Hum... Hello ? *écho* *écho* *écho*
Y'a quelqu'un ? *écho* *écho* *écho*

Bon, ok, je suis parfaitement consciente qu'à ce stade là, on appel plus ça du retard mais plutôt un congé à durée indéterminé et pour ça je tenais à présenter vraiment toutes mes plus sincères excuses, MAIS ! J'ai une explication !

Je suis rentré il y a de ça 6 mois en école d'Art appliqué, et si vous croyez qu'en Art, on fous rien, bah venez à Brassart et on reparlera ! Bref, en gros j'avais ENORMEMENT de boulot, ce qui me prenais mes week-end entier et donc plus le temps pour rien, même pas pour terminer cette fic. Mais au fond de moi, je me flagellait l'esprit en me disant que j'avais juré de finir cette fanfic et que donc l'abandonner comme ça n'était pas envisageable. DONC, j'ai réussis à trouver du temps libre dans ces deux semaines de vacance pour enfin écrire le dernier chapitre de "Rends-moi mon coeur !' qui, je l'espère, vous plaira.

Encore milles excuses, si vous voulez me taper, vous avez parfaitement le droit, je vous enverrais mon adresse par MP ainsi que l'adresse du meilleur marchand de tomates du coin pour que vous veniez m'en balancer dessus ! X)

Voilà voilà, ce chapitre est assez long étant donné que de base j'avais prévu de le faire en deux mais finalement il tiens parfaitement en un et au moins cela clôture cette fic dont je suis très fière. En effet, je suis vraiment très nul pour ce qui est d'écrire sur la longévité, donc avoir pu mettre un "the end" à cette fanfiction m'a vraiment rendu fière, et tout ça, c'est entièrement grâce à vous. Je n'aurais jamais pu tirer autant de motivation et aller si loin sans toutes vos appréciations et vos reviews, et je suis sûr à 100% que ce dernier chapitre n'aurait jamais vu le jour si je n'avais pas d'abord relut tous les commentaires posté sur cette fanfic, alors merci vraiment à tous du fond du coeur, cette fanfic est aussi un peu la votre ! =D

Et comme avec un commentaire groupé, on ne se sent jamais vraiment visé, je remercie du plus profond de mon coeur Aoibheal Fae, Eva-Gothika, Madhatter Sekiryou, MogowKo, Elfyliane, ChocOlive Flamous, Aizah's Fictions, Salhia, BlackNell, Nya, Shayll, Guest, Sekiryou, KarnagePhoenix, Roronoa0mama, Laauura-chan, Oli-giri, Une pizza, Jyanadavega, Awako, Marion, Lilou, xKasatka, Loranna et Cosy-chwan pour m'avoir laissé leur avis sur cette fanfic ! ^^

Ze vous aiment avec pleins de coeurs de partout ! ^o^

Je remercient également ce qui m'ont suivis et ceux qui m'ont mis dans leur favoris, maci à tous les gens, sans vous, ça n'aurait pas été possible.

Bon... sur ce, je vous laisse, je sais que ce chapitre comporte des fautes car je n'ai pas pu lui consacrer beaucoup de temps de correction étant donné le boulot qui m'attends, je m'excuse vraiment d'avance pour ça et espère qu'il vous plaira néanmoins ! :)

Bisous à toutes ! ^o^


RENDS-MOI MON CŒUR !

Pour tout ça, tu peux le garder.

Kidd était en plein dans un rêve magnifique où il avait conquis les enfers rougeoyant du monde des morts. Il venait de réussir à acquérir ses propres cornes qui, en plus de lui donner une super classe, lui permettait également de pouvoir flamber les fesses de dizaines de petits Law qui couraient dans tous les sens.

Les copies du chirurgien réapparaissaient à l'infini pour son bon plaisir, Kidd s'amusant comme un fou à les effrayer en leur courant après, comme un enfant l'aurait fait avec des pigeons. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et Kidd en fit cruellement l'expérience lorsqu'un cri perça soudain sa bulle de rêves.

La réalité souffla les nuages de son sommeil, Kidd se sentant froncer légèrement un sourcil en voyant son tableau démoniaque de lui, ricanant sur un trône de crâne, partir peu à peu en fumée. Un nouveau cri semblable au premier dissipa pour de bon son monde parfait, ses sens commençant à s'éveiller sans son accord.

Une lumière blafarde se dessina à travers ses paupières tandis que tous les points sur lesquels son corps s'était reposé commençaient à lui tirer. Il grommela, un brouillard de somnolence l'enveloppant toujours. Pourquoi avait-il l'impression d'avoir passé sa nuit à même le sol ?… tout son corps lui était douloureux… et puis le matelas lui semblait vraiment peu confortable. Pourquoi était-il aussi dur ? Qu'est-ce qui s'était passé ?

Un dernier cri finis de le sortir de sa torpeur et ses cils babillèrent, les rayons de lune venant attaquer ses pupilles tandis que ses muscles criaient au supplice quand Kidd les actionna pour s'asseoir.

Il était donc bel et bien par terre. Kidd savait qu'il bougeait parfois un peu dans son sommeil… mais là.

Il grogna de mécontentement, tournant la tête pour savoir où était passé le matelas et se rallonger dessus quand son regard tomba sur quelque chose de nettement plus intéressant.

Il venait de retrouver où était son matelas, soit… mais quelque chose gigotait dessus.

Law était enchainé à sa place aux deux stalagmites de pierre qui entourait le couchage, à moitié dénudé, se tortillant en gémissant dans ce qui semblait encore être un sempiternel cauchemar.

Le cerveau de Kidd eu un bug de quelque secondes le temps que les souvenirs de la veille lui reviennent pour lui expliquer cette scène surréaliste. Quand il se remémora la nuit passé, un sourire étira ses lèvres. Il avait eu une belle vengeance, de celle qu'il n'oublierait pas de sitôt... et Law non-plus. Enfin, maintenant, le tout était de se barrer d'ici avant que la belle au bois dormant ne se réveille. Parce que la vengeance, c'était bien sympa, mais rester en vie, c'était cool aussi.

Kidd fouilla ses poches, trouvant la clef des menottes et, rattaché à elles, trois autres clefs qui devaient sans doute ouvrir des choses utiles tel que le sous-marin.

Il se leva, étirant ses muscles endoloris pour les réveiller convenablement puis fila vers la grille de bambou. Il faisait encore nuit noir, ce qui laissait au Kidd un avantage non-négligeable pour pouvoir filer. La lune était clair et le ciel dégagé, il n'aurait pas de mal à se repérer via les étoiles. Alors qu'il posait les mains sur la grille pour l'ouvrir, quelques choses lui sauta tout d'un coup à l'esprit.

Son regard tomba alors sur le boyau sombre qui s'ouvrait dans le fond de la grotte. Il était libre. Son geôlier était endormit et il n'y avait plus aucune entrave à ses pouvoirs. Le trésor du chirurgien était maintenant parfaitement accessible.

