Titre : Secrets
Auteur :
Vorabiza
Traductrices :
merryme (du chapitre 1 au chapitre 39), Althealine (à partir du chapitre 40)
Bêta :
Mounette. Un grand merci à elle pour son travail.
Rating :
M
Avertissement :
Slash, HPDM, SSRL (discret)
Genre :
Romance, Action, Aventure
Disclaimer :
rien ne m'appartient, les personnages et l'univers sont à J. K. Rowling. L'histoire appartient à Vorabiza.
Crédits : l'image de couverture, ring, appartient à cosmos12399, qui l'a partagée sur Deviantart. Elle m'a bien sûr été inspirée des bagues que Draco a données à Harry pour son anniversaire.

N.B. et léger rappel :
(Attention ! Ne lisez ni ce qui suit, ni le chapitre si vous n'avez pas encore lu les précédents chapitres ! Si c'est le cas, je vous conseille vivement d'aller les lire avant de commencer celui-ci)

Alors, pour le résumé (destiné à ceux qui ont lu mais qui ont un peu oublié on en est l'histoire), je n'ai malheureusement pas assez de temps pour relire les 39 chapitres en entier pour vous en faire un résumé détaillé et chronologique – et je dois bien avouer que j'ai peur de me tromper quelque part, c'est un peu vague dans ma tête, oups.

Néanmoins, il est important que vous gardiez en tête la 'ligne' majeure que suit la fic. A savoir, Harry jongle entre deux bords. D'un côté, il poursuit toujours sa quête des Horcruxes (il en a d'ailleurs eu deux ; le Médaillon de Salazar Serpentard – qui était dans le Manoir Malfoy, obtenu avec l'aide de Lucius – et la Coupe de Poufsouffle, retrouvée cachée au fond d'un puits non loin de la maison de ses parents), et de l'autre, eh bien, il essaie de déjouer les plans de Voldemort, et aussi d'éviter que celui-ci ne se doute de quelque chose. Par exemple, du changement de camp des Malfoy, du double rôle de Snape, et des plans de Blaise et Draco pour éviter que les Serpentards neutres ne soient 'forcés' d'entrer dans ses rangs.

Cela fait bien sûr un moment déjà que Harry et Draco sont ensemble. Ils vivent maintenant à Grimmauld Place, avec Victoria, Narcissa, Remus, Winky... et sans oublier Lucius, récemment évadé d'Azkaban grâce à l'aide de Harry.

Voilà, dans ce chapitre, Harry se rend au mariage de Bill et Fleur, avec Remus et Lucius sous sa forme Animagus. Celui-ci sera plus actif dans ce chapitre (je crois que ses fans apprécieront beaucoup !). Voldemort, lui, est furieux après tous les revers qu'il a subis ; la bataille de la petite ville près de Little Whinging, celle de Pré-Au-Lard et aussi la courte confrontation entre lui et Harry à Godric's Hollow. La question est : que va-t-il faire ? Quand, et surtout, où ? Vous recevrez les réponses dans ce chapitre.

Bonne lecture !

- Secrets -
Chapitre 40

Harry fut soulagé lorsque Remus et lui Transplanèrent au Terrier. La tension à Grimmauld Place l'avait rendu fou. Il savait que la journée avait peu de chances de bien se terminer, mais il préférait de loin en finir au plus vite que d'attendre davantage.

Severus ne savait toujours rien de plus que ce qu'il leur avait déjà dit quand il était revenu la première fois – seulement que Voldemort était conscient qu'une grande partie des acteurs clés du camp de la Lumière allaient être présents et qu'il allait en profiter. Il n'y avait rien que Harry puisse faire pour s'y préparer.

Pourtant, Draco et lui avaient passé toute la journée précédente à s'entraîner avec Lucius et Remus. S'entraîner avec Lucius avait été... perturbant. En fait, il avait plus d'une fois espéré que Severus se sente assez bien pour l'entraîner. Quand il s'était entraîné avec Severus, leur attention était toujours focalisée sur la Défense. Lucius, lui, semblait davantage adhérer à la théorie consistant à se défendre en attaquant. Harry avait rapidement appris à demander si un sort était légal ou non, bien qu'il les eût tous appris.

Il avait été surpris que Remus n'ait pas interféré. Celui-ci avait seulement dit que tant que cela aidait à garder Harry en sécurité, il n'allait pas poser de questions. Draco n'avait pas été aussi facile à gérer, bien que cela ne fût en rapport avec l'entraînement. Il ne s'était pas calmement inquiété – pas plus que Harry n'avait patiemment attendu – et il était furieux de ne pas être autorisé à se battre dans la prochaine bataille. Sa colère n'était pas réellement dirigée vers quelqu'un en particulier, excepté peut-être Voldemort, mais Harry en écopa de la plus large partie. Leur joute tapait sur les nerfs de tout le monde, et quand Severus les avait rejoints plus tard dans la soirée, il leur avait rapidement ordonné de monter dans leur chambre pour se débarrasser de leur frustration.

La matinée ne s'était pas mieux passée que la journée précédente. Après nombre de mises en garde, Harry avait finalement été envoyé aux Weasley pour assister au mariage – avec un furet dans sa poche. Narcissa lui avait même confié un cadeau emballé, considérant que Harry n'en avait jamais acheté. C'était soi-disant une horloge ornée destinée à la première maison de Bill et Fleur. Harry ne savait même pas s'ils avaient leur propre maison ou s'ils comptaient vivre au Terrier, mais il était reconnaissant de ne pas arriver les mains vides.

Il laissa Remus avec les autres invités et entra avec assurance à l'intérieur de la maison, déposant le cadeau en cours de route. Mme Weasley le salua chaleureusement, s'exclama sur combien il était beau, avant de l'envoyer vers la chambre de Ron.

Il frappa à la porte et un Ron pressé le fit entrer. Celui-ci cligna doucement des paupières, examinant son apparence.

« Tu as vraiment l'air différent de la dernière fois que je t'ai vu », dit-il.

Harry eut un sourire narquois.

« Désolé, mais je n'allais sûrement pas porter une jupe au mariage », dit-il.

Ron roula des yeux.

« Je ne m'y attendais pas, répondit-il. C'est juste que je ne t'ai jamais vu ressembler autant à un sorcier avant. Tu es vraiment allé faire du shopping, pas vrai ? »

Harry haussa les épaules. Remus avait dit que c'était la meilleure impression à laisser aux autres, et qu'il voulait en quelque sorte être sa couverture. Cela ne voulait pas dire que Harry aimait mentir à ses amis.

« J'aime les phœnix, dit Ron avec admiration.
— Regarde le dos, dit Harry, se tournant de sorte que Ron puisse voir le phœnix brodé sur le dos de sa robe.
— Wow, dit Ron. Fred et George savaient à propos de ça ? » demanda-t-il.

Harry secoua la tête, lui refaisant face.

« Crois-le ou non, ils ne le savaient pas, dit-il. Il semblerait que je sois associé avec un phœnix, maintenant. »

Et des serpents, ajouta-t-il mentalement.

« Ça tombe sous le sens, mon pote, répondit Ron. Ton rôle dans la guerre, tout ça. Bon, maintenant, aide-moi à trouver ma cravate. »

En riant, Harry aida Ron et attendit qu'il eût fini de se préparer. Ils descendirent en bas et sortirent ensemble, cherchant Hermione et Ginny parmi les invités. Ils se firent saluer par quelques amis de Bill qu'ils avaient déjà rencontrés à la fête, tandis que Harry endurait plusieurs remarques taquines sur combien il avait bonne allure. Ils trouvèrent enfin les deux jeunes filles et leurs places.

Cependant, plus l'heure de la cérémonie approchait, et plus Harry devenait nerveux.

« Harry, qu'est-ce qui ne va pas ? murmura Hermione, remarquant son agitation.
— Rien, du moins pas encore, murmura Harry en retour. Je suis juste inquiet à propos de ce qui va arriver.
— Pourquoi ? » demanda-t-elle alarmée.

