Bonjour ou bonsoir,

Alors, que dire de cette fiction. Et bien, je commencerais par avouer avec grande peine que c'est ma toute première fiction Crossover après cinq ans de fidèle loyaux services à Harry Potter... J'aurais sûrement quelques lacunes. Bien sûr, pour ne pas faire d'entorse à la règle, c'est un CO HP-Twilight, afin de ne pas me sentir trop coupable. Maintenant pourquoi je me lance dans ce véritable défi pour moi? L'envie et l'idée. Une idée qui a germé dans mon esprit sadique et qui m'a fait écrire toute la trame de mon histoire avec une rapidité déconcertante!

Mais reprenons depuis le début. Je connais le CO HP-Twilight depuis maintenant moins d'un mois, j'ai été d'abord surprise puis séduite. Mais malheureusement la fiction qui me l'a fait connaître était mal écrite et sans intérêt véritable autre que le HPEC (c'est pourquoi je tairais son nom). Et puis après... Le HPEC... Y avait pas assez de Draco pour moi, je m'en suis vite lassée. Alors, après avoir tant chercher avec un peu plus de mon magnifique blond, en vain, j'ai décidé: "Mais oui?! Pourquoi tu ne l'écrirais pas toi même, bécasse!" (Oui je me parle comme ça. Zavez vu comment je suis méchante avec moi-même?) Et c'est là que j'ai commencé "Dans vos bras".

Après quelques ratures dans mon cahier de trames, l'intrigue était parfaite! (Enfin pour moi.) J'en viens donc au résumé et quelques points important qu'il vous faut connaître avant de débuter cette fiction:

1. L'histoire se passe après les 7 Tomes d'Harry Potter. Je suis l'intrigue jusqu'au six, puis un petit changement pour m'aller: Le trio d'Or retourne tout de même à Poudlard dans le sept tout en cherchant et débusquant les Horcruxes.

2. L'histoire se passe tout au long du premier chapitre de Twilight: Fascination jusqu'au quatrième (je sais plus comment il s'appelle et je m'en fous). Avec bien sûr, de nombreux changements. Qui ne rêve pas d'introduire son personnage dans l'intrigue aussi bancale que celle de Twilight franchement? Non, non, je ne me moque pas de Stephanie Meyer...

3. /!\ Je ne cherche pas à remplacer Isabella Swan par mon personnage et ainsi réécrire l'histoire dans ce sens là! N'allez surtout pas croire cela. En plus, Bella est présente dans la fiction. /!\

4. Jacob Black a déjà découvert son secret (Loup), juste un plus pour ne pas laisser Bella sur la touche.

5. Je n'allais tout de même pas perdre mon temps à relire les Twilight's torchons, même pour ma fiction. J'ai donc décidé de ne me fier qu'au trente/quarante premières minutes du film et suivre ses trames. Seul le temps déroge à la règle, puisqu'il n'est pas cité dans le film, du coup, les fanatiques de Twilight, ne me tuez pas siouplaît!

6. Qui dit Threesome, dit Lemon. Homophobe, prude, s'abstenir!

7. Le chapitre 1 fait un peu office de prologue, ne vous arrêtez pas à ça, siouplait!

8. Il n'y a pas de 8.

Etat de la fic : En cours (mais le temps de poster les premiers chapitres, je l'aurais sûrement finie).

Nombres de chapitre : Je sais pas à cause de ce putain d'ordi de meeeeeeeeer... credi.


Dans vos bras


Chapitre 1 : Edward Cullen.


En quelques mots, si on pouvait décrire l'endroit, on dirait, bien sûr, qu'aux abords, il était froid et sans vie. Pourtant, des gens, ce n'est pas ce qu'il manquait ici. Mais c'est comme ça qu'Harry Potter l'appréhenda quand, sur sa moto pétaradant, il arriva. Harry avait toujours adorait les motos. Quand il était jeune, caché au fond de son placard, il avait volé des journaux appartenant à Dudley Dursley sur ses gros engins. Il ne savait pas pourquoi il était tant attiré par elles. Leur classe, leur grosseur, la sensation lorsqu'on les enfourchait… quelque chose comme ça. Harry s'y sentait grand et fier. Vivant…

