VALENTINA

-1-

Le défi ? Parler de Mello. Tout en ne réécrivant pas une énième scène de sa vie qu'on connait déjà ou qui a déjà été exploitée cent, deux cent, trois cent mille fois par nos camarades écrivains du dimanche. Donc pas d'arrivée à la Wammy's, pas de première rencontre avec Matt, pas de hurlements contre Near à répétition. Pas de lemon. J'ai donc utilisé le prétexte d'un OC dont on ne saura pas tout, mais juste assez pour que cette histoire de rencontre ait un parfum agréable.

Hello Jeremiah Hawkins ! Merci !

Et merci Luce !

Disclaimer : Mello, Matt, Rodd Los et Gurren Hangfreeze ne m'appartiennent évidemment pas. Les rares autres personnages, un peu plus, déjà.

xxx

Colombe

xxx

Crac.

Le chocolat cède sous l'attaque insatiable de ses dents, libérant son parfum doux-amer aux accents boisés. Cèdre, camphre, fruits rouges : tout se mêle dans cette bouche sauvage qui en distingue le plus délicat des arômes. C'est une apothéose. C'est une explosion : incandescente, brute et irrépressible.

Crac.

La denture immaculée s'enfonce dans le corps de la plaque. Un morceau s'en détache, aussitôt happé par une langue avide qui le caresse avec un érotisme quasi indécent. Les papilles brûlantes titillent la pâte, cajoleuses, et le précieux or brun s'abandonne, finissant par fondre dans un arc-en-ciel de saveurs.

Un sourire cruel s'étire sur cette mâchoire, laissant entrapercevoir une rangée de dents taillées en pointes. Son auteur se lèche les babines. Il se mordille un peu la langue avant de la passer avec une délicatesse féline le long de sa lèvre supérieure.

Crac.

Dernier morceau. L'aluminium se déchire tandis qu'il le roule en une petite boulette qu'il jette au loin, dans un angle crasseux de la pièce.

Rodd Los parle. Il parle toujours beaucoup, dans ces moments-là. Mais il économise ses mots. Il ne les choisit pas vraiment, mais il va toujours à l'essentiel, de sa voix rauque et pernicieuse qui vous détruit un homme en deux verbes bien placés. Car sa sentence est un jugement. C'est un ordre irrévocable contre lequel la moindre déviance conduit à une mort certaine. Il fait et défait son monde, toujours avec ce calcul propre à ceux qui ont survécu aux plus atroces barbaries.

Mais il est inférieur. Seulement, Mello est encore dans une position trop fragile pour le lui faire remarquer.

Il passe sa langue entre ses dents avec une précision méthodique pour y recueillir la moindre parcelle de chocolat qui s'y serait logée. Avec patience, il épouse ses molaires, parcourt ses gencives d'une caresse décidée et explore toutes les racines jusqu'à en extraire chaque relief. Les derniers arômes se dissolvent lentement dans un bain de souvenirs extatiques.

La discussion l'ennuie. Elle ne lui apporte rien. Tout ce qu'il voit, ce sont des hommes en train de pinailler pour des broutilles, de petites miettes de pain à faire voler aux moineaux. Ça discutaille, ça hausse le ton pour mieux baisser les yeux dans la crainte d'avoir une mise à prix suspendue au-dessus de leur tête, tout ça pour avoir offensé le chef, l'espèce de roi de pacotille d'un gang à trois francs six sous. Bon, peut-être un peu plus, vu les fourgons de faux billets qui transitent par les portes, mais à côté ? Trois fois rien.

Le blond fouille dans ses poches à la recherche d'une autre tablette. Le craquement familier qui importune tant Rodd dans ses transactions lui manque singulièrement. C'est si drôle, de voir le boss froncer un sourcil avec un grognement sourd et lever un œil noir dans sa direction avant de finalement l'ignorer...

S'il y a une chose que Rodd a compris, c'est que Mello n'a d'autre maître que lui-même et d'autre but que le sien. Alors il le garde auprès de lui, préférant cela plutôt que de le voir filer à la concurrence. Un assassinat raté équivaudrait à abandonner sa propre vie en échange.

Ses doigts rencontrent le fond. Le mafieux grimace de contrariété. Il pianote nerveusement du bout des ongles sur la table basse, tandis que son autre main balaie d'un revers nerveux les mégots usagés et autres canettes de bière vides qui l'encombrent.

Des regards avides se posent sur lui. Ceux de charognards qui gravitent autour de Rodd et jubilent à l'idée que cet insupportable numéro trois tombe en disgrâce. Ceux des traîne-misère, aussi, ces moins que rien qui laissent échapper leurs exclamations plaintives et vont se terrer sous les jupes de leurs voisins. Et il y a Garret, qui grince des dents. C'est magnifique, c'est sublime. Sa place de bras droit ne tient plus qu'à un fil. Et ce fil, Mello se fait déjà une joie de l'en délester.