Harry montra les gens présents d'un geste.

« Parce que tout le monde est là et ce mariage n'est certainement pas un secret.
— La plupart des membres de l'Ordre sont là, réalisa Hermione. Ce qui veut dire que c'est le bon moment pour lui d'attaquer autre part.
— Exactement.
— Que pouvons-nous faire ? » demanda-t-elle avec anxiété.

Harry haussa les épaules.

« Il n'y a rien qu'on puisse faire », dit-il.

Hermione ne parut pas enchantée par l'affirmation, mais hocha cependant la tête.

Harry regarda la cérémonie, bien que ses pensées soient ailleurs. Il savait que Voldemort pouvait attaquer à n'importe quel moment. Severus n'avait aucune idée de si ça allait être durant la cérémonie ou pendant la réception. Après la défaite de Pré-Au-Lard, Voldemort ne laissait plus filtrer aucune information.

Harry tenta de nouveau de se concentrer sur la cérémonie. Fleur était absolument radieuse et Bill était incroyablement beau. Harry y pensa. Bill aurait-il pu guérir à temps pour le mariage s'il n'y avait pas aidé ? Et sans cicatrices ? Il se sentit incroyablement fier d'avoir été capable de l'aider de cette façon, bien que cela ne fût pas tellement difficile. Il se demanda s'il pourrait jamais leur dire que c'était en réalité Severus qui avait rendu la chose possible.

Il regarda les longs cordons blancs être enroulés autour de leurs mains, et songea aux différents liens. Il n'en savait pas beaucoup, mais il espérait que, peut-être un jour, il serait lui aussi lié à Draco de la même façon.

Après la cérémonie, Harry se leva et erra dans le jardin sans réel but, parlant aux autres invités mais ne se concentrant sur aucune conversation. Il repéra encore une fois Ron et Hermione et il se dirigeait vers eux lorsqu'il sentit soudainement le bracelet devenir exceptionnellement chaud.

Il retroussa rapidement sa manche, observant la partie plate du bracelet. Au lieu du nom de Victoria, elle indiquait maintenant Marque des Ténèbres.

« Merde », jura-t-il silencieusement, regardant rapidement les invités et espérant ardemment qu'il n'aurait pas à interrompre la fête. Il changea de direction, se dirigeant vers la maison où était son sac à dos. Il allait probablement en avoir rapidement besoin, l'ayant caché dans la chambre de Ron à son arrivée. Il ne fut pas très surpris de voir Fred et George se matérialiser et l'encadrer de part et d'autre.

« Ma poche est chaude », dit Fred impudemment.

Harry ricana.

« Je trouve ça assez perturbant, étant donné que mon poignet l'est aussi », dit-il.

Fred et George commencèrent à ricaner avec lui.

« Où allons-nous ? » demanda George.

Harry haussa les épaules.

« Mon sac à dos est dans la chambre de Ron, dit-il. A partir de là, je ne sais pas encore. Si nous avons de la chance, nous n'irons nulle part.
— Mais tu ne penses pas qu'on sera aussi chanceux, pas vrai ? » demanda Fred.

Harry secoua simplement la tête, montant les escaliers deux à deux. Il savait que c'était Draco qui les avait prévenus, les jumeaux et lui, quand la Marque des Ténèbres avait commencé à chauffer. Il n'avait pas vu Remus, mais il était sûr que Severus l'avait prévenu et qu'il avait dû Transplaner à Grimmauld Place, juste au cas où il obtiendrait des informations supplémentaires.

Harry préparait ses affaires et comptait rester au Terrier au cas où il aurait besoin de réunir l'Ordre. Après, tout ce qu'il aurait à faire serait d'attendre, et espérer que Severus pourrait lui donner une localisation et n'importe quelle autre indication via le bracelet.

Harry ramassa son sac. Il fourra sa main à l'intérieur, sifflant comme il l'avait souvent fait. Il en ressortit sa main, autour de laquelle s'enroulaient quatre serpents. Il les contempla pendant un moment.

« Cela vous dérangerait de porter un serpent n'importe où on irait ? demanda-t-il en s'adressant aux jumeaux.
— Je reconnais que oui », dit aisément Fred.

George avait arraché le sac à dos de Harry et tenait en main son ancienne Cape d'Invisibilité :

« Tu permets ? demanda-t-il.
— Tu devrais prendre la nouvelle, protesta Harry.
— Non, celle-ci fera l'affaire, dit George. Donne-moi un de tes satanés serpents », ajouta-t-il, secouant la tête d'un air dérouté.

Harry regarda les serpents spéculativement. Il tendit Serda à George, puis Gryff à Fred. Il garda Salz et Lissa, et les serpents s'enroulèrent autour des biceps des trois jeunes hommes, sous leurs robes, obéissant aux instructions sifflées par Harry :

« Gryff, Serda, ils ne seront pas capables de vous parler, mais vous vous rappelez toujours de ce que je vous ai déjà dit, n'est-ce pas ? demanda Harry.
Robes noires, masques blancs, répondit Serda. Les immobiliser.
Les mordre, répondit Gryff.
Oui, siffla Harry. Vous pouvez vous diriger vers leurs cous pour parvenir à voir une fois qu'on aura Transplané.
Oui, Maître, siffla Gryff en retour.
— Ils savent quoi faire, dit Harry à Fred et George. Une fois que vous aurez Transplané, ils iront s'enrouler autour de vos cous. Juste laissez-les faire leur travail. »

Harry prit l'autre Cape d'Invisibilité et jeta son sac de côté, sur le lit de Ron.

« Je pense que c'est tout ce que nous pouvons faire pour le moment. Avec un peu d'espoir, nous n'irons nulle part », dit-il.

Il sentit une morsure sur sa cuisse.

« Ouch ! Putain, je sais que nous allons probablement partir et je suis prêt », trancha-t-il irrité.

Il reçut simplement une autre morsure en réponse à ses mots.

« Merde ! s'exclama-t-il. Arrêtez de faire ça ! Très bien, qu'est-ce que j'ai donc oublié ? » demanda-t-il, ses yeux fouillant la chambre. Prenant son sac pour vérifier, il finit par trouver la dague enveloppée de sa gaine au fond du sac.

« Putain de merde, grommela Harry. Je ne veux toujours pas de ce putain de truc. »

Et, néanmoins, alors qu'il parlait, il l'attacha à sa ceinture.

« Je ne pensais pas que ton gars était là, dit Fred.
— Il ne l'est pas », dit brièvement Harry alors qu'il commençait à arpenter la chambre.

Il remarqua les sourcils levés de Fred et George, mais secoua la tête pour indiquer qu'il ne comptait pas s'expliquer.

« Bon, qu'est-ce que tu vas faire, maintenant ? demanda Fred.
— Ne devrions-nous pas retourner en bas ? ajouta George.
— Pas encore, dit Harry en secouant la tête. Il se pourrait que j'aie une vision en ce moment même. »

Il s'arrêta et cligna des yeux à l'étrangeté de sa propre phrase.

« Et dire que cela avait un sens », dit George en grimaçant.

Harry sourit d'un air désabusé, recommençant à arpenter la chambre. Il s'arrêta et tira sa manche vers le haut une fois qu'il sentit le bracelet chauffer encore une fois.

Ministère. Atrium. Maintenant !

Harry se retourna brusquement et descendit les escaliers à toute vitesse, Fred et George le suivant de près.

« Rassemblez les autres ! » leur cria-t-il.

Il se rua vers la Poudre de Cheminette, la jetant dans l'âtre et tombant à genoux sur le foyer de pierre en criant sa destination – le bureau de Scrimgeour. Il rugit de frustration quand il le trouva vide et sortit la tête des flammes.