C'était le seul moment où il se sentait vivant. Tout le reste du temps depuis maintenant deux semaines, il était mort de l'intérieur. Son regard était froid et vide de vie. C'est sûrement pour cela qu'il trouva cet endroit si vide. On pourrait passer des heures durant à parler du pourquoi et du comment Harry était dans cette situation. Mais finalement seuls deux mots et un prénom fera pour l'instant office d'explication : Draco Malfoy. En ce moment même, alors qu'Harry garait sa lourde moto noire sur l'un des emplacements prévus à cet effet, son prénom tournait en boucle dans sa tête. En fait, il n'y avait pas que ce moment, Draco était toujours présent dans sa tête. Du matin au soir. Et même la nuit, dans ses cauchemars les plus terrible…

Harry chassa ses pensées, en vain bien sûr. Son regard le hantait. Le seul qu'il eut à son égard, le seul de réel, le seul de vivant. Les mots qui ne furent pas prononcés à cause des cordes vocales déchirées. Son odeur mélangée à l'odeur de sang… Mais surtout ses yeux, ses yeux brûlants. Il le brûlait encore. Il sentit ses propres yeux le picotaient, même ici, à cette endroit, sur sa moto. Comme un avertissement : « Jamais tu ne pourras faire ton deuil, jamais. »

Harry retira ses gants et son casque, toujours assis sur sa moto. Il regarda ses mains meurtries. Ses ongles peinaient à repousser, les entailles étaient profondes. Pourtant il s'était retenu. Par respect, il s'était retenu de profaner sa tombe. Il avait juste arraché les herbes et serré si fort… Si fort… Il se leva enfin, n'ayant même pas fait attention aux regards que chacun lui posait, énigmatiques, curieux. Il ouvrit le petit coffre derrière l'engin et fourra les gants en cuir et son casque. Il prit son sac et d'autres gants, plus fins, qui lui permettaient de se servir de ses mains sans les blesser plus. Il claqua bruyamment le coffre, se fichant des autres regards. Enfin il se tourna vers la structure.

Une semaine après l'enterrement, Harry avait fui. Il s'était retrouvé à Forks, dans une petite maison dans les bois, caché de tous. Il avait bu, s'était soûlé jusqu'à faire un coma que sa magie instinctive s'était empressée de l'en faire sortir. Il s'était lentement laisser mourir, un sourire de délectation courant sur son visage et la seule pensée qu'il reverrait bientôt son seul et unique amour. Malheureusement, cela n'avait pas fonctionné. Trois jours après, il était encore en vie et l'attente et la colère l'avaient réveillé. Harry voulait mourir, pas attendre.

Il s'était donc levé et avait tourné en rond. Puis dans un soupir déchirant, à s'en fendre l'âme, il s'était dit que la mort viendrait plus tard. Ne sachant que faire, il avait recherché dans les journaux et découvert un qui l'intéressa : Le journal du Forks High School. Il s'y était inscrit. Plutôt que de tourner en rond, autant commencer par là. Avec tout l'argent qu'il avait, pas besoin de travailler – Il avait vidé ses comptes juste avant de partir.

Alors ce jour-là, une semaine après l'enterrement de Draco, deux semaines après sa mort, il se retrouva devant la grande bâtisse, les yeux vides et les pensées encombrés de délires mortuaires.

Il y avait cru jusqu'au bout. Il s'était dit un nombre incalculable de fois. « Tu verras, après la mort de Voldemort, Draco t'embrassera et te dira qu'il t'aime, tu verras… Espère. » Alors Harry avait espéré. Jusqu'à ce que la mort de Voldemort fut synonyme de la sienne. L'ancien Griffondor avait compris à l'instant même où il avait vu ses yeux que jamais il ne pourrait tourner la page. Jamais…

Harry monta lentement les marches de l'escalier, le dos droit, la tête haute…

Autrefois, en haut de la plus haute tour de Poudlard, il s'était dit : « On ne peut pas effacer autant d'années de haine en un seul baiser. » Et le temps avait passé. Des mois et des mois où il fut dans les bras d'un Serpentard blond, cynique, froid et méchant. Il lui ordonnait, il obéissait… Et il aimait. Il l'aimait cet abruti. Il s'était haï d'aimer aussi fort. Combien de fois avait-il tenté de le tuer ? Au début, au moins le même nombre de fois qu'il couchait ensemble. A chaque fois qu'il finissait, il essayait d'attenter à sa vie. Mais il échouait lamentablement, et les ricanements mesquins qui sortaient du fond de sa bouche lui labouraient le cœur aussi fort qu'un Doloris.

