Salut tout le monde !

Oui la reprise des cours a été un peu compliquée, ce qui explique le retard de publi de ce nouveau chapitre. Mais je n'abandonnerais pas, pas d'inquiétude ! Merci de me suivre encore à ceux pour qui c'est le cas. Vraiment, merci.

On arrive doucement mais bientôt à la fin de Jumping Love. Ce sera sans doute la première fois que j'arrive à finir une fic en plusieurs chapitres (oui oui en trois ans et demi. Auteure de merde. Snif.), mais on n'en n'est pas encore là ! Voici un chapitre (un tout petit peu) plus long que les précédents pour me faire pardonner.

Je me rends compte que je voulais à la base faire du comique, bon bah entre Sakura qui pleure son amour perdu, Shikamaru qui vire au sociopathe à cause d'un sévère traumatisme, Neji qui est dépressif et Naruto qui est tellement con qu'il se fait lui-même souffrir ainsi que tout son entourage (et ne parlons pas du passé de Gaara), autant dire que... C'est foiré. J'espère tout de même réussir (ou avoir réussi) à vous faire sourire, voire rire, une fois de temps en temps, que ce soit avec des réflexions ironiques ou quelques situations débiles. Si c'est le cas n'hésitez pas à faire plaisir à mon ego en m'en faisant part. Héhéhé.

Bon, je me rends compte que ce blablatage d'auteur va finir par être plus long que le chapitre alors je me tais et je vous laisse lire ! Voili voilou :)

PS : Pardon de ne pas avoir répondu à vos dernières reviews, je m'y emploie juste après la parution de ce chapitre. Je vous embrasse fort, vous toutes (parce que je crois bien que c'était exclusivement féminin, si je ne m'abuse..?) et merci d'avoir tout de même pris la peine de commenter, ça me touche toujours beaucoup. Et il n'y a pas meilleure motivation que votre soutien pour continuer ! :D

Disclaimer : Toujours Masashi Kishimoto.

Rating : T

Dédicace : Ma chère Ipiu, qui me lit, me corrige, m'encourage et me stalke pour que je finisse cette fic. Je t'aime ma belle.

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-VOUS ALLEZ ROMPRE ?

-Gueule plus fort, ils ne t'ont pas bien compris en Islande.

-Ah, fais pas le malin ! Mais d'où ça sort ? Pourquoi ? Il est pas gentil avec toi ? Trop gentil ? Et il est au courant ? C'est toi qui veux rompre ? Mais ça fait longtemps ? Et tu vas faire ça quand ? Et comment ?

L'interlocuteur de la personne surexcitée tenta de la laisser se noyer dans le flot de ses propres questions. Avec un peu de chance, elle s'étoufferait avant d'avoir l'idée de lui laisser le temps de répondre, et il pourrait méditer en paix sur le fait que la prochaine fois, il choisirait une personne plus calme pour partager ses tourments, qui ne lui imposerait pas une pression auditive aussi phénoménale. En attendant, il revit à la hausse son opinion sur la capacité vocale et réflexive de l'être humain lambda.

-TU PEUX PAS ME BALANCER CA COMME CA ET RESTER MUET COMME UNE CARPE BORDEL DIS UN TRUC !

Capacité réflexive, passons. Cette fille n'avait visiblement aucune conscience du fait que c'était elle qui l'empêchait justement d'en placer une. Il lui fit remarquer en grommelant avec un niveau de décibels nettement moins élevé. L'autre se rassit, plus silencieuse mais visiblement pas calmée pour autant et encore sous le choc de la nouvelle, qui chamboulait singulièrement son petit train de vie déjà perturbé quelques semaines plus tôt. Comme la vie d'un pré-adulte était compliquée, par moments.

-D'où ça sort ? De ma tête. Pourquoi ? Parce que je ne suis pas amoureux de lui et je pense qu'il se ment en pensant que lui a des sentiments pour moi. Il n'est ni "pas gentil" ni "trop gentil" avec moi, non. S'il est au courant ? Pas encore, quoique je ne sais pas s'il ne s'en doute pas déjà. J'ai déjà répondu à la question suivante, oui c'est moi. Si ça fait longtemps que j'ai décidé ça ? Il y a cinq ou six jours, mais j'y pense vaguement depuis quelques semaines. Comment et quand je vais lui dire ? J'en ai pas la moindre idée, banane, et c'est pour ça que tu es là.

Il avait débité tout ça d'une traite, lui qui était de nature plutôt taciturne d'habitude, témoignant de son besoin criant de se confier, d'extérioriser les questions qui lui tordaient l'esprit.

