Auteur : Darkfangz13

Trad' : Akarinsape

Beta Trad': Katsuura.


Note de la trad' : Hello les gens ! Ceux qui sont allés récemment sur mon profil on pu voir que j'ai commencé à bosser (oui oui un vrai boulot avec salaire à la clé) mais qu'en plus je fais mes études en même temps (un contrat d'apprentissage que ça s'appelle...une envie masochiste de ma part je pense plutôt). Comme je n'ai plus trop de moment de glandouille depuis le 1er octobre mon rythme de traduction en souffre. Katsuura pour sa part a aussi repris les cours depuis un petit temps. On (enfin « j'ai » plutôt) a décidé d'instaurer un chapitre tous les 15 jours, on va essayer de s'y tenir. (mais en gros ça va être ça promis.)


Réponse à mon anonyme : oui moi aussi la première fois que j'ai lu ce chapitre j'ai cru qu'ils étaient réels. Le prochain chapitre va encore poser le doute !


Chapitre 13

(note de la trad' : le mauuuudit ! et d'après katsuura c'est vrai)


Il s'affala sur le siège conducteur et laissa échapper un soupir de lassitude. Tout ce qu'il voulait maintenant était un bon verre de whisky et son lit. Il enclencha le contact et s'engagea sur la route. Il n'avait conduit qu'environ une heure quand il sentit le sommeil fermer ses paupières. Il secoua la tête pour se réveiller un peu.

Ça ne fonctionna pas. Dix minutes plus tard, il commençait à s'assoupir dangereusement de nouveau, il décida donc de quitter la route et de prendre un peu de repos. Cette nuit-là, son sommeil fut, au mieux, agité, il ne pouvait en avoir que quelques bribes avant qu'il ne lui glisse entre les doigts.

Il rêva aussi, fit des cauchemars qui le hantèrent probablement même dans ses moments d'éveil.


La première fois qu'il ferma les yeux, il se retrouva dans une salle blanche stérile avec un fauteuil blanc tout aussi propre situé au centre de celle-ci, dos à la porte. Il avait erré dans la pièce pendant quelques minutes, essayant d'ouvrir la porte pour se rendre compte qu'elle était verrouillée. Ok, donc «cellule» aurait pu être une meilleure description du lieu que «pièce».

La porte s'ouvrit brusquement et deux hommes en costume entrèrent, ils prirent silencieusement Lestrade par les épaules et l'assirent brutalement dans le fauteuil. Il entendit des pas derrière lui, en rythme. Nets, égaux, détendus d'une manière qui ne laissait aucun doute sur le fait que le temps lui-même ne n'aurait pas pu les accélérer.

« DI Lestrade. »

Lestrade fut surpris en entendant son nom prononcé.

C'était Mycroft, debout dans son dos. Lestrade se tendit pour se tourner et voir l'homme mais les poignes sur ses épaules l'en empêchèrent. Il ne pouvait pas voir Mycroft.

« Qu'y a-t-il, Monsieur Holmes? Qu'est-ce qui se passe? cria-t-il à l'homme derrière lui.

Il sentit plus qu'il n'entendit les pas s'arrêter précisément derrière lui et Mycroft se pencher pour murmurer de façon menaçante.

-A vous de me le dire.

Lestrade frissonna sous la voix polaire qui lui rappelait la dernière fois que Mycroft lui avait dit ces mots.

C'était après la première rencontre entre Lestrade et Moriarty. Une franche terreur sembla saisir ses entrailles avec une force implacable.

-Vous dire quoi ? lui demanda Lestrade avec inquiétude.

Mycroft recommença à faire les cent pas.

-Vous savez exactement de quoi je parle, inspecteur Lestrade. Ne me faites pas perdre mon temps.

Lestrade sentit sa lèvre inférieure trembler un peu d'une peur trop forte pour la cacher, il vit ses mains faire de même, bien que les hommes de Mycroft les tenaient, les clouant contre les accoudoirs métalliques de la chaise.

