Hello, encore moi, oui je sais.

Comme d'habitude, je ne détiens que l'histoire tordue et non les personnages. ^^ Bonne lecture.


Chapitre 1 : Manque de chance

Kagami était assis en classe, adossé sur sa table, le regard dirigé vers la fenêtre. Suivre proprement les cours n'avait jamais été son fort et cela même quand il était présent. A vrai dire, rien n'avait jamais été son fort. Toutefois, il s'en fichait royalement parce que tout ce qui comptait vraiment pour lui c'était l'heure de la récréation et tant qu'il ne la loupait pas, il s'en fichait du reste. Tellement, que son ventre n'arrêtait pas de gargouiller depuis le début du cours. D'habitude ce dernier attendait au moins 30min avant la fin du cours pour commencer à revendiquer ses droits, mais aujourd'hui Kagami n'avait pas pu prendre de petit déjeuner puisqu'il s'était encore levé en retard.

L'esprit ailleurs, focalisé sur les nuages qui défilaient dehors, il put apercevoir ce qui ressemblait à un takoyaki tout blanc et aussi des ailes de poulets géants. Force était de constater qu'il n'avait pas tous ses boulons bien en place quand il avait faim.

Il reçut quelque chose sur la tête, mais cela ne le fit pas du tout bouger. La boule de papier atterrît à ses pieds avant de se faire remplacer par deux autres qui finirent sur sa table. Voyant son manque de réaction face à ses assauts, son agresseur redoubla d'effort. Kagami poussa un long soupir avant de se retourner et de s'appuyer sur la table de son voisin de derrière.

« Kuroko, bordel c'est quoi ton problème ? »

Le petit garçon au regard impassible le fixa un moment, satisfait d'avoir enfin pu attirer son attention, avant de prendre la parole. « Kagami-kun, je sais que tu dois déjà avoir faim, mais ton ventre... ne pourrait-il pas se calmer un moment ? » Kuroko se dégagea afin que Kagami puisse voir la jolie petite brune qui s'asseyait derrière lui. Celle-ci en l'apercevant arbora un sourire gêné avant de détourner le regard du sien. « Il fait peur à Miyuki-chan. » termina-t-il avec son même regard impassible. Bien qu'il semble se soucier de la fille, il n'y avait aucune trace de compassion dans son regard, comme d'habitude.

Kagami haussa un sourcil nerveux avant de soupirer à nouveau. « Ku...ro...ko... tu le fais exprès ou quoi ? » il haussa un peu plus le ton sur son ami qui resta de marbre. Ce dernier fit basculer sa tête sur le côté. « Quoi donc ? »

Devant tant d'indifférence Kagami se résolut à laisser tomber. « Pfff... t'es pas croyable. Pour info, je ne le fais pas exprès, ok ? Alors, bah... désolé pour Sasahara, je lui paierais le déjeuner. » se grattant la tête, Kagami termina sa phrase en haussant les sourcils.

Sous un air légèrement moqueur, Kuroko arbora un sourire. « Quo... quoi ? » demanda Kagami, surpris de le voir lui sourire ainsi.

« Kagami-kun ne vit vraiment que pour la nourriture, n'est-ce pas ? Mais je doute que Miyuki-chan soit confortée par un déjeuner vu qu'elle n'est pas... un estomac sur patte comme toi ! » Kagami écarquilla les yeux, choqué. Depuis qu'il est né, il n'avait jamais vu personne insulter les autres avec tant de calme et d'indifférence que Kuroko, jamais.

« Ku...roko, bâtard ! » il éleva tellement son timbre de voix, qu'il fut ramené à l'ordre par le professeur. Il se calma et se remit droit dans sa chaise sous les rires moqueurs de certains de ses camarades. Comme toujours il perturbait la classe d'une façon ou d'une autre.

Juste à côté de lui, il entendit un long soupir qui lui fit tourner le regard. Le garçon, aux cheveux verts, assis à sa droite, réajusta ses lunettes sur son nez avant de lui lancer une pique. « Toujours la même histoire, hein ? »

Kagami fronça les sourcils, pas sûr d'avoir compris ce qu'il insinuait. « Huh ? ». Le garçon soupira encore tout en prenant ses notes et dirigea son regard vers Kagami. « Rien d'étonnant cela dit... après tout, un ventre sur patte ne pourra jamais avoir de cerveau. »

Se faire insulter pas Kuroko ne lui posait pas de problème. Il pouvait accepter tout tant qu'il s'agissait du petit garçon. Mais de quelqu'un d'autre, non. Et encore moins quand il s'agissait du maniaque des horoscopes. Son sang ne fit qu'un tour dans ses veines. Il se tourna plus franchement vers son voisin avant de crier comme un sauvage. « Midorima, je vais te tuer espèce d'encu... Ouch ! »

Kagami en pleine vocifération reçut un projectile en plein milieu de son front. La douleur le calma immédiatement, l'obligeant à se coucher sur sa table en se tenant le front et à gémir de douleur. Le morceau de craie qui avait servi de projectile à l'adroit professeur d'anglais se brisa au contact du sol. L'un des morceaux tomba sous la table de Midorima, tandis que l'autre roula jusqu'à Kuroko.