Mais pas à n'importe qui. Ino était la personne la plus désignée, en grande partie parce qu'il savait qu'elle ne serait pas discrète très longtemps. C'était peut-être tordu comme façon de penser, mais en vérité il se mettait lui-même la pression pour se tenir à sa décision. S'il ne voulait pas que la nouvelle s'ébruite avant qu'il n'ait eu le temps d'appliquer sa décision de rompre avec son petit ami, il devrait agir vite et sans trop réfléchir.

D'autre part, Ino était celle, dans leur cercle d'amis, qui avait eu le plus de relations houleuses, variées, et même le plus de relations amoureuses tout court. De plus, elle avait souvent pris l'initiative de mettre fin aux-dites relations. Il s'agissait donc du meilleur conseil qu'il pouvait obtenir.

-Mais... Pourquoi tu sors avec lui si tu as autant de doutes ? Et si tu n'es pas amoureux ?

Le jeune homme soupira. C'était elle, la question à laquelle il était risqué de répondre. La vérité, il la connaissait depuis un long moment, mais il n'avait jamais eu l'intention de la faire éclater au grand jour. Une seule personne autre qu'Ino connaissait ses tourments de longue date, mais lui était capable de comprendre, et surtout, de tout garder pour lui.

Et de ne pas comprendre de travers ses intentions, surtout.

Malgré tout, il décida de répondre à son amie.

-C'était une erreur. J'ai tenté d'oublier mes sentiments pour quelqu'un d'au...

-QUI ? QUI ?

Ino avait de nouveau sauté sur la table de la terrasse, manquant de renverser leurs cafés respectifs.

-C'est pas comme ça que tu vas me tirer les vers du nez, tu me connais, pourtant. Laisse-moi finir, bon sang !

Il se rendit compte avec un frisson qu'il avait de la chance qu'Ino connecte aussi vite ses neurones que Kiba ou Naruto, parce qu'il avait caché un énorme indice dans cette simple phrase. Heureusement pour lui, elle se rassit sagement en attendant la suite, sans se douter qu'il avait déjà répondu à sa question.

-Je te le dirais si tu me conseilles sur la façon de quitter Shikamaru.

La jolie blonde plongea son petit nez dans la tasse qu'elle porta à ses lèvres. Elle s'était rembrunie.

-C'est quand même vicieux de ta part de me demander ça à moi, Sasuke. Marmonna-t-elle en soufflant. Elle marqua une nouvelle pause en reposant lentement sa tasse sur sa soucoupe.

-Désolé. J'avais pas le choix.

-Tu sais que c'est mon meilleur ami ? Continua-t-elle. C'est comme si lui demandait à Sakura, ou Naruto comment te quitter. Je me vois mal lui cacher ça... Et surtout t'aider à le faire.

Fort heureusement, encore une fois, Ino ne remarqua pas le léger rougissement des joues de Sasuke à la mention de son meilleur-ami-dernier-crush-en-date-flirt-qui-l'avait-embrassé-par-surprise-type-avec-lequel-il-avait-vainement-essayé-de-prendre-ses-distances-parce-qu'au-fond-il-l'avait-aimé-comme-un-dingue-ce-crétin-fini.

-Ouais... Je sais. Finit-il par répondre. J'suis vraiment désolé, Ino. Mais le problème c'est que...

Non. Ne pas dire qu'il ne pouvait pas se confier à Sakura parce que sinon elle mènerait l'enquête auprès de Naruto. Et qu'il ne fallait en aucun cas que Naruto ne soit mêlé à cette histoire / mis au courant / questionné. Sinon il serait obligé d'expliquer tout cela à Ino. Et ce serait le barda du siècle.

D'autant qu'il culpabilisait un peu d'imposer tous ses tourments à sa meilleure amie, qui était en pleine déprime amoureuse en même temps qu'en pleine traversée d'un vide intersidéral en terme de possibilité de passer à autre chose.

Pour les autres, il n'avait pas beaucoup de choix. Kiba était littéralement une bouse pour le soutien à ses amis dans ce genre de situation, malgré les meilleures intentions du monde. Hinata était beaucoup trop intelligente et ferait les liens dans sa tête, et s'écarterait du problème. Il n'était pas assez proche de Tenten pour oser se confier. Gaara était bien trop proche de Naruto. Et aussi trop intelligent. Kankurô n'était pas une option, à cause de Sakura. Ne parlons même pas de Neji. Sasuke n'était pas stupide et pressentait que c'était la mauvaise idée de l'année. Et sinon... Temari comme Chôji étaient trop proches de Shikamaru.