Il passe la langue sur ses lèvres et rencontre l'esquisse d'une gerçure. Zut, son beau visage.

Le blond rejette nonchalamment son regard sur les attablés. Ils sont voûtés, avachis, sonnés par la poudre qu'ils viennent d'absorber sans compter. Il y en a un ou deux qui rivalisent de nervosité, tapant du pied comme des lièvres à l'affût. Mello ricane dans la barbe qu'il n'a pas, à les voir si pathétiques, tomber comme des mouches les uns après les autres.

Il porte la main à sa poche. Plus de chocolat, c'est vrai.

Mais bon. Ce n'est pas comme s'il était accro. Le chocolat n'est qu'un boostant. Le plus fabuleux des boostants, mais rien de plus.

Plus de chocolat. Plus de chocolat. Plus de chocolat.

Mello se force à fixer Garret dans les yeux tandis que celui-ci passe dans un espèce d'état de déliquescence. Lorsqu'il l'aura coiffé au poteau, il fera son affaire de redresser cette bande de mollusques arriérés. Aérer un peu, d'abord. Ces odeurs, ça vous massacrait un homme.

Plus. De. Chocolat.

La morsure du craving se fait cruelle. La pointe sardonique picote ses entrailles, tournoie dans son estomac pour remonter dans sa gorge et irradier sa cervelle. Il se mordille la joue, à la recherche d'une matière quelconque à mâchonner, comestible de préférence, pour s'occuper en attendant que tombe le jugement. Il n'y a rien.

Il lui faut du chocolat. Vite. Là, maintenant.

On le fixe. Par 'on', il désigne cette stupide armoire à glace de Gurren Hangfreeze, avec son strabisme divergent et ses petits yeux porcins sur un visage à faire pâlir d'abomination le moindre couturier digne de ce titre. Ses grosses lèvres en forme de limace s'étirent en une sorte de sourire goguenard qui parachève de métamorphoser la scène en un film d'horreur. Ô misère.

En guise de réponse, Mello lui adresse son plus beau sourire narquois.

Il prend son mal en patience. Plus que quelques minutes, un quart d'heure peut-être, et la torture prendra fin. Davantage ? Il refuse d'y penser. Brrr… Sa main se porte à sa poche par réflexe, pour se refermer de nouveau sur le vide.

Cette fois, les rires se répandent dans l'ensemble de la pièce. Tout défoncés qu'ils sont, les mafieux n'ont pas loupé son petit manège et commencent à se chuchoter des remarques à l'oreille. Ce qui donne, en réalité, un échange de borborygmes difficilement compréhensibles et des éclats de voix, mais le mal est fait.

Mello serre les dents. Il accueille les regards vitreux, rend les sourires, laisse filtrer son avis sur la question par quelques mots acerbes. Bande d'insectes. Qu'ils attendent un peu, qu'il les écrase de la pointe de ses bottes, ou de celles d'un autre, histoire de ne pas trop affecter son cirage soigneux. Nuisibles, et salissants pour ne se borner qu'à cela.

Ses lèvres contractées en rictus dévoilent l'espace d'une seconde une rangée de dents aiguisées comme des lames de rasoir. Suffisant pour calmer l'assemblée versatile.

Il s'attarde sur chacun d'entre eux. Spécialement sur Garret, qui soutient son regard en affichant une expression nettement suspicieuse, sous sa chevelure emmêlée roussie par le soleil de la côte Ouest. Il le défie. L'autre répond présent. Ils se toisent une bonne poignée de minutes, puis Mello se désintéresse de l'exercice pour croiser le regard presque indifférent de Rodd Los. Un brin amusé, avec une petite étoile d'intérêt dans l'œil, clairement approbatrice.

Mello lui a offert son combat de coq. Soit, il peut déguerpir.

Il ne se le fait pas dire. Il se lève d'un bond, balayant au passage les déchets qui trônent sur la table basse pour rejoindre les suédoises de Garret, puis il quitte la pièce en coup de vent, laissant la porte entrebâillée en un appel moqueur.

Comme un dernier bras d'honneur à l'assemblée.

Xxx

Ça fait mal, au fond, de n'être qu'un joujou pour mafieux dégénéré.

Ça fait mal, de devoir se donner en spectacle à des êtres inférieurs, lorsqu'on est né pour dominer.

Reste la solution.

Attendre.

xxX

Une main se pose sur la poignée. Précautionneusement, sans un bruit, il pousse la porte d'un geste empreint de méfiance. La vieille carne grince d'une voix à s'en fendre l'âme.

Il jure. Putains d'objets, tous ligués ensemble pour lui gâcher sa journée. Il étouffe ses imprécations et repousse violemment le sujet de sa colère, qui s'en va heurter le mur de derrière avec un bruit sourd.

La pièce est vide, illuminée par le halo qui filtre à travers les fenêtres aveugles. Les rayons se posent sur la blancheur et l'aluminium, livides, dansants comme des doigts de fée au travers d'un feuillage. Il n'y a absolument, définitivement personne.

