Be Still My Beating Heart

Auteur: Darkfangz13

Traductrice : Akarisnape

Beta : Katsuura

Note : Merci à Darkfanz13 de me permettre de traduire sa fiction! Merci à Katsuura de corriger mes erreurs. Merci à vous de lire!


Chapitre 1

L'inspecteur Lestrade n'avait jamais rencontré cet homme, ne l'avait jamais vu et même n'avait jamais entendu parler de lui avant les attentats à la bombe. Dans l'esprit de Lestrade, il était un fantôme, une idée la chose la plus proche de son existence physique se résumait à la voix saccadée de ses victimes via un téléphone portable. Ça et un nom que personne n'osait prononcer.

Jim Moriarty.

Jim Moriarty non plus n'avait jamais rencontré le DI malgré les nombreuses fois où il l'avait vu dans les journaux ou sur les photos que Sébastien Moran prenait pour lui. Le fou ne s'en souciait pas beaucoup. Après tout, qui était le DI sinon un observateur impuissant et muet en comparaison de l'éclat de Sherlock ?

Mais il décida qu'il serait très impoli d'ignorer grossièrement cet homme. Et d'ailleurs, un homme innocent comme Lestrade qui suivait en permanence Sherlock durant ses enquêtes pourrait être un informateur utile.

« Sébastien ! appela-t-il de son étrange voix chantante. Je vais chercher de nouveaux pions pour Sherlock et mon jeu, tu veux venir ?

Sébastien Moran, qui était dans son processus méditatif de nettoyage de fusil de sniper, se contenta simplement de le regarder tranquillement avant de hocher la tête.

- Génial ! Moriarty frappa dans ses mains comme un enfant joyeux. Allons rencontrer ce DI Lestrade ! »


L'inspecteur Lestrade, pensa Moriarty, était vraiment semblable à un roi de New Scotland Yard. Ses subordonnés étaient les loyaux sujets.

Sébastien lui remit une paire de jumelles et pointa vaguement une fenêtre du troisième étage. Moriarty mit les jumelles devant son visage mais ne pouvait qu'à peine distinguer une silhouette trapue contre les stores.

« Vous n'aurez pas beaucoup de chance de le rencontrer, expliqua lentement Sébastien. Il arrive tôt et part tard.

Moriarty considéra son animal de compagnie avec un regard de telle incrédulité de s'entendre dire qu'il ne pouvait pas faire quelque chose que celui-ci commença à sentir ses joues devenir rouges.

- Oh, Sébastien. Moriarty caressa les cheveux de Sébastien comme on le ferait affectueusement à un chien. Toi, tu devrais savoir que je suis au-dessus de ces contingences ridicules.

Moriarty se détourna rapidement et ses doigts se mirent à pianoter sur le clavier de l'ordinateur portable que Sébastien lui avait apporté et l'ombre derrière le store bougea. Sébastien plissa les yeux en regardant la forme sombre. Les épaules de Lestrade étaient carrées et sa position tendue, quoi que Moriarty eût fait, l'inspecteur était sur ses gardes.

Moriarty sourit et continua à taper en rythme sur le clavier.

- Il va bientôt venir, roucoula-t-il à Sébastien tout en s'éloignant. Va chercher la voiture.»

Sébastien cligna des yeux en silence mais obéit.


Hello, Mister Sexy. Un gaz toxique sera libéré au 221b Baker Street dans 10 minutes. Pourras-tu y arriver à temps ?-M.

Lestrade cligna des yeux pendant un moment, stupéfait avant d'essayer d'appeler les téléphones de Sherlock et John mais quelque chose bloquait les appels. Il fourra son téléphone dans sa poche et décida que si Moriarty pouvait altérer le signal de son téléphone, il pouvait très bien le faire avec tous les téléphones du coin. Il serait donc plus rapide de se rendre lui-même à Baker Street. Si c'était le même Moriarty que dans l'épisode des bombes, il devait se dépêcher avant que le numéro d'urgence ne se mette à sonner à tout va. Peut-être que si c'était une bombe à retardement, Sherlock pourrait la désarmer avant que quelque chose de n'arrive.