Même si Ino connaissait Shikamaru depuis l'enfance, elle était le centre de leur groupe d'amis. Sans elle, ils ne se connaîtraient sans doute pas. Amie depuis le jardin d'enfant avec Shikamaru et Chôji, elle était ensuite devenue amie à la vie, à la mort avec Sakura, et était tombée amoureuse de Sasuke en primaire, d'où leur amitié actuelle. Elle avait suffisament de recul sur ses amis pour être la personne la plus qualifiée. Disons simplement qu'elle n'était pas impliquée uniquement pour Shikamaru, même si elle le considérait comme son meilleur ami.

Comme les relations des jeunes sont compliquées. Au terme de cette réflexion, Sasuke se dit, furtivement mais sérieusement, qu'il aurait dû se lancer dans des études de sociologie. Il aurait sans doute validé son cycle d'études avec mention très bien, à l'heure qu'il était.

En revanche, il devrait garder la satisfaction pour cette analyse pour lui, car Ino prendrait sans doute assez mal son petit exposé. Seconde option, elle ne comprendrait pas. Troisième option, elle comprendrait des choses qu'elle ne devait pas comprendre. Du moins pour l'instant.

-... Le problème c'est que je pense que tu es la meilleure conseillère pour m'empêcher de lui faire du mal, ou de le vexer si je m'y prends mal. Ou si j'ai eu tord en ce qui concerne ses sentiments.

Même si la jeune blonde ne répondit pas tout de suite, il sut qu'il avait gagné.

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Les retrouvailles entre Naruto et Gaara avaient été larmoyantes. Enfin, surtout du côté du premier, Gaara le rouquin étant moins émotif que son ami.

Si, entre Naruto et Sasuke, c'était une relation ultra-fusionnelle du fait de leur complémentarité, et d'une compétitivité sans bornes, le lien de Naruto et Gaara venait de leurs similitudes, d'un passé et de ressentis semblables. Ils se soutenaient, ils s'appuyaient l'un l'autre, en toute circonstance. Pour le jeune blond, cette relation lui était tout aussi indispensable que l'amitié de Sasuke, mais d'un tout autre niveau. L'une et l'autre n'était pas comparables, et c'était sans doute pour ça qu'il tenait autant à l'amitié de l'un qu'à celle de l'autre.

Quoique, actuellement, l'amitié du premier, ce n'était plus vraiment ce qui le préoccupait.

-Naru, calme-toi et explique-toi. Et arrête de frotter chaque centimètre carré du plancher avec tes semelles, tu me donne le vertige. Et tu vas niquer tes converses.

Gaara était d'un naturel doux et réservé. Il ne parlait pas beaucoup, sinon à son frère Kankurô, sa sœur Temari, ou à Naruto, évidemment. Après son séjour à l'hôpital, il était soupe au lait, à la limite de la bipolarité, et pouvait devenir assez violent, en mots, mais surtout en gestes. A présent, on eût dit qu'il s'était mis en colère pour toute une vie, et qu'il possédait par conséquent un calme à toute épreuve. Cependant, la terreur qu'il inspirait à son entourage à l'époque faisait long feu, ce qui lui conférait une autorité sans égale sur ses amis, bien que n'élevant pas la voix.

En conséquence, Naruto obéit instantanément au rouquin et s'assit à ses côtés sur le lit.

Mais il ne s'expliqua pas et ne se calma pas davantage. Au contraire, il resta immobile un instant, puis ouvrit la bouche, et la referma, plusieurs fois de suite, comme si les mots ne lui venaient pas. Puis il se laissa lourdement tomber en arrière avec un cri d'animal égorgé.

Son dos rebondit sur le matelas alors qu'il agrippait la tête des deux mains, sous l'œil un peu circonspect de Gaara, qui faisait preuve d'une patience admirable. Cela faisait tout de même plusieurs longues minutes que ce manège durait.

-Naruto. Ecoute, si tu ne me dis pas tout de suite clairement ce qui ne va pas, j'appelle Sakura pour lui dire que tu t'es pissé dessus au lit avant de passer ton bac.

Effet immédiat. Gaara retint un sourire sadique de fleurir sur sa peau pâle, bien que son regard clamait sa satisfaction.

-Tu ferais pas ça. Répliqua Naruto en se redressant d'un coup et en fixant son ami d'un air parfaitement terrorisé.

Gaara ne répondit pas, c'était inutile. Bien sûr qu'il ne le ferait pas. Mais Naruto n'avait pas besoin de le savoir, c'était bien trop efficace.