Sa colère dévorante qui lui avait fait jurer de détruire ce qui se trouvait au fond de cet antre noir s'était liquéfiée dans le plaisir qu'il avait pu expérimenter la veille. A dire vrai, il s'était sentit remboursé de tous ses malheurs en ayant même gardé une grande partie de la monnaie.

Mais la curiosité restait toujours bien là, dévorante, indomptable…

Il jeta un bref coup d'œil à Law, toujours étendu sur le matelas en proie à ses rêves traumatiques, puis se décida et fila au pas de course dans ce boyau dans les ténèbres l'enveloppèrent pour la deuxième fois.

Cette fois, sa course était confiante : il savait au bout de combien de foulées il était censé entrevoir cette fameuse porte. Et en effet, le rectangle de métal lui apparut selon ses approximations. Il ralentit l'allure, un sourire triomphant apparaissant sur ses lèvres lorsqu'il put faire entrer ses doigts en contact avec cette porte.

Il en appela à son pouvoir, son si précieux pouvoir qu'il fut si heureux de ressentir de nouveau dans son corps, la porte lui obéissant docilement en grinçant sur ses gonds pour s'ouvrir de quelques centimètres. De là, il attendit. Si une créature monstrueuse se cachait derrière, elle se faisait bien silencieuse. Les coups et les bruits difforme qu'il avait entendu à sa dernière escale avait été bien plus présents… hors là, pas un soupir. Pas un murmure ne venait briser le silence.

Kidd fronça les sourcils. Peut-être que Law avait déplacé sa marchandise autre part… mais dans ce cas, il aurait surement dû passer devant lui. Après tout, cela ne servait à rien de supputer maintenant alors que la réponse était à deux mètres dans l'obscurité. Poussant un soupir pour se donner du courage, Kidd agrippa la porte et l'ouvrit en grand. Tout ce qu'il discerna fut un noir abyssal. Il attendit quelques secondes que quelque chose se produise, n'importe quoi, et c'est alors qu'il entendit de nouveaux les cognements mais en beaucoup plus étouffé.

Caressant l'intérieur des murs à proximité de la porte, Kidd cherchait la forme d'un interrupteur. C'était impossible que Law officie quoi que ce soit dans cette pénombre noire d'encre, il devait surement y avoir une source de lumière quelque part…

Il sourit en buttant sur un petit carré incrusté dans la roche et chercha le bouton en son centre qu'il appuya d'un coup sec. La lumière lui jaillit au visage, Kidd se trouvant dans l'obligation de fermé les yeux le temps que ses pupilles s'adapte à ce contraste saisissant. Il papillonna quelques secondes des paupières, puis regarda enfin ce que le chirurgien souhaitait tant caché aux yeux du monde. Ses sourcils se froncèrent d'abord d'incompréhension, puis au fur et à mesure que son cerveau interprétait ce qu'il avait sous les yeux ses pupilles s'étrécirent de plus en plus.

...

Law fut réveillé par un cri déchirant. Il sursauta en voulant se relever mais fut recouché violemment sur le matelas par les menottes qui lui tenaient fermement les poignets attachés. Il regarda ses entraves, interdits, ne se souvenant pas de ce qui aurait pu l'amener à se retrouver dans cette situation. Depuis quand était-il celui qui était attaché ?...

Ok. Non. Plus important. DEPUIS QUAND ÉTAIT-IL A MOITIE NU SUR CE PUTAIN DE MATELAS ?!

C'est en se tortillant inutilement pour essayer de se redresser qu'il sentit des douleurs se réveiller un peu partout. Des douleurs internes plus qu'externes, et centrés dans un endroit qui ne laissait pas beaucoup de place au doute. Le compartiment mémoire de son cerveau se réveilla enfin, lui donnant les informations qu'ils cherchaient en lui faisant défiler des images flouter par le désir devant les yeux. Des sensations y étaient attachées. La chaleur en particulier… le plaisir, le désir, la curiosité… la frustration ?

Law plissa ses yeux, fouillant dans le lot de souvenir qu'il venait de retrouver quelle image venait collait à ce sentiment. C'est alors que tous les orgasmes qui lui avaient été interdits lui revinrent en mémoire, ce qui expliquait en partie les courbatures qu'il ressentait dans ses muscles. Oooh, oui, il se souvenait fort bien, maintenant. L'alcool, les chaînes… oui, tout ça lui revenait maintenant clairement à l'esprit.

Law eu un souffle irrité, mais à sa grande surprise, la colère ne le submergea pas. Il en voulait à Kidd, ça, c'était une certitude… mais il n'était pas en colère contre lui. Il aurait dû, pourtant. En toute logique, il aurait même dû exploser en vocifération et faire sauter les stalagmites du sol pour aller trancher la gorge de son prisonnier. Mais non. Définitivement non. Il n'en avait ni l'envie, ni la force.

Law se rappela alors que c'était aujourd'hui qu'il était censé ramener cet énergumène roux chez ces petits copains. Parfait. C'était justement ce qu'il avait le plus envie, en ce moment : dégager Kidd de son île et de ne surtout, surtout plus le revoir. Le fait venant en particulier du fait que sur aucun des souvenirs qui lui étaient revenus en mémoire le mot "désagréable" ne voulait s'apposer. Et ça, ça, ce n'était pas acceptable.

Bon, première étape : se débarrasser de ses menottes. Il en rageait d'avance, mais la seule solution qu'il avait pour le moment était de demander à Kidd de les lui enlever. Les menottes étaient faites en granit marin et si ses souvenirs étaient bons, c'était le capitaine qui lui avait pris les clefs. Law essaya de ne pas se rappeler comment se foutu capitaine s'y était pris pour les lui substituer et préféra affronter le dilemme tout de suite.

Il prépara ses premières phrases dans sa tête en espérant pouvoir les sortir avec assez d'aplombs pour convaincre Kidd, puis tourna la tête dans la direction où il s'était assoupit la veille. Law referma la bouche avant même d'avoir pu sortir ses premiers mots, voyant bien que ce serait inutile étant donné que son interlocuteur n'était apparemment pas là pour l'écouter.

La panique commença à s'immiscer dans son estomac tandis que sa tête furetait en tous sens, essayant de savoir par où cet énergumène avait bien pu partir. Le problème étant qu'il faisait noir dans la grotte et que les rayons de lune n'éclairaient qu'une partie de l'espace. Quelque chose lui revint alors à l'esprit… un cri. Il avait été réveillé par un cri. Un cri qui lui était devenu si commun qu'il avait tout de suite dû l'oublier, mais c'était un cri qui venait de Kidd. Et s'il tenait en compte l'écho qui avait suivi, ce cri ne pouvait provenir que d'un seul endroit.

Law se cambra brusquement le cou pour regarder l'ouverture dans la roche qui ouvrait sur le long couloir qui menait jusqu'à son précieux trésor. Oh… génial. Il ne manquait plus que ça. Sauf que là, ça devenait vraiment urgent qu'il se débarrasse de ses liens.