-Que voulez-vous que je dise? cracha Lestrade avec un air de défi.

-Je veux que vous me disiez pourquoi. Pourquoi vous étiez... dans un lit avec le diable, pour ainsi dire.

Mycroft ricana avec condescendance.

Les yeux de Lestrade se fermèrent. Donc, Mycroft, dans son plus sombre cauchemar, savait pour Moriarty. Etait-ce l'avertissement de sa psyché sur ce qui pourrait arriver si jamais Mycroft le découvrait ?

-DI Lestrade, dit Mycroft en prenant le silence de Lestrade comme une défiance tenace. Ne vous rendez pas la tâche difficile.

Il y eu un craquement terrifiant derrière Lestrade et une agonie électrique se précipita à travers tous ses muscles à partir de ses omoplates, le faisant convulser et se recroqueviller sur lui-même tout en gémissant contre la douleur.

-Jim Moriarty, DI Lestrade, rappela Mycroft. Parlez. Pas besoin de demander la permission.

Là encore, le dispositif de torture fut appliqué, cette fois en bas du dos de Lestrade. Lestrade poussa un cri épouvantable et essaya de s'écarter du point de contact en se cambrant, mais les deux hommes qui le tenaient rendirent son geste impossible.

Un autre craquement et la douleur jaillit du bras gauche de Lestrade, le faisant crier encore avant que sa tête ne retombe sur sa poitrine, haletant.

Mycroft entra finalement dans le champ de vision de Lestrade. Il tenait un TASER dans sa main droite et son parapluie dans la gauche. Dieu, ne pouvait-il pas laisser tomber cette chose même quand il était occupé à torturer Lestrade ?

La torture continua pendant encore environ dix minutes.

Mycroft soupira avec impatience face à Lestrade et remit son TASER à l'un des deux hommes tenant Lestrade. Il se pencha près de Lestrade qui tremblait.

-Très bien, si vous ne voulez pas parler, je le ferai à votre place.

Lestrade louchait sur Mycroft à travers la brume provoquée par la douleur et se mordit la lèvre avec appréhension.

-Vous êtes un traître, DI Lestrade, lui dit impérieusement Mycroft. Un traître envers votre profession, envers Sherlock, envers vos propres mœurs et envers moi. Vous êtes l'une des rares personnes sur Terre à avoir la confiance de Sherlock, je vous ai confié la tâche de vous occuper de lui, pas de coucher avec ses ennemis.

Mycroft prit le menton de Lestrade dans une étreinte impitoyable et l'obligea à le regarder dans les yeux.

-Vous avez trahi Sherlock et vous vous êtes trahi vous-même pour quelques parties de jambes en l'air pitoyables avec un fou qui aurait pu tout aussi rapidement vous tuer que vous embrasser. Dites-moi DI Lestrade, ça valait le coup ?

Pour une raison quelconque, les yeux de Lestrade furent attirés par le miroir sans tain derrière Mycroft et il sut, ou plutôt il sentit, qui était derrière ce verre. Comme si quelqu'un avait enlevé le verre dans le seul but que Lestrade puisse voir ses observateurs. Donovan et Anderson étaient en train de le regarder, à la fois avec dégoût et une profonde déception sur leurs visages, tout comme Sherlock et John se tenaient à côté d'eux, semblables à des vautours qui attendaient pour picorer ses os, mettant tous ses péchés à nu.

Il ne s'était jamais senti aussi effrayé ou vulnérable dans sa vie.

Lestrade était sans voix, incapable et peu désireux de dire quoi que ce soit pour sa propre défense. Mycroft recula juste avec un soupir. Puis il sorti un pistolet et l'appuya sur le front de Lestrade.

-Je ne peux pas avoir quelque chose qui soit un handicap si près de Sherlock, expliqua Mycroft. Dommage, nous nous entendions si bien. »

Il appuya sur la détente.


