Partie 4

Point de Vue Spencer

Les jours passaient et Emily et moi nous voyions toujours en cachette, tout en étant devenus presque pires ennemis aux yeux de nos camarades de classe. Hanna et Aria vivaient très mal ce problème, nous ne pouvions plus nous voir toutes les quatre alors que nous en avions grandement besoin pour avancer dans notre enquête contre A-. Ce fut donc pour cela qu'Emily et moi décidâmes d'avouer à nos deux amies qu'en réalité nous faisions semblant de nous être fâché. Nous n'expliquâmes jamais la vraie raison, rajoutant que c'était trop dangereux de leur dire la vérité. Aucune de nous quatre n'aiment les secrets, Aria et Hanna avaient eu du mal à digérer cette excuse, mais avec le temps elles se firent à l'idée. Nous nous voyions donc toutes les quatre en cachette quand il s'agissait d'affaires importantes, sinon Emily et moi alternions notre présence.

Les jours défilaient tous différents mais au font tous pareil, et chaque minute j'avais l'impression Emily et moi touchions un peu plus au bonheur.

Toutes les deux nous communiquions par sms, le seul moyen discret pour nous parler. La voir au quotidien me manquait cruellement, et faire semblant de l'ignorer au lycée m'était très dur, j'essayais cependant de prendre sur moi, pour nous protéger, pour la protéger. En ce mardi soir j'étais dans allongée dans mon lit, elle aussi probablement et nous échangions :

Emily to You

J'ai demandé à l'entraineuse si je pouvais utiliser la piscine après les cours jeudi pour m'entrainer, tu viendras avec moi ?

You to Emily

Il y a des caméras de surveillance, c'est risqué non ?

Emily to You

Mmh, j'ai les clefs, je suis censée fermer à 20h, tu n'auras qu'à venir à 19h30 dans les vestiaires, je viendrai t'y rejoindre.

You to Emily

Parfait !

Désolé ma puce il se fait tard, fait de beaux rêves

Emily to You

Bonne nuit Spence', à jeudi, love you !

Je m'endormis le sourire aux lèvres, impatiente du temps que nous allions pouvoir passer ensemble.

Pour mon plus grand plaisir, le temps passa extrêmement vite jusqu'à ce jeudi, 19h00. En sortant de chez moi je fis bien attention de ne pas être suivis par qui que ce soit, et entrai discrètement au lycée, par une porte dérobée dont m'avait un jour parlait Caleb, il l'avait découverte lorsqu'il dormait à l'école. A 19h20 j'attendais patiemment Emily dans les vestiaires, la regardant nager dans l'entrebâillure de la porte. C'était une nageuse magnifique, son corps chocolat au lait se mouvait avec une telle aisance dans l'eau qu'on aurait dit un majestueux dauphin. Elle sortit finalement de l'eau et se dirigea vers moi. Je reculai pour qu'aucune caméra ne me voit lorsqu'elle ouvrirait la porte, et une fois Emily entrée et la porte fermée elle me sauta au cou pour m'embrasser, mouillant au passage un peu mes vêtements. Je la reculai de moi et l'admirai.

- Mmh, t'es plutôt sexy en maillot de bain ! lui adressai-je avec un clin d'œil malin.

Elle ria légèrement et me remercia avant de prendre un ton presque grave.

- Je voulais te parler Spencer, dit elle en s'asseyant sur le banc posé entre les deux rangés de casiers.

- Je t'écoutes chérie, lui répondis-je en m'asseyant à mon tour à ses côtés.

- Ces temps-ci je n'arrête pas de repenser à cette fameuse nuit, de l'exhumation d'Alison. L'enquête de la police n'a pas beaucoup avancée et je suis de plus en plus tourmentée. Et si c'était moi qui l'avais fait ? Après tout, je ne me souviens de rien, j'aurai très bien put, inconsciemment prendre une pelle, aller au cimetière, et la déterrer.

- Mais non ! Même inconsciemment, pourquoi tu aurais fais ça ?

