venue, tu sembles essoufflé comme si tu avais couru, sans compter le fait que tu es torse-nu… Tu m'excuseras d'essayer de trouver une explication logique à cette irruption !

- Il n'y en pas, rétorqua-t-il aussitôt.

Voilà une nouvelle réponse qui ne fit qu'énerver encore plus l'adolescente. Qu'arrivait-il à Loki, bon sang ? Il n'avait aucune raison, aucune explication rien, nada. Il se pointait dans sa chambre à minuit passée et tout ce qu'il lui disait, c'était de cesser d'être paniquée.

Qu'aurait-il dit si c'était elle qui s'était ramenée dans sa chambre sans donner d'explication ? Sans doute aurait-il été plus calme qu'elle. Oui, sans doute. Il l'aurait sûrement renvoyé dans sa chambre en la menaçant d'une quelconque façon. Et surtout, il aurait ponctué chacun de ses menaces par une insulte finissant par « humaine ». « Stupide humaine », « misérable humaine »… Quelque chose dans le genre.

Elle… Ô ! Elle, en revanche, était bien incapable de garder son sang-froid comme le Jotun savait le faire.

- Tu vas me dire que tu es venu dans ma chambre juste pour une visite de courtoisie, peut-être ?

Elle lui lança un regard de défi, attendant de voir s'il allait répondre à cette énième question.

Mais là encore, rien. Il ne trouvait même plus de mots pour lui répondre. Elle continuait de le fixer, il semblait totalement perdu. Il regardait partout autour de lui, sans jamais déposer son regard sur elle.

Il l'évitait. A quoi bon venir la voir si justement, il ne le voulait pas ?

- Très bien, si tu ne comptes pas répondre…

Elle se recoucha, lui tournant le dos.

- Bonne nuit, conclut-elle, visiblement en colère.

Elle attendit un instant, simulant la phase d'endormissement. Elle n'entendit aucun autre son, que celui des battements de son cœur contre ses tympans.

Et puis, quelques bruits de pas vinrent s'ajouter à la mélodie dans sa tête. Des pas qui s'interrompirent brusquement. Il allait partir pourtant, quelque chose l'avait retenu. Quoi ?

Elle s'effraya en entendant sa voix. Elle était lointaine, comme si ce n'était plus celle du Jotun.

- Je suis entrain de devenir fou, Makena, lui dit-il sur un ton étrange.

Cette voix lui glaça le sang. Elle ne l'avait jamais entendu parler de cette manière. Les intonations étaient effrayantes. C'était traînant, comme un fantôme. Elle se retourna alors pour le regarder, penchant légèrement la tête sur le côté parce qu'elle ne le comprenait pas.

Que voulait-il dire par « devenir fou » ?

- D'une certaine façon, tu l'as toujours été, lui fit-elle remarquer, essayant de rester calme et distante.

- Bien sûr que non, ce n'était pas de la folie avant ! s'emporta-t-il, figeant la demoiselle.

Il remarqua le sursaut de Makena et sa voix s'adoucit légèrement :

- C'était une trop grande ambition, voilà tout. Cette fois, c'est loin d'être la même chose. Je ressens l'exact opposé de ce que je suis supposé ressentir, je fais tout le contraire de ce que je devrais faire et surtout, j'oublie l'important et ne pense plus qu'à l'inutile. Je fais n'importe quoi.

L'adolescente était complètement perdue.

Qu'est-ce que Loki avait dans la tête ? Il venait dans sa chambre et voilà qu'à présent, il racontait des choses saugrenues, tirées par les cheveux. Ce n'était pas dans ses habitudes. Alors quoi ? Qu'est-ce qu'il lui cachait ? Qu'est-ce qu'il voulait vraiment à la fin ?

- Et c'est différent de ce que tu faisais avant ? lui demanda-t-elle, volontairement provocante. Il me semble que tu as toujours préféré avoir de la haine plutôt que de l'amour pour les autres. Tu as toujours ressenti le besoin d'asservir un peuple quand tu aurais dû l'aider à s'assouvir. Tu as toujours oublié les sentiments qu'on te portait et pensé aux petites blessures qu'on te causait. Tu as toujours fais n'importe quoi, Loki.

C'est alors que, soudainement, il s'approcha d'elle et lui répondit avec violence :

- Tu ne comprends rien !

Là encore, elle s'effraya.

