Bonjour,

Voici la traduction d'une fanfic de Wingedmercury. Je vous donnerai à chaque début de chapitre le lien vers la version anglaise pour ceux qui veulent : Fanfiction*net +/s/7820420/1/Zombie-Plague

Comme toute traduction, elle peut prendre certaines libertés avec les mots afin de transformer l'anglais en un français à peu près correct et qui ne heurte pas l'oreille des francophones. Donc voici la mienne et si vous avez des suggestions ou si vous voyez des fautes qui m'auraient échappées, je vous invite à m'en faire part.

Bonne lecture !

Chapitre I : La Peste du Zombie

"I got a man who makes me want to die
I got a man who makes the devil pale
I got a man who makes me want to kill
I got a man who makes me want to kill, yeah."

« J'ai eu un mec qui me donnait envie de mourir

J'ai eu un mec auprès de qui le diable faisait pâle figure

J'ai eu un mec qui me donnait envie de tuer

J'ai eu un mec qui me donnait envie de tuer, yeah. »

~"Man" des Yeah Yeah Yeahs, issu de l'album "Fever to Tell."

"Oh Seigneur," gémit Temari. "Oh gentil, gentil Seigneur." Elle aurait aimé en rajouter une couche – peut-être en maudissant les cadavres pourrissants dont était issu le microbe – mais elle ne le pouvait guère. Pour la troisième fois ce matin-là, la bile lui remonta à la gorge, et elle renonça à ce qui lui restait de son minuscule déjeuner, ainsi qu'à son repas de la veille, et même à la simple idée de nourriture en elle-même.

Elle était agenouillée et tremblante tandis que Kankuro recoiffait ses cheveux plaqués sur son crâne par la sueur. Elle se racla la gorge, puis recracha la dernière goutte de salive visqueuse. « Kankuro, » geignit-elle, prenant le mouchoir offert. Elle s'essuya la figure d'une main tout en prenant appui sur un tronc d'arbre de l'autre. Elle nota vaguement qu'elle tremblait de tout son corps sans pouvoir s'arrêter.

« Putain Temari, t'as bu combien de verres hier soir ? »

Serrant sa gourde entre des doigts blanchis, Temari se gargarisa d'eau fraiche. « Aucun, connard » rétorqua-t-elle sèchement, après avoir craché l'eau devenue verdâtre. Elle aurait aimé avoir le temps de se brosser les dents. Malheureusement, elle avait perdu sa brosse à dents sur le trajet entre Konoha et ici. « J'ai pas bu hier soir. »

Kankuro secoua la tête, comme s'il hésitait entre le rire et l'inquiétude. « Comme si j'allais te croire. Tu es la plus grosse buveuse des dix régiments » sortit-il. Son ton blagueur disparut cependant quand Temari se retrouva à nouveau à quatre pattes, luttant contre un autre haut-le-cœur.

« J'ai pas bu hier soir, » répéta Temari entre deux convulsions gastriques. Il ne lui restait guère plus à vomir que la bile en elle-même qui lui brulait le fond de la gorge et l'intérieur des narines. Kankuro, le front soucieux, retint ses cheveux en arrière alors qu'elle frissonna. Elle s'essuya encore le visage avec le mouchoir humide, puis se moucha, libérant son nez d'une tonne de morve verdâtre.

« T'es sûre que t'as pas bu, soeurette ? » risqua Kankuro.

Temari hocha la tête, s'affaissant contre l'arbre le plus proche. « Même l'odeur de l'alcool m'a rendu malade hier soir, » grinça Temari, ses yeux verts se fermant brusquement suite à un vertige. « J'ai rien bu. Pas aujourd'hui, et pas du tout cette semaine j'ai pas arrêté de te le dire, mais tu me crois jamais ! »

« Merde. T'es vraiment pas bien si tu t'abstiens de boire, » fit Kankuro, songeur. Il serra les lèvres au point d'en faire blanchir les coins. « Ça va faire une semaine que tu vomis tous les matins, mais rien de plus grave… »

« Je pense que j'ai attrapé la Peste du Zombie, » siffla Temari, épongeant son front avec la manche crasseuse de son uniforme, le mouchoir de Kankuro étant complètement souillé.