« For God sake, Kagami Taiga, vas-tu te taire ? Mais où diable te crois-tu ? » le professeur venait de crier si fort que la majorité des élèves de la classe s'étaient bouchés les oreilles. Kagami se redressa, la larme à l'œil et fixa son prof avec l'intention de se justifier. « Mais... » ce dernier ne lui laissa pas le temps de parler, il saisit un autre morceau de craie et le menaça. « Mais rien ! Dépêche toi de foutre le camp de ma classe où je t'ouvre le crâne à coup de morceau de craie ! »

Le connaissant comme ses élèves le connaissaient, il en était bien capable. Kagami se leva illico de sa chaise, il avait déjà assez mal. Il se précipita dehors en se tenant toujours le front. Le professeur le suivit jusqu'à la porte en continuant de lui crier dessus. « Et ne crois pas que tu t'en sortiras à bon compte, personne ne dérange ma classe ! »

Midorima et le reste de la classe riaient à tout cela, tandis que Kuroko, le visage impassible, observa cette scène avant de soupirer et de se tourner lui aussi vers la fenêtre. « Et dire que son seul tort... c'est d'avoir l'estomac sans fond. » se murmura-t-il à lui-même en posant son menton dans sa paume.

Kagami se retrouva arrêté dans le couloir, un seau d'eau sur la tête et deux autres dans chacune de ses mains : la bonne vieille punition. Là encore il n'avait pas à trop se plaindre. Certes, avait-il le front aussi rouge que ses cheveux, mais au moins aux heures de cours il n'y avait pas beaucoup d'élèves qui circulaient dans les couloirs. Il ne risquait donc pas de se faire taquiner par d'autres personnes que celles de sa classe.

Il serra les dents en marmonnant dangereusement. « Mi...do...ri...ma... bâtard, j'aurais ta peau ! » même si cela aurait pu être pire, il n'allait pas lui pardonner aussi facilement. Il imaginait déjà un plan infaillible pour lui faire payer ce geste et tous ceux passés, car oui il n'en était pas à sa première fois.

Plongé dans ses pensées de vengeances, Kagami n'entendit pas les pas qui se dirigeaient vers lui. Lorsqu'il se rendit compte que quelqu'un approchait, c'était déjà trop tard. Il eut un moment de panique en pensant à la personne que ça pouvait être. Il espéra alors que ce ne soit pas Akashi, le président des élèves et encore moins son vice président.

La personne qui venait d'arriver marqua une halte non loin de lui avant de laisser échapper un lourd soupire. Kagami leva les yeux vers elle et son regard apeuré se changea en un regard écœuré. « Le chat n'arrête jamais ses fourberies, n'est-ce pas, Tiger ? » lança-t-elle ironiquement.

Kagami frissonna d'horreur. Il n'y avait qu'une seule personne qui l'appelait ainsi et avec un tel ton et c'était bien la dernière personne qu'il voulait voir en ce moment. Ignorant la remarque tordue et la comparaison faite, il garda son calme.

Il se mit à toiser l'individu un long moment, dégouté qu'il ait à tomber sur lui maintenant alors qu'il ne devait pas le voir avant deux jours au moins. Puis, il détourna le regard en gardant son air contrarié. « Ravi de vous voir aussi, Aomine-sensei ! » il avala difficilement ses propres mots, mais il n'avait pas le choix. Il ne pouvait pas lui sauter dessus ni même lui répondre de la sorte. Non seulement c'était l'un de ses professeurs mais c'était, en plus, son professeur principal.

L'homme arbora un léger sourire en coin en desserrant le nœud de sa belle cravate bleue. Il portait une veste grise qui lui allait parfaitement bien. En fait, ce professeur-là était très bel homme. Jeune, élégant et intelligent, il avait tout pour plaire. Son seul défaut : il détestait tous ceux qui n'aimaient pas les maths ou qui ne pouvaient faire plus d'une multiplication à la fois.