Et puis finalement, après que Noël soit passé, il n'avait plus d'envies autres que celles d'être dans ses bras. Si puissants, si forts… Mais ni tendre, ni amoureux. Des bras brûlants, des mots tortueux, des regards haineux. Et pourtant, il continuait à l'aimer. A y croire et espérer. C'était une drogue qu'il ne se passait plus. Qu'il savait qu'il ne pourrait plus s'en passer. La douleur en serait trop grande. Et il avait raison. Son sevrage était en train de le tuer. Ou du moins, il espéra bientôt mourir.

Harry marcha dans le couloir du Forks High School, bondé de monde. Des gens qui chuchotent, qui parlent, qui hurlent. Mais rien ne venait aux oreilles fermées d'Harry. Il avançait les mains dans les poches de son jean troué tellement grand qu'il lui tombait sur les fesses, montrant un boxer noir. La ceinture ne servait qu'à faire jolie, apparemment, car elle pendouillait au rythme de ces pas. Il portait un débardeur rouge et ce n'est pas le froid qui semblait le contrarier, il ne le ressentait pas. Ou plus.

Harry était un bel homme. Il eut un rictus désabusé en sachant que Draco n'avait pas eu à regretter sa mission. De toutes ses émotions négatives, il n'avait pas une seule fois ressenti du dégoût. Harry était un bel homme, tellement que Draco en avait profité. Mais son rictus se transforma en sourire triste et désespéré. De ce côté-là, il lui avait plu. Pourquoi en devait-il être aussi heureux ? Après tous ces mots… Pourquoi continuait-il tant à l'aimer alors qu'il devrait se sentir libéré ?

Son sac glissa sur son épaule et il le retint pour le remettre en place. Il s'arrêta devant son casier. Premier jour dans cette nouvelle école. La ferait-elle oublier cette froide sensation de vide ? Il en doutait. Il ne pouvait pas tourner la page… Jamais il ne pourrait, lui chuchotaient ses yeux gris. Jamais… Il ouvrit le casier vide et haussa un sourcil. Qu'est-ce que les gens mettaient dans ses casiers ? Il n'en savait rien, il n'avait pas fait assez d'école moldue pour le savoir. Il se contenta alors de refermer le casier sans n'y avoir rien mit dedans et ses yeux rencontrèrent les yeux bridés d'un homme.

- Bonjour, tu es nouveau ? S'extasia-t-il avant de vite se reprendre. Bien sûr que tu l'es. Je m'appelle Eric ! Je suis…

- Cela ne m'intéresse pas, le coupa Harry en s'écartant des casiers qu'il n'avait même pas refermé à clef.

Il le sentit le suivre mais avant qu'il ne recommence à parler, Harry se retourna et grimaça froidement.

- Je viens de te dire quelque chose ! Dégages de ma vue !

Eric trembla et recula. Le jeune homme avait son âge et sa taille, mais pour une raison qu'il ne s'expliquait pas, il le sentait plus puissant que lui. Plus fort. Il ne se le fit pas dire deux fois, de toute façon, une deuxième nouvelle qui lui tapa dans l'œil beaucoup plus qu'Harry l'interpella et il s'empressa d'aller la rejoindre pour l'accueillir. Harry le regarda faire avec dégoût, il ne semblait plus se soucier de lui. Puis il se rappela qu'ici, il n'était pas le grand et célèbre Harry Potter. Il était juste Harry et son dégoût se transforma en soulagement. Il n'aurait plus besoin de fuir une célébrité écœurante.

Finalement, la sonnerie retentit et il regarda une feuille qui était peinte de son emploi du temps. Il commençait avec biologie en salle 300. C'est la mort dans l'âme qu'il se traina vers la salle de classe. Juste devant lui, à quelques pas, il reconnut Eric et sa jeune nouvelle amie, une brune aux longs cheveux. Il semblait discuter et s'amuser. Cependant, quand il s'arrêta devant ce qu'il semblait être sa propre salle, Harry fit la moue. Voilà qu'il devrait supporter l'homme qu'il était certain reviendrait à la charge.