« La… La Peste du Zombie n'existe pas, Temari-chan, » murmura-t-il. C'était quelque chose qu'il n'avait cessé de répéter, tel un mantra, durant la semaine passée, mais à chaque fois qu'il le disait, sa certitude diminuait. « Merde. Et si la peste du zombie existait vraiment ? » Kankuro chuchota : "Ca suffit, Temari. Je vais te porter pour le reste du voyage – il faut qu'on t'emmène à l'hôpital. »

"Non. Je vais bien." Elle s'arracha de l'arbre et se tint debout sur ses pieds chancelants. Après tout, elle était la putain de Tueuse de Zombies du Désert, la Princesse Fatale. Elle avait reçu les dix médailles d'honneur de la part du conseil militaire, et elle avait même un ou deux insignes brillants qui lui venaient de Konoha et du pays de la Foudre pour l'excellence de ses services. « Je peux marcher, putain, » grogna-t-elle, souhaitant que les vertiges s'évanouissent tout simplement. Mais la sensation de vacillement n'avait pas diminué malgré la force de sa volonté et elle finit par tomber entre les bras de Kankuro.

Temari se rendit à peine compte que Kankuro la serrait contre son torse, oublieuse de la bile et des trainées de morve verdâtre qui couvraient son propre uniforme et qui finirent inévitablement par recouvrir le sien. Elle l'entendit faiblement crier quelque chose à Gaara avant de sortir de la frontière que représentaient les arbres et de se retrouver dans les vastes plaines sablonneuses qui bordaient le pays du Vent. Elle gémit : le soleil était trop brillant, transperçant ses paupières closes et rougissant sa vision des choses.

Kankuro la recouvrit avec un tissu, bien qu'elle n'était pas sure de ce que c'était, peut-être une vieille chemise, ou alors un drap. Elle était dans un état trop pitoyable pour se soucier de quoi que ce soit alors qu'elle se recroquevillait comme un chaton entre ses bras et fermait très fort les yeux pour lutter contre la lumière et une nouvelle nausée.

Elle avait dû s'évanouir parce que, lorsque Temari rouvrit les yeux, le cruel soleil du désert ne la cognait plus à travers le fin tissu. Il y avait une solution saline intraveineuse dans son bras et elle se trouvait dans un lit frais et confortable.

La simple sensation d'être allongé sur un matelas était apaisante : elle avait bivouaqué avec les troupes durant les derniers mois, n'exigeant aucun confort en dépit de sa situation. Pendant bien trop longtemps, elle avait appelé son chez-soi une simple tente militaire standard et un indescriptible sac de couchage.

Bien sûr, il y avait eu les périodes où elle était restée chez lui, une fois la guerre finie et la compagnie campant à Konoha. Mais ces occasions furent peu nombreuses et espacées, et ne signifiaient absolument rien dans aucun cas, aucun état, ou sous aucune forme, se rassura-t-elle.

« Uhhhhhhhhg, » grogna-t-elle, et Kankura fut à ses côtés en un instant.

« Hey p'tite sœur, comment tu te sens ? »

Temari parvint à lui lancer un regard noir, et fut heureuse que son action ne fasse pas vaciller la chambre, ou ne lui retourne l'estomac. « Je suis plus vieille que toi » répliqua-t-elle d'une voix si éraillée qu'on l'entendait à peine à travers le bourdonnement de l'équipement médical.

« Mais c'est que tu es maligne » roucoula Kankuro, haussant les sourcils malicieusement.