Il ne remarqua aucun des regards médusés dans la pièce, se dirigeant à grands pas vers la porte arrière et envoyant un message à Scrimgeour à travers le bracelet. Atrium du Ministère attaqué, maintenant ! Le message envoyé, il regarda devant lui où se tenait la foule anxieuse et bien habillée. Il était impressionné de constater que les jumeaux les avait réunis aussi vite.

Remus Transplana subitement dans le jardin, surprenant beaucoup de monde. Harry lui jeta un regard acéré, mais il secoua la tête. Il n'en savait pas plus que Harry.

Harry fronça les sourcils. Cela voulait dire que Severus avait probablement envoyé le message alors qu'ils étaient déjà en route vers le Ministère.

« Le Ministère est attaqué, ou le sera d'une minute à l'autre, dit-il sans ambages. Je viens juste de contacter Scrimgeour, mais je ne sais pas où il est. Même si nous sommes Samedi, j'espère qu'il y a déjà assez d'Aurors dans le bâtiment, sinon nous tomberons probablement dans une embuscade. »

Maugrey et Shacklebolt commencèrent rapidement à crier des ordres. Harry écoutait attentivement avec les autres quand son bracelet chauffa encore. Il tira sa manche. Voyant le message, il se retourna brusquement, robe tournoyant, et se mit à courir vers la maison. Encore une fois, il jeta la Poudre de Cheminette et cria sa destination.

« Nous nous sommes arrangés pour bloquer à temps les ascenseurs et les escaliers, dit Scrimgeour sans préambule dès qu'il vit Harry. Mais nous sommes en infériorité numérique. Quiconque essaiera de Transplaner ou de venir par Cheminette se fera probablement démonter en un rien de temps. Shacklebolt est-il avec toi ? »

Harry sentit une main se poser lourdement sur son épaule.

« Ouais, il vous écoute, dit-il rapidement.
— Envoyez qui que vous pouvez via le Réseau de Cheminette des Aurors, c'est le plus près. Et qu'ils se dirigent vers les escaliers », ordonna Scrimgeour.

Harry s'apprêtait à ressortir la tête quand Scrimgeour l'arrêta :

« Potter, dit-il brusquement. Ils tuent, ils ne prennent pas de prisonniers », prononça-t-il, le ton sinistre.

Harry ferma les yeux pendant une seconde avant d'acquiescer fermement et de mettre fin à la connexion. Ressortant la tête de la cheminée, il se retourna, et ses yeux s'ancrèrent dans ceux de Shacklebolt. Kingsley lui fit le même hochement de tête qu'il venait juste de faire à Scrimgeour, avant qu'ils ne se dirigent vers la sortie en courant. L'Auror commença immédiatement à aboyer des ordres et, en quelques secondes, Tonks menait les personnes présentes vers la maison et la cheminée.

Harry darda les yeux dans le jardin jusqu'à ce qu'ils se posèrent sur la vue de Mme Weasley retenant fermement Ron et Ginny par le dos de leurs robes, le premier tenant fermement Hermione. Mme Weasley n'avait pas assez de bras pour retenir également les jumeaux.

« On part avec toi, mon pote », dit Fred fermement, suivant son regard.

Harry fit une pause, voulant refuser.

« Les Mangemorts veulent tuer, dit-il durement.
— On a entendu, dit George. Nous sommes armés de serpents, de la cape et de nos produits.
— Sans parler de nos baguettes, ajouta Fred, souriant légèrement.
— Nous partons », dirent-ils à l'unisson.

Harry sourit d'un air malveillant, trouvant que le badinage des jumeaux l'aidait à se calmer, considérant qu'il s'apprêtait à participer à une bataille où il n'avait pas sa place.

« J'ai deux serpents, une meilleure cape, vos produits, une dague et une arme secrète, dit-il. Allons botter le cul à quelques Mangemorts. »

Cela ne rimait à rien de rester et d'écouter les instructions qu'aboyait Shacklebolt. Harry allait de toute façon suivre son propre plan. Il hocha simplement la tête en direction de Fleur pendant qu'elle jetait la Poudre de Cheminette pour lui permettre de passer, prenant à peine de temps de s'arrêter. Il se permit cependant de fugitivement penser combien il était terriblement triste de voir Fleur dans sa robe blanche de jeune mariée, maintenant couverte de suie.

Il parcourut les couloirs du Ministère et ne s'arrêta pour se couvrir de sa cape que quand il atteignit la cage d'escaliers.

« Vous voulez sortir maintenant ou quoi ? » demanda-t-il rapidement. Sa réponse arriva quand le furet sortit simplement de sa poche intérieure et grimpa sur son épaule. Salz et Lissa étaient déjà enroulés autour de son cou quand il descendit les escaliers pour voir se qui se passait.

« Non ! » cria son esprit dans un élan de protestation.

La sévère morsure à son oreille l'obligea à se re-concentrer.

« Merde, Lucius, murmura-t-il, bien que ses yeux parcoururent largement les alentours. J'aimerais vraiment que vous arrêtiez de me mordre. »

Il s'était déjà remis en mouvement avant qu'il n'ait fini de parler, plongeant directement la main dans le tas d'objets cachés sous la protection de sa cape.

« Salz, nous nous apprêtons à tuer », siffla-t-il sinistrement.

Il dirigea le petit serpent pour qu'il atteigne le Mangemort le plus proche, le morde, avant de retourner vers Harry. Le venin, mortel, prendrait plusieurs minutes pour tuer, mais sans antidote, la victime s'affaiblirait et mourrait. Severus était le seul à porter l'antidote avec lui, au cas où il serait mordu par l'un des serpents de Harry.

Où était Severus ? Où était Remus ? Harry ne put trouver personne parmi la multitude de corps, les uns en plein duels et les autres jonchant le sol. Les Mangemorts étaient partout, et il semblait s'en déverser davantage et régulièrement à l'intérieur de la pièce. L'esprit de Harry se concentra sur un seul objectif : éliminer le plus de Mangemorts possible, et de n'importe quelle manière. Ils ne pouvaient pas permettre aux fidèles de Voldemort de s'emparer du Ministère.

Il continua de siffler ses ordres à Salz. Décidant que personne ne le remarquerait dans le désordre ambiant, il commença à lancer des Stupéfix d'entre les pans de sa cape à tout Mangemort à la fois distrait et à sa portée. Et il y en avait beaucoup. Le camp de la Lumière était largement en infériorité numérique, tandis que de plus en plus de Mangemorts submergeaient la zone.

Les sorts de stupéfaction de Harry passaient inaperçus. Des sorts étaient jetés de beaucoup de directions. Des éclairs rouges, pourpres et verts illuminaient la zone. Des sorts de toutes les couleurs crépitaient et brillaient alors qu'ils frappaient la magie de la cape.

Protégé par la cape et dans l'anonymat, Harry bougea librement, ses mouvements alimentés par l'adrénaline, ainsi qu'une fureur froide et déterminée.

Quand il fut mordu à l'oreille, il cligna simplement des yeux en direction du furet avant de suivre celle vers laquelle l'animal pointait le bout de la truffe. Son cœur s'arrêta de battre une demi-seconde, et il courut. Il ignora les corps qu'il enjamba et ignora les sorts qui craquèrent contre sa cape.

Il s'arrêta à peine lorsqu'il remarqua le corps de Scrimgeour tombé à terre, espérant avec ferveur que l'homme était seulement stupéfixié. Il ne reconnut pas les autres corps entourant la porte qu'il ouvrit.

Il évita automatiquement un éclair rouge jeté directement sur son visage. A la place, il frappa la porte qui se referma derrière lui. Aveuglé par l'explosion de lumière dans le couloir sombre, il bougea rapidement vers la gauche, pour seulement rester en mouvement et éviter d'être une cible immobile.

« Qui est là ? s'exclama une voix dure.
— Ce doit être Potter. »

Harry reconnut la voix de Severus et son cœur battit plus vite. Il clignait rapidement des yeux, tentant de se concentrer pour comprendre la situation.