Néanmoins, cette fois, elle refusa de se laisser envahir par cette peur. Non, Loki ne lui faisait plus peur. Il était temps qu'il cesse de se cacher derrière ce masque d'arrogance et de froideur. Même sa colère ne saurait le protéger, cette fois-ci.

Volontairement, elle se redressa, quittant son lit pour se retrouver face au jeune homme. Elle plissa légèrement les yeux, lui montrant que pour une fois, c'était elle qui le méprisait et non l'inverse. Elle n'avait plus peur de lui, désormais.

- Et qu'est-ce que je dois comprendre, hein ? lui demanda-t-elle froidement. Tu ne parles jamais de ce que tu penses, de ce que tu projettes de faire ou encore moins, de ce que tu ressens. Et voilà que ce soir, tu te pointes dans ma chambre comme si de rien était en disant devenir fou. Qu'est-ce que je suis censée comprendre ? Aide-moi, éclaire-moi de ta brillante intelligence, parce que là, tu vois, je suis totalement perdue.

Aussitôt, Loki parût se radoucir.

Alors quoi ? Il fallait user de froideur pour transformer le loup en petit chien ? Elle devait jouer le même jeu que lui et cela le calmer aussitôt ? Il y avait un léger côté masochiste dans cette tactique.

- C'est pourtant simple, constata-t-il sotto-voce. C'est toi qui me rends fou, Makena.

Il marqua une pause, juste le temps pour l'adolescente de comprendre cette phrase.

Une pause qui n'était pas nécessaire. C'était son cœur qui venait d'en faire une, oui, à l'instant même où il avait entendu ces mots.

Elle crut même, pendant une seconde, qu'il avait cessé de battre. Non, un simple battement de raté, rien de grave. Néanmoins, si elle prenait son pouls, elle savait qu'elle sentirait l'accélération irrégulière.

Elle venait d'entendre des mots qu'elle n'aurait jamais cru entendre. Des mots qui avaient causés un tel ravage dans son être. Pire qu'une tempête, c'était une catastrophe chimique. Son corps était en ébullition.

Un réjouissement qu'elle ne parvenait à cacher avait pris possession de son esprit. Pour la toute première fois de sa vie, elle était heureuse. Vraiment heureuse. Pas une petite joie, pas un fin sourire causé par une manifestation quelconque. C'était le bonheur pur. Elle venait d'y goûter en entendant Loki parler.

Elle le rendait fou. En soit, c'était très vague. C'était négatif, non ? Quelque chose qui rendait fou était forcément négatif…

Pourtant, elle voyait cela tout autrement. Elle le rendait fou. Il éprouvait quelque chose pour elle. Quelque chose de si intense qu'il ne parvenait à le contrôler et cela le rendait fou. Pas de la haine, non, ça il savait trop bien la contrôler. C'était un sentiment qu'il ne connaissait pas ou si peu. Mais quoi ?

Il reprit d'une voix mal-assurée, ce qui était inhabituel pour lui :

- J'ai essayé… j'ai essayé de ne pas écouter ces sentiments contraires en moi. Tu dois me croire, je t'assure que j'ai essayé. Mais ce sont comme des cris qui ne s'arrêtent jamais ! Du poison qui se répand dans mes veines, me tuant à petit feu ! Et je n'y comprends rien moi-même ! Quand je suis près de toi, je ressens autant de dégoût que d'attirance. Soudainement, j'ai autant de peur que d'audace, autant de haine que d'attachement… J'ignorais même que j'étais capable de ressentir tout ça. Je croyais ne connaître que la colère et l'ambition. Et voilà que je deviens une antithèse de sentiments.

Elle tiqua, elle ne put s'en empêcher.

Ces paroles... Elle ne se reconnaissait que trop bien dans les paroles du Jotun. C'était exactement ce qu'elle ressentait elle-même. Elle savait pertinemment que le dieu avait tué son père, qu'il n'était qu'un monstre d'arrogance prêt à tout pour parvenir à ses fins.

Manipuler ? Cela lui était aisé. Tuer ? Il le faisait sans rechigner. Détruire était son plus grand plaisir. Tant qu'il finissait par être le roi, où était le problème ?

Et pourtant, ce dégoût qu'elle aurait dû ressentir s'en aller si facilement. Dès qu'elle pensait à la fois où il l'avait sauvé. La première fois, évidemment, lorsqu'il avait prié son père pour la ramener à la vie. Alors qu'il ne pouvait pas supporter son père. C'était évident qu'il tenait à elle, il ne l'aurait jamais fait sinon.