« Quel minable clown tu fais, » murmura Temari, fronçant les sourcils en fermant les yeux. « Où est le médecin ? Je vais mourir de la peste ? Qu'est-ce… »

« Tu vas bien » la coupa Kankuro. Temari rouvrit les yeux pour voir son sourire soulagé. « Tu t'es juste déshydratée à force de vomir, c'est tout. Putain, frangine, tu m'as fait peur. »

Temari se renfonça dans ses oreillers, toute tension quittant immédiatement son corps. « Alors j'ai pas la peste ? » demanda-t-elle. Sa voix sonnait comme celle d'un enfant plaintif et elle se maudit pour ça.

« C'est pas ce que pensent les docteurs. Tu vois, qu'est-ce que je t'avais dit ? La Peste du Zombie n'existe pas, p'tite sœur. »

Temari soupira et renversa ses bras sur son visage. « Je suis pas ta petite sœur. »

« Mais c'est que tu es maligne… »

« Kankuro, » gronda-t-elle, « une fois que je ne me sentirai plus comme une merde, je vais te tuer, espèce de… »

« Oh, voilà le docteur, je ferais mieux d'y aller ! » Kankuro ajouta par-dessus son épaule : « A plus, p'tite sœur ! »

Temari saisit son étui dans l'espoir d'y trouver un kunai, mais hélas, ses armes semblaient lui avoir été confisquées pendant qu'elle convulsait à cause d'une indigestion, ou d'une mauvaise grippe, ou plus vraisemblablement, à cause de la Peste du Zombie. Temari n'était pas totalement convaincue que la Peste soit une invention, peu importe ce que disait Kankuro. Elle avait lu des textes médicaux au sujet des microbes transmissibles par l'air : elle ne pouvait décemment croire qu'il soit très hygiénique de pourfendre des centaines, si ce n'est des milliers, de cadavres à moitié décomposés.

Temari se frotta le visage. Sa peau était froide et moite, et elle pouvait encore sentir la puanteur aigre de la bile s'accrocher à son corps. Seigneur, que ne ferait-elle pas pour une douche. Il semblait néanmoins que Dieu avait d'autres plans la concernant, car une doctoresse obséquieuse se tenait près de son coude, un sourire railleur plaqué sur son visage.

« Nous aimerions faire quelques tests maintenant que vous êtes réveillée, Temari-sama, » déclara onctueusement le médecin. Temari aimerait l'étrangler. « Mais tout d'abord, » entonna la doctoresse, « quelques questions. Temari-sama, avez-vous bu quelque chose hier soir ? »

« Non, » grommela Temari.

« Temari-sama, » continua le médecin avec ce même ton insouciant et onctueux. « Vous avez peut-être consommé de mauvais sushis ? Ou… »

« J'ai rien mangé durant ces quatre derniers jours à part des croûtes de pain et un peu d'eau, » la coupa sèchement Temari. Mon Dieu, qu'est-ce qu'elle détestait les médecins. Peut-être que la personne qui lui avait enlevé ses armes ninjas, peu importe de qui il s'agissait – c'était probablement Kankuro, maintenant qu'elle y pensait – avait agi sagement. Il savait ce que Temari pensait des professionnels de la santé.

« Temari-sama, quand avez-vous eu vos règles pour la dernière fois ? »

« Assez avec ces putains de questions, » grogna Temari. « Faites juste vos tests que je puisse me barrer d'ici ! »

« Je suis désolée, Temari-sama » répondit mielleusement le docteur, « mais le protocole exige que j'ai les réponses à toutes les questions standards avant que nous ne procédions aux tests. Temari-sama, quand avez-vous eu vos règles pour la dernière fois ? »

Temari soupira, se couvrant les yeux de ses mains. « Je reviens du front. J'avais pas le temps d'avoir mes règles. » murmura-t-elle avec lassitude.