« Nous n'avons pas de temps à perdre avec Potter, cria quelqu'un avec impatience. Nous devons nous dépêcher pour ménager un chemin pour notre Maître. »

Les yeux de Harry pouvaient enfin voir plusieurs personnes portant des robes noires, alors qu'elles se retournaient et couraient. Il n'y avait pas de temps pour réfléchir. Pas de temps pour établir un plan. Il y avait seulement le temps de réagir.

Il tira sa capuche en arrière :

« Stop ! ordonna-t-il, les arrêtant.
— Potter ! » siffla furieusement Bellatrix tandis que les autres se tournaient pour lui faire face.

Il la regarda d'un air méprisant, tandis qu'il sentait le furet descendre de son perchoir vers le sol. Son sifflement était strict, ordonnant à Lissa de transformer la couleur de Lucius en noir pour qu'il parvienne à mieux se fondre dans les ombres.

« Tu ne peux pas nous arrêter, Potter », gronda dangereusement Severus, arrachant le masque de son visage.

Cela rendrait certainement les choses plus faciles, pensa Harry. Pourtant, et alors qu'il regardait Severus, il se sentit inconfortablement conscient que celui-ci incarnait de nouveau le cruel, sadique et plein de rage bâtard qu'il était censé être.

Harry maintint sa position, malgré son envie désespérée de faire un pas en arrière.

« Regardez-moi », dit-il avec colère.

Voir Severus ainsi avait ramené sa propre rage bouillonnant à la surface.

« Endoloris ! »

Sans aucune pensée réfléchie, Harry sauta sur le côté et hurla :

« Sectumsempra ! »

Le Doloris craqua sur le bord de la cape, mais le sort de Harry avait atteint sa cible. Il ne savait qui c'était, à part que ce n'était pas Severus. Il ne ressentit pas le moindre remords quand ils s'écroulèrent en hurlant et en se cramponnant désespérément à leurs torses tandis que leur sang giclait partout autour d'eux.

Malheureusement, un second sort passa entre les pans écartés de la cape et Harry s'effondra également, hurlant quand la douleur se propagea dans son corps. Le sort se brisa alors même qu'il tombait, grâce à la cape qui l'interrompit. Il roula sur lui-même, se redressant rapidement.

Il réalisa pourquoi il avait eu assez de temps pour se remettre debout sans autre attaque quand il remarqua la voix de Lucius. Le furet s'était furtivement glissé dans les ombres pour se positionner derrière les Mangemorts, avant de se transformer.

« Regardez qui voilà, dit Lucius d'une voix traînante, le ton dédaigneux. Comme c'est pratique, que nous nous soyons encore rencontrés au Ministère.
— Lucius ! cracha Bellatrix, la voix furieuse mais empreinte d'incrédulité.
— Très observateur de ta part », répondit-il la voix traînante.

Encore légèrement étourdi par le sort qu'on lui avait jeté, Harry pensa que c'était une intéressante observation. Sans réel rapport avec la situation présente, il pensa que Draco avait eu raison de penser qu'il aurait l'air affreux avec les cheveux noirs.

Secouant la tête pour la débarrasser des effets persistants du sort, il réalisa que Lucius avait effectivement attiré toute leur attention. Suffisamment remis pour se battre, Harry prit avantage de la distraction des Mangemorts et en abattit un autre.

« Sectumsempra ! » cria-t-il, abattant brutalement sa baguette.

Cette fois seulement, il fut plus intelligent et il rabattit rapidement sa cape autour de lui. Il évita le rayon de lumière pourpre qui se dirigeait vers sa tête, et deux autres sorts brillants qui passèrent sans risque près des pans de sa cape.

« Avada Kedavra ! »

Alors que Harry tentait de s'esquiver loin du sort, il regarda, choqué, le flash vert se diriger vers lui – et qui se brisa dans un éclat de crépitements quand il percuta la cape.

Il remarqua vaguement que Severus, ainsi que deux autres Mangemorts, avait crié à Bellatrix d'arrêter. Leur Maître leur avait donné l'ordre de ne pas tuer Harry Potter.

Harry se sentit comme s'il était dans un tunnel. Tout le monde s'était figé tandis qu'ils regardaient le Sortilège de la Mort se disperser dans le néant. Ses yeux largement ouverts se plissèrent quand il les leva pour se concentrer uniquement sur Bellatrix. Il ne pouvait s'être écoulé plus de quelques secondes depuis que le sort avait été lancé sur lui avant qu'il ne lève sa baguette et la pointe sur elle.

« Avada Kedavra ! » cria-t-il.

Son cri trouva écho dans les voix de Lucius et de Severus, et Bellatrix, ainsi que deux autres Mangemorts, tombèrent au sol. Tout se passait tellement vite que Harry n'eut pas le temps de penser à ce qu'il venait juste de faire avant que sa baguette ne lui soit arrachée par un Expelliarmus.

Réagissant seulement par instinct, il s'empressa de remettre en place le capuchon de la cape pour qu'il puisse disparaître de nouveau. Il se couvrit, mais il était déjà trop tard car deux Mangemorts à la forte carrure lui rentrèrent dedans. Il s'écrasa au sol, sa tête heurtant la pierre.

Quand ils se redressèrent pour repousser la cape, le jeune homme tâtonna frénétiquement pour trouver la dague. Il l'arracha de sa ceinture et frappa à l'aveuglette, atteignant la gorge de l'un de ses attaquants. Le deuxième laissa échapper un hurlement de rage tandis qu'un de ses poings charnus allait à la rencontre des côtes de Harry et que l'autre entrait en contact avec son visage. Un jet de sang fusa, et le corps retomba lourdement sur lui, immobile.

Paniqué, il se poussa, dans le seul but de s'en tenir éloigné.

« Vous allez bien ? » lui demanda précipitamment Lucius.

Les yeux de Harry bougèrent frénétiquement, voyant seulement Severus accroupi près de lui de l'autre côté.

« C'est fini, dit Severus, la voix dure, bien qu'empreinte d'inquiétude. Du moins dans ce couloir, c'est fini. Tu vas bien ? demanda-t-il, répétant la question de Lucius.
— Ouais », répondit Harry hébété.

Il était au moins vivant, et cela semblait être une assez bonne réponse pour le moment.

« Vas-y ! ordonna Lucius à Severus. Tu ne peux pas te faire attraper ici. »

Le regard de Severus passa de l'un à l'autre avant qu'il ne hoche sèchement la tête. Se relevant rapidement, il se retourna dans un déploiement de robes et se dirigea en courant vers l'Atrium.

Lucius remit Harry sur ses pieds.

« Vous devez vous lever, Harry », commanda-t-il.

La vision de Harry se brouilla pendant quelques secondes avant qu'il ne se reprenne et se tienne debout.

« Putain de merde », murmura-t-il, ses yeux englobant le spectacle des corps allongés sur le sol autour d'eux. Il regarda fixement les deux corps près de lui. Leurs gorges à tous les deux avaient été tranchées.

Il déglutit difficilement.

« Est-ce que j'ai –
— Oui, l'un d'eux, lui dit Lucius, lugubre. J'ai tué l'autre, comme je n'ai pas osé utiliser un sortilège de mort. »

Il saisit fermement les épaules de Harry :

« Ressaisissez-vous, Potter, ordonna-t-il. Nous ne savons pas si c'est fini ailleurs ou pas. »

Harry acquiesça avant de prendre une profonde inspiration, le regrettant instantanément. Ce ne fut que lorsqu'il pressa sa main contre ses côtes meurtries qu'il réalisa qu'il tenait toujours fermement la fichue dague entre ses doigts. Il la remit dans le fourreau accroché à sa ceinture.

« Vous ne savez jamais quand porter une arme supplémentaire peut s'avérer utile », dit sinistrement Lucius.