Il se demanda s'il devait envoyer une ambulance avant juste au cas où.

Il se précipita vers l'emplacement de son véhicule et chercha ses clés dans sa poche. Il entendit à peine un véhicule s'arrêter derrière lui, mais il ne put ignorer le fait d'être saisi par le col et poussé sur le siège arrière dudit véhicule.

Il resta silencieux un instant ou deux, trop choqué pour dire ou faire quoi que ce soit, assis immobile à l'arrière du véhicule alors que celui-ci démarrait et s'engageait dans la circulation de fin de soirée.

« Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? demanda-t-il dès que le choc fut passé.

- Nous allons laisser cela à ton imagination, chantonna l'homme assez jeune qui se prélassait dans le siège passager et le regardait à travers le rétroviseur.

L'homme sourit avec une sorte de charme tordu, ses yeux étaient sombres et semblaient le surveiller comme ceux de Mycroft Holmes. Ou plutôt comme un prédateur attendant le moment opportun pour frapper… Lestrade sentit un frisson parcourir sa colonne vertébrale mais ne le montra pas.

- On m'a dit que je n'en avais pas beaucoup, répondit-il d'un ton bourru.

- Oh ! C'est l'influence de Sherlock certainement, se moqua l'homme à l'avant en posant ses pieds sur le tableau de bord et en nettoyant délicatement ses ongles.

Lestrade ne répondit pas :

- Que voulez-vous ? demanda-t-il à nouveau.

- Quel détective impatient ! Ne t'inquiètes pas, nous avons touuute la nuit ! L'homme contorsionna son corps pour se retourner et le regarder :

- Jim Moriarty. Enchanté !

Moriarty lui sourit très largement, d'une manière qui n'était pas du tout destiné à être réconfortante :

- Désolé pour le message. Sherlock et son chien vont bien, j'avais juste besoin de quelque chose pour attirer ton attention.

Eh bien, si c'était la façon dont il voulait jouer… Lestrade s'adossa confortablement dans son siège et croisa les jambes :

- Très bien. Je suis le DI Lestrade, comment allez-vous ?

Il s'était présenté avec un sourire délibérément faux.

Les sourcils de Moriarty se soulevèrent imperceptiblement. Tous les autres pions qu'il avait rencontrés jusqu'à ce jour n'avaient eu que des regards de peur et demandaient à être libérés immédiatement. Personne n'avait jamais simplement souri en se présentant à lui. Et personne ne s'était jamais mis à l'aise dans sa voiture non plus !

Mais avant qu'il ne puisse répondre, Lestrade ajouta :

- Vous m'avez eu dans un moment de faiblesse, monsieur Moriarty. Pourquoi m'avoir kidnappé ?

C'était amusant, Lestrade semblait vraiment plus curieux qu'inquiet.

- Pour parler, si on veut, sourit Moriarty, se rappelant que Lestrade n'était qu'un pion stupide et ennuyeux…Il avait juste pris Moriarty au dépourvu pendant un instant.

Lestrade haussa les sourcils et son sourire s'accentua.

- Très bien, Monsieur Moriarty, parlez.

Moriarty resta silencieux un moment, laissant le détective dans le suspense :

- Vous semblez très bien connaître Sherlock Holmes, dit-il finalement.

Lestrade leva les bras et roula des yeux en signe d'exaspération :

- Sérieusement ? Vous me kidnappez, vous voulez parler et…Laissez-moi deviner... Vous voulez que j'espionne Sherlock pour vous ? Vous n'êtes pas mieux que Mycroft Holmes ! Si c'est votre manière d'être, je vais déduire des points pour non originalité.

Moriarty fronça les sourcils, agacé d'être comparé à l'ennuyeux, mais indéniablement brillant agent du gouvernement.