Ok, ok, réfléchissons… quelque chose pour trancher ça… son sabre !

Law mit moins d'une seconde à le localiser, luisant dans la pénombre à quelques mètres de lui. A côté de sa lame, le carré gélatineux qui renfermait le cœur du capitaine Kidd était sagement posé là, ce qui fit élever un sourcil au chirurgien. Le capitaine avait donc été pressé au point d'en oublier son cœur ? Law aurait pourtant cru que cela aurait été sa première préoccupation si jamais il en était venu à se libérer. Eh bien… apparemment pas. Ce qui était plutôt une bonne chose. Pour lui.

Law dû se contorsionné en tirant douloureusement sur ses chaînes pour réussir à avoir son sabre du bout du pied, le trainant ainsi jusqu'à son matelas où il réussit non sans mal à l'agripper dans sa main droite. Après avoir tranché les chaînes qui retenaient les anneaux aux stalagmites, Law contempla les anneaux qui entouraient toujours ses poignets avec une certaine anxiété. Il allait devoir affronter Kidd priver de son pouvoir… ce n'était pas le meilleur plan qu'il est eu. Heureusement que ce crétin roux avait oublié son cœur, cela faisait un point de pression de taille pour pouvoir marchander. Law se rhabilla à la hâte et se pressa de ramasser le cœur du capitaine pour filer dans le boyau avec des crampes au ventre, espérant vraiment que le capitaine n'ait pas eu le temps de faire trop de bêtises.

Law discerna rapidement la salle dans la pénombre justement parce que celle-ci était ouverte et que la lumière avait été allumée. Il accéléra l'allure.

— Eustass !

Law avait crié pour essayer d'évacuer sa peur car il savait très bien que le capitaine ne lui répondrait pas. Mais il fallait qu'il sache ce que cet idiot était en train de faire avec quelque chose d'aussi fragile à portée de main.

Après des secondes qui paressaient s'allonger en éternité, Law arriva enfin sur le pas de la porte où il put discerner la tignasse rousse du capitaine.

— Eustass.

Le ton était soulagé, soufflé dans les halètements qui soulevaient le torse du chirurgien. Law s'avança de quelque pas, remarquant alors que le capitaine ne bougeait pas, figé au milieu de la pièce telle une statue.

— Eustass ?

Law dû se mettre à sa hauteur pour remarquer les yeux exorbités du capitaine qui fixaient le mur face à lui avec horreur. Les lèvres de Kidd s'agitèrent alors un moment dans l'air avant qu'un son arrive à en sortir.

— Trafalgar, souffla-t-il. Bordel… qu'est-ce que c'est que ça.

Le chirurgien eu un soupir désolé.

— Tu le sais très bien.

Devant les deux capitaines se tenait un mur pourvu de multiples étagères en bois encastrées dans la pierre sur lesquelles reposaient des dizaines et des dizaines de cubes gélatineux qui reflétaient la lumière artificiels de la pièce. Tous pulsaient à différent rythmes, gardant en leur sein un cœur humain qui continuait de fonctionner malgré le manque d'organisme à approvisionner.

Il devait y en avoir proche de la centaine, tous exposés là comme des bibelots avec des grosseurs et des physionomies différentes.

— On dirait une collection de reliques glauque, lâcha Kidd avec dégout.

Law étira un sourire ironique.

— C'est un peu plus compliqué que ça.

Kidd accentua sa moue de dégout.

— Ce sont des cœurs… des dizaines de cœurs ! Tu veux en faire quoi, un marché noir ?

Law regarda le capitaine des Kidd, réfléchissant à ce qu'il allait lui répondre. Après tout, il venait de découvrir le pot aux roses, cela ne servait plus à grand-chose de se confondre en secrets.

— J'ai l'intention de devenir Shichibukai. Tous ces cœurs appartiennent à des pirates plus ou moins connus de la marine. Une fois que j'en aurais 100, j'irais marchander ce butin contre mon titre.

— Shichibukai ? S'étrangla Kidd. Tu veux devenir le chienchien de tous ces idiots ?

C'est en engueulant son interlocuteur que Kidd se rendis soudain compte de quelque chose qui lui était complètement sortit de la tête avec cette exposition macabre : Law était à côté de lui ! L'homme qu'il avait bourré, attaché et violé la veille était à trente centimètres de lui. Ce constat le fit bondir sur le côté, ses muscles se bandant en une position défensive devant le regard surpris du chirurgien.

— Quoi ? C'est le mot Shichibukai que t'aime pas ?

Kidd fronça plus encore ses sourcils, serrant les dents.

— Ne te fous pas de moi. Je sais bien que tu es en train de réfléchir à comment tu vas me tuer. Sauf que je ne suis plus retenue avec du granit marin. Maintenant, si tu veux m'avoir, ça va être plus…

Kidd s'arrêta soudain dans sa diatribe, sa voix s'étant éteinte devant ce que Law lui montrait dans sa main. Un cœur. Un autre cœur. Mais pas n'importe lequel, Kidd le savait bien : son cœur !

Le capitaine se sentit pâlir quand il réalisa l'oublie gargantuesque qu'il avait commis en se précipitant dans le couloir de pierre. Son propre cœur ! Comment avait-il pu oublier d'emmener son propre cœur et de le laisser à la merci de ce fou !

Devant le teint laiteux qui flottait sur les joues de son adversaire, Law eu un fin sourire en se disant que finalement, le marchandage n'allait pas être très dur à quémander. Il déplaça alors la lame de son nodashi sous le regard catastrophé du Kidd pour venir la placer sur le cube gélatineux qu'il tenait en main.

— Je t'offre un marché.

Le capitaine des Kidd eu du mal à en croire ses oreilles. Un marché ? Un marché alors que Law avait en ce moment tout à gagner et lui tout à perdre ? Quel genre de service pouvait bien être en ce moment en mesure de valoir ce que Law tenait au creux de sa main ?

— Je te redonne ton cœur si, en échange, tu me donnes le trousseau de clef que tu m'as pris.

Kidd fronça un sourcil d'incompréhension, sentant une mauvaise odeur émané de ce marché. En quoi de simples clefs pouvaient-elle valoir plus que sa vie ? C'est alors qu'il les vis. Accrochés aux poignets du chirurgien : les menottes.

Une bouffé de soulagement vint souffler la peur qui avait assaillit ses tripes et le capitaine se surpris même à étirer un sourire moqueur. Alors comme ça, Law était toujours privé de son pouvoir ? Mais c'est que ça changeait complètement la donne, ça !

— Tu n'es pas en mesure de marchander quoi que ce soit, asséna Kidd en faisant un ample geste de la main.

Le sabre de Law lui sauta alors de la main pour être projeter contre le mur.

— Tu n'as plus aucune emprise sur moi.