« Temari-sama, preniez-vous votre pilule contraceptive régulièrement ? »

« Je crois. Enfin, je veux dire, la plupart du temps, je veux dire, vous savez, j'étais en train de dézinguer des zombies et… hmmm. J'ai dû arrêter de la prendre après le premier mois depuis le début de la guerre. Mais j'ai pas eu une seule fois mes règles, » protesta Temari, ne souhaitant pas se faire faire la leçon par ce foutu médecin. « C'était trop stressant. J'ai jamais mes règles quand je suis stressée. Du coup… »

« Temari-sama, » intervint le médecin, « vous souvenez vous de la dernière fois que vous avez eu vos règles ? »

Temari réprima un grognement. « Y a à peu près deux mois. »

«Deux mois Temari-sama ?»

« Ouais. »

« Avez-vous été sexuellement active au cours de… »

« Non ! Oui ! Non ! Enfin, oui. Mais juste une fois, » bafouilla Temari. Et elle ajouta, d'un ton bourru, comme pour elle-même : « Si vous appelez ce frottement maladroit sexe… »

« Temari-sama, vous avez eu un rapport sexuel ? Quand est-ce arrivé, Temari-sama ? »

« S'il vous plait, appelez-moi Temari » grinça Temari, perdant patience. « Et j'ai droit au secret professionnel, pas vrai ? Parce que je jure devant Dieu que si quelqu'un le découvre… »

« Personne ne le saura, Temari-sama. S'il vous plait, répondez juste à la question Temari-sama afin qu'on puisse vous faire les tests, » l'interrompit la doctoresse, un sourire sucré en travers du visage. « Quand a eu lieu ce rapport sexuel, Temari-sama ? »

Seigneur, je déteste ma vie. « Je ne vois pas quel rapport ça a avec la Peste du Zombie mais soit. Ça c'est passé le soir après qu'on ait gagné la guerre. J'étais bourrée d'adrénaline et j'ai pas réfléchi, ça vous va ? Est-ce qu'on peut faire les examens maintenant ? »

« Oui, Temari-sama. Buvez ceci s'il vous plait. Je vais vous prendre un échantillon de sang. Puis quand votre vessie sera pleine, j'aimerai que vous uriniez dans un gobelet. D'accord, Temari-sama ? »

« S'il vous plait, m'appelez pas Temari-sama. Juste – Temari, » grogna-t-elle. Elle but d'un trait l'eau froide que lui tendait le médecin, puis elle fut tripotée, et sondée, et, en d'autres mots, vit son espace personnel violé. « Docteur – est-ce que la Peste du Zombie… » commença Temari, mais elle fut coupé par la voix autoritaire et irritante du médecin.

« Je ne pense pas. Non, je dirais même qu'elle n'existe pas, Temari-sama, » murmura-t-elle alors qu'elle piqua une veine du bras de Temari.

Au bout d'un moment, Temari dut aller aux toilettes, et le gobelet orange étiqueté à son nom fut plein. Le médecin le prit avec sa main gantée et sortit à grands pas de la chambre, armée des fioles de sang et d'urine de Temari.

Epuisée, Temari s'allongea sur son lit d'hôpital et regarda par la fenêtre. Elle était heureuse d'être rentrée à la maison, ces ninjas de Konoha étaient en train de la rendre marteau. Elle était ravie de ne plus avoir à partager le commandement d'un régiment complet de shinobis avec ces emmerdeurs de ninjas konohiens. Seigneur, qu'est-ce qu'elle détestait Konoha actuellement. Si Konoha était rayée de la surface de la Terre, elle n'en perdrait le sommeil. Pas une seule seconde.

Temari renifla avec mépris devant sa propre stupidité. A qui voulait-elle faire avaler ça ? Elle haïssait un homme, et un seulement, le fait qu'il venait de Konoha ne voulait rien dire. Quel connard de fils de pute ! Elle en aurait rien à faire si des scorpions venaient le piquer à mort, dévoreraient sa chair putride et laisseraient ses os blanchir sous le soleil du désert. Elle s'en ficherait s'il était pris dans une tempête avec sa peau se détachant de son corps, morceau sanguinolent par morceau. Et s'il tombait dans l'antre d'un essaim de guêpes du désert et mourrait piqué par leur dard au poison mortel, elle ne ferait pas partie des pleureuses. Non monsieur. Pas Temari.