Eric entra, saluant son professeur. Puis la jeune femme qui resta un moment bloquée à l'entrée. Harry fronça les sourcils, énervé d'être ainsi stoppé. Il croisa les bras, maudissant les femmes d'être toujours aussi longue à la détente. En plus, comme il ne pouvait voir à l'intérieur, il ne pouvait savoir ce qui l'empêchait de rentrer. Enfin, le professeur lui parla et elle bougea. Harry put enfin entrer dans la classe. Il renifla dédaigneusement, agacé d'avoir dû attendre. Le professeur lui sourit.

- Huum… Harry Potter ? N'est-ce pas ?

Harry hocha sans se formaliser.

- Bienvenu à Forks ! Allez donc vous asseoir. Il n'y a plus que des places au fond, j'espère que cela vous ira.

- Ça me va, fit-il d'un ton cassant.

Il se retourna enfin vers la salle où tous le regardaient plus ou moins curieux. Cette prestance qu'il dégageait les envoutait. Harry eut un rictus glacé. Oui, son nom ne serait un obstacle mais apparemment pas sa magie qui depuis la mort de Draco semblait ne vouloir en faire qu'à sa tête. Il croisa Eric qui souriait en lui montrant la chaise vide à côté de lui. Qu'avait-il pensé ? Le pot de colle allait bien l'embêter. Finalement, son inspection finit sur la jeune brune qui ne le regardait pas du tout mais plutôt à sa droite et son regard suivit.

Et c'est là qu'il bloqua. Complètement. Ses yeux bloquèrent sur l'homme qui regardait par la fenêtre, semblant fuir quelque chose.

Mais ce n'est pas ses yeux, son apparence ou autre qui l'attira. Ce fut son aura. Une aura de vampire. Un vampire… Un sacré dégoutant de saleté de vampire… La race qu'il haïssait le plus pour avoir été le bourreau de son unique amour. Il ravala la rage qui avait emplie son ventre et fait battre son cœur d'une douleur méconnaissable et serra les poings le plus fort qu'il put pour ne pas tuer l'homme d'un geste. Sèchement, il rejoignit Eric et s'assit à ses côtés, sachant que bien qu'il soit chiant, il lui ferait peut-être oublié cette abomination qui osait lui pourrir la vie un peu plus.

Un vampire. Il était tombé sur le seul endroit où il y avait un vampire dans les parages. Pourquoi tant de haine ? Il voulait juste tout oublier, au défaut de pouvoir mourir, mais non. Draco repassa devant ses yeux, et cette horrible créature qui, juchée sur lui, le déchirait le trapèze supérieur à coups de crocs aiguisés. Il n'avait rien pu faire… Un vampire. Une soif de vengeance sans nom monta en même temps qu'une bile de souffrance et de haine.

Il regarda le dos de l'animal à nouveau. Ses cheveux en pagaille, son cou dénudé si blanc… Aussi blanc que celui de Draco… Il se tenait droit, avec une prestance aristocratique. Comme celle de Draco. Il avait l'air musclé, ces bras le montraient. Aussi puissants que ceux de Draco.

Harry écarquilla les yeux alors que ceux-ci se remplirent à nouveau de larmes. Il était en train de comparer cette… chose à son amour. Ses traits se tirèrent de dégoût pour lui-même, et de colère. Eric finit par lui chuchoter, penché vers lui.

- Eh, ça va ?

Le brun se calma légèrement, rassurant l'homme à ses côtés. Il ne dit rien, de toute manière, il ne pouvait pas parler. C'est alors que le vampire se retourna vers lui. Il était facile de deviner qu'il avait entendu Eric avec son ouïe surdéveloppée. Pour la première fois, leurs regards se croisèrent. Dégouté et haineux pour Harry, perplexe et curieux pour l'autre. Cela ne se passa pas plus de trois secondes où ils se défièrent. Tous les muscles tendus d'Harry étaient comme prêts à attaquer, alors que son cœur l'en empêchait. Il ne devait pas se faire remarquer.