Lestrade sursauta dans son siège, criant et ruisselant de sueur. Il pressa son front contre le volant et ferma les yeux, gémissant, essayant de calmer sa respiration saccadée. Il réalisa que des larmes coulaient sur son visage.

Il se hâta de les essuyer de ses joues et de calmer sa respiration. Il regarda sa montre. Le matin était encore loin. Dieu ! John n'avait pas plaisanté à propos des séquelles de la drogue.

Il avait l'impression qu'il ne voudrait jamais se rendormir. Pourtant, son corps le trahissait, affalé plus profondément dans son siège, ses paupières se fermèrent dans un dernier clignement.

Moriarty, Sherlock, New Scotland Yard ... Il était juste un peu fatigué avec tout ce qui se passait.

Il se rendormit.


Lestrade ouvrit les yeux et les cligna presque sans comprendre. Il était couché dans un lit chaud et confortable avec le soleil ruisselant sur sa peau. Il connaissait ce lieu, c'était la chambre d'hôtel qu'il partageait avec Moriarty à Venise.

Dieu, Venise. Deux jours de paradis pour Lestrade.

« B'jour, amour, fit la voix traînante et endormie à côté de lui alors que Moriarty roulait, à moitié endormi sur son côté pour jeter un bras sur la poitrine de Lestrade avant de retomber rapidement endormi.

-Hé, vous. »

Lestrade s'étrangla, pleurant presque face à la magnificence même de ce songe par rapport à la mésaventure de son précédent rêve avec Mycroft. Dieu, pensait-il, Mycroft pourrait me torturer pendant des années mais jamais je ne renoncerais à ça. Il caressa doucement les cheveux de Moriarty.

Ça avait toujours été comme ça avec Moriarty. Le génie du crime n'était pas une personne du matin même avec le plus grand effort d'imagination alors que Lestrade l'était. Et il n'était pas rare pour lui de se réveiller avant Moriarty, tout en savourant leur chaleur corporelle partagée. Lestrade regardait Moriarty dormir pendant quelques minutes avant de se lever pour prendre une douche.

Lestrade finissait toujours avant que Moriarty ne soit complètement réveillé et était de retour dans la chambre au moment où il ouvrait les yeux. Moriarty finissait toujours par l'amadouer pour qu'il se recouche quand il revenait, disant qu'il était injuste que Lestrade soit là avec ses cheveux encore humides et une odeur de savon frais sur la peau, il ne pouvait résister à cela.

Il regarda autour de lui à la recherche d'une serviette, il en trouva une au sol, pudiquement coincé entre le salon et la chambre. Il sourit, Moriarty l'avait probablement jetée là dans un de ses épisodes d'ennui enfantin. C'était amusant, vraiment, ce qu'il faisait parfois pour se divertir.

Ou c'était peut-être son fait, pour attirer Moriarty du salon à la chambre après une douche...

Il se baissa et la ramassa, la secouant un peu. Puis il le vit. Un ruban soyeux de sang sur le sol du salon à seulement quelques mètres de l'endroit où il se tenait.

Il haleta un peu en mettant rapidement une main sur sa bouche pour empêcher tout son d'en sortir. Il jeta un regard à Moriarty qui continuait de dormir comme un bébé, sans aucune perturbation.

Il contourna le mobilier pour voir d'où provenait la flaque de sang et s'arrêta net quand il vit une paire de pieds immobiles derrière le canapé. Il savait à qui appartenait ces élégantes chaussures sur mesure.

Sherlock.

Lestrade poussa un cri silencieux horrifié et se précipita vers le corps, se sentant nauséeux. Sherlock était couché sur le dos, les bras écartés, les paumes tournées vers le haut, les yeux gris étaient ouverts, morts, fixant le lustre suspendu au-dessus de sa tête. Il y avait un presse-papiers rond en verre sur le sol à côté du cadavre, couvert de sang, une illustration du paysage de Londres sous le revêtement rouge. Sherlock avait été sauvagement matraqué à mort.