Parfait.

Il referme la porte derrière lui, soudain beaucoup plus attentif à l'idée de ne pas être remarqué, si tant était que quelqu'un ait l'idée saugrenue de passer par ce maudit endroit désert. Oh non, ce n'est absolument pas comme s'il venait de faire un boucan de tous les diables avec ce fichu accès de rage. Absolument pas comme si, en admettant qu'il y ait un intrus dans les parages, celui-ci ne l'aurait pas entendu jusqu'à l'autre bout des Etats-Unis. Mais mieux vaut toujours être sur ses gardes.

Il franchit d'un pas vif les quelques mètres qui le séparent de sa cible, un meuble tout aussi blanc que le reste de la pièce, coincé dans l'angle, entre un évier gris métallisé et l'auvent d'une hotte. Il force l'ouverture la porte cède avec un bruit de ventouse.

Ses mains fouillent les étagères, fébriles. Il en retourne le contenu avec des gestes désordonnés, envoyant voler les objets dans un fouillis bordélique qui suscite sa plus haute indifférence. Il n'a qu'un unique but. Un objet. Et son absence commence à susciter l'hystérie chez le blond.

Il écarte d'un geste rageur une série de paquetages serrés en rang d'oignon à la hauteur de sa taille. L'un d'entre eux s'écrase au sol et se perce, déversant son précieux fardeau avec un bruit de bâton de pluie. Et merde. Il s'agite, les nerfs en pelote, et avorte un cri impuissant étranger au désastre. Il chasse l'ensemble d'une étagère vers son rebord gauche, et c'est là qu'ils immergent.

Mello sourit, d'un sourire triomphal et au moins aussi ravageur que ses crises de fureur.

Ses doigts se referment lentement sur le paquet le plus proche. Délicatement, il le sort à la lueur du jour pour l'observer d'un œil circonspect. Les tablettes sont recouvertes d'un papier brun occupé sur toute sa largeur par une épaisse écriture blanche. Du Hershey's. Grande distribution, payé le minimum syndical s'il y a seulement eu un centime de déboursé pour l'occasion. Il les connait, leurs méthodes. Et pour cause.

Il soupire. Adieu, Valrhona gracieux aux accents fruités adieu encore, grand cru vénézuélien de Chuao.

Mais à quoi s'attendait-il, bon sang ? Ce n'est pas ici qu'il savourera les effluves d'un indonésien médaillé ! Ici, pas de criollo. Du brut, du robusta, mêlé au double de son poids en sucre et en additifs en tout genre. Il a bien de la chance s'il ne s'en sort pas avec les entrailles retournées et un cancer colorectal en prime après avoir posé ne serait-ce qu'une papille sur ces… ces… ces choses, là, emballées dans leur trompe-couillon coloré, voyant et tapageur, pour abruti lambda paumé sans repère dans un grand magasin aux allures de Rungis !

Ce qu'est très certainement l'ahuri pataud qui a acheté ce machin-là. La grande distribution sait comment les berner, ces couillons. Et le pire, c'est qu'ils aiment ça.

Ils aiment.

Non mais, sérieusement. Qui peut apprécier ce genre de… de… de truc, plus sirupeux que dur, avec pour seul marqueur de qualité un pourcentage de cacao inscrit en minuscules lettres d'imprimerie dans un coin de cellulose ? Qui est assez naïf pour juger du goût d'un chocolat à partir d'un simple pourcentage ?

On veut l'empoisonner. Il y a urgence sanitaire, juste là.

Mais il s'agit de cacao. Alors, quitte à mourir prématurément, qu'il s'agisse d'une belle mort de ce genre. Le sourire aux lèvres. Le palais baigné dans une substance brune, douce et apaisante comme un baume d'arnica sur une ecchymose. Le flux et le reflux des arômes, si ténus soient-ils, noyés dans leurs colorants et conservateurs E six-cent quelque chose.

Il se retourne lentement, redressant sa colonne vertébrale comme dans un songe.

Et se fige.

Il y a quelqu'un. Le tintement léger du métal que l'on heurte succède au bruit sec de la fermeture d'une porte. Il ne l'a pourtant presque pas entendu, perdu dans ses pensées meurtrières. Le bruit léger des pas s'approche avec la douceur d'un frisson sur sa peau. Le son s'éteint dans le tamis du silence.

Petit problème, on l'a vu. Merde, merde, merde, meeerde !

Le roi de la discrétion à l'œuvre. Bien.

Place au culot, maintenant. Il inspire et, le plus calmement du monde, se retourne pour observer l'intrus. Qui est en fait une intruse.

C'est une enfant, une créature menue aux yeux de charbon qui le fixe avec une curiosité non dissimulée. Elle arbore un sourire timide du haut de son mètre vingt, frêle comme un fétu de paille prêt à s'envoler au moindre souffle de vent. Rien de très effrayant. Et qu'elle est maigre ! Pathétique. A voir ses poignets fins comme des allumettes, on croirait qu'elle est à peine nourrie. Qu'un souffle suffirait à la faire partir en poussière, ou s'envoler, comme dans ces blagues stupides qu'on avait pu tant lui raconter autrefois.