Alors que le rouquin tendait sa main vers son portable d'un air vaguement menaçant (c'était bien assez pour faire marcher son ami un peu trop naïf), Naruto lâcha d'une traite :

-EnfaitjesuisalléchezSasukejesaispluspourquoijel'aiembrasséetjesuisparti.

Alors ça c'était fort.

Gaara (qui avait pris Naruto Uzumaki en LV3), se figea, pâlit un peu et écarquilla tellement les yeux autour de ses prunelles vertes qu'il ressemblait à un alien blanc, vert et rouge.

Naruto se fit vaguement la réflexion que c'était les couleurs du drapeau de l'Italie, et s'auto-félicita dans la foulée pour sa maîtrise de la culture générale lambda, oubliant presque la petite bombe qu'il venait tout juste de lâcher.

-T'as quoi ?

-... J'l'ai embrassé. Grogna le blondinet en replongeant sur le matelas, sur le dos, et cacha sa bouille rougie de souvenirs dans sa couette.

Après avoir lentement digéré l'information, Gaara hésita entre plusieurs réponses. Autre qu'un "QUOIIIII ?!" qu'il aurait beuglé avec une voix tout sauf masculine, évidemment.

La première consistait à demander quand. La deuxième, pourquoi. La troisième était quelque chose du genre "et bah c'est pas trop tôt, baka", et enfin la dernière fut celle qui franchit ses lèvres de garçon mille fois plus mature que son ami ne serait hélas sans doute jamais, à savoir :

-Euh... Mais il est pas avec Shikamaru maintenant, Sasuke ?

Ce à quoi Naruto répondit par un gémissement plaintif.

Le plus jeune resta silencieux quelques secondes, puis passa la main dans les cheveux de son vis-à-vis, tendrement.

-Bon, allez, raconte. Chronologiquement.

Alors Naruto raconta. Tout. Comment Sasuke s'était éloigné de lui depuis qu'il était avec Shikamaru, depuis presque un mois. Comment il avait tout récemment pris conscience de ses propres sentiments, comment il avait réalisé tout ce à côté de quoi il était passé. Et, après une nouvelle hésitation, Neji. Comment il sentait que son ami allait aussi mal que lui, et comment cela les avaient fait se rapprocher d'une façon un peu étrange.

-Mais attends... T'as fait quoi avec Neji ? L'interrompit Gaara, oubliant momentanément le sujet principal de leur convention au sommet.

-Bah en fait... J'en sais rien. J'me souviens pas.

Il avait murmuré cela, timide, gêné. Comme si lui-même avait tenté de l'enfouir sous le tapis. A dire vrai, lui et Neji ne s'étaient pas revus depuis la soirée finie chez Naruto. Et ce dernier s'était tellement focalisé sur Sasuke qu'il en avait un peu oublié de s'inquiéter pour le colocataire de Shikamaru.

Pourtant il y avait de quoi, effectivement.

-Tu sais pas, genre, comme dans "de toute façon il n'a rien pu se passer de grave" ?

-Nan. Plutôt comme dans "je sais pas et ça pourrait foutre la merde grave si jamais c'est ce que je pense".

-ah ouais, quand même. Marmonna le rouquin. Et tu ne penses pas qu'il aurait peut-être mieux valu régler cette affaire d'abord avant de tenter d'agresser sexuellement ton meilleur ami ?

-Eh ! J'l'ai pas agressé sexuellement ! Réagit le blond.

-Non, certes, tu as repris conscience avant, mais ose nier que c'était pas loin.

Il ne récolta qu'un "Mrf" peu convaincant.

-Donc, en résumé : T'as peut-être couché avec Neji, qui est peut-être autant complètement fondu de Shikamaru que toi de Sasuke, et t'as roulé une pelle à celui-là sans lui demander son avis, alors qu'il est maqué depuis un mois avec le Shikamaru en question, et t'as aucune nouvelle de tes deux crushs depuis ?

-Euh... Ouais. En gros. Si on veut.

Gaara soupira. Longtemps. Et fort.

-Putain, mais qu'est-ce qu'on va faire de toi, baka international...

-Eeeeeh ! J'te permets pas ! S'enflamma ledit baka.

-Bon. Ecoute, on va repartir de zéro, et pour commencer tu vas me faire le plaisir d'inviter Neji à sortir pour parler de ça, et mettre les choses au clair. Allez, hop, active !