Kidd allait se jeter sur Law pour le plaquer à son tour contre la paroi rocheuse mais les doigts du chirurgien furent les plus rapides. Le capitaine se plia en deux à quelques centimètres de Law dans un hurlement de douleur, ses mains allant se crisper sur la cavité ouverte dans laquelle aurait dû battre son cœur.

— Ghaa… enflure !

Law se contenta de pousser un soupir fatigué en faisant sauter le cœur du capitaine dans sa main.

— Il y a moyen que tout ce passe pour le mieux si tu essayes de ne pas être toi durant cinq petites minutes. Tu me donne ces clefs sans faire d'histoire et je t'emmène voir tes petits copains. C'est du gagnant-gagnant.

Kidd n'était pas dupe. Cela faisait depuis trop longtemps qu'il côtoyait la sournoiserie du chirurgien pour lui faire confiance ne serait-ce que cinq minutes. Tout ça cachait forcément quelque chose.

— Ne me prends pas pour un abrutit ! Ragea-t-il en se relevant soudain.

Law ne s'était pas attendu à un déferlement de colère aussi brusque, aussi n'eut-il pas le temps de raffermir sa prise sur le cœur du Kidd que celui-ci envoyait déjà valdinguer le cube gélatineux au-loin d'un ample geste du bras.

Sauf que le mur contre lequel le cœur fusait était celui des étagères, et sous la force qu'avait mise le capitaine pour extraire son organe de la main du chirurgien, l'effet fut aussi radical qu'un chamboule-tout de fête foraine.

Plus des trois quarts des cœurs soigneusement exposés dégringolèrent par terre en une joyeuse pagaille, roulant aux pieds des deux hommes qui en oublièrent momentanément leur querelle.

— Non ! Hurlèrent-ils à l'unissons en se précipitants sur les carrés de gélatines.

Law s'empressa de regarder si aucuns des cœurs n'étaient endommagés tandis que Kidd passaient de l'un à l'autre d'une main fébriles, essayant vainement de reconnaître le sien dans tous ceux qui se présentaient à ses yeux.

Law finit par pousser un soupir de soulagement en voyant que rien n'avait apparemment abîmé sa précieuse marchandise, regardant le capitaine toujours affairé à essayer de reconnaître son cœur parmi des dizaines.

— Laisse, lui intima le chirurgien. Ça ne sert à rien.

Cette remarque lui valut d'être violemment agrippé par son sweet avant d'être plaqué contre la paroi rocheuse, un regard où luisait des flammes venant incendié son visage.

— OU EST-IL ! DIS-MOI LEQUEL C'EST !

— Oye, Calme-toi !

Law réussit à se dégager mais le regard furibond de Kidd restait braqué sur lui. Après s'être remis le col de son sweet en place, Law afficha un sourire satisfait.

— Je te dis lequel est ton cœur si tu me donne les clefs.

Kidd émit un "Tch" dédaigneux en détournant la tête, se doutant bien que le chirurgien n'allait pas rester passif et prendre parti de la situation. Mais maintenant, il n'avait plus vraiment matière à marchander quoi que ce soit. A contrecœur, Kidd fourra sa main dans sa poche de pantalon pour en sortir le trousseau de clefs qu'il envoya sur Law.

Celui-ci les rattrapa au vol, pointé d'un insolent "merci" que le capitaine préféra ne pas relever. Il regarda donc le chirurgien ouvrir ses entraves sans rien faire, sentant sa peur revenir lui serrer les tripes. Tout de suite, le sentiment de supériorité qu'il avait eu plus tôt s'était nettement effacé et la peur pointa dans son regard quand il vit Law masser ses poignets.

— Mon cœur, maintenant, lui rappela Kidd en désignant du menton le bazar de cube qu'il y avait sur leur droite.

Law regarda les cœurs pêle-mêle exposés par terre, puis haussa les épaules.

— Je n'en sais absolument rien.

—… Quoi ?

Law tourna la tête pour planter son regard vif dans les yeux incertains du capitaine.

— Je ne sais pas lequel est ton cœur. Tu crois quoi, que je mémorise le diamètre des artères de chacun de mes sujets pour les classifier ?

Kidd passa outre le fais que cet idée était en effet quelque chose que le chirurgien aurait parfaitement pu faire, sa rage de s'être fais duper étant plus pressé de s'exprimer.

— Espèce de…

— Mais ! Le coupa Law en levant la main. Je peux t'aider à le retrouver.

Kidd canalisa son envie de se jeter à la gorge du chirurgien, cette tournure des évènements lui plaisant.

— M'aider à le retrouver ? Comment ?

Law s'assied en guise de réponse, invitant d'un bref geste de la main le capitaine à faire de même. Kidd hésita un instant, puis ne voyant pas en quoi poser ses fesses par terre pouvait constituer un danger potentiel, il accéda prudemment à la requête du chirurgien et s'assit en tailleur sur le sol.

Sauf que Kidd n'avait jamais été très bon dans l'estimation de danger potentiel.

— Room.

Le capitaine roux eu à peine le temps de cligner des yeux que des stalagmites sortirent soudain du sol pour s'enrouler autour de ses poignets, lui entravant ainsi ses mains qui se virent plaquer au sol.

— Bordel, Trafalgar, qu'est-ce que tu fous ? Ragea le capitaine en tirant sur la pierre pour essayer de se dégager.

Le chirurgien se releva alors, passant à côté du capitaine pour se diriger vers l'entrée.

— Je reviens, dit-il. Sois sage.

Kidd ne se priva pas de lui vociférer ses six vérités au visage, ses insultes se transformant peu à peu en grommellements quand il se rendit compte qu'il n'y avait plus que son écho pour lui répondre.

Et le voilà qui se retrouvait de nouveau enchaîné, à la merci de ce fou. Il aurait dû partir. Il n'aurait pas dû céder à sa curiosité et essayer de percer le mystère de cet endroit. Il aurait dû passer le grillage, prendre le sous-marin et filer sur l'île la plus proche pour essayer de retrouver son équipage.

Tout à son auto-flagellation, Kidd faillit ne pas entendre Law revenir et ne le perçut que lorsqu'il rentra dans son champ de vision. A sa surprise, le chirurgien se rassied en face de lui en lui tendant quelque chose qu'il tenait entre deux doigts. Une pilule bleue. Kidd le regarda avec suspicion.

— Est-ce que c'est ce que je crois que c'est, dit-il lentement.

Law lui sourit, ce qui n'était vraiment pas bon signe.

— Je pense que oui. Une pilule de viagra.

Kidd dû vraiment prendre sur lui pour ne pas reprendre ses insultes là où ils les avaient arrêtés un peu plus tôt.

— Et je peux savoir pourquoi je suis sensé prendre ce truc ?

— Ça me semble logique. Libération du flux sanguin, optimisation des valves artérielles, et donc accélération du cœur. Il fait encore nuit, dehors, tous ceux à qui appartient ces cœurs ne font pas de grandes activités physiques. Comme tu peux le voir, ils battent à peu près tous à la même allure. Il suffira de voir celui qui aura un rythme cardiaque plus élevé que la normal pour reconnaître le tiens.