- Et bien, les grands esprits ont tendance à penser de façon identique, dit Moriarty en haussant les épaules, toute preuve de malaise soudainement éliminée.

- Je suis sûr que je ne sais pas, répondit prudemment Lestrade. Alors s'il vous plait, mettez de côté les effets théâtraux, que voulez-vous ?

Moriarty l'évalua de son regard sombre presque physiquement tangible alors que ses yeux parcouraient l'inspecteur, assimilant immédiatement les signes infimes du langage corporel de l'homme. Lestrade changea de position et détourna les yeux, clairement perturbé et mal à l'aise sous l'étroite surveillance de Moriarty.

Un sourire féroce étira les lèvres de Moriarty et une lueur s'alluma dans ses yeux. Le génie du crime se retourna pour faire face à la route tout en gardant une surveillance subtile sur Lestrade grâce au rétroviseur.

- J'ai lu ton dossier, dit-il froidement. Il sentit une petite étincelle de satisfaction s'allumer dans sa poitrine lorsqu'il vit l'inspecteur laisser échapper un soupir de soulagement presque invisible quand il crut que Moriarty avait arrêté de le regarder.

Lestrade roula encore une fois des yeux. Il murmura :

- J'enlève encore des points.

Sa voix tremblait légèrement mais elle était toujours aussi claire.

Moriarty ignora la boutade et continua comme si Lestrade ne l'avait pas interrompu :

- Tu as un dossier impressionnant. Tu es l'un des plus jeunes DI que je n'ai jamais rencontré.

- Je comprends, je comprends, soupira Lestrade en levant les mains en signe de défaite. Vous savez tout de moi, tous mes noirs petits secrets et vous n'avez pas peur de les faire connaître au monde. Pouvons-nous ignorer le discours obligatoire gentil/méchant et aller droit au but ?

Moriarty le fixa un bon moment à travers le rétroviseur avant de poursuivre.

- Je vais être férocement honnête avec toi, dit-il avec désinvolture alors que les yeux de Lestrade se rétrécirent. Je pense que tu n'es pas aussi simplet que les gens préfèrent croire que tu es.

Lestrade cligna des yeux mais ne répondit pas autrement à l'accusation.

- Ou est-ce qu'ils ne savent pas ?

- Je ne suis pas sûr de savoir de quoi vous parlez, répondit lentement Lestrade.

Incertain, il cligna plusieurs fois des yeux, confus. Mais de quoi pouvait bien parler Moriarty?

Un sourire se dessina lentement sur les traits de Moriarty : « Oh ! DI Lestrade ! Tu es un bon acteur, je ne t'apprécie peut-être pas mais je te rends hommage! dit-il en riant. Sherlock n'est-il vraiment pas au courant de ton addiction aux drogues quand tu étais adolescent ? Est-il possible que le frère de Sherlock n'ait toujours pas compris tes anciens rapports avec les gangs des rues ? Tu as vraiment fait du bon travail en enterrant tout ça dans ton passé et en le maintenant hors de ton dossier, ça a demandé beaucoup de recherches, vraiment, pour découvrir tes souffrances passées !

Lestrade pâlit considérablement et agrippa son genou à travers le tissu de son pantalon. Il cracha les dents serrées :

- Que voulez-vous ?

Moriarty sourit, montrant ses dents nacrées.

- Merveilleux ! frappa-t-il dans ses mains. Très bien ! Ton intelligence ne rivalise peut-être pas avec celle des Holmes mais tu as certainement assez de cervelle pour tromper tous les autres !

- Monsieur Moriarty, vos demandes. Avant que je ne perde mon sang-froid, siffla Lestrade en le regardant avec irritation.

Mais Moriarty le tenait en son pouvoir et tout le monde dans la voiture le savait. Moriarty décida d'avoir pitié de lui.

- Ta coopération, DI Lestrade, de quoi d'autres ai-je besoin de ta part ?

Les yeux de Lestrade se plissèrent :

- Qu'est-ce que ça veut dire ?