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"Yo NekoNeji ! Chui désolé de t'avoir laissé tomber dernièrement, je t'ai manqué hein ? Ouais je sais, pleure pas hein. Tu veux venir boire un coup avec moi et Gaa' demain soir ? T'as pas intérêt à dire non, faut te sortir mon vieux ! Allez à demain ! Naru."

Recevant le sms contenant autant d'euphémismes que d'exagérations typiques de Naruto, Neji souffla. Il ignorait que Gaara venait de frapper l'expéditeur du message derrière le crâne en lui criant quelque chose du style "Eh ! J'ai pas demandé à être impliqué, moi ! Pourquoi tu peux pas assumer tes conneries tout seul, baka ?!", mais c'était pourtant l'argument qui le poussa à répondre positivement à la proposition du blond : au moins, il ne serait pas tout seul avec lui.

-Tout va bien, Neji ? Lui demanda doucement Hinata. Il faut dire qu'il s'était interrompu au beau milieu d'une phrase pour lire son texto.

-Hm. Désolé. J'ai oublié ce que je disais.

-Tu me parlais de toi et Shikamaru. Pour être exacte, le début de ta phrase était "Bien sûr que non c'est pas un problème de senti...", je cite. Donc ? Un problème de centimètres ?

-Arrête tout de suite de fréquenter Naruto et Kiba. Grommela aussitôt Neji, sans rebondir.

Hinata, un peu amusée et tentant de dérider son cousin, continua son petit jeu.

-Un problème de centimes ? Il a oublié de te rembourser ? Ou alors un problème de... Sentinelle ? Ah, peut-être qu'il faudrait plus le surveiller, dans ce cas. De sentier ? Je le sais, que tu es nul en orientation...

Était-il nécessaire de préciser qu'elle omettait volontairement le terme qu'elle savait que son cousin allait utiliser ?

De même, était-il nécessaire de soulever la stupidité innocente de ces jeux de mots ?

-Ah, Hinata, c'est pas vrai ! Depuis quand tu fais des phrases aussi longues sans rougir, déjà ?

-Depuis que même mon cousin ne me fait plus la conversation. Que veux-tu, il faut savoir s'adapter, parfois. Répliqua la jeune fille, dont la timidité naturelle disparaissait peu à peu aux côtés de son cousin déprimé et grognon.

-C'est pas un problème de... De... Putain... De sentiments ! C'est pas un problème de sentiments, avec Shikamaru.

Si Hinata avait subit un peu plus l'influence de Naruto, la victoire des aveux de Neji l'aurait fait sauter à crever le plafond. Fort heureusement, c'était une jeune fille très bien élevée et de bonne nature. Elle profita donc posément de son succès.

-Donc... Tu l'aimes ?

Et là, ce fut un énième blocage.

Bien sûr, bien sûr que Neji aimait Shikamaru, ce n'était pas un secret pour grand-monde, et surtout pas pour le concerné, qui, partageant ses sentiments, lui avait fait des avances. Timides, mais claires.

Au début, Neji tentait d'aller lui aussi vers celui qu'il aimait. Au début, il croyait vraiment que tout allait bien se passer entre eux. Il avait même répondu à son baiser ce soir-là.

En rentrant d'une fête, bourrés. Ils s'étaient tous deux effondrés dans le canapé, ou le lit de Shikamaru, il ne s'en souvenait plus vraiment.

En revanche, il se souvenait à la perfection des lèvres douces qui s'étaient posées sur les siennes dans le noir. Comment elles étaient restées là, sans bouger, jusqu'à ce que Neji lui-même attrape la nuque de Shikamaru pour plaquer son visage contre le sien, et avait commencé à rendre le baiser plus vivant. A les rendre plus vivants, tous les deux.

Il se souvenait très bien également de Shikamaru qui était vite redevenu dominant, en se plaçant aussitôt à califourchon sur ses hanches, et maintenant les poignets de Neji de chaque côté de sa tête, sur le lit. Il avait passé doucement sa langue sur la lèvre inférieure de son vis-à-vis pour demander l'accès à sa bouche, qui lui fut accordé sans hésitation.

Neji n'avait en revanche pas besoin de se souvenir de la sensation brûlante dans son bas-ventre à ce moment-là, puisqu'à chaque fois qu'il y repensait, ne serait-ce qu'un dixième de seconde, cette sensation à la fois délicieuse et frustrante s'emparait à nouveau de lui.

A chaque fois qu'il regardait Shikamaru, à chaque fois qu'il repensait à ce soir, à chaque fois qu'on lui demandait où il en était dans ses amours.