Lestrade se décala, hébété, et s'appuya sur le dossier du canapé pour se soutenir alors qu'il couvrait sa bouche et son nez, pressant ses lèvres, luttant pour garder sa respiration sous contrôle.

John aurait dû probablement venir avec lui. Son esprit s'emballa inutilement.

Oh, mon Dieu, pas John. S'il vous plaît pas John. Lestrade pria silencieusement alors qu'il cherchait autour de lui tout signe du médecin. La porte de la suite était entrouverte, faisant signe à Lestrade de passer l'emprunter.

Lestrade déglutit et fit soigneusement le tour du corps de Sherlock.

Il trouva John, il était à l'extérieur de la suite, juste au bout du couloir recouvert d'un tapis, appuyé contre le mur. Il était ensanglanté, mais il respirait, Dieu merci. Lestrade poussa un soupir de soulagement et se précipita au secours de l'homme, ne se souciant plus de ce que les gens pourraient penser quand ils découvriraient la vérité sur lui et Moriarty.

Il voulait juste - ... avait besoin de sauver John. John qui était tombé sur Sherlock et une vie à résoudre des crimes par accident. John qui n'aurait pas dû être impliqué du tout avec quelqu'un comme Moriarty. John, qui était un gars correct qui n'avait rien fait pour mériter une fin comme celle-là, sauf rencontrer Sherlock. John qui se souciait du détective consultant ensanglanté comme personne d'autre ne le pouvait.

Il dérapa quand il s'arrêta en face de John, s'effondrant à genoux.

« John ! John, mon pote ! Peux-tu m'entendre ? Répond !

Il combattit l'envie de vomir. Sherlock et John ne seraient pas ici aujourd'hui, morts ou mourants, si Lestrade n'avait simplement eu la présence d'esprit d'éloigner Moriarty loin du moment où il avait été séparé de Sebastian.

John poussa un gémissement faible et ses yeux s'ouvrirent.

-Mm, Shr'lck ? gémit-il, faisant couler quelques gouttes de sang entre ses lèvres pâles.

-Non, en fait, mauvaise idée. Ne parle pas ! paniqua Lestrade, en appliquant rapidement une pression là où il croyait que la source de tout le sang se trouvait. Dieu, John, je suis tellement désolé ! Attend, je dois appeler une ambulance!

Il tapota ses poches avant de se rendre compte que son téléphone était toujours sur la table de chevet près du lit de Moriarty. Il se mordit la lèvre. John avait besoin d'une ambulance maintenant! Il n'y avait pas de téléphone dans le couloir, il devait risquer de se faufiler dans la chambre. Il s'accroupit dans l'intention de se lever quand il sentit le canon d'une arme à feu posé brusquement contre la peau entre ses omoplates.

Il se figea.

-Que fais-tu hors du lit, amour ? fit paresseusement la voix traînante de Moriarty dans son oreille.

La tête de Lestrade tourna si vite qu'il se demanda vaguement si son cou s'était tout simplement cassé net à ce moment. Moriarty était appuyée contre lui, presque en cuillère, son menton reposant confortablement sur l'épaule de Lestrade. Il pouvait sentir le corps de l'homme, sa chaleur sauf pour le léger espace réservé au pistolet contre sa colonne vertébrale.

A moins d'un demi- pouce du visage de Moriarty, Lestrade ne pouvait toujours pas deviner la couleur des yeux de Moriarty. Etrange chose qu'il choisit de penser à ce moment.

-Monsieur Moriarty - ... ! s'étouffa-t-il avec raideur.

-Hum, je m'ennuyais, lui dit Moriarty de façon décontractée, beaucoup trop décontractée. Je les ai tués pendant que tu dormais.

Il sourit, les yeux fascinés par le sang sur le corps de John.