Mello achève de se redresser. Il la domine d'une ou deux têtes, ce qui rend sa silhouette plus insignifiante encore.

Il fronce les sourcils.

Il ne l'a jamais vue. Rien d'étonnant en soi : retourner les cuisines de la mafia américaine n'est pas son occupation principale. Il préfère caresser les armes et briser les hommes, voler dans les plumes des dirigeants les plus étroits d'esprit, se défier des regards bovins et esquisser des plans machiavéliques pour prendre le contrôle des lieux. Pour ça, il est plutôt doué. Pour le reste… ne cherchez pas, il est et sera toujours le meilleur en toutes choses. Sauf peut-être pour passer inaperçu, disions-nous.

Reste sa cible, et le moyen de s'en sortir incognito. Il resserre ses doigts sur les précieuses tablettes.

La gamine n'a rien d'une menace sérieuse. Une main glissée vers son bon vieux flingue et son compte est réglé, pas de doute qu'elle en est pleinement consciente si elle vit dans les parages. La mafia… on connait la chanson. Seulement, se salir les doigts plus que de nécessaire n'est pas dans ses programmes. Dans le genre pas du tout. Laisser ici ne serait-ce qu'une micro gouttelette de sang équivaudrait à une signature, qu'il n'est pas pressé d'apposer à son crime. Inutile d'offrir à Garret un prétexte de le désigner comme fauteur de troubles.

L'idée était simple, à l'origine. Il passait, il se servait, et le tour était joué.

Elle ne l'est plus tant. Si la gosse court informer le mafioso, il risque bien de se retrouver avec des plaquettes réellement empoisonnées lors de son prochain passage. Le principal inconvénient avec Garret, c'est qu'il est moins bête qu'il n'en a l'air. Il peut donc faire une croix sur toute prochaine fois.

A condition bien sûr qu'elles ne le soient pas déjà, empoisonnées.

Ce qui, tout bien considéré, est fort probable. Garret n'a pas protesté bien vivement lors de son départ en trombe, et n'a même pas relevé le triste sort de ses chaussures. Sans compter qu'il doit bien se douter que ses dernières mésaventures ne sont pas dues qu'à la main du hasard. Ou alors, celui-ci a pris pour agent principal un blondinet teigneux et irascible qui vous remet en place ses ancêtres sans se poser de question.

Il dévisage la gamine qui n'a pas bougé, une nouvelle idée en tête. Il ne va pas vendre sa peau au moins offrant, surtout lorsqu'on lui donne les moyens du contraire. Son cobaye, il l'a déjà. Il est haut comme trois pommes et pas plus intimidant. Mello serait bien stupide de le laisser partir.

A ce propos, il faudrait qu'il pense à remercier le principal intéressé la prochaine fois qu'il le verra… Un sourire sauvage s'étire sur ses lèvres, et il plante ses yeux dans ceux de l'arrivante inopportune.

Pas de chance, ma jolie.

« Toi ! » aboie-t-il d'une voix autoritaire. « Goûte ça ! »

L'enfant sursaute, comme si elle ne s'attendait pas à l'entendre parler, et se tend, sur ses gardes. Elle le regarde déchirer avec empressement l'emballage et en extirper une tablette brune qu'il lui jette sans ménagement… rendons grâce à ses réflexes si elle ne la laisse pas choir. Elle la saisit au vol et la contemple, incapable de formuler une pensée cohérente qui incluse un parfait inconnu aux allures de gothique efféminé et un objet volant non identifié.

Mais au-delà de la surprise, c'est la méfiance qui l'emporte. Elle le dévisage, guettant le moindre mouvement, tous sens en alerte. Ce genre de personnage manie généralement mieux la gâchette que les dons aux associations caritatives.

De l'autre côté, Mello observe un instant la friandise qui repose entre ses petites mains blanches. C'est frustrant, terriblement frustrant. La gosse est immobile et sans défense, et elle ne fait rien. Rien que regarder l'offrande d'un air incrédule comme si on lui donnait quelque chose pour la première fois de sa vie. S'il veut la voir réagir, il faut qu'il attende. Et la patience n'est pas précisément son point fort.

Il bouillonne.

« Tu ne comprends pas l'anglais ?! » grogne-t-il dans sa direction.

Pas de réponse.

Génial, songe-t-il avec lassitude. Une putain d'immigrée hispanique, voilà sur quoi il est tombé ! L'une de ces bestioles parasites qui fourmillent dans les sous-sols des entrepôts désertés en tremblant comme des feuilles dans l'attente de leur passeur ! Le gang de mafieux en regorge. Une branche en a fait sa principale ressource en matière de prostitution. Et c'est vrai que ça tient assez bien la route, cette hypothèse. Malgré sa relative pâleur, la gamine a de longs cheveux bruns, sales et désordonnés, qui tombent en un fouillis indescriptible sur ses épaules osseuses. Les boucles frisottantes regorgent de nœuds tissés comme des nids d'oiseau qui arrachent un haut-le-cœur au blond. Il passe inconsciemment une main dans sa propre chevelure, comme pour en vérifier l'intégrité.