Le problème, la hantise de Neji, c'était que ces papillons de flammes qui squattaient son bas-ventre étaient systématiquement suivi de la sensation à l'extrême inverse. Comme une main de glace qui s'emparait soudain de ses entrailles pour les tordre à loisir, parce que ses sentiments pour Shikamaru lui rappelaient toujours ce qui était arrivé à son dernier -et seul et unique- petit-ami.

Les coups.

L'étranglement.

Les couteaux.

Et puis le coma.

Et surtout...

La main d'Hinata et son doux sourire empêchèrent Neji de se mettre à violemment trembler au souvenir d'Hanabi, son premier amour. Qui, lui, n'aimerait plus jamais.

-Ecoute, Neji. Je sais à quoi tu penses. Je sais que ça fait mal.

Elle se leva, et se plaça à côté de son cousin, toujours assis sur sa chaise. Son regard de plus en plus humide errait dans le vague. Hinata ouvrit les bras, et serra Neji contre elle, comme le ferait une mère. Le jeune homme laissa alors libre cours à ses sanglots tandis que celle qui le maternait continuait son sermon.

-... Mais tu ne peux pas t'empêcher de vivre pour toujours. Tu ne te rends pas compte que Shikamaru aussi a ses propres valises, tu ne te rends pas compte non plus du mal que tu lui as fait à le repousser de plus en plus violemment. Il connaît tes sentiments depuis longtemps, tu sais ? Mais il n'a jamais su ce qui te faisait le rejeter.

Elle continua, sur le même ton à la fois ferme et rassurant. Il fallait bien que quelqu'un lui remette les yeux en face des trous.

-Il n'y a aucune raison pour que ce qui est arrivé à Hanabi se reproduise. Il est temps d'assumer, Neji. Après quatre ans, il serait temps. Tu as le droit de te laisser être heureux.

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Le seul à manquer l'appel de l'introspection qui s'abattait sur le petit groupe d'amis était Shikamaru.

En vérité, il n'en avait pas besoin, ayant d'ores et déjà pris sa décision.

Et c'était pour ça qu'il attendait Sasuke devant sa résidence, pieds ancrés dans le sol, regard déterminé, et cheveux impeccablement coiffés (ce dernier point étant bien évidemment soumis à l'avis entièrement subjectif de Shikamaru sur sa propre coiffure, un palmier faisant se dresser fièrement ses mèches noires.). On aurait presque pu ajouter une musique épique à la scène, tant sa posture semblait parfaite pour une ouverture de film.

Sa détermination apparente ne tint cependant pas plus d'une dizaine de minutes.

L'appel de l'introspection se jeta sur le jeune homme, laissé à sa merci alors que son petit ami arrivait en retard.

Était-ce vraiment une bonne idée ?

N'avait-il vraiment que deux options ? Rester avec quelqu'un qu'il n'aimait pas vraiment ou rester seul à vivre avec celui qu'il aimait mais ne voulait pas de lui ?

Les choix des jeunes sont si compliqués à faire.

Soudain, il se rendit compte qu'il avait autant envie que Sasuke arrive et qu'il ne vienne jamais.

Il avait le pressentiment que lorsqu'il se trouverait face à lui, il saurait ce qu'il voulait faire. Il n'en serait jamais sûr autrement. Mais ce qui l'inquiétait, c'était qu'il y avait à présent autant de chances pour qu'il choisisse l'une ou l'autre option.

(Si seulement Sasuke se rendait réellement compte d'à quel point sa seule présence réveillait les pulsions des gens autour de lui.)

Shikamaru s'exaspérait tout seul.

Et se "chia dessus" comme aurait dit Naruto, quand il vit effectivement Sasuke arriver.

Les deux garçons se jaugèrent, l'un ralentissant sa marche en arrivant près du second, immobile.

Shikamaru était plus grand que Sasuke. Et il avait aussi l'air plus adulte, dans le sens où il inspirait le calme, la maîtrise, et que ses traits étaient bien plus fins, voire plus durs que ceux du jeune Uchiwa. Il n'avait rien à envier au jeune homme, physiquement, alors que pourtant Sasuke faisait tomber garçons comme filles comme des mouches depuis l'enfance. Une beauté plus évidente, ou alors c'était le physique de Shikamaru qui n'était pas appréciable par les gens de son âge.

Pourtant, l'un comme l'autre ne s'attiraient pas mutuellement.

Pas comme cela, du moins.

La même phrase sorti en même temps de la bouche des deux jeunes hommes :

-Il faut qu'on parle.

Leur synchronisation leur arracha un sourire un peu timide.

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-Y'a pas moyen qu'on ait couché ensemble, abruti de baka.