-J'aime te regarder dormir, admit-il distraitement.

John sembla sentir la présence de Moriarty et toussa, essayant d'ouvrir les yeux. Non, John ! Resteimmobile, pour l'amour de Dieu !pria mentalement Lestrade.

-Oh ? Moriarty cligna des yeux. Celui-ci est toujours en vie? C'est un animal têtu, n'est-ce pas ? Le pistolet fut enlevé du dos de Lestrade.

-Moriarty, s'il vous plaît, ... ! supplia Lestrade.

Moriarty braqua l'arme sur le front de John.

-Au revoir ! chanta-t-il.

Lestrade se jeta de tout son poids contre Moriarty, les faisant basculer tous les deux, le tir de Moriarty frôla le mur et ricocha dans le plafond. Lestrade saisit l'opportunité que Moriarty soit choqué et le frappa de toutes ses forces.

Moriarty répondit avec véhémence en cognant durement avec le pistolet, les faisant rouler jusqu'à ce qu'il soit à cheval sur Lestrade au sol.

-Un peu tôt pour jouer dangereusement, n'est-ce pas, chéri? Sourit-il, sa langue lapant avec précaution l'accumulation de sang au coin de sa bouche.

Lestrade donna des coups de pied et se débattit sous son poids, il réussit à donner un coup à Moriarty avant que le criminel consultant n'épingle ses deux poignets au sol, lui donnant un coup de tête pour faire bonne mesure.

-Ce coup te fait rentrer du plomb dans la cervelle ? Moriarty se détourna de Lestrade, regardant vers John. Lestrade ne le vit pas, mais il entendit parfaitement le coup de feu et le corps de John chuter lourdement sur le tapis.

Une douleur chauffée à blanc explosa dans l'esprit et la poitrine de Lestrade et il ferma les yeux sous elle, résistant encore faiblement jusqu'à ce que sa force cède la place au chagrin, l'engourdissant. Son corps tomba, flasque sous le poids de Moriarty, et il se coucha à bout de souffle pendant un instant ou deux.

Moriarty se pencha et embrassa le bleu qui s'élargissait sur son front.

-Désolé, mon trésor. murmura-t-il doucement, vraiment ?Lestrade ne pourrait jamais le dire avec lui. Il lapa une goutte de sueur sur la tempe de Lestrade. Désolé, tu sais comment je suis quand je m'ennuie.

-Vous n'êtes pas désolé pour Sherlock, cracha Lestrade, se tendant un peu contre l'emprise de Moriarty sur ses poignets. Ou pour John.

-Je ne suis pas désolé pour autre chose, lui dit Moriarty avec sa voix faite pour le péché. Pardonne-moi ?

-Vous l'avez tué, chuchota Lestrade, la réalisation traversa enfin l'engourdissement brumeux, le remplaçant par de l'horreur et de la répulsion. Non - Non, descendez de moi, Monsieur Moriarty. Vous les avez tués ! Sa voix se souleva de quelques crans, la détresse évidente en elle alors qu'il luttait.

-Et alors? Lui demanda innocemment Moriarty, traînant le barillet chaud de son arme vers le bas de la poitrine haletante de Lestrade. Tu sais que je tue des gens. Pourquoi est-ce un tel choc pour toi?

Lestrade se figea à cela. C'était vrai, il savait que Moriarty était un tueur, il avait pratiquement avoué lui-même que lui ou Sherlock serait mort à l'issue de son jeu. Lestrade n'y avait pas porté beaucoup d'attention, il était tellement aveuglé par la voix adoucie de Moriarty et ses effleurements, ses tendres affections.

Faux.Complètementfaux, se moqua son esprit. Et tu le savais. Et tu ne voulaissimplementpas y croire. Toi, imbécile. Maintenant, Sherlock et John sont morts à cause de toi.