- Aucune idée… Et puis quelqu'un aurait très bien put me pousser à le faire, en me menaçant ou autre, si ça se trouve on m'a même drogué pour que je le fasse !

- A mon avis, soule comme tu étais, et autant plus si tu avais été droguée, tu aurais été incapable de manier une pelle et de creuser correctement, et ensuite incapable de bouger et cacher un corps qui faisait pratiquement ta taille. Mais en revanche, la personne qui a réellement enlevé le corps, a très bien put t'amener jusqu'au cimetière pour essayer de te faire porter le chapeau. Ou bien tu t'es seulement retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment.

Elle se leva et plaqua son dos contre un des casiers en face de moi, elle releva une de ses jambes pour poser son pied à plat contre la portière et passa ses mains dans son dos. Ses cheveux noués goutaient sur le carrelage, faisant un bruit régulier. Elle ouvrit la bouche surement pour me répondre, mais son visage changea complètement d'expression et elle reprit une bouffée d'air pour commencer une autre phrase.

- Mais qui te dis que je ne suis pas A- ? finit-elle par lâcher avec un regard taquin.

- Mmh, dans ton cas, je crois que l'idée me plait plutôt bien, répondis-je en me levant pour venir me placer juste devant elle, j'aime cette définition du danger.

Son regard coquin s'accentua et elle mordilla ma lèvre inférieure.

- Mais alors il va falloir que je te punisse pour tout le mal que tu nous as fait, repris-je.

- J'attends ta punition avec impatience !

Un rire pseudo-sadique s'échappa d'entre mes dents et je fonçai sur sa bouche pour la capturer. La jambe de son pied jadis posé sur le casier vint entourer ma cuisse gauche et elle descendit et remonta sa jambe à plusieurs reprises pendant que nous nous embrasions. Je reculai mon visage pour l'observer, puis je passais mes mains sur ses épaules encore humides, je fis lentement glisser les brettelles de son maillot de bain et le fit descendre jusqu'à son ventre. D'une main je redécouvrais son buste. D'abord mes doigts filèrent sur ses joues pour ensuite venir épouser la forme de son cou délicat, je continuai en caressant ses épaules de nageuse et descendis finalement entre ses deux seins pour atterrir autour de son nombril. Lorsque je la vis se mordre la lèvre, mon autre main se joignit au parcours et je lui retirai entièrement son maillot de bain bleu. Toujours en se mordant la lèvre, elle attrapa le col de ma chemise pour me ramener vers elle et m'embrasser furtivement avant de déboutonner cette dernière. Une fois complètement ouverte, elle la fit glisser sur mes épaules et l'envoya sur le banc derrière nous. Elle s'y prit aussi délicatement pour mon jean qui ne glissa pas aussi aisément mais que nous réussîmes finalement à retirer. Ses mains caressèrent mes hanches et elle vint poser sa bouche au creux de mon cou, à la limite entre mon cou et mon épaule, elle suçota légèrement ma peau jusqu'à ce qu'elle prenne un peu de couleur.

- C'est malin, je vais devoir porter une écharper en plein été ! dis-je en ironisant.

- Comme ça tu penseras à moi à chaque fois que tu passeras devant un miroir.

