— Fire Dragon Slayer —


Sept.

La composition de la date qui avait changé sa vie. Le sept juillet de l'an sept-cent soixante-dix sept. Le jour où il était devenu l'orphelin incompris, l'élève délaissé, l'enfant abandonné. Le jour, où, sans un au revoir, sans un sourire, un signe, Igneel était parti et l'avait laissé sur une Terre dont il ne connaissait presque rien — à peine le nom d'une fleur, le sens de l'amitié, l'importance de la vie. Le jour où Natsu Dragneel, le Dragon Slayer de feu, s'était découvert une blessure qu'il cherchera à jamais à guérir.

Sept.

Le nombre d'années passées depuis qu'il était entré à Fairy Tail. Sept années de rires et de larmes, de combats et de défaites, de réconfort silencieux et d'entraide constante. Sept années où il avait tant appris ; à lire, à se battre, à coopérer, à cohabiter, à haïr, à détester, à aimer. Sept années durant lesquelles il avait grandi, aimé, ri, chanté, joué, combattu, perdu, gagné, pleuré, crié, hurlé, vu et vécu tant et tant de choses ; mais sept années qu'il avait passé à chercher son père, dans une quête aussi désespérée et futile aux yeux des autres soit-elle, aussi.

Ces sept années où il s'était lié à tant de personnes ; Grey, Erza, Lisanna, Happy, Lucy, Gajeel, Wendy et tous les autres…

Sept.

Le nombre d'années passées en sept jours pour lui et ses amis, alors que le reste de sa famille les pensait morts. Sept ans où ils s'étaient battus, défendus, où ils avaient attendu leurs camarades, en espérant qu'ils soient en vie, qu'ils allaient revenir. Sept années qui les avaient marqués à jamais ; mais sept années qui ne furent pas inutiles et perdues, sept années dont ils étaient revenus plus forts.

Sept dragons.

Sept créatures dont il avait toujours rêvé, qu'il avait espéré revoir un jour — mais pas comme ça. Pas avec toute cette destruction, ce chaos, ce désespoir et ce qu'il avait engendré : la destruction d'une ville, la fin d'une vie. La fin douloureuse d'un futur — d'une Lucy, d'une amie.

Ses sens de Dragon Slayer plus à l'affût que jamais, Natsu huma l'air, agrippé comme un reptile — comme ce qui lui avait valu d'être nommé Salamander, comme un Dragon — à l'aile d'un de ces géants, celui que chevauchait son ennemi — celui qui a prit le futur d'une Lucy, celui qui a tant tué, brisé, détruit, anéantit.

Son ennemi ; leur ennemi.

La situation semblait désespérée ; pourtant, il sourit — et son adversaire parût déstabilisé, désarmé, soudainement peu sûr de lui.

« T'as vraiment pas d'bol. »

Ces mots ont été choisis à la va-vite — comme d'habitude ; parce qu'il était Natsu, une vraie tête brûlée, celui qui ne réfléchissait jamais, qui agissait d'abord, pensait après. Les flammes s'élevèrent dans le ciel, démonstration de sa détermination mêlée à sa colère, de la bravoure et du courage qui l'avaient toujours animé.

Et un hurlement d'agonie brisa la continuité des combats dans l'espace.

« Vous m'entendez ?! »

Il savait qu'ils l'entendaient ; il le sentait, quelque part, là, dans sa tête, dans son cœur — là où se trouvaient ses amis, sa famille, ceux qu'il avait un jour aimés. Il savait qu'il pouvait leur faire confiance, qu'ils étaient forts, que jamais ils ne se laisseront vaincre — mais il savait, aussi, qu'ils avaient besoin de lui, besoin de ces mots trop vite et à peine choisis, besoin qu'il les relève et leur donne le courage de se battre.

Tout comme il avait besoin d'eux aussi. Comme il avait besoin qu'ils se lèvent et le soutiennent, qu'ils se battent avec la rage de vaincre et lui insufflent du courage.

Sept dragons.

« La magie des Dragon Slayer peut vaincre les dragons ! »

Rien que la vérité ; ses flammes s'intensifièrent pour appuyer ses propos, et la créature poussa un hurlement d'agonie, terrible, qui raisonna jusqu'au plus profond de son être — et c'était à la fois étrangement familier mais purement exaltant, submergeant, que de se sentir capable et puissant.

Natsu grimaça de douleur et reprit, le cœur battant, chacun de ses muscles tendus au maximum — un réflexe, quelque chose qu'il avait intégré sans chercher à le maîtriser, à le repousser.

Un instinct. Un instinct qu'il ne comprenait pas, qu'il ne maîtrisait pas. Quelque chose qui l'avait jusque là toujours aidé, guidé. Ce qu'Igneel lui avait laissé. Une nature, des convictions. Un cœur, le courage dont il était fait.

Le dragon en lui, constamment entrain de sommeiller.

Le brasier vivant s'élèvera encore ; pour que les autres puissent le voir. Que c'était possible. Qu'ils pouvaient gagner ; qu'ils devaient gagner — pour Fairy Tail, pour Earthland tout entier, pour leur futur, celui qu'il avait promis de protéger.

Sept dragons.

« Il y a sept Dragon Slayer ici ! »

Pour sept chasseurs de dragons.

Il savait que ça risquait de les surprendre ; mais il ne fallait pas qu'ils se déconcentrent pour ça. Leur dernière carte venait d'entrer à jeu — mais ça ne voulait pas dire qu'ils devaient abandonner maintenant, surtout pas maintenant.

Ils devaient tenir bon. Sauver le futur — leur futur, celui qu'il avait promis de protéger. L'avenir qu'ils construiront tous, main dans la main, ensemble et vivants.

Le futur dont une défunte amie avait tenté de les préserver.

« Notre magie a été créée pour ce jour ! Les chasseurs de dragons existent pour combattre en ce moment ! »

Et il n'y a que maintenant qu'il le comprenait. Que plus qu'un ami voulant protéger les siens, plus qu'un frère voulant protéger sa famille, plus qu'un fils, c'est ce qu'il était, aussi.

Un héritage vivant, destiné à prouver sa valeur dans ce combat ; ce combat qui pouvait tout changer. Le Dragon Slayer du feu, venu pour faire briller le futur qu'ils méritaient.

Ils étaient sept. Sept dragons, pour sept Dragon Slayer. Ils étaient sept.

Et le destin du monde reposait sur eux.


... Et voilà, c'est fini ! Comment ça, déjà ? Bwah, rassurez-vous, me connaissant, il serait pas étonnant que je débarque avec autre chose de ce genre suite à une crise de fangirlimse particulièrement aiguë... En tout cas, je tiens à remercier tous et toutes celles qui ont tout lu jusqu'ici, et tout particulièrement les copines de la SPPS. Mention spéciale à Aeliheart qui comme d'hab me lit avec attention avant que je poste C:

Au plaisir de vous revoir, je m'en vais cocher cette histoire en complète ! *petite larme d'émotion*

Merci encore,

Bymeha