Trop jeune pour être une pute, songe-t-il comme par réflexe. Peut-être l'une de leurs morveux, ou une gosse des rues qui a voulu tenter sa chance aux States pour atterrir dans un lieu tout aussi miséreux qu'auparavant. Stupides, naïfs, sans défense. Les victimes idéales pour la bande.

Il lui arrache des mains la tablette d'un geste dégoûté et elle recule d'un pas, surprise par sa brusquerie. Il l'ignore.

Il attaque la plaque. L'aluminium se déchire avec un crissement aigu, intolérable mais délicieux. Mello casse une barre avec un agacement mêlé de jouissance et la soupèse entre ses mains comme pour essayer d'en deviner le goût. Sûrement pas si fantastique que ce qu'il pourrait souhaiter.

Il soupire bruyamment. Somatiser son mécontentement, c'est son truc. Comme tout, d'ailleurs, lorsqu'il ne se projette pas sur une scène de théâtre où…il grommelle, ricane, hurle et tempête encore.

Il plante ses yeux dans ceux de l'inconnue. Il sait exactement ce que ça leur fait, aux autres. Ils se troublent, se perdent, se figent et perdent leurs moyens. A partir de là, ils sont malléables comme des poupées de cire. Un coup d'œil glacial et ils tremblent de peur, un autre profond et ils sont sous le charme. Hommes comme femmes. Le pouvoir du bleu.

Il s'avance vers sa victime d'un roulement de hanches décidé, et, comme prévu, elle ne bouge pas d'un iota. En fait, elle tremble. Il prend parti d'ignorer la vibration inutile et l'agrippe d'une main. Elle amorce un mouvement de recul, mais, pas de chance pour elle, un Mello ne lâche jamais prise. Il chasse un rictus perfide. C'est tout lui.

Il attrape son menton entre ses doigts. Une gosse, au fond, c'est comme un animal de compagnie. Alors il applique les techniques vétérinaires. Il introduit deux doigts blancs entre ses lèvres et les glisse le long de sa mâchoire jusqu'à atteindre l'arrière de ses molaires, puis il force un peu pour passer à l'intérieur, dans le creux. Le hoquet de surprise à peine passé, la gosse se débat et serre les dents de toute sa volonté. Il la maintient par la nuque et la plaque contre le meuble le plus proche, puis il lui ouvre la bouche de force et y fourre les carrés.

Elle se tortille dans sa poigne, elle lutte avec frénésie, frappant l'air de ses petits membres fragiles pour lui lacérer la peau de ses ongles, comme un petit rat qui voudrait se libérer d'un piège à ressorts. Comme celui-ci, elle échoue. Elle crachote alors de toutes ses forces pour renvoyer la sucrerie qui l'étouffe. Peine perdue. Le blond lui ferme la bouche avec d'autant plus de vigueur et la maintient quelques secondes dans sa poigne, à distance, l'air répugné, jusqu'à ce qu'elle se calme. Elle abandonne enfin, résignée.

Il a de la bave plein les doigts et les nerfs à flair de peau, mais le résultat est parfait. Elle a avalé l'essentiel.

Le petit bruit de déglutition résonne une seconde fois. La glotte de l'étrangère se soulève dans un silence bienvenu, qui force à Mello un instant de contentement.

Le blond sourit, satisfait. Il la pose comme une poupée de chiffon sur le patio central et l'y laisse, assise les bras ballants, les pieds pendant dans le vide. Il s'installe en face d'elle et l'observe avec une curiosité non feinte. Elle ne bouge plus. Elle le fixe, muette, incapable ne serait-ce que d'ouvrir la bouche. Elle doit avoir mal à la gorge après qu'il l'ait à demi étranglée avec toute la délicatesse du monde.

Ooh. Lui, culpabiliser ? Non, il s'en fout. Mais il ne faudrait pas non plus que son rat de laboratoire clamse trop tôt.

Il cale confortablement ses coudes sur ses cuisses et appuie son menton sur ses mains pour mieux la détailler. La fille le contemple, immobile, en mâchonnant d'un air incrédule les restes de la friandise chocolatée qu'il vient de lui administrer de force. Elle est aphone. Ses petites joues émaciées remuent au rythme des claquements de sa mandibule, de petits coups secs et grinçants qui trahissent une denture très probablement chaotique. Elle ne pense même pas à fuir au contraire, elle attend une nouvelle réaction de l'inconnu, tout en maintenant en bouche le reste des arômes. Visiblement, elle apprécie son châtiment chocolaté.