Moriarty se retourna à nouveau pour le regarder dans les yeux.

- Cela signifie que je vais détruire Sherlock Holmes, dit-il sans ambages. Mais avant cela, je vais le faire souffrir jusqu'à ce que son mignon petit cœur de sociopathe brûle dans sa poitrine. Gregory Lestrade, tu vas m'aider pour ça.

Lestrade le regarda, bouche bée :

- Vous êtes fou, murmura-t-il dans un souffle.

Le visage de Moriarty s'illumina de satisfaction comme s'il était Le Docteur et que Lestrade venait de lui dire que le TARDIS était plus grand à l'intérieur.

- C'est une putain de merde ! Lestrade appuya la paume de ses mains sur ses yeux.

Moriarty lui sourit avec une fausse sympathie :

- Je sais, c'est gros à digérer mais ce n'est pas une demande, Lestrade, c'est une réalité.

Lestrade retira lentement ses mains de son visage pour regarder le fou.

- Je vais t'utiliser pour faire du mal à Sherlock, rien de ce que tu feras ne changera ça. C'est plus une question de savoir si tu veux coopérer et peut-être épargner des souffrances à Sherlock et peut-être des vies si je me sens d'humeur généreuse. » Moriarty passa sa main entre son siège et celui du conducteur et posa sa main sur le genou de Lestrade :

- Et peut-être qu'à la fin de la journée, tu auras toujours ton travail.

Lestrade regarda la main posée sur sa jambe avec un dégoût évident mais ne fit aucun geste pour l'enlever.

- Que voulez-vous que je fasse ? demanda-t-il d'un ton dénué de toute émotion.

- Rien pour l'instant.

Lestrade cligna des yeux avec exaspération, refusant de montrer sa défaite.

- Je te contacterai quand je voudrai que tu fasses quelque chose. Et je sais que tu n'es pas totalement stupide, donc ne le dis à personne. Ce sera notre vilain petit secreet ! chanta joyeusement Moriarty. Dépose le bon flic à la maison, veux-tu, chaton? dit-il à Sébastien.

Sébastien jeta à peine un regard au DI dans le rétroviseur avant de diriger la voiture vers le domicile de Lestrade.


- Eh bien voilà ton arrêt, sourit gaiement Moriarty comme un petit garçon exhibant une pierre brillante qu'il avait trouvée, s'attendant à être loué.

Lestrade cligna des yeux car il était sûr que l'Enfer était sur le point de commencer. Au lieu de cela, il hocha juste la tête et marmonna un merci avant de quitter le siège passager.

- Bonne nuit, cria Moriarty en ouvrant sa fenêtre alors que Lestrade montait les marches de son appartement. Fais de beaux rêves ! chantonna-t-il avec son sourire exaspérant.

Lestrade déverrouilla la porte d'entrée et leva les yeux vers Moriarty.

- Qui sait quelles horreurs vous avez prévues pour demain ? répondit-il le courage presque recouvré une fois hors de portée d'attaque potentielle de Moriarty.

- Eh bien ? Moriarty leva un sourcil et inclina la tête. Tous les mêmes.

Lestrade attendit que la voiture s'éloigne de la bordure du trottoir et fronça les sourcils de confusion en ne la voyant pas bouger. Moriarty le regardait dans l'attente de quelque chose.

- Oh ! réalisa Lestrade. 'Nuit, monsieur Moriarty. »

Moriarty sourit, heureux et fit remonter sa fenêtre. Sébastien salua Lestrade d'un hochement de tête sec avant de démarrer la voiture.

Lestrade resta debout devant sa porte jusqu'à ce que la voiture ait disparu au coin puis, il poussa un soupir de soulagement. La frayeur du jour était terminée mais il savait que le véritable cauchemar commençait maintenant.

Son regard se durcit et il tourna les talons, disparaissant dans la sécurité relative de son appartement.

Dieu, il avait désespérément besoin d'un verre.


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