Body Control 4
Laissant son regard se perdre dans les méandres pourpres de son verre, Aika réfléchissait. Tentait de réfléchir serait plus juste. Affalée par terre, le dos contre le torse de Gaara, tous les deux complètement saouls, ils devaient offrir un beau spectacle, songea-t-elle avec ironie.
Temari avait tenu à organiser une petite beuverie avec ses amis, très vite rejointe par la bande que Gaara dirigeait. La fête avait pris de l'ampleur et les heures passant, tous se retrouvèrent dans un état plus ou moins… éméchés.
Tenant dans la main un joint, fixant le plafond, Gaara expira lentement la fumée, laissant son autre main se perdre dans l'épaisse chevelure de son amie d'enfance. Cette dernière ne s'était pas gênée pour s'affaler contre lui, s'attirant un regard offusqué de Matsuri, une fille de sa bande. Elle avait attendu avec impatience de voir cette fille inconnue se faire repousser par Gaara, connu pour sa froideur avec les filles, et avait hoqueté de surprise en le voyant accepter le contact. Une flamme de jalousie commença lentement à la ronger de l'intérieur, et, fulminante, elle se détourna vers le garçon le plus proche, Suigetsu.
Non loin de là, Temari dansait collé-serré avec un beau brun, inconnu d'Aika. Heureusement, l'alcool devait trop abrutir Gaara, pour que ses instincts de frère protecteur réagissent à la scène. Discrètement, il huma le parfum de la jeune fille. Il devait se l'avouer, son retour la déconcertait. Il avait failli ne pas la reconnaitre, dans ce café. Il s'attendait à retrouver la petite fille dont il avait été séparé, pas cette jeune fille proche de l'âge adulte.
« Dis, Gaara, commença-t-elle avec un rire étrange dans la voix, ça fait un bon moment que la fille dans le coin te dévore du regard… Tu devrais aller la voir, conclut-elle en éclatant de rire. » Puis, avec une vivacité surprenante, elle se releva et alla se fondre dans la masse de danseurs, le laissant déconcerté. Puis, rencontrant les yeux scrutateurs de la belle blonde qui le fixait, il sourit et se leva à son tour.
Le lendemain matin, tous ployaient sous une forte migraine. La gueule de bois, grimaça l'adolescente. Si seulement elle pouvait ne pas exister. Pouvoir faire la fête autant que l'on souhaite, sans conséquence…. Remarquant qu'elle était lovée contre une surface chaude, elle ouvrit les yeux. Un torse pâle… musclé à souhait, remarqua-t-elle. Elle remonta ensuite jusqu'au propriétaire dudit torse. Et bloqua. « Mon dieu, je viens de fantasmer sur mon meilleur ami… Doliprane, Saint Doliprane, viens me sauver de ce cauchemar ! »
Dix minutes plus tard, Gaara se réveilla, pour retrouver une Aika paniquée et écarlate dans sa chambre.
« - c'est quoi ton problème, grogna-t-il, irrité.
Le problème, c'est toi et moi, dans un lit. Ton lit, précisa-t-elle après une seconde de réflexion.
Le problème, si tu vérifies, c'est que tu es habillée et que je porte encore mon pantalon. Déstresse chérie, ajouta-t-il, moqueur.
Interdite, elle se regarda elle-même, puis le regarda de nouveau. Elle avait l'air si surprise, stupide pourrait-il même dire, qu'un rictus moqueur vint orner son visage. Le voyant, Aika poussa un grand cri de guerre, attrapa le premier oreiller qui était à sa portée, et se lança dans la bataille.
D'un air froid, elle poussa la porte de sa maison. Dieu savait qu'elle détestait cet endroit et les gens qu'il abritait. Elle haïssait cette famille et ce milieu social qui l'étouffait. Elle haïssait l'hypocrisie, la fausseté de ces gens. Elle honnissait l'atmosphère malsaine de ces riches. Et pourtant, elle était là, de retour dans cette maison froide, avec une sœur qui n'avait de sœur que le nom, et des parents toujours absents. A son plus grand bonheur d'ailleurs.
Elle pensait trouver la maison vide, elle tomba, dans le salon, sur un groupe d'étudiants, ceux de la fête de Konan, se rappela-t-elle. Ou plus exactement reconnut-elle le brun qui lui lança un sourire complice, faisant accélérer les battements de son cœur. Sur la défensive, elle lui rendit un sourire froid, avant de se détourner et de monter dans sa chambre, se maudissant pour sa réaction. D'un côté, elle ne pouvait pas s'empêcher de réagir ainsi, face à Itachi, qui devait sans doute compter ses conquêtes par vingtaine, de l'autre, elle ne pouvait dénier qu'il ne la laissait pas indifférente.
Deux heures plus tard, elle entendait toujours des éclats de rire à travers les murs. Ils allaient prendre racine là, se refrogna-t-elle, avant d'ouvrir la porte sans bruit et de descendre en douce dans la cuisine, pour se prendre des douceurs à grignoter. Passant devant une porte entre ouverte, elle jeta un coup d'œil à la scène qui s'offrait à elle, notant particulièrement le regard que sa sœur avait pour un grand roux, regard intéressé que lui rendit ce dernier sans qu'elle ne s'en rendre compte. Tiens, tiens… Konan et Rouquin… elle avait donc le champ libre avec Itachi ! Pas de grande sœur avec qui rivaliser ! Oui, elle avait le champ libre !
Le lendemain matin, Aika se réveilla vers 10 heures. Elle ne rappelait pas de grand-chose, s'étant endormie tôt, épuisée par la nuit passée chez Temari. Elle pensait d'ailleurs passer l'après-midi là-bas. Mais tout d'abord, elle devait prévenir son adorable grande sœur. Elle prit donc une douche sommaire, mis une courte jupe plissée noire et un petit haut bleu, avant de frapper à la porte de Konan. Aucune réponse. Surprise, elle poussa la porte, et s'immobilisa. Il lui sembla alors qu'un coup venait de lui être porté à l'estomac, et le goût de la bile emplit sa bouche. En face d'elle, dans le lit de sa sœur, Konan et Itachi. Et il n'était pas difficile de deviner les circonstances qui les avaient réunis. L'esprit soudain très sombre, agissant comme si elle était radio-guidée, elle sortit son téléphone, prit un cliché du couple, et partit discrètement. Puis, sachant que sa sœur bien-aimée laissait son portable dans le salon la plupart du temps, elle put sans problème y prendre le numéro qu'elle voulait et y envoyer un message.
Cela faisait trop longtemps que Konan se jouait impunément d'elle. Aujourd'hui était la fois de trop, pensa-t-elle avec froideur. Sa vengeance était en marche. Pour ses espoirs mort-nés avec Itachi (hors de question qu'elle passe après sa sœur) et pour l'autre fois. Celle qu'elle n'avait jamais oubliée.
Le regard sombre, elle sourit froidement en voyant qu'elle venait de recevoir un message. Sa sœur n'allait pas être déçue.
TBC
Ana3031 : Disons qu'ils se sont rapprochés et que ce cher Itachi ne laissa pas Aika indifférente ! Mais boum ! La trahison ! Merci pour ta review, j'espère que tu as aimé ce nouveau chapitre !
TADAAAAAAAAAAAM ! C'est le retour ! Non, non, vous ne rêvez pas, je ne suis pas morte ! Bonne lecture à tous et à bientôt, s'il reste encore du monde ! *évite les tomates et autres projectiles dangereux des lecteurs* .