De plus, il y avait quelque chose de différent chez ce vampire. Ces traits étaient simples et beaux. Pas une once de méchanceté ou de colère. Il était bien différent de tous les vampires qu'il avait rencontrés en Angleterre. Il semblait comme… apprivoisé. Ce qui empêchait Harry de lui faire du mal. Bien qu'il ne souhaite qu'une chose, Harry n'était tout de même pas devenu vil au point de tuer de sang froid. Souvent, c'était sa colère et son désespoir qui le faisait se conduire comme cela avec tout le monde depuis deux semaines. Même avec ces deux anciens meilleurs amis, Hermione Granger et Ron Weasley, qu'il avait jeté sans plus ni moins quand le dégoût avait passé dans leurs yeux, en apprenant sa relation et son amour pour Draco Malfoy.

Alors Harry pouvait tuer un vampire sauvage et tueur, mais certainement pas la chose qui le regardait. Cependant, il pouvait le haïr, et c'est ce qu'il fit, de tout son cœur. Face à un tel regard, l'homme se leva brusquement et sortit de la salle, en emportant un simple cahier et un stylo. Juste à ce moment, la sonnerie retentit. Harry n'avait pas vu l'heure passée. Ses yeux restèrent fusiller la porte comme s'il pouvait la détruire d'un simple regard, ce qui n'était,d'ailleurs, pas totalement faux.

Alors qu'il se levait, il se tourna vers Eric et demanda froidement :

- Qui est l'homme qui s'est levé avant la sonnerie ?

- Oh lui ? Edward Cullen. Tu ne devrais pas trop le côtoyer, il est bizarre. Comme toute sa famille d'ailleurs.

Harry serra les poings en attendant le mot « famille ». Le voilà tombé dans un nid de vampire. Un plan cependant se forgea dans ses sombres pensées. Il ne pouvait rien faire mais il pouvait surveiller. Au moindre faux mouvement dans cet étrange endroit, sa vengeance frappera et des vampires mourront. Harry sortit de la salle et soupira. Il avait osé le comparer à Draco… Il devait s'éloigner de cet intrus au plus vite.


Un regard. Un simple regard avait pu tout ébranler. Edward avait commencé sa journée de la plus sereine des façons, persuadé qu'elle serait semblable aux autres. Et pourtant, une fois arrivée dans sa salle et installé, ses pensées furent interrompues par une jolie jeune femme qui avait pénétré la classe. Elle avait les yeux braqués sur lui alors que lui aussi la regardait avec force. Il ne comprenait pas. Dans sa tête, c'était le vide total. Pas une pensée ne ressortait. Pourtant, face à son regard, il avait compris qu'elle pensait. Et puis soudain, une soif immense le prit.

Une soif qu'une odeur étrangère était en train de le pousser. Il mit sa main devant son nez en essayant de parer l'odeur mais en vain. Il avait soif, il avait faim. Ces instincts de prédateur venaient de se réveiller d'un coup désirant cette personne qui sentait si bon. Ses muscles se tendirent et il arracha son regard pour le détourner vers la fenêtre.

Cela ne changea rien. Il avait toujours aussi faim… Il était toujours aussi désemparé. Il entendit vaguement la jeune femme parler avec son professeur puis il ne la regarda pas s'asseoir à côté de lui. Il ne savait pas pourquoi il ne pouvait pas entendre ses pensées, mais cela ne l'empêcha pas de remarquer qu'elle le regardait en biais, hypnotisé par lui. Et cette odeur magnifique qui lui tiraillait tous ces sens… D'où venait-elle ?

Enfin, un deuxième nouveau se présenta. Il avait, à l'oreille, l'air froid et statique. Il ne pouvait pas regarder car il ne voulait pas avoir à rapprocher son nez vers l'odeur. Cependant l'odeur se rapprocha d'elle-même, sans qu'il le veuille. Elle se rapprocha de lui avant de s'éloigner encore. Il remit sa tête droite, le cours avait commencé. Il n'avait pas besoin de suivre, mais il devait au moins faire semblant. Toutes ses années en vampire lui avaient bien appris à faire semblant. Il regarda enfin à sa droite, la jeune femme le regardait encore. Pourquoi ne pouvait-il pas entendre ce qu'elle disait ? C'était étrange.