-Eeeeeeh ! Bon sang ! Vous vous êtes donné le mot ou quoi ? Pourquoi vous me traitez de baka à chaque fois que j'ouvre la bouche ?

-Parce que t'es un baka. Baka.

La réponse calme mais sans appel de Gaara lui valu un énième "BON SAAAAANG TEMEEEEE" de la part de la pile électrique blonde, auquel lui comme Neji restèrent sourds. La force de l'habitude, sans doute.

-Pourquoi tu en as l'air aussi convaincu ? Interrogea le rouquin à la place de son idiot de meilleur ami, tout aussi curieux que lui cependant.

La réponse de Neji les laissèrent sans voix.

-Parce qu'aucun de nous deux ne boitaient en marchant le lendemain alors qu'on est aussi puceau l'un que l'autre.

Dit comme ça, cela semblait l'évidence même, en effet. Mais comme il fallait s'y attendre, Naruto comprit mal l'explication -sans doute un peu crue ?- du jeune androgyne.

-Qui est puceau ici ?

-Abruti. Devança de nouveau Gaara, Il veut dire qu'aucun de vous deux ne s'est fait prendre jusqu'ici, donc, si vous aviez couché ensemble, l'un de vous deux l'aurait senti passer. Dans tous les sens du terme, si je puis me permettre.

-Classe. Grommela Neji.

-Désolé, j'ai traduit en Uzumaki, tu vois bien qu'il n'a pas compris quand c'est toi qui lui a dit. Laisse faire ceux qui savent, Hyûga.

Tandis qu'un éclair passait entre les yeux verts et mauves, Naruto s'exclama :

-Je suis encore là, vous savez, hein !

-Et alors ? Répondirent dans un parfait ensemble et sans, bien sûr, tourner les yeux vers lui, les deux autres garçons.

Après un pincement d'arête du nez et une paire d'yeux clairs levés au ciel, Neji réalisa soudain que Naruto avait cette faculté incroyable, consciente ou pas, de le faire se sentir normal. Décomplexé, détendu, et surtout, souriant.

Bon, il avait aussi cette faculté incroyable à l'exaspérer puissance dix, mais au moins (et même si cela ne se voyait pas -on faisait attention à son image de mec urbain froid, tout de même-) il souriait intérieurement devant le one-man show spectaculaire qu'était son ami.

Il comprit alors pourquoi Hinata le tenait en si haute estime. Pourquoi il avait été le seul capable de percer la carapace à épines de Gaara lorsqu'il avait pété les plombs. Pourquoi Sasuke le regardait de cette façon si particulière, que Naruto était le seul à ne pas avoir remarqué, d'ailleurs. Quel crétin.

Et il comprit aussi qu'il avait été très con (lui, Neji).

Parce qu'à voir Naruto et Gaara comme ça, jamais on n'aurait pu se douter que le premier avait souffert de harcèlement scolaire poussé, traumatisme exacerbé par le fait qu'il n'ait jamais connu ses parents. De même, il n'était pas du tout évident que le deuxième avait failli mourir à l'hôpital avant même sa majorité, et qu'il était passé par la suite par une crise existentielle qui avait failli, sinon tuer, détruire psychologiquement tout son entourage proche, lui-même compris.

Non, personne ne pouvait voir cela, en regardant simplement deux jeune adultes en train de rire (l'un tellement bruyamment qu'on devinait à peine le rire du second, mais tout de même) de bon coeur à la terrasse d'un café, respirant tellement la joie de vivre que même certains passants s'arrachaient un sourire en passant devant leur table.

Naruto avait les joues un peu rosies à force de se retenir de rire, en faisant semblant de bouder. Gaara pouffait dans son diabolo menthe de la même couleur que ses yeux, qui eux brillaient en faisant attention à ne pas se poser sur Naruto, au risque de céder le premier.

Finalement, c'est que qui arriva. Gaara envoya un coup de coude à son meilleur ami en lui lançant un "mais je t'aime comme tu es, baka !", ce qui lui valu une étreinte soudaine, bruyante et sincère.

Neji observait la scène sans bouger, réalisant pleinement que, oui, il avait été très con.

Parce que, de même que les cicatrices de Naruto et Gaara ne se voyaient plus, il semblait évident que celles de Shikamaru n'étaient pas forcément visibles non plus.

Neji n'était pas le seul à souffrir.

En revanche, il était le seul à s'empêcher de passer à autre chose. Il était le seul à se complaire dans sa souffrance, dans son passé minable et peu glorieux. Alors que tout le monde autour de lui tentait de le dépasser.