« Alors ? » lâche-t-il d'un ton cajoleur. « Ce n'était pas si terrible que ça, non ? »

Sa voix suave goutte de miel, ou de fiel, il ne sait pas trop puisqu'il ne s'entend pas bien lui-même. Au son de sa voix, la gosse frissonne. Mais elle ne répond toujours pas, occupée à savourer les miettes fondantes de sa gâterie inopinée, les pupilles rivées sur lui mais cette fois d'un air moins suspicieux qu'inquisiteur.

« Tu en veux encore, c'est ça ? »

Mello brise une nouvelle barrette sous l'œil brillant de la gosse et lui pose dans les mains. Sa méfiance ne dure pas une seconde. Elle la porte aussitôt à sa bouche pour la rogner frénétiquement de ses quenottes d'un blanc flavescent, comme une petite souris affamée. Ce qu'elle est sans aucun doute. Affamée… quoique, souris…

A la voir, c'est bien la première fois qu'elle goûte du chocolat. Elle y pose sa langue avec méfiance, puis le croque, et là même encore, le laisse fondre une seconde comme s'il pouvait cacher une quelconque forme suspecte avant de l'engloutir avec avidité. Et elle en quémande de nouveau. Comme un nourrisson qui tèterait le sein.

Un gargouillis se fait entendre. Mello fixe son ventre inexistant –elle est vraiment maigre- et elle baisse les yeux, honteuse. Tout bien réfléchi, elle n'est pas maigre elle est famélique. Après réflexion, peut-être qu'elle n'a tout simplement pas vu de chocolat depuis des années. Depuis son départ du Mexique.

Il ronronne de contentement. Ce grondement sous-terrain du ventre racorni, c'est un autre indice qui n'est pas pour lui déplaire. Avec un métabolisme comme celui-là, au moins, il ne faudra pas longtemps à son cobaye pour tomber si jamais la tablette contient la moindre substance suspecte. Une demi-heure… une heure ? Bien peu à patienter pour l'enjeu que cela représente. Mello sent son ventre qui le tiraille et ses propres papilles qui le supplient de céder à la tentation. Mais la méfiance est trop forte. L'empoisonnement, ce serait bien une méthode digne de Garret. Sourdement insidieuse et lâche, mais d'une efficacité redoutable.

La fille ne le lâche pas du regard. Ses yeux immenses et larmoyants le transpercent comme une supplique.

« Tu en re-veux ? »

Il esquisse un geste vers elle, histoire d'être sûr qu'elle le comprend. La fille hoche frénétiquement la tête. Il s'apprête à briser un nouveau morceau –après tout, le poison agit peut-être à dose forte, et puis, ce serait assez logique si on ne veut viser que lui peu de gens engloutissent autant de chocolat que sa gracieuse personne- lorsqu'un éclair de doute le fige. Elle a réagi trop vite.

Il suspend son geste et lui pose sa question en prenant bien soin d'articuler.

« Eres muda ?! »

Flottement. La fille se paralyse en recevant sa remarque. Elle le fixe d'un air vexé, en fronçant le nez, comme un mulot devant une pomme blette. Mello sent qu'un morceau de ce qui lui a échappé lui pend sous le museau. Il lâche un bref jappement de jubilation qui arrache une grimace à la fille.

Elle laisse tomber ses bras et fourre les mains dans ses poches, l'air butée.

« Non, » lâche-t-elle d'une petite voix blessée.

Voilà qui est fait. Une hispanique, donc. Quand il vous disait qu'il avait toujours raison !

Mais sa réplique dans la langue de Shakespeare, si courte soit-elle, soulève immédiatement sa curiosité. Un réflexe… ou pas ? Il la jauge quelques instants. Elle lorgne avec insistance sur la tablette sans pour autant ouvrir la bouche. Il répond par un regard railleur qui signifie : si tu en veux plus, alors soumets-toi à mes questions. Parle. Elle ne semble pas apprécier mais ne s'y oppose pas non plus. Elle a faim, un point c'est tout. Peut-être était-elle venue elle aussi pour piller les placards, bien que cette idée soit légèrement burlesque. Une fillette sans défense qui pénètre dans les quartiers de la mafia et prend le risque de se retrouver criblée de balle pour une bouchée de pain !

« Et que sais-tu dire d'autre ? »

Elle cille.

« Tout c'que vous voulez. »

Sa voix est fluette mais décidée, dénuée de peur quand à l'impact de ses mots. On croirait à une inconsciente, une tête brûlée, ou une gosse qui a déjà survécu au pire et ne craint pas grand-chose de ce que peut lui réserver l'avenir, aussi sombre se présenterait-il. Un léger accent flotte dans son timbre. Ce n'est pas vraiment un accent hispanique, bien que celui-ci ait un petit air de ressemblance. C'est plutôt comme si elle avait amalgamé tous les mots et toutes les expressions des bouges dans lesquels elle avait pu traîner, en y ajoutant une petite touche enfantine et authentique, dépourvue des grincements sombres de ceux-ci.

Elle ouvre la bouche et semble se raviser, puis elle se contracte.