Il lâcha brusquement les épaules de Harry et se mit en quête de sa baguette. En revenant, il la lui fourra dans la main.

Ayant maintenant sa baguette en main, Harry sortit de sa torpeur.

« Nous devons y aller », dit-il d'une voix rauque.

Lucius le regarda d'un œil scrutateur, acquiesça rapidement de la tête, avant de se transformer en sa forme Animagus. Harry plongea résolument dans son engourdissement, alors même qu'il s'enveloppait de nouveau de sa cape. Il n'avait pas le temps de réagir à l'horreur maintenant. Cependant, il ne put s'empêcher de lancer un dernier regard au massacre. En plus de l'homme qu'il avait tué en lui tranchant la gorge, il avait tué Bellatrix avec le Sortilège de la Mort et, apparemment, il en avait tué deux autres avec le Sectumsempra. Severus et Lucius en avaient tué plusieurs également. Aussi écœurant que ça pouvait être, ils avaient gagné cette bataille.

Avec le furet de nouveau perché sur son épaule, Harry repartit à grands pas déterminés vers l'Atrium.

Glissant contre la porte, il fut témoin d'un chaos différent de celui qu'il avait laissé derrière lui. Cela lui prit quelques minutes pour remarquer que les Mangemorts avaient techniquement quitté les lieux. Severus avait dû leur ordonner de partir quand il était revenu, prenant avec lui tous ceux qui étaient toujours engagés dans des duels.

Harry fouilla des yeux la scène devant lui. Des Aurors et des membres de l'Ordre ligotaient tous les Mangemorts qui avaient été laissés en arrière. Des employés du Ministère gardaient un œil sur les blessés. Harry ne put s'empêcher de penser qu'il était debout dans un cimetière, et il sentit le goût de bile lui monter à la gorge.

Déglutissant difficilement et ignorant délibérément son état nauséeux grandissant, il repoussa la capuche de sa cape et commença à vérifier les corps autour de lui, en quête de n'importe quel signe de vie. Personne d'autre ne semblait avoir réalisé que le Ministre était tombé dans ce recoin. Ils n'avaient pas une paire d'yeux supplémentaire comme Harry et ils avaient tous été débordés par leurs propres combats.

Harry fut vaguement conscient que Lucius s'installait de nouveau dans la poche intérieure de ses robes, alors qu'il s'agenouillait près de Scrimgeour et vérifiait son pouls avec espoir. Et il n'en trouva pas. Fermant les yeux, il se tourna à l'aveuglette vers le corps allongé de l'autre côté. Il ouvrit les yeux, cherchant le pouls de l'inconnu. Et il n'en trouva pas non plus.

Se sentant frénétique, il rampa vers le corps affalé près de la porte, et il eut un cri lorsqu'il en sentit le pouls.

« Enervatum ! »

Quand les yeux de l'homme commencèrent à s'ouvrir lentement, Harry entendit qu'on criait son nom. Il releva les yeux pour apercevoir Remus courant dans sa direction. Il ne bougea pas quand Remus se laissa tomber à ses côtés.

« Harry, merci Merlin, dit Remus, le tirant étroitement à lui et ignorant le sang sur son visage et le fait que le corps de Harry n'était même pas visible.
— Remus, ça fait mal, gémit Harry, ce qui poussa Remus à s'éloigner abruptement de lui.
— Que t'est-il arrivé ? demanda Remus, le regardant attentivement alors qu'il retirait la Cape d'Invisibilité du corps de Harry.
— Je vais bien », dit Harry.

Il jeta un regard au corps de Scrimgeour.

« Il est mort, par contre, ajouta-t-il d'une voix atone. Il a essayé de les arrêter, mais ils l'ont juste tué. Elle a essayé de me tuer, mais au lieu de ça je l'ai tuée. »

Il savait qu'il n'était pas clair dans ce qu'il disait et il s'arrêta quand le visage de Remus fut frappé d'horreur.

Harry jeta un autre regard à la porte.

« Là-dedans. Ils sont tous morts.
— Est-ce que les autres vont bien, Harry ? demanda anxieusement Remus.
— Oui, répondit doucement Harry. Nous devons trouver Kingsley », dit-il.

Harry trébucha sur ses pieds, une partie de son esprit refluant dans son corps.

« Tu pars trouver Kingsley, dit-il. Tu me trouveras là-bas. »

Il fit un signe de tête en direction de la zone en face des ascenseurs qui se transformait rapidement en salle médicale.

Remus commença par protester, mais il scruta Harry attentivement. Celui-ci se demanda fugitivement s'il vit la même chose que Lucius avait vue, car quelle qu'elle fût, l'adulte marqua finalement son accord d'un hochement de tête.

Harry laissa Remus se débrouiller avec les conséquences de ce couloir, ayant besoin de s'éloigner de cet endroit. Son intention avait été d'aider dans les soins, mais Ron et Hermione le trouvèrent avant qu'il n'y parvienne.

« Harry ! »

Il se retourna juste à temps pour lever une main afin d'empêcher Hermione de l'écraser.

« Oh, Harry ! Que s'est-il passé ? s'exclama Hermione. Tu vas bien ? »

Harry hésita avant de doucement hocher la tête.

« Assieds-toi, ordonna Hermione. Je vais aller chercher Mme Pomfresh. »

Harry fronça les sourcils dans sa direction, se demandant à quel point il avait l'air horrible. Il cligna pour voir Ron, qui poussait une chaise derrière lui, le forçant à s'asseoir alors que Hermione revenait en hâte.

« D'où est-ce que vous venez ? leur demanda-t-il.
— Maman ne nous aurait pas laissé combattre », dit Ron.

Il regarda autour de lui, l'expression vaguement horrifiée. Il ne semblait pas croire réellement à ce qu'il voyait.

« Nous sommes là pour aider pour les soins. Si nous le pouvons. »

Harry suivit son regard. Tellement de gens avaient été blessés. Tellement de morts.

« Où sont Fred et George ? demanda-t-il, soudainement paniqué. Où sont les autres ?
— On les a tous retrouvés, le rassura Ron rapidement. Tu étais le dernier à être localisé. Hermione avait finalement pensé à utiliser ce bracelet que tu as, et c'est alors que nous t'avons aperçu. »

Harry cligna dans sa direction, puis hocha la tête pour se l'éclaircir. Il grimaça quand ce geste lui causa un élancement de douleur dans le crâne.

« Est-ce que tout le monde va bien ? »

Ron haussa les épaules.

« Ça dépend de ta définition de 'bien', dit-il d'un air lugubre, l'observant d'un œil critique. Tu as vraiment l'air mal en point. Pire que n'importe lequel de la famille, admit-il.
— Je vais bien », marmonna Harry.

Ron n'eut pas l'air d'être d'accord, mais il ne dit rien. Mme Pomfresh vint en s'agitant avec Hermione. Elle chassa ses deux amis, leur ordonnant d'aller aider les autres auprès des patients. Ils partirent à contrecœur, lui jetant des regards inquiets par-dessus leurs épaules. L'infirmière commença à soigner ses plaies, silencieusement et efficacement.

Harry glissa sa robe et sa chemise sur ses épaules pour lui permettre de soigner ses côtes, mais serra étroitement sa robe, ne voulant pas perdre le furet.

« Wow, j'arrive à respirer, maintenant », dit-il.

Il n'avait pas réalisé à quel point ses côtes avaient été blessées avant qu'elle ne lance le sort qui atténua la pression. Le fait que sa poitrine lui eût fait mal lui avait semblé compréhensible, considérant les circonstances. Il ne l'avait pas attribué à ses blessures physiques.

« Je suis sûre que ça vous aide, dit-elle sèchement. Mais vos côtes garderont une inflammation persistante pendant une journée ou deux. Pas particulièrement douloureuses, mais vous saurez qu'elles sont là. Plus important, vous avez une commotion. »

Elle le regarda sévèrement.