Kidd rebutait de le reconnaître, mais ce raisonnement était plutôt logique. Enfin, merde, il n'y avait donc que cette solution pour lui permettre de retrouver son cœur ? Il était sûr que Law avait d'autres moyens de lui repêcher mais ne voulait pas l'admettre.

— Et si je refuse ?

Law lui eut un sourire ironique.

— Eh bien comme je dois te rendre en bon état à ton équipage, je te mettrais un cœur quelconque dans la poitrine parmi ceux-là et garderait surement le tiens.

Ah… il pouvait faire ça ? Kidd vit alors sa fenêtre de choix s'étrécir, s'étrécir, pour ne plus pointer que sur cette foutu pilule que Law lui tendait toujours. Après tout, ça ne pouvait pas être bien terrible. Le chirurgien lui avait faits connaître pire que ça. Prenant une inspiration pour se donner du courage, Kidd ouvrit alors la bouche. Law sourit, puis se pencha en avant pour déposer le médicament bleu sur la langue de Kidd qui, après une courte hésitation, avala la pilule.

— L'effet devrait se faire ressentir dans peu de temps, assura Law.

Cela ne rassura pas vraiment le capitaine qui attendait avec attention la manifestation de quelque chose d'inhabituel au sein de son corps. Après quelques minutes de silence où rien ne semblait vouloir se passer, Kidd se détendit quelque peu bien que ses mains restaient fermement entravées au sol.

Il se mit alors à réfléchir.

Quelque chose n'était pas logique dans cette suite d'évènements. Que Law l'aide pour un profit, ça, il pouvait comprendre. Cela justifiait qu'il ne veuille pas le découper tout de suite en lamelles. Mais là, le chirurgien n'avait aucun bénéfice personnel à retirer de la situation. D'après son plan, il lui rendait son cœur, l'amenait à son équipage et chao bye-bye.

Quelque chose clochait.

— Pourquoi tu ne me tue pas ?

Le chirurgien leva les yeux sur le capitaine qui le dévisagea avec les sourcils froncé en une moue caractéristique de son incertitude.

— Tu veux que je te tue ? demanda Law dans un sourire ironique.

— Ce n'est pas logique ! Tu étais prêt à le faire pour moins que ça il y a quelques jours, quand j'ai découvert ta relation avec le flamant rose de la marine. Alors après ce que je t'ai faits, ça serait normal que tu ais envie de me buter.

Law soupira. Kidd avait raison. Ce n'était pas logique. Lui-même ne savait pas vraiment pourquoi il laissait cet effronté tapageur encore profiter de la vie. Enfin, si, au fond il savait très bien pourquoi. Il refusait juste d'admettre cette raison comme étant la bonne.

— Je pourrais te retourner la question, tu sais.

Le capitaine haussa un sourcil.

— Comment ça ?

— Je t'ai torturé. Et je ne compte plus le nombre de fois où je t'ai entendu jurer que tu me tuerais. Pourtant, au moment où tu te retrouvais enfin libre et où j'aurais eu du mal à me défendre, tu as préféré te payer une partie de jambe en l'air.

Kidd détourna la tête.

— J'avais une vengeance à assouvir.

— Oui, bien sûr. C'est pour ça que tu m'as épargné quand tu t'es réveillé et que tu as préféré aller voir ce qu'il y avait au fond de la grotte. D'ailleurs, maintenant que j'y pense, il y a une autre question à laquelle tu ne m'as jamais répondu.

Le capitaine redressa la tête pour regarder Law en face, ses sourcils froncé montrant clairement au chirurgien qu'il ne voyait vraiment pas de quoi il voulait parler.

— Tu as passé la nuit à vouloir me faire dire quelque chose. Pourquoi ?

Ce fut au tour du capitaine des Kidd d'étirer un sourire mesquin.

— Oh, tu veux sans doute parler du fais que tu me désir ?

Cela ne démonta pas Law pour autant. Bien au contraire. Celui-ci paressait même s'amuser plus que de raison.

— Vu l'état dans lequel j'étais et ton insistance plus qu'obsessionnel, j'ai dit ce que tu voulais entendre uniquement pour que tu arrêtes de me torturer.

Le faciès de Kidd se crispa.

— Tu ne me feras pas croire ça.

— Oh vraiment ? C'est bien dommage parce que pourtant, c'est la vérité. Je l'ai déjà dit mainte fois et le répéterais autant qu'il le faudra pour ça te rentre dans le crâne : il n'y avait aucun désir là-dedans. Ce qui n'est pas si sûr concernant ton cas…

Le regard vicieux que venait de lui glisser Law décocha un frisson qui remonta toute la colonne du capitaine, celui-ci remarquant à l'envi qu'une sueur froide venait de perler dans son dos.

— De quoi est-ce que tu parles ?

— De toi. Hier soir. Qui ne cessait de vouloir me faire avouer des sentiments te concernant. Dis comme ça, ça sonne un peu comme quelqu'un qui veut se faire entre dire "je t'aime", non ?

Law regarda son vis-à-vis tirer sur ses liens de pierre, un regard tueur le mitraillant.

— Tes fantasmes, tu les gardes pour toi.

— Tu ne me dis pas que j'ai faux ? Tu ne m'insultes pas ?

Kidd regarda le chirurgien s'approcher de lui dangereusement, n'aimant pas du tout le regard que cet homme glissait sur lui. Et encore moins la chaleur qui s'émanait de son corps et qui commençait franchement à devenir gênante.

Law fut bientôt si proche qu'il put prendre le menton de Kidd dans sa main pour le lui relever à sa hauteur.

— Regarde-moi dans les yeux, Eustass, et oses me dire que tu n'as pas pris ton pied.

Kidd se perdait dans les iris du chirurgien, essayant de paraître menaçant tandis que la sueur gagnait peu à peu chaque parcelle de son corps. Il se sentait bruler de partout. C'était vraiment dérangeant. A croire qu'il était victime d'une maladie terrassante qui échauffait tous ses muscles. Il voulait répondre quelque chose, se moquer de cet homme stupide, lui rire au nez, l'engueuler, faire quelque chose… mais rien ne voulut sortir de sa bouche.

C'est vrai, il avait apprécié. Mais cela ne voulait pas dire qu'il était attiré par ce crétin, quand même, non ? Non ?...

Le silence qu'avait laissé l'introspection du capitaine avait permis à Law de remarquer la respiration du Kidd qui commençait à se faire difficile.

— Bien… on dirait que ça commence.

Law lâcha le menton de son prisonnier pour retourner à sa place, croisant les bras en fixant toujours Kidd du regard.

— Tu sais très bien qu'au fond de toi, tu as choisis cette option pour te venger parce qu'elle te plaisait.

— N'importe quoi…

Kidd aurait voulu être plus dédaigneux dans sa réponse, mais son souffle difficile mettait à mal son sarcasme. Surtout qu'il commençait à sentir la chaleur qui le cuisait se rassembler à un endroit stratégique de sa personne.