C'est alors qu'il comprit… L'odeur… L'odeur ne venait pas d'elle. De plus, elle avait presque disparu. Il se tenta à renifler mais n'osa pas, pensant qu'elle devait déjà le trouver assez bizarre. Alors qu'il recherchait désespérément où elle était partie, il entendit Eric murmurer, alors il se tourna. Il était assis à côté du nouveau qui semblait épris d'une grande douleur. Edward le dévisagea longuement. L'homme était beau et il avait la peau halée et le sang chaud des Quileutes de la réserve. Mais ce n'était pas un loup. Sinon, il l'aurait senti…

Lui, il sentait… Il sentait l'odeur du soleil, de la faim et de nouvelles sensations. Edward écarquilla les yeux en comprenant. Il avait tourné le nez et il avait retrouvé l'odeur. Elle était là, sur lui… C'était lui qui sentait aussi bon. Mais pourquoi… ? Et de plus… Un homme !? Que se passait-il ? Il eut un instant où il se dit qu'il devait en parler à Carlisle… Il avait toujours réponse à tout, il l'aiderait sûrement. Et puis l'homme le regarda. Il tourna son regard et leurs yeux se chevauchèrent comme jamais. Ses yeux étaient magnifiques. D'un vert profond, de la couleur de la pierre précieuse. Il semblait comme noyé par quelques larmes qui se trouvaient au fond et qui ne souhaitaient pas sortir, puis soudain attisé par une flamme dangereuse qui lui criait une haine incommensurable à son égard.

Un simple et dur regard qui ébranla toutes ses convictions.

Edward se leva brusquement, ne pouvant plus le supporter. Il sortit au moment même où la sonnerie retentit mais il ne l'écouta qu'à peine. Il était légèrement déçu. Comment cet homme qu'il ne connaissait pas du tout pouvait le détester à la seconde même où il l'avait vu alors que lui semblait épris d'une nouvelle sensation des plus étranges ? Comme l'envie de le tuer et de le dévorer tout entier, pour le faire renaître et recommencer encore et encore, jusqu'à ce qu'il soit rassasié.

L'autre ne semblait pas de cet avis là, il voulait juste le tuer. Juste le tuer. Il l'avait bien vu dans ses yeux si beaux. Pourquoi provoquait-il cette répugnance ? Il ne pouvait le savoir. D'ailleurs, sursauta-t-il d'un coup, comment se faisait-il qu'il n'avait pas su ? Il n'avait même pas cherché à lire ses pensées. Ou alors il était tellement hypnotisé par son regard qu'il avait éteint toutes paroles. Encore une fois, le doute et l'incompréhension plana autour de lui. Tellement qu'il ne vit pas du tout qu'il avait atterri devant la porte de sortie du lycée.

Peu importe, après tout cela, il n'avait pas envie de retourner en cours, il sècherait. Il devait parler à son père. Il attrapa brusquement ses clefs et rentra dans sa voiture rapidement. Il démarra en trombe et quitta les lieux. Il arriva au cabinet du docteur Carlisle Cullen et se gara avec appréhension. Il fallait qu'il se vide, ses pensées le bloquaient. Il savait que son père l'écouterait sans le juger trop vite, comme le faisait bien trop souvent Rosalie ou Alice. Ces frères étaient plus bruts, et pourtant ils ne se permettaient pas de faire des remarques sans savoir, a contrario de ses sœurs.

Carlisle accueillit son fils avec curiosité. Il était rare qu'il vienne ainsi, comme ses autres enfants et si cela arrivait, c'est que quelque chose n'allait pas. Après une embrassade, Edward s'installa dans le doux fauteuil de son cabinet alors que son père adoptif se plaçait derrière son bureau.

- Alors ? Demanda-t-il avec un sourire. Que se passe-t-il, Edward ?

Le vampire sourit un peu rougissant.

- J'ai… une étrange sensation de faim.

- De faim ? S'étonna le docteur. Mais… Mais nous avons chassé…

- Non… Non… De faim… d'humain. Attends, avant il faut que je te dise que ce n'est pas n'importe quelle faim. Mais que je ne la comprends pas trop. En vrai, j'ai faim d'un seul et unique humain. Je suis devant toi là, et je n'ai plus faim du tout… Mais quand il est là… Carlisle, je l'ai vu juste une seule fois et cela m'a suffit à éprouver cette soif étrange. Comme si son odeur m'envoûtait afin de redevenir sauvage…

Le docteur le laissa parler avec un regard énigmatique. Ces pensées frappèrent Edward avec surprise et rien ne fut prononcé. Il serait donc envoûté par le jeune homme ?