« Je suppose qu'il ne servirait à rien de vous ordonner de vous reposer pendant quelques jours. »

Harry haussa les épaules, regardant autour d'eux.

« Je doute que j'aurai le temps de me reposer », dit-il amèrement.

Elle soupira lourdement, et il put apercevoir la nuance de compréhension, ancrée sur son visage, qui avait lutté contre ses instincts médicaux.

« M. Potter, il y a une raison pour laquelle je fais en sorte que vous dormiez après que vous ayez souffert d'une sévère blessure – particulièrement après une sévère blessure à la tête, dit-elle. Les potions et les sorts n'iront pas plus loin, et votre corps a besoin de se reposer pour qu'ils puissent agir efficacement.
— Qu'est-ce qui se passera si je ne me repose pas ? demanda Harry nerveusement.
— Vous guérirez toujours, mais souffrirez de symptômes persistants pendant plus longtemps, expliqua-t-elle. Avec une commotion, cela veut dire maux de tête, troubles de concentration, état de fatigue élevée et une promptitude à vous irriter. »

Harry la regarda avec incrédulité pendant quelques instants avant d'éclater de rire, faisant sursauter la pauvre femme.

« Avec tout mon respect, Mme Pomfresh, je ne vois pas en quoi ça diffère de mon état normal », dit-il.

Il lui adressa un demi-sourire contrit.

« Il semblerait que je souffre d'une lésion cérébrale permanente. »

Elle lui envoya un regard sévère, et non pas amusé.

« Très bien, dit-il rapidement avant qu'elle ne commence à le sermonner. Aussitôt que les choses seront sous contrôle, je rentrerai à la maison et je me reposerai.
— Arrangez-vous pour qu'il en soit ainsi, dit-elle, et son expression s'adoucit. Je sais qu'on a besoin de vous, mais vous devez d'abord prendre soin de vous si vous souhaitez aider n'importe qui d'autre. »

Son comportement brusque fut de retour presque immédiatement.

« Je dois aider les autres Guérisseurs », dit-elle.

Harry hocha la tête et elle fut partie. Il la regarda progresser à travers la foule pendant un moment, jusqu'à ce que Shacklebolt entre dans son champ de vision, se dirigeant directement vers lui, maintenant que Pomfresh en avait fini avec lui.

Il remit rapidement en place sa chemise et sa robe, les agrafant alors que Shacklebolt le dirigeait vers un bureau situé à l'étage au-dessus.

« Pourquoi m'avez-vous amené ici, Shacklebolt ? » demanda prudemment Harry.

Il n'avait aucune idée de ce que Remus lui avait dit.

« Je ne vous ai pas amené ici pour vous interroger, Harry. Pas directement, en tout cas, dit Shacklebolt avec lassitude. Et pour l'amour de Merlin, appelez-moi Kingsley. Je n'ai certainement pas envie de vous entendre à la cérémonie vous adresser à moi comme Ministre.
— Vous êtes le Ministre, maintenant ? demanda Harry, surpris par l'information.
— Oui, dit Kingsley en grimaçant. En tant que Auror en Chef, la position me revient dans une situation comme celle-ci. Des élections officielles seront menées plus tard, mais pour le moment... je suis en charge de ce foutu endroit.
— Je suis désolé », murmura Harry.

Il était désolé que Scrimgeour soit mort. Il était désolé que Kingsley soit obligé de prendre une position qu'il ne voulait clairement pas. Il était désolé pour tout ce qui s'était passé.

Kingsley expira lourdement.

« Il y a trente morts de notre côté, dit-il abruptement.
— Qui ? » demanda Harry, la voix à peine audible.

Mais Kingsley l'avait entendu.

Ce dernier pressa ses mains contre ses yeux comme pour repousser la vue de la mort.

« Je ne pense pas qu'il y en ait un qui vous soit personnellement proche, dit-il. Peut-être que Scrimgeour était celui que vous connaissiez le mieux. »

Ses mains retombèrent et son regard perçant atterrit sur lui.

« J'organiserai des funérailles pour chacun d'eux, mais en même temps, je suis éternellement reconnaissant que nous n'en avons pas perdu davantage. Nous avons fait en sorte de sauver le Ministère en l'empêchant d'être assiégé par les forces de Vous-Savez-Qui. »

Harry ne savait pas comment se sentir vis-à-vis de ça, mais il n'eut pas le temps de s'y attarder car Kingsley continua :

« Harry, à titre officiel, je vous ai amené ici parce que je souhaite vous offrir toute la coopération du Ministère que je peux donner, dit-il.
— Et à titre officieux ? » demanda suspicieusement Harry.

Kingsley sourit légèrement.

« Officieusement, je vous offre la même coopération, qu'elle suive les procédures usuelles du Ministère ou non », dit-il.

Les yeux de Harry s'élargirent, mais il hocha la tête avec gratitude.

« Ce n'est sûrement pas le meilleur moment de vous le demander, dit Kingsley, mais je voudrais savoir si vous avez la moindre idée de ce qui arrivera ensuite. »

Harry baissa la tête, serrant le bout de ses doigts contre ses tempes. C'était trop de choses à gérer, mais il avait besoin de remettre ses pensées désordonnées dans un semblant d'ordre.

« Je ne sais pas ce que Voldemort a prévu pour la suite, admit-il. Je suis même surpris qu'il soit venu au Ministère. Si j'avais prévu quelque chose, j'aurais plus penché pour la possibilité qu'il aille à Pré-Au-Lard encore une fois, étant donné qu'il veut désespérément s'emparer de Poudlard. »

Il jeta un coup d'œil à Kingsley, mais l'homme se contenta de simplement le regarder en retour, dans l'expectative.

« J'y suis presque, dit doucement Harry. Je serai très prochainement capable de l'affronter. Je vais tuer ce bâtard », dit-il avec une froide assurance.

Kingsley plissa les yeux de manière spéculative.

« Vous avez tué aujourd'hui, déclara-il d'un ton égal. Dans un couloir où vous étiez seul avec eux », précisa-t-il.

Harry jura intérieurement.

« Oui, dit-il, le ton prudemment neutre. La moitié du cercle intime de partisans de Voldemort a été tuée aujourd'hui.
— Remus m'a informé qu'il y avait dans ce couloir des Mangemorts morts, et il m'a suggéré – ordonné – de vous parler avant d'en parler avec quelqu'un d'autre, dit Kingsley. Pour être honnête, et considérant qu'il n'est même pas un employé du Ministère, il est actuellement en train de prendre en charge cette situation à ma place. »

Harry hocha la tête.

« Honnêtement, je ne suis pas en train de vous interroger. Ou plutôt, je n'essaie pas d'interroger vos actions. »

Il fit une pause.

« Harry, est-ce que Severus vous vous aide ? demanda-t-il. Je trouve que c'est une question qui vaut vraiment la peine d'être posée. Sachant que je fais peu cas de ce qui est arrivé dans ce couloir – et j'en sais plus que la plupart – je trouve cela vraiment étrange que Severus n'était pas avec eux et qu'il soit rapidement parti après ces événements, ordonnant au reste de partir avec lui. Bien que je ne souhaite pas interroger vos actions, j'ai besoin de savoir si je dois officiellement me placer dans ce couloir avec vous », dit-il.

Harry appuya plus fortement encore le bout de ses doigts contre ses tempes, ne voulant pas s'occuper de ça.