Elle ferma les yeux et se souvint de la dernière fois qu'elle avait vu son visage d'abruti, ses beaux sourcils noirs froncés par la réflexion, ses yeux noirs insondables, ses…

La ferme, Temari, se réprimanda-t-elle. Tu n'es pas un chameau frappé par la lune, ni une vierge aux yeux brillants comme des étoiles au festival du printemps. Tu es la Princesse du Vent, la Terreur Cachée du Désert, la Kunoichi aux Lames de Vent, la dépositaire du Jutsu « le Sceau Secret du Désert ». En plus, songea Temari avec un sourire narquois, elle était bien mieux que Shikamaru : elle le surpassait à tous les niveaux.

Elle pouvait le battre au shogi neuf fois sur dix, elle pouvait lui botter le cul dans un combat à mains nues et avec un large éventail de technique sans transpirer. Combien de fois avait-elle sauvé sa misérable et inutile peau d'une horde de zombies enragés ? Trop de fois pour qu'on puisse les compter. Seigneur, quel gaspillage d'espace. Quel pitoyable clown. J'arrive pas à croire que j'ai perdu ma virginité avec ce pitoyable clown, se dit Temari en soupirant bien que ses yeux s'embuèrent d'un regard rêveur.

Ses lèvres esquissèrent un sourire fantôme. Sourire qui disparut rapidement néanmoins quand ses infâmes derniers mots grondèrent dans son esprit, faisant écho comme avec une mauvaise chanson pop, un refrain entraînant dont elle ne pouvait se débarasser : « Bien sûr que tu es ma petite-amie. Pourquoi tu ne resterais pas à Konoha ? »

Le souvenir la fit trembler de rage. L'armée de Suna avait bivouaqué près de Konoha sur le chemin du retour vers le Pays du Vent. C'était sur la route et les troupes étaient fatiguées. De plus, Konoha avait un meilleur équipement médical que Suna, et ils furent bloqués dans les sombres forêts pendant deux semaines avant qu'ils ne puissent reprendre la route.

« Je l'admets, » murmura Temari à voix haute. « j'ai apprécié traîner avec cet imbécile. Ce crétin d'idiot malin. Mais j'ai jamais été sa petite-amie. » Temari grogna avec mépris devant son côté théâtral. Bien sûr, Shika et elle avaient passé quelques semaines à remplir des rapports de mission ensemble, et à fumer des cigarettes, et à sortir boire quelques verres après le travail, mais c'était tout ce qu'il y avait entre eux lorsque ça s'est terminé.

Enfin, pas vraiment. Si Temari était honnête avec elle-même, elle devait reconnaître qu'ils avaient fini par coucher ensemble, mais juste une fois. Ou peut-être deux ? Hmmm. Temari soupira à nouveau puis se gifla la figure. « Allez ma vieille. C'était juste de la baise. Arrête de te conduire comme une panthère des sables miaulant à la lune. » Elle croisa les bras sur sa poitrine et lança un regard noir aux murs de plâtre blanc.

Bien sûr que tu es ma petite-amie… Quel connard prétentieux. Elle était une Princesse du Désert, elle n'était la foutue petite-amie de personne, et encore moins la sienne. Bah. Pourquoi tu ne resterais pas à Konoha ? Haha. Le desert était sa maison, avec ses vastes dunes déferlantes et son climat aride. Elle détestait l'été à Konoha, la façon dont l'humidité la faisait transpirer et puer comme un porc. Elle détestait la façon dont les arbres gigantesques bloquaient le soleil et le ciel.

Qui pensait-il qu'elle était, une quelconque gamine civile ? Elle était la putain de Mains-de-Vent, la Destructrice-de-la-Mort, elle n'était pas sa foutue nana. Tsss. Il n'était bon que pour les buveries occasionnelles et pour s'éclater au pieu. Après cette première fois maladroite dans sa tente (Mon Dieu, ça avait été dément, baiser comme des lapins juste au milieu du campement), il semblait avoir attrapé le coup, et Temari avait été heureuse de visiter son lit de temps en temps.