Enfin, c'est ce que Kagami finit par se dire après avoir passé la moitié de son année scolaire à se crêper le chignon avec lui. Il n'y avait qu'à lui que Aomine s'en prenait chaque fois et parfois, il n'y était vraiment pour rien comme aujourd'hui. À force, le sentiment était devenu réciproque et Kagami ne s'en portait pas plus mal.

« Qu'est ce que tu as encore fait ? Pour en avoir jusqu'à trois, je doute que ce ne soit qu'un simple retard. Alors ? » Kagami roula ses yeux nerveux vers lui, Aomine le fixait avec un air mi-sérieux mi-amusé et il attendait vraiment une réponse de la part de son élève. Le roux détourna de nouveau le regard en haussant les épaules sans faire basculer le seau sur sa tête.

« Hmm ? Tu ne veux pas me le dire Tiger ? » renchérit Aomine. Kagami grimaça de dégoût avant de soupirer légèrement. « Sauf votre respect, c'est Taiga ! Et ce qui m'a conduit là, ne vous regarde en rien... vous avez très certainement mieux à faire. » il avait fière allure à défier son professeur ainsi. Il se sentait une certaine puissance rien que parce qu'il était parvenu à lui rétorquer quelques mots en gardant son calme. En face des autres il subissait sans parler, mais là, ils étaient seuls alors il pouvait bien lui répondre ce qu'il voulait.

Aomine resta silencieux un moment. Kagami appréhenda ce silence comme un signe d'une victoire solennelle et intérieurement il commença même à la fêter.

La garde baissée, il ne put qu'apercevoir sans bouger l'une des mains d'Aomine se poser contre le mur, au niveau de sa tête. Le temps qu'il se tourne vers son prof, ce dernier était penché sur lui, si près de son corps que Kagami put sentir son parfum et voir un suçon dans son cou. Cette vue le gêna considérablement, mais il n'eut pas le temps de s'en soucier longtemps.

Aomine lui murmura à l'oreille. « Qu'est ce qui te fait croire... que j'ai quelque chose de mieux à faire, loin de toi ? » la voix d'Aomine à ses oreilles était encore plus grave qu'il ne l'avait imaginé, grave et sensuelle. Son cœur se mit à battre follement alors que Aomine se pressait toujours plus contre lui. Pour qu'il puisse le repousser il aurait fallu que ses mains soient vides or celles-ci étaient pour le moins chargées et Kagami ne savait quoi faire. Aomine faisait souvent des choses bizarres, mais à chaque fois c'était pire.

« Je... je... » son esprit se bloqua carrément, incapable de penser sous cette tension. Sa réaction fit sourire Aomine qui commença à se détacher de lui, mais lui mordilla doucement l'oreille avant de franchement s'éloigner. Kagami frissonna de tout son corps avant de lâcher les seaux qui tombèrent et trempèrent leurs pieds. Il sursauta en s'attrapant l'oreille, le visage tout rouge.

Dans sa manœuvre il glissa sur l'eau et tomba à terre, déversant le contenu du seau qu'il avait sur la tête dans le couloir et sur lui. « Aaaaaaaah... ! »

Il avait le visage toujours rouge lorsqu'il leva les yeux vers Aomine pour lui réclamer des explications. Mais ce qu'il vit le laissa bouche bée.

Aomine était arrêté non loin de lui, trempé jusqu'aux os dans sa belle veste grise. Kagami ouvrit grand la bouche en réalisant que c'était sa faute, même si ça ne l'était pas entièrement. « Sen... sensei... ! » il mit les rancunes de côté et se redressa pour s'excuser. Le bruit de son énième gaffe fit sortir le professeur d'anglais. « Qu'est ce qui... Oh, my God ! »

Ce dernier se mit les mains devant la bouche en s'esclaffant, les yeux écarquillés. Il s'approcha doucement d'Aomine pour voir s'il allait bien.

Aomine restait là, silencieux, à se regarder lui-même et ses vêtements et cela ne rassura pas du tout Kagami.

« Je... » il voulut dire quelque chose pour sa défense, mais le regard que Mr English lui lança, lui coupa net la parole.

Comme si ça ne suffisait pas, il entendit un glapissement venir de derrière lui. C'était la directrice.

« Diantre !... toi, dans mon bureau ! »

La sonnerie retentit plus tard, c'était l'heure d'aller grignoter. Kagami, lui, se retrouvait dans un bureau. Et dire que tout ce qu'il voulait c'était de ne pas rater la pose déjeuner.


Merci pour la lecture et n'hésitez pas de me faire savoir vos impressions. C'est la seule chose qui me permettra de continuer ;)