« Je reconnais que vous avez besoin de placer deux autres personnes avec moi dans les rapports officiels, marmonna-t-il, répondant indirectement à la question.
— Deux ? demanda Kingsley avec surprise.
— Oui. Remus va se porter volontaire, dit Harry. Je ne peux pas permettre que les gens en sachent trop sur ce qui s'est passé là-bas aujourd'hui. Pas encore, du moins.
— Severus était-il en train de vous aider aujourd'hui ? demanda Kingsley. Je voudrais vraiment penser qu'il l'était. Je préférerais aussi penser qu'il y avait des circonstances atténuantes à Poudlard. »

Harry le regarda fixement pendant de longues secondes, se demandant combien étroitement Kingsley avait travaillé avec Severus au fil des années. Ce dernier semblait vraiment avoir plus de soutien qu'il ne l'avait réalisé. Tout le monde ne se montrait pas forcément prompt à le juger, malgré la preuve accablante. Kingsley avait été celui qui s'était chargé de la 'recherche' pour Sirius. Peut-être qu'il avait passé tellement de temps à traiter ce cas qu'il se montrait plus disposé à reconnaître que les apparences pouvaient être parfois trompeuses. Il semblait avoir seulement besoin d'un mot de la part de Harry, lui disant que Severus servait toujours le bon côté.

Harry baissa les yeux vers sol, sachant qu'en restant silencieux, il était pratiquement en train d'admettre la vérité. Mais son cerveau semblait avoir atteint sa limite de pensées cohérentes et rationnelles – sans parler d'inventer plus de mensonges et de demi-vérités. Il ne pouvait pas penser assez clairement pour décider s'il devait oui ou non dire la vérité à Kingsley.

« Harry, est-ce que vous allez bien ? » demanda Kingsley avec inquiétude.

Harry secoua la tête, mais répondit quand même par un 'oui'.

« Je vais bien, dit-il. C'est juste que je ne pense pas me sentir prêt pour cette conversation pour le moment. Je sais que c'est important et j'apprécie vraiment votre soutien. C'est juste – », il s'arrêta, secouant la tête encore une fois.

Kingsley le regarda tristement.

« Peut-être que je fais l'erreur opposée à celle de ceux qui vous traitent comme un enfant, dit-il. J'ai oublié que vous n'étiez pas un Auror entraîné, endurci pour ce genre de situations. Non pas que n'importe qui d'entre nous soit vraiment préparé pour un jour comme celui-ci.
— Je vais bien », dit brusquement Harry.

Pourtant, et pour une fois, il savait parfaitement qu'il n'allait pas bien. Il n'allait pas bien du tout. Il se redressa abruptement. Il avait besoin de sortir de là. Il fut vraiment près de hurler de frustration quand un foutu furet sortit de sa poche et lui bloqua le passage. La seule chose qui l'arrêta fut qu'il devait sauver ce maudit furet d'un sort imminent.

Kingsley était Auror en Chef pour une raison et sa baguette fut levée presque instantanément.

« Non ! cria Harry, s'avançant en face du furet.
— Harry, je ne pense pas que ce soit un furet normal, dit sèchement Kingsley.
— Je sais qu'il n'est pas normal », gronda Harry, les sourcils froncés.

Il se retourna pour regarder l'animal.

« C'est un furet qui s'apprête à être renvoyé dans une putain de cellule d'Azkaban parce qu'il n'est pas resté dans ma foutue poche où il était censé rester.
— Harry, écartez-vous, ordonna froidement Kingsley.
— Non ! cria Harry. Il est à moi ! – il secoua la tête, en pleine confusion – Enfin, non, il n'est pas à moi, comme ce n'est pas un animal de compagnie, mais il est avec moi. »

Harry se mit à jurer avec profusion pendant que le furet se transformait en Lucius.

« Putain, Lucius ! Comment est-ce que je suis censé expliquer ça ? Vous n'arrêtez pas de me houspiller à cause de mes plans et c'est vous qui merdez maintenant. J'en ai eu assez pour aujourd'hui ! »

Lucius l'ignora pendant un moment, regardant Kingsley par-dessus sa tête.

« Permettez-moi d'abord de calmer Harry, et ensuite je vous expliquerai, dit-il de manière égale.
— Je n'ai pas besoin de me calmer ! cria Harry. J'ai besoin de me casser d'ici. Si vous étiez resté dans ma putain de poche, nous serions probablement à la maison maintenant.
— Vous ne seriez pas allé loin avec la foule qu'il y a en bas, surtout avec Remus actuellement en possession de votre cape, dit Lucius. Les autres ne sont pas disponibles pour le moment et j'ai bien peur que vous ne soyez coincé avec moi pour le moment.
— Mais je dois – ! » il s'interrompit.

Lucius était déjà en lui-même une explication à gérer. Et il était inutile d'ajouter les autres. Sa réticence à parler de Severus était ce qui l'avait poussé à se dérober en premier lieu. Il ferma les yeux, sentant qu'il était sur le point de s'effondrer.

Lucius agrippa ses épaules et Harry s'en prit à lui, écrasant ses poings contre le torse du blond.

« Je ne vous veux pas ! cria-t-il, ne se souciant plus de rien. Je veux retourner à la maison ! Je veux Draco !
— Je vous promets que Draco sera là pour vous, plus tard », dit Lucius sur un ton bas et apaisant.

Il ignora les poings de Harry et agrippa plus fermement ses épaules.

« Mais jusqu'à ce que Lupin en ait fini avec ce qu'il a à faire, et que nous puissions vous sortir d'ici en toute sécurité, vous resterez ici avec moi. »

Lucius continua de parler gentiment :
« Harry, je comprends ce que vous ressentez.
— Non, vous ne savez pas ! cria Harry.
— Vous ressentez cette réalisation déchirante d'avoir pris la vie d'un être humain, dit Lucius.
— Oh, mon Dieu », s'étrangla Harry.

Ses mains s'accrochèrent aux robes de Lucius au lieu de marteler son torse.

« Je suis un assassin. »

Il posa son front contre sa poitrine, tentant de se reprendre par la seule force de sa volonté.

« Je suis resté avec vous pendant tout ce temps et je ne me souviens pas de vous avoir vu tuer des innocents pour le plaisir, dit calmement Lucius.
— Je ne l'aurais pas fait, bredouilla Harry, incapable de faire passer des mots au-delà de la boule qui lui obstruait la gorge.
— Ah, alors peut-être étiez-vous ce jeune homme qui défendait sa vie tout autant qu'il défendait le Ministère, suggéra Lucius. Sans parler de faire acte de justice en tuant ceux qui avaient fait du tort à tant de gens, y compris vous. »

Harry déglutit lourdement, n'ayant pas de réponse à cela, même s'il sentait qu'il pouvait parler.

« Ministre, fit Lucius en s'adressant formellement à Kingsley, pourrais-je avoir votre permission pour transformer ces chaises ?
— Harry ? » demanda Kingsley.

Ce seul mot, le nom de Harry, était chargé de beaucoup de questions, et Harry y répondit à toutes avec un simple hochement de tête, son visage toujours enfoui dans les robes de Lucius.

Celui-ci transforma calmement les chaises en un canapé avant de s'y asseoir, tirant le garçon vers lui. Les dernières défenses de Harry s'effritèrent et il se recroquevilla à ses côtés, en quête d'un peu de chaleur. Lucius était le plus susceptible de le rapprocher de Draco pour le moment, et il s'en contenta.

Le silence tomba dans la pièce jusqu'à ce que Harry retrouve sa voix. Il était extrêmement conscient des deux hommes qui se jaugeaient et de la tension alourdissant l'air.

« Lucius, pourquoi sommes-nous ici ? demanda-t-il doucement. Parce que ce n'est pas à cause de moi. Vous avez dû avoir une bonne raison pour vous révéler – surtout devant le nouveau Ministre. »

Lucius le tira sans ménagement sur ses genoux. Harry eut l'impression d'avoir cinq ans, et une partie de lui-même voulut protester contre l'indignité de s'asseoir sur les genoux d'un homme. Mais la plus grande part avait désespérément besoin de réconfort, et de son corps chaud, aussi se recroquevilla-t-il et posa-t-il sa tête contre l'épaule de Lucius.

Il sentit plus qu'il n'entendit le soupir du blond.