« L'espagnol, c'la langue des rues. Chuis pas comme ça, alors si vous pouviez continuer à me parler normalement... »

Elle prend un air presque sévère, à lui donner la leçon comme à un enfant qui zozoterait et placerait des chuintements plus que de nécessaire. Mello s'étonne lui-même de ne pas se trouver frustré. A n'importe qui d'autre, il aurait fichu une torgnole ou une volée de balles bien placées, là où ça ne tue pas mais ça fait mal, et durablement. Mais il arbore à la place un sourire narquois.

« Et tu es ? »

Quoi. De quelle classe sociale qui l'éloigne tant des rues et de leurs parlers.

Qui. Qu'est-ce qui lui vaudrait ce droit au respect qu'elle réclame.

Sûrement pas la fille du boss, ou alors, celle de l'une de ses coucheries irrégulières. Ce qui ne serait qu'à moitié étonnant. Avec le bordel que forme la maisonnée, les soirées d'orgie sont toujours très…mouvementées. Et actives.

« Personne, » se renfrogne-t-elle.

Bonne réponse. Pas si bête, la minus. Mello sourit et envoie voler d'une pichenette un ustensile mal rangé. La fillette lui renvoie un regard outré qu'il soutient avec effronterie, enchanté de pouvoir s'amuser un peu de nouveau. Ce n'est pas comme avec les mafieux. C'est frais, gratuit, sans but ni principe destructeur.

« Ravi de te rencontrer, Personne » singe-t-il d'un air solennel que dément son coin de lèvres étirées.

Elle grommelle, mais derrière son air grognon fleurit un frémissement léger qui la trahit. Un semblant de joie. La raison pour laquelle elle peut éprouver du bonheur à se faire martyriser par son tortionnaire improvisé, Mello ne la voit pas, mais il ne va pas non plus la discuter. Il brise de nouveau la tablette et lui envoie cinq malheureux carrés qu'elle gobe presque aussitôt. Voilà qu'il se met au dressage, maintenant. On aura tout vu, ricane-t-il en son for intérieur.

La gosse a l'air contente. Elle ébroue son paquet de crasse et se lèche les lèvres pour récupérer les miettes qui auraient pu lui échapper. Les stries marron remplissent ses gerçures et badigeonnent le coin gauche de sa bouche comme une véritable moustache.

Mello se sent saliver. Il retient l'urgence de se pencher sur elle pour racler du bout de la langue les traits chocolatés qui constellent sa frimousse. Toute son apparence lui donne faim. Des cheveux bruns, d'abord. Des yeux chocolat, deux miroirs immenses qui le captent et le laissent se noyer comme dans une fondue où il tremperait ses morceaux de fruits pour les mordre amoureusement. Et maintenant ces taches, sur ses doigts et son visage. Un monstre de tentation qui le harcèle avec une malice effroyable. Il doit se concentrer de toutes ses forces sur le poison pour ne pas s'y laisser prendre.

Le poison, c'est bien ça.

Se concentrer sur le poison.

Il a faim de chocolat. Plus trop de temps à attendre, elle devrait tomber d'ici peu s'il y a la moindre raison d'abandonner les tablettes. La quantité qu'elle a ingérée est largement suffisante. D'ailleurs, il ne fait plus de doute qu'elle n'a aucun rapport avec Garret, sans quoi elle ne se serait même pas attardée près de lui aussi longtemps, avec des intentions amicales qui plus est. Elle ne doit même pas savoir qui il est, qui sont les chefs et à qui faire la révérence quand elle les croise. Sans doute se borne-t-elle à esquiver et à faire risette aux bonnes personnes. Les cuisiniers, par exemple.

Il pense soudain à un autre détail.

C'est une gosse.

Une gosse, c'est dégueulasse.

Il a fréquenté ce truc dégueulasse un peu trop longtemps.

Il la regarde. Elle n'est pas si minuscule, juste remarquablement frêle pour son âge. Sous son t-shirt, on devine une paire d'œufs rabougris qui lui servent de poitrine. Ce n'est pas vraiment une femme, et plus tout à fait une enfant. Juste l'un de ces êtres hybrides et étranges qui ne durent qu'un temps avant de basculer dans l'immondice de la réalité.

Non. C'est trop tentant.

« Hé, la gosse, » commence-t-il sur un ton gouailleur.

Elle se tourne, piquée au vif.

« J'suis pas une gosse, m'sieur ! » proteste-t-elle.

Il ricane.

C'est ça. Et c'est d'ailleurs l'excellente raison pour laquelle elle l'appelle ''m'sieur'', lui rajoutant sur le dos un bon paquet d'années inutiles. Elle n'est pas spécialement douée pour la rhétorique, mais là, elle bat des records. Il est trop facile de la piéger. Mais son jouet n'est pas encore assez usagé pour l'ennuyer. Alors il continue de s'y accrocher quelques instants encore.