— Quoi, tu n'as pas aimé me faire crier ? Lui décocha Law avec un sourire mutin.

Kidd essaya du mieux qu'il put d'étouffer la vague de chaleur qui était venu se fracasser dans son ventre à l'entente de ces mots en mitraillant le chirurgien du regard.

— Ferme-là…

— Je prends ça pour un oui. Et j'imagine que c'est la même chose quand tu parcourais mon corps de tes mains. Tu t'en souviens, j'espère… de la chaleur, des frissons, des souffles qui se mêlent et de la sueur qui se mélange.

— Raah, bordel, Trafalgar, ta gueule !

Le souffle de Kidd était maintenant clairement difficile, ses poumons cherchant à happé le plus d'oxygène possible pour survenir aux besoins de son corps.

Law le regardait toujours avec cet horrible sourire qui lui donnait l'impression d'être une souris fort appétissante devant un gros chat. Il n'aimait pas ça. Il n'aimait vraiment pas ça.

Il remarqua alors que le regard de ce chirurgien descendait lentement sur son corps pour s'arrêter au niveau de son pantalon.

— Je vois que tu es presque à point, susurra-t-il. Ai-je encore besoin de te rappeler de bons souvenirs ?

— Non !... hhh… juste, ferme-là.

Kidd sentait sa virilité lui tirer, n'ayant pas besoin de baisser la tête pour deviner l'état dans lequel il devait être. Law fit une moue faussement déçu.

— Dommage. J'arrivais à la meilleure partie. Tu sais, celle où tu avais trouvé ma prostate pour me faire crier plus fort et pouvoir me faire réagir plus vite aux stimulations de tes doigts. Tu as encore les images en têtes, n'est-ce pas ? J'imagine aussi que tu te rappel du plaisir et du désir mélangés qui sont survenus à ce moment-là.

— Aah… bordel, Trafalgar.

Kidd avait tous les muscles de bander, essayant de maîtrisés les spasmes que le plaisir officiaient sur son corps. Le désir était si concentré à l'intérieur de son pantalon que cela commençait à lui donner des élancements douloureux. Il fallait qu'il se libère. Maintenant.

— Détache-moi ! Cria alors Kidd en sentant une nouvelle vague de plaisir étirer ses muscles. Enlèves-moi tes putains de pierre, je ne ferais rien, je veux juste… hgn… il faut que je me libère !

Le sourire de Law s'effaça soudain de son visage et son regard se fit glacial.

— Non.

Kidd releva la tête pour dévisager le chirurgien qui le fixait sévèrement, comme s'il venait de commettre une faute grave. Law se leva alors pour s'avancer vers Kidd et s'accroupie juste devant lui, plongeant de nouveau ses iris dans les siennes.

— La dernière chose que j'aimerais que tu te remémores, ce sont toutes les fois où tu m'as empêché de me libérer. J'imagine que ça, tu t'en souviens très bien.

Law avança alors sa main vers le pantalon de son vis-à-vis et émit une légère pression qui fit siffler le capitaine entre ses dents.

— Ça fait mal, n'est-ce pas ? Et encore, tu n'es pas au point où moi j'étais. Alors non, je ne vais pas te libérer, et tu vas rester comme ça jusqu'à temps que ton plaisir se calme de lui-même.

Et sur ces mots, Law se redressa pour partir examiner tous les cœurs éparpillés sur le sol. Il ignora les halètements du Kidd ainsi que ses gémissements étouffés, regardant attentivement parmi tous ses organes lequel était en train de danser la samba. Il ne fut pas long avant de le repéré, ce dernier battant à un rythme démesuré tandis que ses congénères étaient calés sur la respiration lente du sommeil. Il le prit en main avant de lancer :

— Je crois que je l'ai trouvé… Dis-moi si tu sens quelque chose, là.

Law émit une brève pression sur le cube qui eut pour effet de faire hoqueter le capitaine en se cambrant sur ses liens.

Le chirurgien tira un sourire.

— Ok, j'ai ma réponse.

Il se dirigea alors vers le Kidd qui se débattait toujours avec son désir, lui présentant son cœur.

— Je le garde le temps de t'emmener voir tes petits compagnons, histoire qu'une idée stupides ne te passe pas par la tête.

Et pour illustrer ses propos, Law rangea le cube gélatineux dans sa poche. Il repartie ensuite vers les cœurs qui étaient toujours éparpillés sur le sol, s'employant à les remettre sur les étagères méthodiquement, pièce par pièce. Cela laissa le temps au Kidd de légèrement décharger le désir qui palpitait au creux de ses reins, la douleur s'espaçant pour ne laisser que des tiraillements désagréables.

— Bon, je vais préparer le sous-marin, dit alors Law en se tournant vers lui. Toi, tu restes là et essayes de ne pas trop penser.

Kidd voulait lui rétorquer quelque chose, mais il préféra se taire pour cette fois et se concentrer plutôt sur ses hormones qu'il devait à tout prix calmer. Hors de question de faire face à son équipage dans cet état, il préférerait mourir ici. Sauf que du viagra, il n'en avait jamais pris. Combien de temps durait cette connerie ? Deux heures, trois heures ? Il espérait en tout cas que cela n'allait pas au-delà de cette limite.

Law devait surement le savoir, lui, mais il était hors de question de lui demander. Tss, il n'aurait jamais dû prendre ce foutu comprimé. Il n'aurait jamais dû venir dans cette pièce. Et il aurait voulu ne jamais avoir croisé ce chirurgien de malheur qui était quand même un putain de bon coup à baiser.

Ouais, ok, il avait vraiment pris son pied, Law était un aphrodisiaque humain à lui tout seul… mais cela ne voulait absolument rien dire. Kidd avait déjà couché avec un ou deux hommes par le passé sans que rien ne s'ensuive… le schéma ici était le même. Alors pourquoi au fond de lui il sentait quelque chose de différent ? La pilule, surement. Cette foutu pilule.

Kidd remarqua bientôt avec un certain soulagement que son désir refoulait et que ses sens reprenaient peu à peu leur droit sur son corps. Ses muscles avaient repris consistances et la chaleur qui l'ébouillantait s'était rétractée dans son bas-ventre.

C'est alors que le capitaine entendit des pas raisonné dans le conduit. Déjà de retour ? Ça n'avait pas été bien long.

Law apparu alors dans l'encadrement de la porte, dévisageant son prisonnier toujours à terre en passant son regard sur son pantalon.

— Hmm, on dirait que tu as réussi à te calmer. Bien, je vais te libérer. Je tiens aussi à dire que j'ai ton cœur dans la main et qu'au moindre – je dis bien au moindre – mouvement suspect de ta part, je n'hésiterais pas à appuyer dessus.

— C'est bon, grommela Kidd. J'ai compris.