« Harry, je suis conscient que je ne suis pas la personne de qui vous espérez recevoir du réconfort en ce moment. Mais je ne suis pas suffisamment stupide pour provoquer la colère des autres en refusant de vous en offrir, surtout en sachant que vous en avez cruellement besoin, dit-il.
— Pourquoi n'aurions-nous pas pu juste retourner à la maison ? demanda encore Harry, conscient qu'il s'exprimait aussi comme un foutu garçon de cinq ans.
— Parce que, autant je sais que vous avez besoin de rentrer à la maison, autant je suis suffisamment conscient de vos habitudes pour deviner que vous n'allez pas vous reposer longtemps. Votre confrontation avec le Lord Noir aura lieu dans un avenir très proche, et il est nécessaire de nous fixer quelques bases solides, répondit doucement Lucius. Ce ne sont pas des circonstances idéales, mais cette opportunité s'est présentée afin que je puisse discuter de possibles options avec M. Shacklebolt. Nous avons aussi besoin de lui donner une image précise de ce qui s'est exactement passé dans ce couloir. Malheureusement, votre présence est requise.
— Donc, Kingsley ne vous renvoie pas à Azkaban, dit Harry avec lassitude, en comprenant la situation.
— Harry, Kingsley dit son nom, attirant ainsi son attention. Il semblerait que M. Malfoy soit un allié, mais j'aurai besoin de le soumettre au Véritaserum pour le vérifier avant de discuter de quoi que ce soit.
— Ce n'est pas nécessaire, dit dédaigneusement Harry, bien qu'encore faible. Severus l'a déjà fait et il lui a posé toutes les putains de questions possibles. »

Harry remarqua du coin de l'œil le sourire grandissant de Kingsley, et il tourna la tête de sorte qu'il puisse pleinement le voir.

« Le savait-il ? » demanda Kingsley.

Harry sourit légèrement :

« Oui, il le savait, répondit-il. Severus n'apprécie pas beaucoup ma tendance à faire confiance à mon instinct. »

Kingsley rit.

« Je suis sûr que non », dit-il.

Le sourire de Harry disparut de nouveau.

« Kingsley, Je sais que tout ceci est vraiment étrange mais, oui, tous les Malfoy m'aident en ce moment, ainsi que Severus, dit-il. Sans Severus, nous aurions perdu le Ministère et davantage de vies, aujourd'hui. Et sans son aide et celle de Lucius dans ce couloir un peu plus tôt, nous serions probablement encore menacés de perdre. »

Harry fit une pause pendant un moment, tentant de rassembler ses idées désordonnées.

« Lors de cette première réunion de l'Ordre, aucun des plans de bataille que j'avais proposés n'était réellement le mien. Ils me sont tous venus de Severus. Je les ai simplement présentés parce qu'il ne pouvait pas le faire personnellement. »

Harry soupira lourdement :

« Lucius a raison. Je les ai, lui et Severus d'un côté, travaillant sur les plans de bataille, et Maugrey et vous de l'autre. Si vous êtes tous les deux capables de travailler ensemble, cela sera beaucoup plus efficace pour la confrontation finale. Vous en savez tous les deux largement plus que moi sur comment planifier ce genre de choses. »

Il attendit jusqu'à ce qu'il reçoive finalement un lent hochement de tête de la part de Kingsley, avant de fermer les yeux et de reposer la tête sur l'épaule de Lucius. Il écouta silencieusement le blond commencer d'abord à donner un rapport détaillé à Kingsley sur les exacts événements du couloir. Les larmes vinrent enfin, et il pleura silencieusement dans la robe de Lucius. L'homme ne donna aucun signe de l'avoir remarqué, hormis de serrer plus étroitement ses bras autour de lui, lui donnant autant de réconfort qu'un sentiment d'intimité, simplement en faisant comme s'il n'avait rien remarqué.

Harry s'endormit, épuisé émotionnellement et la commotion contribuant à sa fatigue. Il resta inconscient lorsque Lucius envoya un message à la maison et un autre à Remus. Il resta inconscient quand Lucius refusa silencieusement de le remettre à Remus lorsque celui-ci arriva, insistant sur le fait qu'il allait le remettre uniquement à Draco. Il resta inconscient de la discussion sur les plans de bataille qui eut lieu entre les trois hommes. Et il resta heureusement inconscient de tout, jusqu'à ce qu'il soit légèrement déplacé de sorte que Lucius puisse se lever avant de le redresser après qu'un sort d'éclairage soit jeté sur lui.

« Qu'est-ce qui se passe ? marmonna Harry d'une voix ensommeillé.
— Shhh, murmura Lucius sur un ton apaisant. Nous vous ramenons juste à la maison. »

Harry se concentra vaguement et réalisa que Remus était là, lui aussi.

« Remus ?
— Oui, Harry, dit Remus, écartant les cheveux de Harry de son visage. Nous te ramenons à la maison maintenant, vers Draco.
— Bien », marmonna Harry, s'appuyant de nouveau sur Lucius, ne réalisant pas qu'il avait continuellement appelé Draco dans son sommeil.

Remus prit la Cape d'Invisibilité et l'enveloppa en toute sécurité autour de lui et de Lucius, avant de montrer la voie vers l'extérieur du Ministère. Même le choc du Transplanage ne fut pas assez pour ramener Harry à un semblant de cohérence. Il somnolait de nouveau quand ils entrèrent à Grimmauld Place.

« Harry ! s'exclama Draco. Père ? » questionna-t-il avec étonnement immédiatement après.

Harry leva la tête au son de la voix de Draco.

« A- amour », dit-il sans penser.

Il sourit faiblement quand Draco réussit à avoir l'air à la fois soulagé, heureux, inquiet et horriblement confus. Il aurait dû sembler étrange pour Harry d'arriver dans les bras de Lucius, mais il ne pouvait rien ressentir d'autre que le soulagement d'être enfin de retour à la maison.

« Lucius ? demanda Narcissa, la voix emplie d'inquiétude.
— Plus tard, ordonna fermement Lucius, se dirigeant à grands pas vers les escaliers.
— Nous vous expliquerons une fois que Harry aura été mis au lit », dit doucement Remus.

Avec un sentiment de déjà vu, Harry suivit à l'aveuglette quand il fut ordonné à Draco de l'aider à se laver dans la salle de bain. Il fut reconnaissant lorsque celui-ci suivit lui aussi les ordres de son père et ne le questionna pas. Il se sentait engourdi et il voulait le rester. Il se traîna dans le lit, but la fiole offerte de Sommeil Sans Rêve sans discussion, et glissa avec reconnaissance dans les méandres du sommeil.

A suivre...


Voilà pour ce chapitre ! Je vous avoue que ça m'a épuisée, je comprends ce qu'a dû endurer merryme ! Je ne m'attendais pas à ce que la traduction soit aussi éreintante (le chapitre fait quand même 15 bonnes pages !). J'ai dû faire plein de recherches et de vérifications, mais le résultat en valait la peine. J'ai longtemps hésité sur certains passages, alors qu'en traduire d'autres m'a été extrêmement facile (mais peut-être que c'était parce que j'étais moins fatiguée). J'y ai néanmoins pris beaucoup de plaisir, surtout en sachant que j'allais permettre à plus d'un de lire enfin la suite de cette superbe fic.

N'hésitez pas à me faire part de vos critiques, vos remarques, vos encouragements (j'en aurai besoin, si si !), et surtout, ne soyez pas trop durs avec moi ! C'est la première fois de ma vie que je fais une traduction (choix très audacieux et dangereux, je le reconnais), et j'espère progresser très vite, avec votre aide.

Je ne sais pas quand le prochain chapitre arrivera, mais ce ne sera probablement pas avant fin-juin. Mes examens commencent le 6 juin et, enfin, juste au cas où j'aurai rattrapage, je ne pourrai pas me libérer avant un bon moment. J'essaierai de faire vite, promis.

À bientôt !