- Tu ne devrais plus t'approcher de lui, Edward. Si tu dis qu'il t'empêche de te contrôler. Tu pourrais lui faire du mal sans le faire exprès. A lui comme à un autre…

- Il est dans ma classe de biologie.

- Retourne au lycée et demande un changement de classe. Evite-le autant que possible et si cette sensation persiste, nous prendrons des mesures afin de t'éloigner de lui.

- Très bien… Souffla Edward, soulagé d'avoir l'aide de son père.

- Penses-tu qu'il le fait exprès ? Lui demanda-t-il après une seconde de réflexion.

Le fils ouvrit la bouche puis la referma immédiatement. Que devait-il dire ? Il n'en savait strictement rien ! Il ne pouvait pas savoir, car il n'avait pas lu dans son esprit. Il se rappela alors de la jeune femme qui lui restait tout aussi muette. Il grimaça et décida d'en faire part à son père, évitant par cela de répondre à sa question. Le blond haussa les épaules, là aussi, il n'avait pas de réponse. Edward lui assura qu'elle n'était pas un problème pour lui. Juste le nouveau. Enfin, après plusieurs questions que l'étudiant répondit très évasivement, ils se quittèrent en un merci de sa part.

Contrairement à d'habitude, sa rencontre ne l'apaisa pas et alors qu'il revenait au lycée dans le but de changer de classe de biologie, il se rendit compte que cela serait dur de ne pas l'approcher. Etait-il vraiment envouté ? Par quelle sorcellerie ? S'il avait été un vampire, il l'aurait su… Et surtout pourquoi ? Cela allait totalement en contradiction avec le regard qu'il lui avait jeté de ses yeux magnifiques… Edward resta perdu.

Il entendit la sonnerie, finalement, il n'avait sauté qu'un seul cours. Il entra dans le bureau administratif et se dirigea vers la secrétaire.

- Il faut que je change de classe de biologie ! S'exclama-t-il avec violence sans même le remarquer.

Il n'avait jamais était aussi tendu, aussi froid. Plus il y pensait, plus il était en colère. Il resta un instant interdit sur ce qu'il venait de faire. La secrétaire, elle, habituée à la vivacité des étudiants ne fit que répliquer, les sourcils froncés :

- Bonjour, tout d'abord, jeune homme. Veuillez attendre.

- Euh… Oui, bonjour… Balbutia-t-il, une once de culpabilité qui passa très vite.

La secrétaire se détendit et regarda rapidement ses feuilles.

- Je suis désolée, jeune homme mais il n'y a pas d'autres places ailleurs, les classes sont complètes.

- Mais… Vous ne comprenez pas…

Edward se retourna légèrement pour apercevoir la fille qui s'était assise à côté de lui, en cours de biologie. Il s'efforça sans comprendre pourquoi son esprit lui restait aussi fermé et finit par s'énerver un peu. Ces deux-là… Habitué à tout savoir, il n'aimait vraiment pas être sur la touche. Il laissa tomber et s'enfuit en passant près d'elle. Il la sentit se retourner mais n'osa pas lui demander pardon. Encore une fois, la culpabilité le prit après coup. Il ne devrait pas être si méchant, juste prendre ses distances comme toujours.

Il rencontra au détour d'un couloir Alice et Jasper et soupira de bonheur. En le sentant, Jasper se tourna vers lui et fronça les sourcils. L'empathe n'avait pas pour habitude de le savoir si stressé. Il lui envoya une foule de sentiment de douceur qui calma le cœur en feu de son frère. Edward le remercia silencieusement d'un sourire et s'invita entre eux.

- Alors, petit frère, tu as l'air perturbé ? Chantonna Alice avec un sourire doux.

- Oui… J'ai… Je vous expliquerais à la maison… J'ai fait des rencontres assez impromptues dont une qui me laisse étrangement soucieux. Je ne voudrais pas que par ma faute, nous ayons un quelconque problème.

Ils écarquillèrent les yeux, avide de savoir, mais comprirent qu'ils ne pourraient parler librement ici. Alice hocha la tête et attrapa son petit ami par le bras.

- Nous allons en cours. On se voit à la cafétéria ?

- Oui… souffla son frère avec désappointement.