La pression sur ses mains s'évanouit alors et Kidd en profita pour venir se masser les poignets, se redressant sur ses jambes avec plus de difficulté qu'il ne l'aurait cru en faisant face au chirurgien. Celui-ci fit un pas de côté pour lui présenter le couloir de pierre.

— Après toi.

Le capitaine leva les sourcils au plafond mais ne dis rien, empruntant ce couloir pour – il l'espérait – la dernière fois. Il était presque arrivé à l'ouverture qui donnait dans la grotte principale quand quelque chose lui sauta tout d'un coup à l'esprit.

— Hé, Law !

Un "hm ?" résonna derrière lui.

— Ta collecte de cœur, là. C'est pas sensé resté secret ?

Seul le bruit de pas lui répondit, chose que le capitaine accueillit avec un sourire.

— Je suis prêt à marchander contre mon silence.

— Je n'ai pas assez d'argent pour marchander avec toi, lui répondit la voix du chirurgien.

Le capitaine eu un nouveau sourire étiré dans l'obscurité.

— Qui te dit que c'est d'argent dont je veux parler ?

Le silence lui répondit de nouveau, ce qui convenu parfaitement au Kidd. La lumière se fit alors plus vive, le capitaine ne s'étant même pas rendu compte qu'il venait de déboucher dans la grotte. Il regarda par-delà le grillage de bambou, voyant le soleil se lever dans la mer. Par-delà cette étendu d'eau, sur une île inconnu, son équipage l'attendait…

Cette pensée donna une bouffé d'adrénaline au capitaine qui continua son bout de chemin jusqu'au sous-marin le cœur léger, ne se retournant pas une seul fois vers cette grotte qui ne lui manquerait aucunement. Les galapagos continuaient de piailler un peu plus loin, Kidd regardant ces mouettes immenses se batailler pour un bout de poisson. Celle-là non plus, il ne les regretterait pas. Foutu volatiles.

Le sous-marin jaune lui apparut alors, le capitaine montant dessus avec entrain, laissant le soin au chirurgien de passer devant pour ouvrir le SAS.

Il le suivit alors à travers des couloirs qu'il commençait à connaître, l'accompagnant jusqu'en salle de commande où le capitaine lui indiqua un siège où s'asseoir.

— Et tu n'en bouge pas.

— Je ne suis pas con, grommela Kidd en s'asseyant sur le siège. Je ne vais pas t'attaquer alors que tu as décidé de me ramener à mon équipage sans conditions.

Law eut un bref sourire, triturant des manettes qui firent légèrement tanguer le sous-marin.

— C'est amusant, ton équipage était lui aussi surpris de savoir que je ne voulais rien en échange de ta liberté.

— Ce n'est pas dans notre nature de faire quelque chose sans bénéfices.

— Ce n'est pourtant pas compliqué de comprendre que je veux me débarrasser de toi rapidement, dit Law en tirant un levier qui commença à faire descendre le sous-marin sous le niveau de la mer.

Kidd se crispa mais ne dis rien, n'aimant toujours vraiment pas la sensation d'être enfermé dans une boite de conserve avec la pression de la mer tout autour.

— Pour ce qui est du marché, rappela soudain Kidd en croisant ses bras derrière sa tête, je veux une nuit avec toi tous les deux mois.

Law se retourna vivement vers le capitaine, ses yeux exorbités cherchant à savoir s'il était sérieux.

— Quoi ? J'aurais pu être plus exigent, rationalisa Kidd en faisant la moue.

— Tu… tu veux…

— Coucher avec toi, oui. Tous les deux mois. Ça me semble être un marché plus qu'honorable pour mon silence.

Law n'en revenait pas. L'homme pour qui son cœur s'était ridiculement entiché venait de lui proposer de remettre ça… tous les deux mois. Un rire incontrôlable le pris soudain, ce qui eut le don d'échauffer le capitaine roux.

— Quoi ? S'énerva celui-ci. J'ai dit quelque chose drôle ?

— Ah ah, ouh… non, ce n'est pas ça. Mais c'est toi après qui me parle de désir refoulé.

— C'est pas du désir, grommela Kidd. C'est juste que t'es un bon coup et que je n'ai pas tout le temps à ma disposition une paire de fesse.

— Mais oui, bien sûr…

Kidd lui eut un regard menaçant.

— T'insinue quoi, là ?

Law sourit derrière sa barre, continuant de diriger son vaisseau comme si de rien n'était.

— Je n'insinue rien. Après tout, ce n'est pas moi qui ai eu une érection ce matin à cause de souvenir de la veille.

— Ça, c'était la faute de ton putain de comprimé, je te signal !

— Non.

Un silence figea le vaisseau dans lequel Kidd haussa un sourcil inquisiteur.

— Comment ça "non" ?

— La pilule que je t'ai donnée ne contenait que 20 mg de viagra. Avec une dose aussi faible, s'il n'y a pas de stimulation du désir ultérieur, une érection ne peut pas se faire.

— En clair ?

— En clair, le désir qui t'as engourdit les muscles ne venaient que de toi et de toi seul. Le viagra n'était que la petite touche de tiraillement en plus.

— Et tu crois que je vais gober ça ?

Law haussa les épaules, son sourire ne voulant pas quitter ses lèvres.

— Crois bien ce que tu veux.

Kidd se renfrogna sur son siège, essayant de se remémorer les sensations qu'il avait éprouvé ce matin. C'est vrai que tout c'était accélérer au moment où Law avait commencé à lui reparler de ce qu'ils avaient pu faire ou éprouver la veille. Mais cela ne signifiait rien, non ? Après tout, c'était normal d'être échauffé par des souvenirs aussi torrides. Kidd préféra cesser d'y penser.

— Alors ? Ta réponse pour mon marché ? Demanda-t-il.

Law resta silencieux de longue seconde avant de lui répondre.

— Je vais y réfléchir.

— Réfléchis vite, dans ce cas. Je peux être très éloquent quand je m'y mets.

Law ne répondit rien, continuant de fixer ses écrans en oscillant plus ou moins sa barre.

La traversée fut plutôt rapide, Law coupant le silence qui s'était déjà installé depuis deux heures dans le sous-marin en annonçant terre en vue.

Kidd se leva de son siège pour rejoindre le chirurgien devant ses écrans.

— C'est cette île ?

— Oui. Le rendez-vous est fixé au quai numéro 5.

Kidd ne put se résoudre à aller gentiment se rasseoir, continuant de fixer l'île qui grossissait peu à peu sur les écrans avec impatience. Bientôt… bientôt il reverrait son équipage. Combien de personne manquerait-il ? Combien avaient été blessé ? Il espérait de tout cœur que le nombre ne serait pas trop élevé.

Un quart d'heure plus tard, le sous-marin faisait surface sur le quai numéro 5. Law pris le temps de regarder sur un de ses écrans si l'équipage était bien au rendez-vous et en effet, Killer et tous les autres attendaient apparemment leur capitaine de pied ferme, campé sur le pont d'embarcation en fixant le sous-marin.