-Non. Lestrade secoua la tête avec lassitude avec un petit rire sans humour. Non, ce n'est pas un choc. Il regarda ensuite Moriarty dans les yeux. Vous êtes en état d'arrestation, Monsieur Jim Moriarty, pour l'assassinat de Sherlock Holmes et John Watson.

Les sourcils de Moriarty se soulevèrent de quelques centimètres un moment avant que Lestrade ne lui donne des coups de pied, prenant Moriarty au dépourvu, lui cognant son genou dans le dos, lui faisant perdre l'équilibre suffisamment pour rouler plus. Lestrade ramena son poing avant de cogner sauvagement Moriarty dans la mâchoire.

Moriarty tomba, son arme glissa sur le sol à quelques mètres. Puis il le frappa à son tour.

Leur bagarre se poursuivit pendant quelques secondes avant que Moriarty n'aplatissent Lestrade sur le sol de nouveau, ses mains se tinrent en un étau sur la gorge du DI et son visage se crispa grossièrement dans une expression furieuse que Lestrade n'avait jamais vue auparavant. C'était quelque chose d'horrible et laid. Lestrade ne pouvait presque pas le reconnaître.

Lestrade s'en prit inutilement aux mains serrant son cou avant de réaliser l'impuissance de sa situation. Sa vision s'assombrit sur les bords et il agita ses mains dans l'air, coupant un sourcil de Moriarty seulement par chance.

Puis il la sentit. L'arme de Moriarty était quelque part près de sa tête et il avait passé sa main contre elle. Il tourna la tête aussi loin qu'il le pouvait et la vit dans sa périphérie. Il tira sa main et l'accrocha avec le bout de ses doigts avant de se tourner, portant l'arme entre lui et Moriarty.

Bang!


Lestrade sursauta de nouveau, bien éveillé, prenant quelques instants pour se rappeler où il se trouvait. Il était encore dans sa voiture froide sur une route déserte du Dartmoor sur le chemin de retour à Londres.

Pas de cellule blanche stérile, pas de Venise. Pas de Mycroft, pas de Moriarty. Lestrade posa son front contre son volant avec un sanglot de soulagement alors qu'il voyait le soleil commencer à s'élever au-dessus des collines et les rayons brillants traverser la verdure jusqu'à lui. C'était beau, mais tellement horrible.

Nous allons nous entretuer les uns les autres. Nous sommes poison. La voix de Moriarty fit froidement écho dans sa mémoire. Rien ne peut nous arrêter. Rien du tout.

Dieu, il n'eut jamais autant peu envie de revoir le triste et vieux Londres de toute sa vie.


Mycroft avança jusqu'à la glace sans tain attenante à la cellule, regardant attentivement le cerveau criminel de l'autre côté. Les globes oculaires de Moriarty se contractèrent et se décalèrent légèrement sous leurs paupières closes. Ils s'ouvrirent lorsque l'un des hommes de Mycroft ouvrit la porte de la cellule.

-Très bien. Laissez-le sortir, commanda Mycroft non sans mécontentement.

Moriarty fixa la glace sans tain, ne voyant pas Mycroft, mais sachant indéniablement qu'il était là. Puis il fut appelé hors de la cellule par le subordonné de Mycroft. Le fou envoya un dernier sourire au miroir et sortit.

Mycroft pinça les lèvres alors qu'il retraçait les marques que Moriarty avait faites sur la vitre. Sherlock. L'obsession du criminel consultant envers son petit frère était préoccupante c'était le moins qu'il pouvait dire.

Moriarty avait un plan sur pour Sherlock, pour leurs jeux, et Mycroft était incapable d'y faire quoi que ce soit.

Il durcit son regard et serra le manche de son parapluie alors qu'il retirait sa main de la vitre froide. Il jeta un dernier coup d'œil à la cellule de Moriarty et sortit de la pièce.


Note de la trad' : Il est temps très chers que Le Grand Jeu commence. Sentez-vous le grand frisson arriver ?