Comme Shikamaru essayait de dépasser ses sentiments pour lui en sortant avec Sasuke.

Et dire qu'il avait pensé sur le coup que c'était une bonne chose que son colocataire s'écarte de lui, même si les deux en souffraient atrocement.

Mon dieu. Comment diable Hinata avait-elle fait pour ne pas l'insulter, et surtout, pour le réconforter malgré sa stupidité évidente ? Et dire que c'était lui qui traitait Naruto de crétin. Heureusement qu'il était là, oui. Bon, et heureusement qu'il était vraiment crétin, aussi.

Alors, quand Naruto sorti son téléphone pour immortaliser cette après-midi ensoleillée en apparence complètement banale, Neji, à côté de Gaara, afficha pour une fois (sobre) un sourire à l'objectif.

Oh, c'était un tout petit sourire, discret, un étirement de lèvres. Mais pour une fois, ses pommettes étaient relevées, et ses paupières formaient un léger croissant, prouvant à l'objectif la sincérité de ce doux sourire.

Cela dit, heureusement que Naruto prit rapidement la photo, parce que ce sourire s'effaça bien vite quand Neji réalisa qu'il allait devoir...

-... Prendre mes couilles à deux mains pour en finir avec Sasuke.

Neji et Gaara, dans un ensemble troublant, manquèrent tomber de leur chaise devant la vulgarité et l'ambiguïté de cette tournure de phrase.

-Enfin, Naru ! Râla le second, tandis que le premier laissa une nouvelle ombre de sourire s'épanouir sur son visage alors qu'il fermait les yeux. Et qu'il rectifiait mentalement cette phrase.

"Je vais surtout devoir prendre les miennes à deux mains... Pour aller voir Shikamaru.

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-... Attends, pourquoi tu veux pas qu'on leur dise ? C'est absurde !

Première dissension au sein du duo Sasuke / Shikamaru. Et, étrangement, ce n'était pas le point sur lequel, habituellement, des personnes sur le point de rompre se disputent.

-Parce que, excuse-moi de te dire ça aussi crûment, mais je pense qu'on s'est compris, alors pas besoin de chichis. Parce que, donc, disais-je, apparemment, le fait qu'on se mette ensemble a poussé une certaine personne, Naruto pour ne pas la nommer, à être plus entreprenant en une après-midi qu'en des années d'attente. J'ai bien l'intention de m'amuser un peu avec lui.

Pause.

-Ok. Je vais faire comme si c'était normal et ne pas poser de question. Tu te rends compte qu'on a la conversation de rupture la plus surréaliste de l'histoire ?

-Euh... Ouais. Marmonna Sasuke, un peu gêné malgré l'assurance de sa voix. Mais bon, si on résume, continua-t-il, tu es sorti avec moi pour oublier, voire rendre jaloux Neji, et je suis sorti avec toi pour oublier, voire rendre jaloux Naruto. Appelons cela un échange de bons procédés plutôt qu'une relation.

Shikamaru se retint d'exploser d'un rire nerveux. C'était effectivement surréaliste. La façon qu'ils avaient de parler de leur relation mutuelle, désormais révolue donc, était tellement froide et distante qu'on aurait pu croire à une simple expérience sociologique. Ils en oubliaient presque qu'au départ, tous deux se disaient réellement et sincèrement que cela pourrait marcher entre eux.

Restait à savoir ce que lui allait faire, à présent.

Parce qu'il aimait toujours Neji, et que ce n'était pas prêt de se soigner. Mais Neji ne voulait pas de lui, et ce n'était sans doute pas prêt de s'arranger non plus après qu'il soit sorti avec Sasuke.

Il allait donc couper les ponts. Lui dire que tout, quelle que soit désormais leur relation, était fini entre eux. Et il irait s'installer chez Temari et Kankurô en attendant de trouver un autre endroit où vivre.

Oui, cela semblait être la meilleure solution pour oublier Neji.

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Voilà, ce chapitre s'achève ici !

Bon, je voulais le faire plus long au départ, mais je trouvais que ça sonnait comme une fin de chapitre, et puis je mourrais d'envie de le poster.

S'il y a des fans de k-pop parmi vous, et plus particulièrement du groupe Exo, vous aurez peut-être remarqué que j'ai casé purement involontairement une référence à leur show télévisé Exo's Showtime, en parlant du "mec urbain froid" qui s'applique au membre Kris, à la base.

Bref. J'espère que ce chapitre vous aura plus, n'hésitez pas à laisser vos impressions !

Plein de bisous à tous, xoxo

Ako.