Law dû calmer l'ardeur du capitaine roux à ses côtés pour prendre le temps d'amarrer son vaisseau, Kidd filant dans les couloirs pour se jeter sur la porte de sortie sous les remontrances du chirurgien.

— Hé ! Eustass, tu n'oublies pas quelques choses ?

Le capitaine arrêta de s'acharner sur la porte pour se retourner et regarder Law le fixer avec un sourire goguenard, son cœur en main, son manteau de fourrure dans l'autre.

— Ah, ça faisait longtemps ! Dis Kidd dans un sourire en reprenant son pardessus qu'il mit sur ses épaules.

Son faciès se figea soudain, son nez reniflant avec ardeur l'air autour de lui pour finalement se perdre dans la fourrure de son manteau.

— Baah, qu'est-ce que c'est que ça ? Dit-il avec une moue dégoutté.

Law haussa un sourcil.

— Comment ça ?

— Il sent ton shampoing dégoûtant ! Qu'est-ce que tu lui as fais ?

— Je l'ai lavé. Il aurait pourrie, sinon, je te signale qu'il était imbibé de sel marin et de sang.

Kidd grommela des "ridicules" et des "c'est pas une raison" en essayant d'agiter un peu son manteau pour aérée cette odeur persistante. Puis il se figea quand Law lui présenta son cœur.

— On ne bouge pas, lui souris le chirurgien.

Kidd respira un bon coup, crispant ses muscles en se tenant immobile devant Law. Il se demanda un instant si ça allait être douloureux, puis se dit qu'il n'était franchement plus à ça prêt.

Le faciès de Law se fit alors sérieux.

— Room.

D'un geste bref il enfonça le carré de gélatine dans le trou ouvert de la poitrine du Kidd qui ne sentie qu'un bref pincement avant de redécouvrir son torse comme au premier jour, parfaitement plat, avec encore des marques de cicatrices qui le barrait sans qu'on ne devine une seul seconde qu'il y eut un trou à la place du cœur un jour.

Law passa alors devant le capitaine avec les clefs en main, lui laissant le loisir de palper son torse pour être sûr que tout était bien remis en place. Il fit cliqueter les clefs dans le verrou du SAS puis s'immobilisa.

— C'est d'accord.

Kidd releva la tête vers lui sans comprendre.

— Hein ?

— Pour ton marché. C'est d'accord.

Kidd sourit, prenant les devants on venant rejoindre Law prêt de la porte.

— Bien, je te contacterais.

Il actionna alors la poignée, accueillant l'odeur marine enivrante du port. Cette odeur de vieille algue pourrie lui avait foutrement manqué !

— Capitaine !

Kidd tourna la tête pour découvrir son équipage qui courait vers lui, Killer à leur tête. Il sauta du sous-marin, se tenant prêt à accueillir ses hommes tandis que Law les regardaient se rejoindre, adossé contre l'encadrement du SAS. Le chirurgien sourit quand il vit les hommes de Kidd se dressé dans un garde-à-vous exagéré, certains se mordant les lèvres pour étouffer leur larmes tandis que d'autre se retenaient apparemment très fort pour cachés leurs sourires. Kidd les regarda fièrement, les rassurant sur son état en distribuant un certain nombre de tapes sur pas mal d'épaules.

Après quelques minutes de joyeuses retrouvailles, voyant qu'apparemment personne ne venait lui demander des comptes, Law poussa un soupir discret et se retourna vers le SAS de son sous-marin, prêt à repartir. Ce fut quand il commença à refermer la porte que le capitaine Kidd le remarqua.

— Donnez-moi deux minutes, dit-il à ses hommes qui criaient déjà vengeance contre Doflamingo.

Le capitaine roux remonta alors sur le pont du sous-marin sous le regard amusé du chirurgien.

— Tu veux un baisé d'adieu ? Railla-t-il.

— La ferme, dit Kidd en s'avançant vers lui.

Le capitaine Kidd s'arrêta à un mètre de Law, le regardant dans les yeux. Le chirurgien pensait que Kidd revenait pour lui confirmer les termes de leur petit marché, aussi fut-il un peu surpris de le voir entamé la conversation comme s'il voulait parler de la pluie et du beau temps.

— Je voulais savoir. Si comme tu le dis les cœurs que tu amasses sont pour t'attirer les faveurs de la marine, pourquoi ne pas avoir gardé le mien ?

Law détourna le regard en un soupir agacé.

— C'est vrai, insista le capitaine roux. Je représente à moi seul une prise considérable pour tous ces imbéciles. Si tu leur avais livré mon cœur, cela aurait suffi à marchander ton titre de Shichibukai. (il étira un sourire amusé) Tu veux qu'on reparle de cette histoire de désir ?

Law lui claqua alors la porte au nez, disparaissant derrière le SAS qu'il referma à clef sous le rire franc de Kidd.

— A dans deux mois ! Dit le capitaine en toquant contre la porte.

Puis il descendit du sous-marin pour rejoindre ses hommes, regardant l'embarcation de Law s'immerger pour disparaître sous les flots. Il continua de regarder les sillons que formait le sous-marin à la surface quand celui-ci quitta le port, son regard se perdant alors dans le lointain.

— C'est vrai, capitaine ? Demanda soudain Killer en s'approchant de lui.

Kidd détacha momentanément son regard de cette mer infini pour venir le fixer sur son subalterne.

— De quoi ?

— Que Trafalgar Law a pris soin de vous durant ces trois semaines ?

Kidd rattacha de nouveau ses yeux à la ligne d'horizon.

— On peut dire ça, oui…

Ce n'était pas tout à fait vrai, mais ce n'était pas faux non-plus.

Au moins ce chirurgien avait fini par lui rendre son cœur, c'était l'essentiel. Mais même en le sentant maintenant battre réellement dans sa poitrine, Kidd sentait qu'il ne lui était pas revenu complet.

Il en avait laissé un morceau là-bas, sur ce caillou usé par l'écume. Une partie de lui était toujours enfermé derrière un grillage de bambou, posé sur un matelas de mousse, aux côtés de ce chirurgien stupide qui faisait toujours des cauchemars.

C'était quelque chose que Kidd ressentait à chacun de ses réveils, à chaque bruit de conserve, de sac que l'on bruisse, de cris de mouettes ou de crissements de portes. Cela l'accompagnait toujours, il le ressentait dans sa poitrine, juste là, à la place du cœur.

Ce manque que Law lui avait laissé. Un petit morceau qui avait été resté accroché dans les sourires de cet imbécile au chapeau ridicule.

"Trafalgar Law, tu ne m'as pas rendu mon cœur comme tu me l'avais pris,
et c'est pour ça que tous les deux mois, je serais là pour te rappeler cette erreur."

"Tous les deux mois, je serais là pour essayer de reprendre ce que tu m'as volé."

"Je serais présent pour te le rappeler, encore et encore, jusqu'à ce que tu te décide enfin

à me rendre mon cœur."


The end.