- Je n'ai pas besoin de ça pour penser à toi Emily…

Elle posa son doigt sur ma bouche pour m'inviter gentiment à me taire en faisant vibrer sa langue pour accompagner son geste. Ses lèvres remplacèrent bien vite son doigt. Tout en m'embrassant elle caressa mon dos et s'approcha petit à petit de mon soutien-gorge pour venir le dégrafer. Celui-ci se laissa tomber mollement sur le sol, je l'attrapai d'un pied et l'envoyai habilement rejoindre mes autres vêtements. Elle fit subir le même sort à mon boxer que j'envoyai valser en arrière d'un coup de pied. Une fois complètement nue, elle pausa ses mains sur mes fesses et me rapprocha au plus près de son corps. Nous ne faisions plus qu'une, je sentais ses formes épouser parfaitement les miennes. J'attrapai ses mains posées sur mes reins et les lui plaquai contre le casier, faisant résonner un bruit métallique dans le grand vestiaire vide. Ma bouche quitta lentement la sienne pour venir léchouiller son cou, ses épaules et ses seins, sur lesquels je m'attardai. Elle gémissait paisiblement entrecoupant parfois ses souffles de chuchotis formant mon prénom, tandis que ses mains caressaient soyeusement mes cheveux. Je laissai sa poitrine pour continuer ma route vers son ventre, sa cuisse gauche, puis sa cuisse droite. Je m'arrêtai enfin sur son sexe. Un petit hoquet échappa à Emily puis ses gémissements reprirent avec cette fois plus d'insistance. Sa main demeurait dans mes cheveux pendant que je suçotais son clitoris et l'ouverture de ses lèvres. C'était elle qui m'avait apprit à procéder de cette façon, j'aimais la sensation exquise que cela me procurait, c'était donc à mon tour de lui montrer.

Je restai dans cette position jusqu'à ce que ses jambes fléchissent, et qu'elle glisse doucement le long du casier pour s'asseoir, me faisant ainsi reculer et m'asseoir moi aussi. En proie à un désir certain, elle passa ses mains derrière ma nuque et me ramena vivement vers elle pour échanger un baiser excité. Ses jambes étaient posées contre les carreaux frais et formaient un losange. J'en attrapai une et la glissai contre la mienne en face d'elle pour ensuite fixer son pied dans mon dos. De l'autre côté ce fut ma jambe qui passa par-dessus celle d'Emily, et mon pied se lova juste au creux de ses reins. Dans cette position nos poitrines s'effleuraient et nos sexes n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Je retournai jouer avec sa langue et en profitai pour descendre ma main entre ses jambes pour la caresser amoureusement. Sa main droite entreprit le même parcours jusqu'à moi, et les ligatures de nos doigts s'entrechoquaient tellement nous étions proches. De sa main libre elle vint me caresser les tétons et je commençai à gémir moi aussi. Nos râles sonnaient à mes oreilles comme une douce mélodie, se mêlant l'un à l'autre, comme un dialogue parfaitement construit. Nous accélérâmes nos mouvements en même temps et elle finit par introduire deux de ses doigts en moi. Je l'imitai et nos mains finirent par ne plus se toucher. Emily lâcha à regret ma poitrine, mais l'excitation ne lui permettait plus d'avoir l'esprit assez vif pour pouvoir aussi me caresser à cet endroit. A la place elle se concentra sur nos baisers, me mordillant tantôt la langue tantôt les lèvres, jouant avec moi, pendant que sa main se précipita dans mes cheveux maintenant décoiffés. Tous mes sens étaient éveillés. Je sentais aussi bien sa main droite courant sur mon dos et fourrageant dans mes cheveux, que sa main gauche à demi en moi qui s'affairait à me donner du plaisir. Je sentais aussi extrêmement bien le gout de sa langue contre la mienne, et l'odeur de sa peau qui respirait légèrement la javelle. J'entendais son cœur battre tout près du mien, mais aussi le moindre bruit de nos mouvements, et surtout, surtout, j'entendais le son de sa voix en proie au désir, son souffle faisait un bruit monstre mais tellement agréable à entendre. J'espérais qu'elle ressentait elle aussi toutes ses sensations.