Pour passer le temps, il exerce une légère pression sur son restant de tablette et en détache un énième morceau qu'il lui plante directement entre les lèvres. La bave touche ses ongles manucurés, lui arrachant un frisson rebuté, et il s'empresse de noyer sa main sous le jet d'eau de l'évier le plus proche.

« Et tu as quel âge ? »

Elle le toise tout en broyant entre ses molaires les carrés aux relents de cacao, défiante, puis elle avale le tout en prenant bien soin de ne pas en oublier quoi que ce soit. Elle prend son temps pour savourer un semblant de suspense qui ne tiendra pas.

« Seize ans, m'sieur » annonce-t-elle fièrement avec son fond d'accent torturé.

Il faut croire que le ''m'sieur'' est le marqueur de ses mensonges. Pas très malin de sa part. A se demander pourquoi elle est encore en vie si elle fréquente ces frustres d'américains dopés à l'huile de friture. Enfin, c'est vrai que la majorité n'est pas plus brillante qu'elle.

« C'est faux, tu en as douze. »

Et encore, il est vraiment généreux de ne pas lui en donner cinq.

Elle se renfrogne, blessée.

« P'quoi vous demandez si vous le savez d'jà ? »

Touché.

En guise de réponse, il lui fourre une nouvelle barrette de chocolat entre les lèvres, résistant à l'urgence de noyer ses mains aux tréfonds d'une lotion antiseptique –encore de la bave, avec ses virus, et les poux qui doivent traîner dans ses cheveux à quelques centimètres de là !-. Elle s'étouffe à moitié avec. D'une certaine manière, il considère qu'elle l'a mérité. Mais assez de chocolat pour elle.

« Je ne savais pas. Je ne faisais que deviner, » explique-t-il avec une patience qu'il ne se connait pas, sans doute due à l'approche de l'échéance. Les dernières affabilités que l'on réserve aux mourants. « C'est du bluff. »

Elle ne répond pas.

Il jette un coup d'œil à sa montre. Un sacré temps s'est écoulé, ou du moins, un temps qui devrait être suffisant pour ce qu'il désire savoir. Il jauge la fille du regard. Elle n'est pas plus pâle qu'auparavant. Son regard reste vif, ses quelques gestes précis. Ses yeux n'ont rien de vitreux, et elle ne tangue pas. Elle est en pleine forme.

« Tu as mal au ventre ? » demande-t-il sur un ton badin.

Elle l'observe sans comprendre.

« Pourquoi ?

-Tu viens d'absorber beaucoup de chocolat, » prétexte-t-il. « A ta place, la moitié des gens seraient malades. A en crever, » précise-t-il avec malice.

La gosse en conçoit une certaine fierté. Elle bombe le torse et regarde aux alentours –où il n'y a évidemment personne- avant de se tourner de nouveau vers lui. Elle sourit d'un air de défi qui ne laisse pas de doute sur ses intentions. L'alléger de son bagage chocolaté non nécessaire.

« Tu n'as pas de vertiges ? » reprend-t-il. « Ni de nausée, ni de malaise ? Réfléchis bien avant de répondre, » ajoute-t-il avec sérieux.

Elle secoue la tête, ce qui fait valser ses boucles emmêlées dans une danse étrange. Il se lève d'un bond, retenant un sourire satisfait qui menace de déborder sur son visage. Le chocolat est à lui, et, mieux encore, il a obtenu la fidélité de la gamine.

« Bien, » lâche-t-il.

Il tapote son bagage en la regardant.

« Tu ne diras rien, n'est-ce pas ? »

Elle approuve. Il vient de glisser implicitement qu'il reviendra. Avec du chocolat. Celui qu'elle aura le droit de prendre pour elle-même, sans se cacher, sans craindre pour sa peau. Elle serait stupide de statuer du contraire. Il rit, contenté, et pose un doigt sur ses lèvres.

« Ce sera notre petit secret, » murmure-t-il avant de disparaître.

La porte se referme doucement sur lui et elle sourit, les yeux perdus dans le vide.

Xxx

xxX

Notes d'auteur :

*Colombe est le nom d'une sainte, vierge et martyre, qui est fêtée la veille du jour de l'an, date pendant laquelle se déroule le conte de la petite fille aux allumettes. Je ne développe pas plus la symbolique, je suppose que ce qui en découle est assez clair.

*L'histoire se déroule avant l'enlèvement de Sayu. Mello n'est pas encore le numéro deux de la mafia, il a encore des concurrents auxquels rabattre le caquet. Enfin, surtout un, Garret – un OC.

*Eres muda : 'tu es muette' en espagnol. Je n'en jase justement pas un mot, mais c'est l'un de mes anges gardiens qui me l'a soufflé.

*Nous sommes aux Etats-Unis. Le racisme vise donc majoritairement les asiatiques (notre ami coréen du nord), les arabes (le fier coco des tours jumelles) et enfin les hispaniques (l'immigrant mexicain sans papier).

Xxx

J'espère vous retrouver pour le prochain chapitre.

Reviews ?