Il rejoint sa classe, légèrement tendu mais eu une bonne surprise de ne pas voir le jeune étranger. Il sourit, espérant maintenant penser à autre chose…


C'était peine perdu que de croire qu'il allait comme cela disparaître de sa tête. Depuis ce matin, il n'arrêtait pas. Il avait des pensées qui tantôt lui glaçaient le sang, tantôt le rendaient apathique. Ce vampire… Cet… Edward Cullen. Heureusement, il ne semblait pas l'avoir à tous ces cours… Quand il ne pensait plus à lui, c'est Draco qui reprenait le dessus et le pauvre cœur en miette du jeune homme souffrait telle une bête chétive à la veille de sa mort… S'il avait pu mourir… Si cette fichue magie le laissait mourir… Il aurait tant voulu.

Il eut alors une idée assez téméraire, voir totalement stupide : au lieu de tenter de fuir le jeune homme, il le chercherait. Il le chercherait jusqu'à ce qu'il craque et le tue. C'était peut-être la seule façon de mourir. Et aussi la plus belle. Mourir comme son homme… Il n'y avait pas à dire, il ne pouvait faire que cela…

C'est cette idée en tête qui le poussa, alors que les cours prenaient fin et qu'il repéra Edward non loin de lui qui prenait la route pour la sortie. Le vampire s'arrêta auprès d'autres et cela le choqua. Tous des vampires… Ils étaient quatre de plus. Plus que leur aura, même leur teint, leur prestance, leur beauté les dénonçaient. Comment personne ne pouvait-il le voir ? Était-il le seul sain d'esprit ? Les moldus étaient stupides, pensa-t-il avec rage. Il s'avança d'un pas colérique et rapide et bouscula le plus jeune.

Il sentit que l'autre avait fait semblant d'être atteint par l'acte car s'il avait voulu, il n'aurait pas bougé d'un seul centimètre, ce qui énerva un peu plus le brun. Il se retourna après avoir mis une bonne dizaine de mètres de distance entre eux. Il les regarda un à un, alors qu'eux le dévisageaient avec surprise et incompréhension. Il parut voir une lueur d'amusement dans les yeux du plus grand d'entre eux, celui qui avait une carrure d'ours, comme si le défi qu'il leur lançait l'excitait. Les deux blonds, la fille et le garçon, avait une expression passant de l'indécision à la colère alors que la dernière, beaucoup plus petite qu'eux, souriait doucement.

Enfin, son regard s'arrêta sur Edward qui n'émettait aucun sentiment… Il avait ce même regard… Ce même regard qui le laissait pantois chaque fois… Comme s'il le décortiquait, comme s'il tentait de savoir ce qu'il avait dans la tête. Harry remarqua alors qu'il essayait réellement de savoir ce qu'il avait dans la tête ! Mais depuis que Severus Rogue et lui avait repris les cours d'Occlumencie, il ne laissait jamais son esprit ouvert. Son cœur se mit à battre un peu plus fort. Il était légiliment… Comme… Lui…

Il serra les poings très forts alors qu'il se para d'un masque de haine… Plus contre lui-même mais toujours contre Edward. Il l'avait encore comparé à son amour. Non… Il ne devait pas… Cette sale chose n'était pas Lui… Ce n'était qu'une race écœurante, abjecte, et sans âme… Elle ne lui servirait qu'à obtenir ce qu'il désirait tant : la mort. Enfin, il détourna son regard et repartit vers la sortie. Le défi était lancé, ils finiront par le tuer.

Son pas véhément le guida jusqu'à sa moto, qu'il enfourcha rapidement sans avoir remis ses gants de protection ainsi que son casque, trop en colère. Il démarra, la fit tourner avec une telle aisance et rapidité qu'il laissa derrière lui, en plus de quelques nuages de poussières, des regards surpris et curieux.


A suivre...

Un premier chapitre de posté, dîtes moi ce que vous en pensez. Trop court? Trop long? Trop barbant? Trop bizarre? J'essaye toujours de faire dans l'orignal alors cela ne m'étonnerait pas qu'une fois ça me retombe dessus. Bref, faites moi part de vos idées, c'est toujours bon pour améliorer mon texte et mes écrits!

Chapitre 2: Vivre dans son ombre.

A bientôt

Personne ne l'a jamais connue.