Alors oui, le dégoût laissait place à l'attirance.

Sa propre peur du jeune homme devenait audace, elle avait l'envie et la force d'affronter le monde entier. Comme lorsqu'elle avait usé toute sa force pour lui montrer l'étendu de son don. Elle ne l'aurait jamais fait pour quelqu'un d'autre. Seulement pour lui, uniquement pour lui.

Et elle devrait le haïr pourtant, il s'était avéré qu'elle l'aimait. Elle était exactement comme lui, une antithèse de sentiments.

- Et c'est de ma faute ? lui demanda-t-elle, agressive.

Oui, elle se reconnaissait mais de là à l'avouer ? Jamais. C'était une faiblesse dont elle se passerait bien.

- Bien sûr que ça l'est ! s'emporta-t-il en la foudroyant du regard. La faute à qui sinon ? Ce n'est certainement pas la mienne. Je n'ai jamais voulu ressentir cette passion pour toi. Tu devais n'être qu'un pion ! Pourquoi a-t-il fallut que tu exerces cette attraction sur moi ?

Elle parut déstabilisée, un bref instant.

Avait-il parlé d'un « pion » ? C'était ce qu'elle représentait pour lui ? Après tout ce qu'elle avait pu lui dire, tout ce temps qu'ils avaient passé ensemble ? C'était ce qu'il pensait d'elle ? Que ce n'était qu'un pion pour son grand jeu d'échec ?

Elle n'était rien de plus. Elle comptait pour lui, bien sûr. Seulement, pas comme elle le pensait. Elle n'était pas importante pour lui, pas sentimentalement. Il l'avait sauvée pour son don, parce qu'elle lui serait utile. C'était même pour cela qu'il l'entraînait. Pour qu'elle contrôle son don et qu'ainsi, il puisse la contrôler, elle.

Si… naïve.

- Tu ne faisais que de m'utiliser ? Depuis tout ce temps ? s'enquit-elle en un murmure à peine audible, si bien que le Jotun se demanda si c'était bien à lui qu'elle s'adressait.

- Cesse d'être naïve, bien sûr que je t'utilisais, que croyais-tu ? Ce n'est pas pour rien que je suis le dieu de la malice.

Il la regarda comme si elle n'était rien d'autre que de la vermine. Le dégoût qui reprenait le dessus.

Comment avait-elle pu être assez stupide pour croire que le dieu pouvait s'intéresser à elle ? Comment avait-elle pu penser qu'il y avait plus qu'un intérêt diabolique dans leur relation ? Elle s'était faite avoir comme une débutante.

Si… stupide.

- Si je comprends bien, depuis le début, tout ce que tu as pu me dire n'était que des mensonges ? osa-t-elle lui demander, après de longues minutes de silence.

- Oh je t'en prie, ne commençons pas à essayer de tirer le vrai du faux.

Il se pinça l'arrêt du nez, semblant fatigué et lasse de leur conversation. Soit, il n'avait qu'à partir. Ce n'était pas Makena qui souhaitait qu'il reste.

Au contraire, si elle tenait encore debout, c'était uniquement par fierté. Dès qu'il serait parti, elle savait qu'elle s'effondrait. Et si elle se mettait à pleurer, elle n'en aurait pas fini.

- Oui, tu as raison, admit-elle finalement. Il vaut mieux mettre un terme à cette discussion, ce sera beaucoup plus simple.

Elle ignorait comment elle arrivait encore à lui parler. Comment elle parvenait à rester aussi froide, aussi distante.

Alors qu'au fond, les fondations de son être était en train de s'écroulait. Son cœur se serrait à chaque regard vers le fils de Laufey. Un seul geste de sa part et elle se préfèrerait morte. Ce serait plus facile que de se mettre à craquer devant lui.

- Je voudrais bien partir, lui annonça-t-il subitement, seulement… je ne le ferai pas tant que tu ne m'auras pas désenvouté.

Mais que croyait-il ? Que c'était une sorcière et qu'elle s'était amusée à lui lancer un sortilège ? Ne voyait-il pas qu'elle-même était affectée ? Qu'elle-même était envoutée ?

Il était si… peu humain.

A tel point qu'il ne comprenait même pas que son cœur puisse ressentir autre chose que de la haine. Finalement, il était bien plus stupide qu'elle.