Mais elle n'était pas sa petite-amie, et elle lui avait dit en des termes plutôt explicites. Putain de mecs konohiens, rien qu'un tas de mauviettes. Vous couchez avec eux une fois et après ils pensent qu'ils vous appartiennent ou un truc dans ce genre. Bon, bien sûr, y avait eu plus d'une fois, mais quand même. Elle aurait aimé le jeter du haut de la plus haute tourelle de la tour du Kazekage pour son insolence. Rester à Konoha. Etre sa petite-amie. Ha. Elle préférerait mourir de la Peste du Zombie.

«Oh et merde, où est allé se foutre ce docteur ?» gronda Temari, s'asseyant sur le lit et foudroyant du regard la porte. Comme si elle n'attendait que ce signal, le médecin entra vivement avec son faux sourire plastifié aux lèvres.

« Bonnes nouvelles, Temari-sama ! » roucoula-t-elle.

« Vous voulez dire que j'ai pas la peste ? » grogna Temari. « Dites-moi juste que j'ai pas la peste que je puisse rentrer chez moi. »

Le médecin lui renvoya un étrange regard, à la fois perplexe et amusé. Les mains de Temari tressautèrent, impatientes d'effacer d'une claque ce regard, mais elle serra les dents et força de contrôler sa forte envie de tuer son médecin. « Félicitations, Temari-sama ! »

« Dieu merci, » gémit Temari. « Je ne vais pas mourir de la peste. Je peux y aller maintenant ?"

La doctoresse gloussa sottement à sa déclaration. Temari mourrait d'envie de séparer brutalement sa tête de son long cou. « Vous ne m'avez pas laisser finir, Temari-sama, » la gronda le médecin d'un ton gentiment moqueur. « Vous n'avez pas la peste, vous êtes enceinte. »

« Okay, super. Pas de peste. Je peux rentrer chez moi et compléter mes rapports et… Attendez, quoi ? Que… Qu'est-ce que vous avez dit ? » siffla-t-elle, les yeux agrandis par la peur. Elle n'avait pas eu aussi peur depuis qu'elle avait vu Uchiwa Madara, ressuscité dans toute sa gloire zombiesque, sur le champ de bataille.

« Vous êtes enceinte, » déclara le médecin. Les lentes et sifflantes syllabes furent énoncées doucement, mais elles résonnèrent comme le rugissement d'une tempête aux oreilles de Temari.

« C'est pas possible… » souffla Temari. Mais quand elle additionna tous les faits évidents, elle réalisa que c'était possible. C'était, en fait, carrément possible. « Non » murmura-t-elle en serrant son abdomen entre ses mains collantes.

« Félicitations, Temari-sama, » répéta le médecin. « Je vous laisse l'annoncer à votre frère, il est juste dans le couloir. »

Temari ne vit pas Kankuro entrer avant qu'il ne soit directement à ses côtés et lui étreigne l'épaule. « Hey soeurette, le docteur a dit qu'il n'y avait rien d'alarmant à ton sujet. Qu'est-ce… ? »

« Les docteurs n'y connaissent rien, » chuchota Temari. « Je vais carrément mourir de la peste. » Sans prévenir, son estomac se rebella. Elle courut jusqu'au toilettes à temps pour vomir de la bile liquide tandis que des larmes brulantes coulaient le long de ses joues. Kankuro retint ses cheveux hors de son visage – exactement comme ces dernières semaines – et soupira.

« La Peste du Zombie n'existe pas, » murmura Kankuro, avec conviction cette fois. « Les médecins me l'ont dit. »

Temari toussa et cracha par-dessus le bord des toilettes. « Ils ont tort, » grinça-t-elle. « J'ai carrément attrapé la Peste du Zombie. » Ses mains tremblaient autour du siège de toilette alors qu'elle réprimait un haut-le-cœur, souhaitant qu'elle ait dit la vérité.