Encore une fois nous accélérâmes nos mouvements, et cette fois nous eûmes de plus en plus de mal à échanger nos baisers. Nos souffles allaient beaucoup trop vite pour nous permettre de cesser de respirer ne serait-ce qu'un instant, nos bouches ne faisaient que s'entrechoquer, à la place nous nous regardions fixement dans les yeux. Un gémissement bien plus fort que les autres émana du frêle corps d'Emily et sa tête bascula pour venir se poser sur mon épaule. Elle essayait de rester concentrer sur sa main en moi, et de mon côté j'accélérai une fois de plus pour lui donner un maximum de plaisir. Je sentais qu'elle était proche de la jouissance, ses gémissements se transformaient en râle rauques et chaleureux, se mêlant parfois à mon surnom difficilement prononcé. Je commençai moi aussi à voir du mal à me concentrer et ma respiration augmenta de plus en plus. Dans un dernier cri Emily atteignit l'orgasme violemment et je ne retirai pas tout de suite ma main pour la laisser profiter. Après quelques secondes elle se ressaisit et m'offrit un sourire mélangeant plaisir, amour et envie de me voir jouir à son tour. Je sentis ses doigts en moi reprendre de la vigueur, et j'en lâchai un gémissement de plaisir. Malgré la difficulté, je me ruai sur sa bouche pour sentir ses lèvres humides au moment où j'atteindrai les cieux. Finalement, dans un ultime mouvement, mon orgasme explosa. Je réussis, pour mon plus grand plaisir, à rester coller au visage d'Emily et reprit peu à peu mon souffle lorsqu'elle retira délicatement ses doigts.

Nous collâmes nos front l'un à l'autre et quelques rires de bonheur nous échappèrent. Nous nous enlaçâmes et profitâmes de cette position un petit moment. Nous dûmes bientôt nous relever pour nous habiller. Je regroupai mes vêtements éparpillé ça et là, sur le banc ou le sol, et Emily alla ouvrir son casier. Chacune se changea à son rythme sans rien dire, ne voulant pas perturber le silence paisible qui s'était installé. Une fois prête elle referma son casier et je m'approchai d'elle pour la prendre dans mes bras pas derrière.

- Je t'aime Emily, lui chuchotai-je au creux de l'oreille.

Elle tourna sa tête pour m'embrasser une énième fois.

- Je t'aime aussi Spencer.

Cette fois elle se retourna complètement et m'offrit un baiser en retour. Nous fûmes interrompues par la sonnerie de son téléphone. Elle ne voulut d'abord pour me lâcher pour aller le lire, mais la curiosité la poussa. Emily afficha son sms anonyme fraichement reçu et lut à voix haute :

- « Chose promit, chose dut. A -»

Puis elle ouvrit la vidéo en pièce jointe. On y voyait une paire de main gantée, à la tâche devant un ordinateur portable, pour effacer la photo d'Emily dans le cimetière. Nous nous regardâmes émerveillées et nous reprîmes chaleureusement dans les bras.

- Mais bon il a peut-être gardé une copie, proposai-je.

- C'est peut-être juste symbolique, pour dire qu'il ou elle ne nous embêtera plus avec cette histoire.

- Oui, si on se cache indéfiniment…

- Ne t'en fais pas, je sais qu'un jour on pourra se montrer aux autres. Et puis même si A- nous pourchasse toute notre vie, il aura, malheureusement, d'ici là, trouvé autre chose sur quoi nous faire chanter, me rassura Emily.

- Je ne sais pas si cette affirmation doit me faire peur ou me rassurer… M'enfin, je suppose que dans tes bras plus rien ne peut m'atteindre !

Pour toute réponse elle m'offrit un autre de ses magnifiques sourires et blottit son nez dans mon épaule. Je lui caressai le dos et nous dûmes nous résigner à partir.

- Tu crois qu'à partir de maintenant on peut « redevenir » amies ?

- Attendons encore peu, d'accord ? raisonnai-je.

- Oui ! Tu pars devant alors.

- D'accord.

Nous marchâmes jusqu'à l'entrée du vestiaire qui donnait à l'intérieur du lycée, elle me souhaita une bonne soirée et je lui donnai un dernier baiser avant de m'en aller tout sourire.

Je savais que dorénavant nous pourrions vivre dans le bonheur, et j'étais désormais, auprès d'Emily, heureuse comme je ne l'avais jamais été auparavant.

Je suis complètement accro à cette série, j'ai adoré écrire cet OS, j'espère qu'il vous aura plut !

Kana.