- « Désenvouté ? »

Elle émit un ricanement nerveux qu'elle transforma pour que Loki pense qu'il était volontaire et contrôlé.

- Je ne t'ai pas envouté, abruti. T'es pris dans cette passion et je n'y peux rien.

Il arqua un sourcil, surpris de son ton. Elle ne l'avait jamais insulté. Qu'est-ce qui lui prenait d'un seul coup ?

- Parce que tu ne ressens rien de ton côté ? s'enquit-il subitement.

Il s'était rapproché d'elle et elle n'avait eu d'autre choix que de reculer. A présent, elle était au bout de son lit, ne pouvant faire un pas de plus en arrière. Et cette fois-ci, elle sentit les larmes affluaient même si elle tentait de les ravaler. Par chance, il faisait trop noir pour que Loki les remarque.

- Tu m'as menti, tu m'as manipulée et j'ai été assez bête pour te croire sincère.

C'était sa réponse, il n'obtiendrait rien de plus de sa part.

Elle ne pouvait lui dire qu'elle était amoureuse de lui. Elle ne pouvait pas non lui dire qu'elle le haïssait. Parce qu'actuellement, la seule chose qu'elle ressentait, c'était la tristesse causée par la déception. Bien sûr, elle n'était pas si naïve, elle savait qu'il l'utilisait. Elle pensait juste que malgré tout, il y avait quelque chose d'autre.

Seulement, elle avait eu tord d'y croire…

- Parce que toi, bien entendu, tu ne m'as pas utilisé dans le seul but de mettre les Avengers en colère ? lui demanda-t-il, d'une voix plus dure. Tu ne peux pas me berner, j'ai bien compris que tu avais besoin de moi comme j'avais besoin de toi. Ce n'est qu'un jeu, dans le fond. Toi et moi, on le sait. Et oui, c'est vrai je t'ai peut-être menti, mais à présent, je suis sincère. Et ça me ronge de l'être, parce que c'est contre-nature tout comme ce que je ressens pour toi, humaine. Seulement, quoi que je fasse…

-…c'est plus fort que toi.

Elle l'avait coupé dans sa phrase, parce qu'elle savait exactement ce qu'il ressentait à cet instant, elle n'avait pas besoin qu'il le lui dise. C'était plus fort que lui, oui. Et c'était plus fort qu'elle. Rien ne pouvait lutter contre leur envie mutuelle de l'autre.

Et en complétant sa phrase, elle venait tout simplement de lui confirmer ce qu'il pensait déjà. Elle ressentait la même chose que lui.

- Et c'est ce qui me rend fou, avoua-t-il alors. Puis, maintenant, avec ce rêve stupide…

Makena tiqua.

Quel rêve ? Il n'avait jamais été question d'un rêve jusqu'alors. Enfin bien sûr, elle avait eu ce rêve étrange. Néanmoins, elle ne lui en avait pas encore parlé. D'ailleurs, elle ne comptait pas lui en parler tout court.

Alors de quoi parlait-il ?

Son étonnement fut suffisant pour qu'il lui réponde :

- Rien d'intéressant, seulement des images, un moment où notre jeu allait trop loin.

Il semblait gêné de l'avouer, comme si c'était une honte. La même honte qu'elle avait ressenti à son réveil.

Ce ne pouvait être une coïncidence.

Elle avait fait un rêve érotique et le Jotun lui avouait qu'il en était de même pour lui. Le même soir ? Au même moment ?

Ce n'était pas la première fois qu'une telle chose arrivait. L'adolescente se souvenait parfaitement d'une nuit, après que l'accident qui entraina son don eut lieu, où sa mère était entrée et elles avaient parlé d'un rêve commun.

Plus tard, c'était arrivé avec un des médecins du CRES.

Elle ignorait comment cela fonctionnait, seulement elle savait que c'était elle qui causait cela. Quelque chose de psychique qui entrainait une symbiose parfaite entre elle et un autre être humain. Tant et si bien qu'au final, elle lui transmettait des brides de pensées. Des songes.

Comme elle l'avait fait avec sa mère. Comme elle l'avait fait avec Loki.

- Mais c'est un jeu, justement, lui fit-elle, essayant de rester distante. Comment pourrait-il allait trop loin ?

Elle avait voulu la cacher mais le jeune homme l'avait entendu : la tension dans sa voix. Une tension qui n'était pas anodine, une tension sexuelle. L'idée que le jeu dérape semblait exciter la demoiselle. Autant, sans doute, qu'elle excitait le Jotun.

Il s'approcha d'elle et comme elle ne pouvait plus reculer, ils se retrouvèrent rapidement bien trop proches. A, à peine, quelques centimètres l'un de l'autre. Il ne suffit à Loki que de caresser délicatement le bras de la rouquine pour que celle-ci se dévoile.

Elle frissonnait et cela n'avait rien avoir avec la froideur qui se dégageait du dieu. Non, bien sûr que non. C'était un frisson d'excitation.

- Vas-y, défie-moi, lui ordonna-t-il d'une voix rauque. Nous verrons bien si le jeu peut déraper.

Makena continuait de le fixer sans ciller, elle avait peur qu'un simple clignement d'yeux ne le fasse disparaitre. Nom de Dieu, si ce n'était qu'un rêve, elle souhaitait que celui-ci ne s'arrête jamais.

La proximité devenait étouffante, néanmoins, elle l'appréciait. Elle voulait juste supprimer le dernier espace entre elle et lui.

Il voulait un défi et elle lui en donnerait un. Elle savait exactement ce qu'elle lui demanderait. Simplement ce qu'elle désirait, à cet instant très précis. Puisque de toute façon, elle n'était pas fichue de réfléchir plus longtemps. Parce que son esprit était déjà pris dans les rouages de cette tension luxurieuse.

- Très bien, je te défie de… m'embrasser.

Elle avait lâché cela en un souffle, laissant ses lèvres frôler celles du jeune dieu.

Ce n'était plus exactement comme dans son rêve. A présent, c'était elle qui prenait les rennes.

Du moins, jusqu'à ce que Loki se décide à abdiquer. Ce qui ne vint pas. Finalement il se mit à sourire narquoisement. Allait-il tout simplement la laisser ainsi ? Allait-il s'en aller ? Elle venait de lui montrer sa faiblesse, une brèche qu'il pouvait exploiter.

Et s'il s'en allait, elle n'était sûre que d'une chose : elle s'effondrait réellement.

Pourtant, il n'en fit rien, il se contenta de lui répondre :

- Défi accepté.

Et aussitôt, il l'embrassa.

Cela n'avait rien avoir avec le petit baiser chaste qu'ils avaient échangé au début de son rêve. Non, dès qu'il avait fait l'ultime pas qui les séparait, la passion les avaient envahie tous les deux. Il s'était agrippé à elle comme si sa vie en dépendait. Elle avait passé sa main dans les cheveux du Jotun, ne contrôlant aucun de ses gestes.

Rien n'était contrôlé à vrai dire. Tout n'était que passion. La délivrance d'une torture qui avait duré beaucoup trop longtemps.

Sans qu'elle ne s'en rende compte, elle s'était retrouvée entièrement nue devant lui. Elle aurait dû se sentir gênée, faible. Pourtant, c'était tout le contraire.

Elle n'avait jamais été aussi sûre d'elle que ce soir-là. C'était le regard que lui portait Loki qui avait tout changé. Il la désirait. Il y avait une lueur dans son regard qui le trahissait. C'était elle qu'il voulait et aucune autre. Cela avait suffit à la rassurer. Elle refusa de rebrousser chemin.

Elle attira le dieu sur le lit, continuant de l'embrasser fougueusement, langoureusement. Elle comprit rapidement que chaque geste que l'un faisait était coordonné avec l'autre. Ils se complétaient si facilement.

Bien sûr, Makena était maladroite. Bien sûr, parfois, Loki semblait hésitant. Pourtant, au final, rien n'avait été plus aisé pour eux que de s'unir. Rien n'avait été plus agréable que de faire l'amour avec l'autre.

Ils se le firent comprendre en de petits cris, des râles d'extase qu'ils ne parvenaient à contrôler.

Oui, aux yeux de l'adolescente rousse, rien n'avait jamais été plus délectable que de s'unir au diable. Elle lui avait offert sa pureté sans aucun remord et elle le referait. Autant de fois qu'il le voudrait. Parce qu'à cet instant, plus qu'à aucun autre, elle s'était sentie aimée.

Vraiment, simplement aimée.


N'hésitez surtout pas à me donner vos avis sur ce chapitre ^^

J'ai eu beaucoup de mal à écrire les scènes un peu érotique, alors... j'attends vos commentaires là-dessus :)

A très bientôt j'espère, j'vous aime mes reviewers d'amour